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Neurologie du développement normal et pathologique
On va s’intéresser au développement, aux règles du développement et les déclinaisons des règles
dans le cas des pathologies. On va surtout observer le développement précoce, avant 1 an.
Qu’entend-t-on par développement ? évloution ? croissance ? maturation ?
C’est en jeu depuis le début de la vie.
Les premiers qui ont étudié le développement d’une façon scientifique sont Arnold Gesell et Myrthe
Graw en 1940. Ils observent les enfants, les compétences qu’ils développent. Ils sont les premiers à
décrire à quel âge les compétences arrivent.
Quelques chiffres :
On marche vers 13 mois. 3] avant 10 mois, 3% après 18 mois
On tient assis vers 6 mois (5-8 mois)
On va observer l’évolution dans les interactions avec le monde.
À quel âge l’enfant a sourit ? Il y a plusieurs sortes de sourires. Sourire aux anges : spontané, non
contextuel (6-8 semaines). Et le sourire social : en réponse à une interaction (+/- 2 mois).
Presque tout le monde fait pareil en même temps. Pourquoi ?
C’est une question de maturation pour eux.
 Théorie maturationniste
Pour eux, le développement = maturation.
Maturation : corrélations biologiques du développement.
C’est la même chose, quand on a maturation, il y a le développement et son contraire. Et cette
maturation est déterminée génétiquement.
Maintenant, on ne pense plus ça ! Il n’y a pas que de la biologie mais aussi des facteurs
d’expériences.
Développement = combinaison entre maturation et expérience.
Il faut réfléchir selon 2 axes :
- La structure : la maturation
- La fonction : l’expérience
Dans le développement, les choses arrivent par hasard puis on met du sens dessus.
Développement en termes d’interaction :
Le nouveau né ne voit pas comme nous. Il est plutôt myope car son œil est trop long. Il voit bien de
près, mal de loin. Il voit bien à une distance focale de 30 cm ce qui correspond à la distance entre ses
yeux et les yeux de sa mère lors de l’allaitement. Ceci crée une relation visuelle, un moment de
plaisir. Ces infos circulent en même temps.
Renforcement synaptique. Il gère en même temps et ça renforce l’expérience. Il regarde sa maman.
Le nouveau né préfère sa maman, il préfère regarder des humains, des visages surtout et plus
particulièrement celui de sa mère. Quelque chose dans nos gènes fait que l’on préfère les visages
humains. On associe les visages avec l’expérience.
Le nouveau né ne tient pas sa tête, il n’a pas de contrôle sur ce qu’il voit. Il a juste quelques postures.
1
Les réflexes archaïques :
-
(afférence-efférence)
La marche automatique
Le réflexe cutané plantaire
Le réflexe de succion
Le grasping : réflexe d’agrippement
Le réflexe de Moro : symétrique
o Efférence : écarte les bras, tête au milieu du corps
o Afférence : stimulation inattendue, effrayante
Les réflexes archaïques sont importants pour les maturationnistes. Ils évaluent leur présence et
vérifient leur disparition.
-
Réflexe tonique asymétrique du cou ou ATNR en anglais. Il est présent dans la vie fœtale.
« Tir à l’arc », réflexe de l’escrimeur. Afférence : déviation de la tête d’un côté. Archaïque car
existe déjà pendant la vie fœtale.
Au début de sa vie, le bébé a peu de possibilités de choisir ce qu’il regarde.
Redressement de l’axe, contrôle de l’axe :
Le développement se fait dans le sens céphalo-caudal (de haut en bas) et proximo-distal (du plus
près du corps vers le plus loin).
4-5 mois : manipulation
6 mois : assis
1 an : debout
1) La neurulation
Au début, on est une cellule unique formée de 46 chromosomes : le zygote.
Cette cellule se divise et se multiplie. Cela forme un amas de cellules.
Cet amas de cellule grandit et est creux au milieu.
Il y a :
Une couche externe : extoblaste qui va donner la peau et le système nerveux
Une couche moyenne : mesoblaste qui donnera la plupart des organes
Une couche profonde : endoblaste qui donnera le système digestif
Différentes couches donnent différentes parties du corps.
La boule va s’allonger et sur la surface, on va identifier des cellules qui vont donner le système
nerveux.
La peau et le système nerveux ont la même origine cellulaire. Cette plaque se forme après 18 jours. 2
jours plus tard, la plaque se creuse et devient une gouttière neurale.
2
Les cellules de la surface vont se différencier.
Le tube va se gonfler de vésicules. C’est un tube avec un creux à l’intérieur.
Vésicules cérébrales font gonfler une partie qui deviendra
le cerveau
ventricule avec LCR
Va donner naissance à la moelle
2) La prolifération :
C’est la 2ème phase.
