Ministère de la Santé et des Solidarités République Française __________________ Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale RAPPORT SUR L’ORGANISATION DE LA PSYCHIATRIE AU CENTRE PSYCHOTHERAPIQUE DE GIREUGNE DANS LE DEPARTEMENT DE L’INDRE Présenté par : Madame Fabienne Debaux Madame Carole Festa Docteur Catherine Isserlis Monsieur Claude Lescouet Docteur Catherine Paulet Docteur Gaétan Wagenaar Août 2005 INTRODUCTION 6 1. Le cadre d’intervention. 6 2. La méthode employée. 6 PARTIE 1 : LES DONNEES GENERALES 8 1.1/ QUELQUES DONNEES GEOGRAPHIQUES. 8 1.2/ LES DONNEES SOCIO DEMOGRAPHIQUES. 8 1.3/ L’ACTION SOCIALE DU DEPARTEMENT. 10 1.4/ L’OFFRE DE SOINS DANS LA REGION ET DANS LE DEPARTEMENT. 10 1.5/ LE SROS DE LA REGION CENTRE. 12 PARTIE 2 : LE CENTRE PSYCHOTHERAPEUTIQUE DE GIREUGNE 17 2.1/ La présentation générale de l’établissement 2.1.1/ Le statut juridique 2.1.2/ L’implantation et l’organisation architecturale du CPG. 17 17 19 2.2/ L’ORGANISATION DU DISPOSITIF DE SOINS. 21 2.2.1/ Les unités d’hospitalisation et les structures ambulatoires des secteurs. 2.2.1.1/ Le secteur 36G01 2.2.1.1.1/ Les locaux : 2.2.1.1.2/ Les moyens en personnel 2.2.1.1.3/ L’activité 2.2.1.1.4/ Les commentaires 2.2.1.2/ Le secteur 36G02 2.2.1.2.1/ Les locaux 2.2.1.2.2/ Les moyens en personnel 2.2.1.2.3/ L’activité 2.2.1.2.4/ Les commentaires 2.2.1.3/ Le secteur 36G03 2.2.1.3.1/ Les locaux 2.2.1.3.2/ Les moyens en personnel 2.2.1.3.3/ L’activité. 2.2.1.3.4/ Les commentaires 2.2.2/ Les structures intersectorielles 2.2.2.1/ L’unité de géronto psychiatrie 2.2.2.1.1/Les locaux 2.2.2.1.2/L’activité et les moyens 2.2.2.1.3/Les commentaires 2.2.2.2/ L’unité de poly-handicapés 2.2.2.3/ L’appartement thérapeutique de Vatan. 2.2.2.4/ Le Centre de Toxicologie et d’Alcoologie. 2.2.2.5/ L’ergo sociothérapie 2.2.3/ La psychiatrie de liaison et au sein des services d’urgence 2.2.4/ L’étape. Mers sur Indre 21 21 21 22 24 24 26 26 26 28 31 32 33 33 34 36 38 38 38 38 40 40 41 42 43 43 45 2.3/ Le management de l’établissement 2.3.1/ Le management général 2.3.2/ La gestion du personnel. 2.3.3/ Le suivi de l’activité. 47 47 48 50 2.4/ LES FONCTIONS MEDICO-TECHNIQUES ET LOGISTIQUES. 2.4.1/ La pharmacie 2.4.2/ Les fonctions logistiques. 51 51 51 PARTIE 3 : L’ANALYSE DES AXES DU PROJET D’ETABLISSEMENT DU CPG 53 3.1/ Une analyse des besoins à étayer 53 3.2 / Des orientations peu restructurantes mais prometteuses. 3.2.1/ Le projet médical dit « structurel » 3.2.1.1/ Les projets pour le secteur 1 3.2.1.2/ Les projets pour le secteur 2 3.2.1.3/ Les projets pour le secteur 3 3.2.1.4/ Les projets pour le SMPR 3.2.1.5/ Les projets pour le secteur médico-social 3.2.2/ Les autres aspects du Projet d’Etablissement 3.2.2.1/ Le projet social 3.3.2.2/ Les autres volets du Projet d’Etablissement 55 55 56 57 57 58 58 59 59 60 3.3 / La faiblesse des réponses du projet médical sur les objectifs attendus de la prise en charge de la santé mentale. 60 3.4/ Les problèmes de mise en œuvre du Projet d’Etablissement 3.4.1/ Les contraintes budgétaires 3.4.2/ Les contraintes liées à l’organisation et aux évolutions de la ressource médicale 3.4.3/ Les contraintes liées aux modes de management du CPG 64 64 64 65 PARTIE 4: LA PSYCHIATRIE INFANTO JUVENILE AU CHG DE CHATEAUROUX 67 4.1/ LE DISPOSITIF DE SOINS 67 4.2/ LES MOYENS EN PERSONNEL. 67 4.3/ L’ACTIVITE. 4.3.1/ Le travail en CMP 4.3.2/ Les CATTP. 4.3.3/ Les hôpitaux de jour. 4.3.4/ L’hospitalisation à temps complet 4.3.5/ Les partenariats et les conventions 68 68 68 68 69 70 4.4/ LES PROJETS DE LA PSYCHIATRIE INFANTO JUVENILE 72 PARTIE 5 : LE SMPR ET L’HOSPITALISATION DES PATIENTS DETENUS AU CPG 74 5.1/ L'état des lieux : le fonctionnement actuel du SMPR, secteur 36P01. 5.1.1/ – Sa compétence territoriale 5.1.2/ –les centres de détention 5.1.2.1/ Le centre pénitentiaire du Craquelin 5.1.2.2/ La Centrale de St Maur 5.1.3/ L’organisation et le fonctionnement du SMPR. 5.1.3.1/ Les prestations 74 74 75 75 75 75 76 3 5.1.3.2/ La continuité et la permanence des soins. 5.1.3.3/ Le personnel. 5.1.4/ Les missions assurées par le SMPR 5.1.5/. L’activité du SMPR 5.1.6/ L’organisation de l’hospitalisation psychiatrique 5.1.7/ Les procédures 5.1.8/ Les transports 5.1.9/ Les projets du SMPR 76 76 78 79 80 80 80 81 5.2/ Les difficultés repérées. 5.2.1/ Un effectif médical chroniquement incomplet et un effectif paramédical en nombre 5.2.2/ Des lits qui n’ont jamais pu ouvrir 5.2.3/ Un rôle de service de recours régional inexistant mais une mission de coordination régionale investie 5.2.4/ Des articulations institutionnelles complexes et insatisfaisantes 5.2.5/ L’insuffisance du dispositif de soins psychiatriques à la centrale de St Maur au regard des besoins 5.2.6/ Des contraintes pénitentiaires qui nuisent à l’optimisation du fonctionnement du SMPR 5.2.7/ Des exemples de fonctionnement d’autres SMPR 81 81 82 5.3/ L’hospitalisation des patients détenus. 5.3.1/ L’hospitalisation des détenus au CP de Gireugne. 5.3.1.1/ La chambre sécurisée du pavillon B, secteur 36G03. 5.3.1.2/ L’Unité d’Hospitalisation Protégée, secteur 36G01. 5.3.2/ L’hospitalisation des détenus au CH de Châteauroux 5.3.2.1/ Le Service des urgences médico-chirurgicales 5.3.2.2/ Les cellules sécurisées du service de chirurgie ORL 5.3.3/ Les soins somatiques en détention. 5.3.4/ La prise en charge psychiatrique aux urgences 84 84 84 85 85 85 85 86 86 PARTIE 6 : LES ELEMENTS D’ANALYSE DE LA MNASM 88 6.1/ Les bases de l’évolution d’un dispositif de soins en difficulté à consolider. 88 6.2/ Une volonté de changement à soutenir par un management renforcé. 90 PARTIE 7 : LES DIX PROPOSITIONS DE LA MNASM 92 7.1/ La réorganisation du dispositif ambulatoire de la psychiatrie générale. 7.1.1/ Les services de soins en ambulatoire de courte durée. 7.1.2/ Les services ambulatoires de soins de moyenne durée polyvalents 92 92 94 7.2/ Les adaptations du dispositif intra hospitalier 96 7.3/ Le développement des réponses sociales et médico-sociales 98 82 83 83 83 84 7.4/ Le dispositif de crise et de prise en charge des urgences psychiatriques dans le département 101 7.5/ L’articulation des prises en charge au sein du département 7.5.1/ L’articulation des prises en charge avec le secteur associatif 7.5.2/ Le développement des filières de soins urgences et gérontologie avec la Clinique du Haut Cluzeau. 7.5.3/ Les soins aux patients alcooliques et toxicomanes. 103 103 7.6/ La psychiatrie infanto-juvénile 105 7.7/ La prise en charge des adolescents 106 7.8/ Le SMPR et l’organisation des soins aux détenus au niveau régional 107 4 103 104 7.8.1/ Les évolutions possibles du SMPR 7.8.2/ L’ouverture totale des places d’hébergement 7.8.3/ Le renforcement des soins ambulatoires dans le cadre du rôle régional 7.8.4/ La question de la localisation du SMPR 7.8.5/ Les évolutions possibles en matière d’hospitalisation 7.8.5.1/ Les UHSA : 7.8.5.2/ L’hospitalisation sur le site de Gireugne 7.8.5.3/ – la place des UMD 7.8.6/ L’articulation possible des 5 SMPR de la région pénitentiaire 7.8.7/ La spécificité des procédures relatives aux détenus de St Maur 7.8.8/ L’amélioration des articulations institutionnelles et fonctionnelles 7.8.9/ L’incidence du niveau de l’effectif médical sur les hypothèses évoquées 7.8.10/ En guise de conclusions, des propositions réalistes à court et moyen terme. 107 108 108 109 109 109 110 111 111 111 112 113 114 7.9/ Le management général de l’établissement. 115 7.10/ L’accompagnement pour l’élaboration du projet médical 116 CONCLUSION 117 ANNEXES 118 Annexe 1 : lettre de saisine de l’ARH Centre 119 Annexe 2 : programme des visites. 120 Annexe 3 : comptes rendus des tables rondes 123 Annexe 4 : Lits et places publics et privés installés 150 Annexe 5 : Lits et places publics et privés installés 151 Annexe 6 : Dotations des différents SMPR 152 Annexe 7 :L’exemple de résidence avec gouvernante à Melun. 153 Annexe 8 : Réponse de l’UGECAM 154 Annexe 9 : Réponse du Conseil Général de l’Indre 188 5 INTRODUCTION 1. Le cadre d’intervention. Par courrier en date du 23 septembre 2004 (annexe 1), le Directeur de l’Agence Régionale d’Hospitalisation du Centre a sollicité la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale pour connaître « le fonctionnement général de l’Etablissement de Gireugne dans le département de l’Indre, et plus spécifiquement dans les domaines suivants : l’organisation générale de l’établissement et ses capacités à répondre aux obligations de santé publique en matière de psychiatrie, l’organisation départementale de la prise en charge de la psychiatrie, le fonctionnement du SMPR, et la prise en charge psychiatrique des détenus, la prise en charge des patients sous contrainte. » Une réunion avec l’ARH a permis de préciser le cadre de cette saisine. Les dysfonctionnements relevés dans un certain nombre de prises en charge, ainsi que les difficultés de recrutements et, plus largement de mise en œuvre d’une politique de changement avaient donné lieu à une mission d’expertise régionale, en 2003. En mai 2004, l’ANAES a prononcé une décision de non accréditation à l’encontre du centre psychothérapeutique de Gireugne (CPG). L’ARH a souhaité connaître l’avis de la MNASM avant d’approuver le projet d’établissement qui lui a été soumis en 2004, avant le mois de mai 2005. La mission s’est déroulée de février 2005 à mai 2005. 2. La méthode employée. Cette mission technique n’a, en aucune façon, l’ambition de se substituer aux responsabilités des acteurs locaux. Elle n’est pas non plus une mission d’inspection. Elle veut, simplement et directement, ajouter un regard complémentaire, d’ordre professionnel, sur l’organisation générale de la psychiatrie dans le département de l’Indre, s’attachant à décrire le dispositif et son contexte, et à analyser les axes du projet d’établissement, au regard des objectifs de santé publique, et des orientations fixées au niveau régional. Elle vise à proposer les grandes lignes d’un processus susceptible d’éclairer ou de mettre en évidence des pistes de travail pour améliorer le service rendu dans le contexte rencontré. Pour répondre à la demande qui lui a été faite, la MNASM a constitué deux équipes afin de pouvoir apporter une expertise particulière sur les questions relatives au SMPR. La mission était composée de sept personnes : Docteur Catherine Isserlis Pédopsychiatre Praticien Hospitalier Chef de Service au centre hospitalier de Versailles, Docteur Gaëtan Wagenaar Psychiatre Praticien Hospitalier DIM au CH de Rouffach, Claude Lescouet Directeur des Soins au Centre hospitalier de Ravenel, Fabienne Debaux chef du bureau de la santé mentale à la DGS, Dr Catherine Paulet psychiatre, Praticien Hospitalier chef du SMPR aux Baumettes et Mr Blétry Directeur d’établissement pénitentiaire détaché au Ministère de la Justice ont constitué l’équipe spécifique au SMPR. 6 Carole Festa, Directrice d’hôpital permanente à la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale a coordonné les deux équipes constituées pour cette mission. Compte tenu des délais impartis, quatre déplacements ont été organisés dans le département de l’Indre, dont un spécifiquement consacré au SMPR. Les visites (dont les programmes sont joints en annexe 2) ont permis de rencontrer une grande partie des équipes médicales, paramédicales et administratives de la psychiatrie générale et de la psychiatrie infanto-juvénile, du CPG et du CH de Châteauroux ainsi que des représentants de l’administration pénitentiaire. La Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale s’est employée à contacter et à rencontrer les principaux acteurs du domaine concerné, sur leur lieu d’exercice, procédant par entretiens et réunions en recueillant les avis et les suggestions. Elle a pu approfondir et recouper certains points à l’aide des documents qui lui ont été transmis. Des tables rondes ont été organisées grâce au soutien de la DDASS sur les thématiques dominantes dans le département, autour des principaux acteurs des champs concernés (les comptes rendus des tables rondes figurent en annexe 3). 7 Partie 1 : LES DONNEES GENERALES 1.1/ Quelques données géographiques. Au sein de la Région Centre, l'Indre bénéficie d'un milieu naturel diversifié à la pointe méridionale. Le département se confond avec les terres de l'ancien Bas-Berry mais comprend aussi quelques enclaves d'appartenance marchoise ou tourangelle. Pays de pénéplaines et de plateaux peu accidentés - l'altitude y varie de 450 mètres au sud à 80 mètres au nord -, ce département est irrigué par l'Indre et la Creuse. La richesse de son patrimoine est notamment liée au cadre des romans de George Sand, à l'architecture de petits bourgs classés parmi les plus beaux villages de France, et au site archéologique d'Argentomagus. Le Département de l’Indre est découpé sur le plan administratif en quatre arrondissements Châteauroux, La Châtre, Le Blanc, et Issoudun, il est divisé en 26 cantons et 247 communes dont 225 communes rurales. La région Centre est traversée par quatre grands axes routiers dans le sens nord/sud ou nord/sud-ouest. Indépendamment de la frange orientale de l’Eure et Loire qui est intégrée à la zone d’attraction de la région parisienne, le territoire est fragmenté et constitué d’unités relativement autonomes dont les aires d’attraction sont relativement étanches. 1.2/ Les données socio démographiques. Le département recense une population de 231 100 habitants, soit 9,4 % de la population de la Région Centre et 0,4 % de la population française. Depuis 1982, sa population n’a cessé de décroître à un rythme annuel moyen de - 0,3 %. Sa superficie est de 6 903 km². La densité de population est de 33,5 habitants au km². La part de la population âgée de moins de 19 ans est de 21.5% à peine, alors qu’elle est de 25.9% en moyenne en France. La part des moins de 25 ans est passée, en dessous de celle des 60 ans et plus, puisque la part des personnes âgées de plus de 60 ans dans le département est très nettement supérieure à la moyenne française (28.2% contre 20.3%). La population des moins de 25 ans est surtout concentrée autour de l’agglomération de Châteauroux, les grands pôles urbains offrant les perspectives les plus variées en terme d’emploi et d’enseignement supérieur. A l’inverse, dans les zones rurales du sud et du nord-ouest du département, où la population vieillit faute d’un apport migratoire suffisant pour compenser un fort déficit naturel, comme en 1990, les personnes âgées de 60 ans et plus représentent généralement plus d’un habitant sur trois. Depuis 1990, l’Indre a accueilli environ 34 000 personnes venant de l’extérieur du département, essentiellement de la Région Ile de France. Depuis 1990, les nouveaux arrivants sont venus s’installer principalement autour des plus grandes villes du département. Ils se concentrent surtout sur un axe Issoudun/Châteauroux /Argenton-sur-Creuse, soit autour des 8 routes nationales 20 et 151. Ces personnes, généralement jeunes (moins de 40 ans) choisissent donc de s’installer hors des villes principales mais à proximité d’un grand axe leur permettant de rejoindre rapidement leur lieu de travail en ville. La baisse globale de la population active est le fait des hommes, l’activité féminine ayant augmenté depuis 1990. Le salariat progresse, de plus en plus souvent à temps partiel. Plus de 90 000 actifs travaillent sur le territoire départemental, et 87,5% d’entre eux sont salariés. Plus de 60% des salariés travaillent dans la zone d’emploi de Châteauroux. C’est le tertiaire qui emploie le plus grands nombre d’habitants puisqu’il embauche 64% des actifs du département, le secondaire (industrie et B.T.P) occupe 29% des actifs et le primaire 7%. Le secteur de la métallurgie qui représente 20,5% des effectifs industriels est aujourd’hui le secteur prédominant, devant le secteur du textile/habillement/cuir longtemps premier pourvoyeur d’emplois dans l’Indre, secteur aujourd'hui en déclin. Ainsi, la confection qui employait encore 6 000 personnes en 1985 occupe désormais moins de 1300 salariés ; travaillant essentiellement en sous-traitance pour des donneurs d’ordres parisiens. La crise du bâtiment dans les années 90, la fermeture des champignonnières dans le nord du département, la fermeture de la Manufacture de Tabacs de Châteauroux en 1998 et les récentes restructurations ont affecté en profondeur l’économie départementale. Toutefois, le département bénéficie aujourd’hui d’une conjoncture plutôt favorable puisque les secteurs des équipements industriels automobiles et aéronautiques, du papier/imprimerie, de la chimie et de la construction électrique/électronique ont procédé à des recrutements importants. Les industries agro-alimentaires enregistrent de bons résultats et les industries du meuble et des cosmétiques poursuivent leur redressement. Près de la moitié des entreprises artisanales sont situées en zone rurale : facteur dynamisant, l’artisanat permet le maintien d’emplois dans cette zone fragilisée par le vieillissement démographique. Les activités du tertiaire sont très concentrées sur l’agglomération castelroussine. Le secteur des transports et de la logistique se développe ; il recouvre à la fois les métiers traditionnels du transport routier et les nouvelles activités directement liées à la logistique. Le département de l’Indre a un taux de chômage nettement inférieur à la moyenne nationale. Mais depuis 2003, la dégradation du marché de l’emploi a été plus forte qu’au plan national. En revanche, la part des jeunes dans les demandeurs d’emploi est plus forte dans l’Indre qu’en moyenne régionale. La croissance du nombre d’allocataires des minima sociaux est à peine moins forte que la moyenne nationale. Même s’ils sont des indicateurs très imparfaits de la précarité, et traduisent aussi le développement des politiques locales en matière sociale, le nombre de bénéficiaires des minima sociaux et leur évolution font apparaître pour l’Indre une très forte évolution du nombre de bénéficiaires du RMI, notamment par rapport à l’évolution régionale, tandis que le nombre de bénéficiaires de l’AAH dans le département n’a pas augmenté entre 2002 et 2003 (alors que leur nombre augmentait de 2.5 % au niveau de la région). Au sein de la Région Centre, les départements de l’Indre, l’Indre et Loire et le Cher totalisent plus de 60 % des allocataires alors que ces départements ne représentent que 45% de 9 la population, mais le taux d’équipement en structures d’accueil pour adultes handicapés dans ces département justifie cette distribution. Le taux d’équipement en CAT de l’Indre et de l’Indre et Loire est nettement supérieur à la moyenne nationale. 1.3/ L’action sociale du département. Le département de l’Indre consacre plus de 51% des dépenses à « la famille et à la solidarité ». Les fortes évolutions, ces dernières années, des dépenses consacrées à l’action sociale sont liées notamment à la décentralisation du RMI, des moyens de fonctionnement des CLICS, ainsi qu’à l’impact de l’APA dans un département confronté à une augmentation très importante de la proportion des personnes âgées. Au total, dans ce département, plus de 17% sont consacrées aux personnes âgées (36.2 M Euro en 2005)et environ 10% pour les personnes handicapées. S’agissant des personnes âgées, les deux priorités du Conseil Général de l'Indre sont axées autour du maintien à domicile des personnes âgées le pouvant et le souhaitant, mais aussi du développement de leur accueil dans des établissements adaptés. Pour les personnes handicapées, son action consiste à coordonner les interventions, à proposer différentes actions pour favoriser leur intégration. Par exemple, la promotion du métier d'accueillant familial ou encore les opérations d'adaptation du logement. Dans le domaine de l’insertion, le Conseil Général a notamment soutenu une quarantaine d'associations et organismes qui ont permis d'engager ou de réaliser près de 800 parcours d'insertion. Outre ces actions spécifiques destinées aux bénéficiaires du revenu minimum d'insertion, c'est à destination de l'ensemble des personnes en difficulté qu'agissent au quotidien les personnels des 5 circonscriptions d’action sociale. Dans le domaine de la famille, les actions de prévention s'exercent à partir des 9 antennes départementales. En 2003, les interventions sociales préventives des équipes de circonscription ont permis à près de 4 000 enfants de l'Indre de bénéficier d'une aide matérielle ou éducative. Parallèlement, l’impact sur les recettes fiscales du tassement de l’activité économique et de la diminution du nombre des actifs rend l’évolution de ces dépenses et leur adéquation aux besoins, difficile et incertaine. 1.4/ L’offre de soins dans la région et dans le département. Le Centre figure parmi les régions françaises où l’offre de soins est la moins développée. Au-delà de ce constat d’ensemble, l’équipement médical n’est pas identique dans les trente et un pays que compte la région. Que ce soit en termes d’offre de soins de proximité (médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes) ou d’hôpitaux de court séjour, les services de santé sont moins présents dans les pays ruraux et davantage encore dans les pays périurbains. Géographiquement, l’offre de soins de proximité est plus forte au sud-ouest de la région tandis que l’équipement hospitalier est plus important au nord-ouest et au sud-est de la région. 10 La localisation des établissements de courts séjours est principalement liée à la structure urbaine des territoires, Dans l’Indre, le dispositif est concentré autour de l’agglomération de Châteauroux, les autres pays sont très faiblement équipés, les trois autres pôles sont Issoudun et la Châtre et Le Blanc. La répartition en lits et places publics et privés installés dans la région figure en annexe 4. Pour la psychiatrie : Le nombre total de lits publics et privés recensés dans la région s’élevait à 2400 en 2003, dont 263 dans l’Indre. Le taux d’équipement de 0,98 lits pour 1000 habitants place ainsi la région très en deçà de la moyenne nationale, le taux d’équipement de l’Indre pour 1000 habitants se situe plus près de la moyenne nationale. On trouvera en annexe 5 les lits et places publics et privés installés dans la région Centre début 2003. On trouvera également en annexes les carte de la région Centre représentant la répartition de l’offre de soins en psychiatrie générale (6) et psychiatrie infanto-juvénile (7). La démographie médicale dans la région et dans le département : Les dernières données qui datent de 2001 recensent 21 psychiatres pour le département dans le fichier ADELI. La répartition des postes budgétaires de psychiatres par secteur pour le département de l’Indre donne la répartition suivante : Etablissement CHG Châteauroux Centre Psychothérapique de Gireugne CH La Châtre Secteur 36I01 36G01 36G02 36P01 SMPR 36G03 Nombre de poste 3 postes 5 postes 4 postes 3 postes Total CPG 12 postes 8 postes Par ailleurs, un poste de médecin généraliste est rattaché au SMPR et deux autres au secteur G03. Sur la base des effectifs de l’année 2000, l’Indre représentait pour le personnel médical, quel que soit le mode d’installation, le département le moins bien doté de la région Centre avec 1.18 ETP pour 10 000 habitants (1.58 au niveau de la région Centre). Cette sous dotation en effectif médical par rapport à la moyenne régionale est surtout due au faible nombre de psychiatres libéraux puisque le nombre d’ETP pour 10 000 habitants en psychiatrie adulte est plus élevé dans l’Indre qu’en moyenne dans la Région. Le 11 renforcement de l’équipe médicale de la psychiatrie infanto juvénile avait replacé l’Indre dans la moyenne régionale. Pour le personnel infirmier, le nombre d’ETP pour 10 000 habitants dans le département de l’Indre est un des plus bas de la région Centre en 2000 (6.66 contre 8.90), en revanche le nombre d’ETP d’aides soignants et d’aides médico-psychologiques pour 10 000 habitants (6.09) est presque deux fois plus élevé que la moyenne régionale, il est largement le plus élevé parmi les départements de la région. L’évolution de la démographie médicale de l’Indre s’inscrit dans le cadre des tendances nationales générales. La situation géographique et le contexte économique du département constituent plutôt un facteur défavorable en période de pénurie. L’offre de postes étant globalement plus importante que la demande, les départements peu attractifs d’un point de vue économique subissent plus vite que les autres les conséquences de l’évolution de la démographie médicale, du fait de l’absence de mesures régulant la liberté d’installation. L’Indre est en effet menacé, comme un nombre de plus en plus grand de départements en France d’une très forte démédicalisation. Toutes spécialités confondues, l’étude que la DREES a fait paraître en novembre 2004, prévoit une diminution de la densité médicale de 16% en moyenne en France d’ici 2025, de 19% en moyenne dans la région Centre. 1.5/ Le SROS de la Région Centre. Le SROS II a été élaboré dans un contexte régional marqué par la nécessité de réorganiser très fortement la psychiatrie. En effet, le Centre s’est caractérisé par de très fortes disparités dans la répartition territoriale de l’offre de soins en psychiatrie tant en terme d’implantation de lits et places que de répartition des médecins psychiatres, qui fragilisait sa capacité à répondre à l’évolution des besoins. A/ Pour les urgences : Parmi les priorités qui ont été définies dans le cadre de ce SROS II, on notera : Le positionnement et la qualification des sites d’urgences (à ce titre, La Châtre n’a pas été autorisée comme UPATOU). Le développement des prises en charge spécialisées en matière d’urgence. L’amélioration de la formation initiale et continue des personnels. Le développement de la télémédecine. La participation renforcée de la médecine de ville à l’urgence. L’optimisation du fonctionnement du dispositif pré hospitalier SAMU/SMUR. Le bilan de ce volet prévoit, notamment, la création de postes d’infirmiers compétents en psychiatrie, la tendance à la séniorisation des gardes psychiatriques, le conventionnement des relations et l’organisation entre établissements (comme l’émergence de nouvelles fédérations médicales inter hospitalières par exemple entre Issoudun, Châteauroux et Le Blanc qui permettent d’assurer l’opérationnalité des différents sites). 12 Il relève cependant, la non-conformité de plusieurs sites d’urgence notamment dans les UPATOU, faute de personnel spécialisé ou de convention formalisée, ainsi que la quasi absence des centres d’accueil et de crise. Il souligne également que la prise en charge de l’urgence en psychiatrie infanto juvénile pose des difficultés, notamment pour les adolescents. Enfin le bilan fait apparaître que la mise en place des permanences d’accès aux soins dans les huit SAU et autres sites a conduit au renforcement de la présence des travailleurs sociaux aux urgences. B/ Pour les réseaux, Le SROS II avait fixé quelques recommandations en préconisant : Le développement du rôle de l’hôpital dans la dynamique de réseau. L’intégration d’un projet médico-social au sein du projet d’établissement. L’organisation de consultations pluridisciplinaires à des horaires élargis et adaptés en dehors ou à l’intérieur de l’hôpital. Le bilan souligne les insuffisantes créations de réseaux. L’inscription d’un projet d’action médico-sociale figure dans le projet de certains établissements dont celui de Châteauroux. C/ Pour la gériatrie, Le volet gériatrique avait fixé un certain nombre d’actions parmi lesquelles : La prise en charge globale de la pathologie de la personne âgée La coordination de l’ensemble des intervenants dans une logique de réseau. Pour l’Indre, le bilan relève l’instauration d’une bonne dynamique à Châteauroux et à Issoudun qui doivent encore développer l’un, une équipe mobile et l’autre, un pôle de proximité. Le bilan précise qu’il reste « tout à construire » dans les bassins d’emplois de Le Blanc et de La Châtre. Les axes préconisés dans le cadre de la préparation du SROS 3 concernent l’amélioration de l’articulation avec les soins de ville, la définition des missions par type de structure, et l’identification du rôle des services de soins de suite au sein de la filière gériatrique. D/ Pour la santé mentale. L’Indre présente les secteurs à plus faible population de la région Centre. Le département compte trois secteurs de psychiatrie générale et un secteur de psychiatrie infanto juvénile. Le taux d’occupation des lits constaté durant la période du SROS II est assez faible (< à 70%). 13 Les secteurs de psychiatrie générale et de psychiatrie infanto juvénile de l’Indre sont les suivants : Secteurs 36G01 CPG Population recensement 99 70 355 36G02 CPG 67 856 36G03 CPG/La Châtre 68 466 36I01 CH 231 061 Châteauroux CH Chezal- 24 284 Benoit CPG 18 G04* 36P01** Clinique Pont Chrétien Le Haut Cluzeau Cantons/communes Châteauroux, Vatan/Déols, Diors, Coings, Saint Maur Belâbre, Buzançais, Châtillon, Ecueillé, Le Blanc, Mézières Saint-Christophe, Tournon, Valençay, Levroux/Luant, La Pérouille Aigurande, Argenton, Eguzon, La Châtre, Neuvy Saint Sépulcre, Saint Benoît, Saint Gaultier, Sainte Sévère et Ardentès Tout le département Issoudun Maison Centrale de Saint Maur et CP du Craquelin. Non sectorisé * rattaché au Cher au CH de Chezal-Benoit. ** La compétence régionale du SMPR de Châteauroux concerne la population pénale (2000 détenus en moyenne) des 8 établissements pénitentiaires de la région Centre. . Un redécoupage de 4 à 3 secteurs est intervenu en 1998 qui a ramené la taille des secteurs autour de 70 000 habitants et a rattaché le canton d’Issoudun au Cher. Le secteur 1 est désormais découpé en deux zones géographiques distinctes. La superficie des secteurs 36G02 et 36G03 est particulièrement étendue. L’analyse comparée de l’activité et des moyens entre Etablissements de la région reste très imparfaite en raison des informations disponibles (les rapports de secteurs sont souvent incomplets). Cependant, l’étude comparative effectuée par l’ARH et portant sur les années 2003/04 a fait apparaître dans l’Indre : - une file active « modifiée, pour 100 habitants » la plus basse de la région en psychiatrie infanto-juvénile, la 3ème de la région en psychiatrie générale. - Une dotation « moyenne » (à l’époque …) en personnel médical par rapport au reste de la région, excluant cependant les moyens en personnel médical dans le secteur libéral. - Une très forte proportion d’ASQ et d’AMP à Gireugne parmi le personnel soignant, par rapport aux autres établissements de la Région. 14 Les capacités en lits des établissements intervenant dans le champ de la santé mentale dans le département : Etablissements CPG La Châtre CH Châteauroux Clinique Le Haut Cluzeau Capacité en HC 146 40 4 50 Capacité en HTP 49 10 37 50 La déclinaison des priorités régionales fixées dans le cadre du SROS 2 au niveau du département de l’Indre s’est organisée autour des objectifs suivants : Pour la psychiatrie générale, l’harmonisation des prises en charge, le renforcement de l’intersectorialité, de la psychiatrie de liaison tant dans les hôpitaux généraux que dans les structures pour personnes âgées ou établissements accueillant des personnes handicapées adultes; et la présence d’un psychiatre aux urgences du CH de Châteauroux, le développement d’alternatives à l’hospitalisation ont figuré parmi les objectifs attendus sur la période couverte par ce SROS. Pour la psychiatrie infanto-juvénile , les orientations départementales s’articulaient autour de la nécessité de mieux répondre aux situations d’urgences et de crise, de maintenir une capacité réduite mais opérationnelle des lits d’hospitalisation, d’améliorer les articulations avec les partenaires favorisant la prévention et la proximité des réponses apportées aux enfants et à leur famille. Au cours du SROS 2, des évolutions sont intervenues dans l’offre de soins régionale, et notamment : La réalisation d’un long séjour de 100 lits et d’une MAS de 48 places à Dun sur Auron, La création d’un POSU pédiatrique à Tours, Le redécoupage des secteurs de psychiatrie infanto juvénile d’Indre et Loire, Le regroupement en janvier 2003 des trois CHS du Cher (Beauregard à Bourges, Chezal-Benoît, et Dun sur Auron) en un seul établissement (le Centre Hospitalier Georges Sand), et l’élaboration d’un projet médical unique. Les priorités fixées par le SROS 2 ont concerné : La mise en place d’une prise en charge spécifique des problèmes de santé mentale des adolescents. Le renforcement des complémentarités et de la coopération entre les différents acteurs intervenant dans le champ de la santé mentale. Le renforcement de la prise en charge psychiatrique aux urgences et la psychiatrie de liaison. Le bilan de la période a fait apparaître les éléments suivants : 15 La prise en charge des adolescents a bénéficié de la mise en place d’unités nouvelles dans le Cher, communes aux deux départements du Cher et l’Indre. La prise en charge des urgences psychiatriques a bénéficié de la création de postes d’IDE compétents en psychiatrie dans plusieurs sites d’urgence et du développement des partenariats dont la formalisation n’est pas encore acquise dans tous les établissements. La psychiatrie de liaison a pu être mise en place de façon très inégale selon les sites. L’organisation de la prévention du suicide dans cette population ne s’est pas généralisée au plan régional. Les perspectives fixées pour le SROS 3 sont organisées autour de l’amélioration de la prise en charge : des urgences et de la psychiatrie de liaison, de l’adolescent, des personnes âgées, des détenus, de la petite enfance et du couple mère enfant, des patients suivis au long cours. Par ailleurs, il est prévu de développer : la prévention du suicide en particulier auprès des adolescents des personnes âgées et des détenus, l’intersectorialité, notamment pour la petite enfance, les adolescents, les personnes âgées, les urgences, la liaison, le suivi des patients au long cours. les services d’hospitalisation à domicile les partenariats entre établissements publics et privés. les schémas interrégionaux pour les pathologies à faible taux de prévalence. le travail en réseau. 16 Partie 2 : LE CENTRE PSYCHOTHERAPEUTIQUE DE GIREUGNE 2.1/ La présentation générale de l’établissement 2.1.1/ Le statut juridique Créé par la CPAM de l’Indre en 1972 pour recevoir en priorité les assurés sociaux de l’Indre, le Centre psychothérapique de Gireugne (CPG), a été chargé en 1977 du service public hospitalier spécialisé pour le département qui en était dépourvu. Depuis le 1er janvier 2000, la gestion du CPG a été confiée à l’Union pour la Gestion des Etablissements des Caisses d’Assurance Maladie (UGECAM) du Centre. Au moment de sa reprise par l’UGECAM de la Région Centre, le CPG comptait à lui seul deux fois plus de personnel que la seule CPAM. L’application des Ordonnances du 26 Avril 1996 a conduit l’Etat et la CNAMTS à conclure une convention d’objectifs et de gestion qui consacre la participation de l’Assurance Maladie à la mise en œuvre des politiques hospitalières et de santé publique, et affirme la volonté de placer les établissements gérés par les organismes d’Assurance Maladie dans le cadre des règles de gestion communes à l’ensemble des établissements. La présence des caisses d’Assurance Maladie au sein des instances décisionnelles des Agences Régionales de l’Hospitalisation, qui sont chargées d’organiser l’offre de soins hospitalière et l’allocation des ressources aux établissements, rendait nécessaire la séparation juridique des établissements de l’Assurance Maladie d’avec leur ancienne caisse gestionnaire. La création des Unions pour la Gestion des Etablissements de Caisses d’Assurance Maladie (UGECAM), a apporté aux établissements et aux caisses, l’autonomie juridique et stratégique nécessaire à l’accomplissement de leurs missions propres. En France, ce sont treize UGECAM qui gèrent 90 établissements sanitaires et 66 établissements médico-sociaux offrant au total plus de 14 000 lits et places avec plus de 12 600 salariés. L’offre de soins de l’assurance maladie représente dans le champ sanitaire 1,42 % de l’offre totale et dans le champ médico-social 0,73% de l’offre nationale. Au sein de chacun de ces secteurs, l’offre de l’assurance maladie se concentre sur certains champs d’activité. Le champ sanitaire est constitué à 49% de lits de soins de suite, à 35% de lits de réadaptation fonctionnelle, la psychiatrie 5,35% la médecine chirurgie obstétrique 6,62%. Le champ médico-social est constitué à 54,77% de places dans le secteur de l’Enfance Inadaptée, à 8,38% de places de Maison d’Accueil Spécialisées et de foyers à double tarification destinés à des adultes handicapés, à 29% de places de rééducation professionnelle (CRP, UEROS), à 7,65% de places de maisons de retraite. Le nouveau contrat pluriannuel de gestion de la branche prévoit un désengagement de l’assurance maladie sur le secteur du court séjour. Les nouveaux engagements des UGECAM porteront sur le secteur du handicap, sur celui des personnes âgées, et sur la précarité. 17 Au niveau du CPG, cette réforme se traduit par le fait que le personnel relève de la convention collective des personnels des organismes de sécurité sociale. Son Conseil d’Administration et sa Commission de gestion relèvent de l’UGECAM du Centre située à Orléans. L’UGECAM du Centre assure la gestion de sept établissements parmi lesquels le CPG est le plus important. Trois établissements à Chartres, Beaugency et Jouy les Tours sont des établissements de rééducation, ils représentent à eux trois 30 % de l’offre régionale dans ce secteur de prise en charge. L’UGECAM assure également la gestion de deux Instituts de Réadaptation pour enfants totalisant 180 places d’accueil, ainsi qu’un EHPAD de 80 lits à Orléans. Ce sont au total 890 lits placés sous la gestion de l’UGECAM, le CPG représentant près de 40% de cette capacité, et plus de 60% du nombre total de médecins employés par l’UGECAM au niveau régional. L’UGECAM est propriétaire des terrains et des bâtiments occupés par le Centre Psychothérapique de Gireugne. Depuis cinq ans, l’UGECAM du Centre a procédé à six changements de directeurs sur sept, dont celui du CPG, et a dû mettre en place une réforme d’envergure pour faire face à ses nouvelles missions. Les effets de ces mesures, dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, et de difficultés de recrutement de personnel médical, sont très contestés au niveau local. Dans le fonctionnement de l’Etablissement de Gireugne, les conséquences de son rattachement à l’UGECAM ont été perçues par le personnel, et la plupart des partenaires extérieurs à l’établissement rencontrés, comme une « régression » par rapport à la situation précédente. La représentativité du personnel, de la communauté médicale, voire des usagers, au niveau de l’UGECAM du Centre, n’est pas assurée de façon homogène, elle apparaît nettement insuffisante, et très différente de celle qui est habituellement assurée au sein des établissements de santé. La CME se réunit rarement en présence de la Direction Générale de l’UGECAM et n’est pas représentée au Conseil d’Administration (dont les modalités de diffusion des compte rendus ne semblent pas connus du personnel médical), pas même à titre d’experts ou d’invités. De même, malgré leurs demandes écrites, les représentants des usagers et des familles, n’ont pu être associés jusqu’à présent, à aucune instance ni locale ni centrale. La Direction Générale indique ne pas pouvoir accéder à leur demande de participation au Conseil d’Administration sans modifier les statuts de celui-ci. Le Conseil d’Administration de l’UGECAM est en effet celui d’un organisme de Sécurité Sociale, dont la composition et le rôle sont distincts du Conseil d’Administration d’un hôpital. Des rencontres régulières, mais concernant plutôt des cas particuliers de patients ont été mises en place entre les représentants des familles et des usagers et les médecins de l’Etablissement. Le personnel non médical est le seul à bénéficier d’une représentation au niveau du Comité Technique Central et du Conseil d’Administration. La méconnaissance des processus d’élaboration des projets, et de décisions, entretenue par la direction locale prise entre la contrainte d’apaiser le climat et de créer une dynamique 18 d’une part, et le souci d’appliquer des décisions régionales prises souvent sans concertation au niveau local d’autre part, renforce l’attitude de crainte voire de désintérêt d’une communauté déjà affaiblie par les difficultés de fonctionnement au quotidien. Les processus de décision apparaissent au personnel plus longs et davantage déconnectés de la réalité, que par le passé. L’UGECAM intervient dans les Etablissements qu’elle gère sur les domaines suivants : la stratégie des établissements (projets d’établissement, COM, Budgets, relations avec l’ARH), les éléments financiers sous la responsabilité de l’agent comptable de l’Union, l’informatique (tant au niveau du système informationnel, que des équipements), la gestion des ressources humaines avec le plan de formation, la paye, les règles d’application de la convention collective, le recrutement des cadres, les contentieux, les procédures disciplinaires, les marchés, les relations avec les fournisseurs, les opérations immobilières. Par ailleurs, l’éloignement du centre de décision et l’absence de lisibilité des compétences déconcentrées au niveau local, semblent également avoir nuit aux relations avec les autres partenaires extérieurs à l’Etablissement. 2.1.2/ L’implantation et l’organisation architecturale du CPG. L’hospitalisation et la direction locale du CPG sont installées dans une propriété de 45 hectares à 5 Km de Châteauroux dans la commune de St Maur, dans laquelle est située également une structure de 50 lits de SSR appelée « les Grands Chênes » dont la gestion qui incombait jusqu’alors au département va être confiée au CH de Châteauroux ; puis une USLD de 160 lits. L’ensemble de ces dispositifs est situé dans un espace boisé. Les constructions réalisées à la même époque constituent un ensemble architectural cohérent et bien intégré à l’environnement, desservi par les transports en commun. Le secteur 3 bénéficie également d’une unité d’hospitalisation de 40 lits et de structures ambulatoires au sein de l’hôpital de la Châtre, avec lequel un SIH a été créé. Le site de Gireugne est constitué de plusieurs pavillons dont 5 tous identiques consacrés à l’hospitalisation. L’établissement compte également une salle de sport multi activités, un bâtiment d’animation, un bâtiment administratif, un bâtiment médico technique qui accueille l’ergothérapie, la pharmacie, la cellule d’hygiène, des bâtiments techniques (buanderie, garage, techniques…), ainsi que des logements de fonction. Bâtis sur deux étages, avec une cour intérieure, les bâtiments destinés à l’hospitalisation ont fait l’objet d’une rénovation intérieure en 1998 qui a amélioré la qualité de l’hébergement. Les contraintes architecturales n’ont cependant pas permis d’installer des douches dans les chambres qui bénéficient pourtant de sanitaires individuels. 19 Ces pavillons nécessitent aujourd’hui des travaux de mise en conformité incendie, de mise en sécurité au regard de l’hygiène et d’amélioration des accès handicapés. L’opération de mise en sécurité incendie de 4 bâtiments d’hospitalisation est actuellement en cours, nécessitant faute de places disponibles pour organiser les rocades nécessaires aux travaux, une diminution temporaire de la capacité d’accueil. Le coût de cette opération est estimé à environ 1,4 M euros. Actuellement, elle n’est financée qu’en partie. La réfection des toitures est programmée pour 2006, son coût est estimé à plus de 600 000 euros. La remise en état des réseaux d’eau potable et de chauffage qui devrait intervenir à compter de 2006 également, est estimée à environ 500 000 euros. L’Etablissement a, par ailleurs, identifié la nécessité d’une opération d’aménagement de la salle de sport. Sur le site de Gireugne, chaque secteur bénéficie d’un pavillon de 35 lits. L’hospitalisation complète du secteur 1 est installée dans le pavillon A, celle du secteur 2 dans le pavillon C, et celle du secteur 3 dans le pavillon B. L’établissement a, par ailleurs, créé deux structures intersectorielles sur le site, l’une de psycho gériatrie de 35 lits, et l’autre sous forme d’appartements thérapeutiques sur site, de 12 places pour adultes dits « polyhandicapés ». Le CPG a développé également son dispositif ambulatoire dans les différents secteurs : Un CMP/CATTP pour le secteur 1. Le secteur 2 ouvre 4 CMP (antennes de CMP) à Buzançais, Châtillon sur Indre, Clion et Valençay, un CMP à Le Blanc et trois CATTP situés à Châtillon sur Indre, Valençay, et Le Blanc. Le secteur 3 dispose de 2 CMP et de 2 CATTP et de deux unités d’hospitalisation totalisant 40 lits à l’hôpital de La Châtre. Un centre d’alcoologie sous la responsabilité du secteur 2 gère 6 lits au sein du CPG, et 4 places à Châteauroux. L’Etablissement dispose également de 9 places d’hospitalisation de jour et de 9 places d’hospitalisation de nuit. Un inter secteur d’ergo sociothérapie est installé dans un pavillon sur le site de Gireugne. Un appartement thérapeutique de 15 places à vocation intersectorielle est installé à Vatan, il est placé sous la responsabilité du secteur 1. Un autre appartement associatif intersectoriel de trois places est installé à Le Blanc sous la responsabilité du secteur 2. Un appartement associatif de 10 places, géré par une association, accueille des anciens patients du CPG à Mers sur Indre. Cet ensemble témoigne du souci de l’établissement de répondre, au fil de son histoire, aux besoins de santé mentale et de réhabilitation, par des structures de soins de proximité. Cependant, la pérennisation de l’organisation de l’hospitalisation sur un modèle bipolaire ainsi que le fonctionnement actuel des alternatives à l’hospitalisation, semblent devoir aujourd’hui faire l’objet d’une analyse attentive au regard des enjeux financiers, des problèmes d’organisation de la ressource médicale, et de la nécessaire adéquation à la demande de soins des modes de prises en charge. 20 2.2/ L’organisation du dispositif de soins. 2.2.1/ Les unités d’hospitalisation et les structures ambulatoires des secteurs. Chaque secteur fait l’objet d’une description commentée sur la base des éléments suivants recueillis pour chacun d’eux : Les rapports de secteur de psychiatrie générale pour l’exercice 2003. Le projet d’établissement de décembre 2003. Les descriptifs ou études élaborés par le secteur pour notre visite le cas échéant. Un descriptif de l’évolution des effectifs soignants de 2003 à 2005. Un relevé de l’occupation des lits 2003. Le rapport d’activité pour l’année 2004. La visite des principales structures : hospitalisation à temps complet et alternatives à l’hospitalisation. Les entretiens avec le chef de service et les cadres infirmiers ainsi qu’avec le personnel soignant le cas échéant. On notera que les données objectivables disponibles durant la visite étaient anciennes, et souvent sujettes à interrogation du fait des contradictions relevées entre certains documents. Les données relatives aux moyens et à l’activité nous ont été communiquées en cours de rédaction du rapport. 2.2.1.1/ Le secteur 36G01 Chef de service : Dr. Hervé LEDUC La MNASM a rencontré le chef de service, en présence des deux cadres du service au CPG. Elle a rencontré également l’équipe soignante du CMP/ CATTP avec la cadre responsable, lors de la visite de cette structure. 2.2.1.1.1/ Les locaux : A/ Le pavillon d’hospitalisation. C’est un bâtiment sur deux étages construit autour d’un patio. Trente lits sont dédiés à l’hospitalisation « standard » et une partie d’une aile du bâtiment a été modifiée pour recevoir 5 lits d’hospitalisation protégée, soit une unité totalement fermée contenant 5 chambres d’isolement appelée unité d’hospitalisation protégée (UHP). 21 Les chambres rénovées sont réparties en 24 chambres à un lit et 3 chambres à 2 lits. La taille des chambres n’a pas permis dans le cadre de l’opération de rénovation des locaux qui est intervenue, de créer une douche par chambre. Deux salles de bain communes desservent les 23 lits du 2° étage. Une autre au RDC dessert 6 lits, la dernière dessert l’UHP. Le poste de soins situé au centre d’une des ailes permet la surveillance des chambres situées au rez de chaussée, une caméra permet d’assurer la surveillance de l’UHP. La surveillance des chambres situées au deuxième étage est assurée par le passage d’un soignant. Le pavillon comprend également deux salles communes et une salle à manger dans lesquelles la conformité aux normes HACCP est en cours. La présence de patients placés sous contrainte n’empêche pas l’ouverture de l’unité. Une aile est dédiée aux bureaux médicaux et au secrétariat médical. B/ Le CMP/CATTP. Les locaux sont situés dans le centre de la ville de Châteauroux, dans un bâtiment utilisé préalablement par une entreprise de transports et dont la fonctionnalité a pu être partiellement aménagée. Les locaux restent néanmoins sous dimensionnés et ne permettent pas l’extension de l’activité ambulatoire. L’entrée qui donne directement sur la rue est sécurisée. Au rez-dechaussée, sont installés l’accueil et le secrétariat, le bureau infirmier, une salle de consultation pour les personnes à mobilité réduite, quatre salles d’activités pour le CATTP. Les bureaux de consultation, une salle de réunion, une autre salle d’activités et une salle de bain sont installés à l’étage. Les locaux sont bien entretenus et leur utilisation témoignent d’un vrai souci d’organiser au mieux une prise en charge variée. 2.2.1.1.2/ Les moyens en personnel L’équipe soignante est animée par deux cadres qui partagent la responsabilité de l’hospitalisation. L’une d’entre elle est plus particulièrement chargée de l’ambulatoire et de la structure intersectorielle de Vatan. En 2004, la dotation en personnel est la suivante : 22 Emplois par catégorie Effectif en ETP accordés occupés Médecins Chef de service 1,00 1,00 Médecins psychiatres 4,00 4,00 Ss total personnel médical 5,00 5,00 Cadres infirmiers 2,00 2,00 Infirmiers 19,00 18,00 Infirmiers (urg./ANPAA) 5,00 5,00 Aide soignants 0,50 0,50 AMP 2,00 2,00 Agents de service 8,50 7,00 Infirmiers 4,50 4,50 AMP 2,00 2,00 Cadres infirmiers 1,00 0,00 - 1,00 Infirmiers 0,80 0,60 -0,20 AMP 5,00 2,00 -3,00 Agents de service 7,00 10,00 +3,00 Ss total personnel soignant 57,30 53,60 3,70 Total service 62,30 58,30 3,70 Secteur 36G01 Médecins généralistes -1,00 -1,50 CMP CATTP VATAN L’équipe médicale est constituée de 5 ETP, un ETP réparti sur deux médecins assure la psychiatrie de liaison au CH Châteauroux. Les autres temps médicaux se répartissent sur le CMP/ CATTP, l’hospitalisation, les deux structures intersectorielles, les appartements thérapeutiques de Vatan et l’unité de polyhandicapés. Malgré la proximité du CMP des consultations médicales ont lieu sur le site du CPG. Le Chef de service assure la psychiatrie de liaison auprès des structures médico-sociales et deux ½ journées par mois au SMPR. 23 La répartition du temps infirmier : Les affectations de temps infirmiers sont variables en fonction des absences, ou vacances de postes sur l’hospitalisation. L’hospitalisation requiert 15 à 20 ETP infirmiers. L’activité du CATTP est surtout axée sur les visites à domicile. Les activités du CATTP sont suivies par les patients, tantôt à l’unité d’ergothérapie à Gireugne, tantôt sur cette structure de Châteauroux. Les patients suivis en ambulatoire ne sont ainsi jamais vraiment éloignés de l’hospitalisation vers laquelle ils sont sans cesse ramenés. Les deux ETP infirmiers assurant la psychiatrie aux urgences au CH de Châteauroux ne sont pas placés sous la responsabilité du Cadre de santé du secteur, leur gestion étant assurée directement par le service des soins infirmiers. En revanche, les médecins assurant la psychiatrie de liaison au CH sont comptabilisés dans l’effectif médical du secteur. Les caractéristiques de la population accueillie à l’UHP ont nécessité la mise en place d’un protocole d’intervention de l’équipe soignante dans cette unité établissant un effectif minimum de sécurité de 3 agents présents. Aux difficultés de fonctionnement que pose l’UHP, que nous évoquerons plus loin, s’ajoutent des contraintes de fonctionnement liées à l’organisation de la fonction de standard de l’hôpital, et àla gestion d’ouverture et de fermeture de la grille du site de Gireugne assurée à partir de 17 heures, les samedis, dimanches et jours fériés, par l’équipe soignante de ce secteur. 2.2.1.1.3/ L’activité L’activité sur les trois derniers exercices : Journées d’hospitalisation entrées DMS 2002 2003 2004 10552 434 22,26 10496 463 20,46 10099 429 21,35 Le temps d’attente annoncé pour une consultation au CMP est en moyenne de trois mois. 2.2.1.1.4/ Les commentaires Les forces et les atouts : L’équipe soignante bénéficie d’un très bon encadrement, elle est motivée et tournée vers de nouveaux projets. Elle s’est engagée dans l’accueil non différé de première intention par le développement des entretiens infirmiers, et elle a engagé une réflexion sur son rôle en situation de crise. 24 La taille du secteur permet de concentrer les éléments du dispositif et d’envisager un fonctionnement rationnel de l’activité. Les relations avec les partenaires extérieurs, si elles sont faiblement formalisées (absence de livret d’accueil, de journées portes ouvertes au CMP, ..), semblent néanmoins être bonnes, du fait de l’engagement du personnel soignant et du chef de service pour le suivi des patients pris en charge par le secteur. Le secteur est assurément engagé dans une recherche d’amélioration de son fonctionnement et de la qualité de l’accueil et des soins. Les faiblesses et les difficultés : Les effectifs non médicaux affectés réellement à ce secteur paraissent insuffisants au regard des charges qui incombent à l’équipe du fait notamment des contraintes de fonctionnement de l’UHP. Les moyens affectés au CMP/CATTP assurent les remplacements en cas de défaillance au sein de l’équipe de l’intra-hospitalier, ce qui est préjudiciable à un fonctionnement régulier de l’activité ambulatoire seul garant du développement d’un projet de soins et de prise en charge intégré et coordonné avec les partenaires de la ville et du département. Les liens maintenus avec Gireugne pour les patients suivis en ambulatoire témoignent de la difficulté à trouver un fonctionnement moins hospitalo-centré. La proximité de Gireugne ne justifie pas le sous développement de l’activité ambulatoire. Au contraire la concentration des lieux et leur proximité sont de nature à favoriser le développement de l’extra hospitalier, contrairement aux secteurs plus ruraux. La situation privilégiée du CMP « pivot » du secteur devrait permettre d’en assurer le développement à condition qu’il s’ouvre sur son environnement et s’intègre aux différents réseaux existants. La gestion de l’équipe soignante, mais aussi médicale, qui privilégie le bon fonctionnement du pavillon au détriment de l’activité ambulatoire risque d’entraver le développement de celle-ci, voire son efficience, et d’accentuer ainsi la pression qui pèse sur les lits d’hospitalisation. L’organisation de l’activité de liaison à l’hôpital général est déconnectée de l’activité ambulatoire de ce secteur implanté pourtant dans le centre de la ville de Châteauroux. Plus largement c’est la définition du rôle et l’articulation des réponses, de chaque élément du dispositif, qu’il soit ambulatoire sur le site du CPG, au CMP, aux urgences de l’hôpital général, ou qu’il soit d’hospitalisation de courte durée à l’hôpital général ou au CPG qui devrait être intégrée au projet du service et plus globalement de l’établissement. Le temps médical doit pouvoir être optimisé par une affectation différente qui tienne compte du renforcement de l’activité ambulatoire hors l’enceinte du CPG. Malgré un protocole bien défini, les conditions d'accueil dans l'unité laissent persister un sentiment d'insécurité pour le personnel soignant, lié à la concentration de plusieurs patients éventuellement dangereux, à l'implantation en rez de chaussée entretenant l'idée de la possibilité d'intrusions violentes, mais également à l'abandon des patients de l'unité d'hospitalisation livrés à eux mêmes lorsque l'équipe est réquisitionnée pour des soins à l'UHP. Enfin, les préoccupations d’ordre sécuritaire d’autant plus indispensables du fait de l’accueil d’une population pénitentiaire, ne sauraient laisser se pérenniser le système actuel de 25 gestion des entrées de l’hôpital qui ne permet pas d’assurer une qualité de surveillance simultanée du service et de l’établissement. On ne saurait trop recommander à la direction de distinguer les fonctions de gardiennage et d’accueil téléphonique général de la fonction soignante, pour ce secteur. 