Johann Figl science des religions Religion de la préhistoire (Otto H

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Johann Figl
SCIENCE DES RELIGIONS
Religion de la préhistoire (Otto H. Urban)
1) Histoire
Paléolithique moyen : preuves les plus anciennes de représentation religieuse : les
tombes d’Homo neanderthalensis témoignent de pratiques pieuses envers les morts
Paléolithique supérieur : figures anthropomorphes, en particulier figurines de
femmes et peintures pariétales (Espagne, France) ; découvertes qui attestent de
pratiques cultuelles (rites d’initiation et rites communautaires)
Néolithique : représentation d’une déesse Mère (on trouve beaucoup de reliefs avec
des divinités féminines en Anatolie), culte des morts qui varie régionalement
Néolithique tardif : portraits en partie non figuratifs de divinités ; tombeaux
mégalithiques (dolmens, tombeaux à coupole, salles funéraires en pierre etc.),
aménagements mégalithiques, cercles de pierre pour déterminer des jours
particuliers dans le rythme annuel et apparition croissante de signes solaires en
Europe ; simultanément au Proche-Orient (Mésopotamie, Égypte) : écriture
cunéiforme et hiéroglyphes nous renseignent sur la représentation qu’on se faisait
des divinités
Âge du cuivre : spirales, motifs de croissant de lune, diffusion de la langue indoeuropéenne : les conceptions religieuses de "Père Ciel", "Dieu céleste" et "Aurore"
émergent
Âge du bronze : lieux de culte à l’intérieur des groupes d’habitations ; disques en or
représentant le soleil ; barque solaire qui porte le soleil ; motif de l’arbre de vie ;
déesse de la fertilité (maîtresse des animaux) et peintures rupestres représentant
des hommes avec poignard, des êtres mixtes, des rituels et des représentations de
bateau ; les tombes sont séparées par sexe, orientés vers l’est ; offrandes typiques
par le feu dans les régions alpines : des cultes ont lieu à des endroits
topographiquement intéressants (sources, cols, sommets).
Âge de fer : La réalisation de rites spécifiques est réservée à une élite (hommes et
femmes) ; on trouve des croissants de lune stylisés en tête de bélier ; symboles
religieux du statut chez les celtes (voir sous celtes).
2) Doctrines
La forme commune de la religion ne peut pas être extrapolée à partir des seules
sources archéologiques. On suppose qu’il existe les actes rituels suivants :
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signalement clair des tombes : culte des ancêtres, représentations de l’audelà
nombreuses représentations d’animaux et d’êtres mixtes "homme-animal" :
le totem sert de patriarche mythique à la communauté
plastiques de femmes : rites de fertilité
instruments de musique, os décorés et autres objets de culte :
chamanisme
adoration du soleil : "Père Ciel" comme figure divine d’adoration en Europe
à partir du néolithique
sacrifices de type indéterminé (de louange, de remerciement, de demande
et d’expiation)
Religion égyptienne (Jan Assmann)
1) Histoire
3150 – 2000 (Ancien Empire)
Coexistence de cultes locaux et d’un culte d’État
(roi décédé (culte des pyramides) et culte du Dieu Soleil)
2000 av. J.C.
Religion égyptienne uniforme ; l’État s’occupe des dieux et des
morts ; idée du tribunal des morts ; à partir du 15e siècle, le Dieu Soleil est l’unique
maître du cosmos
1000 av. J.C. (époque tardive) Les centres religieux locaux qui vénèrent les
animaux gagnent à nouveau en influence.
7e siècle av. J.C. Les efforts faits pour rétablir la religion d’État classique sont
interrompus par l’invasion perse (525 av. J.C.) et ne seront effectifs que sous les
Ptolémées.
2) Doctrines
Vision du monde : Les rites servent à garantir la bonne marche du monde : Les
cycles cosmiques, les processus de la nature terrestre, la providence de l’État, la
réussite de la vie humaine et le destin des morts s’influencent mutuellement.
Théologie de la religion égyptienne : panthéon polythéiste, trois ordres : la langue
(concept/nom des dieux, évocation), le cosmos (modèle des puissances),
l’organisation politique (pouvoir terrestre des dieux, représenté par les temples et les
souverains terrestres)
Pratique religieuse : Division en une pratique élitaire : Exercice des cultes religieux
uniquement par les prêtres (lieux et temps sacrés) et religion populaire : éthique,
directives et règles de vie ; soumettre sa vie à la volonté de Dieu.
Cultes : Culte solaire (vénération du Dieu Soleil), culte des images (image sacrée
des autres dieux), culte des morts (momification, inhumation, offrandes dans les
tombes)
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Religion suméro-babylonienne (Helga Trenkwalder)
1) Histoire
3000 av. J.C.
Premières images de culte
3000 – 1000 av. J.C.
Nombreux changements politiques et religieux
fin du 2e millénaire
(Marduk puis Nabu)
Établissement progressif de l’hégémonie d’un seul dieu
2) Doctrines
Désignation du divin : L’expérience du "numen" comme de base de la religion. Le
concept sumérien de "me" représente le "numineux" pendant plus de trois millénaires
Représentation des dieux : Un panthéon officiel se développe à partir de nombreux
dieux locaux. Les dieux principaux sont : le dieu du destin, le père des dieux, le dieu
créateur, la déesse de la fertilité, le dieu de la lune, le dieu du soleil ; selon la
constellation politique, la signification des différents dieux change ; vénération des
images de culte en tant que "présence de la divinité" ; l’homme simple cherche l’aide
des dieux en les évoquant ; chaque divinité a sa fête où elle est vénérée ;
développement de divinités astrales (Vénus, Soleil, Lune)
Culte des morts : Pour les Mésopotamiens, la vie dans l’au-delà n’allait pas de soi.
Ils mettaient l’accent sur la vie terrestre. La mort est empreinte de peur et de négatif.
Les dieux des enfers y sont pour leurs fautes.
