LES RELATIONS INTERNATIONALES DEPUIS 1945 Premier Volume: De 1945 à 1973 Questions Internationales Fiche de Lecture L’avant-propos définit le champ et l’intérêt du sujet, Maurice Vaïsse en profite pour donner sa définition des relations internationales, à laquelle on peut utilement se reporter: “Les Relations Internationales constituent en elles-même un sujet immense, elles ne se limitent pas à la sphère étatique et concernent toutes sortes d’activités humaines: les flux migratoires, dont le tourisme, les relations culturelles, les activités économiques. Les courants transnationaux, y compris religieux, y jouent leur rôle. Depuis 1945, en outre, les relations internationales ont connu un développement exceptionnel du fait de la mondialisation des échanges et de la communication. On voyage beaucoup plus facilement et beaucoup plus rapidement. On sait en un instant ce qui se passe à l’autre extrémité du globe. En un mot, nous vivons dans l’ère du “village planétaire”. Même si Maurice Vaïsse s’interroge - sans apporter de réponse - sur la date exacte de la fin de la guerre froide ( mort de Staline, fin de la coexistence pacifique, crise de Cuba ou chute du mur de Berlin?) , le plan de l’étude reprend les jalons classiques de cette période: I) Naissance et confrontation d’un monde bipolaire de 1945 à 1955; période marquée par la “paix manquée”, la naissance de la guerre froide, et par la première phase de décolonisation II) La coexistence pacifique de 1955 à 1973; avec la deuxième phase de décolonisation et l’évolution interne des blocs III) La détente de 1962 à 1973, avec la crise des blocs, en partie cause et également conséquence de l’émergence du tiers monde, qui se signale aussi par la multiplication des conflits au Proche Orient. a) I ) NAISSANCE ET CONFRONTATION D’UN MONDE BIPOLAIRE ( 1945-1955 ) Période qui marque la fin de la prépondérance Européenne et le début de l’ère des superpuissances, et le passage d’un directoire des trois grands ( US UK URSS) à la désunion, l’alliance cédant à la méfiance et éventuellement à la confrontation. 1) La paix manquée, 1945-1947 La naissance d’une nouvelle hiérarchie mondiale ne signifie pas le retour à la paix, car la méfiance succède vite à la grande alliance US URSS, après quelques décisions communes. A) Une nouvelle organisation internationale La volonté de créer un organisme profitant de l’expérience de la SDN est évoquée par Churchill et Roosevelt avec la Charte de l’Atlantique dès le 19/01/1941. La conférence de Moscou voit le consensus s’élargir notamment à la Chine et à l’URSS au sujet d’une organisation mondiale fondée sur le principe d’une égale souveraineté des Etats pacifiques. URSS et occidentaux parviennent dans cette période de confiance à s’accorder sur les modalités à la Conférence de Téhéran 08/11-02/12/1943 , et laissent les experts discuter des détails à Dumbarton Oaks. Du 04 au 11/02/1943 à Yalta, un accors est encore trouvé; l’URSS obtient d’être représentée à l’ONU par trois sièges, avec ceux de l’Ukraine et de la Biélorussie G:\QO_DGP\NUOI\POLITIQ\VILLEMAI\SCPO\HISTOIRE\RIDEPUIS1945.DOC 17/04/17 06:04 a) Création de l’ONU. 26/06/1945 Signature de la Charte de San Francisco, l’ONU est créée, elle compte 50 membres. L’objectif était alors de creer une organisation efficace, représentative et dotée de larges compétences. Le Droit de veto est vu comme le moyen de remédier à la paralysie de la SDN liée à la règle d’unanimité. L’AG incarne la démocratie à l’échelle universelle, tempérée par l’existence des 5 membres permanents dont on croit qu’ils sauront arriver à des compromis. b) Sa paralysie Or des brèches apparaissent dans l’alliance, l’UK et les US soutenant une plainte de l’Iran contre l’URSS qui occupe l’Azerbaïdjan Iranien malgré ses engagements. Une véritable tension Est Ouest naît avec les désaccords sur le plan US dit ‘Baruch’ de création d’une Commission de l’énergie Atomique, rejeté par l’URSS le 14/01/1946, sur laquelle pèsent de lourds soupçons d’espionnage. c) La Conférence de Yalta Elle décide des modalités de l’occupation de l’Allemagne - accord de l’URSS à une zone d’occupation Française - , de la composition du gouvernement Polonais, et aboutit sur la “Déclaration sur l’Europe Libérée” par laquelle les occupants s’engagent à mettre en oeuvre des élections démocratiques dans les pays libérés. Si l’atmosphère est encore bonne à Yalta, les signes d’une déchirure se multiplient rapidement: Le 27/02/1945 les soviétiques téléguident un coup d’Etat en Roumanie, les US les laissent libérer Berlin malgré la tension d’y arriver avant les Soviétiques, mais Staline insiste pour que le maréchal allemand Keitel signe sa capitulation séparément avec lui le 09/05/1945 d) 17/07-02/08/1945 Conférence de Potsdam Les hommes ont changé, Roosevelt plus conciliant que Truman meurt le 12/04/1946, “et avec lui l’idée de grande alliance”; Churchill est battu par Attlee, en 08/1945 les US utilisent la bombe atomique au Japon, Truman n’as plus besoin de l’aide de l’URSS sur ce terrain. C’est donc avant que cette situation ne soit rendue définitive par un traité de Paix US-Japon que Staline en profite pour redessiner la carte de l’Europe. La conférence décide des frontières de la nouvelle Pologne entre Ligne Curzon voulue par l’URSS et la ligne Oder-Neisse, rejetée par les occidentaux mais que Staline fait accepter à titre provisoire e) Les traités de paix La conférence de Paris fixe entre 07 et 10/1946 les traités de paix avec les anciens satellites de l’Allemagne: Italie Roumanie Bulgarie Hongrie Finlande Le sort des colonies Italiennes n’est pas réglé, Trieste est placé sous tutelle de l’ONU vu la dure opposition entre Yougoslaves soutenus par Moscou et Italiens soutenus par les occidentaux. La Roumanie perd la Bukovine et la Bessarabie; la Hongrie la Transylvanie la Ruthénie et le sud de la Slovaquie; la Finlande perd notamment la Carélie et concède des bases aux Soviétiques. L’Allemagne est l’objet d’un débat permanent. L’idée de la mise de Berlin sous tutelle quadripartite est acquise, mais elle ne peut fonctionner que si les parties s’entendent, or, mis à part l’objectif de dénazification, elles sont en désaccord sur tout le reste. Staline abandonne l’idée du démembrement de l’Allemagne et contraint les occidentaux à l’imiter. le 17/12/1945 une bizone UK US est créée, dans un objectif de réintégration de l’Allemagne par l’économique, les Français refusent de la joindre, voulant régler la question de la Sarre; des accords sur les réparations en nature sont signés. Les occidentaux ressuscitent les institutions libérales, et les soviétiques imposent une société socialiste; la tutelle quadripartite devient impuissante. Du 20/11/1945 au 01/10/1946 le procès de Nuremberg est le dernier acte solidaire de tous les occupants de l’Allemagne, nation qui est devenu un enjeu des RI. f) Premières frictions La volonté de Staline de se construire un glacis continentale apparaît évidente. La question polonaise est le premier gros accrochage entre URSS UK et US. Après le discours de Fulton par Churchill sur le Rideau de Fer, qui présente la tyrannie soviétique comme une menace sur le monde, George Kennan énonce les principes du containment , c’est l’Esprit de Riga diplomates US intransigeants formés dans les pays Baltes et russisants - qui remplace l’esprit de Yalta. Le 09/01/1947, autre signe, le secrétaire d’Etat Byrnes est remplacé par Marshall, ancien commandant des forces US en Chine, et beaucoup plus intransigeant face aux Soviétiques. Au lieu de continuer à faire des concessions aux Soviétiques, les occidentaux décident de freiner ce qu’ils considèrent comme un expansionnisme soviétique. B) Le retour de la Paix au Proche et en Extrême Orient a) Le Proche Orient La création de la Ligue Arabe au Caire en 03/1945 signale la conjonction de la fin du conflit avec le réveil du Panarabisme dans un contexte de décolonisation attisant les tensions entre puissances coloniales sur le départ, et se conjuguant peu à peu avec la tension Est-Ouest. En 1946 le retrait des troupes françaises et anglaises de Syrie fait suite au rétablissement de l’ordre par les Anglais suite à de violentes émeutes, la France soupçonne l’UK de profiter de son affaiblissement pour tenter de l’exclure du Moyen Orient. Or, vu qu’en 1946 également l’Egypte tente sans succès de renégocier ses accords sur la politique étrangère et l’armée la liant à l’UK et que le traité de 01/1948 entre UK et Irak est rapidement dénoncé par le gouvernement irakien, la Transjordanie qui accepte la présence des soldats UK sur son territoire pour 25 ans, devient le seul allié sûr des Britanniques. En 1946 les troupes URSS excitent les mouvements Kurdes et Azéris en Iran sont finalement retirées de l’Iran dans un climat très tendu. La Turquie souhaite renégocier les accords de Montreux (1936) sur la navigation et les détroits, les US s’opposent La guerre civile éclate en Grèce dans la Macédoine, exacerbée par la guerre froide et la présence des armées rouges au Nord du pays. L’UK ne peut plus contenir la situation, c’est la fin de sa prépondérance en Méditerranée et au Proche-Orient et un des aspects de la relève de l’influence européenne. b) L’Extrême Orient La défaite du Japon bouleverse toute la situation en Asie du Sud Est. Le Japon est occupé par les US, la guerre civile reprend en Chine. Au Japon Mac Arthur organise les réformes radicales sur la démocratisation, la décartellisation et la démilitarisation, l’Empire perd Taiwan la Mandchourie la Corée le Sud de Sakhaline les Kouriles, les Mariannes et autres îles. En 08/1945 la Chine s’était alliée à l’URSS contre le Japon, l’URSS obtient la base de Port Arthur et des facilités en Mandchourie, où elle s’installe, facilitant la reprise de la guerre civile. Devant les incertitudes de la politique US, la guerre civile en Chine s’aggrave et le Kuo Min Tang s’affaiblit. c) La désunion des alliés Maurice Vaïsse s’interroge sur la responsabilité du début de la guerre froide, entre les théories dénonçant l’expansionnisme soviétique et l’hégémonisme US. Il récuse l’idée que le partage du monde de Yalta que certains dénoncent en est la cause; ce ne sont pas les accords de Yalta qui sont en cause mais plutôt leur non-respect, notamment celui de la Déclaration sur l’Europe libérée. 2) La guerre froide: 1947-1955 L’Europe est divisée en deux blocs d’une part par le Plan Marshall à l’Ouest et avec les débuts de la coopération Européenne, et d’autre part par la soviétisation de l’Est. Seuls quelques Etats au centre et au Nord restent neutres. La soviétisation à l’Est est brutale. Limites de l’expansion soviétique en Yougoslavie, en Finlande et en Grèce. A) La Naissance des deux Blocs a)La relève américaine La coupure date de 1947 avec la multiplication des problèmes nationaux, régionaux et internationaux prenant leur source en Europe et en Asie. La Chine passe dans le camp communiste avec la victoire de Mao, la situation dégénère en Corée et en Indochine, elle menace de le faire en Turquie. 40 000 GIs sont envoyés en Grèce, les soldats Britanniques sont aussi présents en Egypte, en Iran, Irak, Chypre, Transjordanie et Palestine. L’UK signale officiellement aux US le 24/02/1947 qu’ils se préparent à retirer leurs troupes de Grèce, la situation est critique face à la rébellion menée par le Général Markos. En effet l’UK ruinée par la guerre doit rendre ses ambitions compatibles avec ses possibilités financières, ce qui passe aussi par la décolonisation et par le passage à une special relationship avec les US, qui doivent rompre leur tradition isolationniste. Ce qui est fait le 12/03/1947 lorsque Truman fait voter les crédits pour une intervention US en Grèce “le moment est venu de ranger les US dans le camp et à la tête du monde libre”. Le problème étant aussi de nature économique,- suspension le dispositif prêt-bail, crise économique en Europe, agitations sociales - les US interviennent pour remettre à plat le système monétaire international. La conférence de Bretton Woods a en effet instauré le retour au Gold Exchange Standard, seul l’US $ est convertible, les parités sont fixes, le FMI est créé comme une caisse de secours mutuelle qui prête des Droits de Tirage sur 3 à 5 ans, alors que la BIRD finance les prêts à moyen-long terme. Le dollar gap signale la pénurie de monnaie forte en Europe, alors que seuls les US peuvent lui fournir les infrastructures et machines nécessaires à la reprise. b) Le Plan Marshall 05/06/1947 dans son discours de Harvard, George Marshall dévoile son plan, une aide sur 4 ans, à répartir par les Européens eux mêmes - les US souhaitent inspirer une plus grande intégration européenne pour faire face aux soviétiques, et en profiter pour conserver un débouché pour leur économie qui risque la surchauffe. L’URSS rejette l’offre US de bénéficier du plan. Or l’Europe occidentale est soumise à une crise insurrectionnelle; le 04/05/1947 les ministres communistes sont exclus du gouvernement français, le 31/05/1947 les ministres communistes Italiens subissent le même sort. Pendant les grèves de l’automne 1947, le syndicat FO est créé d’une scission de la CGT. L’ European Recovery Program est lancé, en 04/1948 , sur les idées de Marshall, 90% de dons en nature aux gouvernements qui revendent aux entreprises nationales. Le système est efficace et cohérent. Le 16/04/1948 est