Johann Figl SCIENCE DES RELIGIONS Religion de la préhistoire (Otto H. Urban) 1) Histoire Paléolithique moyen : preuves les plus anciennes de représentation religieuse : les tombes d’Homo neanderthalensis témoignent de pratiques pieuses envers les morts Paléolithique supérieur : figures anthropomorphes, en particulier figurines de femmes et peintures pariétales (Espagne, France) ; découvertes qui attestent de pratiques cultuelles (rites d’initiation et rites communautaires) Néolithique : représentation d’une déesse Mère (on trouve beaucoup de reliefs avec des divinités féminines en Anatolie), culte des morts qui varie régionalement Néolithique tardif : portraits en partie non figuratifs de divinités ; tombeaux mégalithiques (dolmens, tombeaux à coupole, salles funéraires en pierre etc.), aménagements mégalithiques, cercles de pierre pour déterminer des jours particuliers dans le rythme annuel et apparition croissante de signes solaires en Europe ; simultanément au Proche-Orient (Mésopotamie, Égypte) : écriture cunéiforme et hiéroglyphes nous renseignent sur la représentation qu’on se faisait des divinités Âge du cuivre : spirales, motifs de croissant de lune, diffusion de la langue indoeuropéenne : les conceptions religieuses de "Père Ciel", "Dieu céleste" et "Aurore" émergent Âge du bronze : lieux de culte à l’intérieur des groupes d’habitations ; disques en or représentant le soleil ; barque solaire qui porte le soleil ; motif de l’arbre de vie ; déesse de la fertilité (maîtresse des animaux) et peintures rupestres représentant des hommes avec poignard, des êtres mixtes, des rituels et des représentations de bateau ; les tombes sont séparées par sexe, orientés vers l’est ; offrandes typiques par le feu dans les régions alpines : des cultes ont lieu à des endroits topographiquement intéressants (sources, cols, sommets). Âge de fer : La réalisation de rites spécifiques est réservée à une élite (hommes et femmes) ; on trouve des croissants de lune stylisés en tête de bélier ; symboles religieux du statut chez les celtes (voir sous celtes). 2) Doctrines La forme commune de la religion ne peut pas être extrapolée à partir des seules sources archéologiques. On suppose qu’il existe les actes rituels suivants : 1 - signalement clair des tombes : culte des ancêtres, représentations de l’audelà nombreuses représentations d’animaux et d’êtres mixtes "homme-animal" : le totem sert de patriarche mythique à la communauté plastiques de femmes : rites de fertilité instruments de musique, os décorés et autres objets de culte : chamanisme adoration du soleil : "Père Ciel" comme figure divine d’adoration en Europe à partir du néolithique sacrifices de type indéterminé (de louange, de remerciement, de demande et d’expiation) Religion égyptienne (Jan Assmann) 1) Histoire 3150 – 2000 (Ancien Empire) Coexistence de cultes locaux et d’un culte d’État (roi décédé (culte des pyramides) et culte du Dieu Soleil) 2000 av. J.C. Religion égyptienne uniforme ; l’État s’occupe des dieux et des morts ; idée du tribunal des morts ; à partir du 15e siècle, le Dieu Soleil est l’unique maître du cosmos 1000 av. J.C. (époque tardive) Les centres religieux locaux qui vénèrent les animaux gagnent à nouveau en influence. 7e siècle av. J.C. Les efforts faits pour rétablir la religion d’État classique sont interrompus par l’invasion perse (525 av. J.C.) et ne seront effectifs que sous les Ptolémées. 2) Doctrines Vision du monde : Les rites servent à garantir la bonne marche du monde : Les cycles cosmiques, les processus de la nature terrestre, la providence de l’État, la réussite de la vie humaine et le destin des morts s’influencent mutuellement. Théologie de la religion égyptienne : panthéon polythéiste, trois ordres : la langue (concept/nom des dieux, évocation), le cosmos (modèle des puissances), l’organisation politique (pouvoir terrestre des dieux, représenté par les temples et les souverains terrestres) Pratique religieuse : Division en une pratique élitaire : Exercice des cultes religieux uniquement par les prêtres (lieux et temps sacrés) et religion populaire : éthique, directives et règles de vie ; soumettre sa vie à la volonté de Dieu. Cultes : Culte solaire (vénération du Dieu Soleil), culte des images (image sacrée des autres dieux), culte des morts (momification, inhumation, offrandes dans les tombes) 2 Religion suméro-babylonienne (Helga Trenkwalder) 1) Histoire 3000 av. J.C. Premières images de culte 3000 – 1000 av. J.C. Nombreux changements politiques et religieux fin du 2e millénaire (Marduk puis Nabu) Établissement progressif de l’hégémonie d’un seul dieu 2) Doctrines Désignation du divin : L’expérience du "numen" comme de base de la religion. Le concept sumérien de "me" représente le "numineux" pendant plus de trois millénaires Représentation des dieux : Un panthéon officiel se développe à partir de nombreux dieux locaux. Les dieux principaux sont : le dieu du destin, le père des dieux, le dieu créateur, la déesse de la fertilité, le dieu de la lune, le dieu du soleil ; selon la constellation politique, la signification des différents dieux change ; vénération des images de culte en tant que "présence de la divinité" ; l’homme simple cherche l’aide des dieux en les évoquant ; chaque divinité a sa fête où elle est vénérée ; développement de divinités astrales (Vénus, Soleil, Lune) Culte des morts : Pour les Mésopotamiens, la vie dans l’au-delà n’allait pas de soi. Ils mettaient l’accent sur la vie terrestre. La mort est empreinte de peur et de négatif. Les