Démons : plus anciens que les dieux, ils sont devenus des forces négatives par
contraste avec les dieux. La conjuration (paroles et rituels) sert à les neutraliser.
Religion chez les Hittites (Manfred Hutter)
1) Histoire
17e au 21e siècle Royaume des Hittites = unité politique de l’Asie Mineure avec un
pluralisme de religions
16e siècle
Premiers textes religieux ludwites
14e siècle
divine
Prières contre la peste ; les épidémies sont le symbole de la colère
1180 av. J.C. Les traditions d’Asie Mineure survivent à l’effondrement du royaume
hittite, entre autres dans la Bible et dans l’antiquité grecque classique
2) Doctrines
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Les "mille dieux de Hatti" proverbiaux sont le résultat de l’addition progressive des
divinités des différentes ethnies. Chaque souverain établit une liste de dieux avec
ses préférences ; chaque ethnie met ses propres dieux en avant ; chaque maître de
maison choisit sa divinité personnelle.
Vision du monde : Des fêtes saisonnières avec des caractères agraires
symboliques servent à attirer les faveurs des dieux et à assurer le bon déroulement
du temps cosmique. La vie ici-bas et l’au-delà divin sont les composantes spatiales
du cosmos.
Pratique religieuse : Les pêchés des hommes sont la cause de leur malheur
(maladie etc.) ; on évite le mal en suivant les commandements des dieux ou par des
mesures prophylactiques (amulettes, figurines protectrices) ; oracles, rituels (de
purification ou de conjuration), prières et sacrifices offrent la possibilité d’entrer en
contact avec les dieux ; piété privée à domicile ; culte des ancêtres ; le roi fait office
de grand prêtre du pays et préside aux cultes officiels.
Religion minoenne (Walter Pötscher)
1) Histoire
Âge de bronze : Religion des habitants crétois avant l’arrivée des mycéniens
2) Doctrines
Représentation des dieux : La religion minoenne était une religion de la fertilité et
de la permanence de la vie, qui se fondait sur une déesse et sur un dieu masculin
qui était son fils. Les dieux apparaissaient (épiphanie) à l’occasion de fêtes avec des
danses, du théâtre. La déesse apparaissait sous la forme de : figure de femme,
oiseau, serpent, arbre etc.; le dieu apparaissait comme tendre jeune homme,
taureau, hache double etc.; les dieux, souvent de forme animale, étaient au service
de la déesse.
Culte : Les prêtresses et les prêtres représentaient les divinités lors d’un culte ; fêtes
saisonnières avec sacrifices et rites orgiastiques ; le saut périlleux sur un taureau
relève de l’acte religieux et de l’activité sportive ; des rites cathartiques sont
exécutés. Les lustrations (bains de purification) y jouaient un grand rôle.
L’importance de la femme était grande.
Religion étrusque (Luciana Aigner-Foresti)
1) Histoire
800 à 650 av. J. C. Parallèles avec le Proche-Orient (Anatolie) et Carthage
650 à 500 av. J. C. Grande influence de la culture ionienne et corinthienne ;
premières sources écrites religieuses
500 à 300 av. J. C. Apogée : grande influence de la Grèce
300 à 100 av. J. C. Période tardive : la spécificité étrusque se fond dans l’hellénisme
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2) Doctrines
Représentation des dieux : croyance à l’existence et à l’action d’êtres surnaturels
dont l’homme se sent dépendant. On trouve des êtres incorporels et sans nom, issus
d’une première phase animiste et dont le sexe et le nombre est incertain. Bien que ce
soit une religion révélée, les dieux sont ensuite anthropomorphisés par l’influence
grecque et s’apparentent à l’olympe grec.
Divination : La "disciplina etrusca", la science de l’interprétation des signaux divins
et du bon usage de la sphère du divin, était très célèbre dans l’antiquité. Examen des
entrailles, interprétation du vol des oiseaux et de la foudre etc. font partie de cette
discipline. Ces traditions étaient jalousement gardées par le clergé étrusque.
Jusqu’au 7e siècle de notre ère, les haruspices (devins) étrusques furent enrôlés
comme conseillers par les souverains romains.
Représentation de l’au-delà : Les étrusques croyaient en l’âme et en son
immortalité ; voyage de l’âme dans l’au-delà ou maison dans un tumulus pour
l’éternité.
Religion grecque et romaine (Hans Schwahl)
1) Histoire
2000 av. J. C.
Culture mycénienne issue des cultures helladique et minoenne
1200 av. J. C.
Divers peuples atteignent la péninsule des Balkans (Phrygiens,
Doriens, Étoliens etc.) ; fin de la culture mycénienne
800 av. J. C.
Les Grecs colonisent des parties de la Méditerranée (Sicile,
Marseille etc.)
vers le 5e siècle av. J. C. Suprématie de la Grèce ; défense victorieuse contre les
Perses
2) Doctrines
Représentation des dieux : Les épopées font descendre les héros des dieux ; la
poésie est une source importante de représentation religieuse (Homère, Hésiode) :
règles de conduite ; cosmogonie et histoire des dieux ; les dieux apparaissent aux
hommes.
Vision du monde : Le développement d’une conception philosophique du monde
génère des opinions diverses : recherche de l’origine dans le divin ou
désenchantement du monde
Pratique religieuse : vénération des dieux du culte par des prêtres ou en privé ;
culte pour tous les domaines de la vie ; orientation sur la vie ici-bas (lamentations sur
les enfers)
Comparaison pour la religion romaine : Rome comme centre ; assimilation de la
religion grecque ; le rapport aux phénomènes naturels est plus présent que chez les
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Grecs ; équivalents romains pour les dieux grecs avec des restes de conceptions
italiques propres (Jupiter pour Zeus ; Junon pour Héra etc) ; également des dieux
d’origine romaine (Ceres) ou avec une signification plus développée (Mars comme
protecteur des champs)
Religions à mystères antiques (Wolfgang Speyer)
1) Histoire
Les mystères accompagnent la religion grecque depuis le début et la religion
romaine de 200 av. J. C. à 400 apr. J. C.
