Bilan du SROS en santé mentale

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COMITE REGIONAL DE SANTE MENTALE
Réunion du 10 juin 2004
Liste des participants
Mme PODEUR Annie
Mme le Docteur MARQUIS Françoise
Mme le Docteur BRUNET Christine
M. BEAL Patrice
M. le Docteur FROGER Yves
M. NEDELLEC Yves
M. le Docteur HOUANG Philippe
M. le Docteur ROBIN Didier
Mme le Docteur SQUILLANTE Maria
M MOREL Etienne
M. le Docteur ARESU Thierry
M. le Docteur THILLIEZ Denis
M. le Docteur DE GRISSAC Henri
M. MOUCHERE Gaëtan
M. RAYNAL Bernard
M. LE COAT Joël
Mme DIVAY Christine
Mme LETENDARD Annie
Directrice de l’ARH, titulaire
Représentant le DRASS, chef de projet régional
en santé mentale
Médecin Inspecteur de la Santé, DDASS d’Ille-etVilaine, titulaire
Directeur départemental des affaires sanitaires et
sociales du Morbihan, titulaire
URML, titulaire
Infirmier général, CH de Bégard, représentant
SNCH, titulaire
Pédopsychiatre, CH Charcot à Caudan,
représentant les Présidents de CME, titulaire
Psychiatre, CH de Saint-Avé, représentant des
personnels médicaux, titulaire
Pédopsychiatre, CHU de Brest, titulaire
Directeur de l’Hôpital de Bohars – C.H.U. de
Brest, suppléant
Psychiatre, CHGR de Rennes, représentant des
personnels médicaux, titulaire
Psychiatre, Centre de réadaptation de Billiers,
titulaire
Directeur de la Clinique Kerfriden à Chateaulin,
représentant les directeurs, titulaire
C.H. de Saint-Malo, représentant CFDT, titulaire
Directeur, CHGR de Rennes, représentant les
directeurs, titulaire
Directeur, CH de Léhon, représentant les
directeurs, titulaire
CHR de Rennes, représentante CFTC, titulaire
Membre de l’association l’Autre Regard,
représentant les usagers, FNAP-psy, suppléante
Absents excusés
Mme le Docteur BAUX Nicole
M. le Docteur PETER Claude
M. HUMBERT Claude
Mme BLONDIN Maryvonne
M. JOURDAIN Alain
Mme BELLANGE Lydia
M. le Docteur MOHY
Médecin Inspecteur Régional
Médecin Conseil Régional
Directeur de l’URCAM
Représentant le secteur 2
Professeur à l’ENSP, personne qualifiée
CH Caudan, représentant l’UNSA
PH au CH de Plouguernével
Assistaient également à la réunion
M. le Docteur PETITJEAN François
Mme le Docteur GOGMOS Annick
Mme ILLION Marie-Claire
M. CUDENNEC J.P.
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Médecin Inspecteur de la Santé, DRASS
Médecin Inspecteur de la Santé, DDASS 56
Représentant le Maire de Saint-Brieuc, Directeuradjoint au C.H. de St-Brieuc,
Représentant le Maire de Saint-Malo, Directeuradjoint, C.H. de Saint-Malo
1
Objet de la réunion
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Approbation du compte rendu de la réunion du 25 mars 2004 ;
Présentation du PRS Suicide (Dr François Petitjean) ;
Bilan du SROS de santé mentale (Dr Françoise Marquis) ;
Propositions du groupe de travail sur la démographie médicale (Dr
Didier Robin) ;
 Questions diverses.
Contenu de la discussion
Approbation
du compte rendu
de la réunion
du 25 mars 2004
 Une seule modification a été souhaitée : M. RAYNAL précise qu’il faut
entendre, page 3, point 2, paragraphe 3 « les centres hospitaliers adhérents
à l’ANFH peuvent faciliter la participation de leur personnel au titre de la
formation permanente ».
 Le compte rendu de la réunion du 25 mars 2004 est approuvé après cette
modification.