dieux des enfers y sont pour leurs fautes. Démons : plus anciens que les dieux, ils sont devenus des forces négatives par contraste avec les dieux. La conjuration (paroles et rituels) sert à les neutraliser. Religion chez les Hittites (Manfred Hutter) 1) Histoire 17e au 21e siècle Royaume des Hittites = unité politique de l’Asie Mineure avec un pluralisme de religions 16e siècle Premiers textes religieux ludwites 14e siècle divine Prières contre la peste ; les épidémies sont le symbole de la colère 1180 av. J.C. Les traditions d’Asie Mineure survivent à l’effondrement du royaume hittite, entre autres dans la Bible et dans l’antiquité grecque classique 2) Doctrines 3 Les "mille dieux de Hatti" proverbiaux sont le résultat de l’addition progressive des divinités des différentes ethnies. Chaque souverain établit une liste de dieux avec ses préférences ; chaque ethnie met ses propres dieux en avant ; chaque maître de maison choisit sa divinité personnelle. Vision du monde : Des fêtes saisonnières avec des caractères agraires symboliques servent à attirer les faveurs des dieux et à assurer le bon déroulement du temps cosmique. La vie ici-bas et l’au-delà divin sont les composantes spatiales du cosmos. Pratique religieuse : Les pêchés des hommes sont la cause de leur malheur (maladie etc.) ; on évite le mal en suivant les commandements des dieux ou par des mesures prophylactiques (amulettes, figurines protectrices) ; oracles, rituels (de purification ou de conjuration), prières et sacrifices offrent la possibilité d’entrer en contact avec les dieux ; piété privée à domicile ; culte des ancêtres ; le roi fait office de grand prêtre du pays et préside aux cultes officiels. Religion minoenne (Walter Pötscher) 1) Histoire Âge de bronze : Religion des habitants crétois avant l’arrivée des mycéniens 2) Doctrines Représentation des dieux : La religion minoenne était une religion de la fertilité et de la permanence de la vie, qui se fondait sur une déesse et sur un dieu masculin qui était son fils. Les dieux apparaissaient (épiphanie) à l’occasion de fêtes avec des danses, du théâtre. La déesse apparaissait sous la forme de : figure de femme, oiseau, serpent, arbre etc.; le dieu apparaissait comme tendre jeune homme, taureau, hache double etc.; les dieux, souvent de forme animale, étaient au service de la déesse. Culte : Les prêtresses et les prêtres représentaient les divinités lors d’un culte ; fêtes saisonnières avec sacrifices et rites orgiastiques ; le saut périlleux sur un taureau relève de l’acte religieux et de l’activité sportive ; des rites cathartiques sont exécutés. Les lustrations (bains de purification) y jouaient un grand rôle. L’importance de la femme était grande. Religion étrusque (Luciana Aigner-Foresti) 1) Histoire 800 à 650 av. J. C. Parallèles avec le Proche-Orient (Anatolie) et Carthage 650 à 500 av. J. C. Grande influence de la culture ionienne et corinthienne ; premières sources écrites religieuses 500 à 300 av. J. C. Apogée : grande influence de la Grèce 300 à 100 av. J. C. Période tardive : la spécificité étrusque se fond dans l’hellénisme 4 2) Doctrines Représentation des dieux : croyance à l’existence et à l’action d’êtres surnaturels dont l’homme se sent dépendant. On trouve des êtres incorporels et sans nom, issus d’une première phase animiste et dont le sexe et le nombre est incertain. Bien que ce soit une religion révélée, les dieux sont ensuite anthropomorphisés par l’influence grecque et s’apparentent à l’olympe grec. Divination : La "disciplina etrusca", la science de l’interprétation des signaux divins et du bon usage de la sphère du divin, était très célèbre dans l’antiquité. Examen des entrailles, interprétation du vol des oiseaux et de la foudre etc. font partie de cette discipline. Ces traditions étaient jalousement gardées par le clergé étrusque. Jusqu’au 7e siècle de notre ère, les haruspices (devins) étrusques furent enrôlés comme conseillers par les souverains romains. Représentation de l’au-delà : Les étrusques croyaient en l’âme et en son immortalité ; voyage de l’âme dans l’au-delà ou maison dans un tumulus pour l’éternité. Religion grecque et romaine (Hans Schwahl) 1) Histoire 2000 av. J. C. Culture mycénienne issue des cultures helladique et minoenne 1200 av. J. C. Divers peuples atteignent la péninsule des Balkans (Phrygiens, Doriens, Étoliens etc.) ; fin de la culture mycénienne 800 av. J. C. Les Grecs colonisent des parties de la Méditerranée (Sicile, Marseille etc.) vers le 5e siècle av. J. C. Suprématie de la Grèce ; défense victorieuse contre les Perses 2) Doctrines Représentation des dieux : Les épopées font descendre les héros des dieux ; la poésie est une source importante de représentation religieuse (Homère, Hésiode) : règles de conduite ; cosmogonie et histoire des dieux ; les dieux apparaissent aux hommes. Vision du monde : Le développement d’une conception philosophique du monde génère des opinions diverses : recherche de l’origine dans le divin ou désenchantement du monde Pratique religieuse : vénération des dieux du culte par des prêtres ou en privé ; culte pour tous les domaines de la vie ; orientation sur la vie ici-bas (lamentations sur les enfers) Comparaison pour la religion romaine : Rome comme centre ; assimilation de la religion grecque ; le rapport aux phénomènes naturels est plus présent que chez les 5 Grecs ; équivalents romains pour les dieux grecs avec des restes de conceptions italiques propres (Jupiter pour Zeus ; Junon pour Héra etc) ; également des dieux d’origine