créée l’OECE, pour répartir les aides du plan entre les Etats européens et libéraliser enfin les échanges européens. C’est le début de la solidarité économique européenne. Le premier GATT est lancé le 01/01/1948 par 80 Etats, dans la même perspective de libéralisation des échanges. B) L’Europe divisée en deux blocs antagonistes La politique de l’URSS, “citadelle assiégée”, est basée sur l’obsession de la sécurité, étant donnée la puissance nucléaire US et sa conviction d’une hostilité fondamentale du monde capitaliste. Ils considèrent comme provisoire le statut particulier de Berlin du 05/06/1945, avec 4 zones d’occupation. le 22/11/1945 sont délimités les couloirs aériens entre Berlin et les zones occidentales; le Komintern est créé pour resserrer les liens autour de l’URSS. La Yougoslavie Titiste est mise au ban des démocraties populaires qui suppriment leurs liens diplomatiques avec elle, mais l’impossibilité de la mettre au pas constitue un échec pour les soviétiques et le premier schisme du camp socialiste. Mais en Tchécoslovaquie, divisée sur l’initiative du plan Marshall, le coup de Prague du 25/02/1948 est une réussite. Il impressionne considérablement les occidentaux qui décident de relancer les processus d’union. Le 04/03/1947 une alliance militaire était signée entre la France et l’UK, contre le danger d’une revanche allemande, mais l’Union Occidentale entre la France l’UK et le Benelux, fondée par le Pacte de Bruxelles du 17/03/1948, qui prévoit un Etat Major interallié, est la première alliance dirigée contre n’importe quel agresseur. C’est le blocus de Berlin en 06/1948 qui va faire se pencher les US sur le problème de la sécurité Européenne. C) Le problème Allemand au coeur de la guerre froide US UK veulent un pouvoir fédéral fort en Allemagne, un accord avec les Soviétiques qui insistent sur les réparations et veulent un pouvoir centralisé. Alors que les divergences entre les Français et les Anglo Saxons sont encore vives, un accord avec l’URSS est impossible sur la dénazaification, les frontière orientales de l’Allemagne, les réparations, de même pour l’Autriche - les soviétiques veulent en contrôler l’économie. Molotov demande l’organisation immédiate d’un nouveau gouvernement allemand, “le problème allemand est devenu la pomme de discorde des anciens alliés, et la question du statut de Berlin en est le point le plus irritant”. a) Le problème du statut de Berlin et le blocus Les Soviétiques ont en fait toujours considéré que Berlin devait à terme faire partie de l’Allemagne de l’Est. En 03/1948 les soviétiques quittent les négociations sur l’avenir de la ville et cèdent le contrôle des entrées à Berlin aux Ossies; les occidentaux refusent d’accepter le fait accompli, début du petit blocus de Berlin. Une crise plus grave se prépare après que les occidentaux se soient mis d’accord pour créer la trizone et organiser des élections à la constituante en 06/1948. Le Deutsche Mark est créé, ce que les soviétiques considèrent comme une provocation. Le blocus de Berlin devient total. Le 26/06/1948 le pont aérien avait déjà commencé, il aboutit le 12/05/1949 à la fin du blocus. “Berlin est devenue un symbole du combat pour la liberté”. b)La constitution des deux Etats En 04/1949 Accords de Washington sur les prérogatives de l’Etat allemand, en 05/1949 la constitution de la RFA est votée et en 08/1949 des élections générales ont lieu. En 07/10/1949 la RDA est créée, institutionnalisation de la division de l’Allemagne. Les désaccords sur la frontière entre RFA et RDA sont insurmontables alors que les chanceliers de la RFA tentent de faire organiser des élections libres dans toute l’Allemagne. Le 17/06/1953, un grève générale à Berlin Est pour des élections libres est brutalement réprimée. Or l’Allemagne n’est plus seulement un enjeu, elle devient un acteur des RI: le 11/1949 la RFA, plus indépendante internationalement que la RDA signe les accords de Petersberg, quasi-fin des réparations. 02/05/1951 la RFA, autorisée à avoir des relations diplomatiques, est membre du Conseil de l’Europe, mais la Sarre reste un sujet de discorde entre RFA et France. En 05/1950 est publié un Livre Blanc dénonçant le rattachement économique de la Sarre à la France. Ce genre de tension entre France et RFA justifie les initiatives prises pour favoriser la construction européenne. D) L’expansion communiste en Extrême-Orient 1947 est un tournant dans la guerre civile en Chine, le début de l’effondrement du Kuomintang. Quand le 01/10/1949 est proclamée la République Populaire de Chine, un autre noeud de la guerre froide voit le jour. En 01/1950 l’UK seule puissance occidentale à reconnaître la PRC, en conséquence le 01/01/1950 , l’URSS engage la politique de la chaise vide à l’ONU et fait reconnaître la PRC par les démocraties populaires, son soutien à la jeune république Socialiste est affirmé le 14/02/1950 par le Traité d’amitié Sino-Soviétique, qui vise surtout à concrétiser l’opposition commune face aux alliés. La PRC fait irruption dans les RI en Asie, et se montre très active. L’ Indochine devient dès 06/1950 le terrain du combat idéologique - US avec France PRC avec Vietminh. En Corée, la situation d’après guerre avait été créée dès le 08/06/1945 lorsque les soviétiques attaquent le Japon, il est entendu qu’ils recevront leur reddition au Nord du 38ème Parallèle. En 12/1945 Conférence de Moscou, décide d’une tutelle sur la Corée, sur fond de désaccord entre URSS et US. Le 25/06/1950 les coréens du Nord envahissent le Sud, les US qui n’avaient par inclus le pays dans leur périmètre de sécurité sont obligés d’intervenir. C’est à ce moment là qu’ils décident de tisser leur réseau stratégique en Asie: le 30/08/1951 les US signent un traité de défense avec les Philippines, assistent économiquement France et Taiwan, et décident de faire du Japon leur allié par le Traité de Paix de 06/1951 qui en fait une “sentinelle du monde libre”, selon le traité de sécurité de San Francisco du 08/09/195. Le Traité ANZUS du 01/09/1951organise une seconde ligne de défense dans la Pacifique. En 09/1951, les US interviennet en Corée sous la bannière de l’ONU. En 05/1950 MacArthur arrive à Pu’San, en 10/1950 il contre attaque, le 38ème Parallèle est franchi, les troupes de l’ONU sont vite proches de la frontière chinoise ce qui provoque en 11/1951 l’intervention des volontaires chinois qui font reculer MacArthur, qui finit par revenir sur le 38ème parallèle. Lorsqu’en 04/1951 Truman remplace MacArthur qui veut bombarder la Chine par Ridgway, débutent des négociations. L’ Armistice de Panmunjon, est signé le 27/07/1953, il consacre paix blanche et division de la Corée; Syngman Rhee dirige le Sud, Kim Il Sung le Nord. E) Les deux camps face à face a) Le camp Atlantique Il s’unit et réarme animé par la conviction que l’URSS présente un défi mortel pour l’occident. Bidault rencontre Marshall pour demander une protection militaire aux US, car l’Union Occidentale est considérée comme insuffisante. La doctrine Truman du containment avait poussé les US en 1952 à créer la CIA. Le 11/06/1948 la résolution Vendenberg au Sénat autorise les US à signer des alliances militaires en temps de paix, c’est une véritable révolution qui va autoriser les US à multiplier les pactes en temps de paix, ce qui devient un instrument privilégié de la stratégie de sécurité nationale. Le 04/04/1949 est ainsi signé le pacte Atlantique, pour 20 ans, avec 12 participants, qui absorbe l’Union Occidentale; c’est une alliance militaire souple, et pas automatique. Mais il place l’Europe occidentale sous protection US, ce que l’URSS considère comme une alliance offensive dirigée contre elle. Son message se confondant avec celui des neutraliste est exprimé conjointement le 19/03/1950 par l’Appel de Stockholm qui préconise l’abandon absolu de l’arme nucléaire pour affaiblir l’occident. Ce sont les événements en Extrême Orient, avec la Guerre de Corée, qui vont profondément modifier le système du Pacte Atlantique par le biais de l’intégration militaire. Les US réagissent dès le 09/02/1950 avec le début des campagnes maccarthystes; en 01/1953 Eisenhower élu président souhaite remplacer le containment par le roll-back. C’est le new look de leur politique étrangère. Face aux dangers de cette orientation, la politique US se réduit à la pactomanie et la doctrine des représailles massives, l’environnement stratégique ayant changé avec l’acquisition en 1949 de l’arme atomique par l’URSS. La doctrine Radford préconise représailles massives, immédiates, et pas de sanctuaires, avec l’arme atomique. L’objectif pour les US est ainsi d’obtenir le maximum de sécurité au coût le moins élevé. Le renforcement des alliances en Asie est lié à la crainte de la théorie des dominos. En 1953 est signé un traité de défense avec la Corée du Sud, en 1954 avec le Pakistan, Taiwan, le Sud Vietnam. Le 08/09/1954 le pacte de Manille, créant l’OTASE - US France UK Australie NZ Philippines Pakistan Thailande- prévoyant réponse militaire collective contre attaque dirigée vers l’un des membres est l’aboutissement de cette stratégie. Comme le Pacte de Bagdad qui en 02/1955 réunit Turquie Irak Pakistan Iran UK. Les US cherchent par la Conférence de Caracas d’unir les Amériques dans une croisade anti communiste, en 06/1954 l’invasion du Guatemala dirigé par le communiste Arbenz est un exemple de cette politique. La guerre de Corée pousse les US à favoriser le réarmement du Japon qui en 10/1956 met fin à l’état de guerre avec l’URSS, le 18/12/1956 le Japon admis à l’ONU. b) La coopération européenne C’est la crainte d’une agression communiste qui pousse les européens à accélérer leur rapprochement. La coopération est d’abord économique, initiée par l’OECE et le plan Marshall. Un conseil de l’Europe est organisé en 08/1949 à Strasbourg, mais l’opposition de l’UK à tout questionnement de la souveraineté nationale en fait un demi-échec. En 09/05/1950 le Plan Schuman - sur idée de Jean Monnet - sur la CECA, qui n’était qu’un projet de rapprochement européen parmi d’autres créée entre Benelux, Italie, RFA et France. Dès 18/04/1951 la Haute autorité a un pouvoir supranational. On cherche aussi à développer la coopération militaire avec l’intégration du SHAPE Supreme Headquarters of Allied Powers in Europe dans l’OTAN en 12/1950. La France s’oppose au réarmement de l’Allemagne , qui est indispensable pour l’aboutissement de cette stratégie. C’est ce souci de donner un cadre acceptable à ce réarmement qui lance les débats sur la Communauté Européenne de Défense, et aboutit à un traité signé le 27/05/1952, mais rejeté par l’Assemblée Nationale en France. Cet échec est pallié par la signature le 23/10/1954 des Accords de Paris sur la création de l’Union Europe Occidentale, solution de rechange, avec RFA et Italie. Ainsi en 05/1955 la RFA intègre t’elle l’OTAN. On assiste par ailleurs à une brève période de rapprochement des Yougoslaves, manifesté par le traité d’Ankara entre Yougoslavie Turquie et Grèce et par les Accords de Londres le 05/10/1954 sur la question de Trieste. c) Le camp oriental et les premier signes de dégel Est-Ouest Le Kominform est l’outil principal de l’embrigadement idéologique dans le bloc oriental, pour dénoncer les US, Tito et encenser Staline. En 1949 commence une période de purges et de procès, écartant Gomulka en Pologne, Rajk en Hongrie du pouvoir, jugés trop indépendants comme en 1952 Slansky en Tchécoslovaquie. Isolé du monde occidental, le bloc oriental s’aligne sur l’URSS. Le 25/01/1949 le Conseil d’Assistance Economique Mutuelle, CAEM ou COMECON est créé, et le 14/05/1955 Suite à l’entrée de l’Allemagne dans l’OTAN, l’URSS crée le Pacte de Varsovie, jumeau de l’OTAN. En 03/1953 la mort de Staline, remplacé par Malenkov et Khrouchtchev, met fin à un système de dictature personnelle, et marque le début d’une politique de ‘dégel’ - titre d’un roman de Ehrenbourg . La déstalinisation est marquée par des amnisties et des réductions de peines. Des émeutes éclatent en Tchécoslovaquie et à Berlin Est en 1953. Ce dégel est aussi perceptible en politique étrangère. L’URSS reconnaît Israël, retire ses troupes d’Autriche, est représentée aux négociations de paix sur l’Indochine à Genève, propose la conclusion d’un pacte européen de sécurité. Or le problème allemand reste le principal pôle de tension entre Est et Ouest. Les 1823/07/1955 une rencontre au sommet des 4 chefs d’Etat et les 27/10-16/1955 des 4 ministres des affaires étrangères à Genève butent sur le problème Allemand.Molotov refuse toute réunification, l’URSS reconnaît la souveraineté de la RDA. En réaction à la création de l’UEO, et à l’intégration de l’Allemagne dans l’OTAN, l’URSS pilote la création le 14/05/1955 du Pacte de Varsovie, l’URSS confère au bloc oriental une structure solide et assume un rôle de gardien de bloc. Du 26/05 au 03/06/1955 la détente permet un voyage de Khrouchtchev en Yougoslavie où il reconnaît la diversité des voies vers le socialisme. 3) La première phase de décolonisation ( 1945 - 1955 ) A) Facteurs propres à la décolonisation De 1945 à 1962, première étape de la décolonisation avec le Moyen Orient et l’Extrême Orient A partir de 1955 deuxième étape avec la décolonisation de l’Afrique Noire. 