2.2.1.2/ Le secteur 36G02 Chef de service : Dr Jean-Marie Sandmann La MNASM a rencontré l’équipe du secteur au CPG, au cours d’une réunion avec les médecins, les cadres et quelques soignants, et à Le Blanc, au cours de la visite du CMP et du CATTP. 2.2.1.2.1/ Les locaux A/ Le pavillon d’hospitalisation. C’est un bâtiment sur deux étages construit autour d’un patio, sur le même modèle que tous les bâtiments d’hospitalisation du Centre psychothérapique de Gireugne. La capacité théorique de 35 lits a été diminuée en raison d’un incendie survenu en 2002 qui a condamné une aile du bâtiment la ramenant à 27 lits. D’une façon générale, les locaux sont bien entretenus, et agréables. La disposition des chambres, leur équipement sanitaire, les salles d’activité et la salle à manger ont la même configuration que dans l’ensemble des pavillons d’hospitalisation. C’est un bâtiment sur deux étages construit autour d’un patio. Les chambres sont réparties sur les deux niveaux, le poste de soins, les salles d’activités et la salle à manger sont situés au rez-dechaussée. La présence de patients hospitalisés sous contrainte n’a pas empêché que l’unité soit ouverte. L’utilisation de la chambre d’isolement est basée sur un protocole. Les bureaux médicaux, ainsi que le secrétariat, sont installés dans une aile distincte. B/ Le CMP/CATTP de Le Blanc Contiguë au CATTP dans des locaux vastes, relativement bien agencés, le CMP est bien implanté dans la cité. Il est situé en plein centre du bourg qui compte environ 7000 habitants, dans une vaste maison bourgeoise dotée d’un jardin, dans un ensemble entièrement rénové pour des logements et résidences sociaux. Les locaux de consultation sont situés au rez-de-chaussée de la maison et de nombreuses salles d’activités sont réparties sur les deux niveaux du bâtiment. 2.2.1.2.2/ Les moyens en personnel L’équipe soignante est animée par deux cadres qui partagent la responsabilité de l’hospitalisation. L’un d’entre eux est plus particulièrement chargé de l’ambulatoire et des structures intersectorielles. 26 Les deux ETP infirmiers assurant la psychiatrie aux urgences au CH de Le Blanc ne sont pas placés sous la responsabilité du Cadre du secteur, ils sont placés sous la responsabilité directe du service des soins infirmiers. En revanche, le médecin assurant la psychiatrie de liaison au CH de Le Blanc est comptabilisé dans l’effectif médical du secteur, il assure aussi les consultations au CMP. L’équipe médicale est constituée de 4,5 ETP dont 1,45 postes vacants, soit à peine plus de 3 ETP médicaux réels, qui ont encore diminué depuis la fin de la mission, puisque depuis cet été seulement 2 ETP médicaux de psychiatres sont réellement affectés au service. Les autres temps médicaux se répartissent sur le CMP/ CATTP, l’hospitalisation, et le CTA, en respectant un découpage en trois secteurs géographiques en raison des contraintes liées aux déplacements. Cette vacance de postes médicaux est ancienne. Pour y pallier, le secteur avait opté pour une réorganisation en trois zones géographiques dotée chacune de temps de psychiatre de psychologue et d’infirmière. Des formations aux entretiens infirmiers ont été délivrées. En 2004, la dotation en personnel a été la suivante : Emplois par catégorie Effectif en ETP accordés occupés Médecins Chef de service 1,00 1,00 Médecins psychiatres 3,50 1,55 -1,95 0,50 +0,50 -1,45 Secteur 36G02 Médecins généralistes Ss total personnel médical 4,50 3,05 Cadres infirmiers 2,00 2,00 Infirmiers 22,00 22,00 Infirmiers (UPATOU) 2,00 1,00 Aide soignants 1,50 1,50 AMP 5,00 5,00 Agents de service 3,50 3,50 Infirmiers 2,50 2,50 AMP 1,00 1,00 Ss total personnel soignant 39,50 38,50 -1,00 Total service 44,00 41,55 -2,45 -1,00 CMP CATTP 27 2.2.1.2.3/ L’activité Le deuxième secteur de psychiatrie générale du Centre Psychothérapique de Gireugne est un secteur rural étendu, dont la superficie correspond à environ la moitié du département sur sa façade ouest. Le dispositif de psychiatrie générale de ce secteur se distribue essentiellement entre des structures ambulatoires réparties sur ce vaste territoire et les structures d’hospitalisations. Un dispositif encore inachevé se met en place, dans le cadre de la psychiatrie de liaison, sur l’hôpital de Le Blanc. Le secteur gère également un appartement de réinsertion de trois places sur la ville de Le Blanc qui a une vocation intersectorielle. Les structures d’hospitalisation (HC.HN.HJ) sont concentrées sur le site de Gireugne dans le pavillon C. Cependant, à la suite de la diminution du nombre de lits liée à l’incendie de ce pavillon, quelques patients du secteur, dont il semble impossible de recenser précisément le nombre, sont hospitalisés dans les pavillons A et B et pris en charge par les médecins du secteur 2. Les structures ambulatoires, hors le site de Le Blanc, sont ouvertes très partiellement. Certaines ne fonctionnent qu’à titre de consultations médicales, et paraissent être plus des lieux de consultations avancées, que des CMP remplissant leur véritable fonction d'accueil et d'accompagnement des patients. Des consultations médicales ont lieu sur le site même du CPG. Les CMP sont au nombre de cinq. Le maillage géographique du secteur semble donc être réalisé. Deux de ces CMP sont des centres de consultation avancés, dans lesquels seul un médecin consulte à jours et plages horaires fixes. Les CMP, accolés à des CATTP ont une ouverture partielle. Ils pourraient être assimilés à des antennes. Seul le CMP/CATTP de Le Blanc permet de répondre aux missions de coordination et d’accueil en milieu ouvert qui qualifient le travail sectoriel ambulatoire sur le CMP. L’intégration dans la cité est réalisée. Cette structure permet de développer les missions d’accompagnement de la population nécessitant des soins psychiatriques. Ce lieu semble connu par les partenaires de la psychiatrie, sans que des liens n’aient été formalisés ou tout au moins organisés. En effet, si dans la pratique, l’accompagnement des patients semble particulièrement développé, l’organisation, les liens partenariaux paraissent l’être beaucoup moins. Cependant, les soignants sont intégrés dans la vie de la cité, ce qui est d’un grand intérêt, pour les patients et permet de pallier l’absence de politique structurée de travail en réseau. La présence médicale est partielle, et en l’absence du médecin, la prise en charge des demandes ne semble pas organisée. 28 La présence contiguë d’infirmiers dans le CATTP permet de répondre aux missions des soignants dans les CMP. L’articulation avec le travail de liaison et aux urgences réalisé à l’hôpital général est faible. Les CMP de Buzançais et de Clion : Ils sont intégrés dans des maisons de retraite. Ce sont des lieux de consultations médicales. Ouverts à temps partiel, ils participent au dispositif de soins par le suivi possible de patients en post hospitalisation, voire dans des soins de prévention secondaire. Leur situation au sein des maisons de retraite favorise les relations avec ces établissements et le travail en réseau de la filière gériatrique. Les CMP de Châtillon sur Indre et de Valençay : Ouverts pour le premier une demi journée par semaine, et pour le second un jour par semaine, ces CMP sont accolés à des CATTP qui assurent la permanence des soins trois jours par semaine. Il apparaît donc que ce sont les CATTP qui assurent la permanence des soins, et ce de façon partielle. L’activité recensée en CMP pour les soignants est essentiellement centrée sur les visites à domicile. Les soignants, qui travaillent sur ces structures interviennent également sur le site du CPG. Dans chacun de ces CMP, les délais d’attente sont variables. Pour le CMP de Le Blanc, les délais sont importants, et il est fréquent que pour une consultation plus rapide ou en urgence, il soit demandé au patient de se rendre au CPG. Les appels téléphoniques adressés aux CMP y compris pendant les heures d’ouverture, sont d’ailleurs dirigés directement au secrétariat central du CPG sans qu’une organisation spécifique soit mise en place pour le traitement de ces demandes. Les consultations au CPG : Des consultations sont organisées sur le site du CPG. La proximité géographique des lieux de résidence des patients est loin d’être le seul critère d’adressage à ces consultations. Il est rare qu’une première demande, encore moins une demande en urgence ne soit pas vue au CPG. Il apparaît également que le secteur ne s’est doté d’aucun protocole particulier d’évaluation de la demande. Les CATTP : Le secteur dispose de trois CATTP, dont deux ouverts trois jours semaine. - Le CATTP Le Blanc : Intégré à une habitation qui comprend le CMP, il bénéficie d’un espace permettant un accueil organisé. Ouvert cinq jours par semaine, il remplit des missions d’accueil et d’activité de groupe. 29 Son intégration au dispositif de prise en charge du patient est facilitée par une proximité géographique et une organisation conjointe avec les dispositifs sociaux. - Les CATTP de Châtillon sur Indre et Valençay : Ouverts trois jour par semaine, avec du personnel soignant affecté également au CPG, il semble difficile d’y réaliser une activité intégrée dans la cité. L’appartement associatif de Le Blanc : Il se situe au cœur de la ville de Le Blanc, à quelques rues du CMP/CATTP. Il permet d’accueillir jusqu'à trois personnes. Géré par une association, cet appartement a une visée de réinsertion. La présence soignante est assurée par l’équipe du CATTP, si besoin. Il n’y a pas de présence soignante la nuit. L’admission des patients est réalisée par une commission intersectorielle. Ce sont donc des patients provenant de chacun des trois secteurs qui peuvent y être accueillis. Le dispositif d’hospitalisation : Centré sur le CPG, il comprend l’Hospitalisation Complète et l’Hospitalisation de Nuit, dans une unité théoriquement constituée de 35 lits. Depuis trois ans, suite à un sinistre, le nombre de lits a été ramené à 27 lits. Trois lits seraient utilisés dans le cadre d’une hospitalisation de nuit (HN), leur activité (275 en 2003) fait apparaître une occupation réelle moyenne d’un lit par jour pour l’HN. La moyenne des patients présents par jour en 2003 s’établissait à 21. Le nombre des hospitalisations nouvelles semble peu important : 296 en 2003. Il est constaté une forte augmentation du nombre d’admissions entre 2002 et 2003, pour des raisons que l’équipe ne s’explique pas. L’augmentation du nombre d’hospitalisations sous contraintes, 25% des présents dont 4% des HO est semblable aux tendances nationales. On constate un rajeunissement des entrants. La DMS de plus de 20,6 jours est la plus basse des 3 secteurs, elle a diminué de 3 jours en 3 ans. Il est évoqué six ou sept hospitalisations inadéquates qui grèveraient d’autant les capacités d’hospitalisation, mais le manque de données fiables relatives aux durées annuelles d’hospitalisation et au nombre de ré hospitalisation par patient ne permet pas de conforter cette appréciation. Comme dans la plupart des secteurs du CPG, l’organisation de la prise en charge s’articule sur un recours à l’équipe médicale soutenu et sur des équipes soignantes partagées entre deux groupes : les infirmiers dont le travail est faiblement articulé avec le travail médical et les auxiliaires infirmiers (AS AMP ASH) dévolus aux tâches d’hygiène et d’hôtellerie. L’activité socio thérapique est une constante du soin, elle constitue la base de la prise en charge soignante, mais elle est mise à mal par les tensions sur les effectifs. 30 L’activité sur les trois derniers exercices : Journées d’hospitalisation entrées DMS 2002 9202 359 23,66 2003 8919 379 21,46 2004 9198 409 20,67 2.2.1.2.4/ Les commentaires Les forces et les atouts : L’équipe soignante parait quantitativement suffisante pour répondre aux besoins, elle bénéficie d’un encadrement de bonne qualité. La réflexion engagée quant à l’utilisation des compétences et des savoir faire des personnels pour faire face aux difficultés d’organisation d’un secteur étendu dont l’équipe médicale est quantitativement faible et fragile gagne a être poursuivie et approfondie. Le dispositif ambulatoire actuel du secteur parait couvrir de façon adéquate les territoires géographiques desservis par le secteur. La présence et le rôle accrus des équipes soignantes dans les CMP devraient permettre de réaliser les missions dévolues à ces structures, et de renforcer les actions de partenariat. Le maillage partenarial, mission essentielle des CMP, reste peut être à approfondir notamment à Le Blanc qui bénéficie d’une équipe motivée et impliquée dans la vie locale. L’unité d’hospitalisation est ouverte et offre un accueil agréable, les tensions sur les lits, évoquées lors de certains entretiens ne sont pas confortées par les chiffres d’activité, on peut donc penser que c’est la carence des ressources médicales qui en forge la perception. Pour autant, la gestion des absences, la protocolisation des réponses téléphoniques aux demandes, l’utilisation des compétences, gagneraient à être intégrées à la réflexion sur le projet de service. Le fonctionnement actuel du dispositif du secteur, ainsi que les données partielles relatives à la population prise en charge tendent à montrer que la réponse à la demande semble plutôt orientée vers la prise en charge de la population traditionnelle de la psychiatrie, en répondant partiellement aux besoins de santé mentale du secteur, afin de limiter les tensions sur les différents éléments du dispositif. Les faiblesses et les difficultés. Ce secteur parait faiblement engagé sur l’ensemble des missions qui lui sont dévolues dans le champ de la santé mentale, et la faible dotation en personnel médical accentue cette posture. Le dispositif ambulatoire traduit la faiblesse des réponses apportées à la prévention, et à la réponse aux demandes nouvelles. Il existe de fait un seul CMP, et des CMP partiels, et l’articulation des uns avec les autres est quasiment absente. 31 La ressource médicale est réduite, du fait de la vacance de postes ancienne, mais cette situation n’a pas encore conduit le secteur à s’engager dans une réflexion sur l’organisation des prises en charge entre différents intervenants. Les soignants sont peu intégrés à la prise en soins au sein des CMP, et la place des psychologues ne parait pas être particulièrement valorisée. La présence infirmière est peu structurée. Par exemple, l’activité d’accueil de première intention n’a pas été mise en place en routine, même si une partie du personnel y a été formée. Seules les visites à domicile apparaissent sur le recueil d’activité. Cette organisation conduit à ce que l’hospitalisation reste le pivot des soins psychiatriques du secteur. Par ailleurs, en dehors de la filière gériatrique où il est bien impliqué, le secteur ne semble pas avoir développé une véritable vie partenariale, un maillage réseau dans la communauté susceptible, d’une part d’offrir une prise en charge continue, graduée basée sur l’articulation des savoirs faire des différents partenaires, et d’autre part de s’appuyer sur les compétences non médicales pour organiser les réponses. Ce développement repose sur une présence plus régulière d’une équipe référente et sur une politique volontariste de service. Les CATTP semblent jouer leur rôle dans la post cure. Leur organisation a paru parfois relativement proche de l’hospitalisation de jour, il est difficile d’appréhender les objectifs et les résultats des prises en charges qui y sont organisées. Par exemple, il est difficile de repérer ce que devient la population nécessitant des soins polyvalents individualisés et intensifs (elle se répartit sans doute entre CATTP et CPG). La faible articulation avec le dispositif de liaison à l’hôpital de Le Blanc géré par le service de soins du CPG, renforce l’isolement du fonctionnement de ce secteur. Bien qu’il soit difficile de se faire une idée précise des activités, le système d’information médicale étant très embryonnaire, il apparaît que ce secteur se préserve des évolutions que rencontre la psychiatrie de façon générale : extension au champ de la santé mentale, évolution des demandes et des pathologies traitées. Les perspectives de développement de l’offre de soins de ce secteur devraient pouvoir être envisagées dans le cadre de réflexions sur l’utilisation des compétences non médicales dans les prises en charge, sur une rationalisation du dispositif ambulatoire ainsi que son articulation avec l’hospitalisation, et son environnement. 2.2.1.3/ Le secteur 36G03 Chef de service : Dr Moreau La MNASM a rencontré le chef de service, seul au CPG, puis à l’hôpital de la Châtre au cours d’une visite des locaux en présence des médecins, du cadre et de quelques soignants, ainsi que la Direction de cet hôpital. Une visite a été également organisée au CATTP de la Châtre. La visite de l’hospitalisation au CPG s’est concentrée sur la prise en charge des détenus dans la chambre cellulaire en présence d’une partie de l’équipe soignante et des représentants du personnel. Nous n’avons pu nous entretenir avec la cadre soignante du service. 32 Le Docteur Moreau a démissionné de ses fonctions de chef de service et de PH, pendant la mission. 2.2.1.3.1/ Les locaux Le secteur G03 dispose de deux sites d’hospitalisation, l’un à l’hôpital de La Châtre (40 lits), l’autre au CPG (35 lits) soit au total 75 lits pour une population desservie équivalente aux autres secteurs du CPG. Les deux sites sont distants d’environ 40 km nécessitant environ trois quarts d’heure de route. La population du secteur bénéficie également de deux CMP, l’un à La Châtre et l’autre à Argenton sur Creuse, puis de deux CATTP, à La Châtre dans des locaux distincts du CMP, et au Péchereau. Enfin, 10 places d’hôpital de jour sont installées à La Châtre dans le même bâtiment que le CATTP. L’hospitalisation : Au CPG, les locaux d’hospitalisation sont installés dans un pavillon identique aux deux autres secteurs, l’unité est également ouverte ; la spécificité réside dans l’utilisation de deux chambres à l’étage pour la création d’une chambre cellulaire destinée à l’accueil des détenus, issus du Centre de détention du « Craquelin » et de la Centrale de St Maur (sur 20 HO en 2004 : 13 du Craquelin et 7 de St Maur). A l’Hôpital de la Châtre, les lits sont installés en étage au dessus du CMP, au cœur de l’hôpital, dans des locaux vastes, très bien entretenus et organisés en deux ailes distinctes de 20 lits chacune. Les chambres sont plus vastes qu'au CPG avec chacune un cabinet de toilette. Le poste infirmier est central proche de la sortie et des espaces de vie. Par contre les patients ne bénéficient pas d'espaces extérieurs aménagés. L’activité ambulatoire : Le CMP de La Châtre est installé dans les locaux de l’hôpital en rez-de-chaussée du bâtiment d’hospitalisation, dans un vaste espace aménagé pour un accueil chaleureux avec un grand nombre de bureaux. Le CATTP et l’hôpital de jour de La Châtre sont installés sur l’ancien site de l’hôpital utilisé désormais pour la création d’une pépinière d’entreprises, où est encore installée la blanchisserie de l’hôpital. Le pavillon utilisé est ancien, et mal entretenu. Il est divisé en deux, un côté du long couloir dessert les salles d’activités du CATTP, de l’autre celle de l’hôpital de jour. C’est un bâtiment sur un seul niveau, avec une seule entrée, en face de laquelle sont situés l’accueil et le bureau infirmier qui dessert les deux structures. On peut regretter que le projet de rapprocher le CATTP du bâtiment abritant le CMP ait été abandonné. La direction de l’hôpital est prête à envisager l’étude d’un nouveau projet. 2.2.1.3.2/ Les moyens en personnel 33 Les moyens en personnel en 2004 du secteur 3. Ces moyens n’intègrent pas ceux de la Châtre. Emplois par catégorie Effectif en ETP accordés occupés 1 1 3,50 2,70 -0,80 0,30 +0,30 -0,50 Secteur 36G03 Médecins Chef de service Médecins psychiatres Médecins gériatres Ss total personnel médical 4,50 4,00 Cadres infirmiers 2,00 2,00 Infirmiers 14,00 13,00 AMP 3,00 3,00 Agents de service 7,00 7,00 Ss total personnel soignant* 26,00 25,00 -1,00 Total service 30,50 29,00 -1,00 -1,00 Aide soignants * n’indique pas les effectifs non médicaux de la Châtre Jusqu’à sa démission, le chef de service a assuré une présence équivalente sur les deux sites. Au total 3 ETP médicaux sont affectés sur l’hôpital de La Châtre. Un mi-temps assure la responsabilité de l’unité intersectorielle de géronto psychiatrie 2.2.1.3.3/ L’activité. L’activité *sur les trois derniers exercices : CPG 2002 2003 2004 8554 9595 Journées d’hospitalisation 7759 202 335 314 entrées 20,15 23,89 26,88 DMS * Cette activité ne concerne que l’hospitalisation complète 34 2002 11877 330 36 La Châtre 2003 12707 267 47,6 2004 12661 222 57,0 Le nombre de journées d’hospitalisation cumulées sur les deux sites rapportées à la population du secteur traduit un taux d’hospitalisation près de 3 fois supérieur à celui des deux autres secteurs. La DMS qui est de 57 jours à La Châtre où sont regroupés, pour des soins de longue durée, des patients plus ou moins stabilisés sinon chronicisés, ne cesse d’augmenter sur les deux sites depuis 3 ans, alors qu’elle diminue dans les autres secteurs et tendanciellement au plan national. Naturellement le nombre d’entrées diminue. La prise en charge des nouveaux patients pose d’autant plus de problèmes que les solutions de sortie pour les patients hospitalisés au long cours semblent difficiles à organiser, voire à anticiper. L’hospitalisation de jour occupe également une place très importante à La Châtre puisque plus de 3600 journées ont été enregistrés en 2004. L’activité ambulatoire : Le CMP de La Châtre : Situé au sein de l’hôpital de cette petite ville d’environ 15 000 habitants, il est ouvert tous les après midi des jours ouvrés. Ce sont des consultations médicales qui y sont organisées, l’équipe infirmière assure essentiellement les visites à domicile. La psychiatrie de liaison fonctionne faiblement sur l'hôpital à partir du CMP. Une activité multidisciplinaire de consultation fonctionne sur le CMP mais les activités infirmières y semblent très réduites. Le CMP d’Argenton sur Creuse. Nous ne l’avons pas visité. Il est installé dans une maison louée par l’établissement dans laquelle sont assurées deux demi journées par semaine des consultations médicales, 4 demi journées sont consacrées aux consultations des psychologues. L’assistante sociale du service y effectue également une demi journée par semaine. L’organisation de la prise en charge des demandes dans ces deux CMP ne fait l’objet d’aucun protocole. Les entretiens infirmiers n’ont pas été développés, et les listes d’attente sont longues allant jusqu’à plus de 8 mois. Il est proposé aux patients qui souhaitent être vus dans un délai plus rapide de se rendre à la consultation médicale assurée tous les après midi à Gireugne. Si les relations semblent être bonnes avec les maisons de retraites, et le dispositif connu localement il ne semble pas que les relations avec les différents partenaires de la psychiatrie aient été structurées. Si elles le sont elles n’ont quasiment pas été évoquées lors des entretiens et visites effectuées. L’activité ambulatoire est peu ouverte sur le travail au sein de la communauté, elle semble principalement axée sur le suivi des patients qui ont été hospitalisés. La part des patients suivis uniquement en ambulatoire dans la file active du secteur n’est cependant pas connue. Les CATTP : Celui du Pêchereau n’est ouvert qu’une journée et demi par semaine avec un ou deux infirmiers en fonction de l’activité proposée, il suit 14 patients. Celui de La Châtre est ouvert tous les jours. De nombreuses activités traditionnelles y sont proposées, parfois avec l’appui de l’équipe de sociothérapie du CPG. 35 La difficulté rencontrée par l’équipe soignante d’organiser des activités régulières et structurées autour d’un projet de soins est identifiée. L’organisation générale du temps infirmier, entre les VAD organisées à partir des CMP, et les CATTP n’apparaît pas clairement. L’hospitalisation : La bipolarisation de l’hospitalisation semble plus reposer sur une répartition issue de l’histoire du rattachement de l’activité de La Châtre, que sur un projet de soins connu. Cependant de fait, la répartition des hospitalisations se décline de la manière suivante : une des unités de La Châtre accueille les patients dits en soins prolongés pour lesquels néanmoins, peu de projets semblent étudiés, malgré la jeunesse apparente de la population qui y est hospitalisée ; l’autre unité accueille des patients peu agités atteints de dépression ou des patients alcooliques hospitalisés pour sevrage, le site de la Châtre apparaissant comme moins stigmatisant que celui de Gireugne. Nous n’avons pas pu recueillir beaucoup d’éléments sur la population hospitalisée au CPG dans ce secteur. La DMS de l’unité de ce secteur au CPG est la plus importante des 3 secteurs, elle traduit la nécessité de favoriser la sortie des patients hospitalisés au long cours, autant que la faiblesse du dispositif ambulatoire en post hospitalisation. L’hospitalisation de jour : Il s’agit d’une activité de réhabilitation pour des patients stabilisés. Son environnement est vétuste. Elle propose cinq jours par semaine des activités régulières de type ergothérapique à un groupe de patients habitués, dont le projet de soin reste cependant peu précis quand à son évolution. 2.2.1.3.4/ Les commentaires Les forces et les atouts : C’est en 1976, que l’hôpital de la Châtre a accueilli la psychiatrie au moment du départ du service de gynécologie obstétrique. Ce secteur à part entière a été rattaché à Gireugne en 1998 à travers la création d’un SIH. Le secteur G03 a donc porté la charge de ce rattachement que l’importance du nombre de lits au regard de la population desservie traduit encore aujourd’hui. La notoriété du chef de service, son ancienneté dans l’Etablissement donnait une cohésion à l’équipe, et entretenait la confiance des familles. Même si le fonctionnement du dispositif ne parait pas particulièrement ouvert sur l’extérieur, la personnalité du chef de service a assuré une bonne lisibilité de son action à l’égard des différents partenaires. La bipolarité du dispositif hospitalier ne parait pas engendrer de problèmes d’organisation qui nuiraient à la qualité des prises en charges. L’articulation des deux sites semble reposer essentiellement sur le Chef de service. Ce sont les médecins du secteur qui 36 assurent l’astreinte sur les lits de la Châtre, mais les tensions sur les effectifs médicaux doivent inviter l’équipe à envisager d’intégrer cette astreinte dans la garde organisée au CPG. Même si les moyens en personnel soignant devraient être renforcés lorsque la chambre cellulaire est occupée, l’accueil des patients incarcérés que nous abordons plus loin, est réalisé dans un contexte dans lequel l’équipe soignante semble s’être particulièrement investie, ce qui participe, avec la qualité des locaux à la bonne qualité de la prise en charge. Les faiblesses et les difficultés : Le secteur ne semble pas avoir développé de projet permettant de ramener la capacité du dispositif d’hospitalisation temps plein à un niveau constaté en moyenne dans les autres secteurs du département. Aucune étude précise ne semble avoir été conduite sur le nombre de patients qui seraient inadéquatement hospitalisés dans l’une ou l’autre de ces unités faute de réponses disponibles dans le champ social ou médico-social. L’ensemble du dispositif est largement contraint par la primauté de l’hospitalisation. Cette tendance n’est pas compensée par l’activité ambulatoire qui semble avoir du mal à émerger et à se structurer autour d’un projet ancré dans la communauté, servi par une articulation et une complémentarité des compétences soignantes, des psychologues et des médecins du service. Le moyen le plus rapide et le plus sûr de voir sa demande prise en charge reste la consultation médicale au sein du CPG. Les missions habituellement dévolues à l’ambulatoire sont faiblement remplies par les structures existantes qui sont essentiellement organisées autour des consultations médicales. La faiblesse de la réponse en terme de prévention, de crise et d’urgence, d’articulation avec les dispositifs extérieurs, le faible développement de l’utilisation des compétences soignantes, privent le secteur d’un outil performant pour faire face aux demandes et au suivi des patients non hospitalisés et le rendent encore plus fragile dans le contexte de crise que rencontrent le CPG et la psychiatrie en règle générale. Contrairement aux deux autres secteurs, ce secteur n’est engagé sur aucun dispositif d’urgence et de liaison. L’activité de liaison parait assez peu développée à la Châtre où est pourtant installée une partie de l’hospitalisation, peut être du fait de la faiblesse des demandes. Ceci participe à maintenir son fonctionnement dans un relatif isolement. L’insuffisance des indicateurs de suivi de l’activité et de la population prise en charge accentue les difficultés de pilotage des missions qui sont dévolues au secteur et nuisent à la dynamique de projet. Le développement de l’activité ne pourra s’envisager sans, en tout premier lieu une étude approfondie de la population accueillie sur les deux sites. Une réflexion sur le devenir de la population hospitalisée au long cours devra ensuite être conduite avec les autres secteurs. Enfin, le dispositif ambulatoire devrait pouvoir s’adapter à l’évolution de la demande tout en amont comme en aval de l’hospitalisation. 37 2.2.2/ Les structures intersectorielles 2.2.2.1/ L’unité de géronto psychiatrie Dr. Catherine Veau responsable Dr. Moreau Chef de service La MNASM a rencontré le chef de service, la responsable de l’unité et le cadre infirmier, elle a également visité les locaux de l’unité. 2.2.2.1.1/Les locaux L’unité d’hospitalisation. Comme pour l’ensemble des pavillons du CPG, il s’agit d’un carré sur deux niveaux avec en son centre un patio. Trente cinq lits sont installés dans ce bâtiment. Un lit est réservé à l’isolement, quatre lits sont réservés à l’accueil de personnes prises en charge dans l’unité de traitement des pathologies liées à l’utilisation d’alcool (CTA), trente lits sont disponibles pour la géronto psychiatrie et l’hospitalisation temporaire de patients ne trouvant pas de place dans les autres services. Les équipements sanitaires de ces locaux sont adaptés aux personnes âgées à mobilité réduite. Les locaux sont corrects, entretenus, clairs, assez accueillants. Les chambres, souvent à un lit, sont assez confortables. L’ambiance apparaît propice à un accueil et à un séjour de qualité. Il est fait mention d’un CATTP rue des Épinettes au Poinçonnet qui n’est pas répertorié dans les équipements du CPG que nous n’avons pas visité. Ce CATTP serait ouvert 2 jours par semaine. 2.2.2.1.2/L’activité et les moyens Géronto Journée hospitalisations 2002 7316 2003 8482 38 2004 6538 202 33,10 entrée DMS 206 36,88 212 28,68 Le personnel non médical : Pavillon SP 1 Cadres infirmiers 1,00 1,00 Infirmiers 14,00 13,00 1,00 AMP 6,00 5,00 1,00 Agents de service 5,00 5,00 Total service 26,00 24,00 Aide soignants 2,00 Cette unité assure l’accueil des patients de 70 ans et plus, présentant un état de crise aiguë lié à une pathologie psychiatrique. Les correspondants médicaux sont informés régulièrement que cette unité ne permet pas la prise en charge de personnes âgées présentant des troubles somatiques nécessitant des soins médicalisés. Les patients hospitalisés sont adressés soit par le CHG de Châteauroux, par l’intermédiaire des urgences, soit par des maisons de retraite ou autres institutions de personnes âgées, soit directement par les familles. Les admissions ne sont réalisées que dans la journée. L’activité ambulatoire est organisée à partir de cette unité SP1. Elle consiste en visites au domicile des personnes, en maison de retraite, ou autres structures accueillant des personnes âgées. Cette activité est conduite par des infirmiers attachés à l’unité, dans la mesure de leur temps disponible. La coordination des interventions est assurée par la responsable de l’unité qui propose également des consultations régulières. Aucune donnée n’est disponible sur l’activité ambulatoire de cette unité. L’équipe infirmière, dans les limites de sa disponibilité, couvre l’ensemble du département de l’Indre en visite au domicile ou substitut du domicile. Ces déplacements permettent, en particulier, l’entretien des bonnes relations entre l’unité et les maisons de retraite, ce qui évite les hospitalisations prématurées ou superflues et favorise le retour des personnes après hospitalisation et stabilisation des troubles. Le médecin responsable de l’unité assure les consultations pour les patients relevant du secteur 36G03, auquel est rattachée l’unité. Pour les patients relevant des autres secteurs du département, une liaison est faite auprès des psychiatres des secteurs concernés. 39 Une politique de communication suffisamment soutenue avec les médecins généralistes favorise le bon fonctionnement de cette unité, sans que des réseaux soient formalisés. 2.2.2.1.3/Les commentaires La préparation à la sortie est confiée au personnel soignant de l’unité (deux infirmiers et un aide soignant). La connaissance partagée des acteurs et la qualité des collaborations avec les maisons de retraite assurent un retour dans ces structures sans difficultés et la possibilité de réponses rapides de l’intersecteur. Les demandes d’hospitalisation peuvent être très rapidement honorées. Cependant, comme dans d’autres secteurs, le fonctionnement de d’hospitalisation est privilégié au détriment des soins nécessaires en ambulatoire. l’unité L’absence de définition et de formalisation de l’activité ambulatoire et donc l’absence d’affectation fixe de personnel à cette activité pourtant essentielle pour prévenir et réduire les hospitalisations, explique probablement pour une grande partie ce déséquilibre entre l’intra et l’extra hospitalier. En termes qualitatifs, l’activité dispose de ¾ de temps médical : ½ temps de psychiatre et ¼ temps pour un médecin gériatre. Une trentaine de soignants, composés pour moitié d’infirmiers et pour moitié d’AS, AMP et ASH, encadré par un cadre de santé, répondent aux missions de cet intersecteur. Les entretiens nous révèlent qu’un temps de psychologue, qui serait consacré aux bilans psychométriques, s’avère nécessaire pour conduire la progression de l’unité vers une meilleure prise en charge des déficits de la personne âgée. Ce sont d’abord les patients « psychiatriques » âgés qui sont pris en charge, ils représentent la moitié de la file active, l’autre moitié est constituée de personnes présentant des troubles liés au vieillissement (démences constituées ou en voie de constitution). Pour ce groupe de patients, le niveau de diagnostic requis et le type de soins à proposer ne peuvent êtres atteints sans une redéfinition du dispositif et sans l’appel aux compétences nécessaires. Autant une évolution numérique des effectifs est nécessaire pour asseoir dans la durée l’activité ambulatoire, autant une évolution qualitative est requise pour mettre à la disposition de la population âgée de l’Indre, les ressources sanitaires leur permettant de conserver le plus longtemps possible leur autonomie. L’intersecteur participe, par la présence du cadre de santé, à la coordination gérontologique du département qui se réunit une fois par mois. Son projet gagnerait à être clairement intégré dans ce projet global en raison de la dynamique, de la qualité de sa prise en charge et des relations entretenues avec les différents partenaires et institutions. 2.2.2.2/ L’unité de poly-handicapés 40 Elle est installée dans un pavillon d’hospitalisation de Gireugne. Elle est rattachée au secteur 1, placée sous la responsabilité du Dr Leduc. Les patients accueillis dans ce pavillon présentent pour la plupart une évolution à l’age adulte d’une psychose infantile à versant déficitaire fixé. Ils sont dépendants pour tous les actes de la vie quotidienne d’un encadrement spécialisé. L’accès à la communication verbale est très limité et l’expression des émotions passe par l’agir avec des crises clastiques auto ou hétéro agressives fréquentes. Leur prise en charge demande un savoir faire particulier que les soignants ont su développer. Néanmoins, la structure de cette unité s’apparente plus à une MAS psychiatrique qu’à un appartement thérapeutique dont elle n’a pas la vocation de mobilisation vers une insertion autonome. Toute la dynamique et l’organisation repose sur le cadre infirmier. De la qualité de l’encadrement et de la formation continue dépend la maîtrise du risque de dérive mal traitante que court toujours ce type de structure si elle se chronicise. Les temps médicaux utilisés pour la structure correspondent à ceux des équipements médico sociaux : 1 h par semaine d’un psychiatre du secteur 1 pour les traitements des patients et une heure par quinzaine de supervision du chef de service pour les problèmes institutionnels. Comme il est fréquent dans ce genre de structure, un vécu d'abandon s'est ancré dans l’équipe. L’implantation sur site à Gireugne a le grand avantage de pouvoir mobiliser rapidement le médecin de garde en cas de crise d’agitation d’un des patients. De plus l’existence de ce pavillon, quand bien même il n’apparaît pas du ressort habituel du secteur sanitaire a l’avantage de pouvoir accueillir dans des conditions particulièrement bien adaptées des patients en situation de crise et en séjour de rupture venant des institutions médico sociales du département ce qui serait difficile dans l’une des unités polyvalentes de secteur. Les moyens en personnel non médical : Pavillon SP 2 Cadres infirmiers 0,80 0,80 Infirmiers 3,00 2,80 Aide soignants 2,00 2,00 AMP 5,00 5,00 Agents de service 4,00 4,00 Total service 14,80 14,60 2.2.2.3/ L’appartement thérapeutique de Vatan. 41 -0,2 -0,20 Ce sont 15 places d’appartements thérapeutiques situées à la périphérie de VATAN, dans une zone rurale qui ont pour objectif la réadaptation à l’autonomie dans la vie quotidienne de patients ayant une trajectoire psychiatrique marquée par une importante désocialisation liée à la gravité de leurs troubles, et à leur longue hospitalisation. Les locaux se composent d’un ancien corps de ferme à coté duquel a été bâti un pavillon relié au bâtiment principal par une allée couverte et vitrée. Le bâtiment principal comprend : - les locaux de servitude ; - un bureau infirmier avec une armoire à pharmacie et les dispositifs de premiers soins ; - les parties communes : salle à manger, salle de séjour, salle d’activités thérapeutiques ; - les locaux d’autonomisation : laverie, cuisine. Le bâtiment annexe comprend : - les espaces de circulation - une salle de surveillance infirmière - les chambres individuelles équipées chacune comme un petit studio, mais sans cuisine. Ces deux bâtiments sont entourés par un espace vert dans lequel est réservée une zone de jardinage. Bien que les résultats des prises en charge effectuées dans ce complexe ne soient pas évalués, pas plus que n’a été objectivé l’état initial des patients, les entretiens avec les infirmiers responsables de cette structure nous font comprendre que les malades « lourds » qui ont été admis dans ce type de soins ont repris un degré d’autonomie qui ne pouvait pas être espéré dans une structure d’hospitalisation traditionnelle où la passivité dans la vie quotidienne reste la règle. On regrettera que les patients soient reconduits au CPG pour leurs activités d’ergosociothérapie. Un médecin du secteur 1 assure une fois par semaine le suivi médical de ces patients. L’activité de cette structure semble plus tournée vers des soins de réhabilitation que s’inscrire dans le cadre de projets d’insertion programmés dans le temps propres aux missions des appartements thérapeutiques. Il ne s’agit pas d’appartements thérapeutiques. Il s’agit davantage d’une structure médico sociale que d’une structure sanitaire. 2.2.2.4/ Le Centre de Toxicologie et d’Alcoologie. Le centre de toxicologie et d’alcoologie (CTA) a été créé en 1994, il a une capacité d’accueil de 10 lits et places. Il est rattaché au secteur 2 qui lui consacre 0,5 ETP médical assuré aujourd’hui par un médecin alcoologue. Nous n’avons pu visiter ce centre ni rencontrer son équipe, mise à part dans des rencontres plus générales avec l’équipe de secteur. 42 Son activité est exclusivement tournée vers la prise en charge de l’alcoolisme. Les prises en charge des patients toxicomanes sont réalisées par le CHG. En 2003, 86 personnes ont bénéficié de cette prise en charge. La durée de la session de prise en charge est de 4 semaines, soit en hospitalisation de jour soit en hospitalisation complète (En réalité, le CPG assure actuellement l’hébergement des patients pris en charge dont le domicile est éloigné du CTA). Il ne s’agit pas véritablement d’un projet d’hospitalisation complète puisque les soins restent limités aux journées. La prise en charge de l’hébergement devrait pouvoir être assurée par des financements non sanitaires, dans le cadre de conventions avec des partenaires, dans la ville de Châteauroux. Peu tourné vers les partenaires extérieurs, le CTA essaie de s’inscrire dans le réseau alcool du département, le recrutement récent d’un médecin alcoologue devrait l’y aider. 2.2.2.5/ L’ergo sociothérapie L'ergo sociothérapie est installée dans un vaste espace récupéré au fil des ans sur les activités médicales qui s'éteignent peu à peu au CPG (radio, laboratoire etc.). Elle prend une place importante dans l'organisation des soins des différents pavillons et intervient aussi auprès des patients déjà sortis sans qu'on distingue véritablement l'intérêt de les faire revenir sur le site de Gireugne pour des activités telles que la randonnée qui semble être l'activité la plus développée. Lors de la visite de la mission tous les patients étaient de sortie. L'ergo sociothérapie utilise un effectif de 10 ETP pour une file active qui la semaine de la visite était de 18 patients. Compte tenu de la nécessité de renforcer les activités ambulatoires de l’Etablissement, la Mission s’interroge sur le maintien de ces activités sur le site du CPG. L’opportunité d’une affectation sur l’équipe ambulatoire de chaque secteur nous parait devoir être examinée. 2.2.3/ La psychiatrie de liaison et au sein des services d’urgence La psychiatrie de liaison et aux urgences a bénéficié de moyens fléchés par l’ARH en 2001. Le SAU du département est situé au CH de Châteauroux, deux UPATOU ont été identifiés dans le département à La Châtre et à Issoudun, dont le secteur psychiatrique a été rattaché au Cher voisin. La mise en place du dispositif psychiatrique aux urgences s’est fait sur la base d’un fonctionnement plutôt étanche entre le CPG et les établissements MCO du département. Les relations existantes l’étaient principalement avec le CH de La Châtre, du fait de l’implantation d’une partie des lits du secteur G03 au sein de cet établissement, dans une moindre mesure avec Châteauroux en raison de la responsabilité de celui-ci dans la prise en charge de la psychiatrie infanto juvénile. L’hôpital de la Châtre n’a pas été reconnu comme UPATOU. 43 Actuellement, les moyens budgétaires ont été accordés pour l’hôpital de Le Blanc et pour le CH Châteauroux. Les besoins sont très différents entre les deux sites, et les réponses qui ont été apportées, inégales. Dans les deux cas, pour des raisons qui n’ont pas été éclaircies, les postes d’infirmiers accordés au CPG, pour remplir cette mission, sont placés sous la responsabilité directe de la direction des soins infirmiers, et le fonctionnement est totalement indépendant du fonctionnement des équipes ambulatoires des secteurs concernés (le secteur 1 et le secteur 2). Une amorce de mise en place de psychiatrie aux urgences et de liaison a été initiée sur l’hôpital de Le Blanc. Deux postes infirmiers sont financés. Actuellement un seul est pourvu. La Mission n’a pu se rendre sur l’hôpital de Le Blanc, elle rapporte donc les propos recueillis lors des visites dans le secteur 2 et les tables rondes. Selon les acteurs, le fonctionnement achopperait sur des résistances, et des incompréhensions avec lesquelles le médecin référent au sein du secteur 2 estime qu’il est difficile de composer. Les urgences psychiatriques à l’hôpital de Châteauroux : Les deux infirmières issues des services de soins de Gireugne et mises à disposition au niveau du service des urgences sont pleinement intégrées dans l’équipe infirmière du SAU du centre hospitalier de Châteauroux où elles travaillent en étroite collaboration avec les médecins urgentistes pour l’accueil, l’évaluation et l’orientation des patients atteints de pathologies psychiatriques. Les infirmières apprécient le rôle et la place qui leur sont confiés dans le dispositif d’accueil des urgences à l’hôpital général, où elles mettent en valeur leur double compétence psychiatrique et somatique et les médecins apprécient leur expérience pour l’accueil, la prise en charge et l’orientation des patients psychiatriques. Le recensement de leur activité est difficile à établir. Il n’a pu nous être communiqué par les services de l’hôpital. L’activité parait pour le moins sous évaluée . Les infirmières gardent des liens suffisants avec le CHS, de sorte qu’en dehors des difficultés dues au manque de lits disponibles en urgence, il n’y a pas de réticence à recevoir les patients, à orienter vers leur service de secteur à partir des urgences. Cependant, les transferts posent souvent des problèmes de transport surtout en cas d’agitation et de nécessité d’un accompagnement. Les difficultés les plus importantes concernent les adolescents qui doivent parfois être adressés à Gireugne faute de place ailleurs. Ce point sera examiné avec la pédopsychiatrie. Cette activité est appréciée de tous les acteurs du Centre Hospitalier de Châteauroux, au point que l’hôpital général a élaboré un projet d’extension de ce dispositif dans le cadre de l’augmentation de la capacité d’accueil de l’unité médicale de post urgences (UMPU) à 20 lits. Cette unité devait, en effet permettre d’identifier des lits dédiés à la prise en charge des pathologies mentales. Cette mission n’est cependant pas assurée dans le cadre d’une organisation précise ni avec la Direction des Soins de Gireugne, ni avec le secteur, ni avec les médecins psychiatres chargés de la liaison. 44 La question de l’appartenance à l’Etablissement de Gireugne n’a jusqu’à présent pas posé de problème au personnel infirmier, malgré la différence de statut infirmier entre les deux établissements. Mais la vacance prolongée du troisième poste montre bien que face à des problèmes de vacances de postes, la Direction des Soins a été amenée à faire des choix privilégiant les unités d’hospitalisation de Gireugne. Enfin, on peut craindre des difficultés si le volontariat pour pourvoir ces postes à contraintes particulières venait à se tarir. Il parait donc essentiel de renforcer les liens fonctionnels entre les infirmières des urgences et l’encadrement de Gireugne et multiplier les possibilités de sensibilisation des équipes à travers des formations conjointes sur les thèmes partagés (entretiens infirmiers, lutte contre la violence, conduite à tenir devant les états d’agitation, aide aux famille etc.). Ces relations devraient être développées de façon privilégiée avec l’équipe soignante, voire médicale du secteur 1, et notamment celle qui est en charge de l’activité ambulatoire. Les infirmiers exerçant aux urgences semblent plutôt isolés, des médecins psychiatres de Gireugne réalisant la psychiatrie de liaison. Les liens entre les infirmiers des urgences et les psychiatres qui assurent seuls la psychiatrie de liaison sans être accompagnés ni relayés par un travail infirmier au sein du CH de Châteauroux, sont formalisés pour les patients hospitalisés à l’UHCD (unité d’hospitalisation de courte durée), faibles pour les consultants. En effet, si l’expertise du psychiatre est nécessaire à l’issue de la prise en charge infirmière aux urgences, et en cas de disponibilité, il arrive, mais ça n’est, semble t-il, pas fréquent que le psychiatre de liaison organise un entretien avec le patient. En cas de besoin, et d’indisponibilité ou d’absence du psychiatre de liaison, c’est le médecin de garde de Gireugne qui assurera la consultation, hors la présence de l’infirmier des urgences, à condition que le patient accepte d’être transporté, ou de se rendre à Gireugne. En revanche, tous les patients hospitalisés à l’UHCD sont évalués et orientés par le psychiatre en collaboration avec l’infirmier à compétence psychiatrique. L’activité de psychiatrie de liaison a concerné environ 1000 (994) patients en 2003 pour 1328 actes. Cette mission repose sur deux praticiens hospitaliers et représente 0,70 équivalent temps plein. L’un de ces praticiens apporte une expérience ancienne dans ce domaine puisqu’il travaillait déjà dans un centre hospitalier général avant de prendre son poste au CPG. Leur activité semble être reconnue et appréciée par la communauté médicale du Centre Hospitalier. 2.2.4/ L’étape. Mers sur Indre Cette structure originale dans son organisation se situe entre foyer d’accueil médicalisé et lieu de vie, elle regroupe 10 lits à vocation médicosociale. Un projet d’évolution de cette structure est soumis aux tutelles. L’ambiguïté statutaire de la structure est significative de la dynamique de cet établissement : des années de projets cliniquement intéressants, mais sans encadrement réglementaire ou gestionnaire. L’étape, situé dans un village, est actuellement un lieu de vie, plus qu’un lieu d’étape pour des patients porteurs de handicaps. L’accueil intervient après une (des) hospitalisation(s) en psychiatrie. 45 Composé d’un groupe de deux maisons de conceptions traditionnelles reliées entre elles, cette structure présente avantages et inconvénients de cet état. Il est possible de s’y retrouver et de s’y isoler. Ce concept d’architecture, être là sans y être, ne pas être là tout en y étant, offre à des personnes présentant des troubles graves de la personnalité, troubles stabilisés, une distance acceptable et supportable pour eux. Un changement de structure d’accueil, et leur accueil dans une collectivité importante comme dans un établissement médico-social les mettraient en risque de décompensation de la psychose. Ce qui apparaît être porteur de la réussite actuelle du projet, c'est-à-dire de permettre à des personnes à lourdes problématiques, accueillies d’ailleurs parfois alors qu’elles ne sont pas entièrement stabilisées, est très certainement la qualité de l’accompagnement au quotidien par les agents qui y travaillent, et la remarquable insertion dans le champ de la collectivité locale. Définir cette structure à partir des normes classiquement répertoriées est difficile, elle doit être considérée comme une structure innovante dans le champ du médico-social. Il ne s’agit pas d’appartements thérapeutiques. Le temps de passage, voire le projet ne correspond pas à leur définition. Ce n’est pas non plus un foyer d’accueil médicalisé. Il n’en possède pas l’encadrement. Il ne s’agit pas de famille d’accueil, ni de famille gouvernante. Il s’agit d’une structure originale, qui permet une réelle qualité de vie à des personnes handicapées. Permise par un équilibre entre qualité des agents et qualité de l’environnement. Un projet comportant une évolution architecturale répondant à des problèmes de sécurité et une extension du nombre de résidents (de dix à quinze) est prévu. La réussite du futur projet tient sans doute au maintien du tissu, environnemental et humain, qui existe aujourd’hui. Les patients accueillis sont des psychotiques lourds à peu près stabilisés mais fragiles avec un risque de décompensation potentiel. Pour certains, les troubles ont été reconnus dans l’enfance et ont conduit à une organisation sur un versant déficitaire laissant persister un noyau psychotique, pour d’autres les troubles sont apparus à l’age adulte mais ont entraînés une détérioration progressive des facultés intellectuelle et adaptatives. Tous ont eu de très nombreuses années d’hospitalisation temps plein avant d’être intégrés dans l’appartement associatif de Mers. Ces personnes malades ont une moyenne d’âge de 40 ans avec des déficiences et elles présentent une dépendance avérée et vraisemblablement définitive qui requiert la présence d’aidants pour assurer les actes essentiels de la vie quotidienne, superviser le dispensation des traitements et soutenir l’accompagnement social en lien avec les troubles de comportements qu’elles peuvent présenter. Dans leur cadre connu elles sont capable d’une autonomie relative et peuvent être intégrées à la vie du village. Elles ont besoin d'un accueil de type familial encadré par des professionnels de la santé mentale. 