Présentation du
 Présentation du PRS suicide par le Dr PETITJEAN
Programme Régional
- Ce deuxième PRS suicide en Bretagne est copiloté par la DRASS et
de Santé :
l’URCAM, le suicide étant reconnu comme une priorité régionale de santé
« Prévenir le Suicide
publique au vu des données de mortalité et de morbidité spécifiques à la
en Bretagne
région.
2004-2008 »
- La mortalité est importante (taux annuel : 30 décès pour 100 000
habitants), 871 décès par suicide en 2000. Il existe par rapport à la France
une sursuicidité bretonne qui concerne les deux sexes et tous les âges. Le
suicide est la deuxième cause de mortalité chez les hommes de 15 à 34
ans. Il se produit environ trois décès par suicide masculin pour un décès
par suicide féminin. Il existe des disparités géographiques infrarégionales,
le phénomène suicidaire est plus marqué en milieu rural.
- Concernant les tentatives de suicide (T.S), il n’existe pas de système
d’observation continue ; on évalue à environ 10000 le nombre de
tentatives annuelles dans la région. 50 % d’entre eux récidiveront.
- Les déterminants propres à la Bretagne ont été étudiés (enquête de la
Mutualité Française sur la sursuicidité bretonne). Les acquis du premier
PRS sont importants (levée du tabou au moins pour les professionnels,
débat public, mise en place de dispositifs spécialisés dans les services
d’urgence et en aval, nombreuses actions de repérage et d’orientation de
la souffrance psychique, expérimentation en promotion de la santé
mentale et en postvention (interventions auprès de l’entourage des
personnes ayant fait une T.S ou un suicide), actions de formation et
recherche d’une meilleure connaissance du phénomène.
- L’élaboration de ce second PRS s’est faite à partir d’une évolution
conceptuelle où l’on passe d’un modèle psychopathologique à une
approche psychodynamique. Elle aboutit à l’expression d’un objectif
général, volontairement non chiffré, « réduire l’incidence du suicide en
Bretagne » et de cinq stratégies transversales : déroulement d’une chaîne
de soins, approche populationnelle, démarche qualité, expérimentation,
intégration du PRS dans un dispositif de santé publique. Les objectifs
spécifiques pour l’action se déclinent à travers ces cinq axes stratégiques
(cf. diaporama en pièce jointe).
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2
Discussion
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Dans la discussion qui s’en suit, le Dr THILLIEZ fait tout d’abord
observer qu’on ne retrouve pas dans ce PRS la prise en charge du « noyau
dur » des suicidants qui concernent précisément la psychiatrie, à savoir les
schizophrénies et les troubles bipolaires. Or la problématique du suicide
renvoie à ces pathologies lourdes. A sa connaissance, aucune étude ne
confirme à ce jour quelle proportion de personnes ayant fait une tentative
de suicide meure de suicide. Il émet également des réserves sur les
néologismes tels que la postvention et s’étonne qu’on puisse proposer des
référentiels de prise en charge du suicide…
Mme Podeur s’inquiète pour sa part de l’articulation entre le PRS et le
SROS. Il lui semble qu’il faille clarifier les domaines d’intervention
respectifs de chacun, sans redondance et sans ambiguïté. Si la prise en
charge des tentatives de suicide et des suicides relève du SROS, l’ARH ne
peut à l’inverse s’engager sur un objectif de réduction de l’incidence du
suicide en population générale. Les objectifs du SROS sont différents, ils
doivent être évaluables, par des outils différents de ceux du PRS. Le PRS a
vocation à être intégré dans le Programme Régional de Santé Publique mis
en œuvre par la Préfète de région, selon les orientations définies dans la
future Loi de santé publique.
Mme le Dr SQUILLANTE exprime son inquiétude quant à la qualité des
multiples formations qui sont proposées sur le suicide et sur lesquelles on
n’a aucune garantie de qualité (quel est le pilote ?). Elle observe aussi que le
plus grand nombre de tentatives de suicide sont admises aux urgences le
jour de la journée nationale de prévention du suicide…
M. RAYNAL exprime sa perplexité sur l’amalgame qui lui semble être fait
entre la santé publique et la santé mentale : à l’évidence la psychiatrie a à
faire avec le suicide ! On adopte le PRS, certes, mais il faut définir
clairement le rôle du secteur psychiatrique et où se situe la prise en charge
sanitaire.