romaine (Ceres) ou avec une signification plus développée (Mars comme protecteur des champs) Religions à mystères antiques (Wolfgang Speyer) 1) Histoire Les mystères accompagnent la religion grecque depuis le début et la religion romaine de 200 av. J. C. à 400 apr. J. C. 2) Doctrines Vision du monde : la source de la religion est l’expérience de la vie et de la mort, de la menace et des âmes ; le culte et les rites servent à conjurer la menace et à vénérer la bénédiction divine ; le savoir magico-religieux était le savoir ésotérique de la famille et du clan qui conférait du pouvoir ; dépassement de la rupture entre l’homme et le dieu (parfait) par le soulagement de la culpabilité de l’homme ; les contenus des mystères promettent un chemin de salut vers la divinité, mais ne sont accessibles qu’aux initiés. Structure de base : Le devoir de secret ne laissait filtrer que peu de choses vers l’extérieur ; à partir du 6e siècle av. J. C., les philosophes grecs (Pythagore etc.) interprètent les mystères et les réorganisent ; on ne peut écrire d’histoire des mystères par manque de sources ; au centre des mystères éleusiaques on trouve le destin de l’homme après la mort : celui qui a atteint le plus haut degré d’initiation peut mourir heureux ; la contemplation du divin était l’apogée de l’initiation, probablement induite par des expériences de mort imminente. Religion des Germains 1) Histoire Les sources sont insuffisantes ; on ne dispose pas de documents importants ; le terme de "Germains" est imprécis au sens ethnique et linguistique ; il n’y a pas de conscience d’une identité englobant toutes les tribus germaniques ; on peut se référer à l’Edda islandaise pour l’histoire de la religion nordique. 2) Doctrines Vision de l’Edda : description du cours du monde ; création du monde et de l’homme ; destin du monde et sa disparition. Combat final et émergence d’un monde nouveau. Représentation des dieux : deux genres de dieux : les Ases et les Vanes ; Odin est le dieu suprême des Ases, qui a donné la poésie aux hommes ; trois centres religieux : Uppsala, Lejre et Lade ; Thor est le dieu le plus puissant à Uppsala avec à ses côtés Wodan (le dieu de la guerre) et Fricco (le dieu du plaisir), la paire de 6 divinités wanes Freyr et Freyja a également de l’importance ; les lignées royales se réclament de divinités mortes (Odin, Freyr). Pratique religieuse : Depuis l’âge du bronze, sacrifice dans les marais et les plans d’eau, objets de culte, animaux et hommes sont sacrifiés, la population rurale prie pour de bonnes récoltes et la protection des animaux ; à l’époque impériale romaine, apogée des offrandes d’équipement de guerres ; figures en bois représentant les divinités. Religion celte (Helmut Birkhan) 1) Histoire Période de religion celte : env. 750 av. J. C. à la conversion chrétienne au 5e siècle. 135 à 50 av. J. C. Description de la culture celte par Poseidonios d’Apameia 16 à 19 apr. J. C. "De bello gallico" ; commentaire de Jules César 2) Doctrines Représentation des dieux : divinités celtes typiques : Toutatis (Dieu Père) ; Rigani (Déesse Mère) ; Lug samildanach (dieu des artisans) ; Briganti (l’Auguste) ; Morrigain (déesse de la guerre) ; pas de système uniforme des dieux ; beaucoup de divinités locales : Vosegus (dieu des Vosges) ; Diana Abnoba (déesse de la Forêt Noire) etc. Culte : le culte est effectué par les druides ; leur savoir comprend la théologie, le culte, le droit, l’histoire naturelle, l’histoire du clan ; les enseignements sont transmis oralement ; la formation de druide dure 20 ans ; plus tard, on trouve aussi des devins et des devineresses ; le druide s’occupait des sacrifices de terre, de feu et des sacrifices humains ; il existe aussi des sacrifices de marais, d’animaux et d’objets. Représentations de l’au-delà : l’enseignement druidique affirmait la réincarnation de l’âme sous forme humaine après la mort ; les guerriers n’avaient pas peur de la mort ; tumulus avec de riches agencements. Religion manichéenne (Manfred Hutter) 1) Histoire 14 avril 216 apr. J. C. 241 – 273 276 ou 277 4e siècle Naissance du fondateur Mani en Mésopotamie du sud Mani prêche sa religion en Iran Mort de Mani en captivité Interdiction de la religion dans l’empire romain ; Samarkand (Ouzbékistan) devient le centre de la religion début du 8e siècle 762 – 840 843 la religion pénètre en Chine Religion d’état des Ouïgours Interdiction de la religion en Chine qui se maintient clandestinement jusqu’au 16e siècle 7 13e siècle Disparition de la religion en Asie centrale 2) Doctrines Représentation des dieux : Zurwan est le "père de la lumière" et occupe la place principale dans le panthéon ; les autres dieux sont créés par lui : "la mère de la vie", l’homme originel (dieu Ohrmizd) et Jésus le Lumineux qui a conféré aux hommes le savoir nécessaire pour leur salut. Vision du monde : Le monde et la croyance des manichéens sont imprégnés de divin et concerne la libération la lumière divine de la puissance des anti-dieux et de la matière "antidivine" ; bien que l’âme de l’homme soit au départ sans péché, il y a toujours le risque qu’elle oublie son origine divine et qu’elle tombe dans un état de péché. Pratique religieuse : société à deux niveaux : les élus et les auditeurs ; les auditeurs doivent par exemple préparer la nourriture pour les élus ; ils endommageant par là la lumière contenue dans les plantes etc. ; prédilection pour les images et la musique ; fête de Belma pour le pardon des péchés, libération des éléments de lumière et mémoire de la mort de