46 2.3/ Le management de l’établissement 2.3.1/ Le management général Le climat général de l’Etablissement est empreint de méfiance vis-à-vis de l’extérieur et d’une forme de résignation assez fataliste sur les perspectives d’évolution d’une situation jugée plutôt préoccupante par les personnels rencontrés. Confrontée au sentiment de bon nombre d’acteurs au sein de l’Etablissement que la reprise de la gestion par l’UGECAM a marqué le début de cette période difficile, la Direction a développé une attitude plutôt défensive. Dans ces conditions, les décisions de renouvellement de la direction locale et de reprise en main budgétaire n’ont pas été perçues à Gireugne comme les fondements d’une nouvelle période mais plutôt comme la fin d’une époque ressentie comme heureuse. Les conditions du départ du précédent chef d’Etablissement et les difficultés budgétaires qui ont conduit la Direction, en 2004, à bloquer un recrutement médical, et à renoncer à financer des projets ont conforté l’ensemble de la communauté de Gireugne dans son repli défensif et sa vision pessimiste de l’avenir. La fragilité du management de l’Etablissement est accentuée par la faiblesse des moyens de la Direction locale. Au moment de la visite de la Mission, le Directeur récemment nommé sur ce poste assumait seul toutes les fonctions lui incombant, l’autre poste de direction ayant été gelé pour des raisons budgétaires. D’abord adjoint au précédent Directeur pour élaborer le nouveau Projet d’Etablissement, le Directeur en poste a été nommé après l’éviction de l’ancien chef d’établissement qui s’est déroulée dans des conditions perçues comme difficiles par le personnel. Dans ce contexte, la Direction tente d’asseoir sa légitimité pour conduire un projet restant à préciser. L’absence de lisibilité en interne comme en externe, des fonctionnements administratifs et des mécanismes décisionnaires au sein de l’UGECAM, n’a pas permis d’améliorer la légitimité de l’action de la Direction locale, à qui il n’est accordé qu’un faible pouvoir, et une toute aussi faible marge de manœuvre, tout en étant reconnue comme la principale courroie de transmission avec le siège situé à Orléans. La faible représentativité des instances dans le circuit de décisions de l’UGECAM, renforce le sentiment d’isolement exprimé par le personnel. Les perspectives d’amélioration de la situation paraissent ne plus avoir ni de lieu, ni de modalité d’expression. La Commission Médicale d’Etablissement se réunit mensuellement, elle est composée du directeur de l’UGECAM, du CPG, des quatre médecins chefs de service, de 3 représentants des médecins salariés du CPG, d’un représentant des médecins à temps partiel, d’un représentant des médecins non psychiatres de l’Etablissement, de la pharmacienne, d’un représentant des psychologues et de la surveillante générale de l’établissement et du médecin conseil de la sécurité sociale. Pendant plusieurs années la présidence était assurée à tour de rôle par chacun des chefs de service. Jusqu’en début 2005, elle a été assurée par la responsable du SMPR, depuis sa démission, elle est assurée par un médecin non chef de service rattachée au secteur 1, qui 47 exerce son activité à la psychiatrie de liaison au C H de Châteauroux et à l’appartement thérapeutique de Vatan. La CME a rencontré des difficultés évidentes pour définir une politique et une stratégie commune, chaque secteur organisant, par un repli défensif, les conditions de sa propre survie. Jusqu’à une période récente, la CME semblait même peu sensibilisée à des questions relatives au fonctionnement médical de l’Etablissement, comme la publication des postes de PH, les négociations budgétaires avec l’ARH, le relevé de l’activité. En l’absence de propositions communes sur le projet médical de l’Etablissement, la CME peine à occuper sa place dans les orientations stratégiques, et la Direction bien qu’à l’origine du projet d’Etablissement se retrouve en difficulté pour définir et porter une politique d’Etablissement claire, tant en interne que vis-à-vis des partenaires extérieurs et des tutelles. La Commission du Service de Soins Infirmiers, se réunit trimestriellement (mais elle ne s’est pas réuni en 2004), et elle est présidée par le Directeur du CPG, composée de la surveillante générale, d’un représentant des médecins d’un cadre infirmier, de 8 infirmiers, de 3 AS/AMP. Elle émet des avis, elle est consultée sur tous les projets relatifs au personnel paramédical. Les ordres du jour et les comptes rendus ne sont pas clairement établis. La surveillante générale en charge du « service infirmier » réunit par ailleurs les cadres des secteurs chaque semaine pour évoquer toute question liée au fonctionnement quotidien des services. Les instances représentatives du personnel correspondent aux instances des organismes de la sécurité sociale : le CE et le DP qui regroupent chacun le directeur de l’UGECAM, le directeur du CPG, la surveillante générale, les délégués syndicaux. Il n’y a pas de CTE au niveau local, ni de Conseil d’Administration, mais il existe un CHSCT et un CLIN. Les représentants des usagers et des familles n’ont pas de lieu de représentation. Les autres commissions (commission des l’information médicale, commission du médicament, commission des gardes etc.) ne sont pas en place. 2.3.2/ La gestion du personnel. La gestion du personnel est assurée essentiellement par le Directeur qui déléguait une partie de cette fonction à une « direction des soins » assurée depuis plusieurs années par une cadre soignante de l’hôpital dont le départ à la retraite est intervenu en avril 2005. L’Etablissement n’a pu se doter de fonction de « direction des ressources humaines », la gestion de la paie est assurée à Orléans, les relations avec le personnel et ses représentants par le Directeur, l’organisation des soins par le « service des soins ». La Direction des Soins, est identifiée au sein de l’Etablissement, comme « le service de soins ». Le « service des soins » se définit dans l’Etablissement, avant tout, à un niveau d’exécution. Il semble peu intégré à la définition de la politique de soins de l’établissement, ceci dans la dynamique exprimée dans le chapitre précédent. Il intervient donc peu sur les stratégies d’application de cette politique. Il n’intervient pas dans l’organisation de l’hôpital. Il participe toutefois à la gestion des personnels soignants, en assurant une cohésion « maison », une convivialité et une proximité qui semble largement appréciées par le 48 personnel, mais ne participe pas aux domaines logiquement partagés avec la DRH, qui sont également les siens, comme la gestion quantitative et qualitative du personnel soignant. L’absence d’analyse des besoins quantitatifs n’a permis qu’une dotation des effectifs soignants par secteur de façon empirique. L’évolution des qualifications a été peu intégrée tant dans la gestion des effectifs, que dans un programme de formation. Les compétences professionnelles sont mal utilisées, et leur évolution n’a pas été anticipée. Le « service de soins » n’a pas été le promoteur de propositions d’évolution du tableau des effectifs, des métiers ou des pratiques professionnelles et des compétences. Les qualifications soignantes sont d’ailleurs divisées en deux groupes : infirmiers d’une part, AS, AMP, et ASH d’autre part, traduisant ainsi une sous utilisation potentielle des compétences, et un manque de réflexion sur les champs d’intervention de chaque professionnel, dans le cadre d’un projet de service. Enfin, aucune politique d’encadrement n’a pu être déterminée. Chaque secteur est doté de deux cadres infirmiers qui se répartissent la responsabilité du fonctionnement intra hospitalier selon des modalités qui n’apparaissent pas clairement définies, tandis que l’un d’entre eux est plus particulièrement chargé de l’encadrement des structures extra hospitalières. Les deux équipes infirmières intervenant dans les services des urgences de Châteauroux et de Le Blanc sont directement rattachées à la surveillante générale de l’Etablissement et non aux cadres du secteur de rattachement. La qualité des professionnels rencontrés n’est pas une condition suffisante pour donner aux cadres des secteurs les axes et les outils pour accompagner les projets de l’établissement et les évolutions nécessaires des métiers. Au total, l’impact du « service des soins » sur l’organisation des soins apparaît très faible du fait de l’absence d’une définition générale de la politique de l’Etablissement, et d’une stratégie médicale, sur lesquelles s’appuyer. En l’absence de politique de gestion des ressources humaines décentralisée et spécialisée au champ psychiatrique, il parait difficile à cet établissement d’appréhender les évolutions des métiers, d’accompagner l’adaptation des dispositifs de soins, et plus globalement l’évolution de cet établissement dans toutes ces composantes. La politique de recrutement : Celle-ci n’est pas définie au niveau local. Elle dépend pour partie de la Direction Générale et pour une autre de l’Hôpital de la Châtre qui reste le support des postes de PH mis à disposition. Cette double gestion purement administrative parce qu’elle ne fait l’objet d’aucune articulation, ni d’aucune démarche organisée de recherche de candidatures, nuit aujourd’hui à l’efficience des procédures de recrutement, alors qu’elle a été conçue pour la rendre plus flexible. Au mépris des réalités auxquelles sont confrontés les établissements sanitaires en milieu rural, La Direction Générale estime qu’aujourd’hui les contraintes budgétaires qui pèsent sur le CPG n’autorisent aucun recrutement médical. Le recrutement d’un PH en alcoologie sur un poste vacant à l’automne 2004, bien qu’ayant reçu un avis favorable de la CME n’a pas été autorisé par la Direction Régionale. En cas de recrutement, il nous est précisé que celui ci interviendrait au bénéfice de l’Etablissement et ne ferait pas l’objet d’une publication pour un secteur préalablement défini. 49 Le recrutement de médecins sur le SMPR est estimé dans ces conditions par le Directeur et la Présidente de la CME des plus aléatoires, avec de plus un retentissement négatif sur les autres recrutements puisque le premier médecin postulant se verrait désigner dans une fonction qu’il n’aurait pas obligatoirement choisie. Compte tenu du développement des axes vers le Limousin, Châteauroux semblerait se situer plutôt dans la zone d’attraction universitaire de Limoges plus que de Tours. Le recrutement de psychologues de la faculté de Limoges confirme cette évolution. Une politique active de recrutement médical devra donc être mise en place en tenant compte de cette tendance. Pour le personnel infirmier, l’établissement compte actuellement 7 postes vacants qui devraient être pourvus par les sorties de l’IFSI de Châteauroux, les recrutements de personnels soignants ne semble pas faire l’objet de difficultés. Le recrutement d’une personne chargée du « service de soins et de la gestion des ressources humaines » est également en cours, nous n’avons pas pu avoir accès à la fiche de poste. Au total, l’Etablissement n’a pu développer de politique de ressources humaines susceptible de préparer les organisations, et d’adapter les compétences des personnels aux évolutions attendues, tant en terme de moyens (diminution de l’effectif des psychiatres, renforcement des missions des soignants) que de réponses aux besoins de la population concernée. Le dialogue social a reposé sur des relations interpersonnelles, et a peu favorisé l’émergence de lieu d’échanges d’expériences, de mutualisation des savoirs et de conception de projets. 2.3.3/ Le suivi de l’activité. L’absence de Département de l’information médicale, témoigne de l’absence de moyens mis à disposition par l’UGECAM pour cette activité, autant que de l’absence d’intérêt des acteurs pour connaître et faire reconnaître l’activité médicale et soignante, aussi bien par l’administration que par le corps médical, et les différents partenaires, y compris les tutelles. Le parc informatique dont dispose l’établissement est très limité, et il n’existe pas de réseau. Un plan de développement n’a pas encore été élaboré. L’activité par secteur reste limitée à un descriptif comptable issu de la fiche patient, qui est totalement insuffisant et qui ne peut apporter, notamment en terme d’évaluation des flux, les caractéristiques médicales et sociales des patients, des indicateurs indispensables pour mettre en place dans le département une authentique politique de santé mentale basée sur l’évaluation des besoins. Comme chaque secteur de l’Etablissement, le suivi de l’activité est rendu difficile par l’absence d’outil informatique performant. La valorisation de l’activité et l’utilisation de données objectives pour l’élaboration, la défense ou le suivi des projets n’ont pas fait l’objet de réflexion organisée au sein de la communauté médicale avec la direction de l’Etablissement. 50 Ces évolutions semblent durement ressenties par les équipes en place, l’insuffisance et l’imperfection des indicateurs d’activité pourraient expliquer le sentiment exprimé par les équipes rencontrées de subir des évolutions sans les comprendre et sans pouvoir y répondre. 2.4/ Les fonctions médico-techniques et logistiques. Les fonctions logistiques n’ont pas été examinées dans le cadre de cette saisine, seule parmi les fonctions médico-techniques la pharmacie a été visitée par la Mission. 2.4.1/ La pharmacie Dr. HERMIER Chef de service La MNASM a pu visiter le service et s’entretenir avec sa responsable. La pharmacie est installée dans le même bâtiment que l’ergothérapie, la médiathèque et la médecine du travail. Sa responsabilité est assurée par une pharmacienne employée à mitemps. Un comité du médicament est en cours de constitution. Il s’organise autour d’une réunion informelle de quelques minutes avant une CME. Un livret thérapeutique a été mis à disposition des prescripteurs et actualisé périodiquement. Le circuit du médicament a été formalisé : La prescription orale ou écrite du médecin est retranscrite par les infirmiers sur une application de saisie liée au logiciel « Santé 400 ». Nous n’avons pas pu voir le mode de validation par les médecins à l’issue de cette transcription. Les « commandes » (ordonnances) sont bien nominatives et arrivent comme telles à la pharmacie. Cependant la tâche de contrôle par le pharmacien responsable est souvent réduite à sa plus simple expression, faute de temps. Les ordonnances sont ensuite dégroupées pour préparer des livraisons par produit et non plus nominatives. Les médicaments sont acheminés vers les unités de soins sur le site du CPG ou sur les sites distants (Vatan, Le Blanc, etc.) La distribution est recomposée sur ces sites par les infirmiers selon copie des ordonnances. L’administration est validée en ayant de nouveau recours à l’application Santé 400. Cependant, les différentes prises de la journée ne sont pas obligatoirement individualisées. 2.4.2/ Les fonctions logistiques. La production alimentaire est assurée par le Centre départemental des Grands Chênes, le transport et la distribution sont pris en charge par le CPG. Le traitement du linge est actuellement assuré par le CPG qui prend également en charge le linge des Grands Chênes. La nécessité de moderniser la lingerie a conduit l’Etablissement à s’associer au projet de construction d’une unité de traitement de linge par le SIH de blanchisserie de l’Indre qui pourrait voir le jour en 2006. 51 Le standard est assuré à partir de 17 H par l’équipe soignante du pavillon A qui a également en charge la gestion de la grille de l’hôpital , en l’absence d’une équipe spécifiquement affectée à ces tâches, ainsi qu’à la sécurité anti-malveillance de l’Etablissement . 52 Partie 3 : L’ANALYSE DES AXES DU PROJET D’ETABLISSEMENT DU CPG 3.1/ Une analyse des besoins à étayer La démarche relative à l’élaboration du projet d’établissement a été initiée pour la première fois en 2003. Le pilotage du projet a été assuré au niveau de l’établissement par un chargé de mission qui est aujourd’hui le Directeur du CPG. Un appui méthodologique a été apporté par le siège de l’UGECAM. Le groupe projet constitué était composé de représentants de la DDASS, des services médicaux de l’Indre, de représentants de l’ARH, de la CRAM, de la direction de l’établissement et des chefs de service. Le Projet d’Etablissement intègre dans son introduction une synthèse de l’analyse générale des évolutions démographiques et de l’évolution de l’offre de soins présentée dans le cadre de l’élaboration du « Livre Blanc de la Psychiatrie » au niveau régional. Mais en l’absence de données relatives à la population accueillie au sein de l’Etablissement, ainsi que de données épidémiologiques et médicales issues de chaque secteur, les orientations médicales évoquées répondent davantage aux contraintes d’évolution du dispositif d’offre qu’aux évolutions de la demande. Nous rappellerons en effet, que les objectifs du projet médical visent à repérer les besoins de prise en charge de la population desservie en s’appuyant sur les systèmes d’information des établissements mais aussi au niveau régional ou départemental. Comme cela a été précisé dans le cadre de la préparation des SROS de troisième génération, l’évaluation des besoins devrait pouvoir utilement faire apparaître : 1/ Dans les domaines requérant de manière dominante l’intervention directe de la psychiatrie, les réponses aux besoins : - - des personnes (enfants, adolescents, adultes) en situation de crise et d’urgence des familles (accueil, information et soutien) des personnes en matière de soins programmés de courte durée ou de longue durée en psychiatrie (enfants, adolescents, adultes, y compris en milieu pénitentiaire) des personnes nécessitant une intervention coordonnée de la psychiatrie infanto juvénile et de la psychiatrie générale (en périnatalité et pour les adolescents) des patients « difficiles » (spécifique à la psychiatrie générale) 2/ Dans les domaines requérant de manière dominante des interventions indirectes ou en partenariat de la psychiatrie, les réponses aux besoins : - de la population en matière de prévention ; des professionnels et des institutions de soins (travail de liaison) et des professionnels des établissements et services sociaux et médico-sociaux (formation, supervision) ; 53 - des personnes handicapées (enfants, adolescents, adultes) ; des personnes sous main de justice ; des personnes souffrant de pratiques addictives ; des personnes âgées ; d’insertion sociale et professionnelle des personnes adultes ; des enfants et adolescents en matière de soins, de scolarisation et d’études ; des enfants et adolescents relevant des dispositifs de protection de l’enfance. Les fondements du projet médical devraient reposer sur l’analyse des besoins de prise en charge de la population du département. Le projet médical vise alors à définir les orientations médicales stratégiques et à proposer les projets de soins adaptés et les moyens nécessaires à leur mise en œuvre, pour y répondre dans les cinq années à venir. Le projet médical a vocation à structurer ainsi le projet d'établissement qui se centre sur le service rendu aux usagers à partir d'une évaluation de ses besoins et de ses attentes. La réflexion menée doit permettre d'identifier les points forts, de recenser les objectifs partagés par tous, et de repérer les pistes d'amélioration. Elle doit favoriser les réponses aux enjeux suivants : - - - conforter la mission départementale de l'hôpital, développer des activités spécifiques, reflet de besoins encore peu ou pas couverts, ouvrir le CPG sur son environnement en développant une politique de partenariat avec les autres établissements, en assurant une bonne articulation avec les autres segments de l'offre de soins (médecine de ville, secteur médicosocial, secteur social), adapter le dispositif actuel aux nouveaux modes de prise en charge, notamment par des alternatives à l'hospitalisation réellement tournées vers la communauté et non vers …l’hôpital. prendre en compte les priorités de santé publique définies nationalement ou régionalement. Le diagnostic et l'analyse des besoins doivent prendre en compte le contexte environnemental du CPG, les autres acteurs de soins, les établissements de santé publics et privés, psychiatriques ou somatiques, services et associations partenaires de l’Etablissement, notamment dans les domaines social et médicosocial. Les attentes des usagers et des familles constituent également une source majeure dans le repérage des besoins de la population et d'adaptation des réponses. Cette démarche, participative, implique l’ensemble des acteurs concernés, notamment médecins, soignants, administratifs. Elle impose de rechercher la cohérence avec les démarches et réflexions préalablement poursuivies au niveau de l’établissement et au niveau régional (Schéma régional de seconde génération) et celles restant à conduire (SROS de 3ème génération). 54 3.2 / Des orientations peu restructurantes mais prometteuses. 3.2.1/ Le projet médical dit « structurel » Le Projet d’Etablissement du CPG affiche sa volonté de continuer à offrir une psychiatrie polyvalente de qualité du fait de la faiblesse de l’offre de soins dans le département, de l’évolution démographique, et des contraintes budgétaires, donc de « consolider l’existant ». Le projet dit « structurel » s’articule autour de trois objectifs : - L’adaptation aux besoins : 1/ En transformant l’atelier d’insertion en unité de réinsertion de 12 places sous la forme d’une centre de post cure, 2/ En ouvrant sur la ville de Châteauroux, un centre de consultations pour adolescents, 3/ En ouvrant les lits du SMPR, et en créant un CMP post pénal, 4/ en améliorant la conformité des bâtiments du CPG (gymnase, archives médicales, réfection technique des bâtiments d’hospitalisation). - Le recentrage sur la psychiatrie active : 1/ En créant un hôpital de jour de 15 places sur Châteauroux 2/ En créant une structure médico-sociale de 40 places « capables d’accueillir les patients en attente de sortie ou inadéquats », en « transférant les patients de l’unité de polyhandicapés SP2 ». - L’optimisation des moyens : 1/ En regroupant les structures extra hospitalières Castelroussines (le CMP, le CMP post pénal, le CATTP, le centre de post cure d’alcoologie et l’unité de réinsertion, l’hôpital de jour et le centre de consultation pour les adolescents). 2/ En regroupant les CMP et CATTP du secteur 3 à Argenton sur Creuse. Le projet d’Etablissement regroupe pour chaque secteur les projets définis par eux. Le projet médical n’a manifestement pas été le fruit d’un travail commun, chaque projet est relativement indépendant des autres. La somme de ces projets traduit plutôt le cloisonnement entre les secteurs et la difficulté de se coordonner face aux contraintes et difficultés rencontrées. Pour autant, ils comportent des éléments favorisant l’évolution du dispositif général. 55 3.2.1.1/ Les projets pour le secteur 1 Estimant que le CATTP ne remplissait plus sa mission auprès de patients atteints de « pathologies lourdes, peu autonomes, hospitalisés à temps plein de façon inadéquate », le secteur a souhaité développer un projet de création d’hôpital de jour proposant des soins intensifs individuels et programmés dans le but de maintenir au quotidien l’autonomie des patients concernés. Les objectifs de ce Centre Thérapeutique de Jour sont structurés autour des caractéristiques des personnes à prendre en charge. Selon l’équipe, la clé de cette structuration est le degré d’autonomie sociale et affective de la personne prise en charge. Lorsque l’autonomie est assez grande, les consultations doivent suffire. Lorsque l’autonomie est insuffisante mais permet cependant à la personne de ne pas décompenser trop rapidement et de suivre elle-même son traitement, le CATTP offre un soutient actif et prévient les rechutes. Si l’autonomie est gravement altérée et que la personne ne peut pas assurer son traitement, une hospitalisation de jour devient nécessaire sinon c’est l’hospitalisation à temps complet qui est mise en œuvre alors qu’elle pourrait être évitée. Le besoin estimé concernerait actuellement 30 patients actuellement suivis par le secteur, la capacité de l’Hôpital de jour a été arrêtée à 15 places dans le projet. Le coût de ce projet a été estimé à 34 000 euros pour l’achat d’équipements, et à près de 500 000 euros en frais de personnel, seul un demi poste de cadre pouvant être redéployé. Ce chiffrage n’inclut pas les incidences en terme d’investissement immobilier. Outre le coût de fonctionnement en personnel que représente ce projet (plus de 13 postes pour 15 places), la Mission s’interroge sur l’adéquation de cette réponse sanitaire aux besoins de soutenir l’apprentissage de l’autonomie. La création d’une unité de préparation à la sortie, sur laquelle nous reviendrons, l’élaboration de protocoles sur l’amélioration de l’autonomie, et la création d’un « club » en partenariat avec les familles nous paraissent probablement plus adaptés aux besoins des patients et de leur entourage, et moins coûteux, que la création d’un hôpital de jour. Par ailleurs, en remplacement de l’atelier thérapeutique actuel rattaché au service d’ergo sociothérapie, dont l’efficacité de la prise en charge semble remise en cause en raison du fort taux de ré hospitalisation des patients suivis, et de l’absence de réintégration dans le monde du travail qui aurait été constatée, le CPG a envisagé, dans son Projet d’Etablissement, de créer un centre de post cure de 12 places destiné à accueillir les patients hospitalisés au CPG après le traitement aigu de leur maladie. Ce centre serait intégré dans le dispositif ambulatoire unique de Châteauroux, le surcoût total a été estimé à environ 80 000 euros. La Mission soutient le projet d’extérioriser l’activité de l’ergo-sociothérapie, pour autant la politique de réinsertion pour les patients hospitalisés au CPG qui reste à approfondir, nous parait devoir s’appuyer préférentiellement sur le développement de services et de prestations médico-sociales, des partenariats avec les services sociaux et les représentants des familles et des usagers, nous y reviendrons dans nos propositions. Enfin, le secteur 1 envisage, en coopération avec l’inter secteur de psychiatrie infanto juvénile, de créer une structure d’accueil pour les adolescents, ce projet n’a cependant pas encore fait l’objet d’études plus approfondies, ni au niveau du CPG, ni avec le CH de Châteauroux qui, de son côté, a conçu un projet de CATTP pour adolescents. 56 3.2.1.2/ Les projets pour le secteur 2 Le projet médical de ce secteur est essentiellement axé sur la défense du maintien du dispositif actuel. Les contraintes liées à l’évolution de la démographie médicale, l’étendue géographique du secteur justifieraient l’absence de projets nouveaux. Faisant le constat que l’éclatement des structures ambulatoires ne serait qu’apparent, n’aurait pas d’incidence sur les temps de trajets, et au contraire, renforcerait la psychiatrie de liaison auprès d’hôpitaux locaux, de longs séjours ou de maisons de retraite, où ces structures périphériques sont implantées et qui permettent de « rentabiliser » les déplacements, le secteur défend le maintien de l’ensemble de son dispositif ambulatoire. Il souhaite par ailleurs conforter le dispositif psychiatrique au CH du BLANC. Le secteur défend le projet de former un médecin généraliste à la psycho gériatrie qui serait rattaché à l’unité intersectorielle de psychogériatrie, et assurerait ainsi la psychiatrie de liaison du secteur dans les maisons de retraite actuellement fortement consommatrice de temps médical. Enfin, le secteur souhaite maintenir l’offre en alcoologie. Le CTA étant la seule structure du département offrant des soins après sevrage, il est prévu d’améliorer ses possibilités d’hébergement, et de renforcer sa place dans le réseau alcool du département (CCAA, Service de Médecine F du CH de Châteauroux, CH du Blanc, CH de la Châtre). La Mission estime que le faible encadrement médical de ce secteur doit au contraire justifier des projets de réorganisation importants à l’échelle de l’Etablissement, afin d’assurer non seulement le maintien, mais aussi le développement des prises en charge assurées par son équipe. 3.2.1.3/ Les projets pour le secteur 3 Le secteur 3 ne souhaite pas créer de structures nouvelles, ni adapter celles existantes, il souhaite principalement conforter l’équipe médicale et paramédicale pour assurer la « survie » du dispositif de soins. Tout au plus souhaite t-il le rapprochement du CATTP du Péchereau avec le CMP d’Argenton pour une gestion plus efficace de l’équipe soignante et l’ouverture plus large de ces structures. Le surcoût du projet a été estimé à plus de 40 000 euros. Les effets attendus sont l’extension de l’ouverture du CATTP de 1,5 à trois jours par semaine. Les difficultés rencontrées pour assurer les demandes de consultation médicale ont poussé le secteur à proposer d’étudier le rôle qui pourrait être confié aux psychologues dans cette prise en charge, ce que la Mission ne peut qu’encourager, dans ce secteur, comme dans l’ensemble de l’Etablissement. La Mission soutient également le projet de renforcer l’ambulatoire, pas seulement comme le propose le secteur en augmentant l’ouverture du CATTP mais plus largement dans l’ouverture du secteur à ses missions de santé mentale, et estime qu’il est tout aussi 57 indispensable de réorganiser l’hospitalisation qui bénéficie, au regard de la population desservie d’un nombre de lits très importants, nous y reviendrons. 3.2.1.4/ Les projets pour le SMPR Le Projet d’Etablissement rappelle la fonction régionale du SMPR, il insiste sur la nécessité de disposer d’au moins deux ETP médicaux pour ouvrir ses lits. Le projet de développer la consultation post-pénale au sein de la structure ambulatoire de Châteauroux est rappelé. La Mission encourage le souhait de renforcer le rôle régional du SMPR par le développement des rencontres entre les équipes pour formaliser des coopérations ou échanges d’expériences. La faiblesse numérique de l’équipe médicale nous semble pour l’instant incompatible avec le développement de projets supplémentaires aussi utiles qu’ils puissent être. L’ouverture des lits du SMPR et la nécessité d’y associer une garde nous semble nécessiter plus que deux ETP tant que dans le contexte difficile que rencontre le CPG sur ses secteurs 1, 2, et 3, la communauté médicale est peu engagée dans le soutien au SMPR. Nous reviendrons sur ces projets dans la partie consacrée au SMPR. 3.2.1.5/ Les projets pour le secteur médico-social Face aux besoins estimés à 40 patients actuellement hospitalisés au CPG, à la tension sur les lits, l’Etablissement a envisagé la création d’une structure médico-sociale à vocation départementale pour laquelle le suivi psychiatrique sera assuré par les secteurs. Le projet concerne un établissement de 40 places « avec 2 ou 3 secteurs différentiés selon l’autonomie, la capacité des résidents et les modalités d’encadrement nécessaires à une prise en charge adaptée ». Il est envisagé que cet établissement soit une « partie intégrante de l’UGECAM », « adossé administrativement au CPG », mais implanté sur un site différent et que sa création s’accompagne de la fermeture du service de poly-handicapés du CPG (SP2). Ce projet nécessiterait le construction d’un bâtiment de 2 000 m2, pour un coût estimé à 2,8 millions d’Euros, le montant total des dépenses de fonctionnement est estimé à environ 2millions d’euros. Ce projet médico-social nous parait devoir être soutenu, et son articulation avec la psychiatrie précisée. Le nombre de place nécessaires, la localisation à l’extérieur de l’établissement ne sont pas argumentées. La création d’une telle structure doit être anticipée par l’Etablissement en créant une unité de préparation à la sortie, elle doit être accompagnée du développement de services d’accompagnement médico-sociaux, et de partenariats dans la communauté comme les équipes du CPG ont déjà su en susciter (ex de Mers sur Indre). Enfin, la réponse aux situations de crises dans les établissements médico sociaux doit être envisagée dans le cadre d’une psychiatrie de liaison élargie au domaine médico-social. 58 Au total, la Direction locale estime que les deux axes les plus fragiles du projet sont le projet médico-social et le projet des adolescents qui nécessitent tous deux des appuis extérieurs à l’établissement et une concertation avec les différents partenaires concernés pour l’élaboration des projets. Si le projet médical décrit dans le projet d’Etablissement nous apparaît plus comme l’addition de projets de secteurs qui manifestent surtout une volonté de repli pour sauvegarder les moyens, nous estimons cependant avec le CPG que les efforts doivent effectivement, en priorité, concerner le traitement des patients inadéquatement hospitalisés en psychiatrie et le renforcement de l’ambulatoire. 3.2.2/ Les autres aspects du Projet d’Etablissement 3.2.2.1/ Le projet social Il aborde essentiellement la question des recrutements donc du renforcement quantitatif mais très peu l’ajustement qualitatif des effectifs. Les postes vacants en personnel médical (4) et les 4,5 ETP de personnel non médical nécessiteraient d’après le CPG, un rebasage budgétaire. Faisant le constat d’un niveau de dotation insuffisant en personnel soignant dans les secteurs, lié à l’augmentation des besoins quantitatif et qualitatif, à la réduction du temps de travail, et aux répercussions de la « pénurie de personnel médical », l’Etablissement a estimé à 8, 5 ETP le besoin en personnel supplémentaire. Le renforcement des équipes de psychologues dans les secteurs est demandé pour 0,5 postes supplémentaires. La gestion dite des « dépannages et des renforts », nécessite 4 ETP, les renforcements de la présence infirmière de nuit et du mi temps de l’infirmière hygiéniste requiert, selon le projet, 3 ETP supplémentaires. Au total, ce sont 19 ETP qui sont demandés dans le cadre du projet social. Les aspects liés à l’évolution des compétences et des métiers, l’analyse de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sont absents, tout comme les objectifs de formation, requalification. La Mission considère que la faiblesse des orientations stratégiques relatives au personnel ne permet pas de porter les évolutions attendues du dispositif de soins ni d’accompagner les évolutions prévisibles de la santé mentale dans les 5 à 10 ans à venir. 59 3.3.2.2/ Les autres volets du Projet d’Etablissement Les projets logistiques et médico-techniques qui concernent au total 45 ETP sont absents du projet. L’ouverture récente de l’Etablissement aux processus qualité et d’accréditation ne lui a probablement pas permis de définir une politique de maintenance des locaux et des installations, ni une politique de gestion du linge ou encore des repas, comme dans tout établissement sanitaire. Les fonctions d’hygiène et de sécurité semblent nécessiter également un intérêt plus grand que la place qui leur est faite dans les projets. De même, le projet du système d’information est absent du projet d’Etablissement. En dépit de l’absence de source d’information fiable et de traitement des données adapté, il apparaît que depuis plus de cinq ans les équipes médicales et infirmières ont mis en œuvre toutes leurs ressources et leur professionnalisme pour optimiser leur fonctionnement et l’utilisation des moyens et installations dont ils disposent. Cependant face à la nécessité d’inscrire l’Etablissement dans une nouvelle dynamique et dans le cadre une gestion optimale de ses ressources, il parait indispensable qu’un plan de développement informatique et de l’information soit rapidement mis en œuvre. Au total, le Projet d’Etablissement parait peu ambitieux au regard des objectifs de prise en charge de la santé mentale aujourd’hui. Le projet médical est davantage l’addition de projets de secteurs qui répondent surtout à la nécessité de sauvegarder les moyens et de maintenir en l’état le dispositif actuel. Les partenariats et le travail de réseau que l’Etablissement doit initier, et sur lesquels il peut appuyer son évolution, sont absents du projet. Les autres volets du projet traduisent tant les faiblesses du management que celles du projet médical. 3.3 / La faiblesse des réponses du projet médical sur les objectifs attendus de la prise en charge de la santé mentale. Les orientations générales contenues dans le Projet d’Etablissement intègrent imparfaitement l’évolution de la demande, et l’adaptation aux contraintes qui pèsent sur le département notamment en terme de démographie médicale. On peut craindre alors qu’elles ne renforcent les carences du dispositif si elles ne s’inscrivent pas dans un projet plus ambitieux et plus ouvert. Depuis quelques années, l’établissement a adopté une posture de repli défensif que les difficultés budgétaires et de recrutement médical, l’échec de la première procédure d’accréditation n’ont cessé de renforcer, et que le projet d’Etablissement tente de dépasser. Il n’apparaît pas de véritable culture projet. 60 Conséquences du repli observé durant ces années vécues comme une crise de l’Etablissement, les orientations du projet médical n’intègrent que faiblement des mesures d’adaptation du dispositif aux demandes de soins, articulées avec les autres professionnels, qu’ils interviennent dans le champs sanitaire, social, médico-social, voire éducatif et judiciaire. Cependant, l’évolution de la demande des usagers, et des autres professionnels, la multiplication de la sollicitation de équipes de psychiatrie, les contraintes liées à l’évolution de la démographie médicale impliquent la poursuite de la réorganisation de l’offre au niveau du CPG, voire plus largement au niveau du département. La mission du CPG doit permettre, au niveau du territoire, de répondre avec les partenaires identifiés, que ce soit avec le CH Châteauroux chargé de la santé mentale de l’enfant ou avec le dispositif privé, à la lutte contre les maladies mentales et à leur prévention. La recherche de l’amélioration de la qualité, de l’accessibilité et de l’efficience de l’organisation sanitaire sous tend les principes d’organisation qui doivent être retenus. - L’accessibilité des soins doit être garantie : L’adaptation des structures ambulatoires doit être engagée, en développant le principe de réponses ouvertes, réactives, et souples tant en terme de pratiques que de structures. L’amélioration des délais de réponses doit être poursuivie, y compris dans un contexte de tarissement de la ressource médicale, notamment par la recherche d’autres modes d’organisation des services en permettant la réponse en temps réel aux demandes qui le justifient, en augmentant l’amplitude d’ouverture de la structure ambulatoire pivot. La diversité des modalités d’accès aux soins et les interactions avec les autres professionnels (généralistes, spécialistes publics ou privés), professionnels du secteur médicosocial, social, éducatif, judiciaire, peut conduire le dispositif psychiatrique à intervenir, soit directement, soit de manière indirecte auprès des professionnels qui interviennent en première ligne. Les structures ambulatoires doivent être intégrées dans un dispositif global, mais gradué de prises en charge de l’urgence, afin de garantir l’accessibilité et la continuité des soins tout en limitant le recours à l’hospitalisation temps plein. - Une offre de soins à temps complet doit être adaptée au sein d’un dispositif gradué : Les dispositifs de prise en charge doivent poursuivre le développement d’un fonctionnement non « hospitalo-centré ». Les modalités d’organisation ne sauraient se réduire au maintien des lits d’hospitalisation, sans une réflexion portant sur l’aval comme l’amont. L’accessibilité de l’hospitalisation complète doit être garantie par la recherche d’une meilleure articulation avec l’ensemble du dispositif sanitaire ambulatoire ou d’urgence, et le dispositif médico-social et social. Le développement d’une offre médico-sociale adaptée aux besoins des patients hospitalisés au long cours, faute de relais social ou médico-social, doit être poursuivi à l’échelle du département, avec les partenaires publics, politiques, sociaux, sanitaires et médico-sociaux. 61 - La continuité et la cohérence de la prise en charge doivent être garanties : Le secteur psychiatrique ne peut répondre seul à l’ensemble des demandes. C’est donc en réduisant les cloisonnements entre les dispositifs, et en développant les partenariats et le travail en réseau que des réponses adaptées quels que soient le lieu, le moment et la durée de la prise en charge. A titre indicatif, la circulaire relative à l’élaboration du volet psychiatrique des SROS de troisième génération distingue : - les domaines requérant l’intervention directe de la psychiatrie (personnes en situations de crise et d’urgence, des familles, soins programmées de courte ou de longue durée, interventions coordonnées de la psychiatrie infanto juvénile et de la psychiatrie générale dans le champ de la périnatalité et la prise en charge des adolescents, patients difficiles). - les domaines requérant de manière dominante des interventions indirectes ou en partenariat (prévention, professionnels et institutions de soins, sociaux ou médicaux sociaux, personnes handicapées, sous main de justice, souffrant d e pratiques addictives, personnes âgées, insertion sociale et professionnelle, soins scolarisation, études des enfants et adolescents ou relevant des dispositifs de protection de l’enfance). - Le soutien et l’implication des familles dans les prises en charge doivent être approfondis : La formation, l’information et le soutien des familles comme acteurs, et partenaires du soin doivent se traduire tant au niveau de l’élaboration, du suivi, de la mise en œuvre que de l’évaluation des projets. Par ailleurs, chargé de la prise en charge de la santé mentale pour les adultes dans la quasi-totalité du département, le CPG doit intégrer les orientations repérées comme prioritaires au niveau national, et pour lesquelles nous rappelons quelques recommandations non exhaustives : - Pour les enfants et les adolescents : L’objectif est de favoriser une organisation des soins centrée sur les enfants et les adolescents. Il s’agit de réduire les cloisonnements au sein du champ sanitaire, entre psychiatrie infanto juvénile et services somatiques tels que la pédiatrie mais également entre psychiatrie infanto juvénile et psychiatrie générale ;entre les établissements sanitaires et médecine de ville ; entre le champ sanitaire, les champs social, médico-social, éducatif et judiciaire. Les conditions de participation de l’offre de soins spécialisés à la filière de prise en charge des enfants et des adolescents devront être précisées, ainsi que les collaborations médico-psychologiques à mettre en place dans le domaine de la périnatalité. - Pour les personnes âgées : Cette population est particulièrement exposée aux risques de dépression, de souffrance psychique ou de détérioration intellectuelle découlant d’une pathologie dégénérative. Dans le contexte du vieillissement démographique particulièrement important dans ce département, il 62 est nécessaire de réfléchir à un dispositif de soutien spécialisé des personnes, de leur entourage et des institutions et services médico-sociaux qui les accueillent. Il convient notamment d’assurer des soins psychiatriques dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) et dans les établissements et services de soins somatiques qui les accueillent, mais aussi de favoriser les interventions à domicile et d'adapter l’hospitalisation en psychiatrie lorsque qu'elle est nécessaire. - Pour les personnes handicapées en raison de troubles psychiques : Il s'agit pour l'essentiel de l’adaptation qualitative de la prise en charge des personnes hospitalisées au long cours de manière inadéquate en psychiatrie par la poursuite du renforcement et de la diversification des réponses, notamment dans le secteur médicosocial. - Les personnes atteintes d’un syndrome autistique ou de troubles envahissants du développement : Les objectifs visent à permettre un diagnostic précoce, une prise en charge et un accompagnement adaptés, individualisés et à caractère pluridisciplinaire. Le positionnement de l'hôpital général de Châteauroux s'inscrit dans une dynamique au niveau local, voire régional. Le projet médical d'établissement, fixe des objectifs ambitieux en matière d'urgences, de pôle mère-enfant, de renforcement de la filière gériatrique. Compte tenu de l’histoire récente du CPG, et de la relative étanchéité entre les deux structures, et indépendamment des urgences, il s'avère que le Centre Hospitalier Général de Châteauroux ne semble pas avoir complètement intégré à ses projets une analyse portant sur ses propres besoins en matière de prestations psychiatriques, pour les prochaines années. Or, aucune des orientations stratégiques ne peut se concevoir aujourd'hui et a fortiori demain sans l'intégration d'une composante psychiatrie et santé mentale. On peut, d'ailleurs, constater que plusieurs des axes considérés sont cités en tant que tels dans la circulaire d'orientation nationale du volet "psychiatrie" du SROS, mentionnés cidessus et que les plans "cancer" et "périnatalité", les circulaires d'orientation en matière d'urgence (circulaire n° 2003-195 du 16 avril 2003 relative à la prise en charge des urgences) ou de filière gériatrique (circulaire n°2002-157 du 18 mars 2002) exposent cette nécessité. La réponse aux besoins des services et, in fine, des patients et usagers, nécessite une réflexion portant, notamment, sur l'opportunité de lits d'hospitalisation post CAC, de réponses pour les jeunes mamans, les enfants et adolescents, de la mise en place d'une filière spécifique en géronto psychiatrie, sur la participation à la prise en charge de la douleur ou sur celle des patients en fin de vie. Il va de soi que si cette question s'adresse, en premier chef, au centre hospitalier général de Châteauroux, le CPG est partie prenante à part entière, tant pour favoriser l'émergence de la réflexion au sein du centre hospitalier général que pour élaborer les réponses et dispositifs en termes de technique psychiatrique. Les deux établissements devront construire ensemble des modalités organisationnelles et des protocoles pour mettre en place la coordination et l'articulation nécessaires. 63 Les besoins de l’hôpital général sont couverts par la mise en place récente de la fédération urgences/liaison. Il importe qu’un esprit fermement intersectoriel au niveau du CPG détermine son développement afin que ne se reproduise pas un espace de soin séparé des secteurs de la zone d’attraction. 3.4/ Les problèmes de mise en œuvre du Projet d’Etablissement 3.4.1/ Les contraintes budgétaires Depuis de nombreuses années, le CPG est dans une situation budgétaire préoccupante. En 2004, le déficit s’est élevé à plus de 500 000 euros essentiellement en raison de l’augmentation des charges du groupe1, alors même que la tutelle s’était étonnée du nombre de postes vacants au sein de l’Etablissement. Les crédits rendus disponibles par la vacance des postes médicaux ont été réutilisés de manière pérenne par le CPG, diminuant d’autant la capacité de recrutement médical de l’Etablissement. Par ailleurs, des mesures nouvelles destinées à la création d’un CMP post pénal, et au renforcement des personnels non médicaux du SMPR accordées par l’ARH en 2004, ont en fait été utilisés pour combler le déficit. Face à cette situation, dans laquelle le CPG ne disposait plus de marge de manoeuvre significative pour supporter des déficits sans générer des reports de charge, l’ARH a demandé à l’UGECAM qu’un plan de redressement soit présenté et plus de 400 000 euros ont été accordés en 2004, pour aider l’Etablissement à parvenir à l’équilibre. Le plan de redressement a été accepté par l’ARH au printemps 2005. Il prévoit le retour à une situation équilibrée dans les 5 ans. La priorité fixée par l’ARH est de parvenir à reconstituer le financement de l’ensemble des postes médicaux prévus à l’effectif. L’ARH s’est engagée également à financer deux postes de psychiatres supplémentaires à compter de leur recrutement, intégrant la prime de recrutement prioritaire. Au-delà, c’est bien de la conception d’une politique budgétaire adaptée aux besoins à couvrir qu’il s’agit de dégager, et d’asseoir sur un recensement et un suivi de l’activité organisé, informatisé, exhaustif. 3.4.2/ Les contraintes liées à l’organisation et aux évolutions de la ressource médicale Au 31 décembre 2004 ce sont 4,5 postes médicaux qui sont vacants dont 1,5 au SMPR et au sein du secteur 2. Cette situation s’est aggravée pendant la durée de notre mission, puisqu’un chef de service et un PH temps partiel ont démissionné. A la date de rédaction de ce rapport, aucun recrutement n’a pu être réalisé pour compenser ces départs. Le CPG est confronté à un renouvellement de plus de 50% de son corps médical dans les 10 prochaines années, mais cette évolution incontournable qui intervient dans un contexte de diminution importante du nombre de psychiatres dans les 20 prochaines années ne semble 64 être ni anticipée, ni gérée par une politique active des recrutements, ou par une réflexion au sein de la communauté hospitalière sur les mesures organisationnelles indispensables à mettre en œuvre pour pallier les difficultés que ne vont pas manquer d’entraîner ces évolutions. Celles-ci ne peuvent se réduire au recrutement d’un psychologue supplémentaire dans chaque secteur. Les recrutements de médecins peuvent être réalisés par l’UGECAM sur la base des statuts qui sont propres à ces établissements de caisse ou bien par l’intermédiaire des recrutements de médecins hospitaliers publics mis à disposition par un Etablissement Public de Santé, peuvent être effectués par le biais de l’hôpital de la Châtre. Le CPG n’a cessé de mettre en avant les contraintes budgétaires pour expliquer son faible engagement dans une politique de recrutement actif avec recherche de candidatures activation des réseaux, développement d’une politique de communication dans les congrès ou la presse spécialisée. En l’absence dune ré organisation des gardes médicales entre les deux sites, et d’une nouvelle répartition des temps médicaux entre intra et extra hospitalier, et entre les différents secteurs, l’hôpital sera confronté au risque de ne plus pouvoir faire évoluer son dispositif. De ce point de vue, la réorganisation imposée par la démission du Docteur Moreau pourrait ouvrir la réflexion vers des changements plus profonds. Le futur projet de soins du CPG, en particulier dans l’accompagnement du projet médical, devra prendre en compte les évolutions nécessaires du dispositif, en mettant l’accent sur l’évolution du champ des pratiques et des compétences soignantes. Ceci nécessite probablement la mise en place d’un service des soins, acteur à part entière de la direction de l’établissement. 3.4.3/ Les contraintes liées aux modes de management du CPG La gestion déconcentrée par l’UGECAM du Centre sur Gireugne est faiblement comprise en interne et par les partenaires de l’hôpital. Elle n’est pas accompagnée des instances de concertation auxquelles les acteurs hospitaliers sont habitués auxquels elle assure un lieu de débats avec les instances dirigeantes et décisionnelles, un droit à participer aux décisions. Le projet médical et ses déclinaisons centré essentiellement vers le souci de conserver les moyens. La valorisation de l’activité auprès des tutelles ou des partenaires, sa connaissance comme outil d’analyse de l’évolution des prises en charge n’est pas au cœur des préoccupations de la direction locale pourtant confrontée à la difficulté de gérer un établissement sans outils de pilotage (au point que l’informatisation de l’établissement est très en retard). L’isolement dans lequel se trouve et se place l’établissement doit être rompu pour que son existence ne soit pas menacée et que son développement soit assuré. A force de ne pas solliciter d’appui auprès de son environnement pour la réalisation de ses projets, le CPG a été à son tour de moins en moins sollicité, et le développement des coopérations a été davantage perçu comme une charge que comme une opportunité. 65 Les relations vers le médicosocial restent à construire. Le SIH est très vite devenu non opérationnel. Depuis le 1° janvier 2001, à la demande de l’ARH, un syndicat inter hospitalier avait été créé entre l’hôpital de La Châtre et le CPG, mais sa gestion n’a pas été assurée durablement. Il y a quelques années, le CH de Châteauroux a souhaité intégrer ce syndicat mais il s’est heurté au refus du CPG qui craignait que cette demande, formulée au moment où le secteur de psychiatrie infanto juvénile ne disposait qu’un seul médecin psychiatre, n’entraîne le renfort par les psychiatres du CPG qui n’y étaient pas favorables. Ce syndicat inter hospitalier définit pourtant pour les trois secteurs de psychiatrie du département de l’Indre et pour le SMPR, les missions et les moyens relatifs à la prise en charge des besoins en santé mentale. Il gère les dépenses du groupe II de la section d’exploitation (charges d’exploitations à caractère médical), et assure la formation des personnels médicaux et paramédicaux. Une CME est mise en place au sein du Syndicat. Dans les faits, ce syndicat ne s’est quasiment jamais réuni et n’a pris aucune décision. La nécessité de renforcer les coopérations entre établissements publics et privés, participant à la prise en charge de la santé mentale impose aujourd’hui soit de réactiver ce syndicat en y incluant de nouveaux partenaires, soit de redéfinir la structure juridique et les finalités de cette coopération. 66 Partie 4: LA PSYCHIATRIE INFANTO JUVENILE AU CHG DE CHATEAUROUX 4.1/ Le dispositif de soins Mis en place en 1974, rattaché au Centre hospitalier de Châteauroux, le secteur de psychiatrie infanto juvénile couvre tout le département de l’Indre. En hospitalisation complète, le secteur dispose de 4 lits d’hospitalisation temps plein au sein de l’hôpital général de Châteauroux, ainsi que de 6 places d’Accueil Familial Thérapeutique. En hospitalisation à temps partiel, ce sont 33 places d’hospitalisation de jour qui sont installées à Châteauroux et à Issoudun. En ambulatoire, le secteur dispose de 24 places de CATTP. Les 6 CMP sont répartis en 2 CMP-CATTP ouverts 5 jours par semaine à Châteauroux et 1 à Issoudun, 2 CMP-CATTP ouverts 3 jours par semaine à Argenton sur Creuse et au Blanc, 3 CMP-CATTP ouverts 2 jours par semaine à La Châtre, Levroux et Buzançais. Le fonctionnement actuel est basé sur des activités variées réparties en 2 Unités Fonctionnelles. Les locaux visités par la MNASM n’ont concerné que ceux installés sur le site du CH de Châteauroux. Ils sont installés dans des bâtiments d’un seul niveau, ils sont vastes, ouverts, très agréables et fonctionnels. 4.2/ Les moyens en personnel. En postes occupés, le personnel est composé de : 2,90 ETP Personnel médical : 2 PH le Dr PAPAZOGLOU (chef de service) et le Dr WAGNER (0,90 PH temps plein) et un faisant fonction de PH le Dr MENAGER. Un médecin vacataire vient à l’hôpital de jour une demi journée par semaine. Trois cadres animent l’équipe non médicale de l’ensemble des structures : 1 Cadre administratif, 1 cadre de santé, 1 cadre socio éducatif, et le secrétariat est composé de trois ETP. L’équipe soignante est composée de 20 ETP : 19 infirmiers dont 12 ISP et 7 IDE, et 1 auxiliaire de puériculture. Les personnels socio éducatifs représentent 14 ETP: 11 ESP, 2 ME, 1 EJE. Le service s’appuie également sur 4 ETP de personnels de rééducation : 2 orthophonistes à temps partiel, 2 psychomotriciens. 4 Psychologues sont également rattachés au secteur. 67 4.3/ L’activité. Le secteur a longtemps souffert d’une difficulté à pourvoir les postes médicaux. Ceux ci sont pourvus depuis fin 2003. Le sous effectif médical et un problème de comptabilité ont contribué à réduire la file active 2003. Avec enfin un effectif médical complet l’activité 2004 met en évidence une nette reprise mais cette situation montre la fragilité du secteur, seul service de psychiatrie sur l’Hôpital et donc sans possibilité de suppléance. 4.3.1/ Le travail en CMP 36,5 % du personnel est affecté à l’activité ambulatoire en CMP, soit 13 ETP. C’est au CMP qu’est réalisé l’essentiel du travail de prévention grâce à une prise en charge précoce et de proximité. Des visites à domiciles peuvent être proposées. A l’issue de la première évaluation, toujours effectuée par un médecin, un programme de soin individualisé est proposé à chaque enfant qui le nécessite et un référent, interlocuteur de la famille et de l’environnement, est désigné. En 2003, la file active a été de 745 enfants dont 255 cas nouveaux (34 %) et 17% d’enfants de moins de 5 ans (en augmentation) et 12% d’adolescents de plus de 15 ans soit 90 adolescents. 4.3.2/ Les CATTP. Ils concernent les enfants âgés de 0 à 16 ans. En 2003, environ 35 enfants ont été accueillis par jour pour 24 places autorisées. Certains enfants fréquentent le CATTP 1 fois par semaine, d’autres bénéficient d’un accueil pluri hebdomadaire. Les activités thérapeutiques de groupe en soins du soir, et les groupes du mercredi ou les séquences de journée, permettent de préserver l’intégration de l’enfant dans le milieu scolaire. Les CATTP assurent aussi un travail de réseau en partenariat avec l’école. 4.3.3/ Les hôpitaux de jour. Ils concernent les enfants âgés de 0 à 16 ans. Deux unités de 5 à 8 ans et de 9 à 16 ans ont accueilli 230 enfants en 2003. 46 enfants environ sont accueillis par jour, pour 33 places autorisées. Ils proposent des soins intensifs polyvalents en temps partiel, selon un programme individualisé pour chaque enfant, avec si possible une articulation avec le milieu scolaire. Une classe annexe, avec un enseignant spécialisé détaché de l’Education Nationale, intégrée dans un groupe scolaire de Châteauroux accueille environ 15 enfants qui ne peuvent pas bénéficier d’une intégration individuelle (un projet de classe identique en réflexion à 68 Issoudun, n’a pas abouti en 2004, l’inspection académique n’ayant pu mettre d’enseignant spécialisé à disposition.). 