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Leçon de sociologie.
Chapitre 1.
1. Comment pourrait-on définir la sociologie spontanée ?
Elle est constituée de cette multiplicité de jugements de valeur, d’opinions bien ou mal reçues,
de principes et de préceptes moraux dont nous nous servons couramment pour établir et
maintenir avec les autres des relations sereines. Appelée aussi sociologie portative ou du sens
commun.
Il s’agit d’un savoir qui permet à l’homme de résoudre les problèmes qu’il rencontre lors de la
vie en communauté. Elle est composée de règles et de normes de comportements.
2. En quoi la naissance de la sociologie est-elle liée à l’avènement du capitalisme et au
triomphe de la bourgeoisie ?
A l’avènement du capitalisme est lié l’avènement du rationalisme. Le rationalisme n’est pas
seulement une méthode de connaissance mais aussi une méthode d’action. Des techniques
sont élaborées pour enregistrer et contrôler de manière efficace et invariante les transactions
marchandes.
Pour la bourgeoisie, la maîtrise du monde physique doit s’accompagner de la maîtrise du
monde social. On veut expliquer les phénomènes sociaux, comme les phénomènes physiques
de manière rationnelle.
3. Expliquer la proposition suivante : « la science consiste en la recherche d’invariants
permettant de rendre compte des situations singulières. »
La science recherche des règles récurrentes, qui permettront d’élaborer des théories à propos
des divers problèmes sociologiques. Ces théories sont rationnelles. On va du singulier vers le
général.
4. Qu’est ce qu’un paradigme ?
C’est un modèle général de raisonnement dans une discipline particulière. Il oriente
l’ensemble de la recherche et de la réflexion théorique.
5. Quels sont les deux paradigmes fondamentaux de la sociologie ?
- Le paradigme holistique : il suppose que l’individu est le produit de la société. Nous
sommes ce que la société fait de nous. Le social est d’une nature différente de celle de
ses individus (ses composantes). Il s’agit d’un paradigme normatif. Cela été affirmé
par Durkheim. (ex : la langue).
- Le paradigme atomistique : le social résulte de l’action permanente et récurrente de
l’individu. Il s’appuie sur le sens que les individus accordent à leur conduite. Ce
paradigme est de nature interprétative. Goffman.
6. Quelle différence peut-on trouver entre les sciences de la nature et les sciences de
l’homme ?
- Les sciences de la nature ont des objets constitués à partir de modèles stables et qui ne
changent pas dans le temps. Ces objets sont traduisibles en formules mathématiques.
-
Le chimiste n’est pas tenu d’interpréter et d’expliquer à la fois la réaction qu’il a
provoquée.
Les sciences de l’homme ont des objets constitués par les vécus d’une multitude
d’acteurs dont les conduites ne peuvent être réduites à des formules éternelles. Ces
sciences ont pour mission de comprendre le sens que les acteurs donnent à ces vécus.
Le sociologue ou l’historien doivent s’interroger sur les motifs des actions humaines
qu’ils prennent en considération.
7. En quoi le savoir est-il dépendant des conditions sociales de sa production ?
La poursuite des vérités scientifiques ne suit pas une voie tout droite, dont elle serait la seule à
décider. Elle est tributaire de multiples facteurs qui peuvent influencer une activité sociale
comme la recherche.
8. Expliquez « effet papillon » et « effet escargot ».
Le social est tiraillé entre des effets papillons et des effets escargots.
- Effet papillon : c’est-à-dire des manifestations qui relèvent en apparence de
l’imprévisibilité pure. Chacun de nous peut être à la base d’un effet papillon. Un tout
petit incident peut se multiplier de manière imprévisible.
- Effet escargot : traduction de la lente sédimentation des tendances lourdes au sein de
toute organisation sociale. Cela s’applique aux choses qui mettent un temps fou à
bouger.
9. Pourquoi n’y a-t-il pas une seule sociologie ?
Il n’y a pas une seule sociologie car les modes d’objectivations choisis par les sociologues
varient et dépendent des corpus théoriques (marxisme, positivisme…)
10. La sociologie est-elle une science ?
La sociologie est une science. La règle première des sociologues est de créer une rupture avec
le sens commun et la sociologie spontanée. Ils s’efforcent de na pas abord un objet sous
l’angle de l’effet affectif que l’objet produit en eux. Leur but est de produire un discours
objectif. Ils ont recours à l’argumentation, de type rationnel et le souci d’apporter la preuve
des propositions énoncées.
Chapitre 2.
1. Qui sont les contractants du contrat social ?
Les individus. La vie en société n’est pas possible sans la conclusion d’un contrat.