Mani. Religion aztèque (Ulrich Köhler) 1)…Histoire - - - - Les Aztèques furent de nouveaux arrivants dans les hauts bassins centraux du Mexique ; ils venaient du Nord-Ouest ; les Toltèques s’étaient déjà installés auparavant (850-1050) ; c’était un peuple cultivé. Les Aztèques avaient des représentations claires des comportements éthiques. Compréhension du monde : ils vivaient au centre du monde ; la terre était un disque rectangulaire ; la ville principale se situait au milieu de ce rectangle ; au-dessus de ce disque, le monde avait 9 ou 13 couches et sous la terre il y a en avait 9 ; on se représentait la terre comme un être vivant, un crocodile ou un monstre. La religion primordiale des Aztèques est reconstructible à grand-peine. Légende : Dieu principal = Huitzilopochtli (« le colibri gaucher », apparemment représenté avec une parure de colibri) était déjà présent avant l’émigration dans leur terre natale « Atzlan » ; il donna lui-même l’ordre de partir. Les dieux des astres jouent un grand rôle, Venus et le Soleil sont vus comme des guerriers humains. Grand nombre de déesses et de dieux, terme commun « teotl » ; sont plus forts que les Hommes, mais pas infaillible et aucune représentation morale. Manque d’expérience de l’Absolu ; pas de dépendance totale de l’Homme aux dieux ; au contraire : les Dieux ont besoin des Hommes pour vivre. Dieux avec des fonctions bien distinctes mais aussi des figures multifonctionnelles. 8 2) Doctrines - - - - - - Les croyances aztèques reposent sur des mythes, des prières et des enseignements ; Textes qui sont rédigés en latin par les Espagnols ou des Indiens à partir de la langue aztèque ou de l’Espagnol. Principalement tourné vers l’ici-bas. Dans bien des textes, on parle de 4 ères, dans d’autres de 5 ; chacune a son propre soleil qui, à la fin, périt en même temps que les hommes. On peut savoir comment les Hommes sont venus au monde en fonction de leur soleil : le premier soleil s’appelait « Quatre Jaguar » (il dura 676 ans), le deuxième « Quatre Vents » (364 ans), le troisième « Quatre Pluies » (312 ans, le quatrième « Quatre Eaux » (676 ans), le cinquième « Quatre Mouvements » : il apparut pendant l’époque des Aztèques et l’on dit qu’il sont apparus par tremblement de terre et par faim. Le nombre d’années de l’ère avait une grande signification, car il s’agissait toujours d’un multiple de 52 années. Le mythe de la création du Soleil et de la Lune avait aussi une signification centrale : deux des dieux non déchus se jetèrent dans un grand feu et se transformèrent en astres ; par le sacrifice des dieux ils furent mis en mouvement ; mais la perpétuation du mouvement fut remise entre les mains des Hommes. C’est pourquoi les dieux ont créés les Hommes selon leurs besoins. Les Hommes avaient ainsi du pouvoir sur les dieux, l’ordre cosmique et ils le pratiquaient par des rites. Grand nombre de dieux aztèques, difficilement compréhensible, différence grossière entre les dieux du ciel et de la terre : en premier sont les dieux astraux comme le Soleil, la Lune, Venus (qui ont aussi des parèdres) ; les derniers sont les déesses de la terre, les dieux des montagnes, les déesses des eaux, le dieux du maïs, le dieux du vent « Quetzacoatl » peut prendre plusieurs apparences. Il y a trois au-delà : un agréable auprès du dieu de la Pluie ; un désagréable auprès du dieu de la Mort ; et un troisième pour ceux qui sont tombés au combat ou les guerriers sacrifiés, auprès du dieu Soleil. La majorité des Hommes appartiennent au dieu de la Mort. Il n’y a aucune influence sur l’au-delà par de bonnes actions faites ici-bas. L’au-delà n’avait pas une grande importance ; il n’y avait pas de réincarnation des âmes (sauf pour les nourrissons qui, après avoir vécu un moment sur un arbre, renaissent). 3) pratique religieuse - - 18 fêtes annuelles, grand nombre de processions, de danses, de chants aux dieux loués ou aux temples, rues, places, où les prêtres se tiennent ; il y avaient environ 37 catégories différentes de prêtres ; les femmes pouvaient aussi devenir prêtre. Les cérémonies étaient offertes aux dieux ou bien on faisait des sacrifices sous forme d’encens, de papier, de fruits ou aussi de nouveaux habits et bijoux pour le dieu en question. 9 - Les dieux prirent de l’influence sur les Hommes en fonction du calendrier des voyants tonalpohuali ; ces influences étaient souvent contradictoires, c’est pourquoi l’avis d’un devin était nécessaire. Celui-ci jouait un rôle important dans la vie de tous les jours. Religions ethniques (Karl R. Wernhart) 1) Concept : Concerne les manifestations de croyances des sociétés non européennes et non industrielles et celles des pays au seuil du Tiers-monde ; auparavant inclues dans le concept « religions tribales ». 