DU DEBUT DES TEMPS MODERNES

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LE TEMPS DES DECOUVERTES ET LA RENAISSANCE
(1492-1815)
LE TEMPS DES DECOUVERTES
 MOYENS ET MOBILES
 Sur plan technique : mise au point caravelle, léger et rapide et capable remonter vent, par portugais
pour explorer côtes africaines. Gouvernail d’étambot existait déjà, astrolabe et quadrant pas assez précis.
Colomb utilisa une caraque, bateau plus gros.
 Coupures des routes commerciales : prise Constantinople par turcs en 1453, mais Venise et le
Caire continuent à ravitailler europe. Mais leur positon monopole poussent concurrents à trouver nouvelles
routes : forte demande pour produits d’Orient, très chers : soif d’or des conquistadors. Après échecs
croisades : victoire Reconquista incite à poursuivre diffusion christianisme : Colomb se prétendait élu de
Dieu, choisit par Isabelle la Catholique et financé par banquiers génois.
 ROLE PIONNER DES PORTUGAIS
 Trois raisons principales : position géo privilégiée, volonté prince Henri le Navigateur, de l’Ordre
du Christ (croix rouges des voiles de ses navires) : installe une université de la mer à Sagrès, Cap St Vincent,
avec 3 objectifs : centralisation connaissances, organisation d’expéditions rentables et diffusion christianisme
en contournant bloc musulman.
 Exploration/exploitation côtes africaines : îles Madères, Açores (canne à sucre après 1430), cap
Bojador (1434), construction Fort el Mine golfe de Guinée permet rentabiliser : or, poivre et esclaves. 1486 :
Bartolomeu Diaz franchit Cap de Bonne Espérance.
 Découverte « route des Indes » par Vasco de Gama : parti Lisbonne juillet 1497, atteint Calicut
en mars 1498, mais commerce arabe était déjà installé. Ramènent difficilement une cargaison poivre, usera
de son artillerie pour ramener épices lors deuxième voyage en 1501. Installation en force dans toute Asie
sud-est, comptoirs Ceylan et îles des Moluques (1521) : cannelle, clous girofle, muscade (épices les plus
chères), dépasse tonnage filière arabo-vénitienne : 8 caraques de 400 tonnes/an => fortune Lisbonne.
 Pas de basculement brutal sur atlantique : Venise maintient son circuit, mais commerce
déséquilibré : Orient n’avait pas grand-chose à acheter : paiement en or et argent dont manquait surtout
l’Inde.
 Abandon de la conquête : hormis Goa et Macao. Faiblesse démographique Portugal : scorbut, 20%
des bateaux ne revenaient pas. Anglais et Hollandais les attaquent dès XVI°. Engagement Portugal dans
Nouveau Monde : 1500 : découverte accidentelle Brésil par Cabral : qlq comptoirs mais surtout plantations
cannes à sucre et mines d’or et pierres précieuses, envoi de 200 000 colons pendant XVI° et d’esclaves.
Empire dura jusqu’au XIX°.
 LES EMPIRES ESPAGNOLES
 Christophe Colomb : famille d’artisans de Gênes. Marin expérimenté, frère cartographe qu’il
rejoint au Portugal. Se croit élu Dieu pour découvrir route des Indes par l’est : projet refusé plrs fois car
mésestime du quart distance réelle. Sous pressions relations religieuse et financières de Colomb, reine
Isabelle la catholique accepte en 1492.
 Du 1er voyage à l’exploitation des hommes et des ressources : parti de Palos le 3 août, arrive aux
Bahamas le 12 octobre, « pays de l’or », qu’il croit être Japon ou Chine, mais trouve peu d’or : seule Haïti en
aura, mais vite épuisé. Qlq perles, épices décevantes. Vice-roi des Indes et Grand Amiral, ne ramènent que
qlq indiens et perroquets. Propose alors commerce des esclaves. En 1495, 200 moururent de froid pendant
voyage sur les 600. Reine préfère les christianiser sur place. 2° voyage : envoi de 12 religieux et 700 soldats
et colons : surtout conversion par violence. Travail forcé plantations sucrières et mines, capture de femmes,
effondrement population Haïti. Gouverneur critiqué, destitué et ramené enchaîné en Espagne. 4° voyage en
1504 et se doute avoir découvert un monde inconnu. Se révèle finalement payant pour Espagne XVI° : traité
de Tordesillas (1494) attribuait aux Espagnols toute portion monde se trouvant à plus 370 lieues à Ouest Cap
Vert.