4.3.4/ L’hospitalisation à temps complet Indépendamment des enfants vus en hospitalisation dans le service de pédiatrie, l’hospitalisation à temps complet en psychiatrie infanto-juvénile, a concerné 37 enfants et adolescents de < 17 ans en 2003, 43 en 2004. L’hospitalisation complète peut être organisée pour les troubles aigus, soit au CH de Châteauroux, (dans les lits du service de pédiatrie, ou dans les lits du service de psychiatrie) soit au CASA (Centre d’Accueil et de Soins pour Adolescents) de Bourges, ou encore, une fois les troubles stabilisés, sous forme d’un projet de soin en accueil familial thérapeutique,ou en appartement thérapeutique. En ce qui concerne l’aigu, 6 lits sont théoriquement disponibles : Les 4 lits situés dans les locaux de l’hôpital de Châteauroux qui ont la particularité de ne s’ouvrir que lorsqu’une situation nécessite une hospitalisation jour et nuit pour une durée le plus souvent d’une semaine. Les indications en sont les décompensations aiguës, dépressions, accès délirants, situations de crise, entrées dans la schizophrénie ou moment fécond d’une pathologie chronique de l’enfance. En 2003, 5 enfants ont été hospitalisés pour 61 journées. En 2004, 6 enfants ont été hospitalisés pour 34 journées. L’accueil simultané de plusieurs enfants est exceptionnel. 2 lit au CASA de Bourges sont réservés, par convention, au secteur de psychiatrie infanto juvénile de l’Indre, dès lors que l’hospitalisation se prolonge pour des troubles des conduites alimentaires, troubles des conduites vitales, troubles névrotiques graves, troubles psychotiques et dépression d’adolescents de 12 à 16 ans. Cela a concerné 7 adolescents pour 207 jours en 2003 et 13 adolescents pour 418 jours en 2004 soit une DMS de 30 et 32 jours. En accueil familial thérapeutique : en 2003 et 2004, 22 enfants ont ainsi été reçus en famille d’accueil pour des temps séquentiels soit un nombre de jours cumulés moyen sur l’année de 28 jours par enfants. Enfin, 3 enfants ont bénéficié d’un accueil en appartement thérapeutique en 2003 et 4 en 2004, pour respectivement 121 et 75 journées soit des séjours d’une DMS 30 et 32 jours. Les hospitalisations au sein du service de pédiatrie du CH de Châteauroux ont concerné 23 enfants et adolescents jusqu’à 18 ans hospitalisés à la suite de tentatives de suicide (20 cas), troubles du comportement, troubles alimentaires. Les autres situations pour lesquelles le secteur a effectué des consultations ponctuelles ou des soins journaliers avec parfois l’apport du personnel infirmier (détaché auprès d’un adolescent ou accueillant le jeune en hôpital de jour) ne sont actuellement pas comptabilisées comme séjours psychiatriques, leur nombre, pris dans la comptabilité des actes de liaison, n’est pas connu. 69 4.3.5/ Les partenariats et les conventions La psychiatrie de liaison Un créneau quotidien de temps est réservé aux demandes psychiatriques non programmées dans le cadre de la psychiatrie de liaison pour répondre aux besoins des médecins généralistes, et des services de l’hôpital. Au titre de la psychiatrie de liaison, ce sont 128 consultations pour 83 patients qui ont été réalisées en 2004, au sein des services de pédiatrie, néonatalogie, maternité, chirurgie, urgences et tous les services qui en font la demande. De plus, le service assure une permanence hebdomadaire dans le service de pédiatrie ; mais la consultation mensuelle de psychosomatique assurée conjointement avec un pédiatre est suspendue depuis le départ du pédiatre qui l’animait. Un travail de soutien à la parentalité est mis en place avec les sages femmes du service de maternité sous forme de groupes de parole bihebdomadaires. Les liens santé/ justice et la circulaire de novembre 1998 Le secteur de psychiatrie infanto juvénile n’intervient pas dans le cadre de l’unité médico judiciaire qui travaille avec des moyens qui lui sont propres. La Cellule d’Urgence Médico Psychologique est composée de personnels volontaires. Le suivi des mineurs délinquants nécessitant des soins et celui des mineurs incarcérés ne font pas l’objet de conventions. Les liens avec les secteurs adultes Les relations avec les secteurs de psychiatrie du Centre psychothérapeutique de Gireugne sont peu développés et concernent au cas par cas des situations de suivi conjoint de grossesse chez des femmes hospitalisées en psychiatrie, des pathologies parentales, des adolescents arrivant à l’age adulte ou des primo hospitalisation pour des troubles schizophréniques, des troubles sévères de l’humeur ou des tentatives de suicide à partir de 1718 ans. L’accueil des âges intermédiaires 16-17 ans pose problème. A la différence de la sectorisation adulte, le secteur de psychiatrie infanto juvénile couvrant le secteur d’Issoudun, des rencontres sont possibles à l’hôpital d’Issoudun de sorte que les relations sont régulières avec les médecins du secteur de psychiatrie adulte de l’hôpital de Chézal-Benoît qui possède une unité accueillant des adolescents à partir de 16 ans et reçoit la population d’Issoudun. Le nombre d’hospitalisation d’adolescents dans l’unité d’adolescent du Centre Psychothérapeutique de Chézal – Benoit à la demande du secteur de psychiatrie infanto-juvénile reste cependant très réduit ( 2 ou 3 situation pour 5 années, la plupart des demandes étant reçues dans les lits de l’intersecteur ou au CASA de Bourges) L’hospitalisation des adolescents reste un dispositif complexe et fragmenté : la description des trajectoires d’adolescents et l’analyse qui en est faite pour améliorer l’offre de soins différent selon qu’on prend en compte la situation depuis le service des urgences ou uniquement à partir du secteur de psychiatrie infanto juvénile. Les personnels du service d’urgence, bien que résidant dans le même hôpital à peu de distance et pour des raisons difficiles à déterminer, entretiennent peu de liens avec le secteur de psychiatrie infanto juvénile. En dehors des situations traitées directement par le secteur de psychiatrie infanto juvénile qui ne concernent qu’une partie des demandes, un grand nombre d’adolescents entre par l’intermédiaire du service des urgence, sans que ce dernier puisse 70 clairement déterminer quelles situations interpellent la PIJ et quelles situations peuvent être traitées directement par les urgences sans lien avec la PIJ. Le service des urgences, du fait du manque de lien structurel avec les autres services, ne sait pas ce qu’il advient des adolescents adressés dans le service de pédiatrie et dont le relais est éventuellement pris par le secteur de psychiatrie infanto juvénile. Selon l’équipe des urgences, qui se trouve en difficulté pour les adolescents, les demandes d’hospitalisation se heurtent la plupart du temps au manque de lits disponibles à Bourges malgré l’accord pris pour le département. En particulier, ils déplorent que les adolescents venant du territoire d’Issoudun et relevant d’une hospitalisation à Chézal Benoit ne puissent pas y être orientés directement faute de médecin sur place et doivent ainsi faire un détour vers Bourges via Châteauroux pour être ensuite admis dans l’unité d’hospitalisation du Cher. Selon le secteur de psychiatrie infanto juvénile, les hospitalisations des adolescents du département de l’Indre au CASA de Bourges sont prescrites quand elles sont médicalement nécessaires et ne posent que très rarement des problèmes en terme de délais de mise en œuvre. Si le CASA ne dispose pas de place dans l’immédiat, une date d’admission est fixée et des lits du secteur sont alors ouverts en attendant cette date. Les adolescents du secteur d’Issoudum ont les mêmes possibilités d’hospitalisation à Châteauroux et à Bourges que ceux venant de Châteauroux. Le CHU de Tours Le service a également eu l’occasion d’instaurer des relations avec le Centre Régional pour l’Autisme de Tours à travers l’évaluation en hôpital de jour de 5 à 6 familles dont un enfant était atteint de troubles envahissant du développement. Les services départementaux et l’Education Nationale Les relations avec l’Education Nationale sont très développées puisque la plupart des enfants suivent une scolarité ordinaire et que le secteur participe à plus de 120 Projets d’Intégration Individualisé Scolaire et assure leur suivi dans les équipes éducatives (235 réunions). La classe intégrée fait l’objet d’une convention tripartite qui lie le secteur à l’Education Nationale et la Commune de Châteauroux. Le secteur est représenté dans les 5 CCPE et la CCSD du département et participe à l’équipe technique de la CDES. Avec la DPDS de l’Indre, un projet de convention est en cours pour définir les modalités d’intervention du secteur auprès des familles d’accueil du Service de Protection de l’Enfance qui ont en charge des enfants suivis par le secteur. Le service collabore avec la DDASS dans les situations de mauvais traitement et d’abus sexuel. Des liens étroits avec les établissements sociaux plus particulièrement le Foyer de l’Enfance et le secteur assure les soins des enfants placés dans les Maisons d’Accueil à caractère social (MECS) et à ce titre participe aux synthèses concernant ces enfants. Le secteur médico social Deux associations, la PEP et l’ADAPEI gèrent des CMPP dans l’Indre. Le secteur assure des relais de prise en charge pour les enfants nécessitant un accueil en hôpital de jour. 71 Les établissements médico-sociaux prennent en charge les enfants et les adolescents en situation de handicap en relais des soins avec une attente d’environ 2 ans (actuellement 15 enfants suivis par l’intersecteur sont en attente d’une orientation en IME). Le secteur assure leur prise en charge dans les situations de décompensations psychiatriques aiguës. Selon les institutions, un projet de prise en charge en complémentarité peut ou non se mettre en place. Des collaborations étroites avec le Centre d’Accueil Familial Spécialisé (CAFS) ont été développées : 54,3 % des enfants placés dans le CAFS bénéficient de soins dans le secteur. 4.4/ Les projets de la psychiatrie infanto juvénile Ils sont orientés selon trois axes principaux : - La poursuite du développement du secteur et la rénovation des locaux. - La création d’une unité mère-enfants pour assurer le dépistage et le traitement des troubles précoces des interactions parents-enfants et des troubles envahissants du développement en accentuant un réseau de travail en partenariat avec les services de maternité et de pédiatrie du CHCH, la PMI, les services sociaux départementaux et en créant une unité d’hospitalisation et de suivi à domicile mère–enfant ainsi qu’un CATTP proposant des thérapies individuelles et des groupes parents-enfants. - La création d’un CATTP pour adolescents de 14 à 18 ans pour les pathologies de l’adolescence notamment les troubles de la personnalité se manifestant par des troubles du comportement et des difficultés d’intégration. Cette structure devrait assurer une coordination avec les lycées et collèges pour des actions de prévention du suicide des conduites addictives et troubles alimentaires. Elle pourrait recevoir des adolescents le jour ou le soir en dehors des cours. A un CMP spécifique pour les adolescents serait associé un CATTP. Le secteur souhaite développer un travail de groupe de parole au sein des collèges destinés aux élèves et aux enseignants ainsi qu’une participation aux réunions organisées par la DDASS afin de traiter en amont les situations des jeunes à problématique lourde. Le Centre hospitalier de Châteauroux, au sein duquel il est bien intégré, s’est engagé à soutenir ses projets. Les commentaires Le secteur est bien organisé, et fait face à ses missions. Il a toute sa place dans l’hôpital général qui a su préserver les moyens de son fonctionnement au cours de ces dernières années, grâce à un engagement entre la Direction et le service. Avec le passage aux 35h cet effort a notamment permis la préservation des postes sans augmentation. La Mission ne remet pas en cause le choix qui a été fait dans le projet de service de privilégier, par le redéploiement des moyens de l’hospitalisation vers l’ambulatoire, le maintien des CMP de proximité, et le travail de prévention en considérant que l’hospitalisation n’est qu’un temps ponctuel de la prise en charge et ne concerne, en l’état actuel, qu’un petit nombre de situations au regard des files actives ambulatoires. Cependant elle attire l’attention sur la fragilité du dispositif. 72 d’une part parce qu’il repose sur le volontariat infirmier pour la mise en œuvre de l’ouverture de l’unité d’hospitalisation temps plein ponctuellement selon les besoins, en prélevant sur les fonctionnements programmés, ce qui est nécessairement un facteur limitant son utilisation ; d’autre part parce que la discontinuité de son fonctionnement peut nuire à sa fonctionnalité en diminuant, par rapport à des unités plus rodées et plus structurées, l’expérience et les transmissions de savoir-faire d’une équipe infirmière amenée à se renouveler, face à la fréquence croissante des situations de troubles du comportement avec agitation ou violence. Les projets du secteur figurent dans le projet d’établissement et leur financement a été demandé au budget prévisionnel en 2005. En ce qui concerne le projet adolescent, sa valorisation ne nous a pas été fournie ni même ses objectifs quantifiés au vu d’une étude de besoins. Ce projet de service ne peut s’entendre que dans le cadre d’un projet plus vaste envisageant l’ensemble des problèmes. Il gagnerait à être articulé et développé en partenariat avec les secteurs de psychiatrie générale de Gireugne. 73 Partie 5 : Le SMPR et l’hospitalisation des patients détenus au CPG 5.1/ L'état des lieux : le fonctionnement actuel du SMPR, secteur 36P01. Chef de service : Dr N’GUYEN 5.1.1/ – Sa compétence territoriale Le secteur de psychiatrie en milieu pénitentiaire 36P01 de la Région Centre comprend une population pénale d’environ 2200 détenus répartis en 8 établissements pénitentiaires et 6 départements : - CP de Chateauroux - Centrale de St Maur - CD de Chateaudun - MA d’Orléans - MA de Tours - MA de Blois - MA de Chartes - MA de Bourges Etablissement MA Bourges MA Chartes MA Tours MA Blois MA Orléans CD Chateaudun MA Châteauroux CD Châteauroux Centrale St Maur Capacité théorique 2004 118 103 142 117 105 601 106 273 330 Effectif moyen 2004 150 144 263 170 214 583 107 253 256 Le SMPR, structure de base du SPMP, est implanté au CP de Châteauroux, dans une aile spécifiquement aménagée du Centre de Détention. Depuis la création du service, 13 places d’hébergement sont installées dans une aile proche au même niveau mais ne sont pas ouvertes. Une antenne du SMPR est implantée à la centrale de St Maur. L’implantation du SMPR est excentrée par rapport à la région pénitentiaire desservie, puisqu’elle est située très au Sud. 74 5.1.2/ –les centres de détention 5.1.2.1/ Le centre pénitentiaire du Craquelin Il compte 360 détenus : 105 en Maison d’Arrêt (MA) dans un bâtiment, 244 en Centre de Détention (CD) répartis en 3 bâtiments. En 2004 : 344 entrées et 412 sorties ont été enregistrées, ce qui représente environ 20 à 25 entrées par mois au CD, 0 à 10 par semaine à la MA. L’administration pénitentiaire a prévu d’ouvrir 60 places supplémentaires au CD pour la fin de l’année 2005. La population pénale de la MA est principalement originaire de l’Indre. En revanche la population pénale du CD est issue de l’ensemble de la région Centre ainsi que de la région parisienne, avec une proportion non négligeable de personnes sans attaches (et/ou en situation irrégulière), ce qui pose le problème des relais à la sortie de prison. Le SMPR est installé dans des locaux individualisés au sein de la détention, au 2ème étage, géographiquement éloignés de l’UCSA située au RDC. Il est disposé en L avec deux ailes : une aile dédiée aux consultations et aux soins, constituée de sept bureaux de consultation, une salle d’attente, un secrétariat, une salle de soins, une pharmacie, le bureau du cadre de santé, une salle de réunion, un fumoir, une salle d’archives , un local technique et une aile d’hébergement (13 places) où se déroulent, du fait de la non ouverture de ces lits, des activités de groupe et les séances d’art-thérapie. 5.1.2.2/ La Centrale de St Maur La centrale de St Maur qui compte 280 détenus avec environ 10 entrants par mois, a une vocation clairement sécuritaire. Il n’est pas rare, qu’ayant perdu toute attache après une longue incarcération, les détenus de St Maur s’installent à Châteauroux à leur sortie de prison. Les locaux du SMPR sont situés à proximité de ceux de l’UCSA, dans une aile dévolue aux services médicaux. 5.1.3/ L’organisation et le fonctionnement du SMPR. L’organisation et le fonctionnement du SMPR repose sur un médecin chef motivé et engagé, mais épuisé, et sur une équipe expérimentée, compétente et motivée, qui ont fait la preuve de leur volonté manifeste de travailler en partenariat et en bonne intelligence avec tous les acteurs. Les projets ne manquent pas, traduisant ainsi, malgré l’épuisement, l’engagement de l’équipe. L’absence de médecins en nombre suffisant pèse sur l’ensemble du dispositif. 75 5.1.3.1/ Les prestations Au CD du Craquelin, les prestations sont diversifiées autour : - d’un accueil systématique des entrants. - de soins ambulatoires étoffés ; de prises en charge individuelles et de groupe ; de travail pluridisciplinaire. - de prises en charge spécialisées : addictions (y compris traitements de substitution), auteurs d’infraction sexuelle. - de prévention du suicide. - de travail d’élaboration au sein de réunions cliniques et de fonctionnement régulières. On déplorera que la circulation des patients soit limitée pour des raisons de flux et de sécurité pénitentiaires, limitant ainsi en volume l’activité du SMPR. En effet, il ne peut y avoir plus de 6 détenus en même temps dans la salle d’attente de l’aile des consultations, ce qui limite à 6 le nombre de patients susceptibles d’être présents simultanément dans l’aile. Toutefois, une activité de groupe peut se dérouler dans la 2ème aile en même temps, soit au total, 10 à 12 patients au maximum. A la Centrale de St Maur, le SMPR assure l’accueil systématique des entrants et des prises en charge individuelles. 5.1.3.2/ La continuité et la permanence des soins. En dehors des heures d’ouverture du SMPR, et en cas de besoin de consultation psychiatrique, le détenu est conduit auprès du psychiatre de garde au C P de Gireugne, cette activité ne concerne environ que 5 consultations par an. Le plus souvent, le patient est orienté vers le service des urgences du CH de Châteauroux. Si une consultation psychiatrique est nécessaire, le patient n’est pas examiné sur place aux urgences par le psychiatre de liaison, mais est conduit auprès du psychiatre de garde au C P de Gireugne. Si le patient est aux urgences du CH de Châteauroux, il pourra être vu par l’infirmière psychiatrique. En revanche, s’il est hébergé dans les chambres sécurisées qui dépendent du service de chirurgie ORL, il ne pourra être vu par l’infirmière des urgences « pour des raisons administratives ». En pratique, le plus souvent, le patient revient à la prison sans avis psychiatrique. . 5.1.3.3/ Le personnel. Pour ce qui concerne le personnel médical qui constitue un point crucial du dispositif, un seul des 2,5 ETP prévus initialement, avec ouverture des lits, est pourvu. L’actuelle chef de service a pris ses fonctions le 2 septembre 2002, elle assure 5 à 8 demi-journées de consultations hebdomadaires réparties entre le Craquelin et St Maur. Le reste de son temps est occupé à des tâches administratives et institutionnelles. 76 Le temps médical mis à disposition du SMPR par les secteurs de psychiatrie adulte de Gireugne est tout à fait marginal : initialement de 0,60 ETP, il était de 0,10 ETP pour intervention à St Maur mais le médecin psychiatre qui consultait 2 fois par mois a cessé sa consultation au 31-12-04. La continuité du travail du chef de service ne peut être assurée car son remplacement lors de ses congés est structurellement problématique. Le personnel paramédical : Effectif Cadre de santé Psychologues Infirmiers Animateur Educateur Secretaire Art-thérapeute Total Effectif Cadre de santé Psychologues Infirmiers Animateur Educateur Secretaire Art-thérapeute Total : 14,40 (tient compte des exercices à 80%) Postes pourvus (ETP) Moyens nouveaux 2004 demandés 1 4 (dt un à 80%) 0,5 (pour St Maur) 6 (dt un à 80%) 1 (pour les 60 places supplémentaires) et 0,50 (pour St Maur) 1 (exerçant à 80%) 1 1 1 1 15 2,5 Craquelin 1 3,10 5,30 0,80 1 0,90 0,80 12,90 St Maur CMP 0,70 0,50 ? 0,10 1,30 0,20 0,20 Le personnel pénitentiaire Au CD du Craquelin, une équipe de 5 surveillants et 1 gradé spécifiquement affectée au SMPR avait été initialement prévue. La non ouverture des lits a entraîné le redéploiement d’une partie de cette équipe, en particulier lors du passage aux 35 heures. A l’heure actuelle, la surveillance est assurée par 2 surveillants en poste fixe non remplacés, installés de manière statique à l’intersection des 2 ailes qui constituent le SMPR. Les bureaux de l’aile de consultation sont équipés d’alarmes fixes. Des alarmes portatives sont prévues lorsque le personnel travaille dans une salle d’activité ou dans la 2ème aile. 77 A la centrale de St Maur, depuis un mois, un 1er surveillant et 2 surveillants pénitentiaires sont spécifiquement affectés dans l’aile du service médical, UCSA et SMPR. 5.1.4/ Les missions assurées par le SMPR Dans le cadre de sa mission de repérage précoce, le SMPR assure des entretiens infirmiers d’accueil systématiques des entrants de liberté et de transfert dans les 2 sites. Pour ce qui concerne les soins psychiatriques : Au Craquelin, les prises en charge individuelles et de groupe sont largement développées, avec une approche pluridisciplinaire et une forte implication des différentes catégories de personnel. A St Maur, les prises en charge sont individuelles. Il est envisagé de mettre en place un groupe à visée sociothérapique. Le délai d’attente pour un consultation avec le psychiatre (sauf urgence) est d’environ un mois et demi. La prise en charge de problématiques spécifiques comme les addictions, la prévention du suicide, et la prise en charge des auteurs d’infractions sexuelles, sont réalisées au niveau individuel et institutionnel de manière différenciée et structurée. Il convient de souligner l’intérêt tout particulier du chef de service et de l’ensemble de l’équipe pour le travail d’élaboration théorico-clinique et la formation des personnels dans ces trois domaines, avec le développement des pratiques de réseau (ARTAAS, RTVH…). Les actions de prévention et d’éducation à la santé, ne sont, en revanche, pas développées. La prise en charge des relais à la sortie de prison est assurée par des consultations post-pénales assurées par l’équipe du SMPR dans les locaux du CMP de Châteauroux du secteur 1. Trois fois par semaine, durant deux heures, le travail avec les familles, l’organisation des relais à la sortie ainsi que les rencontres avec les partenaires extérieurs sont assurés dans le cadre de ces consultations, mais les créneaux horaires semblent inconfortables, pour les patients comme pour l’équipe. Le SMPR souhaite disposer d’un CMP individualisé. Le SMPR ne constitue pas un service de recours pour les établissements pénitentiaires de la région, mais la dimension régionale n’est pas absente des préoccupations et du travail de l’équipe du SMPR. Le Dr N’GUYEN anime des réunions régulières des équipes psychiatriques de la région pénitentiaire à Orléans. Elle est le correspondant régional de l’ARTAAS. Le personnel de l’équipe du SMPR anime également des actions de formation initiale et continue auprès des personnels sanitaires et pénitentiaires de la région. Enfin, les articulations institutionnelles développées par le SMPR au sein des prisons entre les différents partenaires qu’ils soient sanitaires, pénitentiaires ou administratifs sont bonnes. Elles sont plus complexes avec les hôpitaux de rattachement. Des réunions d’articulation et de coordination ont lieu à l’initiative du SMPR, à un rythme plus ou moins régulier en fonction de la disponibilité des différents partenaires : - administration pénitentiaire – SMPR 78 - JAP – SMPR SPIP – SMPR UCSA - SMPR Pour l’équipe, les rapports entretenus avec les UCSA et l’Administration Pénitentiaire sur sites sont satisfaisants. En revanche, le travail d’articulation et de concertation avec les hôpitaux de rattachement est difficile. Le CPG n’est pas vécu comme un soutien et un relais, au contraire. Les difficultés du CPG à élaborer un projet d’établissement, et à assurer un management de proximité du dispositif, pèse sur la concertation avec les tutelles ( DDASS, DRASS, et ARH). 5.1.5/. L’activité du SMPR En 2002, une analyse globale des principales pathologies prises en charge montre : - au CD du Craquelin : o ¼ troubles liés aux conduites addictives o ¼ troubles de la personnalité o 1/5 troubles anxieux et dépressifs - à St Maur : o 1/3 psychoses avérées o 1/3 troubles anxieux et dépressifs En 2003, des chiffres plus affinés mettent en évidence : - au CD du Craquelin (37% de comorbidité) : o 37% troubles addictifs o 32% troubles anxieux o 30% troubles de l’humeur o 12% troubles psychotiques o 12% troubles de la personnalité ou du comportement o 8% retard mental o 5% troubles du sommeil - à St Maur (24% de comorbidité): o 35% troubles de la personnalité ou du comportement o 30% troubles de l’humeur o 33% troubles anxieux o 5% troubles addictifs o ? psychoses Les HO D398CPP : - en 2002 : 7 au départ du Craquelin et 8 de St Maur - en 2004 : 13 au départ du CD et 7 (dont 2 UMD) de St Maur Les traitements de substitution : - en 2001 : 45 subutex et 6 méthadone en 2002 : 47 subutex et 18 méthadone en 2003 : 42 subutex et 14 méthadone 79 Deux suicides ont été recensés en 2003 et 6 en 2004. 5.1.6/ L’organisation de l’hospitalisation psychiatrique L’hospitalisation librement consentie ne peut être organisée. Le nombre annuel d’Hospitalisations d’office n’est pas exagérément élevé avec plus ou moins, en permanence, un détenu hospitalisé, rarement deux. En 2004, ce sont 20 HO qui ont été recensées dont 13 en provenance du CD et 7 de la Centrale, dont 2 en attente d’une orientation vers une UMD. Durant le séjour, la palette de soins offerts se limite, en pratique, à la pharmaco thérapie. Les séjours sont souvent de courte durée. 5.1.7/ Les procédures Les certificats initiaux sont toujours établis par le médecin généraliste de la prison, le plus souvent, après avis du psychiatre. Les médecins des services d’urgence, en revanche, ne les établissent pas, ce qui nécessite le retour à la prison du patient, alors qu’il serait plus rationnel d’établir ces certificats à partir des urgences, lorsque le patient y a été conduit, dès lors que l’indication est posée. Pour répondre à des situations cliniques incontournables et urgentes, le chef de service a utilisé la procédure du « danger imminent », mais, en l’absence de certitude quant à la compétence territoriale du maire en la matière, la DDASS refuse désormais cette procédure. Les levées d’HO et le retour en détention interviennent fréquemment en dehors des heures d’ouverture du SMPR. 5.1.8/ Les transports Ils sont en permanence source de litiges et d’inquiétudes. L’ambulance, privée, n’est pas considérée comme un véhicule sécurisé. A noter que, dans un souci d’articulation, le personnel du SMPR assure un accompagnement conjoint avec le personnel de l’hôpital de Gireugne qui vient chercher le patient. Le personnel du CPG craint pour sa sécurité (y compris les risques d’évasion) et souhaite la présence de personnel pénitentiaire ou de police dans l’ambulance (non prévue par les textes en vigueur pour les HO). Le chef de service souligne, à juste titre, que les patients sont généralement calmés par des traitements sédatifs avant le transport et que, le cas échéant, le patient peut être menotté et entravé ; et que de surcroît, un personnel du SMPR (qui souvent connaît le patient) est présent. 80 5.1.9/ Les projets du SMPR Trois fiches action ont été élaborées par le SMPR en concertation avec la DDASS de l’Indre. Elles concernent : - L’ouverture des lits d’hôpital de jour du SMPR, sous réserve du recrutement d’un 2ème psychiatre - La mise en place d’un CMP individualisé, dans des locaux partagés avec les structures extra-hospitalières du secteur 36G01. - Le renforcement de l’équipe du SMPR pour les activités existantes (temps de secrétariat) et à développer à St Maur (permanence en semaine, travail de groupe, psychothérapies au long cours) : 1 ETP psychologue (accordé) et 0,5 ETP infirmier (non accordé) Un renfort de personnel est envisagé pour l’ouverture de 60 nouvelles places au CD (1 ETP infirmier) 5.2/ Les difficultés repérées. 5.2.1/ Un effectif médical chroniquement incomplet et un effectif paramédical en nombre L’effectif médical initialement prévu de 2,5 ETP, n’a jamais dépassé 1 ETP. De janvier à fin août 2002, aucun des postes n’était pourvu. Certes, la démographie médicale dans la région Centre est en baisse et l’absence de perspective à court et moyen terme d’un redressement de situation est réelle. Cependant, l’absence de politique de recrutement volontariste pour ce secteur, comme pour l’ensemble du CPG, n’a pas amélioré la situation. Compte tenu de la pénurie actuelle et à venir, le refus (même argumenté sur des obligations statutaires) de recruter des médecins à diplôme étranger ou des médecins généralistes ayant une compétence en psychiatrie (diplôme ou formation ou expérience) est une attitude qui met gravement en péril l’avenir du SMPR. L’équipe paramédicale est au complet (ou presque) depuis 10 ans, malgré l’absence d’une ouverture de lits. Se sont donc développés des soins ambulatoires de qualité essentiellement au profit de la population pénale du Craquelin et plus modestement au profit des détenus de St Maur. Au demeurant, l’équipe paramédicale se sent prête à assumer une ouverture de lits. Evidemment, si l’on compare les effectifs des prisons de la région et en l’absence de l’ouverture des lits, qui permettrait au SMPR d’assurer son rôle régional, l’équipe du SMPR apparaît très conséquente. Même s’il ne s’agit pas là d’une situation exceptionnelle (cf rapport IGAS – IGSJ de 2001), la tentation pourrait être de redéployer les postes sur d’autres sites pénitentiaires par « saupoudrage ». Ce serait humainement désastreux et techniquement contre-productif. 81 Il nous parait préférable de valider et de renforcer le rôle de service de recours que peut occuper utilement le SMPR dans la région. De plus, le projet de renforcement de l’antenne du SMPR à la Centrale de St Maur doit être soutenu. On rappellera également que la création de 60 nouvelles places au CD du Craquelin d’ici fin 2005 va entraîner une augmentation non négligeable de la population desservie. 5.2.2/ Des lits qui n’ont jamais pu ouvrir L’ouverture des lits du SMPR de Châteauroux est une… arlésienne. Sur le principe, tous les acteurs et partenaires sont d’accord pour en souligner l’intérêt : suivis intensifs et/ou spécialisés (auteurs d’infractions à caractère sexuel, prises en charge des addictions…), moindre recours aux HO D398, service rendu régional. L’impossibilité depuis 10 ans d’ouvrir ces lits tient certes principalement à la difficulté de recruter des médecins en nombre suffisant, mais peut-être pas exclusivement. Les psychiatres de Gireugne n’y sont aujourd’hui plus explicitement favorables, en particulier à cause de la nécessité de devoir alors assurer une permanence des soins, et de la crainte de voir converger sur le site les « cas difficiles ». De même, le directeur du CD du Craquelin jouit, de fait, d’une situation on ne peut plus favorable : les surveillants initialement prévus pour le SMPR ont servi à renforcer les effectifs de la détention ordinaire, l’équipe sanitaire étoffée assure des soins de qualité pour la population du site. Il n’y a pas de transferts ni de population transférée à gérer. Aussi, tout concourt à pérenniser le statu quo. A défaut d’ouverture des lits, jamais l’hypothèse de l’opportunité de transferts en provenance des prisons desservies par le SMPR pour des suivis ambulatoires renforcés, n’a été envisagée par les acteurs locaux. A cet égard, le directeur du CD du Craquelin a émis des réserves et souligné la difficulté que représenterait la gestion de cette population en détention ordinaire. 5.2.3/ Un rôle de service de recours régional inexistant mais une mission de coordination régionale investie Le SMPR ne constitue pas un service de recours pour les détenus de la région du fait de l’absence de lits. Il ne semble pas, de surcroît, contrairement à ce qui est observé dans nombre d’établissements sièges de SMPR, que les magistrats incarcèrent plus particulièrement ni que la DRSP oriente préférentiellement les détenus vers le Craquelin du fait d’une équipe SMPR étoffée. Toutefois, le Dr N’Guyen assure activement un rôle de coordination régionale : rencontres trimestrielles des dispositifs de soins psychiatriques du secteur 36P01, rencontres et formations dans le cadre de l’ARTAAS (association de recherche et de traitement des auteurs d’agression sexuelle) dont elle est le référent régional, participation aux travaux préparatoires du SROS III. Et l’ensemble de l’équipe du SMPR est engagé dans des actions de formation. 82 5.2.4/ Des articulations institutionnelles complexes et insatisfaisantes La quasi absence de protocoles relatifs aux transports, aux certificats, aux hospitalisations, et l’insuffisance criante de réunions formalisées décisionnelles entre les différents acteurs, sont un frein au bon déroulement des prises en charge et participe à l’épuisement des acteurs qui ont le sentiment de ne pas toujours accomplir correctement leur mission de soin. Il est étonnant pour le moins que le chef de service du SMPR n’ait pas été convié au dernier comité de coordination du CD du Craquelin. 5.2.5/ L’insuffisance du dispositif de soins psychiatriques à la centrale de St Maur au regard des besoins Ce sont 3 infirmiers qui interviennent à St Maur, à hauteur de 5 demi-journées. 3 psychologues interviennent à hauteur de 7 demi-journées (1 mi-temps a été affecté par anticipation du recrutement). 1 secrétaire intervient à hauteur de 3 demi-journées. Le projet du SMPR d’augmenter la présence psychiatrique à la centrale avec développement des prises en charge individuelles et de groupe est soutenu par les tutelles qui ont prévu un renfort en personnel : 1 ETP de psychologue accordé. Un mi-temps d’infirmier demandé n’a en revanche pas été accordé. On indiquera pour mémoire que l’annexe D modifiée du guide méthodologique de 2004 relative à la prise en charge sanitaire des personnes détenues prévoit pour un établissement pour peine de 400 places (ratios minima de références considérés par les professionnels de santé comme insuffisants) : - 0,7 ETP psychiatre - 2 ETP psychologue - 3,8 IDE (soins somatiques et psychiatriques confondus) 5.2.6/ Des contraintes pénitentiaires qui nuisent à l’optimisation du fonctionnement du SMPR Les limitations pénitentiaires de l’effectif de patients présents dans l’enceinte du SMPR entravent considérablement la fluidité du fonctionnement du service. L’impossibilité pour les détenus du QI et du QD de venir au SMPR limite leur accès aux soins tant individuels que de groupe. Certes une consultation psychiatrique est organisée au QI et au QD, mais elle ne peut constituer à elle seule un projet de soins multidisciplinaire digne de ce nom. Les réticences à hospitaliser au SMPR (si les lits étaient ouverts) des détenus de St Maur posent le problème de la limitation de l’accès aux soins de ces détenus. Dans la décision d’implantation du SMPR à Châteauroux, la possibilité d’une hospitalisation de détenus de St Maur était évidemment incluse. 83 A St Maur, les examens médicaux ont lieu en présence des surveillants pénitentiaires pour des raisons de sécurité (circulaire du 18-11-2004). Il convient de rappeler que les entretiens et examens médicaux doivent se dérouler en confidentialité. A cet égard, la Mission souligne qu’un fenestron percé dans la porte du bureau de consultation permet aux surveillants d’assurer une surveillance visuelle sans mettre à mal la nécessaire confidentialité des échanges. 5.2.7/ Des exemples de fonctionnement d’autres SMPR Actuellement, la majorité des unités d’hospitalisation des SMPR sont des hôpitaux de jour (présence soignante en journée) avec hébergement sur place (présence exclusivement pénitentiaire la nuit). On trouvera en Annexe 6 la dotation des différents SMPR. Seuls 2 SMPR (Fresnes et Marseille) proposent une hospitalisation à temps complet (présence soignante 24h/24). Quelques SMPR n’ont pas ouverts leurs lits. Le rôle régional de service de recours est inégalement assuré. Souvent néanmoins, l’établissement siège du SMPR fonctionne (logiquement) comme une « maison mère » où sont préférentiellement incarcérés les détenus « fragiles ou à problèmes ». La continuité des soins pour les patients hospitalisés au SMPR est en règle générale assurée en dehors des heures ouvrables par les médecins du SMPR. Le Centre de détention de Chateaudun qui est un CD de 600 places fait intervenir un psychiatre 3 demi-journées par semaine. Il n’y a pas d’infirmiers à vocation plus particulièrement psychiatrique. Deux psychologues à mi-temps assurent un temps plein. Aucun recours n’est possible pour le SMPR, alors que cela était possible à Fresnes et à Châteauroux, il y a quelques années. En 2004, 6 HO seulement ont été recensées. Pour l’équipe, la possibilité d’hospitaliser en SMPR serait bienvenue. 5.3/ L’hospitalisation des patients détenus. 5.3.1/ L’hospitalisation des détenus au CP de Gireugne. 5.3.1.1/ La chambre sécurisée du pavillon B, secteur 36G03. Une chambre (équivalente en superficie à 2 chambres) a été aménagée en chambre sécurisée spécifiquement destinée à l’accueil des détenus hospitalisés d’office en application des dispositions de l’article D398 du Code de Procédures Pénales. Elle est située au sein du pavillon de 35 lits du service du secteur 3. On y accède par une porte pleine fermée à clé. Un couloir d’accès longe la chambre et en est, tout du long et du sol au plafond, séparé par une cloison-grillage solide, percée d’une porte d’accès elle aussi grillagée. 84 La chambre est vaste et claire, la lumière naturelle étant apportée par de grandes fenêtres grillagées. Elle est équipée d’un lit, d’une table et d’un tabouret fixés au sol. Un coin douche et toilettes est individualisé. Les patients ont à disposition des journaux. Une télévision est fixée en hauteur au grillage, du côté couloir. La chambre est configurée comme une cage et l’aspect d’ensemble est très carcéral. Le grillage pourrait sans doute être remplacé par un matériau tout aussi solide et moins déshumanisant. Il faut toutefois rappeler que dans de nombreux hôpitaux aujourd’hui, les détenus en HO sont maintenus 24h/24 en chambre d’isolement dans des conditions parfois indignes. Le patient détenu est placé sous la responsabilité du personnel du pavillon. L’effectif paramédical le jour de la visite était constitué de 3 IDE, 2 AMP, le cadre de santé, pour 35 patients présents dont un détenu. 5.3.1.2/ L’Unité d’Hospitalisation Protégée, secteur 36G01. L’UHP n’est pas exclusivement dédiée aux détenus. Elle accueille tous les patients en hospitalisation sous contrainte dont l’état nécessite une contention. L’UHP, partie fermable d’un pavillon, est surveillée par une caméra vidéo tant dans les espaces communs que dans les 5 chambres d’isolement. Il n’y a pas de personnel spécifiquement affecté et présent à l’UHP. Les chambres sont de dimension modeste, équipées d’un lit fixé au sol, d’un fauteuil en plastique, de toilettes et d’une caméra de vidéosurveillance. Lorsque la chambre sécurisée est occupée, les détenus en HO sont hospitalisés à l’UHP. 5.3.2/ L’hospitalisation des détenus au CH de Châteauroux 5.3.2.1/ Le Service des urgences médico-chirurgicales Lors de la visite de la Mission, les détenus étaient admis dans le circuit « ordinaire » du service des urgences, mais le CHG a prévu la mise en place prochaine d’un circuit « sécuritaire », avec entrée et salle d’examen spécifiques. Lorsqu’un patient détenu doit rester en soins pour surveillance, il est admis à l’UHCD avec une garde policière. 5.3.2.2/ Les cellules sécurisées du service de chirurgie ORL Deux chambres individuelles (très spartiates) sécurisées, mais à l’aspect très carcéral sont individualisées et aménagées (lit fixé au sol, sonnette d’appel) dans un espace spécifiquement dévolu aux détenus. Les patients y sont admis essentiellement pour des soins de suite. 85 5.3.3/ Les soins somatiques en détention. Le chef de service de l’UCSA du CD du Craquelin est le Dr Soulat, chef du SAU ; le médecin qui intervient à l’UCSA est le Dr Merle, également médecin légiste. Le chef de service de l’UCSA de St Maur est le chef de service de médecine générale du CH de Châteauroux ; il intervient à la centrale de même que deux médecins de ville. Les équipes des UCSA sont d’autant plus sous dimensionnées, qu’elles vont devoir faire face à l’augmentation du nombre de places au Craquelin. Le CHG est également confronté au problème des médicaments hors liste et du coût élevé des traitements HIV et hépatites. Enfin, l’accès aux consultations (et soins) spécialisés à Limoges ou Tours pose problème. 5.3.4/ La prise en charge psychiatrique aux urgences Le service des urgences du CH de Châteauroux est un SAU avec 32000 passages par an. Le service dispose de 10 lits au sein de l’UHCD. L’équipe a recensé environ 3 à 4 passages de détenus par semaine dont la moitié pour problème psychiatrique ou psycho-organique. Les infirmiers psychiatriques détachés de Gireugne qui sont présents aux urgences 24h/24 n’interviennent qu’aux urgences, à la demande des médecins urgentistes. Si l’avis d’un psychiatre leur paraît souhaitable, le patient est adressé au psychiatre de garde du CPG. Le psychiatre de liaison du CH de Châteauroux n’intervient pas aux urgences mais il consulte à l’UHCD si besoin le matin, du lundi au samedi. Les patients « ordinaires » ayant fait une tentative de suicide sont pris en charge par l’infirmier psychiatrique qui les oriente pour consultation ou hospitalisation à Gireugne. Si une surveillance clinique est nécessaire, le patient est admis à l’UHCD et examiné le lendemain matin par le psychiatre de liaison. Exceptionnellement, les patients sortent le jour même. Evidemment, si besoin, ils sont admis dans un service de réanimation. Dans le cas d’un détenu ayant fait une tentative de suicide et en fonction de son état clinique, il est soit admis en réanimation ou admis à l’UHCD ou bien en chambre sécurisée du service de chirurgie ORL, ou bien enfin il repart en détention. Il nous est indiqué que l’infirmier psychiatrique ne voit pas systématiquement les détenus qui se sont automutilés « parce que c’est mieux que ce soit l’équipe du SMPR qui prenne en charge son patient », et ne voit pas les détenus placés en service ORL parce que les infirmiers sont affectés au service des urgences et que cela poserait un problème de responsabilité administrative. 86 La question de l’établissement du certificat médical de demande d’HO par un médecin senior des urgences, dès lors que le patient est aux urgences et que l’indication est posée, semble n’avoir jamais été envisagée, de sorte que, dans ce cas, le patient est renvoyé à la prison pour qu’il soit établi. Le dossier médical suit le détenu s’il est extrait aux heures ouvrables. En dehors des heures ouvrables, il n’est pas transmis. Au retour, une fiche de liaison devrait être établie, ce qui ne semble pas être le cas. La question de relier informatiquement les services médicaux de la prison et l’hôpital de rattachement est posée. 87 Partie 6 : LES ELEMENTS D’ANALYSE DE LA MNASM 6.1/ Les bases de l’évolution d’un dispositif de soins en difficulté à consolider. La psychiatrie au CPG nous est apparue peu ouverte, caractérisée par un fort hospitalo-centrisme, qui donne d’elle-même une image asilaire malgré la mise en place de structures alternatives variées et qui assurent une bonne couverture du territoire. Aussi, le dispositif de soins nous semble t-il devoir en priorité s’ouvrir, voire se centrer sur la communauté. Le développement de l’ambulatoire parait s’être interrompu il y a quelques années, laissant les structures alternatives au milieu du gué, répondant faiblement aux objectifs de santé publique que les orientations nationales imposent depuis plusieurs années d’une part, à l’évolution des compétences des soignants, d’autre part. Plutôt sous dimensionné, le dispositif ambulatoire assure surtout le suivi des patients qui ont été hospitalisés, il est surtout organisé autour de la consultation médicale. Le CPG a fait le pari d’une polyvalence susceptible de répondre à l’ensemble des situations. Or, la faiblesse des moyens est réelle et la capacité de polyvalence et de réactivité limitée, et l’isolement est répétitivement le même. La fiction de la polyvalence masque mal que la plupart des services ambulatoires, comme les responsables dont ils dépendent, font autant ce qu’ils veulent que ce qu’ils peuvent autour d’un modèle de base défini il y a quelques années. Ils ne se plient pas, nécessairement, a la multiplicité des réponses dont les patients et leur famille auraient besoin. Les structures intersectorielles mises en place traduisent un réel effort d’adaptation du soin qui n’a cependant pas entraîné de changement dans l’organisation des soins, et a maintenu, voire renforcé, les clivages fonctionnels entre les secteurs et à l’intérieur des secteurs. La capacité d’accueil de l’hospitalisation complète est suffisante, sa répartition et son mode de fonctionnement nécessitent d’être adaptés pour améliorer la réponse aux besoins des patients et de leur famille. L’organisation interne de l’hospitalisation est restée basée sur le principe d’unités polyvalentes mélangeant les patients aigus et les patients hospitalisés au long cours. Une meilleure différenciation des prises en charge peut être organisée dans le cadre de la réorganisation de l’hospitalisation complète. On soulignera la qualité hôtelière des locaux d’hospitalisation et l’ouverture de toutes les unités d’hospitalisation, qui témoigne du souci apporté par les équipes au statut du patient hospitalisé. L’amélioration de la prise en charge des patients inadéquatement hospitalisés en psychiatrie devrait cependant à terme induire une diminution du périmètre hospitalier, à condition que le dispositif ambulatoire soit remis au centre du dispositif. S’appuyant sur les structures existantes, la Mission encourage la communauté médicale et soignante de l’Etablissement à engager une réflexion sur les trajectoires des 88 patients accueillis et pris en charge, afin d’éviter une concentration de ceux-ci sur l’hospitalisation et induire ainsi un fonctionnement différent des secteurs au profit de plus grandes diversité et souplesse dans le soin. L’absence d’articulations des CMP avec les partenaires de la communauté d’une part, et l’hospitalisation d’autre part, devrait pouvoir être ainsi corrigée. De plus, les besoins auxquels répondent les consultations médicales organisées au CPG devraient pouvoir être couverts par le nouveau projet ambulatoire de la ville de Châteauroux, à travers une organisation plurisectorielle. L’amélioration de l’accueil des populations cibles doit être encouragée en améliorant l’adaptation des dispositifs existants, notamment pour les adolescents, les personnes âgées, les personnes handicapées accueillies dans les institutions médico-sociales. Le renforcement des liens organisationnels entre les secteurs et les urgences des sites où les équipes du CPG sont pourtant présentes devrait pouvoir permettre de vaincre l’isolement des services et d’améliorer le suivi des prises en charge. Pour ce qui est de l’accueil des détenus en hospitalisation, celui-ci est réalisé dans des locaux de bonne qualité, par une équipe de professionnels sensibilisée aux spécificités de ces prises en charge, peu soutenue dans les difficultés rencontrées notamment pour les transports, et les transferts. L’équipe du SMPR demeure isolée de Gireugne, et les difficultés rencontrées de part et d’autre, au lieu de rassembler les personnels, accentuent cet isolement. La fragilité de cette équipe est très grande en raison de la vacance prolongée des postes médicaux. La chef de service assure seule la couverture médicale de ce service, et la communauté médicale du CPG a peu à peu abandonné son effort de solidarité, au risque, à force d’épuisement, de voir ce service se retrouver sans médecin. L’analyse de l’évolution du SMPR devra tenir compte de l’ouverture prochaine de 60 nouvelles places au CD du Craquelin, de la construction à moyen terme à Orléans, siège de la Cour d’Appel d’un Centre Pénitentiaire de 600 places en remplacement de la petite et vétuste Maison d’Arrêt, de l’incidence de la morbidité psychiatrique de la population pénale (cf notamment la récente enquête épidémiologique DGS – DAP conduite par le Pr Rouillon), de la circulaire n°27 DHOS/DGS/DSS/DGAS/DAP du 10 janvier 2005 relative à la prise en charge sanitaire des personnes détenues et à leur protection sociale, qui rend applicables les préconisations du nouveau guide ainsi que des perspectives d’ouverture à moyen (ou long) terme des UHSA. La qualité de l’équipe soignante du SMPR, dimensionnée pour l’ouverture de lits au Centre de Détention du Craquelin, assure une couverture satisfaisante des besoins en ambulatoire qui devraient pouvoir être mieux équilibrés entre les deux sites pénitentiaires au profit des détenus de la Maison Centrale de Saint Maur. On soulignera également qu’en l’absence de lits au sein du SMPR, aucune hospitalisation libre ne peut être organisée pour les détenus au niveau de la Région. 89 6.2/ Une volonté de changement à soutenir par un management renforcé. Les tables rondes organisées au cours de cette mission ont confirmé la nécessité d’améliorer les articulations avec l’ensemble des partenaires qu’ils soient dans le champ sanitaire public ou privé, médico-social, social, la justice, les collectivités locales. Pour rompre cet isolement, la Mission ne saurait trop encourager l’Etablissement dans son souhait de rencontrer les différents partenaires, de faire connaître son activité notamment par l’élaboration et la diffusion de livret d’accueil, l’organisation de journées portes ouvertes dans les différentes structures. L’organisation d’un recensement de l’activité ne saurait trop favoriser ce rapprochement avec les partenaires impliqués dans la prise en charge de la population concernée. La définition d’une politique de formation continue pour le personnel soignant pourrait être organisée en partenariat dans le département et favoriserait le partage d’expériences, l’amélioration des relations dans la prise en charge de patients dont le parcours est de plus en plus séquentiel. Le CPG ne saurait sortir de son isolement sans une amélioration notable des relations entretenues avec les familles, et des réponses à leurs demandes. Les représentants des familles ont manifesté leurs souhaits de voir l’établissement s’impliquer dans la participation à leur congrès, et d’être impliqués dans les instances de l’hôpital. Le CPG doit d’autant plus répondre à ces demandes qu’il prend en charge une population rurale dans laquelle la place des aidants naturels doit être préservée par un développement du soutien aux familles. Plusieurs projets pourraient être examinés en partenariat avec les familles et notamment la création d’un club sur la ville de Châteauroux dans le cadre des réflexions à poursuivre sur le dispositif ambulatoire de cette ville. Le travail réalisé en ergo-sociothérapie, au sein des hôpitaux de jour, des CATTP et des appartements thérapeutiques est plus centré sur l’occupationnel que sur la rééducation ou l’apprentissage de l’autonomie, peu de liens sont organisés avec le dispositif médico-social ou social du département. Souvent par méconnaissance des missions attribuées à ces structures, les appartements thérapeutiques ou les appartements associatifs assurent peu leur vocation d’aide à la réinsertion, et fonctionnent comme des « structures médico-sociales sanitarisées ». On peut s’étonner également de ce que, pour bon nombre des patients accueillis en appartements thérapeutiques, les dossiers COTOREP ne soient pas constitués. Les améliorations attendues pour ces patients nécessitent le développement du travail social au sein du CPG. Dans ce contexte, le projet d’établissement élaboré sans diagnostic du fonctionnement du dispositif, ni analyse approfondie des besoins, constitue surtout un projet de demandes de moyens sur la base d’orientations médicales restant à approfondir. Si la volonté de changement est réelle, la faible lisibilité des processus de décisions, l’absence de 90 représentativité du corps médical et des usagers au niveau de l’UGECAM constituent des freins à son expression. Plus tourné vers une gestion comptable des dépenses, limité par la nette insuffisance d’outils de pilotage (pas de tableaux de bord d’activités, informatisation très limitée, absence de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), le management de l’Etablissement est confronté à la difficulté d’adapter ses missions aux évolutions du champs de la santé mentale. 91 Partie 7 : LES DIX PROPOSITIONS DE LA MNASM 7.1/ La réorganisation du dispositif ambulatoire de la psychiatrie générale. Le principal frein à la poursuite du développement de l’ambulatoire demeure son cloisonnement avec l’intra hospitalier, mais aussi avec les dispositifs d’urgence et de liaisons, son manque de réactivité, et sa faible intégration dans la communauté, et son manque de ressources. L’objectif consiste à améliorer l’accessibilité aux soins, ce qui est un enjeu majeur pour la détection et le traitement précoces des troubles mentaux, pour la possibilité d’en limiter les conséquences sans recourir à une réponse hospitalière et pour obtenir l’apaisement, le plus rapidement possible, de la souffrance. Cette démarche permet, également, une réponse immédiate de post-urgence, dont l’absence augmente le recours à l’hospitalisation. La Mission propose de développer des programmes ambulatoires, assurant une psychiatrie de liaison soutenue et prévisible dans toute une série de directions. Elle combinerait l’assistance en cas de crise et l’accès rapide à l’hospitalisation lorsque nécessaire, appui sans lequel aucun partenariat n’est crédible, le partage du fardeau des cas, la détection et l’accès rapide à la psychiatrie pour ceux qui en relèvent. Chaque équipe devrait pourvoir y participer, mais il nous parait exclu que de tels programmes puissent être mis en place à l’échelle territoriale d’un secteur, car les moyens sont trop restreints, la taille critique impossible à atteindre, et le cloisonnement induit par l’organisation sectorielle un obstacle. Il nous semble qu’ils auraient davantage leur place à l’échelle d’un territoire de santé. La mutualisation de ce travail de lien pourrait trouver sa place dans le cadre de la création d’une équipe de liaison médicale et paramédicale susceptible de fournir une réponse d’évaluation et d’orientation rapide aux demandes des institutions. . 