Les cellules migrent de manière centrifuge. Toutes le cellules vont migrer. Il n’y a pas au final des
cellules fonctionnelles qui étaient à la base.
3) La migration :
Vagues de migration :
 1ère vague amène les cellules en surface et forme le cortex

2ème vague : 2ème couche du cortex qui dépasse la 1ère vague
6 vagues successives -> 6 couches du cortex.
Phénomène complexe déterminé par la génétique
4) La gyration :
Puisqu’il y a énormément de cellules et pas assez de place pour toutes ces cellules, il faut des plis.
 La gyration
Tourner pour les circonvolutions du cortex cérébral.
5) La synaptogénèse
Les neurones vont entrer en communication. Ils vont établir des synapses avec axones, dendrites.
Énormément de synapses, au départ identiques
-> synaptogénèse
3
6) L’élagage
Il y a une activité spontanée. Ces synapses vont être en activité. Certaines synapses vont se
renforcer, d’autres s’affaiblir, disparaitre. Certains neurones vont disparaitre.
= élagage = pruning = couper les branches
On produit toutes les cellules à la moitié de la grossesse (=20 semaines). Après, il n’y a plus de
production.
Donc, on a fait plein de cellules qui s’interconnectent et on enlève le surplus.
« En trop » ? Règles de fonctionnement. Les cellules, neurides, synapses qui ne sont jamais activées
ainsi que celles qui sont trop actives sont éliminées.
Les cellules qu’on garde communiquent mais pas trop. Si elles communiquent trop, ça devient
toxique. Aide à corriger les interactions.
Quand on neurone fait synapse avec lui-même : ça forme une boucle.
Important car on sculpte notre cerveau sur mesure, à mesure des expériences.
7) Myélinisation.
Processus de maturation par excellence. On peut déterminer l’âge d’une personne (enfant) en
regardant où elle en est dans la myélinisation. Pas terminée à la naissance. Elle se termine vers +/- 2
ans. Regarder la substance blanche (myéline) par résonnance magnétique. Mais il y a des zones du
cerveau qui se myélinisent plus lentement. Par exemple, les voies longues entre les cortex se
myélinisent jusqu’à 15 ans.
Moteur : frontal pré-central
CPG : Central Pattern Generator
La lamproie : anguille
Niveau moteur simple : nerfs et muscles en chevron. Comment organise-t-elle sa nage ? une partie
est active, l’autre inactive.
mouvements
rythmiques
coordonnés
Comment est-ce contrôlé ? Ce sont des réseaux de neurones : un central pattern generator.
Peut-on identifier le réseau de neurones ?
Mouvements automatisés ? qui pourraient être un CPG de marche. Pas comme le cœur.
La respiration est un ensemble de mouvements coordonnés.
Les muscles sont contractés à un certain endroit et à un certain moment. On a un réseau de
neurones qui contrôlent la respiration. On ne doit pas leur dire continuellement ce qu’ils doivent
faire.
Où est le CPG ? Dans le tronc cérébral. Si problème, on meurt.
Chez les chats : coupure de la moelle -> ils ne peuvent plus marcher.
Peut-on réapprendre à marcher ?
Si le CPG est dans la moelle, on peut leur réapprendre à marcher. Des chats ont remarchés.
Donc, chez les chats, le CPG dans la moelle est suffisant. Le cerveau ne contrôle plus rien car il y a eu
une coupure. Cependant, la marche est différente.
Peut-on moduler le CPG de marche dans la moelle avec l’info afférente : ils accélèrent. Le chat
s’adapte. Le CPG peut être modifié par des infos afférentes.
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Ceci n’est pas possible chez l’homme : pas de marche autonome. Le CPG n’est pas suffisant. C’est
plus diffus dans la moelle.
Tâche automatique : produite par un réseau de neurones.
Réflexe archaïque : notion de CPG, réseau de neurones.
On peut les moduler.
Dans le développement, ce qu’on fait de mieux en mieux est automatisé. C’est rendu automatique.
Ex : conduire une voiture. On développe un CPG de conduite en voiture. On peut s’adapter,
reprendre le contrôle. On utilise les infos afférentes : il pleut, un ballon,…
Pendant ce CPG, la radio fonctionne et on parle. Je donne la priorité à écouter la personne. Beaucoup
de tâches automatisées. On garde des ressources pour donner la priorité à une action contrôlée.
Les réseaux de neurones peuvent s’organiser de façon semi-automatique.
CPG : apprentissage
Contrôle axial : céphalo-caudal : de la tête à la queue.
Stabilité de la tête -> stabilité du regard -> stabilité de l’image qu’on reçoit
Permet d’encoder l’information.