2. En quoi diffèrent fondamentalement les conceptions du contrat social chez Hobbes
et Rousseau ?
Hobbes : (Léviathan, 1651) s’efforce de fournir une base théorique à l’exercice d’un pouvoir
favorable aux intérêts d’une société bourgeoise. La vie en société n’est pas possible sans la
conclusion d’un contrat dont le respect ne peut être établi que par le recours possible à la
force, transférée à un souverain.
Rousseau : (Contrat social, 1762) les contractants conservent le monopole de la souveraineté.
C’est du peuple assemblé que procède la volonté générale.
3. Qu’entend-on par « philosophie de l’histoire » ?
La plus célèbre est celle de Hegel (19ème siècle). Elle s’efforce à expliquer l’enchaînement des
grands faits historiques. Pour lui, l’histoire a un sens. Il y a un esprit de l’histoire qui se
manifeste par l’esprit des grands hommes.
4. Quels sont les traits essentiels du positivisme ?
Le positivisme (19ème siècle) prétend ne tenir compte que du réel. Il est assorti de relativisme.
On ne cherche pas à découvrir la première origine et la destination.
5. Comment s’énonce la loi des « trois états » ?
Auguste Comte. Cela concerne à la fois la marche de l’humanité et la genèse de la
connaissance individuelle.
- L’état théologique : correspond à l’enfance. Les phénomènes naturels sont attribués
aux dieux.
- L’état métaphysique : correspond à l’adolescence. Les dieux sont remplacés par des
entités abstraites (le progrès, l’Homme…).
- L’état positif : correspond à l’âge mûr. Les hommes ont comme seul souci de
connaître le « comment des choses » et non le « pourquoi ».
6. Qu’entendait Durkheim lorsqu’il affirmait qu’il faut traiter les faits sociaux comme
des choses ?
La chose est un objet inanimé sans volition. Est chose, tout ce qui est donné, tout ce qui
s’offre, ou plutôt, s’impose à l’observation. C’est l’unique datum (don) offert au sociologue.
7. Que signifie l’extériorité du social ?
C’est le deuxième axiome (prémisse considérée comme évidente et reçue comme vraie) des
trois axiomes de base de la sociologie. Le social est extérieur à l’individu. Ce principe est
affirmé par Durkheim. Les faits sociaux consistent en des manières d’agir, de penser et de
sentir, extérieures à l’individu. Les individus « sont agis » de l’extérieur par les faits sociaux
préexistants, qu’ils intériorisent de manière consciente ou non.
8. Que signifie en gros la proposition « le social s’explique par le social » ?
La cause efficiente (=qui produit un effet déterminé) d’un fait social (= phénomène faisant
intervenir une pluralité de personnes directement indirectement, extérieur à l’individu et
contraignant) est à rechercher dans les faits antécédents et non dans les états de la conscience
individuelle.
9. Quelle explication du social la position Durkheim rejette-t-elle en premier lieu ?
Selon Durkheim, le fait social diffère de l’agglomération des parties, c’est-à-dire des
individus qui le composent. Il insiste donc sur la spécificité du social par rapport à
l’individuel. Il rejette l’hypothèse selon laquelle l’individu interviendrait dans le social.
10. Qu’appelle-t-on le paradoxe des conséquences ?
« Les effets non intentionnels d’actions intentionnelles » correspondent à ce que Weber
appelle le paradoxe des compétences et à ce que Boudon appelle « effets pervers ».
Les actions individuelles concurrent à la production du social mais selon une logique propre à
celui-ci, et non selon les intentions individuelles ayant présidés ces actions.
Chapitre 3.
1. Qu’entend-on par « imaginaire social » ?
Le social peut être envisagé à la fois sous l’angle matériel et sous l’angle mental. L’angle
matériel commande le donné (langage, objet) et l’agi (stratégies de groupe) sociaux. L’angle
mental commande le pensé (religion) et l’impensé (mythes, rêves) sociaux. Il est constitué
pour une grande part par l’imaginaire social : une société est pensée et imaginée par ses
membres.
2. Donner un exemple de mythe jouant un rôle important dans la formation d’une
idéologie.
L’affirmation de la supériorité de sa propre race, le mythe de la grève généralisée ou du
nationalisme moderne.
3. Décrivez le système du droit sous l’angle du « matériel » et sous celui du
« mental ».
Niveau I
Niveau II
Matériel
Pratiques courantes :
Peines suite à une faute
pénale, dédommagement…
Systèmes d’actions
(institutions matérielles) :
Tribunaux, palais de justice,
prison…
Mental
Représentations courantes :
Les voleurs, droits de
l’Homme, protection des
personnes, limitation…
Systèmes de représentations
(idéologies) :
Code légal, lois…
Sous l’angle matériel, on trouve les pratiques courantes, dont est issue l’existence
quotidienne ; et les systèmes d’actions correspondant à des pratiques institutionnalisées.