 Conquêtes rapides sur royaumes autochtones : Hernan Cortès, hidalgo d’Extremadure puis riche
colon Cuba. 1519 : dirige 1ère expédition sur continent américain : renverse empire Aztèque (1519-20) :
croyances mythologiques les faisait attendre des dieux de l’est, épidémies, peuples soumis aux aztèques se
sont révoltés en aidant Cortès : Dona Marina, esclave devenue interprète et espionne Cortès. Pérou : Pizarro
voit Inca résister autours Machu-Pichu : 1524-72, mais profita mêmes circonstances de Cortès.
 Exploitation de l’Eldorado : pillage temple et palais, qlq mines. 1540 : 70 tonnes par an arrivent à
Cadix. Dès 1560 : extraction argent essentiellement, au Pérou (Potosi). Mise en valeur région par énorme
troupeau ovins et bovins. Fin XVI° : 60 galions par an, avec seulement 7% de pertes.
 XVI° : PREMIERE MONDIALISATION
 Mouvements de population : croissance lente. 1570 : empire espagnol ne compte que 150 000
immigrés. Puis arrivée esclaves d’Afrique aux Antilles puis ailleurs aux siècles suivants.
 Le choc microbien : catastrophique : variole et grippe chez amérindiens, isolement et faiblesse
héréditaires : population passe de 40 millions à 4 millions, accentué par violence conquête et travail forcé.
Européens ramènent syphilis, mois contagieuse et guérissable par mercure.
 Echange de produits alimentaires : arrivée du riz, canne à sucre, banane en amérique. Europe
importe maïs et manioc, tomate, haricot, pomme de terre, arachide, patate douce, cacao et tabac.
 1er tour monde par basque El Cano, lieutenant Magellan en 1520 : pas réelles conséquences
économiques. 3 voyages Jacques Cartier (1534-41) qui voulait trouver passage Nord-Ouest vers Asie : échec
mais exploration estuaire St Laurent, premiers contact avec indiens, commerce fourrure et à origine Canada
français. Amérique avait déjà été découverte par Vikings et Amérindiens, Basques avaient déjà traversé
Atlantique Nord.
RENAISSANCE AUX ALENTOURS XVI°
 EVOLUTIONS OU REVOLUTIONS ?
 Quelle définition pour le terme « Renaissance » ? dès XV°, redécouverte langues latines et
grecques, intégration du volet païen dans pensées religieuse. Nouveau système explicatif du monde.
 Repères dans le temps : 1450/1600 : DEBUT : 1453 : chute empire Byzantin avec prise
Constantinople par les turcs. 1492 : fin occupation arabe en Andalousie. FIN : 1598 : édit de Nantes, 1610 :
mort Henri IV, 1648 : traité Westphalie après Guerre 30 ans.
 Repères dans l’espace : nouvelle pensée se diffuse depuis Italie et Flandre, vers France et
Allemagne puis toute Europe par Roumanie et même Russie.
 Conditions d’émergence de la Renaissance : enrichissement bourgeoisie européenne par
commerce Orient-Occident => position Italie donne vigueur aux « cités-états » autonomes : Gênes, Venise,
Florence. Guerre 100 ans détourne routes commerciales terrestres vers France : passent par Andalousie et
Portugal, Bruges puis Anvers ; émergence d’un « homme nouveau » dans un « monde nouveau », qui doit
entretenir son corps et son esprit.
 RENAISSANCE DE LA PENSEE : L’HUMANISME
 Une pensée nouvelle : nourrit par philosophies anciennes païennes et héritage chrétien. Nouvel
homme acquiert une culture et s’engage dans société pour la vivifier.
 Diffusion rapide : imprimerie et soutien politique : à partir invention chinoise du XI° : 1er ouvrage
imprimé de Gutenberg = Bible en 1468. Se développe à Paris, Anvers, Venise. 15 à 20 millions de livres
imprimés en un siècle. Imprimeurs = intellectuels faisant choix textes à imprimer, recherche esthétique des
caractères : gothique illisible Gutenberg remplacé par « antiqua » inspiré de la caroline. Claude Garamond :
invention caractère à succès pour son élégance. Soutien des Médicis à Florence : société draps de laine Nord
Europe et Italie + soie d’Orient => banques dans toute Europe financent une cour brillante. Soutien François
1er au foyer culturel humaniste, création « Collège des lecteurs royaux » (Collège de France) sous impulsion
lettré Guillaume Budé. Mais aussi : Sforza de Milan, papes romains…
 FIGURES MARQUANTES DE L’HUMANISME
 Erasme (1469-1536) : parcourt Europe (Pays Bas/France/Angleterre/Italie/Flandres/suisse). « Prince
des humanistes » : formation classique moine, spécialiste langue latine, participe fondation philologie,
nouvelle traduction Bible qui devient nouvelle référence pour lettrés mais contestée par Eglise. Théologien et
philosophe : libertés individuelles, respect opinions et tolérance mais immenses résistances politiques. Les
applique pour religion, éducation (prof d’université), politique. Somme contributions intellectuelles
impressionnantes : 20 000 lettres, « éloge folie » (1511)
 Christophe Plantin (1520-1589), « Princes des imprimeurs » : exilé à Anvers au Pays-bas en 1560
fonde entreprise imprimerie florissante. Livres religieux (catho et protestants), Bible polyglotte, ouvrages
Pères de l’Eglise, livres scientifiques (herbiers cartes monde, partitions musicales, ouvrages littéraires,
grammaires…). Obtient monopole imprimerie et vente livres cathos par roi Espagne Philippe II qui domine
PB. En activité jusque milieu XIX° (avec son gendre Moretus), racheté par ville Anvers : musée.