-> représentation interne du monde = un référentiel (visuel ici) = carte du monde
Autres référentiels :
Stabilité de la tête -> référentiel auditif -> situer dans l’espace
Référentiel de l’odorat : on ne garde pas beaucoup
Référentiel de sens de position : vestibulaire, équilibre
Stabilité : représentation de nous dans le monde.
Il y a parfois des conflits entre les référentiels. Par exemple : le mal de mer est un conflit entre le
référentiel visuel (pas de mouvements) et le référentiel vestibulaire (ça tangue).
Deux façons de le résoudre : soit on donne priorité à un référentiel ou on ne s’en sort pas.
En résumé :
Le développement n’est pas seulement de la maturation mais aussi de l’expérience.
Maturation du cerveau :
Embryons -> peu après la naissance.
Cela se fait par étapes ordonnées dans le temps :
- Neurulation
- Prolifération
- Migration avec giration
- Synaptogénèse, différentiation des neurones. Connections actives et déterminent leur
destin. Élagage.
- Myélinisation : vitesse et optimalisation.
Aires cérébrales primaires reçoivent l’information brute d’où part la première commande.
Importance du redressement axial avec référence visuelle mais influence d’autres choses.
2 concepts :
 CPG : réseau, ensemble de neurones qui ont une activité reproductible dans des actions et
dans le temps. À la base d’automatismes mais modifiable parfois.
5

Référentiels : représentations internes du monde. Servent à penser. Le référent visuel est
prépondérant.
Développement du fœtus :
Le fœtus bouge assez tôt. On peut le regarder bouger et confirmer des affirmatives.
On voit un fœtus grâce à l’échographie.
Dans les années 50-60, on n’avait pas encore l’échographie. On observait les fausses couches. Suivant
l’âge, les fœtus ne se tiennent pas de la même manière.
Plusieurs stades de flexion et d’extension fœtale :

1er stade de flexion fœtale : de la 9ème semaine à la 17ème semaine. Le fœtus est en flexion :
tout plié. Avant 9 semaines, le fœtus est trop simple pour parler d’attitudes et il n’est pas
assez formé.
Produit de fausses couches : évoquer des réflexes. Ils font déjà des flexions.
Dans le réflexe de Moro, ils font surtout la composante de flexion ainsi que dans le réflexion
d’agrippement.

1er stade d’extension fœtale : de la 18ème à la 30ème semaine. Les attitudes posturales du
fœtus sont déterminées par la maturation.
[Une grossesse dure normalement 40 semaines. Un bébé né à 40 (37-42) semaines est dit « à terme ».
Après 42 semaines, on parle de naissance « post-terme ». Et avant 37 semaines, on parle de bébé
« prématuré ». Le fœtus est viable à partir de 24 semaines. Ce n’est pas le cas partout dans le monde
mais en Belgique, c’est déterminé à 24 semaines.
Le devenir des enfants prématurés :
24 semaines
25 semaines
26 semaines
% enfants survivants
40 (500 gr)
50
60
% enfants intacts *
40 (des 40% survivants)
50
60
29 semaines
90 (1,5 kg)
90
* intacts = sans problèmes neurologiques graves (IMC= Infirmité Motrice Cérébrale ou DI= Déficience
Intellectuelle)
La prématurité n’est pas un bloc homogène. Chaque semaine qui passe est une semaine de gagnée.
Ça fait des grandes différences de santé.]
Phase d’extension : il y a des fœtus qui sont déjà nés. C’est indépendant de l’environnement.

2ème stade de flexion fœtale : de la 31ème à la 44ème semaine (le bébé est né). C’est un stade
postural, le bébé est recroquevillé.
Est-ce lié à la place dans la matrice ? Non, car même les prématurés reviennent à la flexion

2ème stade d’extension : n’est plus fœtal car le bébé est né. Il se passe de 1 à 6 mois.
Les stades sont progressifs mais le déroulement dans le temps est assez universel.
C’est utile pour évaluer l’âge du fœtus selon la manière dont il se tient, en fonction de l’angle de ses
coudes et de ses genoux. Cela permet facilement de calculer l’âge gestationnel.
6
Développement du contrôle de la tête :
Développement axial : céphalo-caudal.
1er contrôle : tenir sa tête activement. Si on soutient son tronc, ça a un intérêt pour lui. Il va relever la
tête et tourner la tête à droite et à gauche.
Vers 2 mois : ça devient assez automatisé. Si ça tête se lève puis tombe, ce n’est pas encore
automatisé. CPG de maintien de la tête. Mais celle-ci dépend de la stabilité du tronc. Ça a un sens
fonctionnel.
Jargons :
- Période périnatale : juste avant la naissance et une semaine après = autour de la naissance.
- Période néonatale : nouveau-né.