1955 Bandoeng marque un tournant car les US et l URSS s’engagent à ne pas limiter l’accession de nouveaux membres à l’ONU. La seconde guerre mondiale a profondément modifié les rapports entre métropoles européennes et colonies. Du conflit émergent US et URSS, deux puissances anticolonialistes à leur façon. L’URSS est favorable à la décolonisation qui fragilise les puissances occidentales, les US sont embarrassés vis à vis de leurs alliés. a) L’attitude des puissances coloniales L’UK dirigé par les travaillistes décide une décolonisation progressive, les Pays Bas s’y résignent La France est un cas tout à fait différent: affaiblie par la guerre considère que son empire est sa seule chance de retrouver son statut d’avant guerre, la conférence de Brazzaville n’est pas un pas un appel vers l’indépendance mais vers la modernisation. En 1958 seulement la France s’engage dans la décolonisation ,la Belgique suit. Le sort des colonies Italiennes est réglé en 1949, Lybie indépendante en 1952 conserve des bases UK et US, 10 ans de tutelle sur la Somalie, l’Ethiopie absorbe l’Eryhthrée. b) Le cas particulier de l’Amérique Latine La guerre contribue à renforcer les liens entre les Républiques qui apportent plus ou moins leur soutien à la guerre contre l’Axe. En 02/1945 Conférence de Mexico, acte de Chaputelpec dessine la sécurité collective en Amérique. A la Conférence de Rio est signé le Pacte de Rio d’assistance réciproque, renforcé par l’institution le 30/04/1948 de l’Organisation des Etats Américains. Or l’après guerre amène un refroidissement des rapports avec les US. Les Républiques demandent un retrait des bases US et un plan Marshall. En 02/1946 Peron prend le pouvoir en Argentine, son discours est populiste et anti-impérialiste. On assiste à une remise en question des colonies occidentales de l’UK, des Pays-Bas, de la France En 05/1954 un Coup d’Etat éclate au Paraguay, en 06/1954 une révolution a lieu au Guatemala. B) Décolonisation au Proche et au Moyen-Orient Alors que les Etats accèdent à l’indépendance progressivement, la création de l’Etat d’Israël et l’exploitation des ressources pétrolières provoquent les premières crises sérieuses avec l’occident. En 1945 troubles violents éclatent en Syrie et au Liban, l’ indépendance est accordée sous pression UK 1946 indépendance de la Transjordanie, la Légion armée est commandée par un Britannique, c’est la fin des mandats. Les contradictions entre la déclaration Balfour et la politique proarabe pendant la guerre de l’UK la poussent en 1947 à demander une Commission d’enquête de l’ONU sur la Palestine, qui préconise le partage. Dépassé par l’ampleur du problème, l’UK se retire de Palestine le 14/05/1948 avant que le plan ait pu être appliqué, indépendance d’Israël. De 05/1948 à 01/1949, première guerre Israëlo-Arabe, qui débouche sur un statu quo par rapport au plan de partage de l’ONU. En 1950 la Transjordanie devient la Jordanie avec la modification des frontières issue de la guerre, l’Egypte annexe Gaza. En 05/1949 Israël admis à l’ONU, en 04/1950 le Pacte de Défense de la ligue Arabe entérine le refus des Etats de la région de reconnaître l’Etat Juif, les réfugiés Palestiniens sont présents dans tout le proche Orient; tous les éléments d’un problème insoluble sont déjà en place. Une grande instabilité agite les Etats Arabes de la région. Le 20/07/1951 est assassiné le roi Abdallah de Jordanie, c’est la fin de l’objectif de Grande Syrie hachémite. Face au risque d’embrasement de la région, en 05/1950 France UK et US garantissent le statu quo territorial. Les enjeux pétroliers deviennent sensibles. En 1950 l’Iran ne touche que 9% des royalties de l’Anglo Iranian Company, en 03/1951 Mossadegh nationalise la société. Dès le 24/08/1953 Mossadegh arrêté, c’est une préfiguration de la crise de Suez. La décolonisation est aussi marquée par un conflit anglo-egyptien. En 06/1948 l’UK décide la pleine indépendance du Soudan, ce qui signifie la fin de l’influence égyptienne dans ce pays . L’Egypte propose la renégociation du traité la liant avec l’UK, devant le refus de l’UK, des émeutes anti britanniques éclatent en 1951 au Caire qui aboutissent le 28/07/1952 à l’abdication du roi Farouk après un coup d’Etat. En 03/1954 Nasser prend le contrôle du pays et négocie le retrait des troupes britanniques, tout en lançant une politique proarabe, neutraliste vis à vis de l’occident et résolue à anéantir Israël. Fin 1955 le Pakistan et l’Iran adhèrent au pacte e Bagdad, protestations de l’Egypte et de l’URSS. C) La Décolonisation en Asie La décolonisation en Asie est en partie conséquence de la défaite japonaise. En 1945 seule la Thaïlande était indépendante, en 1957 Dix nouveaux Etats sont nés. L’Inde avait déjà le mouvement nationaliste le plus organisé avec le parti du Congrès créé en 1886. Alors que Attlee souhaite accorder l’indépendance à la fin de la guerre, la situation est compliquée par la configuration ethnique de la zone. En 08/1946 des incidents violents éclatent en Inde entre partisans de la Ligue Musulmane et du Parti du Congrès qui souhaite le maintien de l’unité, c’est la guerre civile. En 02/1947 les troupes UK évacuent l’Inde. En 08/1947 Mission Mountbatten, décide la division entre deux Pakistans et une République Indienne. Le Portugal seul refuse de rendre son port de Goa, en 1954 les ports français sont restitués 1947-1948 première guerre au Cachemire entre Inde et Pakistan qui aboutit à une ligne de démarcation théâtre de futur conflits territoriaux. Autres indépendances, la Birmanie, où une guerre civile entre le gouvernement d’une part et les communistes et les ethnies Karen d’autre part éclate et celle des Philippines, qui accepte de tolérer des bases US pour 99 ans. En Indonésie le rôle de la seconde guerre mondiale a été encore plus décisif. En 1947 les Hollandais créent une fédération d’Indonésie avec Java seule dirigée par les Indonésiens. Quand en 1948 échec de l’insurrection communiste à Java, les hollandais veulent en profiter pour reprendre le contrôle de tout le pays. C’est sous la pression UK US , qu’ ils se retirent de tout le pays le 27/12/1947 sauf l’Est de Nouvelle Guinée jusqu’en 1962. Le rôle de l’occupation japonaise a aussi été captital en Indochine. En effet le 09/03/1945 ils avaient liquidé l’administration française, en conséquence dès le 11/03/1945 l’indépendance y est proclamée. Le 06/03/1946 un accord sur le retour des troupes françaises au Tonkin contre la reconnaissance du Vietnam est difficilement trouvé. D’Argenlieu proclame la République de Cochinchine, et le 19/12/1946 fait bombarder Haiphong, c’est le début de la guerre. 06/1948 accords de la baie d’Along, la France ,et en place un Etat Vietnamien indépendant dirigé par Bao Dai Après le début de la guerre de Corée en 1950, la guerre d’Indochine devient un conflit de guerre froide. Les Américains aident matériellement les Français, les Russes et Chinois le Vietminh Après la chute de Dien Bien Phu, le 20/07/1954 sont signés les Accords de Genève qui préconisent une division de part et d’autre du 17ème parallèle, la réunification est prévue après les élections. Le rideau de bambou signifie ainsi la division d’une nouvelle nation par une frontière idéologique; mais également la victoire d’un mouvement révolutionnaire sur une puissance coloniale, qui ouvre la voie à la décolonisation de l’Empire français. La Chine présente à Genève s’impose sur la scène internationale, confortée par les Accords sino-soviétiques du 12/10/1954. L’Inde de Nehru s’efforce aussi de jouer un rôle mondial ; elle rejette l’OTASE et le Pacte de Bagdad, Nehru plaide avec Tito et Nasser le neutralisme II) LA COEXISTENCE PACIFIQUE ( 1955 - 1962 ) De la confrontation à la détente, la coexistence pacifique constitue un nouveau mode de relations Est Ouest et une conséquence de l’émergence du Tiers Monde. La guerre froide n’est pas finie, et le monde est toujours bipolaire. La conférence de Bandoeng -1955- et la crise de Suez-1956- sont les actes fondateurs de la coexistence pacifique en ce qu’il annoncent une complexification et un enrichissement du jeu de la guerre froide par l’essor du Tiers Monde. La compétition idéologique est remplacée par la compétition économique , la course aux armements et à l’espace. Des accrochages graves ente URSS et US ponctuent tout de même la période, dans un ancien point de tension - Berlin - et dans un nouveau - Cuba. L’homogénéité de chacun des blocs est mise à mal, par le schisme sino-soviétique à l’Est et par les débuts de la construction européenne à l’Ouest. 1) La deuxième phase de décolonisation Le Tiers Monde - expression pensée par Alfred Sauvy en 1952- prend conscience de son existence en 1955 à Bandoeng, remporte une victoire diplomatique à Suez et transforme l’ONU. La compétition Est Ouest se transporte alors dans ce Tiers Monde, hors d’Europe. Khrouchtchev exploite la volonté d’émancipation coloniale, implante l’influence soviétique au Proche Orient et à Cuba même s’il obtient aussi des revers en Afrique. L’échec franco-britannique à Suez provoque l’irruption des Soviétiques et Américains dans le Proche Orient, et leur lutte d’influence, alors que Khrouchtchev récupère les non-alignés. A) Bandoeng et Suez Des pays asiatiques vient l’initiative de la conférence de Bandoeng. La situation est rendue propice par la fin des guerres de Corée et d’Indochine, et le règlement du contentieux sino-indien sur le Tibet. Le groupe de Colombo - Birmanie, Sri Lanka, Inde, Indonésie, Pakistan est à l’origine du sommet où 24 gouvernements Asiatiques et Africains représentés, entre une tendance prooccidentale - Philippines, Japon, Sud Vietnam, Laos, Thailande, Turquie, Pakistan, Ethiopie, Liban, Libye, Libéria, Irak, Iran -, une tendance neutraliste - Afghanistan, Birmanie, Egypte, Inde, Indonésie, Syrie - une tendance communiste - Chine, Nord Vietnam. La Chine joue le rôle de modérateur entre les positions Indienne et Pakistanaise. La conférence traite aussi bien de la décolonisation que de la coexistence pacifique. Pour la première fois une conférence a réuni des Etats du Tiers Monde sans la participation des Etats Européens, des US ou de l’URSS. Les 18-20/07 1956, rencontre Tito Nasser Nehru à Brioni, les non-alignés préconisent de jouer la balance entre Est et Ouest, comme au Proche-Orient. Au proche Orient la montée du panarabisme est parallèle à la pénétration de l’influence des soviétiques dans la région. Nasser négocie avec la Tchécoslovaquie un contrat pour la fourniture d’armes lourdes, l’UK perd son monopole. En 1956 Foster Dulles refuse de financer le barrage d’Assouan. Le 26/07/1956 Nasser riposte en nationalisant le canal de Suez, c’est un triple défi contre la puissance Coloniale l’UK, contre la France qui lui reproche d’héberger des soldats du FLN Algérien, contre Israël auquel il veut interdire le passage sur la canal. Dès Octobre ces trois pays mettent au point une stratégie militaire commune, les US ne veulent pas intervenir. Les coalisés progressent jusque par delà le canal, mais le 05/11/1956 L’URSS menace la France et l’UK de ses fusées atomiques, les US font pression sur l’UK, retrait des coalisés. Grande victoire politique de l’URSS dans le monde arabe, ruine de l’influence de la France et de l’UK dans cette partie du monde. La doctrine Eisenhower d’aide économique et d’assistance militaire aux pays arabes tente de sauver les meubles. En conséquence, les US avec les Etats du Pacte de Bagdad, la Jordanie et les Saoudiens d’une part, et l’URSS d’autre part alliés de la Syrie et de l’Egypte se retrouvent face à face au Proche Orient. En juillet 1958 US et UK interviennent au Liban et en Jordanie pour y endiguer la contagion communiste. . B) La décolonisation en Afrique du Nord En Tunisie le mouvement nationaliste est encouragé par la situation pendant la guerre, qui a vu les français des deux camps s’y combattre. Le Bey Tunisien est remplacé pour collaboration, en 1951 le Destour, le NeoDestour de Bourguiba, l’UGTT s’unissent suite à l’arrestation de Bourguiba arrêté et aux émeutes, Pierre Mendes France annonce en 07/1954 l’autonomie interne de la Tunisie , le 20/03/1956 l’indépendance est acquise. Le souverain Mohammed Ben Youssef a eu un rôle important pour l’indépendance du Maroc, en déclarant dès 1947 son soutien à la ligue Arabe, et son refus de désavouer l’Istiqlal indépendantiste nouvellement créée. En 1953 Ben Youssef est déposé puis exilé, suite à une série d’attentats, en 11/1955 il négocie avec la France son retour sur le trône et l’indépendance, acquise le 02/03/1955. La situation de l’Algérie, où plus de 20% de la population est européenne est particulière. En 08/05/1945 ont lieu les premières révoltes, à la suite de celle de la toussaint 1954, seules de petites réformes sont engagées. Après les bombardements des sanctuaires en Tunisie début 1958, les pressions UK et US sur la France se font de plus en plus insistantes, avec l’internationalisation du conflit notamment à la tribune de l’ONU. De Gaulle considéré comme le seul capable de restaurer l’unité nationale revient au pouvoir en 1958, il veut s’éviter une nouvelle défaite coloniale et se débarrasser du problème algérien pour avoir les mains libres en politique étrangère. Il essaiera toutes les politiques. Le 16/09/1959, autodétermination le 01/1960 Semaine des barricades, en 04/1961 Putsch de généraux. Le 18/03/1962 les Accords d’Evian sont signés après de difficiles négociations. 