7.1.1/ Les services de soins en ambulatoire de courte durée. Ces services concernent le traitement des épisodes de aigus et de crise sur une durée d’environ un mois. La continuité du service rendu doit être assurée, autour d’un CMP pivot par secteur , et maintien si possible des antennes existantes, qui assurent globalement une bonne couverture territoriale, sauf peut être dans le Nord du Département.. En pratique, l’organisation qui doit guider le dispositif ambulatoire de chaque secteur doit intégrer la double dimension de réponse immédiate dans le temps et dans l’espace, pour intervenir ou accueillir quand et là où la demande émerge. La réactivité de l’intervention, exige une continuité des services ambulatoires, car la demande n’émerge pas nécessairement et seulement du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, amplitudes d’ouverture habituelle des CMP. 92 Le renvoi de ligne téléphonique vers un standard hospitalier fonctionnant 24h/24 peut être organisé, mais nécessite la mise en place d’un standard, accessible au public et bien connu des professionnels du soin, de la police, de la gendarmerie, des pompiers et du SAMU, qui dispose d’un personnel qualifié pour assurer la régulation psychiatrique. L’extension d’ouverture du CMP, systématique ou coordonnée par un CMP pivot serait, naturellement, très utile. Dans le cas de l’Indre, il parait raisonnable d’envisager l’extension de cette plage d’ouverture sur le CMP de Châteauroux pour lequel nous proposons un fonctionnement plurisectoriel, afin que les autres secteurs puissent y organiser les consultations actuellement réalisées au CPG pour les consultants dont le domicile est plus proche de l’agglomération de Châteauroux, qui demandent une consultation rapide. Le fonctionnement des CMP devrait bénéficier, en routine, de protocoles définissant en interne les questions d’accueil ou d’orientations urgentes, les critères explicites d’indications : menace suicidaire ou violente, crise psycho socio familiale, troubles du comportement avec agitation, activité délirante intense, débordement des professionnels euxmêmes, etc. Il devrait indiquer, également, dans quels délais gradués les réponses devraient être obtenues, selon la nature des situations : réponse urgente (demi-journée), réponse non programmée (d’une journée à moins d’une semaine), réponse ordinaire (quinze jours). Enfin, ces protocoles gagneraient à être établis avec le personnel infirmier et les psychologues de l’équipe en interne, avec les partenaires, voire les représentants des familles en externes. Ce travail doit être réalisé entre soignants et médecins et renforcer ainsi la coordination de leurs missions. Nous recommandons que les premières consultations se déroulent en majorité dans les CMP y compris en situation aiguë. Le personnel infirmier doit continuer à être formé aux entretiens et trouver sa place dans l’organisation rénovée des CMP. La pertinence, l’efficience et la satisfaction des usagers au regard de ces protocoles doivent être vérifiées régulièrement. Pour renforcer les équipes soignantes des CMP, et leur assurer un fonctionnement régulier, l’établissement doit envisager des redéploiements de postes, notamment des structures que nous avons identifiées comme du « médico-social sanitarisé », afin que les équipes de soins ambulatoires ne continuent pas à servir de variable d’ajustement pour pallier l’absentéisme de l’intra. Pendant les heures d’ouverture des CMP pivots, la possibilité d’accueil médical urgent devrait être garantie. Nous recommandons que chaque praticien puisse, dans la mesure du possible, rendre disponible un temps hebdomadaire non programmé, possibilité connue des autres professionnels du sanitaire. Pendant de la réactivité, relative au temps, la mobilité des services ambulatoires est, également, une qualité requise importante. Elle concerne la capacité de projeter la réponse là où le besoin et la crise émergent. La tradition, ancienne, de l’intervention à domicile, telle qu’elle était développée dés les débuts du secteur, s’est progressivement démédicalisée, puisque souvent réservée, depuis, au personnel infirmier, pour des patients connus et non urgents. Une partie importante de l’accompagnement ambulatoire de routine et de la psychiatrie de liaison, qui se développe, s’effectue sous la forme d’interventions à domicile et d’équipes mobiles, cette dernière terminologie s’imposant, de plus en plus, dans la planification. Il n’en demeure pas moins que cette mobilité s’étend rarement, et encore moins de façon systématique, aux situations urgentes qui ne se présentent pas spontanément sur les lieux des unités ambulatoires. En dehors de l’accueil urgent au CMP, il est très rarement constaté que les professionnels se déplacent à domicile, lorsque l’acuité paraît évidente et que le patient 93 manifeste son consentement aux soins, car de nombreuses raisons peuvent le mettre dans l’incapacité de se déplacer jusqu’au service le plus adapté, que ce soit l’ignorance, la désorganisation psychique, le moyen, le coût et le temps du transport, etc. La façon dont la psychiatrie répond lors du premier contact, va au devant de la crise pour l’humaniser et en réduire, si possible, les effets, ou bien la traite à l’hôpital après une succession dramatique d’évènements traumatisants pour le patient et sa famille, engage la tonalité des relations et donc le suivi pour longtemps. Un autre aspect concerne les patients non demandeurs mais déjà connus du système de soins. L’interruption de traitement et l’absence au rendez-vous constatés, l’existence d’un contexte particulier qui augmente les risques de rupture (isolement, comorbidité alcool/drogue, instabilité récurrente), devraient attirer l’attention et ne pas faire choisir l’abstention, au nom de la liberté de choix du patient, pour imposer une évaluation in vivo de la situation. Or, si le patient n’est pas demandeur, celle-ci ne peut être effectuée, ou tentée, qu’au domicile ou son substitut. Enfin, la collaboration avec les proches devrait être recherchée et devenir un élément d’aide important pour les soignants. De nombreux pays étrangers ont pris le parti de développer des hôpitaux de jour de crise et de post-urgence, familles d’accueil de crise, des hébergements de crise ou de transition brève susceptibles de répondre d’une part à l’urgence et à la crise, d’autre part à la prise en charge intensive de patients difficiles. Le CMP, outre l’accueil immédiat, doit, bien évidemment, rester un lieu pivot où sont dispensés des soins programmés de courte et de longue durée, ordinaires ou intensifs, généralistes en santé mentale ou spécialisés, ainsi qu’un lieu de rencontre où s’effectue une partie du travail de liaison et de réseau. Les réflexions que devront initier les équipes sur la mise en place de ces CMP Pivots, et sur le fonctionnement plurisectoriel du CMP de Châteauroux et son articulation avec le dispositif de liaison et aux urgences du CH de Châteauroux devrait conduire à améliorer la graduation des réponses en amont de l’hospitalisation. Cette réorganisation doit être portée à la connaissance des partenaires institutionnels et des usagers, elle nécessite donc une politique de communication adaptée. 7.1.2/ Les services ambulatoires de soins de moyenne durée polyvalents (entre 3 et 6 mois et 12 à 18 mois) La gamme des unités de soins que nous avons évoquées et analysées dans leur fonctionnement actuel, doit être conservée, confortant le rôle pivot du CMP : CATTP, hôpitaux de jour, appartements thérapeutiques, etc. Cependant, leurs projets de soins doivent être réévalués au regard de l’appui qu’ils offrent aux services de courte durée (pré hospitalisation immédiate, post-hospitalisation immédiate, pré crise, post-crise, etc.) ou de longue durée (appui thérapeutique de l’accompagnement ou de la réinsertion). L’activité du service d’ergo-sociothérapie doit prioritairement être examinée dans cette perspective, les savoirs faire, les expériences mieux valorisées au profit d’un dispositif ambulatoire rénové. De même, le positionnement de toute structure, selon qu’elle est à prédominance sanitaire ou sociale, devrait induire des effets sur les compétences des professionnels et sur leur mode de financement. 94 La communication de ces structures n’est pas très visible ou lisible. Certaines sont fléchées dans la cité, d’autres non, par négligence des rapports avec le public et la ville ou par un souci volontaire de confidentialité. De même, elles ne sont pas nécessairement indexées dans un livret municipal. Très peu disposent d’un livret d’accueil précisant les jours et les heures d’ouverture. Cet affichage est rare en interne, comme manque celui des noms et des fonctions (et l’identification au téléphone). Nous n’avons jamais vu d’affichage concernant la palette des services dispensés ou des types de thérapies (éclectisme ou caractère univoque des méthodes de soins) et nous supposons que celles-ci conservent un certain mystère qui se lève lors des entretiens individualisés. La lisibilité de ces structures n’est pas évidente, pour le public ou les partenaires. Les règles de la porte d’entrée comme celles de la porte de sortie ne sont pas claires ou restrictives : indications, parcours éventuel du patient, délais, durée, critères d’urgence ou d’accès rapide, droit d’accès, d’information ou de rencontre des proches, etc. Bien évidemment, c’est dans les équipes où le travail de liaison avec le secteur social est le plus développé que ce problème est le mieux traité. Le caractère stéréotypé des structures s’impose comme un élément frappant de leur organisation et de leur fonctionnement. Certes, on ne peut s’attendre à un foisonnement innovant et atypique et une limite existe à la variabilité de ces structures ambulatoires, compte tenu des cibles qu’elles visent (on rencontre peu d’ateliers thérapeutiques et quelques rares placements familiaux). Lorsque le processus de sectorisation a commencé, se sont créés des CMP, postes médicaux avancés pour suivre les patients en post-cure (ou post-hospitalisation). Ont suivi les hôpitaux de jour, puis les CATTP, qui ont apporté une flexibilité. Enfin, des structures d’hébergement thérapeutique qui remplissent, mais différemment, la même fonction principale de post-cure, sont apparus. S’est ainsi développée, en dehors des consultations, toute une gamme redondante d’actions, diversifiées en apparence, mais servant les mêmes objectifs : la post-cure et la prévention des réhospitalisations, pour les mêmes patients, principalement psychotiques. Les soins n’incluent pas les phases aiguës ou subaiguës, un peu plus l’accompagnement à durée indéterminée. Celui-ci persiste, mais de façon un peu plus limitée qu’il y a quelques années. Pour autant, on voit bien qu’il s’agit surtout, en CMP, en VAD, en hôpital de jour ou en CATTP, de prestations à prédominance sociale ou occupationnelle assurées par du personnel sanitaire hautement qualifié qui peut manquer ailleurs où les soins prédominent ou sont exclusifs tandis que, parallèlement, la nature, l’ampleur et la continuité des prestations sociales sont sous-évaluées par rapport aux besoins de certains patients. La plupart des actions sont effectuées sur le même tempo médium : durée d’épisode de traitement ni trop courte (au minimum trois à six mois) ni trop longue (deux à trois ans maximum, sauf exception) pour des patients de gravité moyenne puisqu’ils ont censés supporter une interruption des soins les week-ends et les jours fériés. Cette redondance ne permet pas de différencier, entre elles, des structures qui servent les mêmes objectifs, dont les actions se superposent et qui accueillent les mêmes patients. Une évolution moins redondante obligerait à redéfinir des projets différents. Une hésitation est souvent rencontrée à ce sujet, ce qui maintient la routine et la non réponse à des besoins. Ceci rejoint la question de la qualification des séjours (ou des épisodes de traitement) selon la durée : en court, moyen et long séjour, et celle des soins de suite et de réadaptation en psychiatrie. On constate, enfin une absence de réponse ambulatoire concernant l’évaluation et le traitement des troubles cognitifs, les activités de rééducation fonctionnelle dans ce domaine, 95 et ce qui touche à l’évaluation santé mentale/scolarité et profession. D’une durée brève mais renouvelable par périodes, ces activités peuvent s’envisager dans la proximité d’un plateau technique spécialisé d’hôpital général (imagerie, neurologie, neuropsychologie). 7.2/ Les adaptations du dispositif intra hospitalier La décision de traiter un malade mental par l’hospitalisation ou par un traitement ambulatoire est fortement influencée par la culture et le modèle de formation du professionnel, son degré d’isolement, des facteurs socioculturels généraux tels que la tolérance de la société, des facteurs de précarité dans le territoire considéré, qui augmentent le recours à de tels services et la disponibilité d’alternatives. Il est donc impossible de préconiser de façon catégorique des indices concernant le besoin en lits d’hospitalisation complète pour des patients en phase aiguë sans tenir compte des circonstances locales. Par ailleurs, le facteur le plus important pour le traitement est sa nature, c’est-à-dire quels services il est censé rendre, pour quels besoins, avec quelle efficacité reconnue, et non pas uniquement l’endroit où il est dispensé. Les avantages habituellement reconnus au traitement hospitalier concernent la disponibilité d’un personnel entraîné, l’accueil dans un environnement contenant et adapté, et un exercice de travail dans des conditions suffisamment sûres. Ces avantages diminuent ou disparaissent si le manque de lits entraîne la concentration, dans l’hospitalisation, de patients non coopératifs aux troubles très sévères, de nature à entraîner un niveau de perturbation du travail ambiant trop élevé, insupportable ou dangereux. De nombreuses études, internationales et françaises, montrent que jusqu’à 40% des malades présentant des troubles aigus, se présentant ou adressés pour une hospitalisation, peuvent être pris en charge dans des contextes thérapeutiques alternatifs dés lors que leur coopération existe, peut être obtenue ou négociée avec le soutien des proches ou du réseau de support social (interventions d’urgence et de crise). Si bien que l’efficacité croissante des dispositifs tend à réserver, et donc à concentrer naturellement à l’hôpital les cas les plus « inévitables » : ceux nécessitant une double évaluation urgente, psychiatrique et somatique, ceux présentant des pathologies aiguës mixtes particulièrement sévères, des rechutes graves de pathologies psychiatriques connues, des comportements violents et suicidaires incoercibles, etc., souvent sous la forme d’une hospitalisation sous contrainte. Ceci a des conséquences organisationnelles et sur le taux de soignants par unité. Compte tenu de ce qui vient d’être dit, les mêmes études recommandent de ne pas descendre sous le seuil de 0,5 lits pour 1.000 habitants adultes pour les patients en phase aiguë, chiffre à pondérer si l’on envisage, ce que nous recommandons, un objectif cible de 8085% de taux d’occupation des services. Bien entendu, ce plancher suppose que les alternatives d’amont et d’aval soient suffisamment équipées et efficaces et n’inclut pas les lits pour malades aigus nécessaires à la psychiatrie médico-légale ou sécurisée, les lits pour les adolescents et pour les personnes âgées. Dans les établissements que nous avons visités, la capacité en hospitalisation complète semble se réduire. Les services sectorisés comportant trois unités de 25 lits deviennent plus rares, apparaissent plus fréquents les services comportant deux unités, l’une pour les admissions, l’autre pour les soins ou les séjours de plus longue durée, avec plus ou moins une 96 unité intersectorielle à vocation spécialisée. Enfin, les services comportant une seule unité de 25 lits sont en nombre croissant et l’on sent bien que, lentement mais sûrement, on pourrait s’approcher de ce seuil si les programmes de réduction des inadéquations se mettaient sérieusement en place. La MNASM recommande une diversification fonctionnelle (segmentation) de l’hospitalisation qui doit conduire à des révisions importantes, notamment en privilégiant un fonctionnement résolument intersectoriel d’une part, et en répartissant différemment les lits d’hospitalisation entre les deux sites de Gireugne, et de La Châtre pour assurer une meilleure cohérence dans les séquences de prises en charge et favoriser la sortie des patients hospitalisés au long cours au CPG (cf annexe 7). Le dispositif de Gireugne pourrait s’articuler autour de : - une hospitalisation complète centrée sur l’acuité , composée de deux unités de 25 à 30 lits, pour le séjour entier ou seulement pour les admissions de patients adhérant aux soins et en phase aiguë. La vocation de cette structure d’admissions est de répondre aux besoins repérés dans les CMP ou aux urgences dans les hôpitaux généraux. - Une unité de 30 à 35 lits de soins prolongés - Une unité pour la préparation à la sortie ou pour la ré- hospitalisation des patients au long cours d’une capacité de 25 à 30 lits, travaillant en étroite articulation avec les services ambulatoires d’accompagnement dans le champ médico-social et social, que nous évoquons plus loin. - La Mission recommande le maintien de l’unité destinée à l’accueil des personnes poly-handicapées en lui donnant cependant un statut juridique conforme à sa mission. Sur le site de la Châtre, nous proposons qu’y soient installés les lits de gérontopsychiatrie, renforçant ainsi le pôle gérontologique de cet Etablissement, dans lequel la psychiatrie de liaison pourra être développée. La Mission défend l’idée que ces choix favoriseront des changements profonds, conformes aux besoins et aux attentes des usagers et de leur famille. Les services de soins de courte durée (médiane : un mois) pour le traitement des épisodes aigus et de crise doivent être renforcés par la nécessité d’une organisation combinée qui allie dispositif communautaire solide et hospitalisation à temps complet. Une psychiatrie trop hospitalo-centrée ne permet pas d’allouer les ressources et de développer l’ampleur et la gamme de services dans la communauté dont les patients et leurs familles ont besoin. Inversement, le primat d’un dispositif ambulatoire ne peut être garanti si ce dernier n’est pas appuyé, en permanence, par un dispositif hospitalier accessible sans délai, pour des séjours brefs au bénéfice de patients présentant des troubles aigus, qui ne peuvent relever d’aucune autre forme de traitement. Enfin, la limitation du recours à l’hospitalisation ne peut pas être obtenue si la réponse ambulatoire ne dispose pas de services permettant de prévenir les hospitalisations évitables ; d’accueillir et d’accompagner les patients hospitalisés au long cours susceptibles de sortir après une préparation adéquate, d’accompagner pour les maintenir dans la communauté à des conditions acceptables et respectueuses de leurs besoins, les patients qui ne sont pas hospitalisés ; d’aller et venir entre ambulatoire et hospitalisation pour les patients qui le nécessitent. 97 Ces réorganisations devront induire une réflexion sur la répartition des effectifs soignants par type d’unité. L’acuité et la fréquence des crises pour les patients difficiles justifient un renforcement de équipes, tandis que la prise en charge de patients au long cours peu conduire à alléger les dotations en personnel soignant. Le site de Gireugne se caractérise également par l’ouverture des unités d’hospitalisation et de l’hôpital lui-même. Le site est ainsi exposé à des facteurs globaux de nature sociale, culturelle et politique, ils sont de moins en moins « sanctuarisés ». La délinquance y est fréquente, la violence, les vols, les abus sexuels, le racket et la prostitution, sans parler des incivilités quotidiennes sembleraient s’y dérouler, comme dans la plupart des sites hospitaliers du même type. L’ouverture permet la consommation d’alcool et de drogue ainsi que leur trafic, générateur lui-même de délinquance et de violence. Les bâtiments sont distants les uns des autres, dans un site boisé et ouvert. Une surveillance efficace est donc difficile et coûteuse. Cependant, la proximité de cet Etablissement avec celui des Grands Chênes devrait permettre de mutualiser les moyens pour qu’au minimum une ronde de nuit et les week-end soit organisée sur les sites. 7.3/ Le développement des réponses sociales et médicosociales Afin de diminuer le nombre de patients hospitalisés au long cours au sein de l’Etablissement, la MNASM recommande de planifier et de moderniser une gamme diversifiée et graduée de services ambulatoires et d’hébergement, et de développer des services sociaux capables d’accueillir et d’accompagner les patients, après une préparation adéquate à la sortie et d’accompagner, pour les maintenir dans la communauté avec des conditions acceptables et respectueuses de leurs besoins, les patients qui ne sont pas hospitalisés et qui ne le seront peut-être plus ou jamais. Il ne paraît pas raisonnable d’envisager que la psychiatrie puisse financer seule de telles actions. Une partie des ressources psychiatriques libérées par la réduction des inadéquations doit garantir contractuellement, une psychiatrie de liaison soutenue et régulière, prévisible et réactive sous forme d’équipes mobiles permettant une réelle assistance en cas de crise et l’accès rapide à l’hospitalisation lorsque nécessaire, appui sans lequel aucun partenariat n’est crédible. L’autre partie des ressources ainsi libérées doit permettre d’augmenter la réactivité générale du dispositif ambulatoire sanitaire de psychiatrie (cf. supra). Les services qui manquent le plus comprennent toute la gamme des réponses d’hébergement, ou résidentielles, au long cours. Le CPG consacre une partie importante de ses ressources à des prises en charge, avec hébergement, de malades au long cours. Maintenir ces derniers à l’hôpital, ou les aider à vivre dans la cité, représente un choix important. Diverses expériences étrangères, sont étonnamment convergentes entre elles comme avec les enquêtes françaises sur la proportion de patients concernés. Les résultats à l’étranger démontrent que la sortie des patients hospitalisés au long cours, dés lors qu’elle est soigneusement préparée et accompagnée, produit des résultats plus favorables que leur maintien en institution. Les principales observations, (cf. l’étude TAPS de Grande Bretagne, concernant 670 patients non déments) fournissent des résultats encourageants : à la fin des 98 cinq années d’expérience, les deux tiers des patients sortis continuaient à vivre dans l’hébergement qui leur avait été proposé ou qu’ils avaient choisi. Leur mortalité évitable par maladie ou par suicide n’apparaissait pas supérieure à celle de patients vivant préalablement et continuellement dans la cité, de même que le taux d’incidents les confrontant à la police ou à la justice. Moins de 1% des patients concernés étaient devenus SDF, dont aucun n’était hébergé dans une résidence encadrée. Plus d’un tiers des patients avaient été ré hospitalisés au moins une fois pendant les cinq ans, à la fin desquels 10% restaient à l’hôpital. En général, la qualité de vie des patients s’était grandement améliorée, tandis que leur symptomatologie handicapante n’avait guère varié du fait de la nature de leur maladie, en majorité des psychoses graves. On relevait une faible différence entre le coût hospitalier et celui du maintien extérieur. Toutefois l’évaluation suggère que le rapport coût efficacité est en faveur des services ambulatoires, puisque l’efficacité apparaît bien meilleure en termes de satisfaction et de qualité de vie. Les réponses à prédominance sanitaire doivent être développés : ils concernent d’une part, les services hospitaliers (les unités sanitaires de longue durée), et d’autre part, les réponses sociales ou médico-sociales en nombre insuffisant. Parmi les réponses susceptibles d’être développées au niveau du département, on peut encourager : - le maintien sous une forme juridique plus conforme à sa mission de l’unité de poly-handicapés de SP1 à Gireugne. - L’hébergement thérapeutique 24 h/24 sous toutes ses formes, où prédomine le personnel soignant, appuyé largement par du personnel social ou éducatif, pour les patients les plus dépendants. Le prototype en est la MAS plus ou moins médicalisée selon les populations accueillies.. Nous soutenons le projet de création d’une telle structure surtout si, comme il a été envisagé par le CPG dans son projet d’Etablissement, l’opérateur n’est pas l’hôpital support de la psychiatrie. - L’hébergement à prédominance sociale : 1) les services d’hébergement encadrés par du personnel social, fonctionnant 24 h/24, appuyés par du personnel soignant au sein de l’établissement : il s’agit des foyers d’accueil médicalisé, anciens FDT. En dehors des formules classiques, nous avons vu certaines réalisations intéressantes dans des structures de petite taille. De nombreux appartements thérapeutiques collectifs entrent dans cette catégorie. Pour autant, nous n’avons pas été convaincus, malgré la qualité d’accueil et les résultats, par l’organisation. Nous pensons que le personnel soignant était surabondant sans nécessité convaincante, tandis que le personnel social était sous représenté et que la permanence de nuit, en particulier sous forme soignante, n’était pas indispensable. 2) Des établissements bénéficiant d’un encadrement social 24 h24, l’appui soignant étant apporté de l’extérieur. Á notre connaissance, de telles formules (CHRS, foyers occupationnels) sont quasiment inexistantes en France pour les malades mentaux, et gagneraient à être développées, en particulier par substitution partielle de la formule précédente. 3) les services d’hébergement socialement encadrés, à temps partiel, le personnel étant présent certaines heures et certains jours, une astreinte ou une garde sociale étant souvent adjointe. Cette formule qui devrait se développer offre le plus de variété et d’intitulés : hôtel social, appartement associatif, pension de famille, etc. 99 Parmi les expériences rencontrées la MNASM encourage les expériences de résidence avec gouvernante qui ont déjà pu être développées à Reims et à Melun. On trouvera en annexe 7 un résumé de cette expérience. Sa généralisation suppose, évidemment, plusieurs conditions, en dehors de la volonté des acteurs : l’existence de ressources, car l’expérience est impossible si les patients, ne disposent pas de l’aide à la tierce personne pour financer leur SAVS ou leur SAMSAH. Dans certains départements, la COTOREP, de principe, accorde des taux inférieurs à 80%, ce qui interdit l’accès à cette prestation, alors même qu’elle concerne de nombreux patients aux troubles graves et persistants. La deuxième condition est, bien évidemment, l’existence d’une psychiatrie de liaison continue qui assure également la prévention des crises et une assistance immédiate lors de nécessité. Pour des patients plus autonomes qui nécessitent un accompagnement social nettement moins marqué dans la journée ou dans la semaine, l’hébergement peu être collectif ou individuel, dédié ou de droit commun. Souvent, dans ce que nous avons visité, ces accompagnements de longue durée sont considérés comme une prise en charge ordinaire de secteur, ils sont réalisés par du personnel soignant. Ce dernier fournit une partie des prestations essentiellement sociales, ce qui limite sa capacité à fournir des prestations thérapeutiques. Si les besoins en prestations sociales augmentent ou deviennent trop spécifiques, le personnel soignant ne peut y répondre, car il ne sait pas faire ou est absent le soir, les jours fériés et le week-end. La solution souvent préconisée par les équipes consiste alors à demander une augmentation de personnel soignant, ce qui ne nous paraît pas répondre aux besoins des patients. La réponse nous semble consister, une fois de plus, dans la mise à disposition d’un SAVS ou d’un SAMSAH, appuyé par du personnel soignant procuré ou mis à disposition par une psychiatrie de liaison suffisamment réactive. Le développement des SAVS ou des SAMSAH est nécessaire. Ils remplissent des fonctions de soutien au bénéfice de patients semi autonomes ou proches de l’autonomie. Ils peuvent diminuer leurs prestations en fonction des besoins ou les renforcer, temporairement ou durablement, et donc apporter une graduation flexible pour des patients qui reçoivent, en outre, des services de logement, de travail ou occupationnels. Leur souplesse et leur polyvalence en font le cœur des réponses sociales possibles. Ils doivent également assurer l’aide dans l’accès aux soins primaires de nature somatique, en n’excluant pas les soins dentaires, et la régularité de la prise en compte de leur nécessité. Parmi les autres services sociaux qui font souvent défaut, figurent les services occupationnels de jour et de répit. Leur utilité ne doit pas être négligée. Le taux de chômage, beaucoup plus élevé chez les malades mentaux que dans la population générale, ainsi que le cycle inactivité isolement, chez de nombreux patients présentant des troubles graves et persistants, conduisent à prendre conscience d’un énorme besoin d’occupation, d’activités, et d’un minimum de relations sociales. Des réponses de nature variée ont une efficacité difficile à évaluer, en dehors de la satisfaction qu’ils procurent. Dans la pratique, peu de réponses existent et résultent le plus souvent d’initiatives locales des familles, isolément ou groupées en association (UNAFAM), parfois avec la participation des professionnels. Dans la pratique, de nombreuses prises en charge de la psychiatrie de secteur, en CMP, hôpital de jour ou CATTP, répondent à ce critère de besoin tout en s’appelant prises en charge thérapeutiques. 100 On perçoit l’importance de tels services continus pour la vie des patients les plus graves dans le fait que beaucoup décompensent le soir, les week-ends ou pendant les périodes de vacances, quand de tels services s’interrompent. Les malades manifestent des symptômes plus aigus pendant ce laps de temps, ce qui les pousse à se rapprocher des urgences ou de leur famille, symptômes qui s’amendent le lundi matin, dés la réouverture des services. Bien entendu, le fait que des services sociaux soient rendus par des professionnels hautement qualifiés dans le soin ne signifie pas qu’il faut fermer de tels services, ce qui serait catastrophique pour les malades, en l’absence d’alternatives. L’aide au travail et à la réinsertion devrait également pouvoir être favorisée. Le travail représente un objectif important pour de nombreux malades, même ceux qui présentent des troubles graves. L’emploi rémunéré ne répond pas seulement à des besoins pratiques en augmentant l’indépendance économique, il a aussi une fonction thérapeutique, car il développe l’estime de soi et stimule le fonctionnement global. La psychiatrie a gardé une tradition de réhabilitation psychosociale, dont on peut penser qu’elle a été, peu à peu, battue en brèche devant la faiblesse des résultats, une incitation négative au travail par l’attribution de prestations et une ambiance de pessimisme généralisé, d’autant plus que même le travail non qualifié fait l’objet d’une concurrence qui écarte les malades mentaux. La littérature récente suggère que le modèle traditionnel de préparation au travail, suivi du travail, pourrait être supplanté, en termes d’efficacité, par un modèle de travail d’emblée, accompagné d’un soutien continu. Nous n’avons pas pu approfondir cette question dans le département, mais invitons le CPG et les associations des familles et des usagers avec les tutelles à actualiser les besoins au moment de la redéfinition du projet médical de l’établissement. Au total, que ce soit avec ou sans hébergement, le développement de solutions dans le secteur médico-social et social doit être favorisé pour faciliter la sortie des patients inadéquatement prolongés en hospitalisation en psychiatrie. Il peut être facilité par une forte implication du département dans les questions liées à la prise en charge du handicap psychique, et l’intérêt porté par celui-ci à chacune des tables rondes organisées au cours de la mission doit encourager les différents acteurs dans leur volonté de développer des projets innovants dans l’Indre. 7.4/ Le dispositif de crise et de prise en charge des urgences psychiatriques dans le département L’intégration de la psychiatrie dans le dispositif général doit être poursuivie notamment par le rattachement des équipes d’urgence de psychiatrie installées à Le Blanc et à Châteauroux aux dispositifs ambulatoires des secteurs concernés, seuls susceptibles de garder la cohérence des prises en charge. Ce rattachement doit être l’occasion pour les équipes de se sensibiliser au travail réalisé aux urgences et inversement au personnel des urgences de maintenir, voire de développer, les liens de proximité avec l’équipe à laquelle le patient vu aux urgences est le plus souvent adressé ou ré-adressé. 101 L’amélioration de l’articulation du travail entre équipes soignantes devra s’accompagner du renforcement des collaborations et de leur formalisation entre personnel médical et paramédical. Les réunions régulières entre les équipes de secteur et celles des urgences devraient faciliter les relations notamment lorsque des situations particulièrement difficiles ou urgentes interviennent. Le projet d’extension des lits d’urgence (20 lits) au CH de Châteauroux doit être investi par l’équipe du secteur 1 qu’elle soit médicale ou soignante, au CMP ou aux urgences, la qualité de la prise en charge des patient qui y seront accueillis et le contenu du projet médical de réorganisation des unités d’admission à Gireugne en dépendent. L’objectif de ce projet est notamment de diminuer les transfert de patients faute de places , d’assurer une prise en charge globale du patient qui lui assure un retour à domicile ou une orientation la plus adaptée et de « renforcer la prise en charge de patients ayant des troubles mentaux ». Le CHG a inscrit dans son projet, que nous soutenons, d’assurer dans des lits dédiés, avec le concours des psychiatres de Gireugne, une prise ne charge de courte durée de patients souffrant de troubles psychiatriques . Il nous parait important que la clinique du Haut Cluzeau soit associée à ce dispositif , et qu’un accord conventionnel règle entre les trois partenaires les conditions de participation à ce dispositif d’une part, et les modalités de prises en charge selon les pathologies rencontrées. A l’hôpital de Le Blanc, le deuxième poste d’infirmier aux urgences doit être une prioritairement pourvu, lorsque les recrutements espérés seront réalisés par le CPG. Les problèmes rencontrés pour transférer les patients qui le nécessitent de l’hôpital de Le Blanc au CPG, devraient pouvoir être surmontés par le renforcement de la présence infirmière, et aussi par l’organisation de réunions entre les deux équipes ainsi qu’avec les pompiers souvent en charge du transport. La clinique du Haut Cluzeau a par ailleurs fait connaître au CH de Le Blanc, située à 20 minutes, la disponibilité de ses lits de post urgences. On ne peut donc qu’encourager la DDASS à réunir l’ensemble des partenaires pour envisager d’améliorer les réponses apportées aux patients qui se présentes à l’UPATOU de Le Blanc. A Issoudun, qui ne rencontre pas encore de problème pour recruter des médecins, le projet de création de lits pour les patients examinés en urgence à l’hôpital n’a pu être examiné durant cette mission. Néanmoins la tendance générale de l’évolution de la démographie médicale doit inviter les tutelles à la plus grande prudence avant la création de lits supplémentaires. Le redécoupage sectoriel nous parait tout aussi difficile à envisager. La Mission propose donc qu’afin de rendre l’organisation plus lisible pour les familles et usagers comme pour les professionnels, que les coopérations soient formalisées et que la filière de soins en urgence soit définie à l’échelle de ces deux territoires, en assouplissant les contraintes liées à la sectorisation. 102 7.5/ L’articulation des prises en charge au sein du département 7.5.1/ L’articulation des prises en charge avec le secteur associatif La structure de Mers doit être préservée au bénéfice des patients qui y sont insérés. La Mission propose le dispositif suivant : Quatre agents employés par Gireugne encadrent les patients accueillis à Mers sur Indre à L’Etape. Leur travail s’apparente à des fonctions habituellement dévolues aux « auxiliaires de vie sociale » employées dans des associations pour venir en aide aux personnes dépendantes à domicile. Ce statut leur permettrait de poursuivre leur travail sans changer les patients de cadre. L’auxiliaire de vie sociale est un travailleur social dont la profession consiste à aider et accompagner les personnes dépendantes dans leur vie de tous les jours. Ces auxiliaires pourraient s’intégrer dans un service d’accompagnement à la vie sociale SAVS Décret n° 2005-223 du 11 mars 2005 relatif aux conditions d’organisation et de fonctionnement des services d’accompagnement à la vie sociale SAVS et des services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés SAMSAH Le SAVS s'adresse à toute personne ayant un projet de vie autonome et qui bénéficie d'une reconnaissance COTOREP consécutive à une déficience intellectuelle ou à une maladie psychique. Le SAVS s'adresse aux personnes qui ont 18 ans ou plus et bénéficient d'une reconnaissance TH (travailleur handicapé) et d'une orientation "suivi SAVS" par la COTOREP, ou qui vivent seule, en couple, avec ou sans enfant, ou qui travaillent en milieu protégé (CAT, AP), en milieu ordinaire ou ne travaillant pas, ou qui bénéficient ou non d'une mesure de protection légale, ou enfin qui bénéficient d'un suivi psychiatrique et présentent un état stabilisé avec ou sans traitement. Sa mission est d’aider la personne à construire son projet de vie autonome en un temps adapté à ses capacités d'évolution et d'apprentissage ; de favoriser une dynamique dont l'objectif final est l'arrêt de l'accompagnement. Le SAVS pourrait être un des étayages à inscrire nécessairement dans la durée, pour favoriser le maintien de la personne dans son droit à vivre une vie autonome, et permettre une dynamique dont l'objectif recherché est l'allègement de l'accompagnement. Un projet local porté par l’association CAP 36, basé sur le développement d’activités culturelles au service du handicap nous parait devoir être soutenu, en collaboration avec les maisons de la culture. Enfin, nous avons déjà évoqué l’intérêt que pourrait représenter pour les patients et leur famille la création d’un « club » sur la ville de Châteauroux. 7.5.2/ Le développement des filières de soins urgences et gérontologie avec la Clinique du Haut Cluzeau. Nous avons déjà évoqué la nécessité pour le CPG et le CHG de coordonner les filières de soins aux urgences. 103 La réorganisation du dispositif de soins à La Châtre vise à conforter un pôle gériatrique dans cet établissement en y ajoutant l’unité de géronto-psychiatrie actuellement installée à Gireugne. Ainsi recomposé, le dispositif psychiatrique auquel, il faut rajouter celui de la clinique du Haut Cluzeau, sera conduit à préciser auprès des différentes structures d’accueil pour personnes âgées, les conditions dans lesquelles la psychiatrie de liaison peut être assurée, voire renforcée. Les relations entre la psychiatrie et le secteur des personnes âgées se sont détériorées au moment où les demandes qui leur étaient exprimées étaient en très nette augmentation et alors que tous deux étaient touchés par la démédicalisation du département. On ne saurait donc qu’encourager les professionnels à structurer de manière concertée la filière de soins gériatrique en contractualisant les engagements possibles de chacun. Le schéma gérontologique de l’Indre rappelle l’existence de « l’instance de coordination gérontologique départementale »qui assure la coordination des acteurs et la bonne couverture par les réseaux de l’ensemble du territoire. La coordination des acteurs bénéficie donc de structures formalisées depuis plusieurs années. Pour répondre au développement des structures d’accueil, la psychiatrie n’échappera pas à un examen global et concerté de la nature des prestations qu’elle en mesure de rendre. On relève peu de places ou d’hospitalisations de jour, pas d’équipes mobiles d’intervention à domicile, un dépistage précoce très réduit (les consultations mémoire sont peu développées). Au niveau du CPG, les consultations en CMP sont peu nombreuses, et les hôpitaux généraux, locaux, les EHPAD, les établissements d’hébergement, les moyens et longs séjours, les maisons de retraites, bénéficient de plus en plus rarement du passage des médecins psychiatres ; et les infirmiers de secteur n’y sont pas associés, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des départements. 7.5.3/ Les soins aux patients alcooliques et toxicomanes. L’articulation des prises en charge des patients alcooliques effectuées par le CHG (soit au sein de l’UHCD, soit, pour les sevrages au sein du service de gastro-entérologie), et celles qui sont réalisées par le CTA doivent pouvoir être améliorées. La place du post cure proposé par le CTA devrait notamment pouvoir être redéfinie. La mise en place de rencontres régulières entre les différents partenaires nous parait d’autant plus nécessaire que les acteurs présents aux tables rondes ont manifesté leur intérêt pour cette démarche, seule susceptible de valoriser l’engagement de chacun auprès de ces patients. La mutualisation des savoirs faire et la coordination des actions devraient donc pouvoir être aisément améliorées. L’hébergement des patients nécessitant un hébergement dans le cadre de leur prise en charge par le CTA au sein de l’unité de géronto psychiatrie de Gireugne nous parait difficilement devoir être prolongé. La solution d’un hébergement en ville doit être privilégié. Au-delà, c’est la question de la prise en charge de la toxicomanie qui devrait faire l’objet de concertations élargies entre les différents partenaires déjà fortement impliqués dans ce domaine au sein de ce département. L’importance de la population pénale justifie que les UCSA et le SMPR soient associés à cette démarche. 104 Pour la plupart des thématiques abordées, il nous parait indispensable qu’une concertation régulière à l’initiative des pouvoirs publics soit organisée. 7.6/ La psychiatrie infanto-juvénile Au-delà des dysfonctionnements éventuels qui semblent plus en rapport avec un défaut de communication entre services qu’avec un manque de moyens, comme l’ont mis en évidence les tables rondes, la question de la lisibilité du dispositif, de l’accessibilité aux soins, de la prévention et de la continuité des soins pour enfants et les préadolescents devrait faire l’objet d’une attention toute particulière étant donné la fragmentation actuelle du dispositif. En particulier, il serait intéressant de construire un véritable réseau entre les différents acteurs hospitaliers, sociaux, éducatifs et médico-sociaux qui puissent mieux préciser le rôle de chacun et définir des protocoles de travail en commun. Plus précisément, concernant l’hospitalisation pour des soins en situation d’urgence ou de décompensation aigue. Dans l’immédiat, la nécessité d’une analyse complète multifocale des besoins impliquant tous les acteurs institutionnels sanitaires, sociaux et médico–sociaux et un suivi rigoureux des réponses nous semble être le préalable à l’organisation d’une réponse adaptée à l’évolution prévisible des demandes à moyen terme (q.s. les éléments statistiques nationaux concernant la croissance du recours en urgence aux soins en pédopsychiatrie pour une population rajeunie avec des troubles d’apparence plus aigus nécessitant des réponses adaptées qu’un service de pédiatrie est rarement en mesure de fournir). La psychiatrie infanto-juvénile doit aussi se pencher sur la question de la détection précoce des enfants à risque de développement de troubles envahissants et de leur évaluation. On ne saurait trop l’inciter à se rapprocher pour cela de la structure régionale du CTRA de Tours et des services qui assurent les bilans diagnostiques parmi les plus complets en France. L’objectif doit être de favoriser des prises en charges intensives adaptées les plus précoces possibles dès deux ans pour lesquelles quelques places d’hôpital de jour pourraient être spécialisées (sous forme de jardin d’enfant thérapeutique par exemple) Pour rester dans le domaine de la prévention dans la petite enfance, les liens étroits du Service de psychiatrie infanto-juvénile avec le Service de Maternité du CH de Châteauroux, doivent pouvoir trouver un prolongement et un relais dans la communauté autour du suivi des grossesses, de la mise en place de la consultation du 4° mois, destinée entre autres à repérer et prévenir les risques psycho-sociaux, et du suivi post natal de PMI. Le développement d’interventions précoces en cas de difficultés majeures dans l’établissement de la relation mère enfant, en cas de dépression puerpérale ou de troubles psychiatrique bruyants, ne peut trouver sa place que dans le cadre d’un réseau où les intervenants de soins primaires peuvent déjà assurer la détection et la prise en charge des difficultés mineures, faute de quoi le service de psychiatrie serait vite débordé par le nombre des situations signalées. Les collaborations avec les services de santé scolaires devraient aussi permettre de mieux détecter les troubles cognitifs responsables de difficultés d’apprentissage. Elles devraient aussi favoriser une prise en charge globale multidisciplinaire rapide qui ne repose pas sur la psychiatrie isolément, mais sur une adaptation de la pédagogie, et des prises en charges spécifiques associées aux soins. 105 7.7/ La prise en charge des adolescents La création d’un poste de coordinateur réseau pour les adolescents n’a manifestement pas suffi à générer un élan suffisant pour permettre aux différentes institutions de travailler ensemble. La mission propose, avant toute création de lieu de soin spécialisé, de réunir les différents acteurs du terrain autour d’un projet de Maison de l’Adolescent (avec un pôle soins pluri-disciplinaire et un pôle hébergement éducatif). Cette dynamique pourrait être initiée sous l’égide des différentes tutelles départementales du Conseil Général, de la Direction des Affaires sociales et sanitaires, de l’Education Nationale et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Cela aurait l’intérêt de permettre aux professionnels de mieux se connaître et ainsi d’éviter de pérenniser voire de renforcer les clivages existants (adulte/enfants, psychiatrie/socio-éducatif). Une politique doit aussi être définie pour la prise en charge des mineurs délinquants nécessitant des soins et leur suivi post pénal. En effet, si la dynamique actuelle se poursuit, ce serait un leurre de penser que l’adjonction sans véritable articulation, d’unités de soins ambulatoires, qu’il s’agisse du CATTP du projet de service du secteur de pédo-psychiatrie ou de l’hôpital de jour du projet du CPG, certes nécessaires, mais, restant isolées dans leur secteur et leur champs de spécialité stricte, apporterait les solutions espérées aux problèmes difficiles de l’accès aux soins d’adolescents déniant leurs troubles et se manifestant par des conduites agies et des difficultés d’intégration, et de la chronicisation hospitalière des adolescents et jeunes adultes dont les troubles psychiques les mettent en situation fonctionnelle de handicap . Quand à la question de la coordination nécessaire à l’abord des pathologies de l’adolescence avec les lycées et collèges, les travailleurs sociaux, éducatifs et culturels, et la PJJ, plutôt que de dédier cette mission à une structure spécifique, la Mission préconise de développer dans un premier temps des cellules mixtes mettant en présence tous les acteurs concernés par les adolescents en grande difficulté, afin de pouvoir au mieux utiliser les ressources de chaque institution sans les renvoyer vers un soin exclusif ni même prévalant dans la recherche d’une solution évolutive. Afin de limiter les indications d’hospitalisation aux stricts besoins, une Maison de l’Adolescent multipartenariale, fonctionnant de la façon décrite dans le compte rendu de la table ronde (cf annexe 3) pourrait constituer un lieu ressource pour tous les professionnels, proposer des consultations médicales, et des entretiens psychologiques mais aussi fournir une information et un accompagnement social, juridique, et développer des animations culturelles. Dans ce cadre un hébergement éducatif de court séjour (séjour de crise, de distanciation ou de répit) qui pourrait être associé à des soins psychiatriques et un encadrement psychologique du soir, tout en permettant à l’adolescent de conserver une scolarité aménagée de jour ou de mettre en place son projet professionnel grâce à un accompagnement en stage d’apprentissage, nous paraît être une réponse plus polyvalente que la mise en place de structures psychiatriques plus traditionnelles. Enfin, le problème de l’hospitalisation des adolescents comme nous l’avons déjà vu, ne se pose pas en terme de lits, mais doit trouver des solutions dans le sens d’une définition plus claire des missions de chaque structure, d’une formalisation consensuelle des protocoles 106 d’admission et d’un meilleure articulation entre elle des différentes équipes avec un repérage clair pour chaque patient d’un médecin référent afin de donner une cohérence à la trajectoire de soins empruntée par chaque adolescent quelle qu’en soit la porte d’entrée. Les conditions d’accueil des adolescents les plus âgés (> 18 ans) au CPG doivent, dès maintenant, faire l’objet d’une réflexion : sur la période d’hospitalisation temps plein de la période aigue où tout devrait être mis en œuvre pour en réduire la durée au strict nécessaire et éviter la dynamique de chronicisation, et la promiscuité avec les patients plus âgés déjà inscrits dans la pathologie mentale. sur la mise en place d’une continuité des soins à la sortie en articulant dès l’hospitalisation à temps complet, les suivis de post hospitalisation et l’étayage des familles en favorisant les conditions d’hébergement des jeunes par relais sociaux adaptés. 7.8/ Le SMPR et l’organisation des soins aux détenus au niveau régional 7.8.1/ Les évolutions possibles du SMPR L’augmentation de la population pénale (61000 détenus) et sa morbidité psychiatrique (40% d’états dépressifs avérés, 14% de psychoses avérées, coefficiant de sursuicidité de 7) en général et en particulier en Centrale, rendent indispensable de maintenir et développer dans les prisons, un réseau de soins psychiatriques gradué et performant : - soins psychiatriques ambulatoires intensifiés et diversifiés dans l’ensemble des prisons - SMPR pour des prises en charge intensives et/ ou spécifiques, en ambulatoire ou en hôpital de jour - UHSA pour les hospitalisations libres et sous contrainte. Le guide méthodologique actualisé relatif à la prise en charge sanitaire des personnes détenues insiste sur ces aspects. Le SMPR de Châteauroux correspond à un besoin dans le dispositif sanitaire de la DRSP de Paris. La région Centre comporte 8 prisons et environ 2000 détenus. La fermeture du SMPR n’est pas une éventualité à retenir sur le plan du principe mais il est évident qu’un tel service ne pourra fonctionner sans médecin. Les besoins de la population pénale du CD du Craquelin et de la Centrale de St Maur sont importants et en augmentation, comme en témoignent l’audition des différents professionnels et le rapport d’activité du SMPR. Le service rendu par l’équipe du SMPR est à cet égard tout à fait appréciable, apprécié et incontournable. Le projet de l’équipe du SMPR de renforcer sa présence à la Centrale de St Maur correspond à une nécessité et est à souligner et soutenir. Mais, le statu quo est précaire. Si les postes chroniquement vacants au SMPR le restent, il est à craindre que le Dr N’GUYEN, à bout de forces, ne demande sa mutation (ou ne démissionne). 107 De même, la vocation régionale de service de recours ne pourra être assurée par le SMPR tant que le personnel médical ne sera pas en nombre suffisant pour assurer une continuité des soins. Seule une politique énergique de recrutement médical permettra des avancées sensibles. 7.8.2/ L’ouverture totale des places d’hébergement La question de l’opportunité de l’ouverture des places/lits d’hébergement peut légitimement être posée,dès lors que l’on envisage la création des UHSA avec le recentrage de l’activité des SMPR sur les soins ambulatoires et l’hospitalisation de jour. Certes, le dispositif actuel des SMPR pourvus de lits/places d’hébergement ne correspond pas à une hospitalisation libre au sens sanitaire et habituel du terme et a trouvé ses limites techniques et éthiques, même (et peut-être surtout) à Fresnes et Marseille. Néanmoins, la réalité de terrain montre que les patients admis actuellement au SMPR en hospitalisation libre présentent des pathologies aigues ou des troubles sévères qui nécessitent généralement une unité de lieu de vie et de prise en charge intensive. La mise en œuvre du programme de construction des UHSA sera progressive et durera plusieurs années. Dans l’attente, il est pertinent d’envisager l’ouverture d’un hôpital de jour avec hébergement dès lors que les besoins et les locaux existent. Les locaux pourront toujours être reconvertis ultérieurement par l’administration pénitentiaire. Cependant, ouvrir les 13 places d’hôpital de jour suppose des prérequis sanitaires et pénitentiaires : - l’équipe médicale et paramédicale en charge de l’unité d’hospitalisation doit être en nombre suffisant pour assurer les prises en charge et la continuité des soins - une équipe de surveillants en nombre suffisant doit être spécifiquement affectée au SMPR (5 surveillants et un 1er surveillant étaient initialement prévus) - les transferts en provenance des établissements pénitentiaires de la région pénitentiaire doivent être protocolisés - les admissions éventuelles en provenance des services d’urgence et les admissions en relais des HO D398CPP doivent être protocolisées - l’admission de patients détenus de la centrale de St Maur doit être prévue Bien entendu, cette ouverture ne doit pas se faire au détriment des soins ambulatoires dispensés au CD du Craquelin ni aux dépens de l’antenne SMPR de St Maur. Une ouverture partielle peut être envisagée, elle suppose en pratique les mêmes prérequis de principe que pour une ouverture totale. 7.8.3/ Le renforcement des soins ambulatoires dans le cadre du rôle régional Cette solution, envisagée explicitement par le guide méthodologique, tant pour des soins ambulatoires intensifs que spécialisés, est déjà mise en œuvre dans d’autres SMPR (Rouen, Bois d’Arcy par exemple). Elle a l’avantage de rendre un service régional non négligeable, avec un moindre impact en termes de niveau de personnels. 108 Les patients en provenance des établissements pénitentiaires de la région sont affectés provisoirement en détention ordinaire dans l’établissement pénitentiaire siège du SMPR et bénéficient de soins au SMPR. Bien entendu, les transferts et admissions en provenance des établissements pénitentiaires de la région pénitentiaire doivent être protocolisés. 7.8.4/ La question de la localisation du SMPR Le choix du Craquelin pour implanter le SMPR était cohérent au regard de la capacité de l’établissement et de son statut de centre pénitentiaire à la fois MA et CD, ainsi qu’en raison de la proximité géographique de la Centrale de St Maur et de la possibilité d’y installer une antenne du SMPR. De plus, le CPG était en capacité d’accueillir les patients détenus en HO D398CPP. Mais, le SMPR est très excentré par rapport à la région desservie. L’hypothèse de la délocalisation à Orléans (siège de la Cour d’Appel) au sein du nouvel établissement pénitentiaire (600 places, MA, CD, hommes, femmes, mineurs) prévu pour remplacer la petite et vétuste MA est à explorer. La ville d’Orléans est mieux desservie et plus attractive que Châteauroux, ce qui laisse à penser que le recrutement de personnel médical et paramédical sera plus facile. De surcroît, le CH de Fleury les Aubrais est candidat à l’implantation d’une UHSA. 7.8.5/ Les évolutions possibles en matière d’hospitalisation Il convient de rappeler qu’en milieu pénitentiaire comme en population générale, l’hospitalisation n’est qu’un des outils à la disposition des patients et des soignants dans le cours d’une prise en charge. L’accent doit être mis sur les soins ambulatoires, y compris sous forme de prises en charge intensives qui bien souvent permettent des évolutions favorables sans nécessité d’hospitalisation ou avec une hospitalisation limitée dans le temps. Bien entendu cette hospitalisation, lorsqu’elle est nécessaire, doit pouvoir se réaliser dans de bonnes conditions en temps utile et lieu adapté. 