Master 2 Recherche Anthropologie du droit Domaine : Droit Mention : Droit comparé Parcours / Spécialité : Anthropologie du droit "Dis-moi comment tu penses le monde, je te dirai comment tu penses le droit". Cette formule du recteur Michel Alliot, fondateur en France de l'anthropologie du droit, illustre à la fois l'objet et l'enjeu de la formation proposée. Son objet consiste, dans une perspective comparatiste, à penser le phénomène juridique dans sa globalité (historique, géographique, philosophique et technique), en prenant en compte la diversité culturelle et donc linguistique où il apparaît (approche ethnologique). La formation repose sur des recherches de terrain que doivent faire les étudiants. Elles consistent à réunir les textes, les discours, mais aussi les pratiques et les logiques des acteurs du droit (gouvernants, magistrats, avocats, destinataires des normes, etc.), pour ensuite les analyser. Son enjeu est de considérer toutes les dimensions possibles de la régulation des sociétés, de mesurer l'effectivité du droit étatique et d'étudier les phénomènes d'inter normativité entre le droit étatique et les autres modes de régulation. L'anthropologie juridique invite ainsi à questionner les interprétations ethnocentriques de la juridicité afin de mieux comprendre les processus dynamiques et aléatoires d'interaction entre le droit et la société que la théorie seule ne peut saisir. L'option Anthropologie du Droit du Master de droit comparé est l'aboutissement d'une évolution de la formation à l'anthropologie juridique qui initialement (à partir de 1974) fut rattachée à l'étude des droits étrangers puis, avec la création d'un DEA pluridisciplinaire en 1984, aux Etudes africaines, dont l'anthropologie juridique et politique constituait une option jusqu’à ce jour. Cette évolution, si elle inscrivait la formation anthropologique dans un contexte de pluridisciplinarité où l'anthropologie apporte un point de vue particulier, fondé sur la reconnaissance de l'altérité, avait toutefois pour inconvénient d'associer l'anthropologie à des situations exotiques, alors que les champs d’analyse concernent maintenant au moins autant nos propres sociétés que celles de l'Outre-mer. De plus, les paradigmes et problématiques ont suffisamment évolué durant ces trente dernières années pour affirmer et valider le caractère comparatiste de l’anthropologie. Se présentant comme un mode de lecture du rapport au Droit et aux mécanismes de régulation sociale, l'anthropologie juridique intéresse actuellement les praticiens (magistrats et avocats), les concepteurs de politiques juridiques et leurs agents sur le terrain, ainsi que la recherche scientifique fondamentale ou appliquée. L'enseignement universitaire est une dimension essentielle de son développement. L'enseignement proposé s’adresse à la fois à des étudiants formés dans des universités françaises et à des étudiants en provenance d'universités étrangères. Toutefois, les enseignements se font en français. Les étudiants francophones peuvent accéder à une formation dans une langue enseignée par l'INALCO, ainsi qu'à l?anglais. Les études en anthropologie du droit portant à déconstruire les catégories disciplinaires, chaque enseignement abordera de manière transversale à partir d'une problématique interdisciplinaire (le pouvoir, le sacré, le langage, la réparation) ou méthodologique, le droit des personnes et des contrats, le droit foncier et les autres rapports à la terre, le droit pénal et le fonctionnement des institutions. Les enseignements sont enrichis par des interventions de personnalités ayant participé de manière particulière et innovante à l’évolution des questions abordées dans le master. La mention "Anthropologie juridique" ne propose dans le cadre du Master de Droit comparé une formation originale complète qu'en seconde année. L'innovation pédagogique est d’abord pragmatique puisque avant de s'enseigner, l'anthropologie se pratique et le rapport au "terrain" (quel qu'il soit, un bureau de PDG, un Tribunal de Grande Instance...) est un requis incontestable. De ce fait, un des préalables de la recherche est la capacité avérée à pratiquer la recherche sur le terrain. Le projet ici présenté en tient largement compte puisque le principal du semestre 4 est consacré à la recherche de terrain et à la présentation des résultats dans le cadre du mémoire. La formation demande une maîtrise des outils juridiques car l'anthropologie du droit s'intéresse aux réponses que le droit est à même d'apporter aux défis des sociétés contemporaines tels que la refondation de l'Etat et de la Justice, la place de la médiation, les politiques de développement durable, les conflits culturels et sociaux, les problèmes environnementaux. L'enseignement se doit donc de mobiliser la recherche fondamentale et appliquée et l'interdisciplinarité. Historiquement orienté vers l'Afrique (certains enseignements sont communs à la mention « droits africains »), le master est aussi ouvert sur d'autres aires culturelles. Un nombre croissant d'étudiants issus d'autres cultures