2014-08-1 - séminaire potager - moussa

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INTRODUCTION
Le début du potager n'a pas été facile ni pour les patients ni pour le personnel.
Personnellement, j'avais peur du potager (en Belgique) car je me disais qu'il est très différent de
celui que j'avais pratiqué en Afrique. Je me disais que les patients allaient me poser plein de
questions auxquelles je ne trouverai pas de réponse.
Pour certains d'entre nous c'était impossible que nos patients qui n'arrivent pas à s'occuper d'eux
même puissent s'occuper du potager. Les patients n'y croyaient pas jusqu'au jour qu'ils ont vu
débarquer les techniciens de l'hôpital pour mettre les carrés en place.
Au début, les patients qui s'y connaissent nous observaient pour voir comment on allait se
débrouiller, par contre ceux qui ne s'y connaissent pas étaient curieux de voir comment se fait le
potager.
Pour finir on s'est tous réuni autour du potager qui est devenu notre lieu de travail, de thérapie et
d'échange (savoir, culture)
Le potager nous donne la possibilité d'observer le fonctionnement des patients dans la nature et
envers la nature, de voir aussi combien la nature leur est si importante et qu'ils sont bien capable de
l'entretenir.
L'activité n'est pas obligatoire, le choix et les prises de décisions sont faites ensemble avec les
patients, cette liberté et cette responsabilité qui leur sont offertes nous permettent de les observer
dans leurs choix et leurs prises de décision pendant l'activité.
L’échange du savoir
Pissenlits
Je me souviens lors d’une activité une patiente se rendu compte qu’on n’avait pas assez de laitue elle
s’e mise à couper une herbe dans le jardin pour ajouter à la salade. Je me suis dit qu’elle hallucinait,
mais quand je luis ai posé la question, elle nous a expliqué (d’autres patients et moi) que le pissenlit
se mange. Ce jour elle m’a appris) moi et aux autres patients une chose qu’on ne connaissait pas
auparavant.
Le corps
L’apaisement par le potager, les paranos et le potager
Le potager nous permet de ivre des choses incroyables avec les patients le contact avec la nature, par
exemple la main dans la terre qui sème les graines ou la main qui coupe la laitue ou la main qui
cueille la tomate crée des sensations chez certains patients qu’ils partagent avec nous. Ils nous
emmènent souvent dans leur passé et nous faire vivre leurs vécus parfois heureux, difficile ou
traumatisants Par exemple, un patient hospitalisé plusieurs fois pour sevrage d’halcyon, lors d’une
activité de potager le patient avais semé des graine de moutarde, après l’activité il nous fait savoir
que ce n’était pas facile car la fraicheur et l’humidité de la terre lui a rappelé la cave dans laquelle
son père le séquestrait.
D’un autre côté, le potager nous permet de créer le contact avec les patients difficiles à approcher
en particulier les paranos, pendant le potager ils recouvrent aux contacts, ils se métamorphosent la
paranoïa disparait pendant ses quelques minutes. Le cas le plus frappant est celui d’un patient un
ancien journaliste d’origine algérienne avec qui on n’avait pas de contact et qui ne participait à
aucune activité. Mais qui finalement à accepter de semer les échalotes qu’il arrose chaque soir, et
qu’il visite chaque matin à la première heure pour voir un éventuelle pousser de son semis.
Souvent j’utilise le potager pour apaiser des patients en colère ou très triste. Il y’a 2 semaines, une
patiente bipolaire pleurait de tristesse après la visite de sa fille qu’elle n’a pas vu depuis longtemps et
qu’elle espérait voir au moins pendant deux heures et ça n’a pas été le cas. Je l’ai vu en entretient j’ai
essayé de la calmer, ça n’a pas aidé. Je lui ai proposé de m’aider à cueillir de la tomate et de la laitue
pour faire une salade. Elle a pris tellement de plaisir dans le cueillage qu’elle a fait toute seule la
salade pour tous les patients qu’elle a servi elle-même.
Conclusion
Le traumatisme
Etant une activité libre, le potager n’a pas été le cas dans la vie d’une de nos patients. A son jeune
âge ses parents l’obligeaient à travailler au potager de la maison, en cas de refus elle se voit
sévèrement punie.
Chez nous cette liberté, et l’ambiance autour du potager a attiré son regard. Elle s’est rapprochée
petit à petit jusqu’à mettre les mains dans la terre puis nous raconter son vécu. Notre potager a
permis à cette femme âgée de 60 ans à surmonté un traumatisme qui a quand même marqué toute
sa vie.
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