HERUKA Jean Philippe BEC Concerto pour violoncelle et orchestre de 34 musiciens ( 2.2.2.2 / 2.2.2.0 / 3 perc. hpe. piano / cel / 3.3.3.3.3.) Premier mouvement Rêve Mantra Méditation Danse sacrée Deuxième mouvement Jardin secret I Dévoilement I Jardin secret II Dévoilement II Jardin secret III Dévoilement III Coda : Dispersion du Mandala Héruka-Vajrasattva est une déité majeure dans le bouddhisme tibétain. L’iconographie traditionnelle représente ce bouddha en posture d’union avec sa parèdre ; cette image figure le chercheur de vérité, amant de la sagesse. Le violoncelle solo et l’orchestre incarnent allégoriquement cette relation en termes d’échange d’énergies. Dans le premier mouvement, phase préparatoire, le rapport soliste/orchestre s’articule au niveau humain, charnel, émotionnel pour s’achever dans la transe. Le deuxième mouvement nous plonge dans un monde harmonique opposé au premier mouvement, l’harmonie modale fait place aux spectres. Les matériaux de base de toutes les sections sont issus d’analyses spectrales de bols tibétains, de voix de lamas. Le soliste est progressivement englouti par l’espace timbre de l’orchestre, jusqu’à l’absorption complète de sa personnalité (spectre d’harmoniques naturelscorde de do). Les deux dernières minutes de cette pièce ont pour point de départ l’image des sables colorés d’un mandala qui sont balayés par le vent ; les différentes figures et les décompositions orchestrales parcourent l’espace de l’orchestre. La personnalité du soliste, absorbée dans la section Dévoilement III, est recomposée dans cette coda qui renoue avec l’harmonie et la thématique du premier mouvement : le violoncelle solo se retrouve symboliquement dans le monde, sans être « du » monde, car éveillé, baignant dans la sagesse, il est doté d’un ego transparent qui n’exerce plus de tyrannie sur son âme libérée.