LE 15 MARS 2011 POUR LA PSYCHIATRIE PUBLIQUE www.cgtparis.fr Union des syndicats CGT de Paris 85 rue Charlot 75140 PARIS cedex 03 Téléphone 01 44 78 53 31 Télécopie 01 48 87 89 97 Courriel [email protected] LE 2 AVRIL 2011 POUR LA SANTE PUBLIQUE ET L’ASSISTANCE PUBLIQUE-HOPITAUX DE PARIS AGISSONS OUI A UNE PSYCHIATRIE HUMAINE DANS LA FONCTION PUBLIQUE HOSPITALIERE La loi HPST, découlant des directives et des traités européens, impacte toutes les structures de santé, elle a comme seul objectif la marchandisation de la santé y compris dans la psychiatrie. Nous ne pouvons pas accepter cette politique du capital, celle de la rentabilité financière, pour toujours plus de profits.. Le projet de loi « relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leurs prises en charges » s’inscrit dans la continuité de la casse de la santé, il va être discuté à l’assemblée nationale, à partir du 15 mars 2011. Celui-ci va aggraver la situation des hôpitaux psychiatriques, leur fonctionnement, celle des personnels y travaillant, ainsi que le suivi et les soins des patients. La CGT est radicalement en désaccord avec l’esprit même de ce projet qu’elle estime contraire avec sa conception humaniste de la psychiatrie et de la société en général. Plusieurs rapports dont le « rapport Couty » conforte la loi HPST sur l’organisation de la psychiatrie. - Il revoit les missions de la psychiatrie et de la santé mentale en annexant les relations professionnelles du privé et du public. - Il revoit les missions des professionnels à partir du constat de la pénurie grandissante de personnels médicaux et infirmiers. Ce rapport veut repenser la psychiatrie non plus comme une spécificité mais comme une spécialité médicale. Les secteurs de psychiatrie se transformeront en groupements locaux de coopération pour la santé mentale dans le cadre défini par l’Agence Régionale de Santé. Quels médecins, quels infirmiers trouvera-t-on dans ce nouvel agencement ? Pour quelle politique de soins ? 1 Le volet de la psychiatrie de la loi HPST est une entreprise de privatisation, de destruction de la psychiatrie de secteur public. En 10 ans, la psychiatrie est passée de 30% à 17% du budget de la sécurité sociale, ce qui s’est traduit par : La suppression de 40 000 lits sans ouverture de structures alternatives publiques suffisantes. Une suppression de plus de 25 000 emplois Des budgets en constante diminution pour respecter le cadre défini par le traité de Maastricht. Une diminution de la durée d’hospitalisation par manque de lits et de personnels. De plus, le gouvernement dans sa volonté de réformer la santé mentale se sert de l’actualité pour imposer le tout sécuritaire au détriment de l’Etre humain. Une volonté qui est déjà confirmée par la circulaire du 22 janvier 2009 pour la sécurisation des hôpitaux. Entre soigner et punir, le choix semble fait. Nous, nous nous opposons à cette alternative régressive et nous réaffirmons que la politique de sectorisation avec ses structures extrahospitalières est moderne et qu’il faut continuer à la développer, en décidant de lui donner les moyens humains, financiers et matériels. Notre organisation réaffirme qu’il faut rouvrir les écoles d’infirmiers/ières de secteur psychiatrique avec un diplôme et une reconnaissance de la spécificité pour répondre aux enjeux de demain. Une telle décision implique l’abrogation de la loi HPST et le retrait du projet de loi « relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leurs prises en charges ». A Paris, il faut redonner les moyens financiers aux cinq établissements concernés par la sectorisation psychiatrique parisienne, pour moderniser les cinq entités de secteur couvrant les besoins psychiatriques de la population parisienne (Esquirol, Saint Anne, Maison Blanche, Henri Ey - Perray Vaucluse, ASM 13). A Paris, la situation s’aggrave : Des délais d’attente trop longs (plus d’un mois en psychiatrie adulte, largement plus de 6 mois en pédopsychiatrie) pour obtenir un premier rendez vous. L’organisation de VAD (visites à domicile) devient de plus en plus compliquée, alors que c’est essentiel pour maintenir un lien thérapeutique avec certains patients. Des rendez vous trop distendus dans le temps pour permettre un vrai travail psychothérapique. Des structures alternatives, CMP (Centre Médico Psychologique), CATTP (Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps 2 Partiel),… qui fusionnent pour « optimiser » les moyens, alors que l’efficacité de ces structures réside notamment dans leur dissémination au plus près des lieux de vie des patients. où il serait nécessaire d’apaiser son angoisse. Ce qui met en