4 - Mathieu Gaulin

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Disque #4
pour les étudiants en saxophone à l’UQAM
Deux disques sont à l’étude à chaque session. Un premier test d’écoute a lieu à la mi-session (matière du premier disque) et un
second test à la fin de la session (matière du second disque). Seuls les aspects en gras doivent être appris par cœur.
1.
Concerto (1933) dédié à Sigurd Rascher de Alexandre Glazounov (1865-1936)
Sohre Rahbari et l’Orchestre symphonique de Bruxelles dirigé par Alexander Rahbari
On peut considérer que Glazounov est un compositeur autodidacte : il n’a étudié que pendant quelques mois avec RimskiKorsakov. À 16 ans, il compose sa première symphonie et il se fait remarquer par le mécène Belaiev qui l’encourage
financièrement et édite ses œuvres. (Belaiev a aussi « adopté » d’autres jeunes compositeurs russes de l’époque, dont
Tcherepnine qui a aussi écrit pour saxophone.)
Glazounov a été professeur de composition puis directeur du Conservatoire de St-Pétersbourg. Il a ainsi formé plusieurs
compositeurs éminents dont Stravinsky, Prokofiev, Scriabine et Chostakovitch. Tous l’estimaient, bien que plusieurs se
soient détourné du romantisme afin d’adhérer au néoclassicisme plus en vogue.
Le dernier des grands compositeurs romantiques russes a écrit le concerto pour saxophone à la fin de sa vie alors qu’il avait
immigré en France pour quitter sa Russie bouleversée par le début du régime soviétique. Des dernières années de
Glazounov date aussi son excellent Quatuor de saxophones (1932) dédié au Quatuor de Marcel Mule.
2.
Sonate (1937) dédiée à Larry Teal de Bernhard Heiden (1910)
I. Allegro
Eugene Rousseau (1932)
Ce compositeur néoclassique étasunien d’origine allemande a écrit sept pièces pour saxophone, allant de la musique de
chambre au concerto accompagné par orchestre à vent. Il a étudié avec le réputé Paul Hindemith.
Le réputé étasunien Eugene Rousseau est un saxophoniste et professeur à l’Université Indiana. Il a été l’un des nombreux
émules de Mule, dont il publia une biographie. Rousseau est l’auteur de plusieurs ouvrages pédagogiques.
3.
Quatuor no12, en FA « Américain », op. 96 de Dvorák (1841-1904)
II. Lento
Quatuor Habanera : Christian Wirth, Sylvain Malézieux, Fabrizio Mancuso, Gilles Tressos
Célèbre grâce à sa Symphonie du Nouveau Monde, le Tchèque Dvorák a écrit une œuvre très abondante qui « s’inspire du
folklore tchèque, et traduit, dans son romantisme, la double influence de Liszt et de Brahms. »
« Le quatuor Habanera acquière une solide réputation de qualité et de perfectionnisme grâce à son palmarès éloquent,
acquis lors des nombreux concours internationaux de musique de chambre », remportant 7 premiers prix. Depuis 1993, le
quatuor Habanera s’est produit en moyenne trente fois par an en France.
4.
Caprice en forme de valse (1950) de Paul Bonneau (1918)
Harvey Pittel (1943)
« Paul Bonneau a écrit avec aisance des œuvres faciles et accessibles à tous » dont la Suite que les élèves avancés du
secondaire aiment tant. Le présent caprice est moins aisé que ses autres compositions…
Harvey Pittel a publié 12 albums. Il est professeur de saxophone à l’Université du Texas à Austin.
5.
Klonos (1993) de Piet Swerts (1960)
I. Allegro
Mathieu Gaulin et Jacynthe Riverin
« Klonos est un mot grec qui réfère à une contraction des muscles, semblable à une crampe associée à la façon dont
certains saxophonistes [jazz] bougent lors de passages très intenses. »
« La forme et l’unité ont pour [Swerts] une grande importance, et les éléments se transforment avec fluidité et sont présents
à toutes les parties de l’œuvre pour assurer ce besoin. [Sa musique] est fortement influencée par celles de Lutoslawski, avec
qui il a étudié, de Ligeti, Mahler et Bartók. »
6.
Champ stellaire de Frédéric Chiasson (Québécois)
Mathieu Gaulin et Samantha Louis-Jean
Champ stellaire est tiré d’un cycle de quatre chansons pour saxophone alto et voix de soprano que Frédéric Chiasson a écrit
entre 2006 et 2007. Le jeune compositeur est lui-même saxophoniste aguerri et il effectue actuellement un doctorat en
composition à l’Université de Montréal.
7.
Suite sur des thèmes populaires roumains op. 90 (1956) de Jean Absil (1893-1974)
III. Scherzo leggiero
Quatuor Tetrasax
Le Belge Jean Absil a écrit douze pièces pour saxophone. Il porte un intérêt marqué pour les rythmes complexes et les
lignes indépendantes. « Son style, dynamique, concis, coloré et rythmé, traduit un tempérament vif dans une production
considérable : 150 œuvres de tout genre. »
8.
Rapsodie (1904) dédiée à Elisa Hall de Claude Debussy (1862-1918)
Sohre Rahbari et l’Orchestre symphonique de Bruxelles dirigé par Alexander Rahbari (frère de Sohre)
Né dans la misère, Achille-Claude Debussy s’intéressa d’abord à la peinture. À 9 ans, on lui reconnaît un talent certain pour
le piano et il se passionne de Wagner. Entre 17 et 20 ans, il goûte à la vie des riches en étant pianiste pour de nobles
mélomanes fortunés (dont Nadejda von Meck qui était aussi la protectrice de Tchaïkovsky). C’est à 18 ans qu’il choisit la
carrière de compositeur plutôt que de pianiste virtuose.