2) Points communs : - - - - - - certains phénomènes comme la transe, l’extase : états de conscience modifiés atteints par l’action de a) diverses substances, b) la contemplation, c) les rythmes, la répétitions de versets, des danses et de la musique, d) spontanée. Rites de passage : permettent aux Hommes de passer d’une période de crise à une autre. Tous les rites de passage ont la même structure : a) séparation, b) stade de dépassement, dans lequel l’individu est mis en danger, c) incorporation. Aménagement de l’espace : unités d’habitation, espace sacré (comme moyen de rencontre avec le transcendant), paysages, les quatre directions du ciel, la terre. Le temps : cycle annuel et cycle de vie ; dans le cycle annuel nous trouvons des sacrifices et des prières de remerciements aux âmes et aux ancêtres ; dans le cycle de vie : rites d’initiation, mariage, rituels de peur, mort. Transcendance : dans ce contexte on parle de l’au-delà ; lien entre les quatre directions du ciel (Est = région de la naissance, Ouest = la chute ; Nord = l’âme ou l’esprit, Sud = la régénération ou la renaissance). Apparition du cosmos : toujours un acte à partir d’un matériau prêt, mis en place par des dieux créateurs. Cultes religieux : Prières (intimes ou des hymnes), imposition des mains, sacrifice primitif, repas d’offrandes. Shintoïsme (Thomas Immoos) 1) Histoire - - Shinto signifie littéralement « chemin des dieux » (construit à partir du shen chinois qui veut dire « dieu, divin » ou aussi « esprit » au sens général, et dao qui veut dire « chemin ») ; décrit la vision religieuse et les rites des peuples japonais. Comme démarcation du bouddhisme de la Chine et de la Corée au VIIIe siècle ; Originellement au Japon, chaque clan avait son propre dieu ; vers 10 700, le clan Yamato a mis en place la première organisation du shinto ; les plus vieux et importants reliquaires se trouvent à Izumo, Yamato et Ise. Il y avait plusieurs formes : le shinto du peuple, le shinto des reliques, le shinto étatiques, le shinto des sectes. 2) Doctrine - - - - Pas de couvents ; c’est une religion non verbale, pas de système d’enseignement ; voit l’univers entier comme le jeu d’énergies indestructibles qui font apparaître les phénomènes ; l’Homme, en tant que dieu vivant, est bon par nature et ne nécessite pas de libération. L’énergie vitale se présente sous la forme de deux divinités : la divinité supérieure de la croissance (Taka-mi-musubi-no-kami), qui met en ordre les dieux de la terre, ensemble avec le très haut dieu Ame-no-mi-nakaMushi-no-kami, ils forment une sorte de trinité créatrice, comme « l’âme du tout ». Le concept de « Musubi » ne concerne en aucun cas un être transcendant, mais plutôt une énergie vitale qui, comme toute végétation, décline et a besoin d’être régénérée. Les mythes décrivent trois étages dans la conception du monde : le champs du ciel, les champs de riz de la terre et le monde souterrain des ordures. Depuis la nuit des temps, les Japonais ont connu des phénomènes propres à leur île : tremblements de terre, éruptions volcaniques, glissements de terrain. L’interprétation qui en a été faite : tous les dieux, les Hommes et les choses possèdent deux âmes : une âme sauvage (Chaos) et une âme douce. Ainsi le devoir des Hommes et de transformer l’âme sauvage en une âme douce. 3) Pratique religieuse - Fête shinto : les dieux apparaissent, après que des rites de purification aient été faits sur les participants et dans la zone sacrée. La fête comprend trois parties : poésies aux dieux ; entretiens avec les dieux à travers des prières, des offrandes, de la danse, des drames modernes (Noh, Kabuki) ; séparation des dieux avec un repas de culte. Confucianisme (Roman Malek) 1) Histoire : - Fondateur : Confucius, nom latin de Kong Qiu (ou Zhongni), né en 551/552 av. J.-C. à Qufu, au pays de Lu (aujourd’hui Shandong) ; a terminé ses études à 15 ans ; fut officier d’Etat à Lu, puis archiviste et magistrat ; chercha toute sa vie, en vain, une principauté, où il pourrait réaliser ses représentations éthiques et sociales. Vers l’âge de 30 ou 40 ans, il rencontra le célèbre fondateur du Taoïsme, Laozi, et ils discutèrent ensemble sur la tradition des rites ; à un âge plus avancé, il ne se consacra plus qu’à ses étudiants, parmi lesquels Yan Hui et Zilu. Il mourut à l’âge de 11 - 73 ans (479 av. J.-C.). Il ne laissa aucune œuvre derrière lui qui contiendrait tout son enseignement, bien qu’on lui attribue la compilation et l’édition commentée des cinq œuvres classiques (Wujing) : Yijing : le livre de promenade ; Shujing : le livre des documents ; Shijing : le livre des chants ; Chunqiu : chronique du printemps et de l’automne ; Liji : le livre des rites (que l’on sait aujourd’hui n’être pas de lui). Paroles authentiques vraisemblablement dans le Daxue (Le Grand Enseignement) et dans le Zhongyong (La Doctrine du Milieu). Le culte de Confucius commença dans la période des Han, vers 195 apr. J.-C. ; on trouva le premier « Temple de Confucius », dans lequel se trouvaient les écoles. Un culte d’Etat officiel naquit dans la période des Jin, environ 317 apr. J.-C., et dans les périodes des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1912) on mit en place des rites. Après 1912, comportement ambivalent entre : soit abandonner la religion, soit en faire une religion d’Etat ; ce comportement se poursuivit dans la République de Chine ; dans les deux dernières décennies, à nouveau renaissance et institution de Confucius. Confucius ne sera jamais déifié. 2) Doctrine - - On trouve plusieurs noms d’école : Rujia « L’école des Maîtres », ou « L’enseignement/la religion des Maîtres », nommé aussi Kongjiao « L’enseignement/la religion de Confucius » ; cela illustre les différentes directions de la pensée chinoise qui, si on la prend au sens strict, n’est pas une « religion », mais plutôt une « vision du monde », un enseignement éthique et social. Confucius ne parle pas de religion mais fonde sa philosophie et son éthique sur une religiosité, au centre de laquelle se trouve le ciel (Tian), le ciel comme base primitive de toute vertu. Taoïsme (Roman Malek) 1) Histoire - - - Est la troisième grande tradition spirituelle de Chine à côté du confucianisme et du bouddhisme. Le Tao (aussi Dao) a plusieurs significations de base : a) la métaphore de Dao en tant que chemin, Vérité, standard qui guide la vie ; b) Règles, lois de l’Univers. Apparut au IIIe siècle av. J.