Sous l’angle mental, on trouve les représentations courantes, images, projets individuels,
stéréotypes sociaux et les systèmes de représentations (religions, idéologies).
4. En quoi Durkheim entendait-il que la conscience collective est « la conscience des
consciences » ?
Durkheim définit la conscience collective comme l’ensemble des croyances et des sentiments
communs à la moyenne des membres d’une même société indépendamment des conditions
particulières, universelles et intemporelles. Elle ne change pas d’une génération à une autre.
Elle est la même dans le Nord et dans le Midi…
5. Quelle différence peut-on faire entre « conscience collective » et « opinion
publique »?
L’opinion publique indique un lieu de légitimation des comportements politique (« l’opinion
publique me soutient »). C’est un concept dynamique. La conscience collective est quant à
elle un concept statique.
6. Qu’appelle-t-on « rupture épistémologique » ?
Il s’agit de rompre avec le sens commun, avec l’évidence quotidienne. La science s’oppose à
l’opinion. La science n’est pas une photographie objective. En réalité, il importe de construire
les faits.
7. Quels sont les dangers de l’ « exaltation du vécu » ?
L’exaltation du vécu est l’écueil majeur de la méthode individualisante ou historique. Cette
méthode, qui est l’une des deux méthodes d’investigation du réel, consiste en l’étude d’un
évènement singulier, défini avec une certaine précision dans le temps et l’espace.
Le vécu fait ici l’objet d’une valorisation. Une confusion s’installe facilement entre réalité
(subjective) et vérité (objective). L’accident seul ne peut alimenter le discours scientifique.
8. Quelle différence doit-on faire entre « jugements de valeur « et « rapport aux
valeurs » ?
Jugement de valeur : la connaissance en tant qu’activité destinée à alimenter un savoir
théorique est alimentée par des intérêts. Ces intérêts se forment dans le milieu du travail, du
langage…
Rapport aux valeurs : acte de connaître, qui s’efforce de saisir de la façon la plus cohérente et
la plus complète possible, un fait en rapport avec d’autres faits, à partir de points de vues
déterminés.
Il n’y a pas de sociologie libre de valeurs, tout d’abord parce que le chercheur cherche la
vérité scientifique et que cette vérité est elle-même une valeur. De plus, les sciences
humaines, sont elles-mêmes valorisées, puisque les hommes se fixent des objectifs en
fonction des systèmes de valeurs.
Ces valeurs ayant été reconnues par le chercheur, sa démarche scientifique consiste à mettre
en évidence des relations entre des concepts, sans que les valeurs n’interviennent.
9. En quoi consiste « la neutralité axiologique » ?
Cela consiste à se défier de tout jugement de valeur dans l’énoncé sociologique.
10. En quoi un « idéal-type » diffère-t-il d’un modèle normatif ?
L’idéal-type est une utopie. C’est une hypothèse artificielle qui sert à guider l’élaboration de
conjectures (=hypothèse, supposition) thétiques (=qui concerne une thèse). C’est un tableau
de pensée en fonction duquel s’élabore un explication et la compréhension du phénomène
étudié.
Modèle normatif : il est construit par induction au départ d’un relevé systématique des
diverses caractéristiques d’objets apparentés.
L’idéal-type ne reprend pas nécessairement tous les aspects présentés par les objets réels et
certains aspects retenus sont accentués. Un modèle normatif imposerait à la réalité observée
de respecter les normes qu’il édicte.
Chapitre 4.
1. Quelle est, selon Durkheim, la cause efficiente d’un fait social ?
C’est la cause déterminante d’un fait social. Elle doit toujours être cherchée parmi les faits
sociaux antécédents, et non parmi les états de la conscience individuelle. Tout fait social est
produit par une cause efficiente et remplit une fonction. Durkheim postule que cette cause est
unique.
2. En quoi la dépendance mutuelle, chez Pareto, complète-t-elle le pluralisme
causal ?
Le modèle du pluralisme causal dit qu’on ne peut pas assigner un fait social à une cause
unique et rigide (>< Durkheim). Il y a une multiplicité de causes diverses qui agissent
corrélativement. Cette notion se complète de celle de la dépendance mutuelle, qui indique que
les causes et les effets qui constituent les faits sociaux, agissent entre eux les uns sur les
autres.
Le schème social doit être amendé par l’introduction de rétroactions.