03/07/1962 Déclaration d’indépendance algérienne C) La décolonisation en Afrique Noire a) Afrique Anglophone La décolonisation s’y fait progressivement et plus souvent de façon pacifique. Le 06/03/1957 la Gold Coast devient le Ghana indépendant, comme le 01/10/1960 le Nigéria, et le 27/04/1961 le Sierra Leone, le 8/12/1961 le Tanganyika qui avec Zanzibar indépendante en 12/1963 forme la Tanzanie le 29/09/1964, en 12/1963 le Kenya après huit ans de guerre civile et anticoloniale accède à l’indépendance En 1964 la Rhodésie du Nord devient la Zambie indépendante, un gouvernement blanc en Rhodésie du Sud déclare unilatéralement son indépendance s’opposant ainsi à un infructueux blocus. b) Afrique Noire Française La décolonisation s’opère de façon tout à fait différente:d’abord politique d’assimilation, puis vers l’indépendance dans le cadre de l’Union Française. 23/06/1956 Vote de la loi-cadre Deferre,qui accorde une large autonomie et permet l’apprentissage de l’autogestion dans la paix. Début 1960 indépendances du Togo et du Cameroun. 23/09/1958 Seule la Guinée refuse la loi Deferre et accède directement à l’indépendance, tous les autres en 1960. c) Le Congo Belge Suite aux indépendances des colonies françaises, le Congo Belge, la plus riche des colonies européennes, revendique la sienne. Le 30/06/1960 la Belgique accorde brusquement l’indépendance aux nationalistes Lumumba et Kasavabu, une guerre éclate avec les sécessionnistes du Katanga. L’enjeu est tel que le conflit s’internationalise - invention des casques bleus, en 1961 Lumumba soutenu par l’URSS est arrêté, le secrétaire général de l’ONU meurt dans un accident d’avion. Seule l’arrivée au pouvoir de Mobutu en 11/1965 rétablit l’ordre. d) Résidus de colonies européennes en Afrique noire en 1962 Sahara Espagnol; Djibouti, colonies portugaises du Cap Vert, Sao Tomé et Principe, Guinée equatoriale, Angola Mozambique. L’accession à l’indépendance des autres républiques africaines y suscite des révoltes plus ou moins larvées. D) Evolution des Nations-Unies Les interactions entre le mouvement de la décolonisation et l’ONU sont évidentes. L’Organisation pèse dans le sens de l’indépendance, notamment algérienne. En 1961 l’AG vote une déclaration selon laquelle toute colonie doit immédiatement recevoir son indépendance. L’équilibre politique autour des Etats-Unis à l’AG est rompu. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies perd de son pouvoir par rapport à l’AG qui devient une tribune, où les pays du Tiers-Monde ont la majorité et par rapport au secrétariat général Hammarskjold refuse tout poste élevé dans son administration aux Soviétiques. L’URSS propose de le remplacer par une troïka entre un occidental, un communiste et un neutre, échec mais le 03/11/1961 elle obtient la nomination d’U Thant qui s’avère moins interventionniste que ses prédécesseurs. Son mandat marque un déclin de l’autorité du secrétaire général. Une série d’autres facteurs contribue à diminuer la crédibilité des Nations Unies et de ses Institutions. L’Inde viole la charte en envahissant Goa en 1961, contre la charte de l’ONU et discrédite le groupe Afro-Asiatique, ainsi que les conflits sino-indiens, sino-pakistanais, et les coups d’états africains. De Gaulle et les Russes critiquent publiquement l’ONU et minent le pouvoir de U Thant. D’autre part les efforts de l’ONU pour parvenir à une politique de désarmements sont patents, avec notamment l’échec du plan Baruch en 1946, et celui définitif du sommet de Genève les 18-23/07/1955. L’impasse est aussi nette pour les armes conventionnelles que pour les armes atomiques, la question sera d’ailleurs monopolisée par les deux grands dans des discussions bilatérales par la suite. 2) Evolution des blocs Les Deux blocs en viennent peu à peu à considérer que leurs rapports ne tendent pas nécessairement vers la guerre ouverte. Déstalinisation à l’Est, Marché commun à l’Ouest effritent l’hégémonie des blocs. Les tensions de guerre froide ne disparaissent pas - Cuba, Berlin. A) La déstalinisation et les crises polonaise et hongroise La déstalinisation est à l’ordre du jour du Xxe congrès du PCUS entre les 14-20/02/1956. Dès le 17/0 En Pologne, en 1956 Gomulka, antistalinien est réhabilité, des émeutes ouvrières éclatent à Poznan en 06, en 10 Krouchtchev accepte la nomination de Gomulka comme premier secrétaire du PC, et l’éviction du ministre de la défense d’origine russe, mais la Pologne s’engage à rester dans le Pacte de Varsovie. La situation est opposée en Hongrie. En 07/1956 le Premier Ministre est contraint à la démission par la rue, Nagy le remplace et déclare la neutralité du pays et le pluripartisme, l’armée soviétique se retire dans un premier temps et le 04/11/1956 occupe Budapest. 17/06/1958 Imre Nagy est exécuté. L’URSS a marqué les limites de l’autonomie qu’elle veut bien accorder à ses satellites. C’est un coup d’arrêt à la recherche de voies nationales vers le socialisme. B) La relance de la construction européenne On assiste à la construction d’un ensemble économique européen susceptible de contrebalancer les US. Le 01/06/1955 les ministres de la CECA à Messine décident d’ébaucher la CEE et EURATOM Le 25/03/1957 le Marché commun est institué par le traité de Rome. Face à l’opposition américaine, qui baisse le prix de l’uranium enrichi pour faire capoter les tentatives de création d’une industrie d’enrichissement autonome, EURATOM est un échec. Les Britanniques qui ont refusé de joindre la CEE lancent en 1959 l’AELE avec les pays de l’OECE non membres de la CEE, le 01/01/1959 le Marché Commun entre en vigueur Le conflit sarrois est enfin réglé le 23/10/1955 avec un référendum en Sarre qui rejette la proposition d’un territoire européen et décide le rattachement à l’Allemagne, le 01/01/1957 ce rattachement est effectif sur le plan économique et le 01/01/1960 sur le plan économique. Ainsi disparaît la principale source de tensions entre la France et l’Allemagne. C) La coexistence pacifique et ses limites En 1955 l’accord sur l’Autriche signale le véritable début de cette coexistence pacifique. Les nouveaux Etats du Tiers Monde veulent vivre à l’écart de la bipolarisation et font échec à la guerre froide, de même Khrouchtchev rejette l’idée d’un affrontement militaire inévitable. En 09/1959 il rencontre Eisenhower aux Etats-Unis et lance la compétition économique entre les deux systèmes. En 06/1961 il rencontre Kennedy à Vienne mais la guerre foirde n’est pas finie pour autant. Elle affecte Berlin, l’Afrique, l’Amérique Latine avec Cuba et l’Asie - les chinois bombardent Quemoy et Matsu, les US sont prêts à intervenir, l’URSS à défendre la Chine. Or les relations Sino-soviétiques sont ambiguës; en 07/1958 Khrouchtchev avait critiqué le Grand Bond en avant lors de sa visite à Pékin. a) L’équilibre de la terreur La diplomatie soviétique sait tirer parti du jeu de la dissuasion: elle brandit la menace nucléaire contre la France et l’UK en 1956 pendant la crise de Suez et le 04/10/1957 lance Spoutnik. Les US croient à tort au missile gap, une course aux armements destinée à essouffler l’adversaire commence. L’autre conséquence de l’équilibre de la terreur est la relance du désarmement. En 1957 l’URSS appuie le projet de Rapacki sur la dénucléarisation de l’Europe Centrale, début des négociations pour l’interdiction des essais nucléaires atmosphériques. En 09/1961 les délégués Soviétique et Américain envisagent le désarmement général, le débat est finalement replacé sur niveau bilatéral. b) Les crises de Berlin et de Cuba Berlin est devenu un enjeu, symbole de la liberté et de la volonté occidentale de préserver cette liberté. Entre 1946 et 1961, 3 millions d’Allemands de l’Est sont passés à Berlin Ouest 27/11/1958 Khrouchtchev demande un accord sur l’absorption de Berlin Ouest par la RDA ou son internationalisation sous mandat de l’ONU, menaçant de signer une paix séparée avec la RDA et de lui donner le contrôle de l’accès à Berlin Ouest. Il veut mettre à l’épreuve la volonté des US de risquer une guerre nucléaire pour la défense du territoire symbolique de Berlin. En 08/1961 la construction du mur de Berlin a un coût politique très élevé. Cuba devient le terrain d’un nouveau bras de fer. Le 26/07/1953 avait eu lieu la première tentative de révolution Castriste à Cuba, en 1956 Castro revient d’exil le 31/12/1958 Batista abandonné par les US s’enfuit. En 07/1960 Che Guevara proclame l’appartenance de Cuba au camp Soviétique. C’est une atteinte inadmissible à la doctrine Monroe, d’autant que les réfugiés cubains s’activent pour reconquérir l’île et que les compagnies US souffrent de la nationalisations des ressources par le régime de Cuba. En 10/1960 les US lancent un embargo contre Cuba et interrompent les relations diplomatiques, le 15/04/1961 échec du débarquement de la Baie des Cochons, Kenneddy lance un programme d’aide aux Etats de l’OEA. En 10/1962 le Pentagone apprend la livraison imminente de fusées soviétiques à Cuba le 22/10/1962 début du blocus Le 26/10/1962 Khrouchtchev fait revenir les cargos, les US retirent leurs missiles de Turquie et promettent de ne pas attaquer Cuba. La crise illustre la stratégie de dissuasion et prouve la supériorité US en armes stratégiques. Elle vérifie la théorie de la dissuasion avec l’escalade nucléaire suivie par un règlement pacifique. Elle illustre aussi la possibilité d’un dialogue US-URSS quelles que soient les positions des principaux intéressés au Tiers Monde, on va vers la rationalisation de leurs rapports, la “Détente” III) LA DETENTE ( 1962 - 1973 ) Les années 1960 sont marquées par une bipolarisation croissante de la vie internationale et par une érision du monolithisme de deux blocs par l’affaiblissement du pacte Atlantique et le schisme URSS-PRC. Les super-grands s’engagent dans la réduction des armements , et deviennent des ‘adversairespartenaires’, la confrontation est marquée par des conflits localisés dans le tiers-monde. La bipolarisation est “à la fois consolidée par la convergence des intérêts des deux grands et menacé par les nouvelles forces qui émergent au sein des deux blocs et dans le Tiers-Monde”. 1) Le duopole américano-soviétique Volonté d’apaisement des deux Grands: ils refusent la stratégie de tension et s’engagent sur la voie de la détente. Les présidents Johnson et Nixon qui succèdent à Kennedy en 1963 et 1968 voient les US accéder au faîte de leur puissance stratégique et économique et en même temps s’enliser au Vietnam. - 19 - En 1964 Khrouchtchev critiqué pour ses échecs économiques est remplacé par Brejnev, qui fait contraster activisme en politique étrangère et immobilisme en politique intérieure. Par l’établissement d’un dialogue régulier avec les US il fait reconnaître la consécration de la puissance de l’URSS et la renonciation des US au refoulement de l’influence de Moscou. L’intégration de pays frères est renforcée. Détente ne signifie pas désarmement, bien au contraire. L’URSS rattrappe son retard sur les US en missiles IRBM - portée intermédiaire - ICBM intercontinentaux et SLBM lancés par sous marins. Les difficultés internes amènent les deux superpuissances à rechercher un modus vivendi. Les US reprennent une avance technologique avec la conquête de la Lune, mais la société américaine est minée par les divisions avec le maintien de la pauvreté et de la ségrégation raciale, et l’opposition à la guerre du Vietnam. De 1969 à 1973 Nixon et Kissinger oeuvrent au désengagement des Etats-Unis, ils favorisent une ‘cogestion’ des affaires internationales où les deux Grands refusent l’affrontement direct et font la police dans leur camp, le Vietnam en est le meilleur exemple.Il y a une convergence d’intérêts pour la réduction des tensions internationales. A) Les acords de limitation des armements a) La politique de l’Arms Control Le 20/06/1963 Mise en place du télétype rouge, liaison permanente Moscou-Washington est symbolique du désir US URSS de rester en contact permanent pour éviter l’escalade. Le 05/08/1963 le Traité de Moscou sur l’interdiction de tout type d’essai nucléaire, rejeté par la France et la Chine a une portée militaire nulle, mais portée politique considérable. La signature du traité de non prolifération des armes atomiques est un autres exemple en 07/1968, dirigé en partie contre le réarmement de l’Allemagne, et encore rejeté par la France et la Chine. D’autres traités sont moins directement significatifs comme le 27/07/1967 le Traité sur la non militarisation de la Lune, suite à celui en 1959 sur la non-militarisation de l’Antarctique, le Traité de Tlatelolco sur la création d’une zone dénucléarisée en Amérique du Sud en 1967 et le 11/02/1971 la Dénucléarisation des fonds marins. Le 10/04/1972 est signée la Convention sur l’interdiction des armes biologiques La philosophie de l’Arms Control ne consiste pas à viser le désarmement, mais à poser des limites au surarmement. b) La Limitation des armes stratégiques Par le coûteux développement des boucliers anti-missiles autour de Moscou et de Washington ABM, russes et américains remettent en question l’équilibre de la terreur. La mise au point du missile à tête multiple MIRVest l’autre grande innovation. En 06/1968 débutent des SALT sur la limitation des armements stratégiques, accords qui sont signés le 26/05/1972 à Moscou, sur la non fabrication d ICBM et SLBM pendant 5 ans et un traité fixant les plafonds pour l’avenir, et la limitation des