Pour le Dr FROGER, le suicide est une énigme, un questionnement
existentiel qui renvoie au libre arbitre du sujet… Tout ce qui relève du
suicide ne relève pas forcément de la psychiatrie ; de fait, la prévention
fonctionne et chaque praticien crée ses propres référentiels.
M. MOREL souligne le bilan globalement satisfaisant de l’unité Anjela
Duval à Brest et le taux de satisfaction élevé qui s’exprime dans les
questionnaires de sortie des malades.
Le Dr HOUANG s’interroge sur la pertinence des unités spécifiques pour
adolescents suicidaires du fait d’un risque d’entraînement : au sein d’une
unité d’adolescents, quand il y a trop de suicidants, ça génère des suicides.
Ne vaut-il pas mieux des unités pour adolescents « polyvalentes » ?
Le Dr PETITJEAN considère que le PRS dépasse la seule logique de la
maladie mentale et se situe dans le champ de la souffrance psychique, qui
entraîne une crise, qui entraîne à son tour le passage à l’acte. Par contre, les
acteurs de la santé mentale sont à l’intérieur de ce champ. L’articulation
entre le SROS et le programme devrait se faire assez naturellement autour
de la mutualisation des actions communes, d’autant que ces actions se
potentialisent les unes les autres.
Mme PODEUR souhaite que les champs soient cependant bien
différenciés : les déterminants du suicide doivent être réintégrés dans le
PRSP et le PRS renverra au SROS pour tout ce qui relève de l’organisation
de l’offre de soins ; il faut partir du vécu des professionnels, ce qui
n’interdit pas qu’un hôpital participe à des actions de prévention. De plus,
les réponses peuvent être différentes selon les territoires.
3
Conclusions
-
-
Bilan du SROS en
santé mentale
2001-2005
Mme PODEUR propose de façon pragmatique qu’un groupe de travail
commun Comité technique régional suicide/ Comité régional de santé
mentale soit mis sur pied, animé par F. PETITJEAN et F. MARQUIS. Il
aura pour tâche d’organiser le volet « prise en charge du suicide » dans le
SROS, en lien avec les préconisations du PRS, et d’en faire une écriture
lisible pour tout le monde.
Mr NEDELLEC fait observer que tout simplement, les soins préventifs lui
semblent relever du PRS et les soins curatifs du SROS.
Les professionnels mandatés par le Comité régional de santé mentale pour
participer au groupe de travail commun devront identifier quelques
objectifs simples et proposer (en 1 à 2 réunions tout au plus) l’articulation
recherchée entre la prévention, les soins curatifs et la réinsertion.
 Présentation du bilan du SROS par le Dr MARQUIS
-
-
Après un rappel de la méthode employée (questionnaire validé par le
comité régional de santé mentale envoyé à l’ensemble des établissements),
le Dr MARQUIS indique que le taux de réponse global est de 79 %. Un
premier indicateur grossier est le taux de réalisation des actions prévues
dans chacun des huit secteurs sanitaires : ce taux varie de 36 à 85 % selon
les secteurs et s’établit globalement à 68 % si l’on inclut les actions « en
cours ». Seules 16 % (27/162) des actions ont été abandonnées, mais à
l’inverse 75 actions « nouvelles », non programmées dans le SROS, ont été
initiées par les établissements.
La présentation du bilan du SROS peut se faire selon cinq enjeux
principaux : améliorer l’accueil et le traitement des situations d’urgence et
de crise, favoriser la réadaptation et l’insertion sociale des patients,
développer les coopérations sanitaires, améliorer la prise en charge de
populations spécifiques, adapter les conditions d’hospitalisation complète.
Ceux-ci seront discutés au fur et à mesure de l’exposé.