2) Doctrines
Vision du monde : la source de la religion est l’expérience de la vie et de la mort, de
la menace et des âmes ; le culte et les rites servent à conjurer la menace et à
vénérer la bénédiction divine ; le savoir magico-religieux était le savoir ésotérique de
la famille et du clan qui conférait du pouvoir ; dépassement de la rupture entre
l’homme et le dieu (parfait) par le soulagement de la culpabilité de l’homme ; les
contenus des mystères promettent un chemin de salut vers la divinité, mais ne sont
accessibles qu’aux initiés.
Structure de base : Le devoir de secret ne laissait filtrer que peu de choses vers
l’extérieur ; à partir du 6e siècle av. J. C., les philosophes grecs (Pythagore etc.)
interprètent les mystères et les réorganisent ; on ne peut écrire d’histoire des
mystères par manque de sources ; au centre des mystères éleusiaques on trouve le
destin de l’homme après la mort : celui qui a atteint le plus haut degré d’initiation peut
mourir heureux ; la contemplation du divin était l’apogée de l’initiation, probablement
induite par des expériences de mort imminente.
Religion des Germains
1) Histoire
Les sources sont insuffisantes ; on ne dispose pas de documents importants ; le
terme de "Germains" est imprécis au sens ethnique et linguistique ; il n’y a pas de
conscience d’une identité englobant toutes les tribus germaniques ; on peut se
référer à l’Edda islandaise pour l’histoire de la religion nordique.
2) Doctrines
Vision de l’Edda : description du cours du monde ; création du monde et de
l’homme ; destin du monde et sa disparition. Combat final et émergence d’un monde
nouveau.
Représentation des dieux : deux genres de dieux : les Ases et les Vanes ; Odin est
le dieu suprême des Ases, qui a donné la poésie aux hommes ; trois centres
religieux : Uppsala, Lejre et Lade ; Thor est le dieu le plus puissant à Uppsala avec à
ses côtés Wodan (le dieu de la guerre) et Fricco (le dieu du plaisir), la paire de
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divinités wanes Freyr et Freyja a également de l’importance ; les lignées royales se
réclament de divinités mortes (Odin, Freyr).
Pratique religieuse : Depuis l’âge du bronze, sacrifice dans les marais et les plans
d’eau, objets de culte, animaux et hommes sont sacrifiés, la population rurale prie
pour de bonnes récoltes et la protection des animaux ; à l’époque impériale romaine,
apogée des offrandes d’équipement de guerres ; figures en bois représentant les
divinités.
Religion celte (Helmut Birkhan)
1) Histoire
Période de religion celte : env. 750 av. J. C. à la conversion chrétienne au 5e siècle.
135 à 50 av. J. C. Description de la culture celte par Poseidonios d’Apameia
16 à 19 apr. J. C. "De bello gallico" ; commentaire de Jules César
2) Doctrines
Représentation des dieux : divinités celtes typiques : Toutatis (Dieu Père) ; Rigani
(Déesse Mère) ; Lug samildanach (dieu des artisans) ; Briganti (l’Auguste) ; Morrigain
(déesse de la guerre) ; pas de système uniforme des dieux ; beaucoup de divinités
locales : Vosegus (dieu des Vosges) ; Diana Abnoba (déesse de la Forêt Noire) etc.
Culte : le culte est effectué par les druides ; leur savoir comprend la théologie, le
culte, le droit, l’histoire naturelle, l’histoire du clan ; les enseignements sont transmis
oralement ; la formation de druide dure 20 ans ; plus tard, on trouve aussi des devins
et des devineresses ; le druide s’occupait des sacrifices de terre, de feu et des
sacrifices humains ; il existe aussi des sacrifices de marais, d’animaux et d’objets.
Représentations de l’au-delà : l’enseignement druidique affirmait la réincarnation
de l’âme sous forme humaine après la mort ; les guerriers n’avaient pas peur de la
mort ; tumulus avec de riches agencements.
Religion manichéenne (Manfred Hutter)
1) Histoire
14 avril 216 apr. J. C.
241 – 273
276 ou 277
4e siècle
Naissance du fondateur Mani en Mésopotamie du sud
Mani prêche sa religion en Iran
Mort de Mani en captivité
Interdiction de la religion dans l’empire romain ;
Samarkand (Ouzbékistan) devient le centre de la religion
début du 8e siècle
762 – 840
843
la religion pénètre en Chine
Religion d’état des Ouïgours
Interdiction de la religion en Chine qui se maintient
clandestinement jusqu’au 16e siècle
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13e siècle
Disparition de la religion en Asie centrale
2) Doctrines
Représentation des dieux : Zurwan est le "père de la lumière" et occupe la place
principale dans le panthéon ; les autres dieux sont créés par lui : "la mère de la vie",
l’homme originel (dieu Ohrmizd) et Jésus le Lumineux qui a conféré aux hommes le
savoir nécessaire pour leur salut.
Vision du monde : Le monde et la croyance des manichéens sont imprégnés de
divin et concerne la libération la lumière divine de la puissance des anti-dieux et de la
matière "antidivine" ; bien que l’âme de l’homme soit au départ sans péché, il y a
toujours le risque qu’elle oublie son origine divine et qu’elle tombe dans un état de
péché.
Pratique religieuse : société à deux niveaux : les élus et les auditeurs ; les auditeurs
doivent par exemple préparer la nourriture pour les élus ; ils endommageant par là la
lumière contenue dans les plantes etc. ; prédilection pour les images et la musique ;
fête de Belma pour le pardon des péchés, libération des éléments de lumière et
mémoire de la mort de Mani.
Religion aztèque (Ulrich Köhler)
1)…Histoire
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Les Aztèques furent de nouveaux arrivants dans les hauts bassins
centraux du Mexique ; ils venaient du Nord-Ouest ; les Toltèques s’étaient
déjà installés auparavant (850-1050) ; c’était un peuple cultivé.
Les Aztèques avaient des représentations claires des comportements
éthiques.