boucliers ABM à Moscou et Washington. La logique d’équilibre de la terreur est telle que pour que la dissuasion soit efficace, chacun accepte de livrer sa population en otage au feu nucléaire adverse. L’URSS accède à la parité en armes stratégiques. En 05/1972 la visite de Nixon à Moscou est la première d’un président US en activité, il y délimite avec Brejnev un code de conduite des relations US-URSS, ils sont complétés en 06/1973après le voyage de Brejnev aux US par des accords de refus à toute guerre nucléaire, entre les deux superpuissances ou entre leurs alliés. En 11/1974 la rencontre Brejnev-Ford à Vladivostok est le dernier sommet de la détente, avec le début des négociations SALT II .../... - 20 - c) Développement des échanges pacifiques avec l’Est Les échanges Est Ouest profitent aussi de la détente. En 1969, 20 ans après l’institution du COCOM Coordination Comittee For Multilateral Exports Control qui faisait la liste des embargos contre les pays de l’Est, le Congrès US se prononce pour la croissance des échanges économiques avec l’Est par le Export Administration Act. Entre 1970 et 1975 les exportations occidentales vers l’URSS quadruplent, notamment les céréales. Les partisans de la détente estiment que la multiplication des échanges économiques et commerciaux avec l’URSS favorisera la paix et la libéralisation du bloc. 10/1972 accord commercial US-URSS qui fait de l’URSS une MFN B) La détente en Europe et l’Ostpolitik Toute détente passait par le règlement du problème allemand et l’amélioration des relations entre la RFA et les pays d’Europe de l’Est. a) Le règlement du problème territorial Malgré l’établissement en 1955 de relations diplomatiques entre la RFA et l’URSS, la politique extérieure de la RFA pendant que les chrétiens démocrates sont au pouvoir est marquée par une grande raideur du fait des craintes que suscite l’afflux des réfugiés du bloc de l’Est. La doctrine Hallstein consiste à menacer de rompre les relations diplomatiques avec tout Etat qui reconnaît le régime de Berlin Est. Les gouvernements de “grande coalition” esquissent dès 1966 l’Ostpolitik après les initiatives de rapprochement de De Gaulle et des US. Cette politique sera mise en oeuvre en 1969 par Willy Brandt. Le 19/03/1970 se déroule la première entrevue officielle des leaders RFA et RDA. Le traité RFA URSS de Moscou en 1970, reconnaît l’intangibilité des frontières européennes, le 07/12/1970 sont signés des accords sur l’intangibilité de la frontière RDA Pologne. Le 21/12/1971, par le Traité fondamental entre RDA et RFA, la RDA est reconnue par la RFA puis par les autres pays occidentaux, chaque Etat reconnaissant pour la première fois qu’aucun d’eux n’a de souveraineté en dehors de ses frontières actuelles. En 09/1973 RFA et RDA entrent à l’ONU, ce qui consolide les structures de la RDA. Le 22/11/1972 commence le début de tractations ambiguës pour la conférence sur la sécurité Européenne d’Helsinki qui se tient entre 09/1973 et 07/1975. L’acte final est adopté le 01/08/1975; il consacre l’égalité des Etats, l’autodétermination des peuples, l’inviolabilité des frontières Européennes la non-ingérence, la renonciation à la force, la promotion des droits de l’homme par la libre circulation des hommes et de idées. 2) La crise des blocs A) La crise dans le bloc occidental Plusieurs phénomènes concourent à modifier la physionomie du monde occidental: évolution stratégique, puissance économique de la CEE, volonté française d’indépendance nationale, crise du système monétaire, miracles économiques comme au Japon modifient la physionomie du bloc occidental. a) La crainte d’une suprématie américaine Kennedy veut changer les relations US-Europe. Le dilemme est de pouvoir associer les alliés à la décision sans discréditer la stratégie de dissuasion, or la passage à une stratégie de représailles graduées n’assure pas la respect des intérêts des puissances intermédiaires comme le sous entendait celle des représailles massives. Le 04/07/1962 Kennedy propose d’instaurer une communauté Atlantique où les US conservent la décision d’usage de la force mais dans les cadre d’actions communes, avec une .../... - 21 - force intégrée; il veut faire de l’OTAN une nouvelle puissance nucléaire. L’UK accepte d’intégrer sa force nucléaire à celle des US, pas la France. b) La politique française d’indépendance nationale Face au dessein de Communauté Atlantique, De Gaulle propose le 14/09/1958 un directoire des 3 puissances sur les problèmes mondiaux, refus US et UK, Eisenhower croit que les alliés ne peuvent être tenus en marge des décisions du directoire. Le 13/02/1960 malgré les pressions US la France se dote de l’arme nucléaire, et en 08/1968 de l’arme thermonucléaire. De Gaulle s’oppose à l’entrée de l’UK dans la CEE et à l’intégration de la force nucléaire française dans l’OTAN. La politique étrangère de De Gaulle prend de plus en plus ses distances avec celle des US. En 1964 De Gaulle reconnaît la PRC, prend ses distances avec l’OTASE, développe des contacts à l’Est, le 21/02/1966 il retire la France de l’organisation intégrée de l’OTAN, tout en restant dans l’Alliance; en effet ils considère que son fonctionnement actuel est une déviation de l’esprit Atlantique; les bases US en France sont retirées ainsi que leurs 20000 soldats Quand en 07/1966 il voyage à Moscou les US croient au renversement des alliances, peu après, au Cambodge il critique ouvertement la politique US au Vietnam, ainsi qu’en 06/1967 à l’action Israélienne pendant la guerre des Six Jours. Il critique également le système monétaire international basé sur l’ “étalon-dollar”. c) La Crise du Système Monétaire International Les Européens veulent le maintien de la protection US et la jouissance d’une totale liberté économique et politique. Le déficit commercial US lié à la guerre du Vietnam fait en sorte que le cours du $ sur le marché libre s’effondre par rapport au cours officiel de parité avec l’or. La France vend ses dollars, l’Allemagne refuse de réévaluer le DM. La balance commerciale US est déficitaire pour la première fois depuis 1893 en 1971. Ce n’est donc pas une surprise lorsque le 15/08/1971 Nixon suspend la convertibilité du $ en Or, prend des mesures commerciales protectionnistes et appelle l’Europe à partager le “fardeau commun” en contrepartie de la protection militaire. En 12/1971 et en 02/1973 les US dévaluent le $, le Yen et le Mark sont réévalués, début du fossé monétaire en Europe qui fragilise la CEE. d) La constitution de l’Europe de Neuf De 1959 à 1962 la première étape de l’intégration européenne se fait plus vite que prévu avec la libéralisation des échanges. L’Europe des 6 est un succès malgré l’échec en 1961 du Plan Fouchet; la PAC est déjà bien en place, et en 07/1967 un Conseil et une Commission uniques pour la CEE la CECA et EURATOM entre en fonctions. Quand le 16/05/1967 s’achève le Kennedy Round, la CEE est devenue le principal partenaire commercial des US. Une crise a néanmoins lieu en 1965 lorsque la France entame la politique de la Chaise dans les institutions européennes contre l’établissement des votes à la majorité mais l’achèvement de l’union douanière le 01/07/1968 est en avance par rapport au calendrier. Le serpent monétaire européen est mis en place en 04/1972. Plusieurs pays séduits par ces réussites signent des accords d’adhésion ou de coopération avec la CEE comme la Turquie, Malte et 18 pays africains. Cependant en 1963 et 1967 échouent les demandes d’adhésion de l’UK à la CEE, un compromis n’est trouvé qu’en 06/1971, sanctionné le 22/01/1972 par le traité d’adhésion de l’UK, du Danemark et de l’Irlande, avec la Norvège qui la rejette ensuite par référendum .../... - 22 - B) La crise dans le monde communiste Ralentissement du développement économique à l’Est, l’URSS ne peut surmonter ses problèmes agricoles et ne parvient pas à rattraper son retard en biens de consommation, ce qui provoque la chute de Khrouchtchev, Brejnev refuse de libéraliser la société; grands procès d’intellectuels libéraux en 1966, “regel culturel”, contestation du modèle par la Chine et autres pays. a) Le schisme Sino-Soviétique La Chine avait déjà manifesté son opposition idéologique dès le XXe Congrès du PCUS; en 1958 le Grand Bond en avant et la reprise du bombardement de Quemoy et Matsu constituent un “double défi” contre les US et l’URSS qui rappelle ses experts et étudiants. En conséquence la PRC isolée resserre les liens avec l’Albanie et en 04/1962 Moscou fomente des émeutes à la frontière du XinJiang et soutient l’Inde contre la Chine lors du conflit sur le Tibet, conflit frontalier classique exacerbé par le maintien de l’indépendantisme Tibétain, étouffé en 10/1962 avec les offensives PRC victorieuses contre l’Inde. Lorsque les Chinois critiquent la reculade devant l’impérialisme US à Cuba de l’URSS, Khrouchtchev riposte en déclarant que “le danger principal est le dogmatisme des dirigeants chinois” En 1963 s’ajoute une opposition autour de litiges territoriaux hérités de la Russie Tsariste et résulte dès 1969 en des combats sur le fleuve Oussouri, alors que la PRC a acquis la bombe A le 16/06/1964. La Chine se prépare à une volte-face diplomatique. b) La contestation en Europe Orientale Cette contestation atteint le prestige de l’URSS en Europe Orientale. En 1963 la contestation générale, et des troubles ethniques éclatent en Yougoslavie, que Tito contient; mais c’est l’isolement diplomatique après les critiques de la Yougoslavie devant l’intervention de l’URSS en Tchécoslovaquie. En Pologne en12/1970 les émeutes de Gdansk sont réprimées par Gomulka. La situation en Roumanie est différente, en 1966 les dirigeants Roumains critiquent le Pacte de Varsovie, le 31/01/1967 elle établit des relations diplomatiques avec la RFA qui n’a pas encore reconnu la RDA, en 1968 après l’intervention du printemps de Prague elle critique l’URSS, en 08/1969 elle est le premier pays communiste hors URSS à recevoir Nixon, mais l’URSS ne s’oppose pas à ces initiatives. La Tchécoslovaquie, fidèle sur la politique extérieure libéralise elle sa politique intérieure contrairement à la Roumanie. Le 04/01/1968 Dubcek, un modéré, devient premier ministre, Svoboda est chef de l’Etat. En 04/1968 le PC Tchèque admet l’apparition du multipartisme, la libération de l’information, les libéraux sont placés aux postes clef de l’Etat. Les réformes prévues ne vont pas aussi loin qu’en Hongrie 1956. Le 21/08/1968 les troupes du Pacte de Varsovie entrent à Prague, arrestations. L’Albanie quitte le Pacte de Varsovie. Par les accords de Moscou, les leaders limitent leurs velléités libérales, les troupes soviétiques restent en Tchécoslovaquie, en 04/1969 Dubcek est évincé, c’est une victoire de la doctrine Brejnev de souveraineté limitée sur les Démocraties Populaires même si en 06 1969 la conférence des PC du monde à Moscou, la diversité des voies vers le socialisme est proclamée. 2) Le Tiers-Monde à l’ère de la détente ( 1962 - 1973 ) Le rôle international du Tiers-Monde était né dans les crises de Suez et de Cuba, il prend son essor pendant la détente. En 1973 l’ONU compte 135 membres, 25 dans le camp occidental, 12 dans le camp socialiste, le reste est ‘non-aligné’. La participation de l’ONU dans le conflit au Congo la menace d’une faillite financière. Le secrétariat d’U Thant est marqué par l’affaiblissement du rôle moral de l’ONU qui passe son temps à voter des résolutions anticoloniales et anti racistes. .../... - 23 - En 09/1961 la première rencontre des non alignés à Belgrade, réunit 25 participants, ils s’opposent à la politique des blocs, au néo colonialisme économique et au surarmement. En 1964 la deuxième conférence a lieu au Caire, puis à Lusaka en 1970 et à Alger en 1973. Des divisions apparaissent, notamment à cause de la lutte d’influence au tiers-monde entre Pékin et Moscou. A) Les regroupements des Etats du Tiers Monde Deux tendances apparaissent après la décolonisation: émiettement et regroupement. Le regroupement concerne entre 1958 et 1961 l’Union Arabe entre Syrie et Egypte, et en 1960 l’Union Malienne entre Sénégal Soudan. Le Conseil de l’entente comprend la Cote d’Ivoire, la Haute Volta, le Dahomey et le Niger pas encore indépendants. 12/1960 Groupe de Brazzaville entre tous les Etats francophones d’Afrique noire moins le Mali et la Guinée; il devient en 1961 l’Union Africaine et Malgache puis en 02/1964 l’Organisation Commune Africaine et Malgache qui incorpore le Zaïre. En 01/1961 un groupe de Casablanca avec le Maroc le Ghana la Guinée et le Mali, plus anti-français, est créé, on assiste à un émiettement par les regroupements. C’est en 05/1963 qu’a lieu la réunion des pays africains dans l’OUA, les tensions ayant diminué depuis la fin de la guerre d’Algérie. Au Moyen Orient la Ligue Arabe est divisée par les courants baasiste et nasseriste 01/1966 conférence de la Havane qui instaure la Tricontinentale Afrique Asie Amérique Latine anti-impérialiste B) Le développement économique et l’aide au Tiers-Monde Le fossé entre le niveau de vie des pays développés et ceux du tiers monde se creuse. En 1964 le PNB par habitant aux US est de 3 320$, et de 64$ en Haïti. Malgré l’effort d’industrialisation, l’économie reste principalement agricole et l’Inégalité des termes de l’échange, avec l’inflation au Nord, empêche les pays du Tiers Monde de profiter de l’exploitation de leurs ressources. De 1945 à 1970 165 milliards de dollars d’aide sont versés aux pays du Tiers Monde, dont 90% provient de l’occident. Aide directe à travers l’Agency For International Development ou indirecte à travers la Banque Mondiale. Or cette aide devient plus sélective et plus réduite. A partir de 1961 les US concentrent leur aide sur l’Amérique Latine suite au succès castriste. L’aide Soviétique plus sélective, favorisel’indépendance économique avec entre 1958 et 1960 celle vers l’Egypte et Assouan; comme l’Inde, tous les bénéficiaires de son aide sont non-alignés, ils obtiennent des prêts sur 12 ans avec envoi de techniciens soviétiques. 