2 consensus :
a) Consensus anglosaxon : new born : les 2 premiers mois
b) Francophone : 1er mois / les 4 premières semaines
- Nourrisson :
a) Anglosaxon : entre 2 mois et 2 ans
b) Francophone : entre 1 mois et 1 an
Après cette période, pas de noms spéciaux. Mais chez le sanglais, un enfant de 2-3 ans qui marche
est un « toddler ».
Vers 2 mois : contrôle du maintien de la tête. Implication fonctionnelle.
Lorsque la tête est librement tenue, l’enfant peut exercer ses muscles de la bouche et du visage de
façon dissociée. Ainsi, les premières vocalisations apparaissent ‘en dehors de pleurs).
Vers 4 mois : l’enfant a un contrôle de la tête et du haut du tronc (épaules) = ceinture scapulaire.
Implications : le nourrisson n’a plus besoin d’immobiliser le haut du tronc comme dans Moro et
ATNR.
Vers 4-5 mois : émergence de la manipulation. Redressement continu.
Vers 6 mois : le nourrisson tient assis (entre 5 et 8 mois).
Règle de maturation + règles fonctionnelle : le développement proximo (proche du tronc) – distal
(loin du tronc).
Pour tenir assis : raffinement aussi de bas en haut. On est proximo-distal par rapport à l’appui.
6 mois : assis, jambes écartées, dos penché vers l’avant de bas en haut de l’appui : le bassin.
Il tient ses jambes écartées car de cette manière, il a une base plus large et a donc plus d’équilibre. Il
faut que la projection verticale du centre de gravité se trouve dans la base de sustentation.
L’équilibre est important. Le nourrisson va utiliser les réactions par rapport à la perturbation. On met
en jeu les réactions d’équilibration : pour maintenir la stabilité pour ramener le centre de gravitation.
On a aussi des réactions de protection : change la base de sustentation. On bouge son pied et in met
sa main pour ne pas tomber. Ces réactions se raffinent de plus en plus.
Vers 6-7 mois : ces réactions sont efficaces, de plus en plus performantes jusqu’à anticiper des
perturbations : s’équilibrer à l’avance. Anticipation pour contrôle de la posture : 18 mois.
 Fin du redressement
7
La vision :
Importante pour les représentations du monde. Le référentiel visuel est prévalent et souvent
prioritaire.
Du point de vue da la maturation, les voies visuelles sont les premières à être myélinisées (lobe
occipital).
Vision : différents aspects :
- Lumière et contraste
Intérêt pour la lumière, composante particulière.
Le nouveau-né s’oriente vers les sources de lumières.
Expérience : le nouveau-né a-t-il des mouvements volontaires ?
On met le nouveau-né dans une pièce sombre où passe juste un rayon de lumière. Le nouveau-né a
des mouvements de telle sorte que le rayon vient sur sa main. Le rayon est orienté d’une façon pour
que certains mouvements lui permettent de voir sa main, autrement il ne la voit pas.
 Préférence pour les mouvements où il retrouve cette stimulation visuelle.
- Comportement en fonction de la lumière
Retrait comportemental si la lumière est trop intense. Les nouveaux nés préfèrent la pénombre,
l’intensité moyenne sinon ils ont tendance à fermer les yeux.
Vers +/- 2 mois, le nourrisson distingue les contrastes plus ou moins comme les adultes.
Comment savoir ? Point de vue comportemental : Il y a des choses que le nouveau né préfère
regarder. Il préfère la nouveauté : on lui présente 2 cartes. Si elles sont les mêmes, il les regarde de la
même manière. Si on change une des cartes, il regarde cette dernière plus souvent. On utilise des
cartes avec des contrastes.
- Acuité visuelle
Voit-on bien ? Au début, le bébé voit à 30 cm. Progressivement, il arrive à voir la profondeur du
champ comme un adulte (vers 6 mois – 1 an). Pour bien voir, il faut accommoder la courbe du
cristallin. L’accommodation commence vers 1 mois et est semblable à celle d’un adulte vers 2 mois.
- Longueur du champ
Au début, il est assez étroit : 15 degrés ; il s’élargit progressivement.
2 mois : 30 degrés
5 mois : 40 degrés
Adulte : 90 degrés
- Vision colorée
On voit d’abord le rouge. Ceci a été démontré par des études électrophysologiques. Ces voies ont
une maturité précoce. Les nouveaux nés préfèrent les images colorées, les formes aux simples
couleurs (unies).
- Formes
Les nouveaux nés préfèrent un arrangement spatial qui n’est pas dû au hasard.
- Fixation
Le nouveau né fixe brièvement de façon monoculaire. Sa vision devient binoculaire plus tard.
Il poursuit aussi du regard. Mais au début, la poursuite n’est pas fluide et se fait par saccades. Les
yeux vont saccader le long du déplacement. Plus tard, la poursuite va devenir fluide mais on ne sait
pas suivre un objet visuel. On utilise aussi des saccades pour viser. Par exemple : pour lire, regarder
un visage. Las saccades sont précises et efficaces après 2-3 semaines.