Compréhension du monde : ils vivaient au centre du monde ; la terre était
un disque rectangulaire ; la ville principale se situait au milieu de ce
rectangle ; au-dessus de ce disque, le monde avait 9 ou 13 couches et
sous la terre il y a en avait 9 ; on se représentait la terre comme un être
vivant, un crocodile ou un monstre.
La religion primordiale des Aztèques est reconstructible à grand-peine.
Légende : Dieu principal = Huitzilopochtli (« le colibri gaucher »,
apparemment représenté avec une parure de colibri) était déjà présent
avant l’émigration dans leur terre natale « Atzlan » ; il donna lui-même
l’ordre de partir.
Les dieux des astres jouent un grand rôle, Venus et le Soleil sont vus
comme des guerriers humains.
Grand nombre de déesses et de dieux, terme commun « teotl » ; sont plus
forts que les Hommes, mais pas infaillible et aucune représentation morale.
Manque d’expérience de l’Absolu ; pas de dépendance totale de l’Homme
aux dieux ; au contraire : les Dieux ont besoin des Hommes pour vivre.
Dieux avec des fonctions bien distinctes mais aussi des figures
multifonctionnelles.
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2) Doctrines
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Les croyances aztèques reposent sur des mythes, des prières et des
enseignements ; Textes qui sont rédigés en latin par les Espagnols ou des
Indiens à partir de la langue aztèque ou de l’Espagnol.
Principalement tourné vers l’ici-bas.
Dans bien des textes, on parle de 4 ères, dans d’autres de 5 ; chacune a
son propre soleil qui, à la fin, périt en même temps que les hommes. On
peut savoir comment les Hommes sont venus au monde en fonction de
leur soleil : le premier soleil s’appelait « Quatre Jaguar » (il dura 676 ans),
le deuxième « Quatre Vents » (364 ans), le troisième « Quatre Pluies »
(312 ans, le quatrième « Quatre Eaux » (676 ans), le cinquième « Quatre
Mouvements » : il apparut pendant l’époque des Aztèques et l’on dit qu’il
sont apparus par tremblement de terre et par faim.
Le nombre d’années de l’ère avait une grande signification, car il s’agissait
toujours d’un multiple de 52 années.
Le mythe de la création du Soleil et de la Lune avait aussi une signification
centrale : deux des dieux non déchus se jetèrent dans un grand feu et se
transformèrent en astres ; par le sacrifice des dieux ils furent mis en
mouvement ; mais la perpétuation du mouvement fut remise entre les
mains des Hommes. C’est pourquoi les dieux ont créés les Hommes selon
leurs besoins.
Les Hommes avaient ainsi du pouvoir sur les dieux, l’ordre cosmique et ils
le pratiquaient par des rites.
Grand nombre de dieux aztèques, difficilement compréhensible, différence
grossière entre les dieux du ciel et de la terre : en premier sont les dieux
astraux comme le Soleil, la Lune, Venus (qui ont aussi des parèdres) ; les
derniers sont les déesses de la terre, les dieux des montagnes, les
déesses des eaux, le dieux du maïs, le dieux du vent « Quetzacoatl » peut
prendre plusieurs apparences.
Il y a trois au-delà : un agréable auprès du dieu de la Pluie ; un
désagréable auprès du dieu de la Mort ; et un troisième pour ceux qui sont
tombés au combat ou les guerriers sacrifiés, auprès du dieu Soleil.
La majorité des Hommes appartiennent au dieu de la Mort.
Il n’y a aucune influence sur l’au-delà par de bonnes actions faites ici-bas.
L’au-delà n’avait pas une grande importance ; il n’y avait pas de
réincarnation des âmes (sauf pour les nourrissons qui, après avoir vécu un
moment sur un arbre, renaissent).
3) pratique religieuse
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18 fêtes annuelles, grand nombre de processions, de danses, de chants
aux dieux loués ou aux temples, rues, places, où les prêtres se tiennent ; il
y avaient environ 37 catégories différentes de prêtres ; les femmes
pouvaient aussi devenir prêtre.
Les cérémonies étaient offertes aux dieux ou bien on faisait des sacrifices
sous forme d’encens, de papier, de fruits ou aussi de nouveaux habits et
bijoux pour le dieu en question.
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Les dieux prirent de l’influence sur les Hommes en fonction du calendrier
des voyants tonalpohuali ; ces influences étaient souvent contradictoires,
c’est pourquoi l’avis d’un devin était nécessaire. Celui-ci jouait un rôle
important dans la vie de tous les jours.
Religions ethniques (Karl R. Wernhart)
1) Concept :
Concerne les manifestations de croyances des sociétés non européennes et non
industrielles et celles des pays au seuil du Tiers-monde ; auparavant inclues dans
le concept « religions tribales ».
2) Points communs :
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certains phénomènes comme la transe, l’extase : états de conscience
modifiés atteints par l’action de a) diverses substances, b) la
contemplation, c) les rythmes, la répétitions de versets, des danses et de la
musique, d) spontanée.
Rites de passage : permettent aux Hommes de passer d’une période de
crise à une autre. Tous les rites de passage ont la même structure : a)
séparation, b) stade de dépassement, dans lequel l’individu est mis en
danger, c) incorporation.
Aménagement de l’espace : unités d’habitation, espace sacré (comme
moyen de rencontre avec le transcendant), paysages, les quatre directions
du ciel, la terre.
Le temps : cycle annuel et cycle de vie ; dans le cycle annuel nous
trouvons des sacrifices et des prières de remerciements aux âmes et aux
ancêtres ; dans le cycle de vie : rites d’initiation, mariage, rituels de peur,
mort.
Transcendance : dans ce contexte on parle de l’au-delà ; lien entre les
quatre directions du ciel (Est = région de la naissance, Ouest = la chute ;
Nord = l’âme ou l’esprit, Sud = la régénération ou la renaissance).
Apparition du cosmos : toujours un acte à partir d’un matériau prêt, mis en
place par des dieux créateurs.