7.8.5.1/ Les UHSA : Les unités sécurisées spécialement aménagées pour l’hospitalisation psychiatrique (librement consentie et sous contrainte) des personnes détenues, prévues par l’article 48 de la loi OPJ du 09-09-04 et annoncées dans le Plan Santé Mentale 2007, seront créées progressivement. La première tranche (250 lits environ voire plus selon les dernières déclaration du Ministre de la Santé le 09 août dernier) concernerait les régions pénitentiaires à forte population pénale : DRSP de Paris (1 ou 2 unités), Lille (1 unité), Marseille (1 unité). Il va de soi que la population pénale de la région Centre, appartenant à la DRSP de Paris, aura accès au nouveau dispositif, lequel cependant, ne pourra pas voir le jour avant quelques années. 109 Une vingtaine d’UHSA sont prévues mais la localisation et l’échéancier n’en sont pas encore fixés. Toutefois, il est possible, compte tenu de l’actualité récente (évasions de détenus HO D398), que le programme soit accéléré et concerne 12 UHSA. Les UHSA seront rattachées en principe aux SMPR, venant ainsi compléter les équipements du Secteur de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire. Les critères d’implantation d’une UHSA (proximité d’un plateau technique médicochirurgical étoffé, facilité d’accès pour les transports, ville attractive pour les recrutements de personnel, situation géographique ad hoc au regard des établissements pénitentiaires desservis…) ne semblent pas réunis à Châteauroux. Au regard des critères décrits, la localisation la plus adéquate d’une UHSA pour la région Centre en DRSP de Paris parait être Orléans, ce qui rend alors pertinente la relocalisation du SMPR à Orléans, dans le nouvel établissement. Le CH de Fleury les Aubrais est situé au nord de l’agglomération d’Orléans, près de l’autoroute, à proximité » de Châteaudun, à 1km de la gare, avec le CHR à 15mn par autoroute et une clinique médicochirurgicale à proximité. Une période intermédiaire doit être organisée, elle risque d’être de longue durée. Certes, la volonté politique est affirmée, mais les contraintes financières, administratives, les nécessaires et complexes arbitrages interministériels (Santé, Justice, Intérieur, Défense, Finances….) pourraient très probablement ralentir la réalisation de ces unités. De surcroît, les UHSA ne seront pas une solution miracle mais un outil de plus dans le dispositif de soins psychiatriques aux détenus, outil que l’on peut espérer performant notamment en matière d’articulation régionale, mais qui traitera pour l’essentiel la pathologie aigue et sera nécessairement limité dans ses capacités d’accueil et de durée de séjour. Les soins sur site pénitentiaire seront l’essentiel des prises en charge. 7.8.5.2/ L’hospitalisation sur le site de Gireugne Le sentiment d’ « insécurité » ressenti par le personnel n’est pas seulement lié à la prise en charge certes difficile des détenus mais à un climat global d’incertitude. Dans l’attente d’une évolution liée à la création des UHSA, l’intégration du SMPR de Châteauroux au CPG doit être réaffirmée. Cette intégration est réelle parce que le projet initial a été porté par un médecin chef de Gireugne, les lieux d’hospitalisation des détenus ont été spécifiquement aménagés, le médecin chef de service du SMPR a été présidente de la CME. Elle est fragilisée parce qu’aujourd’hui le SMPR apparaît comme une charge excessive, « en plus de tout le reste » : HO, remplacement du Dr N’Guyen, détenus libérés qui s’installent dans l’Indre alors qu’ils n’en sont pas originaires…. Pour autant, on peut considérer que les conditions matérielles actuelles d’hospitalisation des détenus à Gireugne sont meilleures que dans nombre d’hôpitaux. 110 Rappelons qu’aujourd’hui, dans nombre d’hôpitaux, les détenus en HO sont maintenus 24h/24 en chambre d’isolement dans des conditions frisant l’indignité. La chambre sécurisée destinée spécifiquement aux détenus est certes configurée comme une cage (cloison – grillage), mais elle est vaste, lumineuse, correctement équipée et sécuritaire. Il suffirait donc d’envisager quelques modifications architecturales (remplacer le grillage par une cloison) pour la rendre plus accueillante. On rappellera que la surveillance par un personnel de police n’est pas prévue par les textes, mais n’est pas exclue, et que le préfet peut y recourir si la situation l’exige. La question de la qualité des soins délivrés, posée par le personnel soignant lui-même, est directement liée à la présence effective dans les services d’un personnel formé, motivé et en nombre suffisant. 7.8.5.3/ – la place des UMD Les indications d’UMD sont limitées aux patients présentant une dangerosité psychiatrique majeure dépassant les capacités de soins d’un service ordinaire. Concernant les détenus et dans l’attente des UHSA, on peut recommander que les admissions en UMD soient facilitées dès lors que les éléments de dangerosité criminologique sont en rapport et/ou majorés par les troubles psychiatriques. 7.8.6/ L’articulation possible des 5 SMPR de la région pénitentiaire La DRSP de Paris compte 5 SMPR : Fleury, Fresnes, La Santé, Bois d’Arcy (pas de lits ouverts), Chateauroux (pas de lits ouverts). Il n’y a actuellement pas d’accord officieux ou officiel de coopération ; chaque SMPR gère sa région. Les détenus de la région Centre sont traités sur site en ambulatoire ou en HO dans l’hôpital de rattachement ; ils ne peuvent être admis en SMPR. La question pourrait être posée, nonobstant la distance kilométrique qui peut constituer un frein, d’une possible articulation entre les 5 SMPR pour hospitaliser les détenus. 7.8.7/ La spécificité des procédures relatives aux détenus de St Maur Bien que les chiffres ne soient pas encore publiés, l’enquête épidémiologique conduite par le Pr Rouillon semble montrer une incidence de pathologie mentale avérée sévère chez un détenu de Centrale sur deux. C’est dire l’importance du dispositif de soins psychiatriques à St Maur. Les détenus de la Centrale sont considérés tant par les personnels pénitentiaires que par les personnels sanitaires de Gireugne comme particulièrement dangereux et devant faire l’objet de mesures de sécurité particulières. 111 Le traumatisme de « l’affaire du cannibale » survenue l’été dernier semble encore présent et opérant. Certes, les détenus d’une centrale sont des « longues peines », soumis à des mesures de sécurité particulières. Mais chaque cas doit être analysé en fonction de son histoire et du contexte. La pratique montre que le plus souvent, les patients détenus hospitalisés, y compris en provenance d’une centrale, le sont pour des troubles aigus sans éléments de dangerosité psychiatrique majeure : état dépressif, tentative de suicide, état délirant, refus des soins nécessaires. 7.8.8/ L’amélioration des articulations institutionnelles et fonctionnelles La structuration et la régularité des rencontres avec les différents partenaires doivent être préférées aux réunions de crise. La concertation au sein des établissements pénitentiaires est bonne, elle gagnerait à être structurée notamment par la mise en place d’une Commission Santé dans chaque établissement pénitentiaire. De même un fonctionnement régulier du comité de liaison entre les établissements pénitentiaires et les hôpitaux de rattachement, permet de structurer les relations et d’aborder, en dehors de situations de crise, des réponses coordonnées aux problèmes habituellement rencontrés. Tandis que la définition d’une politique de santé mentale et la « protocolisation » des modus operandi avec les autorités de tutelle passent par Comité de coordination (art R 711-16, 10° CSP). Les relations entre les hôpitaux de rattachement devraient pouvoir être améliorées. L’hypothèse du rattachement de la gestion du CPG au CH de Châteauroux permettrait à l’UCSA et au SMPR d’avoir le même hôpital de rattachement et les mêmes interlocuteurs. Dialogue et concertation en seraient facilités. La gestion des urgences et des consultations psychiatriques au CHG peut être améliorée. Lorsqu’un détenu est adressé dans le service des urgences ou qu’il est hébergé dans les chambres sécurisées du service de chirurgie ORL, il doit pouvoir bénéficier si nécessaire d’une consultation psychiatrique (infirmier et/ou psychiatre) in situ (ou à défaut au CPG) comme un patient « ordinaire ». A cet égard, il serait important que le travail de l’infirmier psychiatrique du service des urgences et celui du psychiatre de liaison du CH de Châteauroux puissent être mieux articulés. Le certificat médical de demande d’HO est établi au départ de la prison, par le médecin de l’UCSA. En effet, conformément à la loi de 1990, le psychiatre (en l’occurrence du SMPR) ne peut l’établir dès lors que le patient sera admis dans l’hôpital auquel il est 112 attaché administrativement. En pratique, l’indication est généralement posée par le psychiatre et le certificat rédigé par le médecin généraliste (qui conserve néanmoins son libre arbitre). Sauf à changer la loi, il n’y a pas vraiment d’autre possibilité, si l’on retient l’absence de validité du « danger imminent » par arrêté du Maire. Lorsque le détenu se trouve dans le service des urgences du CH de Châteauroux, le médecin senior peut tout à fait établir le certificat médical de demande d’HO puisqu’au titre de la continuité des soins, il « représente » le médecin de la prison. Ce qui évite des allersretours hôpital – prison préjudiciables au patient et des sollicitations inutiles des médecins des UCSA et du (seul !) médecin du SMPR. Les conditions du transport des détenus admis en HO à l’aller et au retour doivent pouvoir être améliorées. A l’aller le secteur vient chercher le patient, au retour l’administration pénitentiaire vient chercher le détenu. Le préfet juge de l’opportunité de l’escorte. L’hôpital devrait disposer d’un véhicule sécurisé, ce qui n’est pas le cas actuellement ; l’administration pénitentiaire est prête à faire don d’un véhicule au CPG. Le patient peut être si nécessaire menotté et entravé. En matière d’HO, la présence d’un personnel pénitentiaire dans l’ambulance n’est pas prévue par les textes. Certes cela pose le problème du parallélisme des textes puisque cet accompagnement est prévu pour les extractions médicales, mais en l’état actuel de la réglementation, il en est ainsi. L’accompagnement conjoint par un personnel du SMPR et un personnel du CPG, couramment pratiqué, contribue à améliorer l’articulation et l’accueil des patients. Le retour en détention devrait, dans la mesure du possible, se programmer aux heures ouvrables pour que l’accueil du patient se fasse dans de bonnes conditions (éviter le soir et le week end). 7.8.9/ L’incidence du niveau de l’effectif médical sur les hypothèses évoquées Avec un ETP médical affecté au SMPR, le statu quo n’est pas tenable au long cours. Dans cette hypothèse, on peut néanmoins envisager quelques améliorations de l’existant : - améliorer les articulations institutionnelles et fonctionnelles : réunions multipartites - établir des protocoles définissant des conduites à tenir : gestion des urgences psychiatriques concernant les détenus, établissement des certificats médicaux initiaux des HO, liaisons interservices, transferts des HO - renforcer les soins ambulatoires infirmiers et les prises en charge psychologiques à St Maur - négocier avec les autres SMPR de la région un accueil possible des détenus de la région Centre Avec deux ETP, le risque de fermeture du SMPR s’éloigne et des soins ambulatoires renforcés à la Centrale de St Maur peuvent être envisagés avec un renforcement de la présence médicale. 113 Deux ETP et demi permettraient d’envisager : - soit des soins ambulatoires renforcés pour des patients en provenance de la région .Les procédures d’admission et de retour devront être établies. Le nombre de patients admis ne devrait pas excéder une dizaine. - soit une ouverture partielle des lits ; solution certes préférée par le DRSP mais qui pose le problème de la continuité des soins. Si l’on compare avec les autres SMPR, et sur fond d’augmentation sensible de la morbidité psychiatrique de la population depuis 10 ans, 13 lits plus une antenne en Centrale supposent un effectif médical supérieur (au moins 3 ETP) à celui envisagé initialement (2,5 ETP). Les 13 lits ne peuvent ouvrir qu’avec 3 ETP. Les détenus de St Maur, dès lors que le SMPR aurait ouvert ses lits, devront pouvoir y bénéficier de soins. La réticence de l’administration pénitentiaire (directeurs, DRSP) à l’admission de détenus en provenance de St Maur au SMPR, tient à ce qu’ils considèrent la structure du CD non suffisamment sécuritaire. Une solution négociée pourrait être la mise à disposition pendant la durée du séjour, d’un surveillant pénitentiaire de St Maur qui viendrait renforcer l’équipe de surveillants du SMPR. Avec trois ETP et demi, un travail de plus grande ampleur peut s’accomplir à la Centrale. Les consultations post-pénales peuvent être développées. 7.8.10/ En guise de conclusions, des propositions réalistes à court et moyen terme. L’équipe psychiatrique du SMPR de Châteauroux est expérimentée, motivée et compétente. Le travail accompli au profit de la population pénale du CP du Craquelin est de qualité : - accueil des arrivants, prises en charge des dépendances, travail spécifique auprès des auteurs d’infraction sexuelle, politique de prévention du suicide - prises en charge ambulatoires intensives, individuelles et de groupe Des efforts sont consentis pour articuler les prises en charge des patients hospitalisés à Gireugne (transport) et les relais à la sortie de prison. La population pénale de la centrale de St Maur est une priorité et le dispositif de soins et les prestations fournies, encore insuffisants au regard des besoins, vont être développés. Le rôle régional du SMPR en tant que service de recours pourra être développé dès que l’effectif médical sera de 2,5 ETP (3 ETP pour une ouverture totale des places). La mise en place de protocoles (notamment relatifs à la gestion des urgences psychiatriques, aux procédures d’HO et aux modalités de transport) et l’organisation de réunions multipartites régulières et décisionnelles (Commission Santé, comité de liaison, comité de coordination) devraient sensiblement améliorer (et pacifier) la situation. A terme, l’ouverture d’une UHSA à Paris permettra de résoudre (au moins partiellement) la question des hospitalisations psychiatriques des détenus de la région Centre. 114 7.9/ Le management général de l’établissement. Dans un souci de doter le CPG de tous les atouts pour soutenir sa volonté de changement, la Mission propose de rattacher la gestion de cet établissement au Centre Hospitalier Général de Châteauroux. Le CPG devrait pouvoir ainsi bénéficier des compétences et savoir faire acquis par le C.H G en matière de suivi de l’activité, de gestion des ressources humaines et notamment de politique de recrutement, de formation, et gestion prévisionnelle des compétences, seuls garants de la permanence du dispositif de soins psychiatriques dans le département. La constitution d’un pôle sanitaire fort à Châteauroux représenterait indéniablement un atout dans la politique de recrutement. L’attractivité serait ainsi renforcée et l’isolement rompu au profit d’une collaboration étendue au bénéfice des patients. La cohérence de la gestion du dispositif public de santé mentale dans le département devrait favoriser l’élaboration et la mise en œuvre des projets visant à l’adaptation des dispositifs aux évolutions de la demande. Dans un contexte contraint où les ressources médicales risquent de continuer à ne pas augmenter, le regroupement de la réponse psychiatrique du département sur le CHG de Châteauroux nous paraît pouvoir participer à l’effort de sauvegarde, et de soutien d’un dispositif précieux car unique opérateur participant au service public, mais isolé et fragile. Indépendamment des avantages et opportunités qui pourraientt être trouvés sur les plans administratif, techniques et logistiques, il nous semble que les prestations médicales et médico-techniques au profit des patients hospitalisés à Gireugne ou pris en charge par le dispositif ambulatoire du CPG seraient améliorées, grâce au rattachement de la gestion du CPG au centre hospitalier de Châteauroux. Les soins somatiques des patients hospitalisés ou suivis en psychiatrie pourraient être plus facilement améliorés dans le cadre du partenariat à développer entre les équipes de psychiatrie et la médecine somatique. Nous pensons en effet, que de la même manière que la psychiatrie a su développer la psychiatrie de liaison à l’hôpital général, la médecine générale doit pouvoir répondre aux demandes de soins somatiques de la psychiatrie. La prise en charge des adolescents doit pouvoir bénéficier d’une plus grande mise en commun des projets de la psychiatrie adulte et de la psychiatrie infanto-juvénile que le rapprochement au sein d’une même entité pourra contribuer à favoriser. De la même manière, dans le contexte particulier de l’Indre, il nous semble que la gestion par l’établissement de Châteauroux, de l’UCSA et du SMPR serait une voie possible pour améliorer les prises en charge des détenus notamment en urgence. L’indispensable travail de protocolisation et de procédure relatif aux transports et soins des détenus devrait être favorisé par une gestion administrative commune du SMPR et de l’UCSA. Aux urgences, comme pour les personnes âgées, l’articulation à rechercher avec le dispositif de soins privé pourrait être favorisée par la mutualisation et le renforcement de la cohérence des dispositifs publics. 115 La palette de soins proposée aux patients alcooliques est riche, et pour être préservée elle doit bénéficier d’une plus grande coordination des moyens, que la gestion par le CHG de Châteauroux serait, là aussi, susceptible d’accélérer. Enfin la question de la gestion de la pharmacie devrait pouvoir trouver une réponse plus satisfaisante dans le cadre de cette proposition. Pour le C.H de Châteauroux, ce rattachement constitue une opportunité pour favoriser la déclinaison de son projet d’établissement en renforçant les coopérations des équipes psychiatriques et somatiques dans les prises en charges spécifiques. La qualité de sa gestion est un gage de réussite pour ce rattachement. Le projet de rattachement du CPG au CHG de Châteauroux avait déjà été évoqué, il y a quelques années, il pourrait aujourd’hui recueillir le soutien des directeurs du CHG et de l’UGECAM, ainsi que de l’ARH. Sa mise en œuvre ne manquera pas de soulever des interrogations quant au statut des personnels notamment, mais l’expérience acquise par la tutelle, comme par le CHG, dans ce domaine, devrait apporter aux différents acteurs concernés l’assurance d’une prise en compte concertée des différentes situations à régler, d’autant que ce rattachement devrait être l’occasion de redonner une place aux personnels médicaux et non médicaux dans les décisions qui les concernent. 7.10/ L’accompagnement pour l’élaboration du projet médical Dans ce contexte, très particulier, où le besoin d'une réflexion médicale organisée dépasse le seul CPG et où les délais sont particulièrement contraints tant pour l’UGECAM que pour le CHG et l'ARH, un appui méthodologique extérieur peut être utile. Dans ce cadre, la MNASM reste à la disposition de l’ARH pour définir avec elle les conditions d’une nouvelle mission destinée, le cas échéant, à accompagner la définition et la mise en œuvre d’une politique de santé mentale départementale adaptée aux orientation du sros III. 116 Conclusion La Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale a fait le choix de l’élaboration d’un document abordant largement le dispositif psychiatrique du département de l’Indre. On pourra lui reprocher de n’avoir pas assez affiné son analyse ou, d’avoir négligé certains points. Tel est la règle d’un exercice qui devait être réalisé dans un temps court et qui vise à favoriser une dynamique, en s’appuyant sur une démarche de planification et d’organisation sanitaire. Chacun aura à continuer à s’interroger sur sa pratique, à s’organiser autour d’axes forts, en misant sur des processus facilement repérables et identifiés. La Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale a acquis la conviction que la psychiatrie du département, dont les potentialités sont évidentes, continuera à répondre de façon adaptée aux demandes de la population, malgré les contraintes qui pèsent sur les dispositifs et les problèmes de démographie médicale. Pour garantir ces atouts et résoudre les difficultés, la MNASM a formulé des propositions destinées à être discutées par les professionnels du champ sanitaire, social, médico-social, pénitentiaire, les élus, les usagers et leurs familles. Elles ne constituent que des axes de réflexion et ne sauraient se substituer au pouvoir de décision des différents acteurs. Nous espérons que notre démarche d’expertise, nourrie d’échanges, favorisera les relations entre les acteurs pour mieux répondre aux demandes des usagers du champ de la santé mentale. Chaque acteur doit pouvoir trouver une part de lui-même à travers des analyses et propositions formulées, que nous avons reprises et mises en perspective avec d’autres situations déjà observées. Nous remercions l’ensemble des personnes rencontrées à l’occasion de cette mission pour la qualité de l’accueil et le professionnalisme des échanges. Les réactions écrites qui nous ont été adressées après la restitution figurent en annexe du présent rapport. 117 ANNEXES 118 Annexe 1 : lettre de saisine de l’ARH Centre 119 Annexe 2 : programme des visites. Déplacement dans le département du Centre Planning Du 22 février au 24 février 2005 Date Matin Après-midi Mardi 22 février 9h30 Arrivée à la gare de Châteauroux 13h30/14h30 Rencontre élus du personnel 10h/11h Rencontre M. Ardisson (Directeur Régional UGECAM) et M. Houppe (Directeur de l’Hôpital) 14h30 Visite et rencontre équipe secteur II intra + extra 11h/12h Rencontres cadres de santé Mercredi 23 février Jeudi 24 février 9h : Secteur III Gireugne et Centre Hospitalier de la Châtre Secteur I intra et extra 18h : Rencontre Directeur du CH de Châteauroux 9h/10h30 Rencontre avec la CME 13h30 : Psychiatrie Infanto-juvénile 10h30/12h30 Centre Hospitalier de Châteauroux Secteur II (suite) Retour Paris 120 Déplacement dans le département du Centre Planning Du 9 mars au 10 mars 2005 09-mars 09-mars 9H30 9H30 représentants des usagers gérontologie C Lescouet /Dr Wagenaar C Festa/Dr Isserlis 11h00 DDASS 11h00 DDASS 12H30 déjeuner Pdte de CME/ Dr Wagenaar/Dr Isserlis 12H30 déjeuner directeur CFesta/ CLescouet Après midi Mers Après midi Vatan conseil général ? conseil général ? 10-mars 9H30 polyhandicapés ergosociothérapie alcoologie 10h30 EUGECAM Monsieur Ardisson 11H30 urgences CH Châteauroux 15h01 Départ Paris ? 121 Programme Mission SMPR Centre Les 22, 23 et 24 mars 2005 Dates Matin 22.03.05 Après-midi 13h30 Maison Centrale de Saint-Maur 17h30 Réunion DDASS Préfet Ett Pénit 12h00 déjeuner à Gireugne 23.03.05 9h00 Centre psychothérapique de Gireugne Mnasm (DDASS) 13h30 Maison d’arrêt le Craquelin à Châteauroux 13h00 Réunion Mrs Page Lepetitcorps et Mnasm (Saint-Maur) Réunion et visite 12h00 déjeuner au Craquelin 24.03.05 10h00 Réunion des UCSA et responsable SMPR CHG de Châteauroux 122 Annexe 3 : comptes rendus des tables rondes _ Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale Tables rondes de la psychiatrie Compte-rendu de la réunion du 5 avril 2005 sur la prise en charge des adolescents Personnes présentes : cf. feuille d’émargement 1) Constats sur le département de l’Indre L’orientation pour hospitalisation psychiatrique de jeunes dans la tranche d’âge 15-18 ans est difficile compte- tenu du manque de structure spécialisée et identifiée. Les services de pédo- psychiatrie accueillent jusqu’à 17 ans sans hospitalisation. A partir de 17 ans les jeunes sont orientés en psychiatrie adulte ce qui pose des problèmes d’intégration avec une population souvent beaucoup plus âgée ou présentant une pathologie très différente ( décalage de maturité d’âge et de parcours). Pour les mineurs ayant besoin d’hospitalisation, une convention est passée avec les structures du Cher ( CASA et appartement thérapeutique du DPEA de Bourges). Pour illustrer les propos sont étudiées les possibilités départementales pour un jeune en situation de crise aiguë, pour lequel il faut réagir immédiatement, le vendredi soir dans un établissement : Orientation vers les services de pédiatrie si la crise est calmée mais quel est le garde fou ? Hospitalisation à Bourges ou 2 lits sont réservés pour le 36 en pédopsychiatrie dans le cadre d’une convention; utilisé pour 13 jeunes de 12 à 17 ans en 2004. Les adolescents d’Issoudun sont orientés vers une structure spécifique à Chezal Benoît dans le Cher mais n’ont pas de prise en charge purement médicale ce qui exclut les situations de crise. L’UHCD ( Unité Hospitalière de Courte Durée) peut être utilisée pour éviter dans certains cas la psychiatrie adulte mais n’est pas adaptée à une hospitalisation prolongée. 123 Le Centre Psychothérapique de Gireugne qui aurait besoin d’un secteur protégé et réservé aux jeunes. Globalement on répond aux urgences mais il manque l’articulation avec les familles et les structures éducatives et pédagogiques. Le plus souvent, l’adolescent est renvoyé dans sa structure sans élaboration de relais à sa sortie. Le service de pédopsychiatrie de Châteauroux organise une 1ère consultation de mineurs possible sans la présence des parents mais cette possibilité est trop souvent méconnue. Aucun accueil spontané n’est organisé actuellement. Les types de prise en charge par ce service sont les suivantes : A- PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE : Types de prise en charge Soins en C.M.P. ou unité de consultation de secteur Consultations en psychiatrie de liaison Visites à domicile Interventions en milieu scolaire Nombre de patients 533 patients 83 patients 5 patients 134 patients Nombre de séances Pour 13471 séances Pour 128 séances Pour 24 séances Pour 268 projets intégration scolaire La psychiatrie de liaison est la conséquence des permanences bi-hebdomadaires dans le service de maternité, en plus des consultations à la demande de ce service et du service de pédiatrie. On comptabilise aussi quelques consultations en chirurgie. Les interventions en milieu scolaire sont en nette augmentation (+ 70 %). Elles correspondent à l’augmentation de la file active sur la tranche d’âge de 6 à 11 ans, âge de la scolarité en primaire. Ainsi, la mise en place de programmes de soins pour les enfants de cette tranche d’âge entraîne la participation de l’équipe soignante aux réunions de projets d’intégration scolaire. B- PRISE EN CHARGE EN TEMPS PARTIEL : Types de prise en charge Journée hôpital de jour ½ journées hôpital de jour Accueil familial thérapeutique Nombre de patients 168 patients 117 patients 25 patients Nombre de journées Pour 6478 journées Pour 3229 ½ journées Pour 768 journées Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel : Groupe thérapeutique d’une durée de 1 heure à 1h30, une à deux fois par semaine. 124 Type de prise en charge C.A.T.T.P Nombre de patients 275 patients Nombre de séances Pour 4581 séances 44 patients de plus qu’en 2003 ont bénéficié de ce type de prise en charge, on enregistre en conséquence 743 séances de plus. Il s’agit d’une augmentation importante. Pour mémoire, la capacité du CATTP est de 24 places. Or, en réalité, en moyenne sur une semaine, 53 places sont utilisées par jour : soit une occupation moyenne de 220 %. ( Hors période vacances scolaires- Estimation faite au 31/12/2004). Ce type de réponse en C.A.T.T.P permet aux enfants de bénéficier d’un suivi favorisant un maintien dans le milieu ordinaire (scolaire, familial, associatif…). C- PRISE EN CHARGE A TEMPS COMPLET : Hospitalisation à temps complet Types de prise en charge Hospitalisation 24 heures sur 24 dans le service au centre hospitalier Adolescents hospitalisés au C.AS.A. à Bourges (dans le cadre de notre convention) Adolescents hospitalisés à l’appartement thérapeutique du D.P.E.A. de Bourges (dans le cadre de notre convention) Accueil familial thérapeutique temps plein Nombre de patients 6 patients Nombre de journées Pour 34 journées 13 patients (de 12 à 17 ans) 2 patients Pour 418 journées 22 patients Pour 840 journées Pour 75 journées 2) Problèmes rencontrés sur le département Le département manque de structure de prise en charge en hospitalier et en ambulatoire. Au-delà de l’urgence avérée qui nécessite une hospitalisation, l’urgence ressentie ou l’immédiateté de la demande a besoin d’être travaillée, elle ne trouve pas aujourd’hui de lieux d’écoute et d’élaboration de stratégies multi - partenariales. Nous manquons de prises en charge globale pour les adolescents très instables et descolarisés alors que la prise en charge des plus jeunes fonctionne bien avec la CDES et le SPIJ. De même l’Education Nationale établit plus facilement des projets pour les jeunes enfants (en primaire) mais plus l’enfant grandit et moins les troubles du comportement sont tolérés ( par exemple au collège. Les structures d’hébergement manquent de véritables lieux d’accueil éventuellement avec hospitalisation et de prise en charge thérapeutique avec soins ambulatoires. Les jeunes doivent réintégrer les foyers d’hébergement où ils perturbent quelquefois gravement les groupes. Il n’est pas possible de travailler sur l’éducatif tant que les troubles demeurent. 125 Il en est de même avec les familles d’accueil lorsque les limites des possibilités d’accueil sont atteintes du fait des troubles. Nous manquons de dispositifs gradués en fonction des types de pathologie et de la nature de la demande. Même sur un nombre de demandes relativement faible, les professionnels s’épuisent à se trouver , se comprendre et avoir des solutions. Le réseau d’intervenants fonctionne assez bien pour les professionnels mais le public manque de lieu clairement identifié. 3) Propositions ; pistes de réflexion Un projet spécifique jeunes pour l’ensemble du département est à construire prévoyant un lieu d’observation global et un accueil ponctuel pour adolescents en période de crise. Un lieu qui serve à la fois de temps de rupture, de pause et d’observation, qui soit structurant et contenant. Les adolescents présentant des troubles du comportement au niveau des collèges ont besoin de prises en charge extérieures à la communauté éducative. Globalement, les structures existantes sont peu connues et les réseaux se multiplient au point qu’il est difficile d’orienter dans « le bon maillage ». Les structures existantes ne sont peut-être pas de ce fait utilisées de façon optimale. Une maison de l’adolescent pourrait être appropriée comme type de réponse. Suite au rapport de Claire BRISSET en 2002, le Président de la République avait incité à la création d’une maison de l’adolescent par département. Il s’agit d’une structure permanente sans connotation, capable de répondre dans l’immédiat à un problème aigu ou sous-jacent par l’intervention de spécialistes multiples dans le champ de la santé somatique ou psychique. Le département est petit et il faut être vigilants à ne pas trop diversifier les structures . La 1 nécessité est le maillage des filières qui existent (ce qui n’empêche pas le constat de manque), l’organisation d’une forme de concertation et l’application de dispositifs réglementaires qui ne sont pas en place comme les cellules mixtes Education Nationale et PJJ avec des concertations territorialisées ou les professionnels peuvent se retrouver autour des situations les plus compliquées. ère Il apparaît essentiel de trouver le lieu et les moyens d’articulation de l’existant éventuellement sous forme de maison de l’adolescent adaptée aux besoins du département qui serait un lieu de centralisation, de concertation, d’orientation et de consultations complémentaires à la nécessité de pouvoir hospitaliser les jeunes dans une structure prévue pour eux. 126 Compte-rendu de la table ronde relative aux liens entre la psychiatrie et les urgences- 4 avril 2005 L’objectif de cette table ronde est de recueillir le sentiment des partenaires sur l’articulation entre le secteur psychiatrique et le secteur des urgences , en vue d’une efficience d’intervention. Les observations formulées par les représentants du Centre Hospitalier de Châteauroux sont les suivantes . S’agissant de la prise en charge psychiatrique aux urgences, qui reçoivent en moyenne 32 000 passages par an , l’établissement dispose de 3 postes d’IDE psychiatrique dont 2 sont actuellement pourvus. Elles assurent l’accueil des patients présentant des troubles psychiatriques pendant la plage horaire 9 h –17 h. La nuit , il n’y a pas de prise en charge possible par des IDE psychiatrique . L’établissement souhaiterait disposer de 5 postes afin de pouvoir assurer une présence par des infirmières psychiatriques 24 h sur 24. Le médecin psychiatre consulte tous les matins au service des urgences et examine la plupart des patients le nécessitant dans des délais raisonnables. Les difficultés principales concernent : - la prise en charge des situations de crise concernant des détenus qui sont dirigés vers le S.A.U, la prise en charge des adolescents qui, lorsqu’ils ont plus de 16 ans sont orientés vers le CPG, mais dès lors qu’ils ont moins de 16 ans peuvent difficilement être orientés vers la pédiatrie (service non adapté) et ne peuvent pas toujours être hospitalisés au Centre Hospitalier de Bourges faute, parfois, de lits disponibles. Le Centre Hospitalier du Blanc dispose de 2 postes d’IDE psychiatrique actuellement pourvu à l’UPATOU. dont 1 est En ce qui concerne la prise en charge par des médecins psychiatres, celle ci s’effectue à partir de l’effectif médical présent sur le secteur psychiatrique du Blanc 2 fois par semaine . Lorsque le psychiatre n’est pas présent sur le secteur, les patients sont transférés au Centre Psychothérapique de Gireugne. 127 Il est indiqué par le centre hospitalier du Blanc que la trajet entre les deux établissements, qui est relativement long, peut être source de difficultés et nécessite parfois, un retour prématuré vers l’U.P.A.T.O.U. Le Directeur des soins du Centre Hospitalier du Blanc indique que le recrutement du 2ème poste d’IDE psychiatrique permettrait de renforcer la qualité de la prise en charge à l’UPATOU. Le responsable du service des urgences du CH de Châteauroux souligne la difficulté que représente le transport des patients présentant des troubles psychiatriques, avec des possibilités de risques d’aggravation qui ne sont pas toujours mesurables. Les sapeurs pompiers estiment par ailleurs que cette catégorie d’intervention ne fait pas partie de leurs attributions. Il se pose les problèmes suivants : - la nécessité qu’un certificat médical soit rédigé par un médecin pour constater la nécessité d’une HO/HDT, le médecin urgentiste ne sait pas toujours apprécié s’il est nécessaire d’engager une démarche d’H.D.T, le fait qu’il ne peut être garantit que la sédation chimique soit efficace pendant tout le trajet, Le Directeur du Centre Hospitalier d’Issoudun indique que, dans l’enceinte de l’Hôpital, sont installés un CMP ainsi qu’ un hôpital de jour rattachés au C.H.S G Sand, situé à Bourges. Dans la journée, la prise en charge aux urgences est assurée, à la demande, par les infirmiers psychiatriques et les médecins exerçant au C.M.P. En dehors des horaires d’ouverture du C.M.P et de l’hôpital de jour, les patients sont transférés au C.H.S G Sand à Bourges. Le Directeur indique qu’il lui semble qu’un secteur de 22 000 habitants, comme celui d’Issoudun, sans lits de psychiatrie pose problème. Il souhaiterait ouvrir une unité d’une dizaine de lits de psychiatrie de liaison Les psychiatres du CHS G Sand seraient disposés à assurer l’encadrement médical de ce projet. La population accueillerait favorablement ce type de dispositif, d’autant plus que l’établissement prend déjà en charge des patients présentant des troubles psychiatriques dans le service de médecine. 128 Deux psychiatres exercent à la fois dans l’Indre et la Cher et dépensent une énergie importante pour gérer l’activité sur les 2 sites avec, au final, une psychiatrie de liaison qui ne se fait pas toujours bien. Le Médecin Chef de service des urgences de Châteauroux indique que les patients du secteur d’Issoudun, ne comprennent pas qu’on doive les transporter jusqu’à Bourges pour une prise en charge psychiatrique, avec des délais de transports relativement longs notamment pour ceux résidant à Neuvy - Paillou . Le Directeur du CH d’Issoudun indique qu’il est en cours de formalisation d’une convention avec le C.H.S G Sand organisant la prise en charge psychiatrique aux urgences. Le DR Moreau , Chef de service au CPG précise que les dysfonctionnements repérés sur le secteur d’Issoudun, résultant du rattachement de ce secteur de psychiatrie au Cher, avaient déjà été signalés lors du Conseil Départemental de Santé Mentale au moment de la mise en œuvre de cette réorganisation. La Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale indique que la nécessité de lits de psychiatrie sur le secteur d’ Issoudun reste entière . Néanmoins, la question se pose des modalités d’organisation des gardes sur ces lits et de l’effectif de psychiatre, dans un contexte de pénurie. Le Dr Soulat indique que le Centre Hospitalier de Châteauroux a un projet de d’extension de 4 à 6 lits de l’unité médicale polyvalente d’urgence visant notamment à la prise en charge des troubles psychiatriques. Les représentants de la clinique du Haut–Cluzeau mentionnent qu’ils seraient en mesure de pouvoir gérer une dizaine de lits de « post urgence » , avec un encadrement 24 h sur 24, tout en étant situé à 20 mn du Blanc. Les représentants de la M.NAS.M indiquent que les établissements privés à but lucratifs peuvent désormais prendre en charge des patients sous H.D.T Le Dr Soulat estime qu’il s’agirait d’une piste intéressante à travailler. Le représentant de l’U.N.A.F.A.M souhaite savoir s’il est possible de rattacher le secteur d’Issoudun au Centre Psychothérapique de Gireugne ou si la sectorisation actuelle à un caractère définitif. 129 Le DR Soulat indique qu’il lui paraît nécessaire d’assouplir les règles relatives à la sectorisation afin de les adapter aux besoins des usagers. Les représentants des services de police mentionnent qu’ils sont amenés à intervenir soit au domicile soit sur la voie publique. Depuis le redéploiement des secteurs entre les zones de police et de gendarmerie, ils ont en charge des interventions concernant le centre psychothérapique de gireugne et la maison centrale de saint maur. Lorsqu’ils interviennent pour assurer le transfert d’un patient de la maison centrale de Saint Maur, les services de police déploient des effectifs importants pour accompagner l’ambulance jusqu’au C.P.G dans le cas d’une mesure d’hospitalisation d’office. Le Samu intervient également parfois dès la garde à vue, et cela ne pose pas de difficultés. Les transferts de détenus pour une hospitalisation dans leur département d’origine mobilisent des effectifs très importants , parfois jusqu’à 20 policiers , ce qui pose des problèmes d’effectifs. Le Dr Nguyen , médecin chef du SMPR indique qu’un transfert d’un patient en H.O par 20 policiers lui semble excessif . Par ailleurs, tous les détenus transférés en H.O ne nécessitent pas une escorte policière. Il lui semble que les forces de police pourraient utilement demander l’avis du S.M.P.R afin d’être informées des risques potentiels. La représentante des forces de police estime qu’un certain nombre de détenus ou de personnes, pris en charge à un moment donné en psychiatrie , se retrouvent sans suivi médical. Le DR Soulat indique que lorsque des détenus sont transférés aux urgences, ils empruntent un circuit spécifique par rapport aux autres patients. L’établissement est actuellement entrain de sécuriser la salle au sein de laquelle ils seront examinés. S’agissant des détenus de Saint-Maur, très peu sont originaires de l’Indre. De ce fait lorsqu’ils nécessitent une hospitalisation pourquoi ne pas les hospitaliser dans leur département d’origine, ce qui soulagerait les équipes d’urgence et du Centre psychothérapique de Gireugne ?. Le Dr Nguyen pose le problème des délinquants sexuels qui ne veulent pas tous se faire soigner. A la sortie de prison, les moyens post pénaux pour assurer le suivi de ces patients ne sont pas toujours suffisants. 130 Le DR Moreau, médecin chef de service au C.P.G , indique que les transferts de détenus vers le CPG, dans le cadre de mesures de HO se font la plupart du temps avec 2 I.D.E de l’établissement qui ne sont pas armés. Le médecin des sapeurs pompiers indique qu’ils sont amenés à intervenir à la demande du médecin régulateur du centre 15. : - dans des situations de crise et de « catastrophes », dans des situations de suicides afin de sécuriser les lieux notamment,, dans l’hypothèse de détresses vitales. Dans l’hypothèse de personnes agitées et violentes nécessitant une médicalisation du transport par ambulance, il est difficile de toujours assurer la médicalisation compte tenu des problèmes de démographie médicale. Ce point pourrait être abordé dans le cadre de la convention samu/sdis/ transporteurs ambulanciers privés qui est en cours de négociation dans l’Indre. En ce qui concerne les personnes ne répondant pas à une demande d’ouverture de porte, les moyens sapeurs pompiers sont mis en œuvre ainsi qu’un moyen sanitaire d’évacuation. S’agissant des hôpitaux locaux, l’hôpital local de Valençay indique qu’aucun infirmier psychiatrique du Centre Psychothérapique de Gireugne ne vient assurer le suivi des patients. Les consultations de médecin psychiatre qui existaient précédemment ont cessé. L’hôpital de Levroux indique être dans la même situation que l’Hôpital local de Valençay. A Buzançais , il y a une présence régulière des I.D.E du C.P.G et du médecin psychiatre. Il en est de même à l’Hôpital local de Châtillon sur Indre. L’hôpital local de Châtillon sur Indre indique que 20 patients de moins de 60 ans sont suivis pour des troubles psychiatriques sans que l’établissement n’ait de service de psychiatrie reconnu en tant que tel. Le représentant de l’U.N.A.F.A.M mentionne que la meilleure façon d’éviter les urgences, c’est d’assurer une politique de continuité des soins. Il faudrait également renforcer les moyens du C.P.G pendant les périodes où l’activité est plus importante notamment le week end (plus de suicides) et s’attacher à examiner de plus près les ré hospitalisations qui peuvent intervenir. 131 Le Dr Chauvet , Présidente de la C.M.E du Centre Psychothérapique de Gireugne, indique qu’il lui semble que la plupart des problèmes évoqués renvoient à la question de la démographie médicale. L’autre point noir concerne la prise en charge des urgences psychiatriques sur le secteur d’Issoudun, avec les transferts de patients vers le Cher. Sur le secteur du Blanc, le Centre Psychothérapique de Gireugne assure la permanence des soins, bien que ce soit sur ce secteur que le personnel médical psychiatrique soit le moins bien doté. Les représentants de la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale indiquent q’il manque une certaine fluidité entre les lits de pédo –psychiatrie, de pédiatrie, les lits d’hospitalisation du C.P.G et du C.H.S G Sand . Des projet doivent être partagés entre le secteur de pédo-psychiarie et le CPG Il paraît nécessaire de redéfinir les moyens de la psychiatrie en ambulatoire et de les « sacraliser ». La mise en place de l’A.R.T.T a souvent été faite par reprise sur les moyens dédiés à l’extra hospitalier. Parallèlement, il serait judicieux de débloquer des moyens pour assurer une psychiatrie de liaison afin d’organiser un suivi psychiatrique de proximité. La Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale a relevé quelques difficultés d’organisation autour de la prise en charge des urgences, et notamment celles concernant les détenus. Un travail partenarial est à mener entre les différents acteurs qui concourent à la prise en charge des patients présentant des troubles psychiatriques. 132 Mission Nationale d’appui en santé mentale Table ronde « Prise en charge des Personnes Agées » Lundi 4 avril 2005 La table ronde a pour objet de retracer dans le cadre de la mission commanditée par la DDASS et l’ARH sur la situation de la psychiatrie dans le département de l’Indre, les actions de coopération menées entre les différents acteurs du secteur sanitaire, social et médico-social intervenant dans le domaine de la prise en charge des personnes âgées. L’objectif de la mission est de pouvoir faire des propositions sur l’évolution du dispositif de santé mentale dans le département, à partir d’un état des lieux sur la base de l’expression des représentants des différentes équipes du secteur de l’aide à domicile et des établissements Secteur de l’aide à domicile Présentation du projet du réseau Etre-Indre en cours de labellisation au titre du DRDR. Celuici intervient à titre expérimental dans les établissements, avec à terme un élargissement vers le secteur de l’aide à domicile. Le projet est né d’un constat de la nécessité de soutenir les équipes dans les établissements, de pouvoir suppléer en partie la psychiatrie avec l’intervention de personnes ressources L’ ASMAD qui couvre essentiellement le secteur urbain, fait part de l’augmentation importante du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le personnel est confronté de plus en plus à cette problématique, alors qu’il n’a pas les outils pour faire face à cette situation. Une réflexion est en cours sur la création d’une équipe mobile qui soit axée sur la personne âgée, les aidants et les professionnels. L’association s’appuie sur la présence de compétences internes avec 2 auxiliaires de vie qui font fonction de personnes ressources. Dans le SSIAD pour personnes handicapées nouvellement créé, les problèmes psychiatriques rencontrés ont nécessité le recrutement d’un psychologue. Le SSIAD de Saint Plantaire constate des problèmes liés au refus de soins, à des réactions d’agressivité ; regrette de n’avoir pas pu faire appel au réseau de soins. Le CCAS de Châteauroux indique que l’enquête menée auprès de 5000 personnes âgées avec 500 visites à domicile dans le cadre du plan prévention canicule à révélé l’expression d’une grande solitude , et un besoin fort de lien social. 133 Le médecin coordonnateur de la maison de retraite de Vatan insiste sur le fait que les médecins généralistes sont démunis pour appréhender la réalité de la maladie d’Alzheimer, or ils sont le pivot de la prise en charge des personnes âgées. Le besoin est ressenti de pouvoir faire appel à des personnes ressources et d’une nécessaire coordination. Le docteur Masse constate qu’il est fait souvent mention dans la discussion de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés, or les déments ne représentent que 20% de la population âgée ; d’autre part, il faut rappeler que l’âge moyen d’entrée dans les institutions est de 86 ans, et que des avancées considérables sont constatées avec l’arrivée des derniers neuroleptiques. Une étude sur le secteur de La Châtre indique que 25 % des malades Alzheimer sont traités. Le docteur Labarre insiste sur la nécessité d’une action de prévention, de dépistage et la mobilisation des généralistes. Pour la maison de retraite de Tournon, il est important de préciser que la maison de retraite constitue un relais de l’activité de ville. Des difficultés sont signalées pour faire aboutir les mesures de protection aux incapables majeurs, les délais sont très longs, 6 mois en région parisienne, mais les décisions de sauvegarde de justice constituent un premier élément de réponse. Enfin, à souligner dans les SSIAD, l’émergence de la problématique liée aux soins palliatifs, voir quelle pourrait être l’intervention de la psychiatrie Structures d’hébergement Il est constaté que souvent les populations sont superposables en maison de retraite et en long séjour. L’accueil de jour a besoin d’être développé dans le département ( docteur Lyon de la maison de retraite de Tournon ) mais des problèmes matériels se posent : qui amène la personne âgée et la ramène à son domicile ? Problème également de l’adaptation des locaux pour organiser cet accueil de jour. D’autre part, le personnel n’a pas reçu la formation spécifique nécessaire. Enfin, on assiste à un phénomène de culpabilisation chez les familles. Le besoin de groupes de parole est évoqué par la maison de retraite de Vatan, mais difficile de les mettre en place dans la mesure où le personnel travaille en flux tendu. Les dépendances avec troubles cognitifs augmentent de façon considérable (maison de retraite de Tournon ), or on assiste à un manque de personnel important. Les médecins psychiatres du centre de Gireugne ne se déplacent plus dans les établissements, alors qu’auparavant ils le faisaient au moins 1 fois par mois . La maison de retraite de la Charmée rappelle la mission primordiale du médecin coordinateur, le traitement doit pouvoir être réévalué plusieurs fois par semaine. 134 La question est posée de l’existence dans le département de « cantous ». des expériences existent sans être pour autant identifiées en tant que telles et des projets sont prévus à Levroux et à Tournon. Madame le docteur Gouguet de la DPDS note le manque de lits d’hébergement temporaire dans le département et le besoin d’un accueil de nuit, les familles sont très demandeuses. Les hôpitaux locaux regrettent l’absence de suivi par le centre de Gireugne et la suppression des consultations psychiatriques qui existaient auparavant. A noter que dans le département, tous les hôpitaux locaux gèrent des SSIAD. Le suivi du patient à domicile s’avère difficile du fait de la multiplicité des intervenants. Malgré la présence des 24 instances de coordination gérontologique, l’harmonisation reste problématique. Le centre hospitalier du Blanc fait remarquer que le manque de psychiatres conduit souvent à une réponse médicamenteuse. Son établissement ne possède pas d’unité de psycho-gériatrie, et la présence d’un infirmier psychiatrique de Gireugne aux urgences est notoirement insuffisant. La convention tripartite pour la maison de retraite est en cours, la création d’une unité Alzheimer de 38 lits est prévue avec la perspective qu’elle puisse être un lieu ressources localement. Problème du suivi après hospitalisation, risque d’une multiplication des hospitalisations si le suivi sur le terrain est défaillant. A noter que la clinique du Haut Cluzeau reçoit également des personnes âgées . La carence du personnel médical et du personnel aide soignant est à plusieurs reprises dénoncée. Des inadéquations dans les hospitalisations sont constatées. Cette carence majeure au niveau du personnel fait dire à un établissement « nous sommes maltraitants « et la dignité de la personne âgée n’est pas respectée. L’outil GALAAD conduit à la nécessité d’une prise en charge de 2 heures par personne, or les moyens actuels ne permettent une prise en charge que d’1 heure environ. L’enveloppe DOMINIC 35 ne correspond pas à la réalité des besoins, répond uniquement à des impératifs budgétaires. Le docteur Gouguet de la DPDS rappelle néanmoins que tous les établissements conventionnés ont obtenu la création à leur effectif budgétaire d’un poste de psychologue à raison au minimum de 0,20 ETP, financé sur le budget dépendance. Le docteur Moreau du centre de Gireugne signale la présence dans son établissement d’une unité spécialisée de 75 lits de géronto-psychiatrie. Il reconnaît que l’activité de secteur a du mal à fonctionner du fait d’une insuffisance en personnel infirmier. Cependant, dans la mesure du possible, des réponses ponctuelles sont apportées aux maisons de retraite qui sollicitent l’équipe. Conclusion 135 Devant l’insistance par rapport au déficit notoire du personnel médical et soignant, le docteur Masse invite à ce que la situation soit remontée aux services ministériels, ce qui a déjà été fait à plusieurs reprises. Des solutions restent à trouver pour répondre aux besoins constatés. Des expériences de télé-médecine sont signalées à Evreux, en Bourgogne, à Saint Pierre et Miquelon qui, transposées au secteur des personnes âgées pourraient constituer une réponse possible au déficit de personnel. Malgré une situation difficile du département, la Mission constate une réelle mobilisation des professionnels, un engagement de l’Etat et du Conseil Général, et un savoir faire qui a pu déboucher sur des initiatives intéressantes. Le rapport écrit de la mission fera l’objet d’une restitution avec l’ensemble des participants 136 PSYCHIATRIE ET PRECARITE- Mission Massé Réunion en date du 4 avril 2005 Liste des participants en annexe. L’objectif de cette table ronde est de recueillir le sentiment des partenaires sur l’articulation entre le secteur psychiatrique et le secteur social par rapport à la prise en charge du public en situation précaire concerné, en vue d'une efficience d'intervention. Les différents points suivants sont abordés : I – LE PUBLIC CONCERNE . Suivant les interventions, plusieurs types de publics sont cités : Les personnes en situation de grande précarité liée à une pauvreté économique, familiale, morale, culturelle du fait du contexte socio-économique d’un département très rural, Les adultes sortant d’incarcération (Centre pénitentiaire et Maison Centrale) , après avoir purgé une peine plus ou moins longue et perdu leurs repères, Les personnes issues du milieu rural migrant vers le chef lieu de département dans un objectif de facilitation d’accès aux soins au Centre Psychothérapique de Gireugne ( transports pas toujours aisés), Personnes en grande détresse, non connues des services et repérées à l’occasion d’opérations de réhabilitation du parc immobilier social ( démolitions/ reconstructions de logements), Personnes border-line à la limite de tous les champs : sanitaire/social/justice. II – LES PROBLEMATIQUES REPEREES L’hébergement Le CHRS assurant une prise en charge de tout public souligne être confronté à une accentuation de la présence de problèmes de comportement au niveau du public suivi. Une pathologie lourde est citée pour 50% des personnes accueillies sur les 16 places de CHRS « insertion éclaté » ( appartements ) à savoir, prioritairement des hommes âgés de 30 à 45 ans. L’autre CHRS, spécialisé pour l’accueil d’un public famille et les femmes victimes de violences conjugales et familiales, fait état de la complexité de la réponse à mobiliser pour la cellule familiale ( parents et enfants) du fait de l’hospitalisation en secteur psychiatrie de l’adulte responsable légal. La nécessité d’une articulation avec le secteur psychiatrique par la protocolisation d’intervention systématisée pour les prises en charges longues au sein des CHRS est évoquée. Cette coopération est mise en œuvre, actuellement, au cas par cas. 137 le logement En préambule, les bailleurs rappellent leur mission qui consiste à répondre à toute demande de logement tout en assurant la sécurité et la tranquillité des locataires présents sur les quartiers. Ils pointent les troubles de voisinage, difficiles pour eux à qualifier. Afin de pallier les difficultés sur les quartiers, ils ont mobilisé les moyens suivants : Agents assermentés jouant un rôle de médiation pour la SA HLM, Service de proximité composé de conseillères sociales intervenant notamment par rapport aux troubles de voisinage et d’hygiène ( OPAC). Une augmentation de locataires ayant un nombre de plus en plus important d’animaux, est mentionnée. Les bailleurs publics pointent la limite des prises en charges institutionnelles de ces publics ( Quoi faire ? A qui s’adresser ?). Les associations des familles font part de leur détresse quant à l’accompagnement de leur parent par rapport au logement et formulent une demande de mise en place de logements adaptés. Une référence à une action par le logement, conduite par le passé, sur le secteur St Jean est effectuée . L’expérience des appartements associatifs, relevant du CPG de Gireugne, est mentionnée. Un rappel sur la nature et le positionnement dans les champs sanitaire et social des outils appartements thérapeutiques et Maison relais, est assuré par les membres de la mission. l’accompagnement à la démarche de soins Les participants du champ social soulignent le savoir faire existant pour amener les personnes à adhérer à une démarche et ce, à partir de la mobilisation de mesures d’accompagnement. La limite de cet accompagnement est soulignée dans la mesure où des difficultés pour l’accès aux soins eux-mêmes, sont mentionnées. En effet, il est fait état de délais de rendez-vous très longs avec un médecin psychiatre ( 5 à 6 mois). Les représentants du CPG de Gireugne mentionnent la possibilité d’obtenir une réponse psychiatrique rapide par un infirmier en psychiatrie ou un psychologue ( Rendez-Vous sous quinze jours, voire moins en cas d’urgence). La difficulté de l’évaluation commune des situations apparaît . Les prises en charges apparaissent, quant à elles, inégales et sont le fait d’un partenariat avec le secteur psychiatrique, construit au cas par cas en fonction de relations personnelles . Ce même constat est fait par rapport à la sortie d’hospitalisation de jeunes pour lesquels une stratégie spécifique d’accompagnement n’est pas systématiquement définie. La place des CMP dans le cadre de la prévention primaire et la chaîne de prise en charge du public précaire est évoquée ( ex : pas de consultations avancées au sein des CHRS ). L’accompagnement à la vie sociale Les associations de parents font état des difficultés rencontrées pour la participation de ce public à des activités de loisirs. L’absence de lieu dédié à cette fin, est mentionnée. Une demande forte est exprimée pour que, sur un site regroupant plusieurs appartements 138 permettant le logement de ce public, un appartement soit mobilisé pour la réalisation d’activités de loisirs. Le CCAS de Châteauroux précise privilégier la participation de ce public aux activités proposées aux bénéficiaires du RMI grâce à la présence de deux animatrices, et ce dans un objectif d’intégration des intéressés à la vie de la cité. III – LES OUTILS DEPARTEMENTAUX CREES Cellule technique dans le cadre du logement Dans le cadre du Fonds Solidarité Logement, une cellule technique associant la psychiatrie a été mise en place afin de répondre aux difficultés rencontrées au titre de l’accompagnement social des personnes présentant des problèmes de santé mentale. Opérationnelle à partir de septembre 2003, elle avait pour objet de permettre l’intervention des services de psychiatrie pour une aide à l’analyse et à la prise en charge de ces situations. Un objectif quantitatif d’examen de 4 situations par mois avait été arrêté. Sa saisine a été étendue à l’ensemble des travailleurs sociaux du département . De septembre 2003 à octobre 2004, 15 situations ont été amenées devant cette instance de concertation. Depuis, aucune nouvelle situation n’a été présentée. RESPIRE : Réseau Ce réseau a été créé en 2004 avec deux versants : l’aide aux personnes et mobilisation des acteurs concernés autour des situations très complexes sans substitution pour autant aux missions des différents dispositifs et partenaires, la conduite de groupes de travail autour de thématiques pré définies en vue de l’émergence de propositions d’actions. Le coordonnateur soulève le problème de sa légitimité à agir par rapport à des hospitalisations sous contraintes ( demandes de HDT). Ces mêmes limites de légitimité à agir, sont soulignées par les autres acteurs présents. La difficulté d’évaluation commune et la nécessité d’aller plus avant dans la création de « pont » entre les champs sanitaire et social revient de façon récurrente durant toute la durée de la table ronde. De même, le besoin de finalisation de protocoles généraux de fonctionnement, à partir d’une reconnaissance et du respect des ressources réciproques des uns et des autres, est présent en permanence. Les partenaires tiennent, cependant à souligner, que s’agissant d’une création récente de réseau, son ancrage sur le département, nécessite du temps. IV – CONCLUSION DE LA MISSION Au regard des échanges intervenus, le premier constat suivant est livré à la réflexion : Problème de coordination important dans un département à dimension raisonnable où les acteurs se connaissent tous. Cet atout devrait être de nature à faciliter la communication et la création d’outils. Absence de culture de gestion du besoin , une culture de réponses aux demandes est développée dans le cadre d’échanges au cas par cas. Un travail conséquent d’organisation de repérage, de concertation et de suivi est à mener. L’évaluation technique commune de situations personnelles devrait favoriser la définition de situations prototypiques avec déclinaison des réponses à mobiliser. Positionnement de la DDASS qui doit avoir un rôle de fédérateur et de facilitateur dans la prise en compte des besoins en terme de structures 139 d’hébergement, d’accompagnement des publics et de positionnement du secteur psychiatrique notamment en extra hospitalier. 