MINI-FORMATION DEPRESSION DE LA PERSONNE AGEE EN EHPAD Document s’appuyant sur : Document : Les bonnes pratiques de soins en EHPAD / la Direction Générale de la Santé, la Direction Générale de l’Action Sociale et la Société Française de Gériatrie et Gérontologie Outil « dépression » de Mobiqual Formation en psychopathologie Les troubles dépressifs sont un des problèmes de santé mentale les plus fréquents chez les personnes âgés. La dépression est associée à un risque important de passage à l’acte suicidaire, y compris en maison de retraite (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes, EHPAD). I- Quelques chiffres, quelques désillusions Contrairement à ce que nous aurions tendance à croire, le taux de suicide est 4 fois plus important chez les sujets déprimés âgés que chez les jeunes. En Europe, la France a le taux le plus élevé de suicide chez les plus de 75 ans. De plus, les taux de suicide des personnes âgées varient de 7 à 36 % parmi les patients ambulatoires, pour atteindre 15 à 43 % des patients hospitalisés et 42 à 51 % des patients en institution. En EHPAD, un épisode dépressif majeur surviendrait chez 10 à 15% des résidents dans la 1ère année suivant l’admission dans l’établissement ; la prévalence des symptômes dépressifs est évaluée à environ 20%. II - Définition du symptôme dépressif (Sémiologie) Troubles de humeur : - Instabilité affective : irritabilité, impulsivité, intolérance, voire hostilité - Anédonie (indifférence affective) - Idées noires, suicidaires - Sentiment de culpabilité - Dévalorisation de soi-même Signes somatiques : - Asthénie (fatigue) - Troubles alimentaires : anorexie (perte de l’appétit), troubles digestifs - Troubles de la libido - Trouble du sommeil : insomnie - Plaintes somatiques : céphalées (maux de tête) - Hypomimique (mimiques peu expressives) 1/3 Troubles cognitifs : - Difficulté de concentration, attention et mémorisation - Ralentissement idéïque (ralentissement du cours de la pensée et du flux associatif) - Appauvrissement du contenu de la pensée Trouble psychomoteur : - Ralentissement moteur III - Formes cliniques de la dépression chez la personne âgée o Dépression délirante Thèmes variés : de persécution, de jalousie, ou de préjudice. Les plus fréquentes sont les idées d’incurabilité (qui se présentent plutôt comme une perte d’espoir), les idées de ruine, de culpabilité, ou de faute. o Dépression avec trouble du comportement ou Dépression « hostile » Prégnance de troubles du comportement : irritabilité, hostilité, colère, agressivité. Dépression anxieuse L’anxiété est au 1er plan. 2 formes de dépression anxieuse sont possibles: - avec inhibition de l’action, - avec une agitation anxieuse, voire confusion. o Dépression « masquée » Plaintes somatiques mise en avant. Les plaintes les plus fréquentes sont : - Douleurs tenaces, - Troubles mnésiques, - Troubles du sommeil. o Dépression mélancolique - Prédominance matinale, - Intensité de la douleur morale, - Sentiments d’indignité, incurabilité, culpabilité, - Idées délirantes fréquemment associées, - Risque suicidaire majeur, - Peut prendre la forme d’un syndrome de glissement : refus de se lever, de s’alimenter, de communiquer. o Dépression à début tardif C’est la forme la plus fréquemment rencontrée chez les personnes âgées ; survenant chez un patient de 60 ans et plus, jusque-là sans antécédent dépressif. - Ralentissement psychomoteur, - Perte d’insight (capacité à auto-juger ses problèmes), - Troubles cognitifs, particulièrement dysexécutifs (raisonnement, jugement, planification). Une dépression avec déficit cognitif doit faire rechercher un possible syndrome démentiel (maladie d’Alzheimer, démence vasculaire, maladie de Parkinson) o 2/3 IV - Causes (Etiologie) Facteurs neurologiques : Les troubles accompagnant les affections neuropsychiatriques sont fréquents. Un état dépressif caractérisé peut toucher 20 à 50 % des malades atteints d’Alzheimer, mais peut se voir aussi dans les démences vasculaires ainsi que dans la maladie de Parkinson. Facteurs environnementaux : - Isolement social, conflit interpersonnel, - Retraite, perte des proches, veuvage, - Problèmes financiers, changement de domicile, - Perte d’autonomie liée aux pathologies somatiques. Multiplication des deuils (au sens large) V - Principes généraux de prise en soin Penser la globalité du sujet : anamnèse (histoire de vie et de la maladie), vécus et ressentis actuels, voire personnalité et fonctionnement familial, Penser la globalité des troubles : soigner à la fois les troubles somatiques coexistants, les déficits sensoriels et autres handicaps, Garder l’objectif d’une rémission complète de la symptomatologie dépressive, Penser avec le résident et ses proches : Informer/former le résident déprimé et ses proches, Ecouter et faciliter la verbalisation des idées dépressives et Renforcer les idées et pensées positives, Proposer des activités adaptées ainsi que stimuler les intérêts personnels et Valoriser les réalisations. 3/3