3. Que signifie la recherche du « sens » des actions sociales ?
Ce serait la tâche du sociologue de saisir le sens des actions, donc non seulement de les
expliquer mais avant tout de les comprendre, c’est-à-dire de mettre en évidence le lien
unissant l’action achevée ou poursuivie et les intentions qui ont déterminé cette achèvement
ou cette poursuite. Il s’agit de dégager la signification de ce lien dans un ensemble social
donné. Il faut comprendre les relations significatives (Weber).
4. Qu’entend-on par « sociologie herméneutique » ?
Cette sociologie consiste en la recherche de la compréhension des phénomènes sociaux dans
leur singularité. Cette démarche s’attache vraiment aux fins que les hommes poursuivent, en
permettant une lecture scientifique. Comprendre, c’est saisir de la manière la plus objective
qui soit les relations significatives que les individus établissent entre leurs conditions
d’existence et les actions qu’ils accomplissent en vue de réaliser des fins.
5. Expliquez pourquoi l’épistémologie des sciences de la nature peut servir d’aide
heuristique aux sciences de l’homme.
L’épistémologie des sciences de la nature peut aider comme instrument de la découverte des
faits (aide heuristique) parce que le véritable problème dans les sciences de l’homme est celui
de la liberté humaine. Tout jugement sur les conduites de l’homme repose sur un certain choix
de valeurs.
6. Pourquoi la sociologie scientifique rejette-t-elle l’idée de la prédictibilité de
l’avenir social ?
Parce que la prévision ne peut guère dépasser le stade de conjonctures plus ou moins bien
argumentées. On peut établir des scénarios probabilistes, en formulant diverses hypothèses
successives.
7. Critiquez le critère du « succès » dans le problème de la vérité des propositions
sociologiques.
Ce critère est souvent retenu dans les sciences de la nature. Il est aussi appelé
l’opérationnalité, c’est-à-dire qu’une découverte qui mène à une application technique
efficace serait assurée d’être correctement énoncée.
Dans les sciences humaines, ce critère peut difficilement jouer. Si les théories sociales
peuvent faire l’objet d’applications pratiques, il serait hasardeux de prétendre que tout le
monde reconnaît le bien-fondé de ces applications. Le problème des valeurs ne cesse jamais
de se poser. L’attention doit être accordée aux conditions socioculturelles de production des
discours scientifiques. Le critère de vérité serait le consensus.
8. Le « progrès » est-il un concept scientifique ?
C’est avant tout un concept moral. Au lieu de progrès, on parle de changement social. Leur
donner une direction qualitative échappe aux compétences de la démarche scientifique.
9. A quoi mène la démarche exclusivement sociographique ?
C’est un risque d’escamotage. Cette démarche repose sur l’empirisme pur et refuse toute
conceptualisation. De nombreux centres d recherche se limitent à l’alignement des données
quantitatives. Cela amène à une sociologie rudimentaire ou domine le commentaire purement
circonstanciel et destiné à complaire à une demande institutionnelle.
10. Pourquoi la science est-elle toujours « en train de se faire » ?
Les faits ne sont jamais construits et les concepts jamais définis une fois pour toutes. Les
opérations qui fondent la vérité du discours doivent être constamment recommencées. Il faut
faire attention au fixisme épistémologique.
Chapitre 5.
1. Quelle différence peut-on faire entre « méthode » et « technique » ?
On élabore des méthodes appropriées à la résolution de ces problèmes et on met au point et
on applique des techniques qui mettent en œuvres les méthodes.
Méthode : c’est un programme réglant d’avance une suite d’opérations à accomplir et
signalant certains errements à éviter, en vue d’atteindre un résultat déterminé (Lalande). Il
s’agit donc d’un cheminement intellectuel conçu pour prendre en compte correctement le
problème que l’on se pose et pour parvenir à une solution acceptable.
Technique : ce sont les opérations qui jalonnent le cheminement d’un problème sociologique
tout au long d’une recherche en vue de sa résolution, et qui s’inscrivent dans une perspective
méthodologique donnée.
2. Quel est le rôle de la théorie dans le travail méthodologique ?
La méthodologie s’inscrit dans le schéma théorie-hypothèse-vérification expérimentale. La
théorie va être émise par le savant et celle-ci sera vérifiée soit par observation, soit par
expérimentation. La construction d’une théorie et la vérification de celle-ci, permet de traiter
les objets de telle manière que notre discours se rapprochera de la vérité des faits. Les
éléments théoriques ne sont pas postulés d’entrée de jeu comme absolument vrais. Ils servent
surtout de base de référence.