1960 2% du PNB français est destiné à l’aide aux pays d’Afrique, la proportion chute à 0,68% en 1969, seule la coopération se développe. 23/03-15/06/1964 première CNUCED à Genève, 120 Etats présents, échec pour un accord sur le Prix des matières premières. Vu que ni l’aide ni le commerce ne permettent le développement, certains choisissent l’Union pour imposer leurs prix. En 08/1960 le consortium des compagnies pétrolières décide une baisse du prix du baril, signal pour la création de l’OPEP le 15/09/1960, son objectif est d’accroître les royalties et de nationaliser la production, ainsi en1973 l’Irak nationalise l’Irak Petroleum Company 2) La modification des rapports internationaux dans le Tiers-Monde .../... - 24 - Le Tiers-Monde devient un enjeu entre l’Est et l’Ouest alors que la détente substitue les conflits périphériques par pions interposés, à l’affrontement direct. La crise des deux blocs est à la fois cause et conséquence de profonds changements dans les rapports Nord Sud. La carte de l’Asie du Sud Est est bouleversée par la poursuite de la décolonisation, l’affirmation du nationalisme et l’avancée du communisme. En 1954 avait été créée l’OTASE qui dépérit peu à peu, le Pakistan se rapproche de la Chine en 1963, l’Inde de l’URSS dès 1955 La Thaïlande devient une base américaine à la faveur de la guerre du Vietnam, comme les Philippines, les populations veulent le retrait des troupes américaines mais les gouvernements ont besoin des faveurs US pour leur politique extérieure. A) La Guerre du Vietnam En 01/1961 Kennedy avait augmenté le nombre de conseillers militaires au Sud Vietnam; mais c’est en 08/1964 l’ incident du Golfe du Tonkin, qui pousse Johnson à obtenir l’accord du Congrès pour une intervention au Vietnam. En 02/1965 débutent les bombardements sur le Nord, dès 10/1967 l’opinion US devient majoritairement opposée à l’implication des troupes US alors qu’en 1968 est atteint le chiffre record de 534 000 GI’s au Vietnam. Le 31/01/1968 c’est l’Offensive du Têt qui convainc les US que la situation est beaucoup plus grave qu’ils ne le croyaient. Elu en 1969, Nixon a pour objectif de trouver une paix dans l’honneur et de vietnamiser le conflit pour permettre le retrait progressif des troupes US. Ainsi en 07/1969 a lieu le premier retrait des soldats US, mais aussi les premiers bombardements au Laos. En 01/07/1970 les troupes US qui ont installé le général Lon Nol au pouvoir au Cambodge en sont retirées, les Khmers Rouges et partisans de Sihanouk en exil marchent progressivement sur Phnom Penh Le 27/07/1973 est accepté un cessez le feu au Vietnam, et des accords pour une fin pacifique de la guerre civile, idem au Laos. En 03/1973 la conférence de Paris met officiellement fin à la guerre du Vietnam, les troupes US évacuent et en 08/1973 l’aviation US cesse d’intervenir au Cambodge; ainsi le 17/04/1975 les Khmers rouges prennent Phnom Penh, peu avant que Saigon soit prise par le Vietminh le 30/04/1975. B) Le rapport de forces en Asie Le Vietnam, la Chine et l’Inde sont les trois grandes puissances de l’Asie du Sud Est. L’Indonésie est affaiblie, notamment après 09/1965 et le coup d’Etat militaire qui renverse Soekarno et annihile les forces communistes. a) La Suprématie de l’Inde dans le subcontinent Indien Le conflit de frontières avec le Pakistan a champ libre depuis 1963 quand le Pakistan et la Chine délimitent leur frontière commune, en 08/1965 une courte guerre éclate avec l’ Inde, qui s’achève sous pressions Soviétiques sans régler la question du Cachemire. Mais le Pakistan est aussi agité par les tensions entre sa composante occidentale et sa composante orientale. La richesse du pays vient des exportations du Pakistan Oriental pauvre. En 1970 est monté un coup d’Etat militaire au Pakistan Oriental, sur fond de tensions avec le Pakistan Occidental et d’indépendantisme a Dakha. Le 26/03/1971, déclaration d’indépendance du Bengladesh. L’Inde qui le 09/08/1971 a signé un Traité de Paix et d’amitié avec l’URSS a les mains libres pour tirer parti de la situation, elle intervient le 03/12/1971 au Pakistan Oriental, invasion du Cachemire par le Pakistan Occidental. Les voisins musulmans de l’Inde sont affaiblis et officiellement divisés avec l’indépendance du Bengladesh. .../... - 25 - b) L’entrée de la Chine dans le système International Suite à l’isolement de la PRC consécutif au schisme d’avec l’URSS, la RPC cherche des ouvertures avec les occidentaux, qui aboutissent dans les années 1970 à son retour dans le concert mondial. En fait, après le succès de ses initiatives dans le Tiers Monde, la PRC était devenue en 10 ans une puissance qui compte. 24/08/1973 Zhou Enlai demande à Moscou de retirer ses troupes de Mongolie, des Kouriles et de Tchécoslovaquie. En 07/1971 mission secrète de Kissinger à Pékin, puis “diplomatie du ping-pong”, le rapprochement avec les US est une surprise de taille qui aboutit les 21-28/02/1971 à une visite de Nixon à Pékin. Le 26/10/1971 la PRC est admise à l’ONU, un représentant du Tiers Monde accède au premier plan de la scène internationale. La Chine va soutenir les Palestiniens et aider économiquement des républiques Africaines et le Chili. En définitive, dès 09/1973 au sommet d’Alger la Chine a conquis les anciens soutiens de l’URSS dans le Tiers-Monde. Avec les voyage de Pompidou en Chine en 09/1973 La chine soutient la CEE pour s’opposer à la bipolarisation. En 09/1972 le premier ministre Japonais qui souhaite tirer son pays isolé en Asie du tête à tête avec les US reconnaît la RPC lors d’un voyage à Pékin C) L’Amérique Latine, nouvel Enjeu entre Est et Ouest Le programme économique de soutien aux Républiques des Amériques est réduit par les contraintes budgétaires; les US ne soutiennent plus que les régimes les plus conservateurs. L’Amérique Latine est le théâtre de violents affrontements. L’agitation sociale permanente est captée par des mouvements de guérilla inspirés par l’exemple Cubain. En 04/1965 Intervention US en République Dominicaine contre les mouvements communistes, foyers révolutionnaires en Colombie au Chili au Pérou et en Bolivie, en 09/1973 Coup d’Etat contre Allende au Chili D) Les suites de la décolonisation en Afrique Nombre de conflits potentiels ont pour cause le découpage artificiel des frontières suite à la décolonisation. Conflits entre la Somalie et Djibouti, entre le Maroc et la Mauritanie, entre le Maroc et l’Algérie 30/05/1973 Proclamation de l’indépendance du Biafra, lâché par l’occident malgré le soutien verbal de De Gaulle et de la PRC, en 01/1970 Le Biafra est vaincu par l’armée Nigériane. Or l’exemple de la conflagration au Congo convainc l’OUA du risque de déstabilisation systémique en cas de contestation des frontières, elle adopte donc le principe de leur intangibilité. 3) Le Proche-Orient d’une guerre à l’autre Le Proche Orient est d’ores et déjà la région du monde la plus enfiévrée. A) La Guerre des Six Jours Elle apporte à Israël le contrôle de la Cisjordanie et du Golan, et crée des problèmes insurmontables. Après que Nasser ait demandé à U Thant le 18/05/1967de retirer les casques bleus de l’ONU du Sinaï où ils sont interposés depuis la fin de la guerre de 1956, ce qui a été accepté, il décide d’organiser le blocus du Golfe d’Aqaba vers et depuis Israël. Le 07/06/1967 c’est le début de l’offensive Israélienne qui conquiert le Golan, la totalité de Jérusalem et le Sinaï. Le 22/11/1967, résolution 242 des Nations Unies, qui demande le retrait d’Israël des territoires occupés selon la version française, et de ‘certains des territoires occupés’ selon une interprétation de la version anglaise. Mais les Nations Unies ne parviennent pas .../... - 26 - à faire aboutir leurs efforts vers une solution aux problèmes. De Gaulle qui a pris parti contre les Israéliens demande une réunion des 4 grandes puissances mais les belligérants refusent, tant et si bien que ce sont les US, inquiets du déséquilibre issu de la guerre au Proche Orient, et développent une grande activité diplomatique, et la mission US Rogers qui le 07/08/1970 aboutit à un cessez le feu total. Embargo sur les ventes d’armes aux pays de la zone. La guerre a duré Six Jours, les négociations sur l’arrêt définitif des combats trois ans. B) Le Problème Palestinien La guerre des Six Jours ne règle rien et déstabilise toute la région, notamment, elle exacerbe le problème Palestinien, qui n’est pas né en 1967 . A l’issue de la guerre, le nombre de réfugiés en Jordanie constitue un contre-pouvoir, le Roi prend peur et en 09/1970 commande des opérations de nettoyage des camps Palestiniens en Jordanie, qui provoquent le début d’une intervention Syrienne. Les Palestiniens réfugiés au Liban ne font plus confiance aux Etats Arabes et organisent de plus en plus d’attentats. En 09/1972 l’OLP attaque l’équipe Israélienne aux JO de Munich. C) Bouleversements internes L’URSS profite du désengagement US, notamment qu Vietnam, pour tenter d’élargir son influence mais connaît aussi des échecs. En 05/1969 Coup d’Etat au Soudan, fin des bonnes relations avec l’URSS Mais enn 07/1968 le général Aref est renversé en Irak par le baasiste Bakr, Saddam Hussein négocie un rapprochement avec l’URSS; et si le 13/11/1970 un Coup d’Etat en Syrie installe Hafez el’Assad , anti-soviétique, l’URSS parvient à conserver son influence dans le pays par la vente d’armes et la médiation pour une réconciliation des baasistes Irakiens et Syriens. En Egypte, l’URSS poursuit sa vente d’armes et continue de stationner 20000 conseillers militaires. Le 01/09/1969, Coup d’Etat des troupes de Khadafi en Lybie qui condamne l’URSS et Cuba, propose une Union avec l’Egypte puis tente de l’envahir. D) La guerre du Kippour Alors qu’Israël qui refuse d’évacuer les territoires est de plus en plus critiqué par les pays occidentaux, et avec qui nombre de pays Africains retirent leur reconnaissance diplomatique, le successeur de Nasser, Sadate, tire profit de cet isolement pour tenter une attaque. Le monde Arabe a retrouvé son unité et compte sur le soutien sans précédent de l’URSS. Le 26/07/1973 l’ONU ne parvient pas à renforcer significativement sa position sur les différends Israëlo-Arabes; le 06/10/1973 attaque panarabe contre Israël le jour du Kippour Or le 19/10/1973 les Israéliens approchent de Damas et le 15/10/1973 une division Israélienne commandée par Ariel Sharon établit une tête de pont sur la rive Ouest du canal de Suez, le 23/10/1973 les Israéliens sont à 70 km du Caire, l’URSS menace de recourir à l’arme nucléaire. Or la logique des accords SALT I et de la détente dégonflent le risque d’une guerre nucléaire. Les pressions US et URSS sur Israël sont conjointes, de plus, l’action de l’OPEP achève de les amener à la table de négociations. 11/11/1973 et 01/1974 accords d’armistice. La guerre a révélé l’égalité des armées arabes et israélienne, de plus, la guerre est discréditée comme moyen de régler les questions du Proche Orient, le condominium US URSS sur le proche Orient, et sur les affaires mondiales, est confirmé, c’est un des sommets de la philosophie de la “détente”. .../... - 27 - Bilan de la détente: la question allemande est réglée, la PRC entre dans le concert des Nations, la paix revient aVietnam, la conférence d’Helsinki assure la sécurité européenne, et constitue la dernière manifestation de cette détente, car le monde entre dans une période d’instabilité, les occidentaux constatant que l’URSS a mieux profité de cette période, et la crise économique mondiale se répendant. Les relations entre US et URSS vont recommencer à se refroidir. Un monde déstabilisé (1973-1985) La césure de 73 est justifiée même si la détente continue jusqu’en 1975 (Conférence d’Helsinki). LA CRISE ECONOMIQUE ET SES EFFETS Les différents aspects de la crise économique Le désordre du système monétaire international Un rôle important quoique pas nouveau. Cause : chute du dollar suite à la décision sans concertation de Nixon (15 août 1971) de détacher le dollar de l’or. D’où le creusement du déficit de la balance des paiements et accroissements des eurodollars et pétrodollars (bénéfices de capitaux américains exportés). Avec la conférence de la Jamaïque remplace le système de Bretton woods : plus de prix officiel de l’or, flottement entre marges, DTS. Les DTS : un nouvel étalon de change international dans le cadre du FMI, défini par les monnaies des pays industrialisés selon certaines proportions. La primauté des EUA est assurée grâce à une part de 30% pour le $. démarche vers la stabilité des taux de change et du commerce international perturbé par : 2. Les chocs pétroliers. Le détonateur est les décisions des pays arabes producteurs des 16 et 17 octobre 1973 (pendant la guerre israélo arabe) : embargo de vente vers certains Etats (EUA, PaysBas), levé en 1974, réduction de la production (15 à 20%, puis 5% par mois), abandonnée début 1974, augmentation des prix (de 3 à 5$, puis 11,65$). Mais il y a des causes plus profondes à la crise : La croissance de la part du pétrole dans la consommation d’énergie. En 1950, 37,8% ; en 1972, 64,4%. La volonté croissante des Etats producteurs d’en profiter eux-mêmes. Jusque vers 1960, les compagnies pétrolières exploitent des concessions en l’échange de royalties. Différents Etats se débarrassent de ce système (1951 : Mexique, Iran). Il y a une forte concentration des producteurs ce qui a des implications politiques et stratégiques. Le détroit d’Ormuz, le golfe persique et l’océan indien sont des lieux géostratégiques. L’OPEP (15/09/60, Bagdad) est crée par le Venezuela, l’Iran, Irak, Arabie Saoudite, Koweït, rejoints ensuite par différents Etats. L’objectif est d’abord d’accroître les royalties puis nationaliser la production (Algérie de Boumediene le 24/02/71, Libye le 1/09/73). Dès 1972, il y a une prise de contrôle de secteurs économiques détenus par des compagnies «étrangères pour les matières premières exceptées le pétrole. Deuxième choc du fait de la demande (doublement des prix entre 12/78 et 12/79). Troisième choc avec la révolution iranienne et la guerre Iran-Irak. Fin 1981 : 34$. 