 NOUVELLE PENSEE RELIGIEUSE : NECESSITE D’UNE REFORME
 Trois pôles principaux :
> 1er réformiste humaniste : Erasme anime foyers culturels dans toute l’Europe (cercle de Meaux en France,
Thomas More en Angleterre) : rénovation Eglise par travail sur Nouveau Testament.
> Réformisme radical de Luther : scandalisé par abus Eglise : « 95 thèses » : brochure critique état des lieux
église.
> Réformisme papauté conservatrice : Léon X (un Médicis) exige en 1520 rétraction Luther qu’il n’obtient
pas et fait brûler ses écrits.
>> radicalisent leurs positions sur liberté homme, hiérarchie, grâce… Excommunication Luther en 1521, qui,
réfugié dans un château Saxe traduit 1ère Bible en allemand : outil pédagogique de religion réformée.
 Rupture avec Rome : naissance Eglise réformée : principes exposé dans catéchisme Luther,
« Confession d’Augsbourg » en 1530.
 Trois piliers nouvelle foi : médiation prêtres vers Dieu contestée, pasteurs ne sont que des
accompagnateurs. Seuls texte sacrés, traduits et expliqués, constituent base religion. Allemand langue
religieuse, rejette messe, transsubstantiation, purgatoire, culte marial et des saints, célibat des prêtres. Salut
par Grâce : l’homme, pêcheur, ne peut se sauver que par la grâce de Dieu.
 Succès et expansion vers 1550 : princes allemands se convertissent par opposition à papauté.
François 1er signe concordat avec Rome en 1516 (Affaire des placards) : expulsion des réformés. Marguerite
Navarre (sœur roi) peut plus les protéger, dont Calvin, qui devient conseiller à Genève et y impose un
protestantisme rigoureux : calvinisme, proche luthéranisme mais s’en distingue par notion
« prédestination » : salut homme choisit par Dieu, argent reconnu comme outil économique. Henri VIII
provoque rupture avec pape par ses divorces et remariages, Thomas More, devenu Grand Chancelier exécuté
pour son désaccord : roi devient chef suprême nouvelle religion anglicane en 1534.
 Réaction catholique : réaffirmation du dogme lors Concile de Trente, 1545-63 (maintien des points
contestés par protestants + renforcement rôle épiscopal avec contrôle des clergés, création mise à l’index et
introduction de catéchismes et missels), Inquisition (tribunal religieux réactivé, en particulier en Espagne et
en Italie), actions militantes (fondation Compagnie de Jésus par Ignace Loyola : Jésuites = intello,
pédagogues, théologiens, missionnaires en Amérique latine et Asie) => Contre-Réforme.
 HUMANISME ET RENOUVEAU DE L’ART
 Principes généraux : inspiration antique, intégrée dans pensée chrétienne : sujets surtout religieux,
mais aussi paysages, portraits. Architecture et peinture. Artistes sont plus valets au service des puissants :
sont reconnus. XV° en Italie : Quattrocento.
 Italie : berceau Renaissance : Florence (bourgeoisie capitaliste se libère tutelle clergé et noblesse :
Médicis. Refus du gothique, puise dans héritage antique, importance des règles mathématiques, Vasari,
architecte en vogue, et 1er historien de l’art), Rome (richesse papauté : Villa Médicis/Farnèse/Rotonda).
Production picturale (Giotto, Fra Angelico, Antonnello, Botticelli…nouvelles techniques perspective,
diversification matériaux et de leurs utilisations), Léonard de Vinci (1452-1519, architecte, peintre,
sculpteur, musicien, chercheur, inventeur, botanique, médecine…, invention « sfumato », statue du Sforza en
16 ans), Michel Ange (1475-1564 : Piéta, David, chapelle Sixtine, reconstruction Vatican, appelé par papes
successifs), Raphaël (1483-1520 : décoration appartements pontificaux, portraits papes, ses « madones »)
 Pays-bas, autre repère culturel dès XIV° : Flandres. Marchands commandent œuvres d’art,
mobilité des artistes. Van Eyck : portrait des époux Arnolfini en 1434 pour un mariage. Breughel (15251569) : peu influencé par son voyage en Italie, peint scène quotidienne, petit peuple, réaliste ou
fantasmagorique. A tête d’un atelier de copie très actif.
