1 Définition

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Module Hygiène : Les infections nosocomiales
Année 2004
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1 Définition
L’infection nosocomiale (I.N) est caractérisée par l’apparition d’une infection chez un
patient en étant dépourvu :
Dans un délai de 48 h dans le cas d’une hospitalisation,
Dans un délai de 30 jours dans le cas d’une opération,
Dans un délai de 1 an dans le cas d’une opération avec pose de matériel.
Les caractéristiques pour définir une I.N sont donc les suivantes :
 Apparition d’une infection,
 Notion de délai par rapport à l’intervention,
 Notion d’être un patient.
Si l’infection ne concerne pas un patient, mais un professionnel de santé (infirmier(e),
médecin, aide soignant(e), etc.), on ne parle pas d’ I.N mais d’accident du travail ou de
maladie professionnelle.
On commence à évaluer le nombre de sujets touchés par les I.N ; cette évaluation permet de
fixer l’objectif suivant :
 Lutter contre les I.N et faire baisser leur nombre
d’un tiers d’ici à 5 ans.
Une prise de conscience contre ces infections à conduit à un renforcement de la législation
par un premier décret (05/1988) qui oblige les établissements publics à créer des C.L.I.N
(Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales).
D’autres décrets ont suivis, (1992, 1996) et obligent tous les établissements de soins (publics
et privés) d’avoir dans leur structure la présence de C.L.I.N.
Ces décrets se succèdent, le dernier en date du 6/12/1999 s’est vu rajouté une circulaire
(01/2000).
2 Epidémiologie
C’est une discipline de la santé publique, qui définit et s’intéresse aux problèmes de
santé pour une population à un instant donné.
L’épidémiologie prospective s’attache à faire la comparaison sur une période minimum de
2 ans d’un problème de santé (ex : virus grippale), afin d’estimer le nombre de malades et
anticiper les actions à mettre en place pour contrer ou limiter ce problème.
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----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Un dénombrement des patients touchés par les I.N a permis de mettre en évidence les causes
et les lieux (services) plus exposés :
 Les patients sondés (sonde urinaire) représentent
40% des I.N,
 Les patients avec des maladies cutanées (muqueuses)
représentent environ 11% des I.N,
 Les patients avec des pneumopathies (germes
aéroportés) représentent 10% des I.N,
 D’autres infections respiratoires rentrent pour 10%
des cas d’ I.N,
 Le mauvais lavage des mains,
 Les actions invasives (chirurgie ortho) compte pour
10% des cas,
 La pose de catéther est souvent à l’origine d’ I.N.
L’épidémiologie s’est « penché » sur le problème des Infections Nosocomiales, les chiffres
qui en ressortent sont les suivants :
 10.000 décès par an,
 150.000 à 180.000 personnes par an sont victimes d’
I.N.
L’épidémiologie éthiologique va permettre de définir les causes des maladies.
2.1
Les causes exogènes
Les causes exogènes sont les suivantes :
 Réunions dans un même lieu de personnes malades
atteintes de pathologies variées. C’est un facteur de
risque important,
 Mauvais usage des antibiotiques, c’est à dire
l’utilisation abusive d’antibiotique à large spectre qui
a entraînée le développement de Bactéries Multi
Résistantes (BMR) à ces antibiotiques,
 Les allés et venues de personnes externes (visites,
professionnels),
 Les actes invasifs (intervention chirurgicale, réfection
de pansement, pose de sonde, pose de perfusion, pose
de catéther),
 Négligences du personnel ne respectant pas les règles
d’hygiène.
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----------------------------------------------------------------------------------------------------------------2.2
Les causes endogènes
Les causes endogènes sont les suivantes :
 Immunodéficience ou immunodépression des
patients (SIDA, cancer, tuberculose, etc.),
 Chimiothérapie inflammatoire,
 Radiothérapie,
 Patient greffé,
 Les âges extrèmes de la vie (naissance et
scénessence),
 Les maladies fragilisantes (diabète, insuffisance
rénale, insuffisance hépatique, incontinences, etc.),
 Paraplégique, tétraplégique, hémiplégique,
 Les patients opérés,
 Les grands brûlés,
 Les B.M.R.
3 La prévention et la lutte contre les I.N
L’intérêt de l’épidémiologie, c’est de mettre en place en amont une prévention et lutter contre
les I.N.