3. Les conséquences de la crise Les pays industrialisés. Elle remodèle la physionomie de la planète. .../... - 28 - L’accélération de l’inflation ralentit la croissance (-0,7% aux EUA, +0,2% en France) d’autant que des plans d’austérité (cf Barre) sont mis en place. Conséquence : chômage, faillites. Il y a stagflation. Les disparités entre pays sous-développés s’accroissent. Croissance chez les producteurs et les pays d’accueil des délocalisations d’industries. Les non producteurs supportent également les hausses des prix du pétrole. Il y a une division au sein de l’OPEP entre ceux qui veulent ménager les pays occidentaux (Arabie saoudite) et les intransigeants (Iran, Libye). B. Les tentatives de réponse à la crise. La diplomatie des EUA propose un syndicat de consommateur dans l’OCDE (Agence internationale de l’énergie, sans la France). La France instaure un dialogue nord-sud. Une conférence non restreinte au pétrole se tient à Paris (décembre 1975) avec 7 pays de l’OPEP, 12 sous développés, 8 industrialisés. Elle butte sur la question du pétrole. Les négociations recommencent de mai 77 à début 78. Résultat : affirmation de grands principes (nouvel ordre économique international et création d’un fonds de 1 milliard de $ d’aide au tiers monde). A Cancun (22/10/81), 22 chefs d’Etat occidentaux et du tiers monde ouvrent des négociations dans le cadre des CNUCED. La CEE va alors tisser des liens privilégier avec les pays ACP (35, puis 46 et 58) par Lomé I (28/2/75) et Lomé II (31/10/79). C’est une politique de coopération multilatéraliste (aides financières, stabilisation des prix,…). Entre les pays industrialisés naît le G6 à Rambouillet 75, G7 (Canada 76), et 8 avec le président de la Commission. Tokyo Round (1973-79). Les accords n’empêchent pas les attitudes protectionnistes. Le président de la FED (Volcker) par une hausse des taux d’intérêts fait monter le $ ce qui accentue la dépression dans les autres pays. Et les pays endettés voit leur dette grossir et doivent demander l’aide des organisations internationales. la crise rend la compétition plus intense devant la crainte de manquer de produits de base et incite à contrôler les voies de communication. II. La crise des rapports soviéto-américain. A. La remise en cause du duopole 1. L’érosion de l’influence américaine. Les EUA opèrent un repli diplomatique général sauf au Proche orient (Accords de Camp David le 17/09/78) semblent renoncer à l’exercice de leurs responsabilités en particulier du fait de la crise politique (Watergate), économique et l’échec au Vietnam (no more Vietnam). Le déclin semble confirmer par la prise d’otages de Téhéran (4/11/79) et l’échec du raid (25/4/80), l’invasion de l’Afghanistan, le refus de Carter de développer la bombe neuronique, sa défense des Droits de l’Homme. Mais sous Carter, le tournant est pris car toute tentative de contrôle du Golfe persique sera désormais considérée comme une atteinte aux intérêts vitaux des EUA. Puis avec Reagan, les EAU s’affirment à nouveau comme leader du monde libre. 2. Les zones d’expansion de l’influence soviétique. Fin de règne de Brejnev dans une période de méfiance entre URSS et EUA. L’URSS combat l’influence chinoise et s’étend dans le tiers monde. Invasion de l’Afghanistan et interventions par le biais de forces déléguées (Cuba, RDA, Libye, Vietnam) en Angola ou Ethiopie par exemple. L’URSS utilise le plus souvent l’assistance économique et militaire, des traités. Elle semble exploiter le désengagement des EUA. .../... - 29 - 3. le duopole en question. La cogestion est remise en cause : dénonciations d’accords commerciaux, diminution du nombres d’accords militaires. Pas de réunion au sommet entre juin 79 et novembre 85, boycott des JO, échec de la conférence de Belgrade dans la lignée d’Helsinki (octobre 77). En Décembre 74, l’octroi de la clause de la nation la plus favorisée est conditionné par une plus grande liberté d’émigrer des juifs russes. Reproches adressés à l’URSS de profiter de la détente pour continuer à s’armer, faire progresser l’influence socialiste en Asie et en Afrique, d’obtenir des produits technologiques occidentaux et céréales sans contrepartie. B. La course aux armements. Au début des années 80, le bilan des forces fait apparaître un avantage à l’URSS (nucléaires et conventionnelles), nécessitant un effort financier énorme (15% PIB soviétique, 5% aux EUA). Les négociations sur la limitation des armements sont plus difficiles. Mais en 1972, l’accord succinct SALT II freine la progression de la course aux armements, limitant le nombre et le type de lanceurs continentaux nucléaires des 2 pays. Mais le Sénat refuse de ratifier. Les négociations restent dans l’impasse telles que, les Mutual balanced Forces réduction (MBFR, Vienne 73), les Forces nucléaires à portée intermédiaires (FNI Genève 1981) et Strategic Arms Reduction talks (START, 1982, Genève). La crise des euromissiles. L’installation de SS20 menace l’Europe sans entrer dans le cadre de SALT II. L’OTAN (janvier 79) émet une « double décision » : offrir la négociation à l’URSS ou moderniser et renforcer l’armement. Face à l’installation possible de Pershing II (83 en Allemagne de l’ouest malgré la vague de pacifisme), l’URSS propose la réduction des armements, les EUA l’option 0 (1981). Du coup, il y a une reprise de la course aux armements. Initiative de défense stratégique. Idée de parapluie nucléaire lancée en 1983 (26 milliards de $) remet en cause la principe de dissuasion mutuelle, implique un découplage de la défense Europe-EUA. La course aux armements n’est pas limitée aux 2 grands. C’est un élément clé du commerce mondial (GB + France : 18%) avec des acheteurs tels que le Moyen orient (57%), Afrique (13%). Le principe de non ingérence entre les deux sphères est enfreint (intervention soviétique au Nicaragua, soutien aux dissidents). Et de nouvelles puissances émergent à côté des 2 Grands. II. Incertitudes européennes. Les pays de l’ouest sont préoccupés par leurs propres problèmes (crise, construction européenne, terrorisme en Allemagne et Italie). Par contre la démocratie s’étend (Espagne : mort de Franco, le 20/11/75 ; Grèce : chute des colonels le 24/07/74 ; Portugal : révolution des œillets 25/4/74). A. Une construction de l’Europe plus lente. 1. Les difficultés de l’Union économique et monétaire. Les pays ont des réactions non concertées face aux chocs et désordre monétaire (Mesures protectionnistes du Danemark et de l’Italie, la GB demande à renégocier son traité d’adhésion en 1974 pour la PAC et le budget, Thatcher obtient en 1984 une compensation). .../... - 30 - La communauté se concentre sur l’achèvement de l’union douanière. La PAC connaît des dysfonctionnements (excédents laitiers, fluctuations monétaires). L’UEM est ajournée. Création d’un SME (13 mars 1979) pour remplacer de serpent monétaire de 1972. L’ECU est institué. La Communauté a du mal à adopter une attitude commune sur le plan énergétique. A noter la tentative (contre l’IDS) d’une Europe de la technologie (« Eurêka »). 2. L’Europe en panne. Depuis 1972 (Paris), existe l’idée d’une UE parlant d’une seule voix. Institutionnalisation du Conseil européen en 1974. En 1976 est décider de l’élection au suffrage universel du Parlement européen qui a lieu en 1979. Elargissement au sud : en 81 pour la Grèce et 86 pour le Portugal et l’Espagne malgré les réticences françaises. En décembre 85 est décidé d’établir un espace économique sans frontière pour 93. B. Les malentendus transatlantiques 1. Les malentendus économiques. Chaque Etat est tenté par le protectionnisme alors même que les exportations du Japon quadruplent entre 75 et 86. Des querelles éclatent à propos des contrats avec l’URSS et les sanctions des EUA contre des firmes construisant un gazoduc sibérien. L’Europe accuse les EUA d’entraver le commerce international et de le déstabiliser avec le $. 2. Les malentendus politiques. La détérioration des relations atlantiques. Les EUA souhaitent se décharger des frais de défense sur l’Europe. Sur l’initiative de Kissinger, la déclaration d’Ottawa (juin 74) rappelle les fondements de l’Alliance et reconnaît la valeur des arsenaux nucléaires anglais et français. Mais en prenant conscience de leur interdépendance, les Etats vont développer un dialogue trilatéral EUA, Europe, Japon (rôle de Wilson en GB, Schmidt en Allemagne, VGE en France). Sur le plan de la Défense, les alliés envisagent différemment l’avenir de la Détente. Un national-neutralisme se développe en RFA jusqu’au élections de 1983, le RU reste attaché aux positions des EUA. L’IDS divise les Européens : France d’un côté et Anglais, Allemands, italiens de l’autre. Le conflit israélo-arabe divise également (France, Italie pro arabes). Les tensions au sein de l’OTAN. Le conflit chypriote provoque une crise durable entre la Grèce (qui quitte de 74 à 80 l’organisation intégrée, relations à nouveau refroidie avec les socialistes en 81) et la Turquie. Le QG quitte Malte en 1974 suite à l’arrivée d’un gouvernement travailliste. L’Espagne y entre en 82 mais garde ses distances. C. La crise du leadership soviétique. 1. L’Eurocommunisme. Les Soviétiques essayent de maintenir leur influence sur les partis communistes par le biais de conférences européennes (1967 en Tchécoslovaquie, 1976 Berlin Est). Mais les PC manifestent leur indépendance en particulier en Italie (critique de l’URSS), en France (position médiane : 68 condamnation de l’intervention tchécoslovaque). L’Eurocommunisme refuse un Etat guide et veut présenter une alternative au conflit Est-Ouest dans un lien socialisme, égalité, liberté. 2. La crise polonaise. .../... - 31 - Remise en cause du modèle soviétique en Roumanie (Ceaucescu), en Hongrie (Kadar et bien être matériel), Tchécoslovaquie. En Pologne, sous le magistère d’influence de l’Eglise, Jaruzelski devient premier ministre après les grèves de 1980 (Reconnaissance d’un syndicat indépendant Solidarité). Les troubles continues. Jaruzelski procède alors à un coup d’Etat (82) pour restaurer l’ordre et après la répression tente de collaborer avec la hiérarchie catholique mais la stabilisation interne sera longue. Les EUA et la France adoptent des sanctions. III. Les tensions en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Proche-Orient. Le tiers-monde semble s’enfoncer dans la pauvreté et la règle de l’égoïsme national semble triompher. A. Les troubles en Méditerranée et eu Proche-Orient 1. Permanence du rôle stratégique de la Méditerranée. La Méditerranée est un lieu stratégique (un sixième du trafic mondial) où se côtoient les 2 Puissances. Le conflit chypriote oppose la Turquie et la Grèce. Un Etat indépendant et neutraliste naît en 1960, fait face à des conflits entre les deux communautés. L’invasion turque en 1974 répond au coup d’Etat commandé par les colonels. Malgré les négociations, la partition de l’île entre deux Etats entre peu à peu dans les faits. Les incidents américano-libyens. La Libye se rapproche en 74 de l’URSS et mène une politique de déstabilisation du Proche-Orient et de l’Afrique. Suite aux actes terroristes, les relations avec les EUA dégénèrent en affrontement (Raid de 1986 sur tripoli et Benghazi). 