 Améliorer l’accueil et le traitement des situations d’urgence et de crise
Le constat :
- La présence de la psychiatrie aux urgences a été renforcée : renforcement
des équipes en lien avec la psychiatrie de liaison, gardes sur place (Rennes,
Brest) ou astreinte de psychiatre dans les autres SAU et UPATOU,
renforcement des UMP (5 sites sur 7 SAU).
- Les modalités d’accueil et d’orientation des patients sont en cours de
redéfinition : mise en place d’un Service d’Accueil et d’Orientation
intersectoriel dans 3 établissements, contrats relais avec les établissements
privés pour réserver des lits post-urgences, un CMP post-urgences a été
créé à Lorient.
La discussion :
- Il faut distinguer les lits d’UHCD (72 h) accueillant les urgences
psychiatriques (lits dédiés ou non) et les « vraies » UMP qui accueillent les
patients pour des séjours transitionnels d’environ une semaine, cette UMP
pouvant être adossée aux urgences ou être dans un secteur d’hospitalisation
complète.
- L’intérêt du CMP post-urgences (expérience du CH de Caudan à Lorient)
est d’être très articulé avec l’UMP.
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4
 Adapter les conditions d’hospitalisation complète
Le constat : de nombreuses opérations menées pour :
- Améliorer le confort et la sécurité des patients (rénovations de locaux et
constructions nouvelles dans la plupart des établissements publics et privés,
par autofinancement. La rénovation du CHEG à Quimper entre dans le
cadre du Plan Hôpital 2007).
- Réduire les capacités en HC au profit de l’ambulatoire (l’indice en lits et
places pour 1 000 habitants passe de 2,26 à 2,09 entre 2001 et 2004).
- Améliorer l’adéquation des prises en charge aux besoins (385 places
médico-sociales, 20 places d’alternatives à l’HC ont été créées entre 2001 et
2004 ; le redéploiement s’est fait vers l’ambulatoire et le renforcement des
CMP, confortés comme pivots du dispositif de secteur).
La discussion :
- M. RAYNAL estime que globalement le plan Hôpital 2007 n’a guère
concerné la psychiatrie. Mme PODEUR en convient, mais considère
cependant que le potentiel d’autofinancement est plus important dans les
hôpitaux psychiatriques, même si ceux-ci affichaient le plus fort taux de
vétusté. Elle confirme avoir choisi le CHEG car les conditions
d’hospitalisation étaient véritablement choquantes dans cet établissement.
Ce à quoi M. RAYNAL répond qu’il y a beaucoup à faire, car au CHGR
par exemple, il y a des unités « limites ». Le Dr HOUANG juge qu’il existe
des locaux « d’un autre âge » mais que les directions évoquent des ratio
maximum d’endettement pour ne pas engager de travaux… Pour Mme
PODEUR, les établissements ont trop tardé à entreprendre ces travaux de
réfection; en tout cas il faut poursuivre l’amélioration des conditions
d’accueil des patients.
- Le Dr ROBIN estime qu’il est difficile d’évaluer le transfert de moyens
vers les CMP en l’absence d’une comptabilité analytique. De plus, le bilan
d’activité des CMP n’est jamais exact, l’activité est toujours sous évaluée.
M. LE COAT pense qu’elle pourrait être appréciée à travers les équivalents
temps plein en personnel. Il faudrait un état des lieux un peu plus fouillé,
ce qui renvoie également à la problématique du système d’information.
Pour le Dr ARESU, un travail est possible à partir de la fiche par patient et
des rapports de secteur, mais il faudrait imposer dans la région une
standardisation des modes d’entrée dans la file active, variables d’un
établissement à l’autre…
- Le Dr HOUANG estime que l’on a trop redéployé de capacités d’HC vers
le médico-social et qu’on se retrouve actuellement en capacité insuffisante
de lits pour l’hospitalisation temps plein, comme en témoignent les
difficultés récurrentes à trouver des lits dans les établissements tous les
Week-End.