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Rapport saccades-référentiel ?
Tableau de correspondance sensori-moteur.
Afférence : quand on regarde quelque chose : information visuelle
Efférence : mouvement des yeux
Les saccades servent à calibrer le monde. La vision est codée en orientation des yeux.
Jusqu’à 4-5 ans : difficile d’avoir des mouvements indépendants de la direction des yeux.
5-6-7 ans : apprentissage de la lecture possible : tête stable et direction des yeux.
- Vision en 3D
La vision en 3D est possible grâce à la vision binoculaire pour les objets pas trop loin (+/-3m). Le
cerveau compare l’information visuelle des 2 yeux. Ça marche pour les objets que l’n voit
différemment avec les 2 yeux.
À plus de 3 m : on met en place des mécanismes. On n’a plus besoin de la vision binoculaire. « Si je
ne vois pas ses jambes, c’est que le prof est derrière le bureau et pas devant. »
En conclusion, il y a beaucoup de paramètres. La vision est précoce et la maturation intervient plutôt
que l’expérience. Un bagage est déjà mis en place. À 3 mois, le nourrisson a une très bonne vision.
C’est pratique, car après, la manipulation intervient. Il y a alors une possibilité de coopération visuomanuelle.
La manipulation :
La manipulation sert à entrer en relation avec le monde. On n’utilise pas que les mains. On utilise
aussi les pieds, la bouche, …
Un contrôle stable du tronc est obligatoire pour la manipulation.
On a aussi besoin d’une stabilité du regard.
La fonction prend un sens fonctionnel à postériori.
Les mouvements généraux
= mouvements de différentes parties du corps qui arrivent en séquences.
Les pédiatres sont fort intéressés par l’observation du nouveau né : surtout Prechtl.
Les nouveaux nés bougent : ils ont des petites séquences de mouvements. Il s’est dit qu’il allait
décrire ces mouvements. Il les trouve bizarres. Il les appelle « mouvements pathologiques ». Mais
tous les enfants avaient ces mouvements. Ils se développaient bien. C’est n’est pas un stéréotype.
1er stade : mouvement fœtal : très précoce.
Mouvement généraux chez les nouveaux nés jusqu’à 3 mois post terme (même si prématuré, pas
plus tôt).
Ce qui détermine la qualité des mouvements est déterminé par la maturation.
 Mouvements lents et simples (tournicote les bras)
Cela s’appelle de Writhing (= ramper)
À partir du 3ème mois, les mouvements généraux changent de qualité : rotation avec de petites
saccades, mouvement spontané (fidgety =agité).
Après 4 mois, les mouvements généraux disparaissent et ils sont remplacés par la motricité
contrôlée.
Rapport mouvements généraux et référentiels :
Afférence : la sensation de ses mouvements. Proprioception de notre position.
Efférence (la commande qui sort) : les neurones moteurs qui font que j’arrive dans cette position.
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J’encode l’ordre avec l’effet de l’ordre. Je fais un référentiel de l’espace. On connait l’espace de son
corps pour connaitre les coordonnées et les mouvements à faire.
Différence entre le mouvement writhing et fidgety pour l’établissement du référentiel.
Writhing : délimitent l’espace
Fidgety : affinent, calibration du référentiel
Fonction liée à la maturation de ses mouvements.
5 mois : mouvements au hasard qui rencontrent un objet. Cette sensation est transposée dans le
référentiel. Je vais reproduire, m’améliorer de façon proximo-distale.
On devient plus précis au niveau de l’épaule, puis du coude, puis du poignet, puis des doigts.
Maturation mais aussi fonctionnel => ça ne sert à rien d’avoir un contrôle fin des doigts si on ne sait
pas amener ses mains à l’objet.
4-5 mois : possibilité efficace d’atteindre les objets de plus en plus précs.
Prendre des objets : reflexe d’agrippement : grasping (réflexe archaïque)
Afférence : stimulation tactile de la paume
Efférence : fermer la main
Au début, c’est assez automatique, de façon globale (tous les doigts) associés à flexion.
-> On a l’objet et on fléchit
Relâcher un objet : associé à l’extension.
Emergence de mouvements dissociés des doigts. On ne prend plus avec tous les doigts.
Vers 6 mois : meilleure dissociation des doigts loin du pouce.
Opposition du pouce : forme une pince pouce – index. Ce mouvement est bien contrôlé vers 9 mois
(miettes, petits objets : Danger !)
1 an : la finesse, la dissociation est au point. Mais la force, le contrôle de la fore émerge plus
lentement au cours de la 2ème année de vie (1 an et plus). Il connait la propriété des objets.