Cultes religieux : Prières (intimes ou des hymnes), imposition des mains,
sacrifice primitif, repas d’offrandes.
Shintoïsme (Thomas Immoos)
1) Histoire
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Shinto signifie littéralement « chemin des dieux » (construit à partir du shen
chinois qui veut dire « dieu, divin » ou aussi « esprit » au sens général, et
dao qui veut dire « chemin ») ; décrit la vision religieuse et les rites des
peuples japonais.
Comme démarcation du bouddhisme de la Chine et de la Corée au VIIIe
siècle ; Originellement au Japon, chaque clan avait son propre dieu ; vers
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700, le clan Yamato a mis en place la première organisation du shinto ; les
plus vieux et importants reliquaires se trouvent à Izumo, Yamato et Ise. Il y
avait plusieurs formes : le shinto du peuple, le shinto des reliques, le shinto
étatiques, le shinto des sectes.
2) Doctrine
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Pas de couvents ; c’est une religion non verbale, pas de système
d’enseignement ; voit l’univers entier comme le jeu d’énergies
indestructibles qui font apparaître les phénomènes ; l’Homme, en tant que
dieu vivant, est bon par nature et ne nécessite pas de libération.
L’énergie vitale se présente sous la forme de deux divinités : la divinité
supérieure de la croissance (Taka-mi-musubi-no-kami), qui met en ordre
les dieux de la terre, ensemble avec le très haut dieu Ame-no-mi-nakaMushi-no-kami, ils forment une sorte de trinité créatrice, comme « l’âme du
tout ». Le concept de « Musubi » ne concerne en aucun cas un être
transcendant, mais plutôt une énergie vitale qui, comme toute végétation,
décline et a besoin d’être régénérée.
Les mythes décrivent trois étages dans la conception du monde : le
champs du ciel, les champs de riz de la terre et le monde souterrain des
ordures.
Depuis la nuit des temps, les Japonais ont connu des phénomènes propres
à leur île : tremblements de terre, éruptions volcaniques, glissements de
terrain. L’interprétation qui en a été faite : tous les dieux, les Hommes et
les choses possèdent deux âmes : une âme sauvage (Chaos) et une âme
douce. Ainsi le devoir des Hommes et de transformer l’âme sauvage en
une âme douce.
3) Pratique religieuse
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Fête shinto : les dieux apparaissent, après que des rites de purification
aient été faits sur les participants et dans la zone sacrée. La fête comprend
trois parties : poésies aux dieux ; entretiens avec les dieux à travers des
prières, des offrandes, de la danse, des drames modernes (Noh, Kabuki) ;
séparation des dieux avec un repas de culte.
Confucianisme (Roman Malek)
1) Histoire :
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Fondateur : Confucius, nom latin de Kong Qiu (ou Zhongni), né en 551/552
av. J.-C. à Qufu, au pays de Lu (aujourd’hui Shandong) ; a terminé ses
études à 15 ans ; fut officier d’Etat à Lu, puis archiviste et magistrat ;
chercha toute sa vie, en vain, une principauté, où il pourrait réaliser ses
représentations éthiques et sociales. Vers l’âge de 30 ou 40 ans, il
rencontra le célèbre fondateur du Taoïsme, Laozi, et ils discutèrent
ensemble sur la tradition des rites ; à un âge plus avancé, il ne se consacra
plus qu’à ses étudiants, parmi lesquels Yan Hui et Zilu. Il mourut à l’âge de
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73 ans (479 av. J.-C.). Il ne laissa aucune œuvre derrière lui qui
contiendrait tout son enseignement, bien qu’on lui attribue la compilation et
l’édition commentée des cinq œuvres classiques (Wujing) : Yijing : le livre
de promenade ; Shujing : le livre des documents ; Shijing : le livre des
chants ; Chunqiu : chronique du printemps et de l’automne ; Liji : le livre
des rites (que l’on sait aujourd’hui n’être pas de lui). Paroles authentiques
vraisemblablement dans le Daxue (Le Grand Enseignement) et dans le
Zhongyong (La Doctrine du Milieu).
Le culte de Confucius commença dans la période des Han, vers 195 apr.
J.-C. ; on trouva le premier « Temple de Confucius », dans lequel se
trouvaient les écoles. Un culte d’Etat officiel naquit dans la période des Jin,
environ 317 apr. J.-C., et dans les périodes des Ming (1368-1644) et des
Qing (1644-1912) on mit en place des rites. Après 1912, comportement
ambivalent entre : soit abandonner la religion, soit en faire une religion
d’Etat ; ce comportement se poursuivit dans la République de Chine ; dans
les deux dernières décennies, à nouveau renaissance et institution de
Confucius. Confucius ne sera jamais déifié.
2) Doctrine
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On trouve plusieurs noms d’école : Rujia « L’école des Maîtres », ou
« L’enseignement/la religion des Maîtres », nommé aussi Kongjiao
« L’enseignement/la religion de Confucius » ; cela illustre les différentes
directions de la pensée chinoise qui, si on la prend au sens strict, n’est pas
une « religion », mais plutôt une « vision du monde », un enseignement
éthique et social.
Confucius ne parle pas de religion mais fonde sa philosophie et son
éthique sur une religiosité, au centre de laquelle se trouve le ciel (Tian), le
ciel comme base primitive de toute vertu.
Taoïsme (Roman Malek)
1) Histoire
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Est la troisième grande tradition spirituelle de Chine à côté du
confucianisme et du bouddhisme.
Le Tao (aussi Dao) a plusieurs significations de base : a) la métaphore de
Dao en tant que chemin, Vérité, standard qui guide la vie ; b) Règles, lois
de l’Univers.
Apparut au IIIe siècle av. J.-C. en tant que catégorie dans la littérature sous
le nom de daojia (enseignement du Dao). Le Dao eut une nouvelle
connotation : le Dao est l’origine et la base de toute chose, est le dernier
ordre immanent du cosmos.