3. En quoi peut-on dire que la recherche, c’est la construction du modèle elle-même ?
La recherche consiste, au fur et à mesure qu’elle progresse, à fabriquer le modèle par apports
successifs, réévaluations, modifications, confrontations avec de nouvelles données
empiriques.
Le modèle n’est pas constitué du premier coup. L’objet du modèle n’est véritablement
construit qu’à l’issue de la recherche. L’épreuve de vérification par les faits à une importance
capitale.
4. Donnez des exemples : - d’observation clandestine détachée ; - d’observation
clandestine participante ; - d’observation avouée participante ; -d’observation
avouée détachée.
Observation clandestine détachée : espionnage.
Observation clandestine participante : participation à des jeux d’enfant.
Observation avouée participante : Simone Weil, agrégée de philosophie, travaille en usine
(1951).
Observation avouée détachée : anthropologue ou ethnologue.
5. Peut-on transposer les techniques de l’observation des sociétés « archaïques » à
nos sociétés industrielles ?
Oui. Les techniques d’observation ne sont pas seulement réservées aux sociétés dites
primitives. De plus, ces sociétés ont évolué vers la modernité. On peut donc étudier de la
même manière les sociétés archaïques et les sociétés industrielles. Il est devenu fallacieux
d’opposer les sociétés stables et les sociétés en mouvement.
6. Quels sont les buts de la critique historique ?
La critique historique s’efforce de mesurer avec vigueur la force du témoignage humain. Le
document n’est pas toujours explicite à première vue, il faut analyser son contenu (qui parle,
pour dire quoi, à qui, comment, dans quel but et avec quels résultats).
Elle se divise en critique externe (critique d’authenticité : éliminer les contradictions entre les
différents matériaux fournis par les sources) et la critique interne (critique de crédibilité :
analyse le contenu du travail de l’auteur).
7. Qu’appelle-t-on « approche biographique » ?
Elle fait partie des techniques qualitatives. Elle prend en compte la subjectivité de l’enquêteur.
Sous cette appellation peuvent être regroupées diverses démarches qui ont en commun de
consister en la transcription de récits biographiques portant sur des fragments d’existences
jugées intéressantes pour l’exploration d’une situation sociale particulière (récit de vie) qui
peuvent être mis en relation les uns avec les autres. Cela repose sur l’hypothèse que
« l’individu n’est pas un épiphénomène du social » (Ferrarotti).
8. Qu’appelle-t-on « quantophrénie » ?
P. Sorokin avait défini la quantophrénie comme la maladie dont étaient atteint nombres de
sociologues américains qui abusaient de la méthode quantitative. Lorsque la méthode
quantitative fait place à des imitations pseudos mathématiques, ou quand on en abuse de
diverses manières, ou quand on l’applique à des phénomènes qui ne semblent pas se prêter à
la quantification, ou lorsqu’on transcrit simplement des formules mathématiques sans rapports
avec les phénomènes psychosociaux, cette méthode manque totalement son but.
9. Qu’est ce qu’un « échantillon représentatif » ?
C’est une portion de la population à laquelle s’adresse l’enquête dans laquelle un nombre
restreint de variables ou de caractères sont distribués à peu près de la même manière que dans
cette population.
La réserve « à peu près » tient au degré d’erreur que l’on s’accorde pour déterminer la taille
de l’échantillon.
10. En quoi consiste la critique politique des sondages ?
Les sondages figurent au premier rang des moyens modernes de faire de la politique. Le
sondage instaure avec les électeurs une relation directe, sans médiation, qui met hors de jeu
les agents individuels ou collectifs (syndicats ou partis) socialement mandatés pour élaborer et
proposer des opinions constituées.
Chapitre 6.
1. En quoi les faits sociaux sont-ils contraignants et arbitraires ?
La socialisation est contraignante, elle engendre un ordre social qui limite et règlemente les
désirs infinis de l’homme. Elle met aussi en œuvre une volonté collective, qui opère un choix,
arbitraire, entre diverses options possibles.
2. Le système social, au sens général, est-il fermé sur lui-même ?
Non, le système social n’est pas fermé sur lui-même. Il est composé de systèmes sociaux
identifiables dans la réalité, chacun d’eux correspondant à une société donnée. Le système est
alimenté par des intrants, lesquels proviennent d’autres systèmes et composent
l’environnement du système en question. Il en sort des éléments extrants, dont une partie va
nourrir les systèmes de l’environnement et le reste réalimente le système lui-même.
3. A quel ordre de connaissances la sociologie emprunte-t-elle le concept de
« fonction » ?
La sociologie emprunte le concept de fonction à l’ordre biologique.