La latéralité (gauche – droite) :
Ce n’est pas une compétence symétrique. La plupart des gens sont droitiers (92% de la population).
C’est quoi être droitier ?
Utiliser sa main droite, préférence pour la main droite, plus de dextérité, plus de précision, plus de
force. La latéralité ne se résumé pas à la main préférée, cela concerne aussi le pied, l’œil… on a une
aisance à investir plus un œil que l’autre.
Préférence manuelle : hémisphère qui domine. Pour les droitiers, c’est l’hémisphère gauche qui
domine (centre du langage).
Une théorie pas très sûre dit que ça peut être d’origine génétique. Oui et non. 2 modèles.
Modèle de la protomap
Proto = avant
Map = carte
Encodée à la base.
Modèle du protocortex
Le cortex, en fonction de ses expériences va créer des cartes.
HG : langage chez beaucoup de gens, raisonnement logique
HD : reconnaissance spatiale, référentiel visuel, spatial, gestion des émotions, créativité artistique.
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Broca, neurologue du 19ème siècle. Observation d’un patient qui a perdu la parole. Hémiplégie +
aphasie. -> trou dans l’hémisphère gauche.
2 modèles génétiques de la détermination de la latéralisation :

Modèle right shift : prédominance à droite, un gène aurait une influence sur la spécialisation
de la main droite et donc une dominance cérébrale gauche. C’est aussi là que le langage
apparait.
 Modèle (des 2 allèles ?)
2 allèles : D (droit) et C (chance, hasard)
DD => droitier
CC => 50% gaucher, 50% droitier
DC => 75% droitier
Être droitier ou gaucher est largement déterminé par la génétique. Les modèles dont intervenir un
gène mais c’est sûrement plus compliqué !
Plus de finesse pour l »hémicorps droit.
Comme plus développé, c’est là aussi qu’apparait le langage.
Préférence latérale en rapport avec l’organisation du cerveau :
Latéralisation : langage dans un seul hémisphère.
Pendant longtemps, on a considéré l’hémisphère gauche comme DOMINANT, déterminant la
préférence latérale.
Maintenant, on parle de SPECIFICALISATION : c’est différent, on ne parle plus d’un hémisphère plus
fort que l’autre. Pour ce qui n’est pas très fin, les choses sont symétriques.
À partir de quand peut-on voir que quelqu’un est gauche ou droitier ?
Pendant la grossesse ? non
Pendant la période néonatale ? moins d’un mois ? non
Chez un nourrisson ? 1 mois-1 an ? non
Si il n’utilise qu’un côté, il faut se demander s’il n’a pas de pathologie. -> Infirmité motrice cérébrale.
Manipulation : 4-5 mois (émergence) : on ne peut toujours pas savoir.
Ce n’est qu’entre 18 mois et 6 ans qu’on peut voir la latéralisation. À 6 ans, on considère que la
latéralité manuelle doit être installée.
Gauchers contrariés : ils ont une préférence latérale à gauche mais on a empêché cette personne
d’utiliser sa main gauche.
Cette latéralisation gauche-droite a des déterminants génétiques presque entièrement et pourtant
ça ne se manifeste pas à la naissance. Les déterminants ne sont pas simples, ils sont inconnus.
L’expérience ne joue que par rapport aux gauchers contrariés. Pour les autres, l’expérience
n’intervient pas.
Les combinaisons de vrais droitiers (force, main, jambe, œil). La préférence droite est très très bien
latéralisée dans l’hémisphère gauche. C’est le cas chez beaucoup de gens. Puis nuances jusqu’aux
vrais gauchers (très rares). Entre les deux, il y a aussi les ambidextres.
C’est comme si l’information génétique les conditionnaient à être de bons droitiers.
Mais nuances dans la maturation : expérience très précoce => lors de l’élimination de certains
neurones. Le phénomène qui tue les neurones (pas lésion) n’agit pas sur les mêmes neurones.
Dans l’élagage, il y a élimination au hasard et renforcement des restants.
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Tandis que s’il y a élimination parce qu’il s’est passé quelque chose pendant la grossesse, on a une
organisation alternative. On va faire survivre des neurones qui n’étaient pas prévus.
On va garder 5/9 comme prévu, les autres sont éliminés. Et les 5 autres seront renforcés.
Si les neurones sont éliminés par autre chose que l’élagage, on compense mais ça donne une
composition alternative.
Pourquoi y a-t-il plus de gauchers chez les prématurés (+ de 8% / 8%= taux de gauchers dans la
population normale) ?
Car les prématurés sont à risques.
D’où combinaison de phase d’organisation différemment => cerveau sur mesure.
Propriété fonctionnelle un peu différente que s’ils étaient prématurés.
 Fonctionnement moins banal
Si on prend n’importe quelle population particulière, on va voir qu’il y a un peu plus de gauchers que
ce qu’on attend.