Transmis dans deux œuvres : « Daodejing », attribué à Laozi, et la
« Compilation Zhuangzi », attribuée au philosophe Zhuangzi (ou
Tschouang-Tseu). La direction que propage la conception profonde du Dao
a à voir avec la tradition de grande influence politique d’enseignement des
Rois Jaunes (Huangdi) et elle fut appelée ainsi l’Ecole de Huang-Lao.
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2) Doctrine
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Croyance en une instance suprême, le Dao, qui se manifeste sous
plusieurs formes ; on cherche à atteindre la longue vie et l’immortalité
(libération) par le Dao. Il n’y a pas de système dogmatique, c’est une pure
religion du salut, où le bonheur ici bas est à comprendre. Le bonheur
collectif est l’harmonie cosmique d’un monde intérieur, dans laquelle les
Dieux, les Hommes et les esprits des morts oeuvrent ensemble dans les
trois sphères que sont le ciel, le monde des Hommes et le monde
souterrain.
Collection de textes canoniques, Daozang, qui comprend 1464 textes, qui
fut collectée durant des siècles et imprimée pour la première fois au XII e
siècle ; la plupart des textes ne sont pas des enseignements, mais des
talismans, des listes, des registres, etc.
L’unité avec le Dao doit se faire à travers une vie morale ; il y a 5
commandements et 10 bonnes actions comme principes de base.
Hindouisme (Bettina Bäumer)
1) Histoire
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Concept pour un ensemble de religions qui sont nées en Inde.
L’origine de ce concept vient du nom du fleuve Indus (en sanskrit : sindhu
et en persan : hindu). Les Hindous sont alors des Hommes qui habitent la
région du fleuve Indus, non différenciés des Indiens jusqu’en 712 apr. J.C. ; après l’invasion des musulmans arabes, le terme Hindou fut utilisé
pour les Indiens qui n’appartenaient pas à l’Islam.
La période la plus ancienne est celle de la culture de l’Indus ou de la
culture Harappa (2500-1750 av. J.-C.) ; la deuxième période est la religion
des Vedas (1750-1200 av. J.-C.), dont le plus ancien témoin de cette
période hindoue est le Rigveda (les dieux les plus importants sont Indra,
Agni) ; les Upanisads forment la dernière partie de la littérature védique
avec de nouveaux préceptes religieux (800-200 av. J.-C.) ; l’hindouisme
classique se développa à partir de 200 av. J.-C. jusqu’à 1100 apr. J.-C. ; le
point culminant de cette période fut le royaume des Gupta (IV - VIe siècle).
La puissance coloniale britannique renforça l’influence du christianisme.
2) Doctrine
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Beaucoup de dieux, derrière lesquels se trouve l’Absolu sans nom, sans
forme et sans attribut.
Il est possible pour chaque Homme de trouver un chemin vers les dieux.
Idéal commun de la sainteté ; de l’autre côté on a les différences de
castes, de sexes et d’appartenances religieuses.
L’idéal le plus haut est celui de la libération ; le libéré est adoré dans son
corps et devient ainsi un guru pour beaucoup ; le rôle du guru est central,
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non pas ses enseignements, mais son Etre transformé qui devient ainsi un
modèle.
Développement spirituel possible au travers de rites compliqués ; même si
les rites sont importants, ils n’ont qu’une fonction de truchement. Le
sannyasi, celui qui a renoncé à tout, n’est plus lié à ces rites, car il a
obtenu la liberté spirituelle.
Croyance en la force divine (shakti) qui se manifeste dans les choses, les
Hommes et les lieux sacrés.
Les fondements dualistes, comme l’advaita, sont typiques : dieu et
l’Homme ne peuvent pas être deux, c’est pourquoi le cosmos n’est pas
séparé de l’Homme ; ainsi le corps est fait de 5 éléments et revient à eux à
la mort.
Vishnouisme : Vishnu prend la signification d’un dieu supérieur aux VI e et
IIe siècle av. J.-C. ; Krishna est l’un de ses avatars.
Shivaïsme : Shiva est révéré pratiquement par tous les hindous comme
« le grand Dieu et Seigneur », dieu principal des shivaïtes ; forme populaire
des puranas.
Jaïnisme (Adelheid Mette)
1) Histoire
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Apparu au Ve - IVe siècle avant J.-C. dans la région du Gange, tiré du titre
de noblesse de son fondateur, les 24 Jina (skt. Jina, « le Victorieux »), dont
le dernier est Vaddhamana Kasava Nayaputta, connu sous le nom
d’honneur de Mahavira (« le grand héros »).
Se divisa au Ier siècle apr. J.-C. dans les deux directions encore existantes
aujourd’hui : Svetambara («transformé en blanc ») et Digambara
(« transformé à travers les directions du ciel »)
2) Doctrine
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Théorie de la libération fondée sur l’ascèse.
Le karma, en tant que « action mauvaise », a une longue existence en tant
qu’être infernal ; en tant qu’action méritoire, il peut conduire en une vie
dans le monde des dieux.
Mahavira trouva une solution dans l’idée de renoncement. Il poursuivit la
non-violence (ahimsa) et le dépouillement des biens (aparigraha-).
Bouddhisme
1) Histoire
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« Bouddha » vient de la racine « budh » qui veut dire « éveillé ». Un
bouddha est donc un être éveillé.
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Fondateur : Siddhatta Gotama (ou Siddartha Gautama), qui vécut de 624 à
544 av. J.-C. dans le Nord-Ouest de l’Inde. Il fut mis en mouvement
lorsqu’il vit un malade, un vieillard et un mort, et comprit qu’il aurait le
même sort. Par l’intermédiaire d’un mendiant, il connu la possibilité de se
sauver. Il devint alors lui aussi moine itinérant et apprit par de nombreux
maîtres. Lorsqu’il était assis sous l’arbre de la connaissance (l’arbre de la
bodhi), son esprit tourné vers l’intérieur, il ouvrit la « Voie du juste Milieu »
en connaissant toutes ses existences passées et futures, ainsi que la vraie
réalité des choses. Son esprit se libéra et il sut qu’il ne renaîtrait plus.