 Favoriser la réadaptation et l’insertion sociale des patients
 Par la diversification des modes de prise en charge : en lien avec le
renforcement du rôle des CMP, de nombreux regroupements et
développements d’HJ, CATTP, ateliers thérapeutiques ont été opérés, 10
places de CAT ont été créées.
 L’accompagnement par le logement reste un problème.
 Ainsi que le soutien des familles, « aidants naturels », ce qui passe
notamment par la reconnaissance du handicap psychique.
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5
 Susciter le fonctionnement de réseaux en santé mentale
Le constat :
- en développant les coopérations sanitaires en interne : entre les secteurs de
psychiatrie générale, l’intersectorialité est une réponse à la diversification
des missions du secteur. La psychiatrie de liaison à l’hôpital général a
continué à se développer. La prise en charge somatique des malades
mentaux a été renforcée.
- en développant les coopérations interétablissements, notamment avec les
établissements médico-sociaux par le biais de conventions formalisées.
Avec les établissements privés, il s’agit encore le plus souvent de projets.
Avec la psychiatrie libérale et la médecine de ville, les réseaux ville-hôpital
en santé mentale ne se sont pas développés.
La discussion :
- Mme PODEUR souhaiterait disposer de données plus détaillées
notamment sur un plan quantitatif (exemple : comment apprécier le
développement de la psychiatrie de liaison ?). Le Dr ROBIN précise qu’il
est possible d’obtenir des chiffres sur certains items (tels que l’activité de
psychiatrie de liaison dans la rubrique « soins en unités somatiques ») dont
l’évolution est intéressante à suivre à travers les rapports de secteurs.
- On doit retrouver dans le bilan financier des COM les postes créés et les
moyens déployés.
- L’intersectorialité apparaît s’imposer comme une logique de mutualisation
de l’offre de soins, mais aussi s’inscrit en réponse à une demande des
patients qui ne supportent plus le mélange des pathologies dans une même
unité d’hospitalisation.
 Améliorer la prise en charge de certaines populations spécifiques (1) :
les enfants, les adolescents et les jeunes adultes
Le constat :
- Renforcement des prises en charge en ambulatoire en pédopsychiatrie,
mais explosion des files d’attente dans les CMP. Entre 2001 et 2004,
passage de 121 à 118 lits d’HC, de 575 à 592 places de jour et de 16 à 20
places de nuit.
- Pour les adolescents, rôle essentiel des centres de crise. Des unités
spécifiques ont été mises en place (9 lits à l’USSAJA à Rennes, 8 lits + 4
places sur le site du CHBA par Saint-Avé). Des hôpitaux de jour, des
maisons thérapeutiques sont en projet.
- Problématique des adolescents difficiles, présentant des comportements
violents, ayant épuisé tous les modes de prise en charge connus.
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6
La discussion :
- Le Dr HOUANG souligne que les intersecteurs de pédopsychiatrie sont
débordés par la demande. Il estime que pour autant, la pédopsychiatrie
n’est pas appelée à jouer le rôle de la PJJ. Le problème récurrent est celui
des limites de la psychiatrie : attention à différencier ce qui est du soin et ce
qui relève du social.
- M. BEAL précise que le problème est le même pour les adultes. On le voit
notamment à travers l’augmentation des HO.
- Mme PODEUR se dit constamment interpellée par les Conseils Généraux
sur la problématique des adolescents violents. Or il s’agit plutôt d’un
problème de société que d’un problème de soins. Des cellules de crise inter
institutionnelles sont à mettre en place. Pour le Dr SQUILLANTE, il faut
formaliser ce dispositif : le réseau ne suffit pas. Il faut également clarifier les
responsabilités des uns et des autres. Le Dr ROBIN attire également
l’attention du Comité sur les modifications récentes du Code Civil qu’il faut
connaître (…).
 Améliorer la prise en charge de certaines populations spécifiques (2) :
les personnes âgées
Le constat :
- Cette prise en charge est aux confins de la psychiatrie, de la neurologie et
de la gériatrie. Des unités spécifiques sont mises en place ainsi que des
hôpitaux de jour. Le suivi des patients par les équipes de psychiatrie dans
les EHPAD a été renforcé.