-C. en tant que catégorie dans la littérature sous le nom de daojia (enseignement du Dao). Le Dao eut une nouvelle connotation : le Dao est l’origine et la base de toute chose, est le dernier ordre immanent du cosmos. Transmis dans deux œuvres : « Daodejing », attribué à Laozi, et la « Compilation Zhuangzi », attribuée au philosophe Zhuangzi (ou Tschouang-Tseu). La direction que propage la conception profonde du Dao a à voir avec la tradition de grande influence politique d’enseignement des Rois Jaunes (Huangdi) et elle fut appelée ainsi l’Ecole de Huang-Lao. 12 2) Doctrine - - - Croyance en une instance suprême, le Dao, qui se manifeste sous plusieurs formes ; on cherche à atteindre la longue vie et l’immortalité (libération) par le Dao. Il n’y a pas de système dogmatique, c’est une pure religion du salut, où le bonheur ici bas est à comprendre. Le bonheur collectif est l’harmonie cosmique d’un monde intérieur, dans laquelle les Dieux, les Hommes et les esprits des morts oeuvrent ensemble dans les trois sphères que sont le ciel, le monde des Hommes et le monde souterrain. Collection de textes canoniques, Daozang, qui comprend 1464 textes, qui fut collectée durant des siècles et imprimée pour la première fois au XII e siècle ; la plupart des textes ne sont pas des enseignements, mais des talismans, des listes, des registres, etc. L’unité avec le Dao doit se faire à travers une vie morale ; il y a 5 commandements et 10 bonnes actions comme principes de base. Hindouisme (Bettina Bäumer) 1) Histoire - - - Concept pour un ensemble de religions qui sont nées en Inde. L’origine de ce concept vient du nom du fleuve Indus (en sanskrit : sindhu et en persan : hindu). Les Hindous sont alors des Hommes qui habitent la région du fleuve Indus, non différenciés des Indiens jusqu’en 712 apr. J.C. ; après l’invasion des musulmans arabes, le terme Hindou fut utilisé pour les Indiens qui n’appartenaient pas à l’Islam. La période la plus ancienne est celle de la culture de l’Indus ou de la culture Harappa (2500-1750 av. J.-C.) ; la deuxième période est la religion des Vedas (1750-1200 av. J.-C.), dont le plus ancien témoin de cette période hindoue est le Rigveda (les dieux les plus importants sont Indra, Agni) ; les Upanisads forment la dernière partie de la littérature védique avec de nouveaux préceptes religieux (800-200 av. J.-C.) ; l’hindouisme classique se développa à partir de 200 av. J.-C. jusqu’à 1100 apr. J.-C. ; le point culminant de cette période fut le royaume des Gupta (IV - VIe siècle). La puissance coloniale britannique renforça l’influence du christianisme. 2) Doctrine - Beaucoup de dieux, derrière lesquels se trouve l’Absolu sans nom, sans forme et sans attribut. Il est possible pour chaque Homme de trouver un chemin vers les dieux. Idéal commun de la sainteté ; de l’autre côté on a les différences de castes, de sexes et d’appartenances religieuses. L’idéal le plus haut est celui de la libération ; le libéré est adoré dans son corps et devient ainsi un guru pour beaucoup ; le rôle du guru est central, 13 - - - non pas ses enseignements, mais son Etre transformé qui devient ainsi un modèle. Développement spirituel possible au travers de rites compliqués ; même si les rites sont importants, ils n’ont qu’une fonction de truchement. Le sannyasi, celui qui a renoncé à tout, n’est plus lié à ces rites, car il a obtenu la liberté spirituelle. Croyance en la force divine (shakti) qui se manifeste dans les choses, les Hommes et les lieux sacrés. Les fondements dualistes, comme l’advaita, sont typiques : dieu et l’Homme ne peuvent pas être deux, c’est pourquoi le cosmos n’est pas séparé de l’Homme ; ainsi le corps est fait de 5 éléments et revient à eux à la mort. Vishnouisme : Vishnu prend la signification d’un dieu supérieur aux VI e et IIe siècle av. J.-C. ; Krishna est l’un de ses avatars. Shivaïsme : Shiva est révéré pratiquement par tous les hindous comme « le grand Dieu et Seigneur », dieu principal des shivaïtes ; forme populaire des puranas. Jaïnisme (Adelheid Mette) 1) Histoire - - Apparu au Ve - IVe siècle avant J.-C. dans la région du Gange, tiré du titre de noblesse de son fondateur, les 24 Jina (skt. Jina, « le Victorieux »), dont le dernier est Vaddhamana Kasava Nayaputta, connu sous le nom d’honneur de Mahavira (« le grand héros »). Se divisa au Ier siècle apr. J.-C. dans les deux directions encore existantes aujourd’hui : Svetambara («transformé en blanc ») et Digambara (« transformé à travers les directions du ciel ») 2) Doctrine - - Théorie de la libération fondée sur l’ascèse. Le karma, en tant que « action mauvaise », a une longue existence en tant qu’être infernal ; en tant qu’action méritoire, il peut conduire en une vie dans le monde des dieux. Mahavira trouva une solution dans l’idée de renoncement. Il poursuivit la non-violence (ahimsa) et le dépouillement des biens (aparigraha-). Bouddhisme 1) Histoire - « Bouddha » vient de la racine « budh » qui veut dire « éveillé ». Un bouddha est donc un être éveillé. 14 - - Fondateur : Siddhatta Gotama (ou Siddartha Gautama), qui vécut de 624 à 544 av. J.