Après sa mort, il n’y eut pas de successeur ; le dharma des bouddhistes,
l’enseignement du Bouddha, occupe la place du maître.
Grande expansion et point culminant sous le règne du roi Aschoka (268232 av. J.-C.).
2) Doctrine
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Une clé d’enseignement est l’impermanence ; tout est impermanent sur
terre, rien n’existe éternellement, les sentiments, les objets, ainsi tout est
souffrance (dukkha).
Le Nirvana est ce qui est permanent.
« Les Quatre Nobles Vérités » : Tout est souffrance. Il y a une cause à la
souffrance. Il existe un remède contre la souffrance. Le « noble octuple
sentier » est le chemin pour parvenir à la libération de la souffrance.
Le Sikhisme (Othmar Gächter)
1) Histoire
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Influence du mouvement du Nord de l’Inde « Saint-Protest » ; le guru
Nanak (1469-1539) reçu la vocation de réformer les traditions islamique et
hindoue. Ceux qui le reconnaissent, ainsi que ses 9 successeurs, sont
appelés Sikhs (Panjabi sikh, les écoliers)
Nanak naquit à Talwandi le 15.04.1469 en tant que fils d’une famille
hindoue, issue d’une haute caste de commerçants ; il se maria, eut 2 fils.
Ses 9 successeurs furent reconnus comme gurus.
Nanak abandonna le ritualisme et le culte de images de l’hindouisme.
Comme les musulmans, il apprit la vénération sans image d’un Dieu
unique, mais il trouva les règles de l’islam rigides et sans vie.
Le 4ème guru Ramdas posa la pierre de fondation des Temples Jaunes
d’Amritsar, le centre religieux actuel des Sikhs. A son époque, les Sikhs
obtinrent la liberté religieuse.
Le dernier guru vivant fut Guru Gobind Singh (1675-1708). Il fonda l’ordre
Khalsa. Il s’agit d’hommes et de femmes qui ont vécu la cérémonie de
baptême sikh et qui suivent le code sikh de comportement et les
conventions de manière stricte. Il expliqua aussi enfin la tradition des gurus
et le livre sacré Adi Granth fut ainsi directement vénéré. C’est pourquoi on
l’appela depuis lors Guru Granth Sahib.
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2) Doctrine
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Pour Nanak, tous les Hommes étaient des créatures égales de Dieu. C’est
pourquoi il abandonna aussi le système des castes.
Le but de la vie est l’union à Dieu.
Image de Dieu fortement monothéiste.
Il n’y a qu’un Dieu. Il est le même pour tous les Hommes de toutes les
religions. L’âme va de manière cyclique de naissances en morts, avant
qu’elle prenne la forme humaine. Le but de notre existence serait de mener
une vie exemplaire, pour que l’on puisse peut-être s’unir à Dieu.
La méditation et la récitation des Noms de Dieu sont au centre des
pratiques.
Le Zoroastrisme (Manfred Hutter)
1) Histoire
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Le fondateur fut Zarathoustra, dont on ne possède aucune biographie. On
sait seulement qu’il fut prêtre tôt, qu’il eut ensuite une expérience de
révélation qui restructura de manière nouvelle sa connaissance de la
prêtrise.
Apparu en 1200 av. J.-C., fut réformé en 560 av. J.-C., fondé dans la
région de l’Iran actuel.
2) Doctrine
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Au centre des croyances se trouve le dieu créateur Ahura Mazda.
La religion est fortement imprimée du dualisme.
C’est une religion du livre, basée sur le livre sacré « Avesta ». Les prières,
les maisons de dieu et les images de dieu lui sont étrangères. En lieu et
place de cela se trouve le concept de responsabilité personnelle.
Le livre sacré était composé originellement de 21 livres.
Le combat entre le bien et le mal dure quatre périodes, chacune de 3000
ans. Le règne de Ahura Mazda survient à la fin des combats. Un ordre
mondial sera mis en place, où les méchants seront punis et où les bons
seront récompensés. Quand le monde sera englouti, un nouvel ordre
naîtra, l’esprit du mal aura disparu et un nouveau règne, éternel, de Ahura
Mazda prendra place.
Toute l’histoire du monde consiste, selon l’enseignement des Perses, en
une grande bataille entre Ahura Mazda et Anramainyu, qui devrait durer
12'000 ans.
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Judaïsme
1) Histoire
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La naissance du peuple juif remonte à Abraham, Isaac et Jacob. Le nom
du peuple « Israël » remonte à Jacob, le fils d’Isaac, qui a reçu le nom par
Dieu.
Le prophète le plus grand est Moïse, qui a reçu de Dieu les tables de la loi
au mont Sinaï. Sous le roi Saül, David et Salomon réussirent la
réunification des 12 Tribus.
Avec la catastrophe des années 70 apr. J.-C., la prise de Jérusalem par les
Romains, les Juifs doivent prendre la fuite. Ils s’installent alors en Europe
de l’Ouest et de l’Est, en Espagne et en Afrique du Nord.
Le Moyen Age voit l’apogée du Judaïsme dans le monde islamique.
Persécution et expulsion seront le destin des Juifs pendant le Moyen Age.
On les stigmatise de tueurs de Dieu, de profanateurs d’hosties,
d’empoisonneurs de fontaines.
Les Lumières leur apportent les droits des citoyens. Au 19ème siècle, l’appel
pour une réforme interne au judaïsme fut fort. Le journaliste autrichien
Theodor Hertzl (1860-1904) appela le sionisme à être un mouvement
politique. Il revendiqua un Etat juif indépendant.
Avec le mouvement national-socialiste en Allemagne, les Juifs d’Europe
vécurent leur plus grande catastrophe. Plus de 6 millions de Juifs sont
morts jusqu’en 1945, date de la fin du Troisième Reich.
En 1948, l’Etat d’Israël fut fondé.
2) Doctrine
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Est juif, quiconque naît d’une mère juive où s’est converti au judaïsme.