Il existe un guide de 100 recommandations pour lutter (prévention et surveillance) contre les
I.N. Quelques unes de ces préventions sont :
 Mise en œuvre de précautions standard (protocoles)
pour quasiment tous les actes techniques,
 Création d’une nouvelle fonction : infirmier(e) ou
médecin hygiéniste,
 Mesure d’isolement (c’est un protocole dans un
service infectieux),
 Protection des Accidents d’Exposition au Sang
(A.E.S),
 Hygiène des locaux, de l’environnement (circuit de
l’eau, circuit de l’air, vêtements, draps, matériel, sol,
etc.) : il existe de nombreux protocoles d’élimination
en fonction des déchets,
 Prévention et diffusion des B.M.R pour empêcher
leur prolifération,
 Question sur l’usage des antibiotiques,
 Mise en place de C.L.I.N (équipe de professionnels
opérationnels dans un hôpital),
 Mise en place de super C.L.I.N, les C.C.L.I.N,
 Mise en place des C.H.S.C.T (Comité d’Hygiène et
de Sécurité et des Conditions de Travail),
 Surveillance nationale des I.N.
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----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Les I.N sont donc un problème de santé publique, elles sont à l’origine de coûts économiques
important.
Effectivement, les personnes qui ne décèdent pas suite à une I.N vont présenter des
complications de santé et vont bénéficier de soins supplémentaires non prévus.
Les I.N sont aussi à l’origine de l’augmentation des coûts humain et sociaux par les
souffrances physiques et/ou psychologiques chez les patients.
4 Le cadre législatif
Les règles professionnelles sont dictées par un décret :
 L’IDE respecte et fait respecter les règles d’hygiène
dans l’administration des soins, dans l’utilisation du
matériel et dans la tenue des locaux.
 L’IDE s’assure de la bonne élimination des déchets
(solide et liquide),
 L’IDE participe à la surveillance de l’alimentation,
des processus de désinfection et de la sécurité du
patient.
4.1
La sécurité du patient
Des critères de qualités et d’efficacités concernant l’hygiène ont été décrits par l’A.N.A.E.S.
(Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation dans les Soins). Les critères de l’ANAES
sont les suivant :
 Surveillance, prévention et contrôle des risques
infectieux,
 Mise en place de référentiels techniques : c’est un
protocole du rôle de la pratique infirmière (ex :
protocole de soin).
5 Rôle de L’IDE
Le rôle de l’ IDE dans la prévention des I.N est de respecter et de faire respecter les
protocoles :
 Pas de vêtements civils sous la tunique,
 Port d’une tenue spécifique selon les lieux
d’exercices (ex : bloc opératoire),
 Chaussures à n’utiliser que dans les services,
 Pas de bijoux aux mains et aux poignés, la présence
de l’alliance peut être tolérée,
 La tenue est entreposée dans des vestiaires,
 Dans les services à risque, il doit exister des douches
et des tenues spéciales qui ne sortent pas du service et
sont lavés spécifiquement,
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---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les mains doivent être propres, soignées (ongles
coupés), lavées avec SHA, sans vernis, avec des
gants,
 A la sortie du patient, le protocole de nettoyage de la
chambre et du mobilier doit être respecter,
Les règles sont à suivrent obligatoirement dans tous les services, ce sont les précautions
standard, elles apportent la sécurité au personnel et aux patients.
Afin de lutter contre les I.N, le personnel de santé est soumis à une surveillance sanitaire
(visite médicale complète).
On a classé les lieux de risque par niveaux, on trouve ainsi 4 niveaux ou le risque d’ I.N va
croissant :
 Niveau 1 : Hall d’entrée, bureaux, services
techniques, services administratifs, services pour
personnes âgées,
 Niveau 2 : circuits de circulation (couloir, escalier,
ascenseur, salle de kiné, service de moyen et long
séjour),
 Niveau 3 : Pédiatrie (les données épidémiologiques
montrent que c’est en pédiatrie qu’il y a le moins d’
I.N), réanimation, salle de travail, médecine,
radiologie, hémodialyse, bloc opératoire, stérilisation,
toilettes, cuisines,
 Niveau 4 : Néonatalogie, bloc opératoire (surtout
orthopédie), service des brûlés, service pour les
immunodéprimés, service des greffés, service
hématologique.
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