« L’un des personnages les plus influents de sa génération, il a marqué la musique du XXe siècle en donnant au timbre le
caractère d’un élément autonome et en libérant la musique des formes conventionnelles. »
Elisa Hall était une riche saxophoniste amateure qui a grandement fait évolué la cause du saxophone. En effet, elle a
commandé 22 partitions de notre répertoire dont quelques-unes écrites par des grands maîtres tels Debussy, Schmitt et
Vincent-d’Indy.
L’Iranienne Sohre Rahbari a étudié le saxophone à Téhéran dès l’âge de 10 ans et elle commença sa carrière
professionnelle à 14 ans. Elle habite actuellement à Vienne.
9.
Mysterious Morning III de Mark Engebretson (1964)
Sébastien Schiesser
Auteur d’une dizaine d’œuvres pour saxophone pour toutes sortes de formations, l’étasunien Engebretson est membre du
Quatuor de saxophone de Vienne. Il a étudié le saxophone avec Jean-Marie Londeix.
Sébastien Schiesser est un jeune (fin vingtaine) saxophoniste suisse qui a récemment étudié avec Jean-François Guay à
l’Université de Montréal.
10. Sonate (1943) de Paul Hindemith (1895-1963)
I. Ruhig bewegt
Arno Bornkamp
Hindemith était compositeur, altiste, chef d’orchestre et théoricien. Dès son jeune âge, il pratiqua les violon, alto, clarinette
et piano. Il se réfugia aux États-unis pendant le règne des nazis.
« Le détachement de la tonalité majeure-mineure traditionnelle n’a pas conduit Hindemith à l’atonalité ni au
dodécaphonisme, mais à une nouvelle orientation du matériau tonal, dont il donna après coup une justification théorique
dans son traité Unterweisung im Tonsatz [Traité de composition, 1933]. »
« Bien loin de mériter le reproche d’intellectualisme qui lui fut parfois adressé, [sa musique] est riche de sensualité, de
couleur et d’émotion. »
« Il intéressa nombre de ses élèves au saxophone : Karg-Elert, Brehme, Heiden, von Borck, Bialas, Gensmer, Glaser,
Dressel, etc. »
11. Partita No. 3 en MI pour violon, BWV 1006 (~1720) de Johann Sebastian Bach (1685-1750)
I. Preludio
Joël Versavaud (1973)
En 1705, Bach fait face à l’intransigeance de son employeur lorsqu’il s’absente de Arnstadt pour rencontrer son idole
Buxtehude, l’organiste vedette de l’époque, en parcourant 80km à pied. « Ainsi, chez Bach, l’esprit d’indépendance,
l’humeur intransigeante et l’ambition déçue, tour à tour, se trouvent à l’origine de ses nombreux déplacements, durant une
vingtaine d’années. […] À la suite d’une déception, il quitta Weimar pour la cour de Léopold d’Anhalt-Köthen (1717). Ce
prince calviniste et fin musicien lui témoigna une vive amitié dont profita son génie qui atteignait alors la maturité. »
Même si les sonates et partitas de Bach sont au cœur du répertoire majeur pour violon, on en connaît peu sur leur origine.
C’est probablement l’extraordinaire violoniste J.P. von Westhoff qui incita la composition de ces œuvres.
Le saxophoniste spécialiste de l’œuvre de Lauba Joël Versavaud se passionne aussi de la musique de Bach. Vivant à
Marseille depuis 2002, il a très tôt été motivé par Jean-Michel Goury puis il a étudié au Conservatoire National de Région
de Bordeaux avec Jean-Marie Londeix et Marie-Bernadette Charrier. Il a également été finaliste du concours international
de Bordeaux en 1996.
Sa double activité de concertiste et de pédagogue (Conservatoire de Marseille) consiste à développer le rôle de soliste des
quatre principaux saxophones et leur intégration en musique de chambre et avec électronique. De plus amples informations
sur ses nombreuses activités sont disponibles sur son site (http://www.joelversavaud.com/).
La musique baroque nécessite souvent l’usage de la respiration continue, que les hautboïstes maîtrisent depuis plusieurs
siècles, et qui est à la portée de tous les instruments à vent.
12. Saxophone Quartet (1999) de David Froom (1951)
III.
Quatuor de saxophones Nota Bene (en 2002 : Mathieu Gaulin, Geneviève d’Ortun, Isabelle Choquette, Caroline Blaquière)
« Le patrimoine musical qui influence le compositeur nord-américain est riche et complexe : la culture européenne se
mélange aux styles nés ici. De ce truchement germent jazz, blues, rock, minimalisme, avant-gardisme à la John Cage et –
particulièrement important pour M. Froom – la manière unique dont les traditions européennes se sont développées en terre
américaine. Chacun des trois mouvements du Saxophone Quartet présentent différents aspects de cette richesse
culturelle. […]
Le mouvement final débute par un nuage impressionniste qui se métamorphose subitement en « bebop pantonal ». Le
brouillard initial revient subrepticement avant de laisser place à la frénésie ultime. »
Le Saxophone Quartet a été écrit à l’été 1999 pour le Quatuor Aurelia et créé par eux la même année. Par la suite, le
Quatuor Nota Bene en a fait la création nord-américaine.
Les listes d’écoute ont pour but de présenter des classiques du saxophone et aussi de donner un aperçu de la vaste étendue de la
personnalité complexe du saxophone.
Bibliographie : Dictionnaire usuel de la musique de Marc Honegger, Histoire occidentale de la musique de Brigitte et Jean Massin,
Le Petit Robert des noms propres, 150 ans de musique pour saxophone de Jean-Marie Londeix, Internet, texte des livrets de disque
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