140 COMPTE RENDU- Mission MASSE- PSYCHIATRIE et HANDICAP Réunion en date du 5 avril 2005 I Constat départemental I.1 Points Forts : - beaucoup d’établissements , ont des psychiatres hospitaliers qui interviennent dans les établissement, par vacation, ce qui permet en général une bonne articulation - la taille du département facilite la coopération entre les établissements - le département dispose d’un CALME - la prise en charge en urgence du secteur adulte médico social vers la psychiatrie est relativement aisée I.2 Points Faibles : - le découpage du secteur psychiatrique, isole les établissements du secteur d’Issoudun, empêchant une dynamique départementale - faiblesse des moyens de la pédo psychiatrie, pour les accueil des enfants et adolescents - démographie médicale départementale - manques pour les week end et période de vacances ( enfants IME) - manque de structures médico sociales pour certaines pathologies mentales ( schisophrénie) - une frontière d’intervention entre le volet médico social et la psychiatrie parfois floue. II Eléments de Discussion : Les Pistes possibles : II.1 REPONSE EN TERME DE STRUCTURES Avec 48 places d’accueil pour autiste, le département de l’Indre dispose à ce jour, de moyens de réponse à ce problème, important par rapport aux autre département de la région pourtant des besoin demeurent comme en témoigne les listes de la COTOREP. Il est évident qu’en terme d’équipement, cette réponse forte apportée pénalise d’autre types de handicap psychique Il est rappelé que ,.les cartes sanitaires de psychiatrie fixent des objectifs à atteindre 141 concernant la nature et l'importance des installations psychiatriques nécessaires pour répondre aux besoins de la population. On distingue ainsi : un indice de besoins global (portant sur les lits d'hospitalisation complète, les places de jour, les lits de nuit, les places de placement familial thérapeutique, les places d'appartement thérapeutique, les lits de centre de crise et les lits de centre de post-cure psychiatrique) et un indice de besoins partiel incluant les seuls lits d'hospitalisation complète. Le bilan des équipements existants réalisé en juin 2002 au regard de ces indices de besoins confirme le constat des insuffisances des structures d'accueil pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques chroniques mais apporte également des éclairages particuliers selon les besoins envisagés : en psychiatrie générale (population adulte), on constate un excédent national de 13 379 lits d'hospitalisation complète mais un déficit important en structures alternatives à l'hospitalisation complète ; en psychiatrie infanto-juvénile, les déficits portent à la fois sur les structures d'hospitalisation complète et sur les alternatives à l'hospitalisation. En outre, l'offre de soins spécialisée en psychiatrie se caractérise par des inégalités territoriales importantes qu'il s'agisse de structures de soins ou de moyens humains. En effet, les taux d'équipement des régions varient de 0,63 à 2,97 lits et places alternatives à l'hospitalisation pour 1 000 habitants en psychiatrie générale et de 0,52 à 1,52 pour 1 000 habitants de 0 à 16 ans en psychiatrie infanto-juvénile. Les densités de psychiatres sont très hétérogènes puisqu'elles varient de 88 psychiatres pour 100 000 habitants à Paris à moins de 12 pour 5 départements. Par ailleurs, la répartition des personnels médicaux est défavorable au secteur public dont nombre de postes restent vacants. Toutefois, la santé mentale constitue depuis 2001 une priorité des agences régionales de l'hospitalisation pour adapter l'offre de soins en psychiatrie aux besoins de la population selon les orientations suivantes : diversification des modes de prise en charge au profit du renforcement ou de la création de structures ambulatoires et alternatives à l'hospitalisation ; renforcement du dispositif de pédopsychiatrie et amélioration de la prise en charge des adolescents ; amélioration de l'accueil et du traitement des urgences psychiatriques ; développement de la psychiatrie de liaison et des pratiques en réseau pour mieux évaluer et prendre en charge la dimension psychologique et psychiatrique des personnes prises en charge dans les services somatiques mais également dans le secteur social et médico-social. En complément de l'amélioration de l'offre de soins spécialisée en psychiatrie, l'accent est également porté sur la promotion et le développement, dans le cadre de la politique en direction des personnes handicapées, de toutes formes d'aide, d'accompagnement et d'accueil nécessaires aux personnes en situation de handicap du fait de troubles psychiques. C'est ainsi que la loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale constitue le cadre du développement des services d'accompagnement et des structures d'accueil destinés aux enfants, adolescents et adultes souffrant de handicap psychique, articulés avec le dispositif de soins spécialisé. De même, la réforme de la loi d'orientation sur les personnes handicapées est en cours dans la perspective d'une meilleure prise en compte des diverses composantes du handicap, et notamment du handicap psychique. Il reste un problème : La promotion de solutions aux personnes souffrant de handicap psychique qui, aujourd'hui, restent souvent encore hospitalisées à temps plein ou à temps partiel en psychiatrie, par manque d'alternatives sociales et médico-sociales. 142 A ce titre, il a été demandé par la DDASS au CPG, d’organiser , un passage devant la COTOREP de malade chronique susceptibles de pouvoir évoluer dans des structures médicosociales, ce travail est en cours et avancé et permettra d’objectiver les besoins. II. 2 LA MISE EN PLACE DE NOUVEAUX ELEMENTS DE REPONSE Le challenge à venir est de savoir comment les nouvelles structures, comme les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), les services d’accompagnement médico-sociaux pour adultes handicapés (SAMSAH) ou les clubs d’entraide de proximité ( encore à développer dans l’Indre) vont se faire en partenariat avec la psychiatrie. Ne seront-elles qu’un pis-aller, clivé des soins, ou seront-elles articulées dans une réelle continuité des actions soignantes et d’accompagnement qui permette à la personne de se construire une trajectoire de vie, telle que voulue par la Loi de 2005. Or, le cadre associatif est le seul qui permettra d’impliquer en les associant les professionnels, les élus locaux et les usagers pour imaginer, au plus près des besoins du terrain des réponses souples et originales coordonnées avec les dispositifs des secteurs psychiatriques. Notre tissu associatif peut ainsi avoir une fonction de passerelle entre les différents acteurs que sont les hôpitaux, les structures sociales et médico-sociales, les élus des collectivités territoriales, les usagers et leurs familles afin qu’aucun point de vue ne prévale que celui du patient et que l’idéal des pratiques en réseau. Pourtant, l’engagement associatif est un vecteur d’enrichissement du lien social et, lorsque l’on parle de santé mentale, on ne peut être indifférent à cette dimension. Il est donc important que les pouvoirs publics ne perdent pas de vue la plus-value apportée par ce dispositif associatif, comme cela a d’ailleurs été reconnu par le vote de l’article 93 dans la loi du 4 mars 2002. Des règles de partenariat devront être également mieux définies entre les tutelles et les associations, afin de préciser les modalités de conventionnement ou de subventionnent ainsi que les procédures d’évaluation des actions engagées . II .3 Rapport Berland : "Coopération des professions de santé : le transfert de tâches et de compétences" Les propositions du rapport Berland sur le transfert des compétences. Aucune proposition concrète immédiate concernant la psychiatrie mais : « le médecin qui transfère l'activité médico-technique doit garder la responsabilité de la prescription et des actes » « Voilà pour les transferts réalisables dans le paysage paramédical tel qu'il existe aujourd'hui. Mais le Pr Berland ne s'arrête pas là. Il suggère en effet de créer « de nouveaux métiers de 143 soins » aptes à décharger les médecins d'une partie de leurs charges. Il façonne ainsi des « diététiciens de soins », des « coordonnateurs du handicap », des « psychologues praticiens ». Surtout, il défend l'invention ex nihilo - mais tout de même sur le modèle de ce qui a été fait avec les IBODE ou les infirmières anesthésistes (IADE) - des « infirmières cliniciennes spécialistes ». Ces professionnelles, précise le rapport, « pourraient avoir différentes missions ». Lesquelles ? Le Pr Berland en définit quatre : la participation au suivi en consultation des maladies chroniques (« suivant une procédure parfaitement établie par les médecins et en concertation avec eux »), la coordination des examens de suivi et de reconduction, le suivi de la bonne exécution des traitements et la surveillance de leur tolérance, des interventions dans le domaine de la prévention, de l'éducation et du dépistage. Six spécialités au moins pourraient « soulager » leurs praticiens avec ces infirmières d'un nouveau type. » Néanmoins, si certains professionnels considèrent souhaitable la mise en perspective de collaborations organisées avec les psychologues cliniciens, d’autres la trouvent inutile ou non souhaitable. La mission « démographie des professions de santé » avait pointé le transfert de compétences dans ce domaine comme souhaitable pour plusieurs raisons : - la spécialité psychiatrie sera touchée par une baisse de ses effectifs dans les 20 années à venir, - un grand nombre de patients sont pris en charge par les psychiatres pour du mal être et non pour une pathologie qui nécessite l ‘intervention d’un psychiatre. On assiste ainsi à une diminution des professionnels et en parallèle à une augmentation exponentielle de la demande en secteur libéral ou hospitalier. Il apparaît donc indispensable d’identifier les activités aujourd’hui prises en charge par les psychiatres et qui pourraient être transférées à des non-médecins. Il est nécessaire de fixer le niveau de formation des professionnels vers qui le transfert pourrait se faire. Il est nécessaire d’envisager la part de l’activité aujourd’hui assurée par les psychiatres qui doit être confiée en toute collaboration à des « psychologues praticiens » formés à la fois par les Facultés de Psychologie et les Facultés de Médecine pour construire ce nouveau métier qui répond à un besoin clairement identifié. L’exemple de la psycho-oncologie est probablement à mettre en avant. 144 Compte-rendu de la réunion relative aux liens entre la psychiatrie et les acteurs œuvrant dans le domaine de la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie.- Réunion en date du 5 avril 2005 En ce qui concerne la prise en charge de l’alcoolisme, Monsieur Désiré , Directeur de l’A.N.P.A, indique que, selon une enquête INSERM, le département de l’Indre fait parti des 10 premiers départements concernés par le problème de l’alcoolisme. Afin de faciliter la prise en charge des usagers une convention de partenariat visant à organiser la prise en charge et l’accueil des usagers fonctionne entre le Centre Hospitalier de Châteauroux, le C.T.A et l’A.N.P.A., avec des passerelles entre ces différentes structures. 1000 prises en charge sont assurées en moyenne par an, réparties entre le C.P.G et le C.T.A. Les services de la gendarmerie indiquent qu’environ 700 procédures sont engagées pour des situations en rapport avec l’alcool notamment dans le cadre de délinquance routière, et souvent de violence conjugale. Le DR Boutaleb, Médecin urgentiste au CH de Châteauroux indique que les patients sont pris en charge la plupart du temps à l’Unité d’Hospitalisation de Courte Durée. L’établissement dispose également d’une équipe de liaison en addictologie composée d’une IDE,1 psychologue et un mi temps d’IDE qui interviennent sur l’ensemble de l’hôpital. La Mission Nationale d’Appui en Santé Mental indique qu’un certain nombre d’études traduisent un rajeunissement du phénomène d‘alcoolisation chronique. Le Dr Nguyen, Médecin Chef du SMPR, précise qu’elle constate effectivement un rajeunissement des personnes ayant commis des actes de délinquance routière liés à l’alcool, avec notamment des personnes de 18/ 20 ans qui sont parfois incarcérés pour ce type de délits. En ce qui concerne les violences conjugales, celles ci sont plus le fait des 30 –50 ans. Les représentants du service de gastro –entérologie (médecine F du CH de Châteauroux ) indiquent qu’ils sont amenés à prendre en charge dans leur service des patients pour des sevrages. La réussite du sevrage dépend de la motivation de la personne. Un certain nombre d’entre eux n’admettent pas être malades de l’alcool. Le service dispose de 18 lits, et les patients sont suivis assez régulièrement par l’assistante sociale compte-tenu des problèmes sociaux qu’ils peuvent rencontrer assez fréquemment. 145 Les post cure se font au Centre Alpha, au C.T.A ou au Centre Psychothérapique de Gireugne. Les patients choisissent souvent d’aller réaliser la post cure à Chezal Benoist ou à la Membrolle . Les délais d’attente peuvent être un peu longs et sont parfois supérieurs à un mois. Les représentants du C.T.A s’étonnent que ses sessions soient souvent incomplètes. N’ y aurait il pas la possibilité de favoriser des prises en charge de proximité ? La Mission Nationale d’appui en santé mentale indique qu’il existe un déficit de communication entre le C.T.A et les autres intervenants. Les structures de proximité ne sont pas toujours connues des partenaires et pas toujours utilisées. La Mission d’Appui en Santé Mentale ajoute que pendant un an et demi l’équipe de liaison en addictologie; rattachée au Ch de Châteauroux ; n’a pas joué sont rôle, et que ce potentiel doit être utilisé au mieux . Le Dr Boutaleb, médecin urgentiste au Ch de Châteauroux, précise que cette équipe est actuellement entrain d’être réactivée. Dans le domaine de la prévention, Monsieur Désiré indique qu’il existe, au sein de l’A.N.P.A ,plusieurs dispositifs tels que : 1 point écoute jeune ( avec des animateurs), un centre d’information et de coordination contre la toxicomanie, le C.C.A.A, le C.S.S.T La prévention primaire est assurée par 4 animateurs. La coordination avec le C.P.G est assurée par le biais d’un travail en commun avec deux IDE du secteur de psychiatrie qui participent au premier accueil des patients. Monsieur Désiré précise que le retour d’image de la part des patients concernant la psychiatrie n’est pas toujours très bon. Les hôpitaux n’ont pas toujours suffisamment de places pour accueillir les patients. Il regrette par ailleurs que les patients ne puissent pas être suivis plus souvent au domicile familial. Monsieur Houppe, Directeur du Centre Psychothérapique de Gireugne, mentionne qu’il est dommage qu’un certain nombre de patients réalisent une post cure en dehors du département de l’Indre, alors qu’il existe des dispositifs sous utilisés dans ce département. Toutefois, il se pose un problème quant à l’hébergement sur le site du Centre Psychothérapique de Gireugne de patients pris en charge pour une cure contre l’alcoolisme. Un certain nombre d’entre –eux ne souhaitent pas être hébergés dans un établissement accueillant des malades mentaux. 146 Il indique qu’il conviendra de revisiter les modes de prise en charge au CTA. Cette réflexion a toutefois été reportée, pour des raisons pratiques, dans la mesure où l’établissement pendant 2 ans va disposer de capacités d’accueil réduites dues à des travaux de mise en sécurité. Actuellement , les patients sont hébergés sur le site du C.PG dans l’unité de géronto-psychiatrie. Monsieur Houppe ajoute que l‘ amélioration des prises en charge passera également par une meilleure communication du C.P.G avec son environnement. Le Docteur Sandmann, Médecin chef de service au C.P.G , indique que le CTA manque d’encadrement médical depuis le départ du DR Granger . Le réseau qui existe visant à coordonner la prise en charge des patients entre le CPG , les médecins généralistes , l’équipe d’addictologie est un outil opérationnel. Celui-ci n’est pas utilisé à plein en l’absence de temps médical suffisant. La coordination devrait se renforcer du fait de la prise de fonction du Dr Lemaire au C.T.A. Monsieur Désiré rappelle que la lutte contre l’alcoolisme fait partie des missions qui doivent être assurées par la psychiatrie. Madame De Gouville, Directrice de la DPDS, indique qu’il existe une convention entre l’A.N.P.A et le secteur social .Elle regrette que sur certaines situations individuelles les travailleurs sociaux ne mobilisent pas suffisamment l’A.N.P.A, et « s’autocensurent ». Les responsables du CTA indiquent qu’ils vont constituer à partir du mois de juillet 2005 un groupe d’information aux familles afin de plus les impliquer dans la prise en charge des patients. Dans le domaine du suivie des toxicomanes, Monsieur Désiré précise que le C.S.S.T dispose d’un effectif de 3,90 ETP et suit environ 120 toxicomanes par an ainsi que les familles, sans hébergement. Le C.S.S.T souhaite ouvrir une unité méthadone. Le service dispose actuellement d ’un mi temps et souhaiterait bénéficier d’un second mi temps pour gérer ce dispositif. Monsieur Désiré demande si une convention ne pourrait pas être passée avec le C.P.G.afin que cet établissement puisse mettre à disposition, moyennant remboursement, du personnel infirmier psychiatrique ayant de l’expérience dans le domaine de la délivrance des médicaments de substitution. Le sevrage des patients toxicomanes se fait actuellement le plus souvent au Centre Hospitalier de Châteauroux, dans le service de médecine D. Ils peuvent être également orientés vers le CPG. Mme Sornin, surveillante générale au C.P.G, précise que le S.M.P.R est le service qui dispose au C.P.G de l’expérience la plus importante dans le domaine des traitements de substitution, et de la méthadone. 147 Monsieur Désiré indique que si le SMPR lui apportait une aide pour délivrer les médicaments de substitution, il rembourserait le service. Le Dr Nguyen, Médecin Chef de service du SMPR, précise qu’elle examine tous les patients nécessitant un traitement de substitution (mise sous « subutex » ou « méthadone) . Elle assure cette activité tous les jours sauf les week end. Elle doit parfois interrompre des traitements car certains patients viennent en s’étant drogué préalablement. Par ailleurs, certains détenus de la maison centrale de St Maur, préalablement incarcérés à Fleury ou dans d’autres établissements pénitentiaires arrivent avec un traitement « subutex » déjà mis en place. Les sevrages peuvent parfois être longs. Comme il n’y a pas d’IDE tous les jours à la Maison centrale de Saint Maur, l’IDE de l’U.C.S.A n’a pas toujours le temps suffisant pour gérer toutes les situations. Le représentant des forces de gendarmerie mentionne que, dans la mesure où ils renforcent leur contrôle dans ce domaine, ils constatent une augmentation du nombre d’usagers notamment de haschich, de cocaïne, d’ecstasy ainsi que des trafics. Monsieur Désiré , Directeur de l’A.N.P.A indique que son action dans le domaine de la lutte contre la toxicomanie porte plus sur les comportements et notamment la mise en place d’actions de prévention. Dans le domaine de la prévention, il y a une demande forte de la part des partenaires. Trois animateurs sont mobilisés dans ce cadre, avec des actions financées par la MILDT .Une consultation « jeunes usagers « a été mise en place. Le représentant de l’U.N.A.F.A.M ajoute que ce qui lui paraît important c’est de renforcer la communication en diffusant notamment une certain nombre de plaquettes d’information . La toxicomanie renvoie souvent à des situations de mal être personnel. Il constate néanmoins qu’il y a un excellent esprit de dialogue entre les partenaires intervenant dans le domaine de la prise en charge de la toxicomanie. Monsieur Désiré mentionne qu’il existe un réseau toxicomanie ville hôpital depuis 1996 qui est actif et réalise régulièrement des réunions d’information, avec la participation de beaucoup de travailleurs sociaux. On peut regretter cependant qu’il n’y ait pas suffisamment de médecins membres de ce réseau. Monsieur Houppe, Directeur du C.P.G , confirme que la coordination entre la plupart des acteurs œuvrant dans le domaine de la lutte contre la toxicomanie et l’alcoolisme se fait bien. La difficulté principale à laquelle a été confrontée le Centre Psychothérapique de Gireugne concernait le départ du médecin responsable du CTA en 2003. Les représentants de la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale indiquent en conclusion qu’il semblerait que les outils en, place fonctionnent, avec néanmoins la nécessité de renforcer la coordination entre le C.T.A le centre hospitalier de Châteauroux. 148 Les partenaires travaillant dans le domaine de la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie doivent toutefois renforcer la communication auprès des médecins généralistes car ils sont au centre des prises en charge. 149 Annexe 4 : Lits et places publics et privés installés Source : DRASS – SAE au 1.01.2003 Disciplines court séjour CENTRE Cher Eure et Loir Indre Indre et Loire Loir et Cher Loiret Hospitalisation complète ( lits ) Secteur public : Médecine 3 773 513 716 386 837 465 856 Chirurgie 1 680 154 303 158 563 177 325 Gynéco -Obstétrique 675 85 133 53 151 61 192 Médecine 510 10 92 43 189 26 150 Chirurgie 1 770 217 210 119 531 224 469 Gynéco -Obstétrique 224 19 15 15 93 39 43 32 Secteur privé : Hospitalisation de jour, nuit, chirurgie ambulatoire ( places) Secteur public : Médecine 201 30 31 30 68 10 Chirurgie 61 13 7 10 30 1 Gynéco -Obstétrique 50 11 9 16 7 7 Médecine 89 14 10 20 20 25 Chirurgie 248 24 37 54 28 81 Gynéco -Obstétrique 0 Secteur privé : 24 Hospitalisation à domicile (Médecine : places) Secteur public 0 Secteur privé 55 30 150 25 Annexe 5 : Lits et places publics et privés installés Source : DRASS – SAE au 1.01.2003 Disciplines de psychiatrie CENTRE Cher Eure etLoire Indre Indre etLoire Loir etCher Loiret Hospitalisation complète (lits) Sect public: Psy infanto juvénile 57 16 8 4 20 9 - Psy générale (adulte) 1 521 380 248 40 338 261 254 Psy infanto juvénile 0 - - - - - - Psy générale (adulte) 879 32 - 223 236 318 70 Sect privé : Hospitalisation de jour, nuit ( places ) Sect public: Psy infanto juvénile 357 74 93 33 86 34 37 Psy générale (adulte) 675 137 115 10 133 105 175 Psy infantojuvénile 33 - - - - - 33 Psy générale (adulte) 47 - - 22 - 25 - Sect privé : Placement familial thérapeutique (places) Psy infanto juvénile 16 1 8 4 - 3 - Psy générale (adulte) 461 405 18 - - 26 12 151 Annexe 6 : Dotations des différents SMPR SMPR de Poitiers : - MA de 150 détenus ; Région de 2000 détenus - 17 lits d’hôpital de jour ; 3 ETP de psychiatre (1 actuellement vacant) - Le SMPR accueille les détenus de l’ensemble de sa région ; par exemple, sur 14 présents, 6 venaient de la MA de Poitiers, 8 de la région - Pas d’antenne SMPR SMPR de Perpignan : - 13 lits d’hôpital de jour ; 2,5 ETP de psychiatre - Le SMPR accueille les détenus de l’ensemble de sa région - Pas d’antenne SMPR SMPR de Dijon : - 25 lits ; 2,8 ETP SMPR de Rennes : - 23 lits fermés pour l’heure puisque les 3 ETP de psychiatres sont vacants SMPR de Rouen : - pas de lits - antenne SMPR à Val de Reuil SMPR de Bordeaux : - 6 lits non ouverts SMPR de Bois d’Arcy : - 850 détenus - 9 lits non ouverts ; 5 ETP de psychiatre (1,5 vacant actuellement) - Accueille les détenus de la région (Osny, Centrale de Poissy) pour des suivis ambulatoires renforcés SMPR de La Santé : - 1300 détenus - 15 lits ; 5,6 ETP de psychiatre - N’est pratiquement plus en mesure d’accueillir des détenus de sa région (MA de Nanterre) en raison de la morbidité ++ de la population incarcérée à La Santé SMPR de Fresnes : - 47 lits - N’est pratiquement plus en mesure d’accueillir des détenus de sa région en raison de la morbidité ++ de la population incarcérée à Fresnes SMPR de Marseille : - 1700 détenus - 32 lits ; 7,6 ETP de psychiatre - Accueille les détenus de l’ensemble de sa région 152 Annexe 7 :L’exemple de résidence avec gouvernante à Melun. L’exemple de résidence avec gouvernante à Melun est le suivant : Quatre appartements de trois personnes sont associés, deux par deux, dans deux bâtiments très proches. Les résidents, aux lourds antécédents hospitaliers, sont des colocataires nominativement titulaires, en raison d’un bail négocié par leur tuteur ou directement par eux-mêmes, avec l’aide d’un travailleur social, auprès d’un organisme bailleur municipal, disposant de places de HLM. Les résidents financent leur loyer et leur participation aux charges de fonctionnement avec leurs prestations : AAH, APL. Ils bénéficient, également, d’une allocation tierce personne qui leur permet de passer convention avec une association gérant des services d’aide à domicile pour des clientèles variées. Grâce à cette allocation, les résidents peuvent s’assurer les services de deux gouvernantes, aides à domicile formées et supervisées, appointées par l’association, qui sont présentes quotidiennement, y compris le week-end, quelques heures par jour, pour aider aux courses, à la confection de divers repas (sachant que certains sont fournis par la mairie) et à différentes tâches ménagères. En cas de besoin, les résidents s’adressent à l’association, qui dispense une astreinte sociale 24 h/24. Elle peut répondre directement ou demander une aide psychiatrique que les résidents peuvent appeler aussi directement, (service de psychiatrie sectorisé). Ce dernier peut conseiller téléphoniquement, recevoir ou intervenir sans délai (il existe un centre de crise fonctionnant 24 h/24, à Melun). On relève donc un double appui permanent, social et de psychiatrie ambulatoire, ainsi qu’une convention liant les deux services. Les numéros de téléphone de cette double astreinte sont affichés en permanence. Pour les soins ordinaires, les résidents se rendent en consultation chez le généraliste et le spécialiste qu’ils ont choisis. Pour les traitements, la prise est supervisée et une infirmière spécialisée passe régulièrement, au moins une fois par semaine. La première année, sur les trois de l’existence de la structure, l’anxiété des patients, des professionnels du sanitaire comme du social, ont entraîné plusieurs appels, sans aucun incident majeur, puis la situation s’est stabilisée. Le voisinage ne semble pas poser de problèmes et des relations se sont nouées entre les résidents et le reste de l’immeuble. Ce service résidentiel de 12 places, constitué de logements et d’un SAVS, appuyés par la psychiatrie de secteur, a fait l’objet d’un passage en CROSS. Au moment où nous écrivons ce rapport, un projet de 12 autres places est présenté. La municipalité soutient ce projet. 153 Annexe 8 : Réponse de l’UGECAM 154 PLAN INTRODUCTION : RAPPEL GENERAL PREMIERE PARTIE : REPONSES DU SIEGE DE L'UGECAM 1. Réponses du Directeur 2. Réponses des services du siège de l'UGECAM 2-1- Agence comptable 2-2- Pôle ressources humaines 2-3- Pôle informatique 2-4- Pôle logistique 2-5- Chargée de mission DEUXIEME PARTIE : REPONSES DE L'ETABLISSEMENT 155 REPONSES A LA MISSION NATIONALE D'APPUI EN SANTE MENTALE (rapport provisoire) INTRODUCTION : RAPPEL GENERAL Les établissements créés depuis 1946 par les caisses de Sécurité Sociale répondaient, dans leur quasi totalité, à des besoins exprimés et non satisfaits par ailleurs, qu'il s'agisse de l'offre publique ou de l'offre privée. Tel était le cas en 1972 pour la psychiatrie dans l'Indre, lors de la création du centre psychothérapique de Gireugne. Le statut de ces établissements traduit leurs particularités, privés participant à, et même, pour Gireugne, chargé du service public hospitalier. Ils relèvent, pour le personnel, de la Convention collective des organismes de Sécurité Sociale (UCANSS) et non du statut applicable à la fonction publique hospitalière ou de la convention collective FEHAP. Les règles comptables d'acquisition des biens sont celles des organismes de Sécurité Sociale, et non celles des secteurs public ou purement privé. La tutelle est exercée sur ces établissements non seulement par les institutions de droit commun en matière sanitaire et médico-sociale (ARH, DDASS, Conseils généraux ….) mais aussi par les tutelles des organismes de Sécurité Sociale (DRASS, COREC …..) La Caisse Nationale de l'Assurance Maladie, à travers son Fonds National d'Adaptation, assure un financement particulier des investissements de ces établissements en tant que acquis par et relevant de la branche maladie. 156 Comme l'indique brièvement la Mission, la création des UGECAM répondait au souci de rendre ces établissements indépendants des Caisses d'Assurance Maladie, qui ne pouvaient demeurer, au sein des ARH, à la fois juges et partis. Chronologiquement, elle correspondait aussi à la mise en œuvre des processus contractuels de programmation pluriannuelle avec les tutelles, qui étaient jusque là dans ces établissements en nombre très limité. Compte tenu de leurs dimensions relativement modestes, les établissements de l'Assurance Maladie n'étaient pas dans leur grande majorité, en mesure de mener seuls ces processus. Le bon fonctionnement des établissements des UGECAM suppose deux niveaux principaux et complémentaires de responsabilités (ce qui ne répond pas aux standards de l'organisation des hôpitaux) : - Un niveau régional, chargé des problèmes communs à l'ensemble des établissements compte tenu de leurs particularités ci-dessus soulignées et comprenant, outre une Direction , un Conseil (ancien Conseil d'administration avant 2004), un Comité Central d'Entreprise, une Agence comptable unique, consolidant les données de l'ensemble des établissements. Le niveau régional ne peut fonctionner, sans une forte présence des établissements. La stratégie des établissements relève également du niveau régional. - Uu niveau local, qui se doit de participer au niveau régional et disposant de la quasi totalité des attributs d'un établissement sanitaire : CME, CHSCT, CRUQ, Comité du médicament etc Le Directeur agit sur large délégation du Directeur de l'UGECAM, qui est en pratique totale pour l'organisation quotidienne du fonctionnement de l'établissement, les recrutements (autres que pour les cadres où le siège participe), la discipline générale, les mesures à prendre en cas d'urgence, les relations avec les patients, le fonctionnement médical de l'établissement. Le dispositif, certes "sui generis" mis ainsi en place, suppose une parfaite symbiose entre les deux niveaux ; si le niveau régional ne saurait ignorer les contraintes locales, le niveau local ne saurait systématiquement s'exonérer de toute responsabilité dans les problèmes de fonctionnement des établissements, puisqu'il dispose d'une large délégation sur ce point. 157 Cette exigence explique que, pour répondre à ces nécessités, il a fallu tenir compte des conséquences d'une histoire qui ne saurait par ailleurs être reprochée à quiconque, établissement, anciens gestionnaires ou UGECAM. Nécessaires en raison des contraintes soulignées ci-dessus, les UGECAM sont également un lieu de mutualisation, donc de gestion rationnelle des moyens pour des établissements de dimension modeste et dont les contraintes budgétaires ne leur permettent pas de se doter de compétences propres sur les champs d'action du siège. Le rappel de ce contexte, en ne s'en tenant pas à des règles applicables au secteur public hospitalier, nous a paru particulièrement nécessaire. PREMIERE PARTIE : REPONSES DU SIEGE DE L'UGECAM 1. Réponses du Directeur Le caractère négatif et partiel des mentions du rôle de l'UGECAM dans le rapport provisoire de la Mission Nationale d'Appui en Santé Mentale rend nécessaire de le compléter. Le complément concerne les pages suivantes : - Page 6 : sur la mission d'expertise régionale de 2003, qui a eu des suites effectives dans la direction de l'établissement. La mission d'expertise régionale, en 2003 n'avait pas conclu à la mise en cause de l'UGECAM du Centre. Les conclusions de la première mission avaient conduit la direction de l'UGECAM à financer à partir de fonds propres et pour une durée d'un an et demi, un poste de Directeur adjoint destiné à évoluer vers la fonction de Directeur de plein exercice et à l'époque, à établir le projet d'établissement. 158 Sur la seule mention de la première visite de l'ANAES, à la date de rédaction du rapport provisoire, la Mission ne pouvait évoquer la seconde visite en 2005, qui a illustré d'incontestables progrès de l'établissement. L'animation de cette seconde procédure d'accréditation peut être imputée au nouveau Directeur recruté et nommé par l'UGECAM. Page 18 : sur la mention du déséquilibre en terme de moyens qui existait entre l'ancien gestionnaire, la CPAM de Châteauroux et la structure hospitalière qui exige des moyens de gestion spécialisés Ce déséquilibre explique le sentiment d'autonomie du centre psychothérapique de Gireugne par rapport à un organisme aux dimensions modestes et dont la gestion hospitalière était une activité annexe ; a contrario, l'intervention de l'UGECAM a été ressentie comme une ingérence inutile par certains acteurs du CPG, dont la mission se fait à plusieurs reprise l'écho. Page 19 : sur l'exactitude des chiffres mentionnés, l'UGECAM du Centre gérant 783 lits et places, dont 24 % (et non 40 %) relèvent du centre psychothérapique de Gireugne. Sur les travaux demandés au 4ème trimestre 2004 par le Directeur de l'UGECAM du Centre au Directeur sortant du centre psychiatrique de Gireugne , afin de mettre en place au niveau de l'Union une représentation spécifique du corps médical. Sur la présence du médecin-chef ou Président de CME à chaque présentation des projets d'établissement devant le Conseil d'administration de l'UGECAM. - Page 20 : sur l'existence d'un "comité technique central" de l'UGECAM du Centre auquel ne serait représenté que le personnel non médical (il s'agit vraisemblablement du Comité Central d'Entreprise dont les préoccupations relèvent du Code du travail). - Pages 20 et 21 : sur les conséquences financières de la gestion de l'établissement par la Sécurité Sociale en ce qui concerne l'édification puis 159 l'entretien des bâtiments pour lesquels l'appréciation d'ensemble de la mission est favorable - Page 50 : le management général : les conditions de départ du Directeur ont fait l'objet d'une communication appropriée. Il s'agissait de confier dans les meilleurs délais, la responsabilité complète de l'établissement au niveau local à celui qui avait piloté la conception du projet d'établissement. Pour ce faire, une mission spécifique et réelle, mais de durée limitée a été confiée au Directeur sortant, portant sur l'instauration au niveau de l'UGECAM, d'instances représentatives, notamment du corps médical. - Page 51 : la marge de manœuvre du Directeur de l'établissement résulte de la délégation écrite qui lui est donnée, qui en matière de décisions individuelles, d'organisation quotidienne, de représentation au niveau local, peut être qualifiée de très large, en tout cas très supérieure à celle dont disposerait le responsable administratif d'un service d'établissement public. Le cadre général de cette délégation résulte des particularités de fonctionnement des UGECAM, lesquelles font l'objet d'un développement par ailleurs. - Page 52 : les relations avec le personnel sont assurées par le siège (Comité Central d'Entreprise) lorsqu'il s'agit de problèmes communs à l'ensemble des établissements de l'UGECAM et par le Directeur du CPG en ce qui concerne les problèmes propres à Gireugne (CE, CHSCT, DP …..) ; cette gestion locale est effectuée sur délégation du Directeur de l'Union. - Page 53 : le Directeur de l'UGECAM ne "méprise" pas les "réalités auxquelles sont confrontées les établissements sanitaires en milieu rural". Il estime, en revanche, que le respect des limites budgétaires constitue un élément de gestion hospitalière fondamentale et que la mise en adéquation de ces limites doit pouvoir permettre de satisfaire les besoins ; c'est pourquoi, compte tenu de l'inexistence de moyens budgétaires illustrés par un déficit prévisionnel, le Directeur de l'UGECAM a trouvé plus pertinent d'obtenir une autorisation de l'ARH, qui s'est accompagnée d'un plan de redressement financier de l'établissement. En d'autres termes, le Directeur de l'UGECAM a refusé de mettre les tutelles dont il relève devant le fait accompli. - Page 64 : le paragraphe du rapport sur l'absence "d'une politique de maintenance des locaux et des installations" révèle une connaissance partielle de l'action de l'UGECAM et plus généralement de la branche maladie, puisque les locaux, comme ceux de tous les établissements des UGECAM ont fait 160 l'objet d'une expertise spécifique et financée par la CNAMTS, et que les travaux en découlant sont en cours de réalisation, notamment à Gireugne sur les mesures de sécurité sur les pavillons. - En ce qui concerne le linge, l'UGECAM a adhéré au SIH de blanchisserie de l'Indre, avec un insuccès de cette structure qui ne saurait lui être imputable. - Le projet d'établissement n'a pas été qualifié par l'ARH, à qui il a été soumis, de "peu ambitieux". Sans ignorer la problématique d'évolution nécessaire de cet établissement, le Directeur de l'Agence écrivait sur le projet lui-même "je tiens à souligner la qualité du travail réalisé et les perspectives offertes par ce projet. En effet, les axes du projet sont parfaitement en cohérence avec les orientations qui étaient proposées par la mission d'audit demandée en 2003, notamment : - - - le projet de regroupement des locaux du CPG sur le secteur 1, avec la création d'un site unique, le recentrage sur l'hospitalisation de crise, avec la création d'un hôpital de jour et la mise en place d'une structure médico sociale, la prise en compte des difficultés à pourvoir les postes de médecins psychiatres en envisageant des recrutements de médecins généralistes souhaitant se former à la psychiatrie et le recours plus important aux psychologues, la mise en conformité incendie des bâtiments." Page 68 : s'agissant du déficit du CPG qui se serait élevé à 500 000 euros, les résultats 2004 font apparaître un déficit comptable de - 90 757,42 euros, lequel corrigé de la plus value de recettes 2003 ( + 130 632.99 euros) et de la reprise sur excédents antérieurs (+ 57 303.00 euros) conduit à un résultat propre de + 97 178,57 euros. (le seul à avoir une réelle signification). Enfin, la plus value de recettes de groupe 2 déduite du résultat propre, conduit à déterminer le résultat à affecter. En l'occurrence un résultat excédentaire de 315.59 euros. Il est à noter cependant pour la première fois fin 2004 un report de charges de 44 400.00 euros. - Page 69 : s'il est exact que les moyens financiers accordés au titre d'un CMP post pénal et au renforcement des personnels non médicaux du SMPR ont contribué, faute de recrutement sur ces postes, à financer certaines mesures 161 non pérennes au CPG ; ils n'en demeurent pas moins, pour l'avenir, disponibles car dédiés à ces services. Cette affectation a été à plusieurs reprises et clairement signifiée aux responsables successifs du CPG par le Directeur de l'UGECAM. D'autre part, la notion de "conception d'une politique budgétaire adaptée aux besoins à courir", si elle reprend un refrain bien connu des services dits dépensiers doit se conjuguer pour les responsables des équilibres financiers dont l'UGECAM fait partie, d'une prise en compte des contraintes économiques et budgétaires globales. - Page 70 : l'établissement n'est pas isolé, ni vis à vis du siège de l'UGECAM, ni au niveau local en témoignent les très nombreuses conventions conclues avec des tiers, dont vous trouverez la liste ci-après : - - Association l'Etape : gestion d'un lieu de vie Association ICF (institut du couple et de la famille) : prise en charge thérapeutique de type systémique Association Y'ACQA-ALZHEIMER : partenariat à la mission de lutte contre les maladies mentales Association Espérance Indre : mise à disposition par le CAT de St Marcel d'une personne pour l'entretien et les travaux de ménage du CATTP du Pêchereau ATCF : suivi de patients en phase aiguë psychiatrique CAT AIDAPHI : entretien du linge personnel des patients Centre départemental Les Grands Chênes : prestations repas Centre départemental Les Grands Chênes : exploitation de la buanderie Centre départemental Les Grands Chênes : exploitation de la centrale thermique Centre hospitalier de Châteauroux : prise en charge de l'urgence médico-psychologique en cas de catastrophe Centre hospitalier de Châteauroux : mise à disposition d'un médecin hygiéniste dans le cadre du service départemental d'hygiène Centre hospitalier de Châteauroux et CDPAT : traitement des maladies alcooliques Centre hospitalier de Châteauroux : organisation des consultations psychiatriques Centre hospitalier de Châteauroux : convention de prestation dentaire Centre hospitalier de La Châtre : mise à disposition d'immeubles destinés l'un à des consultations médico-psychologiques, l'autre à un accueil thérapeutique à temps partiel 162 - Centre hospitalier de La Châtre : gestion en commun du secteur 36G03 Centre hospitalier de La Châtre : paiement des gardes médicales effectuées par les médecins du Centre hospitalier de La Châtre Etablissement public de Chaillac : mise à disposition d'un médecin psychiatre Communauté d'établissements sanitaires de l'Indre : charte fixant les objectifs de la communauté CDPAT : mise à disposition de personnel (développement d'un réseau alcoologie départemental) Hôpital du Blanc : convention de partenariat PEP : entretien des parcs et jardins Réseau RESPIRE : convention de partenariat (accompagnement social et soins) Réseau soins palliatifs de la région Centre : convention de partenariat UNAFAM Association CAP 36 : convention de partenariat Au titre de l'intégration du CPG dans la communauté sanitaire locale on peut aussi citer que le CPG est membre de l'ADESM de la région Centre (association des établissements gérant des secteurs de santé mentale), que bon nombre de psychiatres interviennent dans d'autres structures soit au titre de convention d'intérêt général (ex : consultation anti douleur), soit en qualité d'expert auprès de certains organismes (ex : commission permis de conduire, COTOREP, justice). Rappelons par ailleurs l'appartenance à deux SIH (blanchisserie et psychiatrie de l'Indre) dont le non fonctionnement ne saurait être en quelque manière imputable, aux responsables de l'UGECAM et du CPG. L'UGECAM, qui adhère à un autre syndicat inter hospitalier dans le Loiret qui lui fonctionne- ne peut que regretter ces dysfonctionnements dans une collaboration institutionnelle public/privé PSPH. - Page 86 : "l'équipe paramédicale du SMPR est au complet depuis 10 ans" ce qui relativise l'importance de la remarque formulée page 69 sur une utilisation des moyens qui lui ont été dédiés à combler le déficit du CPG. - Page 96 : se reporter sur l'élaboration du projet d'établissement, en complément à la page 64 ci-dessus du rapport de la MNASM. 163 Rappelons qu'un premier diagnostic avait été posé par la mission, diligentée par l'ARH au niveau régional en 2003 et que les constats alors exprimés ont été pris en compte par l'équipe projet d'établissement. La représentativité du corps médical est apparu insuffisant, au niveau de l'UGECAM (qui ne constitue pas un établissement hospitalier) par son Directeur ; c'est pourquoi il a commandé une étude interne faisant des propositions sur ce point, qui n'a pu être menée à son terme pour raisons de santé par le précédent Directeur du CPG. Ce sujet demeure d'actualité, même si une UGECAM n'est pas un établissement et s'il existe les instance réglementaires au niveau du CPG qui fonctionnent de façon satisfaisante ainsi que le reconnaît l'ANAES. Par ailleurs, le Directeur de l'UGECAM a toujours participé lorsqu'il y était convié par son Président, aux travaux de la CME de Gireugne. Page 97 : l'affirmation du rattachement de la gestion du CPG au CH de Châteauroux mériterait d'être sérieusement étayée. La seule mention "des compétences et savoir faire acquis" par ce centre hospitalier ne saurait suffire d'arguments opposables, notamment en matière de devenir des agents, quelle que soit leur situation, et du patrimoine (évolution, entretien etc ...) Il serait également intéressant de connaître les moyens nécessaires à ce centre pour absorber la charge de travail que représente sur le plan logistique, l'absorption du CPG. - Page 116 : la délocalisation du SMPR à Orléans poserait inévitablement le problème du devenir des agents le composant qui ont tous été recrutés localement. 164 2. Réponses des services du siège de l'UGECAM 2.1 - Agence Comptable de l'UGECAM du Centre Parmi les établissements de l'UGECAM, le CPG était celui qui à l'origine présentait le plus d'autonomie dans le domaine de la gestion comptable et financière. Le mode opératoire à l'appui d'un applicatif de comptabilité particulier était le plus proche de la comptabilité hospitalière. L'établissement bénéficiait de surcroît de compétences internes. Le "comptable" contrairement à ses homologues des autres entités a un bon niveau de cadre. La création des UGECAM a permis à la CNAM d'instaurer un règlement comptable et financier spécifique sur lequel repose l'organisation de la fonction qu'auparavant, la gestion de l'établissement n'était qu'une de celles de la caisse gestionnaire. 2.1.1 - La réglementation financière et comptable applicable aux UGECAM et aux établissements sanitaires et médico-sociaux a été définie dans une circulaire de la CNAM en 1999 Le Directeur et l'Agent Comptable de l'UGECAM ont mis en place une organisation conforme au cadre de référence. L'UGECAM étant un organisme de Sécurité Sociale, les dispositions prévues par le Code de la Sécurité Sociale sur les fonctions et responsabilités respectives du Directeur et de l'Agent Comptable s'appliquent de plein droit (article D 253-1 CSS). Il convenait par ailleurs de déterminer les règles de répartition des compétences entre le siège de l'UGECAM et les établissements en considérant l'intérêt à donner à ces derniers une autonomie de gestion et leur capacité en moyens pour réaliser celle-ci. 165 Les textes applicables aux organismes de Sécurité Sociale entraînent la prise en compte de certaines obligations, principalement sur le plan comptable et financier. Il s'agit notamment du respect du principe de l'unité de caisse attaché au poste de l'Agent Comptable (article D 253-27), ainsi que celui de l'unité de la comptabilité dont la tenue ne peut se déléguer. La comptabilité est tenue au siège de l'UGECAM, chaque établissement est considéré comme une gestion de l'organisme spécialisé UGECAM. En application des articles D 253-6 et D 253-13 du Code de la Sécurité Sociale, le Directeur et l'Agent Comptable ont délégué toutes ou certaines opérations comptables de dépenses ou de recettes à des agents des établissements. 2.1.2 - L'articulation entre la comptabilité de l'UGECAM et celle des établissements L'UGECAM suit dans sa comptabilité dans des gestions séparées par établissement ou structure budgétaire : - Les opérations financières et comptables de l'union, Les opérations financières et comptables de chaque établissement. 2.1.3 - La trésorerie - La gestion de trésorerie est de la compétence de l'Agent Comptable ou de son délégué en liaison étroite avec le Directeur. - Le rôle de l'Agent Comptable est de : - - garantir l'équilibre de la structure financière de l'établissement en assurant la stabilité du fonds de roulement et du besoin en fonds de roulement, par la gestion optimisée du recouvrement des recettes et du paiement des dépenses, garantir l'existence de disponibilité suffisantes permettant d'éviter les découverts bancaires, 166 - Mettre en œuvre la constitution d'une réserve de trésorerie, afin de faire face au décalage de paiement entre l'encaissement de dotation globale et le paiement de certaines charges. L'Agent Comptable de l'Union est donc conduit à : assurer la liquidité de l'établissement - - établir des prévisions de trésorerie grâce à des plans annuels et mensuels de trésorerie faisant apparaître les besoins ou excédents à court et moyen terme, établir des rapprochement prévisions/réalisations pour en mesurer les écarts et analyser ceux-ci, gérer la trésorerie au jour le jour en prévisions et en réalisations afin d'assurer l'existence de disponibilités financières au moment du décaissement réduire les coûts des services bancaires - optimiser les flux financiers, choisir les moyens de paiement et de recouvrement les plus économiques, optimiser les procédures d'encaissement et de décaissement, tendre à la trésorerie zéro en date de valeur 2.1.4 - Articulation entre l'UGECAM et les établissements Chaque établissement doit assurer de manière autonome l'équilibre recettes/dépenses. La partie recettes correspond, pour l'essentiel, à la dotation globale et aux produits provenant du prix de journée, et, accessoirement, aux produits annexes et financiers. 2.1.5. - L'autonomie de la trésorerie Il est nécessaire que les établissements assurent leur gestion de trésorerie dans le cadre de la trésorerie commune du régime général, tout en assurant la neutralité de cette gestion par rapport à l'Institution. 167 2.1.6. - Les résultats financiers (voir tableaux annexes) - La situation financière du CPG se caractérise par une autonomie financière importante. - Le CPG a toujours dégagé un résultat excédentaire. - Le résultat à affecter a chuté depuis 2003, ce qui traduit des tensions budgétaires. - Le CPG a toujours contenu ses dépenses dans les limites de l'enveloppe autorisée, sauf en 2004 où un report de charges minime a été opéré. - Le fonds de roulement d'investissement est relativement important. - Le fonds de roulement d'exploitation couvre largement le besoin en fonds de roulement, déduction faite des créances de l'article 58. - La trésorerie est en constante augmentation depuis 1999. 2.1.7. - L'Agence Comptable pôle de référence L'Agence Comptable constitue en outre un pôle de gestion des établissements en mettant en cohérence toutes les informations budgétaires, comptables et financières pour offrir une vision globale à la Direction et à son Conseil. Depuis la création de l'UGECAM, un travail conséquent de formalisation des procédures a été effectué. L'accompagnement des réformes budgétaires s'est opéré par des formations spécifiques notamment à l'analyse financière. 