MARCEL la MAUVIETTE - Académie de Nancy-Metz

MARCEL la MAUVIETTE
Anthony BROWNE, 1984
Traduit de l’anglais par Isabel Finkenstaedt
Kaléidoscope, l’école des loisirs, 1991
Pour Joseph
Marcel n’aurait pas fait de mal à une mouche.
Marcel craignait d’écraser les petits insectes quand il sortait se promener.
Et si quelqu’un le bousculait, il disait toujours : « Oh, pardon ! »
Même quand ce n’était pas sa faute.
Parfois quand il se promenait, la gang des gorilles de banlieue lui tombait dessus.
« Oh, pardon ! » disait Marcel tandis qu’il recevait des coups.
Les gorilles de banlieue l’appelaient Marcel la mauviette.
Marcel détestait ce surnom. Marcel la mauviette !
Un soir Marcel tomba sur une publicité de son illustré préféré…
FINI LES MAUVIETTES !
J’étais un ridicule petit maigrichon
sans muscle ni force. MAINTENANT …
J’ai de l’autorité sur les autres……
je peux LEUR envoyer du sable à la figure…..
parler TRÈS FORT ……..
soulever tout ce qui est lourd….
être R-E-S-P-E-C-T-É.
Si vous rêvez….
de biceps saillants….
de jambes qui ne se fatiguent jamais….
d’une poitrine large….
d’une garde-robe d’athlète….
d’une personnalité magnétique…..
INSCRIVEZ-VOUS SANS TARDER !
« Exactement ce qu’il me faut », pensa Marcel.
Alors il envoya de l’argent à l’adresse indiquée dans la publicité.
Il se postait devant chez lui tous les matins pour attendre le facteur.
« Oh, pardon ! » disait Marcel au facteur qui ne lui apportait rien.
Mais un jour un paquet arriva….
C’était bien ça ! Marcel l’ouvrit sans perdre une seconde. Et il trouva un livre qui lui expliquait ce
qu’il devait faire…
D’abord quelques exercices.
Ensuite un peu de jogging.
Marcel dut suivre un régime très particulier.
Il s’inscrivit à des cours d’aérobic dans lesquels tout le monde dansait sur de la musique disco.
Marcel se sentait un peu ridicule.
Il apprit à boxer.
Et il fréquenta un club de musculation.
Marcel souleva des altères, et petit à petit, au fil des semaines et des mois
Marcel devint fort…plus fort…encore plus fort…VRAIMENT TRÈS FORT !
Marcel se regarda dans la glace.
Il était content de ce qu’il y vit.
Marcel sortit se promener.
Les gorilles de banlieue s’attaquaient à Mimi.
Ils virent Marcel…
Ils s’enfuirent.
« Oh…Marcel », dit Mimi.
« Oui, Mimi ? dit Marcel.
« Tu es mon héros, Marcel », dit Mimi.
« Oh…Mimi », dit Marcel.
Marcel était fier.
« Je ne suis pas une mauviette ! »
Un héros.
BANG !
« Oh, pardon ! » dit Marcel.