-C. dans le Nord-Ouest de l’Inde. Il fut mis en mouvement lorsqu’il vit un malade, un vieillard et un mort, et comprit qu’il aurait le même sort. Par l’intermédiaire d’un mendiant, il connu la possibilité de se sauver. Il devint alors lui aussi moine itinérant et apprit par de nombreux maîtres. Lorsqu’il était assis sous l’arbre de la connaissance (l’arbre de la bodhi), son esprit tourné vers l’intérieur, il ouvrit la « Voie du juste Milieu » en connaissant toutes ses existences passées et futures, ainsi que la vraie réalité des choses. Son esprit se libéra et il sut qu’il ne renaîtrait plus. Après sa mort, il n’y eut pas de successeur ; le dharma des bouddhistes, l’enseignement du Bouddha, occupe la place du maître. Grande expansion et point culminant sous le règne du roi Aschoka (268232 av. J.-C.). 2) Doctrine - - Une clé d’enseignement est l’impermanence ; tout est impermanent sur terre, rien n’existe éternellement, les sentiments, les objets, ainsi tout est souffrance (dukkha). Le Nirvana est ce qui est permanent. « Les Quatre Nobles Vérités » : Tout est souffrance. Il y a une cause à la souffrance. Il existe un remède contre la souffrance. Le « noble octuple sentier » est le chemin pour parvenir à la libération de la souffrance. Le Sikhisme (Othmar Gächter) 1) Histoire - - - - Influence du mouvement du Nord de l’Inde « Saint-Protest » ; le guru Nanak (1469-1539) reçu la vocation de réformer les traditions islamique et hindoue. Ceux qui le reconnaissent, ainsi que ses 9 successeurs, sont appelés Sikhs (Panjabi sikh, les écoliers) Nanak naquit à Talwandi le 15.04.1469 en tant que fils d’une famille hindoue, issue d’une haute caste de commerçants ; il se maria, eut 2 fils. Ses 9 successeurs furent reconnus comme gurus. Nanak abandonna le ritualisme et le culte de images de l’hindouisme. Comme les musulmans, il apprit la vénération sans image d’un Dieu unique, mais il trouva les règles de l’islam rigides et sans vie. Le 4ème guru Ramdas posa la pierre de fondation des Temples Jaunes d’Amritsar, le centre religieux actuel des Sikhs. A son époque, les Sikhs obtinrent la liberté religieuse. Le dernier guru vivant fut Guru Gobind Singh (1675-1708). Il fonda l’ordre Khalsa. Il s’agit d’hommes et de femmes qui ont vécu la cérémonie de baptême sikh et qui suivent le code sikh de comportement et les conventions de manière stricte. Il expliqua aussi enfin la tradition des gurus et le livre sacré Adi Granth fut ainsi directement vénéré. C’est pourquoi on l’appela depuis lors Guru Granth Sahib. 15 2) Doctrine - - Pour Nanak, tous les Hommes étaient des créatures égales de Dieu. C’est pourquoi il abandonna aussi le système des castes. Le but de la vie est l’union à Dieu. Image de Dieu fortement monothéiste. Il n’y a qu’un Dieu. Il est le même pour tous les Hommes de toutes les religions. L’âme va de manière cyclique de naissances en morts, avant qu’elle prenne la forme humaine. Le but de notre existence serait de mener une vie exemplaire, pour que l’on puisse peut-être s’unir à Dieu. La méditation et la récitation des Noms de Dieu sont au centre des pratiques. Le Zoroastrisme (Manfred Hutter) 1) Histoire - - Le fondateur fut Zarathoustra, dont on ne possède aucune biographie. On sait seulement qu’il fut prêtre tôt, qu’il eut ensuite une expérience de révélation qui restructura de manière nouvelle sa connaissance de la prêtrise. Apparu en 1200 av. J.-C., fut réformé en 560 av. J.-C., fondé dans la région de l’Iran actuel. 2) Doctrine - - - Au centre des croyances se trouve le dieu créateur Ahura Mazda. La religion est fortement imprimée du dualisme. C’est une religion du livre, basée sur le livre sacré « Avesta ». Les prières, les maisons de dieu et les images de dieu lui sont étrangères. En lieu et place de cela se trouve le concept de responsabilité personnelle. Le livre sacré était composé originellement de 21 livres. Le combat entre le bien et le mal dure quatre périodes, chacune de 3000 ans. Le règne de Ahura Mazda survient à la fin des combats. Un ordre mondial sera mis en place, où les méchants seront punis et où les bons seront récompensés. Quand le monde sera englouti, un nouvel ordre naîtra, l’esprit du mal aura disparu et un nouveau règne, éternel, de Ahura Mazda prendra place. Toute l’histoire du monde consiste, selon l’enseignement des Perses, en une grande bataille entre Ahura Mazda et Anramainyu, qui devrait durer 12'000 ans. 16 Judaïsme 1) Histoire - - - - - - - La naissance du peuple juif remonte à Abraham, Isaac et Jacob. Le nom du peuple « Israël » remonte à Jacob, le fils d’Isaac, qui a reçu le nom par Dieu. Le prophète le plus grand est Moïse, qui a reçu de Dieu les tables de la loi au mont Sinaï. Sous le roi Saül, David et Salomon réussirent la réunification des 12 Tribus. Avec la catastrophe des années 70 apr. J.-C., la prise de Jérusalem par les Romains, les Juifs doivent prendre la fuite. Ils s’installent alors en Europe de l’Ouest et de l’Est, en Espagne et en Afrique du Nord. Le Moyen Age voit l’apogée du Judaïsme dans le monde islamique. Persécution et expulsion seront le destin des Juifs pendant le Moyen Age. On les stigmatise de tueurs de Dieu, de profanateurs d’hosties, d’empoisonneurs de fontaines. Les Lumières leur apportent les droits des citoyens. Au 19ème siècle, l’appel pour une réforme interne au judaïsme fut fort. Le journaliste autrichien Theodor Hertzl (1860-1904) appela le sionisme à être un mouvement politique. Il revendiqua un Etat juif indépendant. Avec le mouvement national-socialiste en Allemagne, les Juifs d’Europe vécurent leur plus grande catastrophe. Plus de 6 millions de Juifs sont morts jusqu’en 1945, date de la fin du Troisième Reich. En 1948, l’Etat d’Israël fut fondé. 