2.2 - Pôle ressources humaines L' Objectif du service RH dès 2001 a été de transmettre son expertise sur différents champs de sorte à rendre l'établissement le plus autonome possible, en conservant un rôle de conseil et de contrôle. 168 2.2.1 - L'EXISTANT EN 2000 1. Formation : - Aucune politique réelle de formation. Plan de formation catalogue : chaque agent choisit au gré de ses désidératas des formations à mettre au plan de l'année N+1. Pas de recherche de financement extérieur à l'établissement. 2. Recrutement : - Etait réalisé sur le site par le Directeur de l'établissement quelle que soit la durée, la nature du contrat et le niveau hiérarchique du recruté. 3. Supervision / Assistance / Veille / juridique : - Il semble que l'activité dans ce domaine était limitée... 4. Paie : réalisée par la CPAM de Châteauroux. 2.2.2 - LES MESURES D'AMELIORATION DES 2001 Mise en place d'une politique de formation et Réalisation d'un plan de formation pluriannuel - La Politique de formation : au regard de la pyramide des âges de l'établissement il a été estimé important de se centrer sur une gestion prévisionnelle des départs en retraite. Dès lors, la politique menée a été de mettre l'accent sur les formations diplômantes en cours d'emploi pour le personnel déjà en poste, ainsi que de mettre en cohérence le plan de formation avec les besoins de l'établissement ( et notamment du projet d'établissement) dans le sens du développement et perfectionnement des connaissances. - d'où l'élaboration d'un plan de formation pluriannuel 2000 - 2004. - Pour ce faire : 169 - - - Une sensibilisation de la direction et du personnel au dispositif de concrétisation et incitation du personnel à partir en formation diplômante. Information (du personnel) et formation (du personnel administratif du CPG) sur les dispositifs de financement : CIF, Fonds mutualisés…. Montage et suivi des dossiers de financement par le siège de l'UGECAM du Centre jusqu'en 2004, puis uniquement contrôle et transfert des remboursements de ces dossiers une fois l'autonomie et l'expertise acquise par le CPG. Résultats : Les recettes formation (remboursement des frais pédagogique, de mission, et les salaires) sont passées de 12 782 € en 2001 à 71 008 € prévues pour 2005. Formations diplômantes : 3 cadres de santé, 2 IDE, 4 AMP, 1 DUFRA : il faut noter que les formations en cours d'emploi se déroulent pour certaines sur plusieurs années. - En outre la politique menée : est de réinvestir ces recettes dans la formation ce qui a permis à un plus grand nombre de salariés de développer leurs compétences et de se perfectionner. Mise en place d'une politique de recrutement - Via les délégations délivrées par Le Directeur de l'UGECAM du Centre au Directeur de l'établissement : "Recrutement et signature des contrats de travail des personnels en CDD pour une durée maximum de 2 mois…. Recrutement des personnels en CDI à l'exception des Médecins et des cadres à partir du niveau 5a". De sorte à pratiquer un contrôle permettant d'éviter un certain nombre de contentieux notamment concernant les CDD. - Mise en place d'une procédure de recrutement par le siège de l'UGECAM du Centre (pour le personnel au-delà du niveau 5a*) : - Lancement des annonces par le siège : divers supports presse, sites internet, cabinet de recrutement, ANPE, APEC… Présélection des CV par le siège Concertation sur les CV retenus avec la Direction de l'établissement 170 - 2 entretiens d'évaluation des profils des candidats retenus, menés par les Directions de l'UGECAM du Centre et de l'établissement. Phase d'accompagnement à l'intégration dans le poste. * les recrutements de personnel de niveau inférieur à 5a sont réalisés par l'établissement avec un contrôle du siège qui fait paraître l'annonce sur la bourse de l'emploi de l'institution. - Enfin une approche du centre psychothérapique est proposée aux étudiants des IFSI sous forme de lieux de stage de sorte à susciter des vocations pour de futurs collaborateurs. L'établissement s'est également engagé dans un système de bourse d'étude moyennant une future collaboration. Supervision / Assistance / Veille / juridique & Gestion des contentieux : - Une veille juridique est assurée sous forme de "fiche de procédure" émanant du service RH du siège qui consistent en des directives d'application au sein des établissements de l'UGECAM du Centre des textes législatifs. - Une assistance l'établissement - Une Supervision de toutes les déclarations contractuels est réalisée par le service RH. - Gestion des contentieux et des mesures disciplinaires : antérieurs et postérieurs à la cession du CPG à l'UGECAM du Centre. - - juridique est à la disposition de la fiscales, Direction et de documents 4 contentieux collectifs générés par la non application de l'ordonnance du 16 janvier 1982 dont le plus ancien est en date de 1996 et sont actuellement en cours. 4 contentieux individuels et 1 collectif : Francis LEPERS, Maryline Chantraine, Thierry Brunori (2) , Bongrand et autres salariés. Mesures disciplinaires : 2 actuellement en cours (en date du mois d'août 2005) . 171 Paie : Le service RH a réalisé la montée en charge de l'établissement en 2000 (création de tous les agents dans un logiciel paie) puis s'est attaché à former et à rendre autonome un service paie en interne à l'établissement. Le siège sert toujours en matière de paie d'expert, de veille ainsi que d'opérateur en matière de cotisations sociales notamment. Le service RH demeure le centralisateur des paies et le contrôleur (même si un double contrôle ordonnateur et exécuteur a été initié par le siège en interne à l'établissement). 2.3 - Pôle informatique 2.3.1.- SITUATION INFORMATIQUE EN 2000 - - Réseau local de technologie ancienne (installé en 1994) qui permet de desservir des terminaux passifs connectés au logiciel Santé\400 installé sur un serveur AS/400 d’ancienne génération. 1 ordinateur est connecté par modem à la CPAM de Châteauroux pour la gestion de la paie et de la comptabilité. Quelques micro-ordinateurs (autonomes) sont installés dans les services administratifs. 2.3.2.- PRINCIPALES MESURES D’EVOLUTION DU PARC INFORMATIQUE ET DU SYSTEME D’INFORMATION DEPUIS LA CREATION DE L’UGECAM - - - 2000 : .Intégration de l'établissement au réseau de l’Assurance Maladie (RAMAGE). Cette connexion permet l’accès aux utilisateurs du CPG aux applications centralisées au Siège de l’UGECAM (paie, comptabilité, etc.), 2000 : Installation d’un serveur de partage de fichiers et d’imprimantes, 2001 : Remplacement du serveur AS/400, 2001-2002 : Installation d’un nouveau réseau local normalisé qui dessert tous les bâtiments du site (1600 mètres de fibre optique, 2000 mètres de câbles cuivre et 7 switchs permettant la connexion de 168 matériels informatiques), 2002 : Mise en œuvre d’un serveur de sessions performant et sécurisé (Windows 2000 TSE). Objectifs : remplacement des terminaux passifs (mode texte) par des micro-ordinateurs (mode graphique), 2003 : Déploiement des messageries : 172 - - interne à l’UGECAM du Centre sur 33 postes utilisateurs, externe (8 comptes), 2004 : Gestion informatisée des états de paie et édition des bulletins de salaires dans l’établissement, 2004 : Connexion à Internet centralisée au Siège de l’UGECAM (14 postes de travail), 2005 : Projet en cours : Connexions des sites extérieurs au CPG (Technologie VPN), Déploiement de postes de travail « Client Léger » et d’ardoises électroniques avec écrans tactiles (prescriptions médicales), Remplacement du serveur AS/400 et de l’application métier Santé\400 par S@nté.com (Siemens). 2.3.3 - GESTION ET ADMINISTRATION DU PARC INFORMATIQUE Le Service Informatique du Siège de l’UGECAM assure en collaboration avec l'informaticien, au CPG depuis 2003, la gestion et l’administration du parc informatique de l’établissement, constitué principalement de 2 serveurs, 50 micro-ordinateurs, 5 terminaux passifs et 26 imprimantes : - Plans d’équipement informatique, - Implantation des postes de travail, des périphériques et des logiciels, - Maintenance des réseaux, des systèmes et des applications, - Gestion de la sécurité : antivirus, sauvegardes des serveurs, etc. 2-4- Pôle logistique 2-4-1- La sécurité : La mise en sécurité de l'établissement au regard de l'ensemble des normes en vigueur en matière de sécurité incendie a été traitée en priorité. Dès l'année 2001, le pavillon d'hébergement des autistes a fait l'objet d'une mise en conformité incendie en même temps qu'une restructuration lourde. A la suite du sinistre incendie survenu en juin 2002, la mise en conformité de l'ensemble des pavillons d'hébergement a été programmée. En allant au-delà de ce qu'imposait la réglementation en vigueur (la commission de sécurité incendie lors de son dernier passage avait émis un avis favorable à la poursuite de 173 l'exploitation de l'établissement), l'UGECAM a montré sa volonté d'agir pour améliorer la sécurité des malades et du personnel. Ces travaux ont pu être lancés grâce à l'avance en capital du Fonds National d'Adaptation de la CNAMTS en complément des capacités d'auto-financement de l'établissement. A titre indicatif, le montant total de la mise en sécurité des 5 pavillons d'hébergement s'élève à environ 1,8 million d'euros. Les mesures prises par l'UGECAM en matière de sécurité ne se sont pas limités à la sécurité incendie. Elle est également intervenue à titre d'information et de vérification pour que la réglementation en vigueur soit respectée : En matière de lutte contre la légionelle, les premières analyses d'eau ont été réalisées à partir de l'année 2000 par un laboratoire spécialisé retenu par l'UGECAM après une mise en concurrence centralisée pour tous les établissements. Les mesures ont ensuite été prises pour limiter le risque de légionelles. - Pour la réalisation des contrôles à caractère réglementaires (tous les contrôles ont été répertoriés), - Pour la gestion des risques (formation et suivi de la mise en œuvre) 2-4-2- La gestion du patrimoine : Profitant du résultat de l'expertise de la CNAM sur l'état du patrimoine de l'établissement, un plan immobilier pluri-annuel a été établi pour les années 2000-2005. Le plan 2006-2009 est en cours d'élaboration. A partir de cette planification, les travaux d'entretien et de restructuration sont réalisés en fonction des priorités définies et des moyens de financement. Pour les opérations immobilières financées par une avance FNA de la CNAM, le pôle logistique assure pour l'établissement la programmation budgétaire, l'élaboration et le suivi des dossiers immobiliers qui sont complexes, en relation avec les services techniques et administratifs de la CNAM. 2-4-3- Les procédures d'achat et de travaux : 174 L'UGECAM du Centre est soumise à l'arrêté portant réglementation des marchés des organismes de sécurité sociale. Depuis l'année 2000 les règles de passation des marchés ont évolué 3 fois, passant d'une réglementation spécifique aux organismes de sécurité sociale à l'application du code des marchés publics assorti de quelques règles internes spécifiques aux organismes. Le pôle logistique a procédé à la mise en application de ces réformes successives dans tous les établissements (formation des "acheteurs" et définition des règles à respecter à partir d'une nomenclature d'articles commune à tous les établissements). Il est important de signaler que l'entité juridique est l'UGECAM du Centre. La personne responsable des marchés est le Directeur de l'UGECAM et l'appréciation des seuils doit être faite par la computation des achats et services des 7 établissements de l'UGECAM du Centre. Les règles à respecter en matière d'achats par le centre de Gireugne sont identiques à celles de tous les établissements de l'UGECAM. Dans ce contexte l'aide du pôle logistique à l'établissement dans ce domaine et qui est décrite ci-dessous a été la même que celle apportée aux autres établissements de l'UGECAM. A titre d'exemple, chaque année le service logistique recense les investissements prévus par tous les établissements, compute les données et définit les procédures d'achat à mettre en œuvre (procédure adaptée ou procédure formalisée). Quand cela se justifie les achats sont regroupés dans une procédure commune à tous les établissements pour bénéficier de tarifs plus avantageux. Quel que soit le type de procédure, le pôle logistique vient en aide à l'établissement pour la réalisation des cahiers de charges, l'analyse des offres et vérifie que la réglementation est appliquée. Pour les procédures formalisées (appels d'offres, marchés négociés, concours de maîtrise d'œuvre) le pôle logistique assure pour l'établissement le suivi complet de la procédure : publicité, préparation des réunions de la commission des marchés, notifications et suivi de l'exécution des marchés. 2.5 - Chargée de mission 175 2.5.1 - ECRITURE DU PROJET MEDICAL DU SIH à partir de 2000 Il s'agit du projet médical du SIHstricto sensu et non pas du projet d'établissement et du CPOM du CPG. Ce travail est basé sur les monographies des 3 médecins chefs de service. La démarche a consisté à réunir un groupe de travail composé des médecins chefs, de la surveillante générale et des 2 directeurs d'établissement (CPG et CH La Châtre). Ce projet suit les objectifs généraux définis par le SROSS 2 dont la mise en place d'une organisation cohérente dans la prise en charge des malades dans le département grâce à la complémentarité des missions et des structures entre les 2 établissements avec : a) Psychiatrie active sur le seul site du CPG transformation des 40 lits de la Châtre en services sectoriels 20 lits géronto-psychiatrie 20 places appartement thérapeutique pour chroniques b) Une ouverture sur l'extérieur Renforcement des CMP/CATTP Ouverture d'un HJ à Châteauroux (éventuellement aux soins du CHG) Création unité Alzheimer à la Châtre c) Un chiffrage des moyens nouveaux demandés d) Ce projet médical SIH avait été vu en CME, présenté en CA du SIH (mais pas de vote car il fallait le faire voter en amont par les deux établissements) et voté par les 2 CA des 2 établissements. Ce projet médical SIH a été lu par les organismes de Tutelle dans le cadre d'un problème de manque de moyens au CPG et donc non approuvé. Des recommandations ont été faites afin de se recentrer sur le CPG et d'éviter le "saupoudrage" compte tenu du manque de moyens. 176 2.5.2. - ECRITURE DU PROJET DE SOINS DU CPG Un groupe de travail a été mis en place d'avril à juin 2003, composé de l'ensemble de l'encadrement infirmier. Il s'est réuni trois fois. Projet médical et projet de soins du seul CPG ont été repris par l'actuel Directeur lors de son arrivée en juillet 2003 dans le cadre de sa mission. 2.5.3. - ECRITURE DU PROJET DU SMPR L'écriture du projet a pu débuter à partir de l'arrivée du Médecin-Chef. Il a été réalisé dans le cadre d'une concertation avec le médecin-chef et Mme Morin, cadre infirmier pendant la période allant d'octobre 2002 à juillet 2003. Après validation par les autorités de tutelle, des fiches-actions ont été réalisées et présentées à l'ARH via la DDASS. Des moyens ont été accordés en anticipation du futur CPOM. Le dossier au niveau du siège est considéré terminé depuis le 8 juillet 2003. 2.5.4 - SIH DE PSYCHIATRIE DE L'INDRE L'écriture des statuts et l'organisation interne du SIH ont fait l'objet de diverses réunions impliquant les directeurs de l'UGECAM et du centre hospitalier de La Châtre et les médecins-chefs en l'an 2000 et ont été validés par les instances compétentes. Un travail en direction des organismes de tutelle a été réalisé en aval (création, mise en place, modification d'administrateurs). L'objet du SIH étant la gestion du projet médical commun (voir projet médical SIH), celui-ci n'a pas pu fonctionner dans la mesure où ce projet médical n'a pas été approuvé par les organismes de tutelles qui ont demandé que dans un premier temps, seul LE CPG approfondisse et présente un projet d'établissement. 177 Le SIH s'est réuni pour prendre connaissance du projet médical commun et pour délibérer sur l'intégration du CH de Châteauroux au SIH. Il ne s'est pas agi d'un rejet mais d'un différé ; toutes les instances (CA La Châtre, CA UGECAM, CA SIH, CME) estimant la venue prématurée avant consolidation du SIH en place. 2.5.5 - SUIVI DES DOSSIERS DU CPG DANS LE CADRE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'UGECAM ET DE SA COMMISSION DE GESTION Il a été réalisé sur trois points : - Commission de Gestion du 13 01 2000 : présentation des grandes orientations de la politique de santé mentale et positionnement du CPG : dossier + diaporama + présentation orale avec le Président de CME et le Médecin Chef du SMPR. - Dossiers relatifs aux conventions passées avec d'autres organismes et associations. - Dossiers de renouvellement du détachement des praticiens hospitaliers. DEUXIEME PARTIE : REPONSES DE L'ETABLISSEMENT Avant propos Le contexte et la situation actuelles du CPG ne semblent pas avoir été perçus avec suffisamment de profondeur et d’antériorité pour permettre de porter un jugement sur le management actuel de l’établissement. D’un point de vue général, les progressions depuis 2 ans ont été complètement mises de côté alors qu’elles sont les conditions et les préalables incontournables à une évolution positive de l’établissement : - Remise en œuvre des synergies auparavant coupées entre le CPG et l’UGECAM, Elaboration selon les échéances attendues d’un projet d’établissement répondant aux attentes internes et externes, 178 - - Signature d’un plan de redressement financier du CPG combinant des efforts conjoints de l’établissement et de l’ARH, Visite d’accréditation positive du CPG, 8 mois seulement après une précédente difficile, Localement, réintégration de l’établissement dans la communauté grâce à un projet d’établissement fortement attendu et porteur d’améliorations et grâces à la participation relancée du CPG dans les réseaux (précarité, respire, adesm, etc.), travaux (schémas régionaux et travaux préparatoires aux SROSS) et les contacts avec les représentants d'usagers. Réorganisation en cours des services de l’établissement. En reprenant point par point les principaux éléments du rapport portant sur le management de l’établissement (à partir de la p 50) ou peut observer : Le management général Attribuer l’instauration d’un climat de méfiance à la direction actuelle du CPG est imparfait. Le contexte de la visite de la MNSM était effectivement très particulier : - changement complet et total de la direction de l’établissement (lié à des départs à la retraite simultanés), difficultés financières émergentes car ignorées auparavant du personnel, et surtout un échec à la visite d’accréditation qui a laissé des stigmates importants parmi le personnel. Dans un contexte d’épisodes violents dans les CHS (accidents de Pau) durement ressenti par le personnel, la mission d’appui a perçu une inquiétude ambiante et un climat social détérioré. Indépendamment des rôles des différents pôles de l'UGECAM qui ont été décrits par ailleurs, l’absence de lisibilité dans le fonctionnement de l’UGECAM est bien réelle et a été savamment entretenue depuis l’intégration en 2000 du CPG au sein de l’UGECAM. Cet état des choses a été justement l’un des fondements des décisions prises par l’UGECAM pour faire évoluer la direction locale. Dans ce cadre, et depuis octobre 2004 (changement de direction) les rouages se mettent en place. 179 Le projet d’établissement ne manque pas de clarté. En interne, l’élaboration de l’état des lieux et sa communication ont été plutôt un vecteur d’espoir et d’implication faisant sortir chacun de son immuable quotidien. Par ailleurs, certains projets antérieurs ont pu être repris et surtout retravaillés. En externe, les axes qui y sont développés sont toujours attendus et ont été bien accueillis par les établissements partenaires, les tutelles et le conseil général. Grâce au projet d’établissement les échanges avec la tutelle ont gagné en transparence et en densité autour des projets actuels du CPG (apurement de la situation, mise en sécurité des bâtiments, projet médico social de 40 places, évolution de Mers sur Indre, etc.) Les principales instances Aucun des participants de la CME n’a pour unique objectif de s’organiser pour assurer sa propre survie. Au contraire, le rôle de cette instance est croissant en interne et définis par ailleurs dans son règlement intérieur (janvier 2005 – cf. annexe 1) : Elle intervient directement dans les recrutements médicaux et vient de démarrer la réflexion sur la réorganisation de l’équipe médicale et celle des services du CPG en tenant compte des contraintes à venir et en lien avec le CH de la Châtre (CME de juin 2005). - Ex : Unification du système de gardes et astreintes CPG / CH la Châtre (accord favorable des 2 CME) La commission de suivi des soins infirmiers n’a pas fonctionnée en 2004 du fait du changement total de la direction, elle va reprendre rapidement avec la réorganisation et la mise en place de la direction des soins et des RH depuis juin 2005. Les instances représentatives du personnel sont le CE, CHSCT et les DP. Ce sont des instances de droit communs et non spécifiques à l’assurance maladie. La mission a entendu les vœux de leurs représentants qui souhaitent effectivement être associé aux décisions de l’établissement. Cependant, les rôles de ces 180 instances (en terme de consultation et d'avis) sont définis légalement, ils ne sauraient aboutir à une co-gestion de l'établissement. Le CTE est une instance présente uniquement dans les hôpitaux publics et dont les missions au même titre que les CME de ces mêmes établissements diffèrent de celle d’un établissement privé. Au contraire de ce que précise le rapport, la commission du médicament existe et fonctionne depuis 1 an (COMEDIM). La gestion du personnel Le rapport souligne les insuffisances dans la gestion du personnel. Elles existent et elles existaient d’autant plus que la mission est venue dans l’établissement après le départ de l’ancienne direction et avant la constitution complète de la nouvelle. Depuis juin 2005 le CPG s’est dotée d’une direction des soins et des ressources humaines dont les principaux objectifs sont - définir une politique de GRH intégrant une démarche prévisionnelle et pluriannuelle de gestion des effectifs et des compétences définir une politique de soins - optimiser l’organisation des services de soins et la prise en compte des qualifications. La description du poste qui a servi au recrutement figure en annexe 2. Cependant et ainsi que le précisera le rapport des experts visiteurs (cf. annexe 3) une gestion des ressources humaines est en place et le projet social défini les bases de son développement. La fonction RH du CPG est complémentaire de celles exercées par le siège : conseil juridique, contentieux, formation, ingénierie, paie, co-division dans les recrutements les plus importants La politique d’encadrement 181 Le fait que chaque secteur soit doté de 2 cadres est la résultante d’une première évolution de l’organisation de l’encadrement. Celle-ci a fait l’objet d’une note de service qui a été présenté et examiné en CE et en CME fin 2004 (cf. annexe 4). La philosophie de cette évolution a été de passer d’une logique restrictive d’encadrement de service à une logique d’encadrement de secteur en vue d’améliorer la coordination et la continuité entre ses différentes entités au profit de la prise en charge du patient. La démarche ira plus loin avec une politique des soins favorisant l’émergence des projets de service. La politique de recrutement Les difficultés budgétaires de l’établissement qui ont été mises à jour après un processus de dégradation très progressif par la nouvelle direction ont nécessité une remise à plat de la situation avec l’ARH et la mise en place de solutions concertées. Pendant ce laps de temps, les décisions engageant des dépenses nouvelles ont été différenciés. Sur ce plan, tirer d’un épisode de gel temporaire une généralité sur la volonté de la direction générale de ne plus recruter sur les postes médicaux est excessif. Cette décision a permis de prendre les mesures suivantes : - financement de 2 postes médicaux par l’ARH dès leurs recrutements, mise en place d’un plan de retour à l’équilibre sur 5 ans, de conforter les recrutement sur des bases d’une politique saine. Une politique de recrutement médical concerté avec le CH la Châtre existe. Ses résultats depuis 6 mois : - mise à jour des parutions des postes vacants de PH avec leur juste localisation les mouvements : départ : un PH de la Châtre (chef de service du 36 G 03) à temps plein, 182 - départ : un psychiatre à ½ temps du 36 G 02 prévu depuis longtemps, départ : un médecin généraliste à ½ temps, arrivée : un PH à ½ temps sur La Châtre pour le 36 G 03, arrivée : un alcoologue à ½ temps au CTA, arrivée : un médecin généraliste à ½ temps. Au niveau non médical et notamment pour les infirmiers, tous les postes étant occupés, l’établissement est obligé de refuser des candidatures, ce qui est unique dans la région. Ces 2 réalités témoignent d’un certain dynamisme pour une région dite rurale et non d'un immobilisme du fait d'une situation financière délicate. Le suivi de l’activité Un suivi d'activité s’appuit sur un système d’information performant couvrant l’ensemble des structures et configurer de manière adaptée à l’activité. L’affirmation que le plan de développement du système n’est pas élaboré n’est pas exacte. Le service informatique de l’UGECAM est situé au siège avec un correspondant local depuis août 2003 avec un profil d’analyste programmeur. Les orientations sont connus en interne et définis par un schéma directeur qui prévoit le développement du système et des applicatifs pour les prochaines années. D’ailleurs le budget d’investissements 2005 reprend les éléments qui y figurent au titre de cet exercice avec notamment : - le changement de l’unité centrale AS 400 et des applicatifs (notamment dossier de soins), l’informatisation des bureaux médicaux, le rattachement informatique des sites extra hospitaliers au CPG. 183 Par la suite, le suivi d’activité pourra être paramétré d’une manière globale et adaptée aux besoins. La mise en place d’un groupe de travail transversal sur le sujet est prévue (cf. p 2 du plan d’actions en annexe 5). Le projet d’établissement Les éléments constitutifs du projet : - états des lieux validés par les services élaboration sur 6 mois en vue de correspondre aux échéances données comité assurant un suivi continue de la démarche d’élaboration du projet intégration des besoins et des dysfonctionnements relevés aussi bien en interne que par la tutelle prise en compte des propositions d’une précédente mission d’audit (cf. courrier de saisine). Ils ont permis de valider son avancée jusqu’à son terme. Le travail sur le volet médico social du projet (création de structure) a démarré en 2005 par une étude approfondie des besoins et des orientations recensées sur le département et non honorées à ce jour. Les dossiers COTOREP ont été mis à jour dans ce cadre Le projet médical Au contraire de ce qui est affirmé dans le rapport, le projet ne vise l’hospitalo centrisme. Au contraire en élargissant la palette de prise en charge : hôpital de jour, centre de post cure, pôle extra hospitalier sur Châteauroux, consultation adolescents, l’hospitalisation est réservée à l’accueil d’adultes pour des séjours de prise en charge active et adaptée. Avec en parallèle un projet médico social, le nombre de lits sera parfaitement configuré par rapport aux besoins en forte augmentation dans le département. Cependant, le développement de structures nouvelles ne peut se faire sans ressources nouvelles, la mission confirme par ailleurs le réel manque de moyens du CPG. 184 Le sentiment de cloisonnement entre les secteurs qui apparaît à la lecture du projet médical est en ce moment fortement remis en cause puisque qu’aujourd’hui la réflexion de l’équipe médicale et de la CME - vise à la mobilité des psychiatres sur l’ensemble des sites porte sur une redéfinition des pavillons selon le profil des patients et non le secteur. Cela peut permettre de renforcer l’extra hospitalier et de s’adapter face à l’augmentation des admissions sous contrainte. Et cela en liaison avec le CH la Châtre dans le cadre d’un syndicat inter hospitalier qui pourrait être relancé de ce fait. Une évolution du projet médical actuel pourrait être entrepris dès à présent dans ce sens. Le projet social Ce projet ne se résume pas à un renforcement des effectifs qui seraient mal utilisés. Il aborde aussi la démarche de formation, la réorganisation des équipes soignantes et de certaines fonctions transversales et surtout le contrôle de gestion. Au contraire de ce qui est préconisé, le renforcement des effectifs ne doit pas se faire directement au profit des services, mais surtout à destination des structures inter sectorielles (ergo sociothérapie), des suivis extra hospitaliers (VAD, consultations) et de la sécurisation des prises en charge et des personnels : - présence infirmière de nuit renforts en zones sensibles Pour conclure, le projet d’établissement est présenté comme peu ambitieux. Aujourd’hui, l’objectif est simplement de répondre aux attentes en terme de santé publique en optimisant les moyens accordés et en traitant raisonnablement l’amont et l’aval de la psychiatrie. 185 En préalable aux solutions proposées, il est souligné une étanchéité entre le CPG et le CH de Châteauroux. Dans les faits, les complémentarités sont pourtant satisfaisantes en terme de convention : - convention tripartite alcoologie, participation d’infirmiers et de psychiatres aux urgences, psychiatrie de liaison, etc. mais aussi en terme de collaboration : formation continue, réseau de télétransmission pour les urgences cardiaques, UCSA/SMPR, réseau soins palliatifs, consultation anti douleur, cellule d’hygiène, etc. Il est regrettable de noircir ce tableau alors que des complémentarités seront à venir dès la validation du projet d’établissement. Pour l’exemple, la mise en place d’une consultation pour adolescent au sein du pôle extra hospitalier de Châteauroux qui nécessitera de toute façon une collaboration étroite avec le S.P.I.J. Les propositions d’action Parmi les propositions du rapport, certaines sont déjà identifiées dans le projet d’établissement (développer les solutions alternatives, structures médico sociales, etc.) d’autres sont déjà en cours (réorganisation médicale et des services), d'autres sont intéressantes (les urgences, les adolescents, la gérontopsy). . La création de CMP pivots, la participation à des clubs, etc. reste discutable sur le plan de l'organisation médicale. Dans tous les cas, ces apports nous permettraient rapidement de faire évoluer notablement le projet médical de l'établissement. Au-delà de cet ensemble et pour la première de ces propositions, il est regrettable que le rapport n’apporte pas concrètement les avantages d’un rattachement au CH de Châteauroux. 186 De ce point de vue la proposition n’est pas porteuse en interne car elle n’explique pas comment et pourquoi le CH pourrait résoudre d'un coup les problèmes relatés et apporter une valeur ajoutée pour l’avenir. D’autre part, il ne donne pas de piste d’amélioration dans le cadre de l’existant et d’un fonctionnement au sein de l’UGECAM du Centre. C’est dommage pour l'équilibre du rapport qu'il ne soit fait qu'une seule proposition Enfin, les implications sociales et économiques d'un tel transfert ne sont pas abordées. Elles sont pourtant génératrices de problèmes de délai et de mise en œuvre 187 Annexe 9 : Réponse du Conseil Général de l’Indre 188 Châteauroux, le 27 octobre 2005 DPDS/Secteur Vieillesse-Handicap Affaire suivie par Melle C. CELANIE 02.54.08.38.02 Monsieur le Directeur, Vous m'avez communiqué l'avant-projet du rapport rédigé par la Mission Nationale d'Appui en Santé Mentale (MNASM), qui a votre demande, a été missionnée dans le département de l'Indre : d'une part, pour faire des propositions structurantes permettant d'assurer durablement la prise en charge psychiatrique dans le département, d'autre part, pour établir un audit précis du fonctionnement général du Centre Psychothérapique de Gireugne (CPG), établissement de santé privé participant au service public hospitalier, administré par l'Union pour la Gestion des Etablissements des Caisses d'Assurance Maladie (UGECAM). Sur ce volet, étaient particulièrement à étudier les domaines suivants l'organisation générale de l'établissement et ses capacités à répondre aux obligations de santé publique en matière de psychiatrie, l'organisation départementale de la prise en charge de la psychiatrie, le fonctionnement du Service Médico-Psychologique Régional (SMPR) et la prise en charge psychiatrique des détenus, la prise en charge des patients sans contraintes. La question de la configuration actuelle du secteur sanitaire en matière de santé mentale était également à prendre en considération dans le cadre des travaux de la MNASM, 189 une partie du département de l'Indre (secteur est, Issoudun) étant prise en charge par le centre hospitalier spécialisé George Sand de Bourges. En préalable, je souhaite vous exprimer ma satisfaction sur le travail qui a été entrepris et sur la méthodologie participative qui a permis d'associer l'ensemble des acteurs locaux préoccupés par ce dossier. Vous trouverez, ci-après, mes observations et positions face aux éléments d'analyse (partie 6 du pré-rapport) et aux dix propositions (partie 7) de la MNASM. S’agissant des éléments d'analyse de la MNASM (partie 6 p 92 à 95) J'adhère globalement aux constats établis par la MNASM qui rejoignent la perception que les services de la DPDS avaient pu mettre en évidence et pour lesquels certains dysfonctionnements ou inadéquations du dispositif départemental de santé mentale m'avaient, ces deux dernières années, conduit à interpeller Monsieur le Préfet de l'Indre, le Directeur de l'ARH et le Centre Psychothérapique de Gireugne. Le diagnostic posé est partagé en ce que la région Centre figure parmi les régions française où l'offre de soins est la moins développée et au sein de celle-ci, le département de l'Indre apparaît faiblement équipé et menacé par une très forte démédicalisation. Ce constat est particulièrement accentué dans le domaine de la santé mentale, secteur de santé quelque peu oublié ces dernières années par les pouvoirs publics compétents. J'ai pris connaissance avec intérêt du descriptif du fonctionnement actuel du Centre Psychothérapique de Gireugne, de ses services et équipements dont il ressort : d'une part, que le mode de gouvernance et de management du Centre Psychothérapique de Gireugne a généralement nuit à son développement et à l'adaptation de ses missions en santé mentale, qu'il est aujourd'hui, en raison d'un système d'information médicale très embryonnaire, difficile de se faire une nette idée des activités de l'établissement et par voie de conséquence de vérifier qu'à travers l'exercice de ses missions de santé mentale, il répond pleinement aux besoins de la population du département, que pour certains secteurs d'activité de l'établissement, la faible dotation en personnel médical et en moyens financiers d'une manière plus générale est un facteur non exclusif des dysfonctionnements constatés. Sur ce dernier point, la présentation générale de l'établissement mériterait d'inclure un volet financier de nature à éclairer : d'une part, sur les moyens dédiés à cet établissement de santé, d'autre part, sur son positionnement par rapport aux autres établissements de santé ayant des activités similaires. 190 D'une manière plus générale, il est à déplorer un défaut de communication auprès du grand public et des professionnels du sanitaire, du social et du médico-social du dispositif départemental en santé mentale notamment en ce qui concerne l'identification de l'offre d'équipements et de services d'une part, de ses acteurs médicaux et non médicaux, d'autre part. Il conviendrait également d'y remédier. Enfin, en ce qui concerne cette partie, j'attire votre attention sur une approximation malheureuse. Page 20 de l'avant projet de rapport, il est inexact d'indiquer que les 50 lits de Soins de Suite et de Réadaptation du Centre Départemental des Grands Chênes "dont la gestion incombait jusqu'alors au département va être confiée au Centre Hospitalier de Châteauroux". D'abord, parce que le "département" n'a jamais été gestionnaire de lits de SSR, ces lits relevaient de l'établissement public hospitalier des Grands Chênes, qui relève des mêmes statuts que l'établissement public hospitalier du Centre Hospitalier de Châteauroux. Ensuite, parce que l'orientation arrêtée aujourd'hui conjointement avec l'Etat-DDASS prévoit la création d'un groupement de coopération sanitaire qui a vocation à impulser la création d'un réseau entre tous les établissements de santé du département de l'Indre gestionnaires de lits de Soins de Suite et de Réadaptation. Trois établissements de santé (le CHG Châteauroux, le Centre Départemental Les Grands Chênes et l'hôpital local de Châtillon) ont d'ores et déjà concrétisé cette démarche. o S’agissant des dix propositions de la NMASM (partie 7 p 96 à 120) Elles appellent de ma part les observations et positions suivantes : 7.1 - Le management général du CPG et l'éventuel rattachement de sa gestion au CHG de Châteauroux Cette proposition ne règle pas au fond la question de la carte sanitaire de la santé mentale dans le département de l'Indre et les dysfonctionnements constatés sur le secteur d'Issoudun rattaché au centre hospitalier spécialisé George Sand de Bourges. La MNASM n'apporte d'ailleurs aucun éléments d'analyse ni proposition précise à ce sujet (Cf page 107 du pré-rapport). 7.2 - La réorganisation du dispositif ambulatoire de la psychiatrie générale ( p 96 à 97) Globalement, je souscris aux propositions de la MNASM toutefois, cet axe mérite d'être complété par un objectif en matière de prévention et d'information du grand public, des patients, de leur famille et des professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social. 7.2.1 - Les services de soins en ambulatoire de courte durée (p 97 à 99) 191 La MNASM propose de structurer l'offre autour d'un "CMP pivot par secteur et maintien si possible des antennes existantes pour assurer une bonne couverture territoriale du département". La réalisation de cet objectif n'est possible qu'à la condition de renforcer les équipes saignantes des CMP pour leur assurer un fonctionnement régulier. La MNASM indique que le Centre Psychothérapique de Gireugne "doit envisager des redéploiements de postes notamment à partir des structures identifiées comme du "médico-social sanitarisé" (notamment : l'appartement thérapeutique de Vatan Cf p 45 ; Association Etape à Mers-surIndre Cf p 49-50). Je n'adhère pas à cette proposition si elle poursuit l'objectif de transférer purement et simplement dans un autre champ que la santé mentale les structures dont le fonctionnement actuel n'est pas en adéquation avec les missions de santé mentale qu'elles sont censées remplir auprès de la population qui en serait alors privée. 7.2.2 - Les services ambulatoires de soins de moyenne durée polyvalente (p 99 à 100) Je souscris globalement aux propositions de la MNASM toutefois l'articulation des prestations sanitaires et sociales assurées par le Centre Psychothérapique de Gireugne dans le cadre de ses missions de soins, de réadaptation et d'insertion sociale des malades ainsi que l'affection des personnels médicaux et non médicaux qualifiés pour les assurer, demande à être clairement précisée. 7.3 - Les adaptations du dispositif intra-hospitalier ( 100 à 103) Si la sortie d'hospitalisation ne s'accompagne pas systématiquement pour tous les patients d'une étape d'accompagnement en vue de leur réadaptation ou de leur insertion sociale au sens des articles L 3221.1 et L 3221.4 du Code de la Santé Publique, les propositions de la MNASM sur les parcours et les dispositifs de prises en charge à mobiliser au sortir de l'hospitalisation demandent à être précisés (p 102). S'agissant de l'unité destinée à l'accueil des personnes poly-handicapées et de son statut juridique (p 44 et 102), j'ai pris note d'une évolution statutaire probable de cette unité qui selon la MNASM s'apparente plus à une MAS psychiatrique et y adhère dès lors que son financement s'opère par un redéploiement de l'enveloppe sanitaire en santé mentale vers l'enveloppe médico-sociale sous compétence de l'Etat. Face à la liste d'attente de jeunes et d'adolescents en attente de place en MAS dans le département (bilan CDES 2004/2005), il ne me paraît pas envisageable que l'enveloppe médico-sociale départementale soit amputée les prochaines années. Il conviendra donc d'obtenir des moyens nouveaux pour le département de l'Indre. S'agissant de la proposition de mutualisation des moyens entre le Centre Psychothérapique de Gireugne et l'établissement public départemental des Grands Chênes en matière d'organisation de la surveillance des deux sites, formulée par la MNASM (p 102-103) je n'y suis pas favorable. L'établissement de santé mentale doit être en mesure de répondre à 192 l'exigence de sécurité, tant pour les patients qu'il accueille, que pour ses personnels, selon les règles et contraintes spécifiques au champ de la santé mentale. Les incidents qui se sont dernièrement déroulés au centre hospitalier spécialisé de Pau et dont la presse nationale s'est fait écho, montrent, s'il en est, l'exigence avec laquelle ce problème doit être traité. Les moyens financiers devront être accordés au Centre Psychothérapique de Gireugne pour répondre à ses obligations en la matière. 7.4 - Le développement des réponses sociales et médico-sociales (p 103 à 106) Je n'adhère pas aux propositions de la MNASM, en tant qu'elles affirment, d'une part, que les services sociaux et médico-sociaux seraient aujourd'hui insuffisamment développés et, d'autre part, que le champ du social et du médico-social (indépendamment de la question des compétences dévolues au Préfet, au Président du Conseil Général ou conjointement à ces deux autorités) doivent systématiquement apporter son appui financier à la diversification nécessaire de l'offre d'équipements et de services en santé mentale dans le département de l'Indre (p 103). En effet, l'analyse des faiblesses et des difficultés du dispositif de santé mentale dans l'Indre et' plus particulièrement celles rencontrées par le Centre Psychothérapique de Gireugne, ne me semble pas devoir se réduire systématiquement, comme le suggère à plusieurs reprises la NINASM à : (Cf pages 38 à 40; 44-45, 49-50, 100 à 106) : soit, à un constat d'inadéquation des patients hospitalisés dans certaines unités d'hospitalisation psychiatriques (ex : CHG de La Châtre p 38 à 40) "faute de réponses disponibles dans le champ social ou médico-social", soit, à un transfert pur et simple vers les structures d'accueil et services sociaux et médico-sociaux pour enfants, adolescents (dont le pré rapport parle d'ailleurs peu) ou adultes handicapés (p 104-105), quelque soit l'autorité compétente pour en assurer le financement (Etat, assurance maladie, ou Conseil Général). Par ailleurs, j'observe que les propositions de la MNASM sont d'ailleurs le plus souvent posées en termes de création de nouveaux équipements ou services plutôt qu'en terme de redéploiement des lits d'hospitalisation complète du Centre Psychothérapique de Gireugne et du centre hospitalier spécialisé George Sand de Bourges d'une part, et qu'en terme de complémentarité des secteurs sanitaire en santé mentale et social et médico-social d'autre part. De même la question de l'existence d'inadéquation de résidents dans le champ du social ou médico-social n'est aucunement soulevée par la MNASM. (dérogations d'âges sollicitées par le Centre Psychothérapique de Gireugne pour l'entrée en EHPAD par exemple). Or, il ne me paraît pas possible en l'état de la réglementation en vigueur et des dispositifs existants, comme semble le laisser entendre parfois à demi mot, la rédaction de la MNASM, d'assimiler, a priori, les malades mentaux stabilisés ou non à des adultes handicapés relevant systématiquement du champ du médico-social, que ce soit de la compétence exclusive ou non du Conseil Général. Le dispositif de santé mentale doit pouvoir développer sur le département de l'Indre, une offre cohérente et diversifiée, susceptible de promouvoir la réadaptation et l'insertion 193 sociale des malades, telle que définie dans les missions génériques de la santé mentale aux articles L 322. 1 -1 et L 322.1-4 du code la Santé Publique. A l'instar de ce qui est mis en oeuvre dans d'autres départements, un certain nombre de réponses envisageables, relevant du dispositif de santé mentale, doivent pouvoir trouver leur place dans le projet d'établissement du Centre Psychothérapique de Gireugne et de celui du centre hospitalier spécialisé George Sand de Bourges : accueil familial ou appartements thérapeutiques quelque soit le mode de prise en charge : rupture, relais, court ou long séjour, hospitalisation à domicile ou ambulatoire, conventionnement avec des maisons relais, création d'unités de long séjour à visée psychiatrique structures d'accompagnement à la réadaptation et l'insertion sociale des patients,ect Ce qui n'exclut pas ensuite, pour les patients qui le justifient, que des protocoles organisent les relais de prise en charge vers le secteur social ou médico-social qu'il soit ambulatoire ou institutionnel. Il conviendrait, pour cela, que les situations individuelles concernées puissent faire l'objet d'une évaluation objective et concertée de leur situation, par les instances compétentes, prenant appui sur leur projet de vie. Par voie de conséquence, les moyens humains et financiers manquants pour permettre aux deux établissements de santé spécialisés en santé mentale de concrétiser leurs missions définies aux articles L 322-1-1 et L 322-1-4 du Code de la Santé Publique doivent être alloués au dispositif départemental de santé mentale de l'Indre. Il m'apparaît donc essentiel, comme je l'avais indiqué par courrier du 2 septembre 2004 à Monsieur le Préfet de l'Indre, que la logique d'une nouvelle complémentarité entre le champ de la santé mentale et celui du social et du médico-social puisse être retenue sans pour autant la borner à un transfert d'une partie de ses missions sur le champ du social et du médico-social. Par ailleurs, il convient de tenir compte que la majorité des établissements médicosociaux relevant de la compétence du Conseil Général (Foyers d'activités occupationnelles) ne sont pas médicalisés. Or, nombre d'entre eux accueillent d'ores et déjà des adultes en situation de handicap psychique pour lesquels l'intervention du dispositif de santé mentale est aujourd'hui nettement insuffisant, voire pour certains inexistante comme le souligne à plusieurs reprises la MNASM. La même analyse prévaut pour les foyers d'hébergement (internat ou éclatés) ou les services de vie à domicile qui, en l'absence d'un renforcement des interventions de secteur et de liaison de la psychiatrie, ne peuvent assurer, actuellement, une prise en charge optimale et complémentaire pour les adultes concernés par le handicap psychique. S'agissant du dispositif départemental des accueillants familiaux en direction des adultes handicapés, sur lequel les services de la Direction de la Prévention et du 194 Développement Social de l'Indre, et les acteurs du champ handicap se sont fortement mobilisés depuis 2003, le Centre Psychothérapique de Gireugne, invité à s'associer à la démarche, pour développer parallèlement l'accueil familial thérapeutique, n'a pas été en mesure de répondre institutionnellement présent. S'agissant de l'activité géronto psychiatrique, la MNASM précise (page 43) "que l'évolution numérique des effectifs est nécessaire pour asseoir dans la durée l'activité ambulatoire, autant une évolution qualitative est requise pour mettre à disposition de la population âgée de l'Indre, les ressources sanitaires leur permettant de conserver le plus longtemps possible leur autonomie". Le réseau Etre Indre (dont le dossier DRDR est en cours d'instruction) né d'une volonté commune de l'Etat (DDASS) et du Conseil Général de l'Indre (DPDS) de répondre en partie à cette problématique, face à la carence du dispositif de santé mentale du département et à la forte demande des établissements d'accueil pour les personnes âgées et des services concourant au maintien à domicile, devra être repositionné au coeur du dispositif de santé mentale des personnes âgées et pouvoir s'appuyer également sur les filières gériatrique et géronto-psychiatrique existantes ou à développer, lesquelles offrent aujourd'hui peu de lisibilité pour le grand public et les professionnels. La question de la santé mentale dans le département de l'Indre se pose donc bien en termes : - de modernisation et d'adéquation du dispositif départemental de santé mentale face aux besoins de la population, - d'exercice, par l'ensemble des établissements de santé spécialisés en santé mentale ou ayant un ou plusieurs départements psychiatriques, intervenant sur le département de l'Indre, de l'ensemble de leurs missions en santé mentale, - de rééquilibrage des moyens humains et financiers au profit d'une véritable politique de santé mentale pour le département de l'Indre, - d'une complémentarité puis d'une coordination des dispositifs de santé mentale, social et médico-social en direction des populations cibles. 7-5 - Le dispositif de crise et de prise en charge des urgences psychiatriques dans le département (p 106-107) Force est de constater que le dispositif départemental de santé mentale de l'Indre souffre de son incohérence, dont une des causes est à rechercher dans la sectorisation qui prévaut aujourd'hui. La MNASM indique que "le redécoupage sectoriel (lui) paraît tout aussi difficile à envisager" (page 107) sans en préciser les raisons. La question d'un redécoupage sectoriel me semble devoir être clairement posée et discutée. 195 Par ailleurs, les propositions de la MNASM ne permettent pas d'avoir une claire visibilité du dispositif d'urgence qu'il soit hospitalier ou ambulatoire, qu'il est proposé de retenir pour le département de l'Indre. 7-6 - L'articulation des prises en charge au sein du département (p 107-108) 7-6-1 - L'articulation des prises en charge avec le secteur associatif Lorsque que l'on reconstitue l'historique de la création, à l'initiative de certains personnels du CPG, de la structure située à Mers sur Indre et actuellement gérée par l'Association "L'Etape", il ne fait aucun doute que l'activité et les prestations de cette structure s'inscrivent à la fois dans la mise en oeuvre des missions de santé mentales visées aux articles L 322-1-1 et L 322-1-4 du Code de la Santé Publique tendant à promouvoir la réadaptation et l'insertion sociale des malades dont certains, comme le souligne la MNASM, ne sont pas entièrement stabilisés d'une part, et d'accueil familial thérapeutique, d'autre part (p 49-50). S'agissant du projet porté par l'Association CAP 36, il est à noter que celui-ci s'inscrit dans une volonté de partenariat beaucoup plus large avec le CPG et notamment en prenant appui sur les CATTP et CMP. Sa réalisation est conditionnée par une forte volonté des directeurs du CPG et du CHS George Sand à Bourges de s'y associer qui ne semble pas acquise aujourd'hui. Comme le suggère la MNASM, je note qu'en s'appuyant sur les dispositions du décret n°2005-223 du 11 mars 2005 relatif aux conditions d'organisation et de fonctionnement des services d'accompagnement à la vie sociale et des services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés, le CPG et le CHS George Sand à Bourges pourraient innover dans le champ de la santé mentale en créant de tels services, financés sur l'enveloppe sanitaire en santé mentale ou par redéploiement des lits d'hospitalisation complète. J'observe que la MNASM ne mentionne aucunement l'association ayant créé, à l'initiative de certains personnels du CPG, une structure au Blanc. 7-6-2 - Le développement des filières de soins urgences et gérontologie avec la Clinique du Haut Cluzeau (p 108- 109) La MNASM propose de conforter et consolider un pôle gériatrique au Centre Hospitalier de La Châtre en y ajoutant l'unité de géronto-psychiatrie actuellement installée au CPG. La localisation géographique de cette unité au Sud-Est du département n'apparaît pas des plus convaincante. Le déploiement d'un réseau de soins géronto-psychiatriques sur le département de l'Indre que ce soit dans sa dimension hospitalière ou ambulatoire devra prendre appui sur le réseau Etre Indre créé à cet effet pour pallier les carences du dispositif départemental de santé mentale. 196 L'organisation de la filière gériatrique au sein des établissements de santé de l'Indre et son articulation avec les EHPAD demande à être objectivée et clarifiée. Le conseil Général, à travers les services de la D.P.D.S., souhaite être associé à sa définition. 7-6-3 - Les soins aux patients alcooliques et toxicomanes (p 109) Une objectivation des besoins des populations concernées sur l'ensemble du département demande à être réalisée afin de mesurer la pertinence du dispositif proposé par la MNASM. 7-7 - La psychiatrie infanto juvénile (p 110-111) Je souscris à la proposition de construction d'un véritable réseau entre les différents acteurs hospitaliers, sociaux, éducatifs et médico-sociaux et les actions de prévention, de détection précoce des enfants et d'une manière plus générale de soutien à la parentalité telles qu'elles ont été arrêtées dans le cadre des schémas enfance-famille et enfants, adolescents handicapés. Comme le souligne la MNASM pages 73 et 74, les 6 lits d'aïgu sont théoriquement disponibles mais non mobilisables dans la pratique lorsque le besoin apparaît. Je souhaite que la question des moyens financiers nécessaires au fonctionnement de 6 lits (4 lits théoriques de Châteauroux + 2 lits du CASA par redéploiement dans l'Indre) à installer physiquement au CHG de Châteauroux puisse être évoquée et réglée dès 2006. Les services et établissements sociaux et médico-sociaux pour l'enfance et l'adolescence handicapée ainsi que le service de l'aide sociale à l'enfance de la D.P.D.S. n'ont eu de cesse ces dernières années, de constater l'inadéquation du dispositif d'hospitalisation actuel des enfants et adolescents dans le département de l'Indre. 7-8 - La prise en charge des adolescents (p 111-112) La question de la prise en charge des adolescents (et jeunes majeurs de 18-21 ans) a été prise en compte dans le cadre du schéma enfance famille piloté par la D.P.D. S. d'une part, et du schéma enfance, adolescence handicapée piloté par la DDASS, d'autre part. Les services du Conseil Général sont donc prêts à y travailler avec l'ensemble des partenaires. 7-9 - Le SMPR et l'organisation des soins aux détenus au niveau régional (p 112-120) Je souhaite que la question d'une éventuelle délocalisation à Orléans du SMPR soit débattue lors de la tenue d'une table ronde avec les autorités locales concernées et l'administration pénitentiaire. 197 7- 10 - L'accompagnement pour l'élaboration du projet médical (p 120) Au-delà du projet médical du Centre Psychothérapique de Gireugne (CPG) et de son articulation avec celui du CHS George Sand de Bourges, la MNASM propose d'apporter un appui méthodologique extérieur, pour accompagner la définition et la mise en oeuvre d'une politique de santé mentale départementale adaptée aux orientations du SROSS III. Pour ma part, je suis favorable à ce que cette proposition soit retenue. Quel que soit l'aspect abordé, ce dossier constitue un enjeu majeur pour la santé et le bien être de la population du département de l'Indre et je reste bien évidemment à votre disposition ainsi qu'à celle de Monsieur le Préfet de l'Indre pour l'évoquer de nouveau avec vous. Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, en l'expression de mes meilleurs sentiments. Monsieur Patrice LEGRAND Directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation du Centre 37 bis, quai de Prague 45074 ORLEANS Cedex 2 198