La discussion :
- Les troubles du comportement sont le critère qui permet d’apprécier chez
les Personnes Agées le besoin de soins psychiatriques. Pour le Dr
HOUANG, il faut écrire « les PA présentant une pathologie mentale » et
non pas « les PA démentes ». Le risque est grand pour les hôpitaux
psychiatriques de devenir un réceptacle pour patients souffrant de maladie
d’Alzheimer et de se substituer aux EHPAD.
- Mme PODEUR reconnaît que lors de l’élaboration du SROS en santé
mentale, l’abcès n’avait pas été vidé entre les différentes disciplines
concernées (gériatrie, neurologie, psychiatrie) et que le SROS Personnes
Agées a été beaucoup plus loin dans la réflexion sur cette problématique.
C’est pourquoi elle propose une commission mixte interdisciplinaire qui
dans le cadre de l’élaboration du prochain SROS puisse déterminer quel
public est accueilli, où, comment, et permette de clarifier les rôles de
chacun.
- Le Dr THILLIEZ souligne à cette occasion qu’il faut lutter contre la
promiscuité dans les hôpitaux (et réduire par conséquence l’incidence des
infections nosocomiales). L’objectif « un malade, une chambre » lui semble
devoir être affiché.
- Mme PODEUR pense que les chambres à deux lits gardent leur
justification dans certains cas et propose plutôt de retenir comme objectif
la poursuite de la mise à niveau de l’accueil hôtelier et l’amélioration du
contenu de l’hospitalisation.
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7
 Améliorer la prise en charge de certaines populations spécifiques (3) :
les patients chroniques
-
-
Les participants s’entendent à réaffirmer la nécessité de maintenir des
hospitalisations de longue durée pour certaines pathologies chroniques
d’évolution de longue durée et notamment les psychotiques, qu’on peut
qualifier « d’hospitalorequérants ». Il existe également une catégorie de
patients très déficitaires pour lesquels aucun accueil en structure médicosociale n’est possible.
Les membres du Comité soulignent également l’intérêt de développer le
moyen séjour et les Soins de Suite en psychiatrie.
 Les faiblesses du dispositif
Le constat : les établissements dans leurs réponses ont souligné :
- Les faiblesses du système d’information (le manque de données
épidémiologiques, la non mise en œuvre du PMSI, l’informatisation des
dossiers des patients en cours dans la plupart des établissements mais sans
concertation régionale). Cependant la mise en œuvre de la plateforme
régionale ouvre des perspectives.
- Les difficultés du financement : si les établissements ont adhéré à la
démarche de contractualisation, ils soulignent que les possibilités de
redéploiement atteignent leurs limites et souhaitent que les COM soient
réellement porteurs de moyens nouveaux, y compris dans le privé.
- L’explosion de la demande de soins, du fait d’une confusion du grand
public entre souffrance psychique et besoin de soins psychiatriques (un
exemple : la réponse à l’urgence médicopsychologique). Cependant le
dépistage précoce (exemple des TED) doit s’accompagner d’une prise en
charge précoce, il y aurait donc une réelle augmentation des besoins...
- La démographie médicale : tout ceci dans un contexte démographique
plutôt défavorable de tendance à la baisse (17 % de postes de PH temps
plein et 43 % de postes de PH temps partiel sont vacants dans la région).
La fragilité des secteurs uniques isolés est soulignée.
La discussion :
- Le Dr FROGER affirme que la psychiatrie libérale a augmenté son activité
elle aussi, d’une part du fait de la fermeture des lits de psychiatrie et d’autre
part du fait de l’augmentation de la demande de soins. Il ne lui semble pas
que les réseaux ville-hôpital puissent fonctionner en santé mentale car les
missions sont différentes.
- Pour Mme PODEUR, l’enjeu du SROS III sera celui d’une protocolisation
des échanges entre psychiatrie libérale et psychiatrie publique, d’un
fonctionnement formalisé qui ne nécessite pas des moyens énormes (un
temps de secrétaire coordinatrice par exemple). Des crédits seront
disponibles pour cela, il faudrait avancer dans cette direction.