Champions de tennis : proportion plus grande qu’attendue normalement.
Les archis nuls au tennis : proportions plus grande qu’attendue.
Car on a une population atypique : donc on a plus de chance d’y trouver des personnes atypiques.
Comprendre au niveau fonctionnel :
Cerveau original -> stratégie originale -> plus ou moins performant
La locomotion :
= Déplacer son corps par rapport à l’environnement.
Il faut faire un compromis entre :
- Être soi-même stable, une stabilité posturale
- Être déséquilibré
Compromis stabilité-propulsion
À partir de quand se déplace-t-on ?
La locomotion émerge au hasard puis on met un sens.
Mouvement : fonction d’exploration, motivation très importante
En premier : les retournements (avant d’être assis)
Les retournements successifs peuvent être un mode de déplacement. Mais on perd du regard ce qui
intéresse -> on développe autre chose.
Le commencement de la locomotion dépend de la position dans laquelle le bébé est couché dans son
lit. Si le bébé dort sur le ventre : il se retourne avant 4 mois. Si le bébé dort sur le dos : il se retourne
après 4 mois. => Influence de l’expérience.
[Le syndrome de la mort subite du nourrisson. Le risque est le plus élevé entre 2 et 6 mois. Chez le
nourrisson en bonne santé, on ne connait pas la cause mais on connait le mécanisme. La mort
survient pendant le sommeil.
Mécanisme : on s’arrête de respirer et on ne reprend pas sa respiration.
Apnées du sommeil : normal = apnées centrales
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Quand on a suffisamment d’oxygène dans le sang, on arrête le CPG pendant un moment, quelques
secondes (jusque 20 secondes).
Mais : apnées obstructives : pas d’air qui passe car les voies aériennes sont obstruées : ronflements,
mauvais sommeil, petits arrêts et micro-réveils. Syndromes : la fatigue, …
Rapport apnées obstructives et mort subite ?
C’est surtout une non réaction à cette apnée. On n’arrive pas à se reprendre.
Ce qui fait qu’on dort trop bien = facteur de risque.
On dort mieux sur le ventre quand il fait chaud. Le tabagisme peut aussi augmenter les risques.]
Se déplacer sur les fesses : bottom-shuffle
Souvent asymétrique -> tonus plutôt mou. Ce sont aussi des enfants qui sont assis avec une large
base de sustentation.
Plus tard, l’enfant veut se tirer, grimper, verticaliser, marcher en se tenant à des objets : cruising si on
lui tient la main.
Ensuite vient la marche indépendante. (entre 10 et 18 mois).
CPG : Central Pattern Generator
Contrôler l’activité semi automatique.
Activité coordonnée dans l’espace et le temps.
Quand peut-on observer le CPG de marche ?
Avant la marche. -> Réflexe de la marche automatique du nouveau né. La marche émerge au hasard
et on la renforce. Compromis entre l’équilibre statique et le mouvement.
La marche peut émerger de 2 manières différentes :


Si priorité à l’équilibre statique : il fait un pas – reprend son équilibre – refait un pas. Ça ne
ressemble pas au CPG automatique.
Si priorité à l’équilibre dynamique : se déséquilibre puis court vers son centre de gravité.
Activité pas automatisée. Lorsqu’elle va l’être, elle inclut beaucoup de choses : stabilité du tronc,
stabilité du regard, balancement des bras, … ces aspects de la marche vont se raffiner. C’est
seulement vers 6-7 ans que la marche ressemble à celle des adultes.
La course :
Autre CPG différent de la marche. Il y a un moment où on n’a pas de contact avec le sol. On peut
sentir que l’on passe à un autre CPG.
Le langage :
Importance du contrôle postural. Les muscles pour le langage sont aussi utilisés pour l’alimentation.
Rapport assez étroit dans ces possibilités de coordination respiration-alimentation.
Pour le langage : les afférences sont très importantes.
Le langage verbal est un langage qui utilise des mots (réceptif – expressif).
Le langage réceptif :
Il émerge plus tôt, compréhension. Il est beaucoup plus riche.
Il y a des mots qu’on comprend mais qu’on n’utilise pas. Difficile à étudier. « Que comprend votre
enfant ? »
Lorsque l’on utilise seulement le langage réceptif : contexte, expression faciale. Ce ne sont pas de
éléments purement verbaux, il y a l’intonation, …
L’expérience joue pour beaucoup et l’expérience de tous les enfants n’est pas la même.
Infants = non parlant
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Il y a des gens qui ont tendance à ne pas parler aux enfants ou des gens qui, au contraire, parlent
beaucoup avec eux.
1 an : un enfant devrait comprendre un ensemble de mots isolés. Tout le sens est perçu juste avec le
mot.
