Licence 1e année Semestre 2 Gillig Philippe 2010-2011 SO00BM24 – Introduction aux politiques économiques Université de Strasbourg (SSPSD) INTRODUCTION : l’État, un acteur économique central dans une économie de marché Document 1 : Évolution de la dette publique française d’après INSEE Document 2 : Répartition des dépenses publiques de l’État français prévues pour 2011 (en %) Alternatives Economiques Hors-série n° 086 - octobre 2010 1. Préalable : qu’est-ce qu’une économie de marché ? a. Les 2 piliers d’une économie de marché : propriété privée + DST 3 utilisations possibles des ressources rares pour satisfaire les besoins des hommes Produire soi-même [autoproduction] Produire pour échanger [économie de marché ] Produire en commun [économie communiste] b. L’économie de marché : un système basé sur la liberté individuelle Economie de marché ou économie capitaliste Economie communiste Propriété des Privée essentiellement (=> entreprises privées) moyens de Mais aussi publique. production E publique => privée = Privatisation Ex : La poste ; France tél E privée =>publique = Nationalisation Ex : Renault en 1945 (nazisme) Doctrine Libéralisme Commune, publique, collective uniquement => entreprises publiques ou entreprise d’Etat/étatique Place de l’Etat dans l’économie Etat-gendarme + Etat qui contrôle toute la répartition des ressources rares : fixe l’offre (et les prix) Ultra-libéraux (F. von Hayek) Etat minimal = Etat-gendarme uniquement. Doit veiller à : - garantir la propriété privée - garantir le respect des contrats = POLICE, JUSTICE, DEFENSE Libéraux (A. Smith) Etat-gendarme + Etat nécessaire pour l’éducation + voies de communication = Intervention de l’Etat possible dans la production de certains b&s essentiels pour la nation (infrastructures publiques, éducation) Communisme, socialisme → Marx 2. La dimension économique de l’État (ou Qu’est-ce que l’État comme acteur économique ?) John Locke « Là seulement se trouve une société politique, où chacun des membres s’est dépouillé de son pouvoir naturel, et l’a remis entre les mains de la société, afin qu’elle en dispose dans toutes sortes de causes, qui n’empêchent point d’appeler toujours aux lois établies par elle. Par ce moyen, tout jugement des particuliers étant exclu, la société acquiert le droit de souveraineté, et certaines lois étant établies, et certains hommes autorisés par la communauté pour les faire exécuter, ils terminent tous les différends qui peuvent arriver entre les membres de cette société-là, touchant quelque matière de droit, et punissent les fautes que quelque membre aura commises contre la société en général, ou contre quelqu’un de son corps, conformément aux peines marquées par les lois. Et par là, il est aisé de discerner ceux qui sont ou qui ne sont pas ensemble en société politique. Ceux qui composent un seul et même corps, qui ont des lois communes établies et des juges auxquels ils peuvent en appeler, et qui ont l’autorité de terminer les disputes et les procès, qui peuvent être parmi eux et de punir ceux qui font tort aux autres et 2 commettent quelque crime : ceux-là sont en société civile les uns avec les autres ; mais ceux qui ne peuvent appeler de même à aucun tribunal sur la terre, ni à aucune loi positive, sont toujours à l’état de nature. » Locke J., (1690), Traité du Gouvernement Civil, Garnier-Flammarion 1992, VII, 87, p. 207. Max Weber L’Etat « ne se laisse définir sociologiquement que par le moyen spécifique qui lui est propre, ainsi qu’à tout groupement politique, à savoir la violence physique (…). De nos jours, la relation entre Etat et violence est tout particulièrement intime (…). Il faut concevoir l’Etat contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé (…) revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime. Ce qui est le propre de notre époque, c’est qu’elle n’accorde à tous les autres groupements, ou aux autres individus, le droit de faire appel à la violence que dans la mesure où l’Etat le tolère : celui-ci passe donc pour l’unique source du ‘droit’ à la violence. » Weber M., Le savant et le politique, Paris, Plon, 1963 [1919], pp. 124-125 Les Administrations Publiques en France Institutions Européennes Administrations publiques Administrations Publiques Centrales (APUC) Administrations Centrales Administrations déconcentrées Ex : Education Nationale, Défense, Ministère de l’Intérieur. Ex : préfecture, Direction départementale et de l’équipement, … Administrations publiques locales (APUL) Administration de Sécurité Sociale Mairie, Conseil Général, Conseil Régional État stricto sensu De quels types d’administrations relèvent les établissements suivants ? Commissariat de police, lycée, collège, caisse primaire d’assurance maladie, sous-préfecture, mairie, caserne militaire, caisse d’assurance familiale, direction départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS), Caisse d’assurance vieillesse (retraites), école primaire, universités. 3. Qu’est-ce qu’une politique économique ? Il existe 2 grands types de politiques économiques (lato sensu) : POLITIQUES ÉCONOMIQUES Structurelles sociales économiques emploi, santé concurrence, industrielle & commerciale Conjoncturelles monétaire [Keynes] budgétaire 3 4. Quelle légitimité pour l’intervention de l’Etat ? L’État (les APU) peut remplir 3 fonctions économiques (cf. Musgrave, The Theory of Public Finance, 1959) : 1) Fonction d’allocation des ressources : les 3 défaillances de marché a. Les biens publics Classification des biens et services économiques : Rival (= qui ne peut pas être consommé par plusieurs personnes simultanément) Exclusif (= on peut exclure ceux qui ne payent pas) Biens privés Biens de club (piscine, resto…) Ressources naturelles communes (bois, océans… mais pas l’air !) Non-exclusif Non-rival Biens publics b. Les externalités ou effets externes c. Les monopoles naturels 2) Fonction de stabilisation (de l’activité économique) 3) Fonction de redistribution Les 2 grandes voies de la redistribution des richesses en France Sources de financement Organismes qui redistribuent = APU Transferts (en monnaie ou nature) Biens &services publics (prestations en nature) impôts → État + Collectivités locales Prélèvements obligatoires Minima sociaux (prestations monétaires) cotisations sociales → Sécurité Sociale Prestations sociales (allocations, remboursements…) Protection sociale *** PARTIE 1 : Les politiques économiques conjoncturelles Chapitre 1 : La politique budgétaire Chapitre 2 : La politique monétaire Chapitre 3 : La politique fiscale PARTIE 2 : Les politiques économiques structurelles 4 Chapitre 1 : La politique industrielle Chapitre 2 : La politique commerciale Chapitre 3 : La politique de la concurrence PARTIE 3 : Les politiques économiques et sociales Chapitre 1 : Les politiques de l’emploi Chapitre 2 : Les politiques de la santé CONCLUSION : Les politiques économiques en Europe 5