La prière dans les langues indo-européennes

publicité
Atelier sur
« La prière dans les langues indo-européennes : linguistique et religion »
1er-2 octobre 2010
ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 – Paris
Salle F (1er étage)
organisé par Paris X-Nanterre (Charles Guittard, Etienne Wolff),
Paris I (Michel Mazoyer, Cahiers Kubaba),
Paris IV (Michèle Fruyt, Centre Alfred Ernout et GDR 2650)
Cet atelier se situe à l’interface entre la linguistique et la religion. Nous nous proposons
d’explorer trois domaines à partir des énoncés de prière attestés dans les langues indo-européennes
anciennes.
1. Etude lexicale
On pourra étudier les verbes signifiant « prier » et les substantifs traduits par « prière » dans
les langues i.-e. anciennes.
- Existe-t-il, dans telle ou telle langue, plusieurs verbes et / ou substantifs dans ces domaines
sémantico-référentiels ?
- Sont-ils des lexèmes de sens général signifiant « demander en général » ou bien des
lexèmes spécifiques dénotant seulement le procès de prière ou bien un procès de prière particulier ?
- Sont-ils des synonymes, des quasi-synonymes, des para-synonymes ou, au contraire, des
termes en distribution complémentaire ?
- Peut-on les rencontrer dans le même énoncé de prière ?
- Forment-ils un (micro-)système ? Quelles relations entretiennent-ils entre eux ?
2. La structuration de l’énoncé de la prière
La prière latine est structurée en trois parties :
a. une invocation à la ou aux divinité(s), comportant un ou plusieurs théonymes au vocatif. En latin,
cette partie initiale de l’énoncé de prière joua un rôle dans la formation de certains théonymes : par
exemple Iu(p)piter, issu de l’agglutination d’un syntagme au vocatif *Iu pater, qui servit de nominatif
et de vocatif dans le paradigme (cf. les séquences comparables attestées pour le dieu Mars au début
de certaines prières : Mars pater, Mars-piter). Cette situation se retrouve-t-elle dans d’autres
langues i.-e. anciennes ?
b. une demande adressée à la ou aux divinités sous la forme d’un verbe de prière et / ou de
demande (du type fr. je te demande, je te prie), la formule la plus usuelle en latin étant un syntagme
verbal constitué de deux verbes coordonnés : lat. precor quaesoque. Ces verbes ne sont pas
synonymes en latin, puisque precor renvoie aux moyens verbaux et quaeso aux moyens matériels.
Qu’en est-il dans les autres langues i.-e. anciennes ?
c. ce verbe « prier », « demander », etc. est suivi d’une proposition subordonnée, qui est la partie la
moins formulaire et la plus « libre » de l’énoncé, puisqu’elle précise ce que le locuteur veut obtenir
de la divinité. Une certaine variation est possible à ce niveau, à la fois à l’intérieur d’une même
langue et entre les différentes langues, du fait de la variété dans la nature des actes de langage que
représentent les prières.
D’autres structurations sont possibles pour les énoncés de prière pris dans leur ensemble.
Qu’en est-il des autres langues i.-e. anciennes ?
3. Les actes de langage dans les énoncés de prière
Le présent sujet touche aux relations des hommes avec les divinités. A quel acte de langage
correspond tel formulaire de prière ? Quelles sont les variations possibles selon les langues et à
l’intérieur d’une même langue ? Les formulaires hittites, par exemple, semblent bien différents des
formulaires latins, le point commun étant probablement que l’énoncé verbal est considéré comme
efficient, tout comme les moyens matériels utilisés.
Michèle Fruyt
Vendredi 1er octobre 2010
10 h Guittard Ch. « Le lexique de la prière dans les textes latins »
10 h 30 Mazoyer M. « La prière hittite, diversité et complémentarité »
11 h Nicolle R. « A propos de la devotio à l’époque hittite »
11 h 30 Brocquet S. « Rhétorique de la prière inaugurale dans la poésie sanskrite »
14 h Levet J.P. « La prière et son expression en vieux-perse dans les inscriptions achéménides »
14 h 30 Faranton V. « Prières et supplications dans le roman de Chariton d'Aphrodise »
15 h Lambert P. -Y. « Le vocabulaire de la prière dans les langues celtiques »
15 h 30 de Lamberterie Ch. « Le Lexique de la prière en arménien classique »
Samedi 2 octobre 2010
10 h Guelpa P. « Quelques remarques sur la prière dans la littérature islandaise des origines au 21e
siècle »
10 h 30 Pinault G.-J. « Lexique et structure de la prière dans les langues indo-européennes »
11 h Haudry J. « Chronologie de la prière dans le monde indo-européen ancien »
11 h 30 Filipowicz B. « Les prières des hommes et des femmes dans la Bible hébraïque »
Paolo POCCETTI participera aux Actes de l’atelier avec un article intitulé : « La prière dans les
langues sabelliques » ; Eric PIRART avec l’article « La prière dans le sacrifice mazdéen »
Téléchargement