2 ans : les mots sont mis 2 à 2. 2 mots joints. Une action, un objet.
3 ans : l’enfant devrait comprendre des mots joints 3 à 3. S’il en comprend moins, il faut se demander
s ‘il n’y a pas de problème.
Au cours de la 4ème année, il doit comprendre des nuances, de la grammaire, les comparatifs, …
Le langage expressif :
D’abord sans sens. À partir de quand y a-t-il du sens ? Pas dans la vie fœtale.
La première production vient à la naissance avec les pleurs. Ce sont des pleurs différents,
reconnaissables. Il n’y a pas d’intentionnalité, les pleurs ne remplacent pas les mots. Mais ils ont une
place dans la communication.
Quand l’enfant a la tête stable (vers 2 mois) : il y a de meilleures vocalises. Les vocalises viennent de
l’air qui passe dans les cordes vocales. Au début, les vocalises sont non modulées.
Différents types de sons :
Ils dépendent de la position.
- Sur le dos, couché : sons gutturaux : fond de la gorge « r », « g »
- Sur le ventre : sons labiaux : des lèvres « m »
- Quand il se retourne : sons dentaux « t », « d »
- Quand il devient vertical : sons liquides « l »
Les sons émergent en fonction du tonus, de la gravité, de la position. Il se crée son référentiel.
4 mois : modulation de l’intonation.
Expérience sensorielle : il mange, on diversifie son alimentation (gout, texture) -> nouveau mode
d’exploration : palais, langue.
Manipulation : il met les objets en bouche : nouvelles sensations.
Jusqu’à 6 mois : les sons ne dépendent pas de la langue qu’il entend (voir enfants sourds).
À partir de 6 mois : empreinte de la langue même si pas encore de mots signifiantys.
Vers 8 mois : contrôle pour nouvelles choses : chuchoter, souffler.
6-8 mois : apparitions des sons qui sont des syllabes répétées : les lalations. Elles ne sont pas
significatives en elles-mêmes, sans sens.
 « mamama » -> sa maman entend « maman » ! Un sens va être mis et renforcé.
Mots dérivés de la lalation : maman, papa, bébé, pipi, ….
L’enfant prend plaisir à imiter les sons.
Condition pour interaction sociale.
On utilise un mot pour recouvrir l’idée d’une phrase : 1 an // marche.
Compétition : quand l’enfant se met à marche : régression au niveau du langage. Relation inverse
marche/langage.
+ de mouvements
Raisonnement fonctionnel :
Qu’est ce qui est important pour parler : stabilité en haut
Marcher : stabilité du membre inférieur
Priorité haut ou bas, difficile de combiner ces priorités.
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2ème année de vie de l’enfant (1an et plus) : utilise des signifiants, mots et des mots de jargon (sans
signification).
1 an et demi : joints 2 à 2. Il utilise l’intonation de manière signifiante.
2 ans et demi : il intègre la notion de l’espace (1ère notion) puis la notion de temps.
Au début, le langage est très économique. 2, 3, 4, 5 ans : le langage devient de moins en moins
économique et il est de plus en plus régit par des règles grammaticales.
Organisation fonctionnelle dans l’aire du langage (hémisphère gauche). Les aires se construisent
progressivement.
S’il y a une lésion avant l’émergence du langage : il peut parfois se développer quand même ailleurs.
 Force les neurones à se développer ailleurs.
Si après : aphasie : perte du langage.
L’attention :
Fonction :
Recevoir des informations et les traiter. Être réceptif ; recevoir des afférences ; sélectionner parmi les
informations pertinentes et isoler les non pertinentes ; faire le lien entre l’information et les
expériences passées ; mettre en jeu des filtres, mécanismes d’inhibition de ce qui pourrait nous
distraire. Il y a des mécanismes, choix pour donner la priorité liée au niveau d’émotion.
Plusieurs mécanismes :
-
Automatique
Activés volontairement
3 niveaux d’attention :
Adapter et maintenir la réceptivité.
 Attention d’éveil : adapter l’état de réceptivité. Réseau lobe frontal pariétal : maturation
lente, achevée à l’âge adulte ?
Si trop bas, dodo, on manque des éléments, on n’est pas assez réceptifs
Si trop élevé : on manque aussi des choses, on est trop excités.
 Attention d’orientation : permet de gérer les priorités. Sélection des informations
spécifiques. Ça se mesure par des erreurs, des temps de réaction. On peut s’entrainer dans
un domaine mais se généralise mal. Distribution du réseau beaucoup plus large.Maturation
du réseau vers 4 ans.
 Attention exécutive : mettre en lien, en jeu, ce que l’on connait déjà avec ce qui vient d’être
acquis. Surtout au lobe frontal. Maturation intense entre 4 et 7 ans. réseaux distincts et
hiérarchisés.
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