juridiques permet de développer une anthropologie réciproque et comparative entre les différentes cultures concernées. La formation vise tout autant à autonomiser les étudiants en mettant l'accent sur leur travail individuel de terrain, qu'à les insérer dans une dynamique collective. Les échanges entre les différentes cultures juridiques au sein du Master représentent ainsi une grande part de sa richesse scientifique et humaine. Ce master, en inscrivant l'anthropologie dans un cursus juridique est unique en Europe. Le laboratoire d'anthropologie juridique de Paris (LAPJ), est le cadre de ces recherches et de ces enseignements. Les partenariats : La recherche de partenariat est principalement liée à l’accès à des terrains de recherche, à des subventions ou à des bourses de recherche pour permettre ensuite leur déploiement lors des recherches doctorales. En quarante ans, le LAPJ a multiplié les partenariats à l'échelle nationale, européenne et internationale. A l'échelle nationale, de multiples équipes du CNRS, de l'IRD, du CIRAD et l'association francophone d’anthropologie du droit seront ses interlocuteurs. A l'échelle européenne, les universités de Leiden aux Pays-Bas, de Siegen en Allemagne, de Naples en Italie, de Barcelone en Espagne et les FUSL de Bruxelles sont des partenaires privilégiés. Enfin, à l'échelle internationale, la coopération inter universitaire par le biais de nos anciens chercheurs constitue un véritable maillage, particulièrement dense dans le contexte africain. La commission Folk Law and Legal Pluralism qui fédère à l’échelle mondiale tous les chercheurs anthropologues du Droit reste également pour nous un partenaire important. Objectif du diplôme : Téléchargez le dossier de présentation ici: http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/UFR07/Anthropo_du_droit/M2anthrodudroit.pdf Modalité d'admission : Master 1. Sélection sur dossiers. Nombre de points ECTS : 120 Niveau de diplôme validé à la sortie : BAC+5 - Langue d'enseignement : Français Rythme : Formation initiale - Public : Etudiants Site Web du diplôme : http://www.acaj.org/ Espace Pédagogique Interactif : http://epi.univ-paris1.fr/ Contact Ufr 07-Etudes Internationales & Européennes 12 Place du Panthéon 75231 PARIS CEDEX 05 France Responsable : Gilda Nicolau Professeur des universités Laboratoire d’anthropologie juridique Téléphone : 01 44 07 78 82/ 77 52 - Fax : 01 44 07 75 12 [email protected] Voir : Cahiers d’anthropologie du droit (CAD) 2005 « Droit gouvernance et développement durable », et 2008, sur le foncier, chez Karthala PRATIQUE : Public visé : Etudiants français et étrangers se destinant à la recherche fondamentale et appliquée, à la consultation nationale et internationale, en relation avec les différents organismes de financement de l'aide en direction des pays du sud. Complément de formation des cadres de la fonction publique nationale et étrangère. Chercheurs susceptibles d'être recrutés par les instituts de recherche en coopération (IRD, CIRAD...). Effectifs : 20 étudiants maximum. Publications audiovisuelles en ligne : Codirectrice du LACRIJ, fondé par Régine Dhoquois, de 1999 à 2004, et dans la continuité transdisciplinaire initiée par cette dernière, Gilda Nicolau a conçu et réalisé vingt quatre des conférences filmées en étroite collaboration avec les studios de cinéma de l'Université DenisDiderot Paris 7. Le cadre était celui de l'accès au droit et le thème choisi en partenariat avec le Centre d'Etudes du Vivant alors dirigé par Pierre Fédida fut « transmission, norme, langage de la norme". Le LACRIJ n'existe plus actuellement. Les conférences sont consultables à l'adresse suivante : http://univ-paris-diderot.fr/lacrij/conferences.php Voir : Cahiers d’anthropologie du droit (CAD) 2005 « Droit gouvernance et développement durable », et 2008, sur le foncier chez Karthala Débouchés : 1. Secteurs d'activité et emplois accessibles : Principaux secteurs d'activité : Administration publique (Ministère de la Justice), organismes internationaux Types d'employeurs : Métiers ou fonctions accessibles aux diplomés : Juriste Consultant en anthropologie du Droit 2. Perspectives professionnelles : Des connaissances Qui permettent de mobiliser acquises en : des aptitudes à : Anthropologie, pouvoir et Droit Initiation aux pratiques de l’anthropologie Anthropologie, Sacralité et Droit Anthropologie des - Maîtriser les systèmes et les modes de politiques juridiques : fonctionnement des sociétés et des peuples à Conseil et expertise la question foncière et travers leur analyse ethnologique pour en anthropologie du domaniale en Afrique comprendre le Droit positif appliqué. - Eclairer les concepteurs de politiques Droit Coopération Intervention de l’Anthropologie du juridiques et les praticiens du Droit quant aux Internationale Droit rapports du Droit aux mécanismes de régulation Concepts et méthodes sociale. d’une anthropologie du Droit Méthodologie de la recherche Analyse critique des pratiques de recherche Champs d'action Principales fiches ROME correspondantes : 32141 : Juriste