danger et conduit à une maltraitance des soignants et des patients. Trop souvent les patients à la sortie de l'hôpital "logent" dans des logements indignes voire insalubres, à la merci de marchands de sommeil. Les secteurs concernés font souvent appel aux mairies d'arrondissements qui ne répondent pas aux demandes formulées et qui sont souvent des demandes de locations d'appartements thérapeutiques ou d'appartements relais, c'est à dire d’appartements sociaux où les patients locataires, continueraient à être suivis par leur secteur pour les aider à acquérir peu à peu le maximum d'autonomie dans des conditions décentes. le rapatriement des lits se trouvant encore actuellement en banlieue, s’effectue toujours avec des moyens à la baisse, sur Paris intra-muros. La diminution des lits, la diminution de la durée de séjour, le transfert de lits sanitaires vers le médico-social entraînent des changements de qualification des personnels avec la réduction d’infirmiers, l’augmentation d’aides soignants et d’aide médico-psychologiques et par conséquent une qualité de soins et un niveau de compétences des personnels à la baisse. Un manque criant de lits d’hospitalisation (contrairement à ce qui était prévu, les lits fermés n’ont pas été compensé par le développement de structures alternatives) obligeant à procéder à des sorties prématurées pour faire de la place pour les « entrants ». La durée de séjour réduite provoque le traitement de la crise uniquement, elle abandonne tous les principes fondateurs de la politique de secteur, dont le rôle a toujours été le suivi à long terme du patient dans son environnement. Une pénurie dramatique de soignants, particulièrement en hospitalisation, garantissant à peine la sécurité, mais certainement pas une qualité des soins Un développement de la violence, particulièrement en hospitalisation, lié à la pénurie de soignants, à une formation initiale qui n’est pas adaptée à l’appréhension de la psychopathologie, les mettant souvent en position de « rapport de force » avec les patients, là La tentative de regroupement de cinq hôpitaux psychiatriques parisiens en une communauté hospitalière de territoire, dans cette conception financière du gouvernement, pourrait remettre en cause la politique de prévention, de soin et de suivi des patients et celle de l’action progressiste de la sectorisation, pour un retour à une conception asilaire de l’hôpital avec moins de moyens pour les personnels et les patients. Quels sont les dangers de la loi débattue à partir du 15 mars Les hospitalisations sous contrainte visées dans la loi ont l’intérêt de limiter la contrainte à une durée et à un lieu : l’hôpital. Étendre la contrainte au domicile, c’est mettre les patients en liberté surveillée à perpétuité. La révision de la situation, même régulière n’est pas suffisante quand il s’agit de liberté. C’est une rétention à domicile, une violente intrusion dans la sphère privée où sous couvert de partenariat, 3 les familles sont hautement responsabilisées dans la surveillance constante. Un moyen pour l’état de se débarrasser de sa responsabilité dans la santé, un droit pourtant indispensable à la dignité et au libre développement de la personnalité. Il détourne la fonction des soignants vers une orientation de dénonciation, de rétention de « soins » sous contrainte et de surveillance La CGT dénonce la confusion des rôles entre le préfet, le directeur et le médecin, les deux premiers pouvant interférer dans ce nouveau soin contraint. Cette confusion va à l’encontre de la séparation des pouvoirs et est, selon nous, propice à toutes sortes de dérives. Quant au « psychiatre traitant », comment cautionner cette hyper responsabilisation de médecins, expert de la dangerosité, petits contrôleurs condamnés au pointage de visites médicales devenues obligatoires par ce projet de loi ? L’union des syndicats CGT de Paris, au regard des enjeux de cette loi, appelle l’ensemble de ses syndicats, toutes celles et tous ceux qui veulent une autre politique de santé où l’être humain est l’unique centre d’intérêt et qui veulent donner la priorité à l’hôpital public pour un accès aux soins de qualité pour tous : à se rassembler mardi 15 mars 2011 à 16 heures devant l’Assemblée Nationale à agir samedi 2 avril 2011 en se rassemblant à partir de 14 heures, PLACE EDOUARD HERRIOT PARIS 7ème (métro Assemblée) Place de la Bastille pour exiger le retrait du projet de loi « relatif aux droits pour la défense de l’hôpital et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leurs prises en charges » public et du statut particulier de l’assistance publique-hopitaux de paris 4