4. Expliquez la différence entre fonction « manifeste » et fonction « latente ».
Une fonction manifeste : correspond à un effets bénéfique pour le maintien du système social
qui est consciemment recherché par les acteurs sociaux.
Une fonction latente : elle ne procède pas de la volonté intentionnelle des acteurs, tout en
restant bénéfique au système.
5. Quel est le rôle de l’environnement naturel sur la constitution des « armatures » du
social ?
L’environnement naturel et le système social ne sont pas de entités séparées l’une de l’autre,
la seconde se contentant de subir l’influence de la première. Il y a une interaction antre les
deux. Si le climat joue un rôle dans l’élaboration des cultures, ce n’est pas de manière
univoque. L’action des hommes peut exercer une influence sur les transformations du climat.
6. Quels types de solidarité Durkheim définit-il et quelle différence établit-il entre
eux ?
Durkheim distingue deux sortes de solidarité qui correspondent à deux types sociaux :
La solidarité organique : il s’agit d’une solidarité entre des gens différents et
complémentaires. La division sociale du travail (la multiplication des professions diverses…)
suppose un système extraordinairement articulé et complexe, pour qu’ils subsistent des liens
sociaux entre ces gens qui ne e ressemblent plus entre eux.
La solidarité mécanique : elle domine dans les sociétés où les types individuels se distinguent
peu des types collectifs. Il s’agit d’une société de gens assez semblables.
7. Quelle différence peut-on faire entre « pouvoir » et « autorité » ?
Alors que l’autorité est un attribut personnel ou groupal, le pouvoir est une structure. Telle
personne exerce son autorité en raison de la place qu’elle occupe dans une structure du
pouvoir.
L’autorité : il s’agit de la capacité qu’a un individu, sans recourir d’emblée à la force
physique, de faire accomplir quelque chose.
Le pouvoir : apparaîtra comme la structure encadrant de manière permanente (institutionnelle)
des comportements d’autorité.
8. Quels sont les types de dominations élaborés par Weber ?
La domination légale : celle des sociétés modernes, dans lesquelles le pouvoir appartient à des
administrations fonctionnant selon une rationalité instrumentale, de manière en principe
anonyme et impartiale.
La domination traditionnelle : c’est celle des sociétés où le détenteur du pouvoir y accède en
raison de dispositions sacrées.
La domination charismatique : c’est celle qui est reconnue à des personnages extraordinaires,
qui se trouvent dotés, de manière irrationnelle, de qualité surnaturelles.
9. Pourquoi peut-on dire que les valeurs centrales sont d’ordre religieux ?
Les valeurs centrales sur lesquelles repose un ordre légitime sont religieuses au sens
étymologique du terme, dans la mesure où elles « relient » les membres de la société entre
eux. On se lie à partir de croyances, càd : d’interprétations du monde censée être communes à
ceux qui partagent la même religion.
10. Quelle est la différence fondamentale entre les sociétés animales et les sociétés
humaines ?
Dans les sociétés animales, le pouvoir se traduit dans le chef de certains individus se trouvant
dans les conditions dictées par les exigences biologiques de l’espèce. Il n’en va pas de même
chez l’homme en raison de sa capacité à l’invention symbolique.
Chapitre 7.
1. Quel est l’objet des études de stratification sociale ?
La stratification sociale peut être définie comme un arrangement ordonné incorporant les
hommes, les richesses, les pouvoirs et les symboles. Elle requiert des différenciations, une
organisation hiérarchique des éléments différenciés.
2. En quoi les revendications des femmes, après 1970, ont-elles été « réformistes » ?
Ce mouvement est ancré dans la bourgeoisie et il s’attachera à la reconnaissance de l’égalité
des droits entre les hommes et les femmes, dont le droit de vote, d’où le nom de suffragettes.
3. Comment se présente le « problème de la vieillesse » qui concerne nos sociétés
occidentales ?
On parle de problème de vieillesse ou de problème de la retraite. Une part croissante de la
population se retrouve dans une situation de libération des obligations de travail, avec la
perspective de nombreuses années encore d’existence autonome et valorisable. Les progrès de
l’organisation sanitaire ont entraîné un gonflement important du nombre de retraités. Se pose
ainsi la question de la liberté de choix des personnes plus âgées, celle d’une vie à inventer,
tandis que les plus jeunes sont amenés, eux, à devoir composer avec des contraintes nouvelles.
4. En quoi une classe sociale se distingue-t-elle d’une catégorie
socioprofessionnelle ?