2) Doctrine - - Est juif, quiconque naît d’une mère juive où s’est converti au judaïsme. Les dix Commandements sont le cœur de la Tora, le document de la révélation du peuple juif. La Tora (lois, directives), avec les livres des Prophètes et d’autres écrits, forment la Bible hébraïque. Dieu unique et son œuvre de Salut pour Israël et le monde entier. Christianisme 1) Histoire - - - Le concept « christianisme » (du grec christianismos) fut utilisé pour la première fois dans une lettre de l’évêque syrien Ignace d’Antioche. Les adeptes du christianisme s’appellent les chrétiens. Le christianisme vient des adeptes de Jésus de Nazareth (env. 7 av. J.-C.33 apr. J.-C). Jésus fut appelé par les chrétiens le Christ, le Messie attendu, le Fils de Dieu. La plus vieille scission de l’Eglise remonte au Concile de Chalcedon (8.101.11 de l’an 451 apr. J.-C.) à propos de questions de christologie. 17 - - - La tradition occidentale (Eglise catholique romaine, sans les Eglises unifiées de l’Est) connut avec la Réforme du 16 ème siècle une nouvelle scission très profonde. Elle concernait surtout la compréhension de l’Eglise et des sacrements et l’enseignement de la rédemption. Le mouvement de réforme conduisit à la création de nombreuses Eglises parallèles, qui se fondèrent en nouvelles communautés. Ce qui est commun à l’Eglise catholique est le fait d’avoir une Liturgie, c’est-à-dire un rite codifié et bien établi, auquel les croyants participent de manière active. On peut difficilement parler de la tradition évangélique, car les Eglises évangéliques se reposent peu sur la tradition de l’Eglise. Presque sans exception, elles se sont formées pendant la Réforme ou juste après, se définissant nouvellement depuis la Bible (Sola Scriptura = l’Ecriture seule). On peut dire : les Eglises évangéliques se définissent par la Bible, tandis que l’Eglise catholique se définit par l’Ecriture et la Tradition. 2) Doctrine - - Religion monothéiste, religion de la révélation et du Salut, religion missionnaire ; La Bible et la Liturgie sont dans la langue de chaque pays. Eléments centraux de la doctrine : l’Amour de Dieu, l’Amour de son prochain et l’Amour de soi (éthique chrétienne) ; l’incarnation de Dieu en Jésus le Messie, son sacrifice sur la croix pour sauver tous les hommes et la résurrection après la mort. Les chrétiens croient que ces événements forment la base des œuvres de Dieu, que les hommes seront sauvés par lui du péché originel. Jésus Christ est selon la Tradition de pensée chrétienne vrai Dieu et vrai homme. Mais il n’a pas commis de péché et n’était pas atteint par le péché originel. Il est prié en tant que Dieu et homme. Cela pose la question de la permanence du monothéisme dans le christianisme. Islam : 1) Histoire - - Apparition d’une religion monothéiste dans un contexte préislamique de structures religieuses plurielles ; Le Prophète Mohammed (570-632) a reçu le premier verset du Coran à l’âge de 40 ans. Cela l’engageait à promouvoir le culte du Dieu Unique (Allah), le Créateur de toute chose, Pourvoyeur de toute chose et Celui vers qui toute chose retourne ; L’Hégire (622) est la date qui marque la fuite de Mohammed à Médine. Cette date marque le début du calendrier islamique ; Le Prophète meurt en 632 ; S’ensuit le régime du Califat. Le calife est celui qui a le pouvoir temporel et religieux sur la communauté musulmane (la Oumma). 18 - - - La plus grande scission interne est celle des courants chiites et sunnites qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Les chiites ont reconnu l’autorité de l’Imam Ali, et les sunnites ont reconnu l’autorité du califat. Selon les chiites, le Prophète aurait nommé Ali, son gendre, comme son successeur. Selon les sunnites, après le règne des quatre califes il n’y avait pas un membre de la famille du Prophète, mais la Dynastie des Umayyades (661-750), avec pour centre Damas, puis celle des Abbassides (750-1258) à Bagdad ; Les Sciences religieuses de l’islam naquirent après cette période et donnèrent la compétence en matière des questions religieuses aux savants du droit et de la jurisprudence (‘âlim, ‘ulamâ). Le Xe siècle vit se mettre en place les Ordres soufis, la voie de la mystique musulmane. 2) Doctrine - - - Le principe central de l’islam est le Dieu Unique, Allah. C’est le fondement de son enseignement comme le but de toute vie. Le tawhîd est ce principe de l’Unicité du Créateur. La shahâda est la profession de foi des musulmans : « Il n’y a de dieu que Dieu et Mohammed est son Prophète. ». Le Coran et la Sunna sont les deux Sources scripturaires de l’islam. De là sont tirés tous les principes juridiques et les règles de vie de l’islam. La shari’a est la loi islamique issue du Coran et de la Sunna. Il y a cinq piliers de la pratique en islam : la shahâda, la prière, le jeûne, l’aumône et le pèlerinage à la Mecque. Le Coran est la parole de Dieu révélée à Mohammed au travers de l’ange Gabriel. Il a été dicté mot à mot en arabe classique. Le Coran reconnaît tous les Prophètes de l’histoire avant Mohammed et celui-ci est considéré comme le dernier, le « sceau des Prophètes ». L’islam postule l’existence du Jugement dernier, de la vie après la mort, du Paradis et de l’Enfer. Il croit en l’existence des anges et des djinns, ces créatures de feu. La vision de l’Homme est positive. L’homme n’est pas un pêcheur comme dans le christianisme car Dieu, après la chute, lui a pardonné sa faute. Le lien à Dieu est direct. Il n’y a pas d’intercesseur. C’est même le plus grand péché que d’associer quelqu’un à Dieu. Il n’y a donc pas de clergé, pas de sacrement. L’imam est celui qui a le plus de connaissance et il est chargé de diriger la prière. 19