 La tardive Renaissance française au XVI° : souverains revenant guerres d’Italie (fin XV°/début
XVI°) ramènent vestiges antiques et œuvres nouvelles et artistes. Chambord construit sur plans de Vinci
entre 1519-1540, abandon aspect défensif nombreux châteaux pour introduire beauté et nouveauté (Blois,
Fontainebleau, Louvre). Production littéraire : Ronsard, du Bellay, Rabelais…
 HUMANISME ET SCIENCES
 Pensée technique : continuité : transmission énergie eau, vent et animaux toujours par engrenages
et arbres à came, utilisation moulins pour meunerie, à foulons (textile), à papier. Recherche hydrauliques,
minières : exploitation plus systématique => amélioration circulation monétaire.
 Découverte du système héliocentrique : perfectionnement instrument optique et mesure. Copernic
(1473-1543) publication en 1542 de ses hypothèses : « de revolutionibus ». Ignore encore que planètes
tournent sur elles-mêmes.
 Une découverte occultée : éditeur appui surtout sur phénomènes astronomiques, Copernic mourrant
ne réagit pas. Galilée démontre en 1610 ses hypothèses et celles de Kepler.
 Retombées des recherches dans l’espace sur le temps : mise en évidence décalage mouvement
terre et calendrier : Eglise fait adopter calendrier grégorien qui met en concordance temps réel et temps
liturgique, le 15 octobre 1582. Adopté progressivement par états européens.
 Avancées sur la connaissance du corps humain : premières vivisections : amélioration
connaissance des organes et de leur fonction. André Vésale (1514-1590) : médecin Philippe II, 1er
anatomiste. Ambroise Paré 1509-1590) : médecin militaire : recherche sur apaisement douleur, infection des
plaies, gangrène, traités médecine.
 Recherches en chimie et alchimie : recherches permanentes sur transformation matière : production
couleurs et matériaux pour peinture et transformation métaux mais infructueuse pour production de l’or et
pierre philosophale.
 ECHEC HUMANISME FACE AUX GUERRES XVI°
 XVI1 : renforcement de la guerre au service des états : François 1er, Charles Quint et Henri VIII
en concurrence pour étendre leur influence. Arrivé au pouvoir François 1er, éblouit par richesse et culture
petits états, engage Guerres d’Italie, victoire Marignan (1515) => soutien du pape => Concordat 1516
(relations roi/église). Charles Quint : cumul d’héritages : Espagne, Bourgogne, Autriche, PB, Milan, Naples
et Sicile : France prise en étau. François 1er fait prisonnier, mais Concordat français l’amène à abandonner
Bourgogne. Henri VIII joue force d’appoint en fonction rapports force du moment. Vers 1550 : disparition
souverains (1547 : mort François 1er et Henri VIII, abdication Quint, malade, 1555) => concurrences
politiques => renforcement des états France, Espagne, Angleterre.
 XVI2 : guerres de religions : séparation églises : tolérance humaniste survit pas => guerres civiles.
> Allemagne : 1520/30 : affrontement princes/paysans, avant « paix d’Augsbourg », reconnaissance des 2
religions par Charles Quint.
> Espagne : Philippe II, fils Charles Quint, utilise Inquisition contre protestants.
> Angleterre : enfants Henri VIII : Edouard VI impose calvinisme, Marie Tudor (épouse Philippe II) le
catholicisme, Elisabeth 1ère l’anglicanisme qui fera exécuter sa cousine Marie Stuart d’Ecosse.
> France : successeurs fils François 1er Henri II, trop jeunes pour impose autorité.
 1572 : appels aux puissances étrangères (Espagne pour catho, Angleterre pour protestants), tentative
réconciliation par mariage Marguerite de Valois (catho) et Henri de Navarre (protestant) se termine dans bain
de sang : St Barthélemy le 24 août 1572 : frère et mère de la mariée organise assassinat tous princes et nobles
assistant à cérémonie, 3000 personnes sont massacrées le lendemain, puis 2000 églises sont brûlées ou
pillées en retour. Suivie de 25 ans guerre civile jusqu’à publication par Henri de Navarre devenu roi catho de
l’édit de Nantes en 1598.
 1598 : Edit Nantes instaure statut juridique pour égalité avec catho (et non liberté de culte, interdit à
Paris). Sera révoqué par Louis XIV en 1685.
 Guerres politiques et religieuses et système esclavagiste, pragmatisme économique en contradiction
avec pensée humaniste. Bourgeoisie en sort renforcée dans sa richesse et son désir d’accession au
pouvoir, avec monarchie en France, et république dans nouvel état hollandais.
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