Les dix Commandements sont le cœur de la Tora, le document de la
révélation du peuple juif. La Tora (lois, directives), avec les livres des
Prophètes et d’autres écrits, forment la Bible hébraïque.
Dieu unique et son œuvre de Salut pour Israël et le monde entier.
Christianisme
1) Histoire
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Le concept « christianisme » (du grec christianismos) fut utilisé pour la
première fois dans une lettre de l’évêque syrien Ignace d’Antioche. Les
adeptes du christianisme s’appellent les chrétiens.
Le christianisme vient des adeptes de Jésus de Nazareth (env. 7 av. J.-C.33 apr. J.-C). Jésus fut appelé par les chrétiens le Christ, le Messie
attendu, le Fils de Dieu.
La plus vieille scission de l’Eglise remonte au Concile de Chalcedon (8.101.11 de l’an 451 apr. J.-C.) à propos de questions de christologie.
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La tradition occidentale (Eglise catholique romaine, sans les Eglises
unifiées de l’Est) connut avec la Réforme du 16 ème siècle une nouvelle
scission très profonde. Elle concernait surtout la compréhension de l’Eglise
et des sacrements et l’enseignement de la rédemption. Le mouvement de
réforme conduisit à la création de nombreuses Eglises parallèles, qui se
fondèrent en nouvelles communautés.
Ce qui est commun à l’Eglise catholique est le fait d’avoir une Liturgie,
c’est-à-dire un rite codifié et bien établi, auquel les croyants participent de
manière active.
On peut difficilement parler de la tradition évangélique, car les Eglises
évangéliques se reposent peu sur la tradition de l’Eglise. Presque sans
exception, elles se sont formées pendant la Réforme ou juste après, se
définissant nouvellement depuis la Bible (Sola Scriptura = l’Ecriture seule).
On peut dire : les Eglises évangéliques se définissent par la Bible, tandis
que l’Eglise catholique se définit par l’Ecriture et la Tradition.
2) Doctrine
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Religion monothéiste, religion de la révélation et du Salut, religion
missionnaire ;
La Bible et la Liturgie sont dans la langue de chaque pays.
Eléments centraux de la doctrine : l’Amour de Dieu, l’Amour de son
prochain et l’Amour de soi (éthique chrétienne) ; l’incarnation de Dieu en
Jésus le Messie, son sacrifice sur la croix pour sauver tous les hommes et
la résurrection après la mort. Les chrétiens croient que ces événements
forment la base des œuvres de Dieu, que les hommes seront sauvés par
lui du péché originel.
Jésus Christ est selon la Tradition de pensée chrétienne vrai Dieu et vrai
homme. Mais il n’a pas commis de péché et n’était pas atteint par le péché
originel. Il est prié en tant que Dieu et homme. Cela pose la question de la
permanence du monothéisme dans le christianisme.
Islam :
1) Histoire
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Apparition d’une religion monothéiste dans un contexte préislamique de
structures religieuses plurielles ;
Le Prophète Mohammed (570-632) a reçu le premier verset du Coran à
l’âge de 40 ans. Cela l’engageait à promouvoir le culte du Dieu Unique
(Allah), le Créateur de toute chose, Pourvoyeur de toute chose et Celui
vers qui toute chose retourne ;
L’Hégire (622) est la date qui marque la fuite de Mohammed à Médine.
Cette date marque le début du calendrier islamique ;
Le Prophète meurt en 632 ;
S’ensuit le régime du Califat. Le calife est celui qui a le pouvoir temporel et
religieux sur la communauté musulmane (la Oumma).
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La plus grande scission interne est celle des courants chiites et sunnites
qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Les chiites ont reconnu l’autorité de l’Imam
Ali, et les sunnites ont reconnu l’autorité du califat. Selon les chiites, le
Prophète aurait nommé Ali, son gendre, comme son successeur. Selon les
sunnites, après le règne des quatre califes il n’y avait pas un membre de la
famille du Prophète, mais la Dynastie des Umayyades (661-750), avec
pour centre Damas, puis celle des Abbassides (750-1258) à Bagdad ;
Les Sciences religieuses de l’islam naquirent après cette période et
donnèrent la compétence en matière des questions religieuses aux
savants du droit et de la jurisprudence (‘âlim, ‘ulamâ).
Le Xe siècle vit se mettre en place les Ordres soufis, la voie de la mystique
musulmane.
2) Doctrine
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Le principe central de l’islam est le Dieu Unique, Allah. C’est le fondement
de son enseignement comme le but de toute vie. Le tawhîd est ce principe
de l’Unicité du Créateur.
La shahâda est la profession de foi des musulmans : « Il n’y a de dieu que
Dieu et Mohammed est son Prophète. ».
Le Coran et la Sunna sont les deux Sources scripturaires de l’islam. De là
sont tirés tous les principes juridiques et les règles de vie de l’islam.
La shari’a est la loi islamique issue du Coran et de la Sunna.
Il y a cinq piliers de la pratique en islam : la shahâda, la prière, le jeûne,
l’aumône et le pèlerinage à la Mecque.
Le Coran est la parole de Dieu révélée à Mohammed au travers de l’ange
Gabriel. Il a été dicté mot à mot en arabe classique.
Le Coran reconnaît tous les Prophètes de l’histoire avant Mohammed et
celui-ci est considéré comme le dernier, le « sceau des Prophètes ».
L’islam postule l’existence du Jugement dernier, de la vie après la mort, du
Paradis et de l’Enfer. Il croit en l’existence des anges et des djinns, ces
créatures de feu.
La vision de l’Homme est positive. L’homme n’est pas un pêcheur comme
dans le christianisme car Dieu, après la chute, lui a pardonné sa faute.
Le lien à Dieu est direct. Il n’y a pas d’intercesseur. C’est même le plus
grand péché que d’associer quelqu’un à Dieu. Il n’y a donc pas de clergé,
pas de sacrement. L’imam est celui qui a le plus de connaissance et il est
chargé de diriger la prière.
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