Une classe sociale, avant d’être une réunion d’individus présentant des caractéristiques
semblables et ayant la conscience des ces caractéristiques, est une réunion d’individus
engendrées par une lutte pour le classement. Elle se distingue essentiellement d’une catégorie
socioprofessionnelle, qui n’est qu’un élément dans un système de classification.
5. Combien de classes sociales Marx distingue-t-il ?
Dans le Capital, son œuvre maîtresse, Marx distingue 3 classes sociales : les bourgeois ou
capitalistes, les ouvriers ou prolétariat et les propriétaires fonciers (aristocrates).
6. Quelles sont les grandes lignes de la théorie de Marx sur la survaleur ?
Les capitalistes prélèvent sur le salaire des ouvriers la plus-value, appelée survaleur, sous
forme de bénéfices, donc de profit. Les capitalistes essaient de maximiser la survaleur par
différents moyens : allonger la durée de travail pour un salaire identique, accélérer les
cadences de travail, augmenter la productivité, chercher à bénéficier d’aides d’état.
7. Une société sans classes est-elle possible ?
Dans toute société, il y a des classes. S’il n’est sans doute pas possible de dresser pour notre
époque un tableau aussi synthétique que celui que prétendait dresser Marx pour la sienne, il y
a certains principes concernant les classes sociales actuelles. Celles-ci existent toujours mais
ont évolué.
8. En quoi Weber s’oppose-t-il à Marx au sujet de la théorie des classes sociales ?
Pour Weber, la notion de classe ne revêt pas de signification communautaire. La situation de
classe repose entièrement sur l’intérêt économique et est liée à la position de l’agent dans le
système de production. Celle-ci diffère de la situation de statut qui, elle, relève d’une
appréciation sociale du prestige.
9. En quoi l’habitus est-il structuré et structurant ?
Le concept d’habitus est théorisé par Pierre Bourdieu. C’est la position de l’agent qui
détermine sa manière de se comporter dans la société, et qui, en même temps, contribue à
perpétuer la distribution des positions sociales au sein d’un ensemble social donné.
10. Donnez des exemples de phénomènes historiques dus à l’action des masses.
Les deux guerres mondiales, des militants communistes ou fascistes, des sectaires des cultes
de la personnalité…
Chapitre 8.
1. Quels sont les différents sens que l’on peut donner à l’expression « production de
la société » ?
La production du social comporte au moins trois procès distincts : la production du social
proprement dite (càd : sa constitution), la reproduction du social tel qu’en lui-m^me (càd : la
conservation des formes et des contenus des relations sociales d’une génération à l’autre), la
production du changement.
2. A quoi correspond l’idée de « trajectoire sociale » ?
L’histoire est le produit d’une multitude de trajectoires individuelles. La période couverte par
notre biographie n’est qu’un segment de la période plus vaste concernant la société, dans
laquelle cette biographie se déroule. La biographie est localisée dans l’histoire : elle peut être
représentée par une trajectoire projetée sur une carte de l’ordre social.
3. Que signifie l’expression « définir la situation » ?
Cela signifie la manière dont un groupe social interprète la situation sociale dans laquelle il se
trouve, cette interprétation étant déterminée par son propre cadre de référence.
4. Enoncez et commentez le théorème de Thomas.
If men define situations as real, they are real in their consequences.
5. Quelle est la métaphore utilisée par Goffman pour présenter le système des
relations sociales ?
La métaphore de Goffman est celle du théâtre. Les acteurs sociétaux se comportant comme
des acteurs de théâtre. La vie quotidienne est ainsi mise en scène et les acteurs sociétaux y
jouent les parties que commande leur statut social.
6. Quelles sont les différences existant entre les deux concepts d’identité sociale et
d’identité personnelle ?
L’acteur doit assumer divers rôle dans la vie sociale (père, médecin, jouer de tennis…) et ces
rôles composent l’identité sociale de l’acteur. L’identité sociale correspond aux attentes que
les autres acteurs peuvent émettre à l’égard de celui qui la revêt. L’identité sociale renvoie a
des personnage typiques, possédant des attributs typiques, en fonction desquels leurs
partenaires sont à même de leur apporter les réparties adéquates et de définir les situations où
ils sont réunis.
Notre identité sociale double notre identité individuelle constituée par des éléments purement
biographiques. Il y a des éléments typiques dans l’identité individuelle.
7. Comment fonctionne le procès de stigmatisation ?
C’est un procès de déclassement de l’individu au sein de sa propre catégorie. Goffman a
appelé stigmate, un attribut qui, visible ou susceptible d’être révélé, jette un discrédit profond
sur l’acteur qui en est porteur.