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8
 Des perspectives et des orientations
-
-
-
En conclusion
Des orientations à reconduire : réaffirmer la spécificité de l’offre de soins
en psychiatrie, poursuivre l’adaptation des conditions d’hospitalisation
complète, développer les coopérations sanitaires, renforcer les dispositifs
de prise en charge des populations spécifiques.
Des orientations à reformuler : une nécessaire clarification des concepts (en
santé mentale, en gérontopsychiatrie, en terme de handicap psychique, sur
les territoires, sur l’intersectorialité), une volonté réelle de formaliser les
réseaux, une coordination des financements.
Des orientations nouvelles : la reconnaissance de la psychiatrie, la place de
la prévention et de la promotion de la santé mentale, la définition des
besoins en HC et en alternatives, les liens de la psychiatrie avec le social et
les réponses à des besoins spécifiques (détenus, Troubles des Conduites
Alimentaires, toxicomanies, adolescents difficiles).
Mme PODEUR indique la démarche globale du SROS :
- le comité de pilotage et d’orientation du SROS se réunira le 8 juillet. Au
cours de cette séance seront restitués tous les bilans du SROS II (SROS I
pour la santé mentale) et les premières esquisses d’orientations stratégiques
seront dégagées.
- en septembre un nouveau comité se penchera sur les orientations du SROS
III et sur la préparation des assises du SROS qui se tiendront le 2 octobre à
Rennes.
- ces assises seront précédées de cinq forums préparatoires qui se tiendront
dans différentes villes au cours du mois de septembre : l’un des forums
portera sur les territoires, un autre sur la ville et l’hôpital, le troisième sur
l’hôpital local et l’offre de proximité, le quatrième sur l’hôpital lui-même et
le dernier sur l’offre de soins spécialisés et les plateaux techniques.
Propositions du
 Groupe de travail sur la démographie médicale en psychiatrie
groupe de travail
sur la démographie - le Dr ROBIN présente les propositions du groupe de travail sur la
médicale
démographie médicale concernant le recrutement de médecins généralistes
sur des postes de psychiatres (cf. comptes-rendus des deux réunions du groupe de
travail en pièces jointes). Il s’appuie notamment sur le décret du 19 mars 2004
qui définit les conditions dans lesquelles un docteur en médecine peut
obtenir une qualification de spécialiste. La charte rédigée par le groupe de
travail s’applique aux médecins généralistes souhaitant s’engager dans un
processus de formation en psychiatrie afin de présenter à terme le concours
national des praticiens des établissements publics de santé dans cette
discipline. La charte a pour objectif de contractualiser un engagement
réciproque entre l’établissement et le praticien afin de lui permettre de
remplir les conditions d’accès des médecins généralistes au CNPES, à
savoir :
 avoir validé trois années universitaires de formation en psychiatrie ;
 totaliser une expérience d’au moins quatre ans d’exercice dans un
service de psychiatrie.
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9
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-
-
Prochaine
réunion
Dans la discussion qui s’en suit, M. RAYNAL se félicite de l’avancée que
constitue cette charte, mais attire l’attention de l’assistance sur le risque de
suppression par les pouvoirs publics du concours spécifique. Pour le Dr
ROBIN, la publication du décret du 19 mars écarte cette éventualité.
Les pédopsychiatres souhaitent que la charte ne soit pas limitante pour les
candidats qui se destineraient à la pédopsychiatrie (dont des pédiatres) et
que si l’exercice est déconseillé en début de formation, le passage en
secteur de pédospychiatrie dans le cursus est vivement souhaité.
La charte est reformulée selon les observations émises et validée par le
Comité (cf. document définitif en pièce jointe).
Elle se déroulera :
Le jeudi 7 octobre 2004, à 14 h 30
dans les locaux de l’ARH.
L’ordre du jour portera notamment sur les recommandations de
fonctionnement des CMP et sur le SROS en santé mentale.
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