8. Quel sens peut-on donner à la ritualisation des relations sociales ?
La majorité des relations sociales impliquent des individus typiques dans des situations
typiques, càd que l’acteur envisage ses partenaires comme appartenant à des types. La
typification des relations sociales est renforcée par leur ritualisation.
9. Quel est le rôle fondamental de l’école dans nos sociétés ?
Elle joue un rôle fondamental dans la socialisation et dans la transmission des savoirs. Elle
joue un rôle en tant qu’organisatrice de la mobilité sociale.
10. Comment se constitue le stock de connaissances des acteurs sociétaux ?
Le stock de connaissances est composé de 4 zones :
- la connaissance approfondie recouvrant le secteur restreint où l’individu a une
connaissance complète, claire et consistante du monde environnant.
- La connaissance informative qui permet à l’individu de vivre dans le monde sans
s’interroger sur son mode d’être, son intérêt ne portant que sur le quoi.
- La connaissance s’appuyant sur la simple croyance, avec toutes les nuances que celleci peut comporter.
- L’ignorance du connaissable : cette zone est celle de la art inconnue du monde, dont
l’individu reconnaît cependant l’existence.
Chapitre 9 :
1. En quoi consiste le procès de structuration du social ?
C’est Anthony Giddens qui a insisté sur le procès de structuration du social. Celui-ci concerne
la manière dont s’emboîtent et se déterminent mutuellement les compétences investies par les
acteurs dans les divers épisodes qui constituent la trame de leur existence et les cadres fournis
et imposés à celle-ci par les systèmes institutionnels.
2. Expliquez l’articulation règle – norme – valeur.
L’acteur pour tenir ses rôles et jouer correctement ses parties a affaire à des règles. Toute
règle renvoie à une norme, càd : ce qui doit être ou être fait. La norme exprime elle-même une
valeur, càd : les attendus de nos actions. Lorsqu’il y a une adéquation entre les trois systèmes,
la majorité des individus est généralement au courant que des règles.
3. Donnez des exemples de valeurs centrales dans la société occidentale actuelle.
Le travail, le dépassement de soi…
4. A quels phénomènes s’appliquent respectivement la nécessité d’une légitimation
horizontale et d’une légitimation verticale ?
L’intégration horizontale : tout doit paraître se tenir et cela doit paraître légitime que tout se
tienne de cette manière. Il faut que pour les acteurs qui sont engagés a divers moments de leur
vie dans des situations institutionnelles, il existe un sens derrière ce qui constitue la situation
qui s’impose à un moment donné.
L’intégration verticale : les stades successifs de la socialisation doivent être légitimés.
5. Qui sont les experts en légitimation ?
Ce sont des individus, dans divers domaines d’activités collectives, détenteurs du pouvoir de
dire ce qui est légitimes et ce qui ne l’est pas : prêtres, juges, savants…
6. Pourquoi le droit est-il une théorie explicite de légitimation ?
Le droit est un ensemble de propositions systématiquement organisées sur un sujet déterminé
et il est explicite par le fait qu’il est consigné dans des textes accessibles à tous les
justiciables.
7. En quoi la science peut-elle être comptée au nombre des univers symboliques de
légitimation ?
Elle peut être comptée au nombre des univers symboliques de légitimation en tant que
discours apparenté à une idéologie et non en tant que des théories explicites accessibles
seulement aux spécialistes des diverses disciplines concernées.
8. Exposez la différence entre marginalité et déviance.
La marginalité est la position occupée par les individus se situant à la périphérie du système
des légitimations, qu’ils ne mettent que partiellement en cause ou qu’ils mettent en cause de
manière peu agressive.
Le déviant par contre, est l’objet d’une sanction qui peut aller du simple dénigrement à la
punition infamante. Le déviant est celui dont l’infraction est découverte et qui encourt la
sanction.
9. Pourquoi Durkheim avance-t-il que le crime peut être normal ?
Le crime est normal parce qu’une société qui en serait exempte est tout à fait impossible.
10. Quelles sont les différentes sortent de contrôle social ?
Le contrôle informel : Par exemple la mode. Les personnes qui ne suivent pas la mode sont
stigmatisées. De la même manière, nos manières de parler, de marcher appartiennent au mode
informel. Ce mode de contrôle est plus fréquent à la campagne qu’en ville. Il est plus lourd
dans les petites communautés. C’est celui que dans tout groupe social, les uns exercent à
l’égard des autres. Il est donc assumé par l’ensemble des membres du groupe.
Le contrôle formel : Cette forme de contrôle est plus présente dans les villes, il s’agit de la
police, la tv, les média,… Ce sont des dispositifs institutionnels qui vérifient si on respecte les
règles fondamentales. Il est exercé par des agents spécialisés.
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