2. La guerre toujours présente au Proche-Orient Il y a un renouveau de l’islam (révolution iranienne), et une volonté d’autonomie des acteurs régionaux. La Syrie, allié à l’URSS veut unifier les arabes. Certains profitent du boom pétrolier (Libye, Arabie Saoudite, Koweit,…). Les Superpuissances ont du mal à contrôler la situation. L’URSS soutient militairement la Syrie et les états révolutionnaires (Ethiopie, Libye, Yémen Sud), intervient directement en Afghanistan pour contrôler à termes le golfe persique. Les EUA pour les contrer appuient les Etats modérés (Egypte, Arabie S) ou interviennent directement (Liban). Les EUA (diplomatie des petits pas de Kissinger) permettent les accords de Camp David (78) et un traité de paix (79) entre l’Egypte et Israël permettant l’évacuation en 1982 du Sinaï par l’armée israélienne. L’Egypte se retrouve isolée des pays arabes (OLP, Irak, Algérie, Libye… : « front du refus » 77) et d’états modérés (Arabie S., Jordanie). Elle est exclut en 76 de la ligue arabe dont le siège est transféré à Tunis. Sadate est assassiné en 1981. La religion (Chiites, Sunnite) attise les conflits entre les Etats. La situation empire sur la question palestinienne. Création de l’OLP en 1964. Arafat parle devant l’AG de l’ONU en 74, alors que la question palestinienne est explicitement à l’ordre du jour de l’ONU. Les pays arabes, l’URSS reconnaissaient l’OLP et la légitimité d’un Etat palestinien. Les EUA désirent une patrie dans le cadre de la Jordanie. Mitterrand en 82 soutient la création d’un Etat palestinien. Mais, Begin refuse l’existence de l’OLP, annexe le Golan (81), fait de Jérusalem la capitale d’Israël, encourage la colonisation de la Cisjordanie. Le Liban en guerre civile depuis 1975 malgré la FINUL (conflit entre chrétiens maronites et musulmans, présence des réfugiés palestiniens). La Syrie maîtrise le terrain à partir de 76. Israël veut éliminer l’OLP au Liban (succès) et intervient au Liban, l’armée se retire en 83. Suite à un attentat, la force internationale se retire en 83. .../... - 32 - B. Les luttes d’influence en Asie du Sud-est. Redéploiement des Puissances (Axe Moscou, Hanoi / Pékin, Tokyo, Washington). 1. L’expansionnisme vietnamien. La fin de la guerre. Les accords de Paris (1973) ne mettent pas fin à la guerre. Et le Nord gagne du terrain sur le sud qui s’effondre brutalement en 1975, d’autant que le Congrès refuse une aide d’urgence à Saigon. En 1975, toute l’ancienne Indochine devient communiste et le désordre continue (génocide khmer). La guerre du Vietnam marque l’échec américain, sans que la théorie des dominos ne se vérifie (La Thaïlande résiste). La dissolution de l’OTASE (77) marque le retrait des puissances occidentales. L’ASEAN (1967) regroupe la Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines, Singapour et va se rapprocher des EUA qui conservent donc une influence régionale (Corée, Japon…). Les protectorats vietnamiens : Laos en 75 et Cambodge –résistance car soutien de Pékin- où le Vietnam intervient en 78 sous prétexte des massacres et élimine le régime de Pol Pot. Il y a de nombreux réfugiés (boat people) devant la guerre, massacres. 2. L’attitude chinoise face à la double hégémonie. La Théorie des 3 mondes (EUA-URSS, Impérialismes, PVD dont la Chine doit être leader). La Chine vise à s’opposer à l’URSS (revendications frontalières de l’URSS –Le Pamir- ou de l’Inde). Elle se veut la graned puissance d’Asie du Sud est. Elle envahit les régions frontalières du VN (1979) pour contrer celui-ci, sans que l’URSS ne réponde. Le rapprochement sino-américain. Traité de paix avec la Japon (78). Les EUA reconnaissent la Chine populaire en 78 comme unique gouvernement légal de la Chine. Deng Xiao Ping effectue un voyage aux EUA en 79. L’amélioration des relations sino-soviétiques. La Chine cherche alors une équidistance entre les EUA et l’URSS. Les relations s’intensifient en 1985 (malgré des obstacles : Afghanistan, VN). Gorbatchev se rend en 89 en Chine, normalisant les relations. 3. Le rôle du japon et de l’Inde. Japon : une superpuissance éco (conquête des marchés) mais un nain politique. Les relations diplomatiques sont rétablis avec l’URSS (1956) mais sans paix (les Kouriles), et a un partenariat commercial avec la Chine et l’URSS. Il tend à se dégager de l’alignement traditionnel sur les EUA, pouvant devenir une puissance militaire régionale. L’Inde : une autorité morale (Nehru et le non alignement). Mais elle s’est alignée sur la diplomatie soviétique (71 : Traité d’alliance) pour contrer le Pakistan et la Chine. Et troubles internes : assassinat de I. Gandhi (84) lors de la révolte des Sikhs du Pendjab. 4. La percée des pays de « l’arc du Pacifique ». Une région de conflits « dormants ». Malgré l’armistice de 83 en Corée, la question ressurgit en 83 (avion sud coréen abattu par l’URSS). Le statu quo se maintien car les EUA, la Chine, l’URSS et le Japon y défendent leurs intérêts. Taiwan. Un des 4 dragons, mais une solution dans l’impasse car refus de l’intégration dans la Chine. L’Arc du pacifique (Corée, Taiwan, Singapour, HongKong) l’essor éco redistribue les pôles de puissance du monde. C. La déstabilisation de l’Amérique latine. Coups d’Etat et guérilla. Cause : fragilités éco, inégalités, faiblesse des systèmes politiques. .../... - 33 - 1. L’influence du modèle cubain. Volonté d’exporter son modèle dans les Etats indépendants (Jamaïque, Barbade, Bahamas, Grenade, Bermudes, Belize, Surinam). Castro héros de l’anti-impérialisme. De 75 à 85, 200 000 Cubains participent à des combats (Angola,Ethiopie). Dépendance soviétique. Le 6ème sommet des non alignés à la Havane montre un prestige croissant 2. la crise du leadership américain. Les EUA veillent au statu quo dans leur sphère par l’endiguement (Pinochet 73) : soutien aux dictatures et éliminations des dirigeants pouvant déstabiliser la région. Carter (76-80).Politique d’aide sélective aux Etats. Réduction de l’appui militaire au Chili et Argentine.Retour sous souveraineté de panama du canal (78). Mais, il y a extension des révolutionnaires : Grenade 79, Nicaragua 79 victoire du Front sandiniste sur Somoza, et risque de contagion au Salvador et Guatemala. Plan Reagan pour l’Amérique centrale (82). (Initiative pour le bassin caraïbe) visant la défense, le développement, la démocratie. Le 25/10/83 : intervention à Grenade. Au Nicaragua, les EUA soutiennent les Contras. Le groupe de Contadora (83, Mexique, Venezuela, Colombie, Panama) tente une conciliation. => Ils doivent tenir compte des volontés d’indépendance, nouveaux acteurs (Mexique, Brésil), critiques des alliés. Cette crise se manifeste lors de la guerre des Malouines (82). L’Argentine y revendique la souveraineté. La GB gagne le conflit aéronaval. L’enjeu géopolitique est le contrôle du détroit de Drake (passage des sous marins de L’URSS). Les EUA soutiennent la GB contre l’OEA. Progrès de la démocratie : Venezuela, Colombie 58, Pérou 78, Bolivie 81, Brésil, Argentine, Uruguay 84, Chute de Duvalier à Haïti 86. IV. Nouveaux terrains d’affrontement et nouveaux enjeux. A. Le Golfe persique et l’océan indien. Une région vitale pour l’occident (pétrole) et vulnérable (antagonismes). Inquiétudes occidentales sur le contrôle des routes : soutiens de l’Ethiopie (chute de Sélassié 74) à l’URSS (77), et Inde 71, Yémen sud 84, Afghanistan 78. Les EUA aident (éco et mili) le Pakistan à partir de 81 et renforcent la base de Diego-Garcia (loué à la GB). 1. Les répercussions de la guerre Iran-Irak. Khomeiny prend le contre pied de la politique du Shah : repli, diminution de l’exportation de pétrole, incite à l’islamisme les autres Etats. L’occident perd un bastion à la frontière de l’URSS. Guerre Iran-Irak. 22/09/80 sur le prétexte du partage des eaux de Chott el Arab (accord d’Alger de 75). La guerre éclair prévue par l’Irak laïque devient une guerre longue : bombardements, destruction de pétroliers, internationalisation du conflit. Elle révèle les dissensions arabes : l’Iran est soutenue par la Syrie, la Libye, l’Irak par les gouvernements modérés craignant l’extension de la révolution. Pour le conflit est ouest, c’est le contrôle du détroit d’Ormuz. L’URSS soutient l’Iran puis renoue avec l’Iran qui s’éloigne des occidentaux soutenant l’Irak (mais livrent secrètement des armes à l’Iran). Ils encouragent les Etats du Golfe (EAU, AS, Koweit, Qatar, Bahreïn) à s’unir dans le Conseil de coopération du Golfe (81) pour ne pas perdre le contrôle du Golfe 2. Les réactions face à l’intervention soviétique en Afghanistan 79. En 78, coup d’état met en place un gouvernement soviétique (Taraki). Mais il est assassiné et la rébellion devient guerre civile, incitant l’URSS à intervenir installant le gouvernement Barbak Karmal. Il s’agit d’éviter qu’un pays entré dans le camp socialiste .../... - 34 - n’en sorte (doctrine Brejnev). Stratégiquement : rapprochement du Golfe, entre l’Iran en Révolution et le Pakistan pro américain. Ils n’ont pas prévu l’ampleur des réactions : condamnation par l’AG de l’ONU. Pour les occidentaux, c’est une remise en cause de la détente (le glacis sans limite). Les Etats islamiques dénoncent l’agression. Carter instaure un embargo sur les céréales et les hautes technologies. Et Reagan, contre la détente, est favorisé par cette guerre. B. L’Afrique. 1. L’accession à l’indépendance des dernières colonies. Le plus souvent cela se fait dans la paix en maintenant les liens avec l’ancienne colonie (Commonwealth ou Communauté française). Après la révolution des œillets 74, se déroule la décolonisation portugaise (Guinée Bissau, Cap vert, Mozambique dont s’empare le FRELIMO, Sao Tomé et principe). Pour l’Angola : accès à l’indépendance en 75 dans la guerre civile (UNITA aidée par l’Afrique du Sud contre MPLA aidée par Cuba et l’URSS). 2. Les raisons économiques de l’enjeu africain. Richesses minières (75% diamants, 70% or, 20% uranium). Route (pétrolière) par Bonne Espérance en croissance. 3. L’implantation communiste. Percée de Moscou. Une action souvent indirecte (spécialistes RDA, Cuba). Aide financière pour la libération (SWAPO de Namibie, ANC Rhodésie). Des échecs : Egypte, Soudan, Somalie. 1ère tournée d’un chef d’Etat en Afrique noire (Podgorny) en 77. La vocation de Cuba (déjà avec la tournée de Che Guevara en 65) se concrétise en 75 en Angola. Présence au Mozambique (victoire du Frelimo), Ethiopie, Tanzanie, Congo, Sierra Leone : la 1ère puissance étrangère en Afrique noire. Castro y vient en 77. Les relations avec l’URSS : Cuba comme mercenaire et autonome en missionnaire. Afrique orientale. Implantation de l’URSS en Somalie (69 suite au coup d’état de Syad Barré). Puis 76 la délaisse pour l’Ethiopie. Mengistu (77) réprime sévèrement et conquiert l’Ogaden avec l’aide cubaine et viennent à bout de la guérilla de l’Erythrée confiée par l’ONU à l’Ethiopie depuis 52. Le Congo, le Bénin sont également des bastions de l’URSS en bonnes relations avec l’Algérie et la Libye. 4. Les réactions occidentales. Carter: moins de soutien à l’Afrique du Sud, favorise l’avènement du Zimbabwe avec une majorité noire. Reagan : Reprise du soutien à l’Afrique du Sud, aux régimes conservateurs (Zaïre), maquis anticommunistes (Angola). Thatcher provoque une crise au sein du Commonwealth (86) par son attitude conciliante envers l’Afrique du sud. La France a constitué un frein à la déstabilisation du continent et à l’expansionnisme soviétique. En devenant en gendarme régional grâce à ses implantations militaires (TOM, Afars et Issas, Sénégal, Côte d’ivoire, Gabon) et aux accords militaires avec ses anciennes colonies. Elle soutient les pouvoirs en place : soutien à Mobutu en 77 et 78 lors des incursions angolaises (Shaba et Kolwezi), aide le Maroc et la Mauritanie contre le Front Polisario, le Tchad contre la Libye et le Frolinat (front de libération nationale du Tchad). 5. Les acteurs régionaux. .../... - 35 - Algérie. Boumediene (65-78) : rôle d’orientation des non alignés et médiations (IranIrak, Libye-Tchad). Libye. Kadhafi (69). Après un rejet des 2 blocs, il se rapproche de l’URSS. Il utilise les richesses pétrolières pour l’Islam. Son influence décroît dans les années 80 (Pb du Tchad, baisse du prix du pétrole, déclarations intempestives). 6. Les conflits régionaux. Tchad. Conflit interne attisé par la Libye (chrétiens et animistes au Sud, musulmans au Nord). 79, Malgré les accords de Lagos (79), Oueddeï est chassé par Hissène Habré (82), et reprend les combats soutenu par la Libye. La France et la Libye (84) décident de l’évacuation libyenne. La France intervient pour la 3ème fois (78-80, 84 opération Manta, 86 Epervier) pour qu’Habré récupère tout le territoire, sauf la bande Aouzou annexée par la Libye. Sahara occidental. Ancienne colonie espagnole qui selon l’accord (Espagne, Maroc, Mauritanie) de 75 a droit à l’autodétermination. Le front Polisario (73), soutenu par l’Algérie, proclame son indépendance en 76 et mène une guérilla contre la Mauritanie qui se retire en 78 et le Maroc ce qui conduit à des incidents entre l’Algérie et le Maroc (77). L’OUA le reconnaît en 82 (admission en 84) provoquant une grave crise d’un Maroc isolé. OUA fonctionne comme un simple cartel de chefs d’Etat sans résoudre les conflits. En 77, naît l’ANAD, un accord entre le Nigeria et 7 Etats de non agression et assistance en matière de défense. Afrique du Sud. Le nationalisme noir antiapartheid ressurgit provoquant des troubles (Soweto, 76, 77). La pression internationale s’accentue. Avec la décolonisation, son glacis disparaît. Reste qu’il y a la route maritime et des minerais, et s’oppose à l’extension communiste. Création de Bantoustans pour renforcer sa position auprès des pays africains. Le régime de Batho se protège grâce à l’Angola, Mozambique, Namibie, Rhodésie. Namibie. Ancienne colonie allemande dont le mandat est confié à l’Afrique du sud connaît un mvt de libération (Swapo). Rhodésie. La minorité blanche s’oppose aux noirs, mais un gouvernement les associant se forme (indépendance du Zimbabwe en 80). C. Le pacifique. Un lieu d’affrontement des grandes puissances depuis 1945. Indépendances : Fidji 70, Papouasie 74, Vanatua (Nvles Hébrises) 80. Présence des EUA en Alaska, Philippines (Jusqu’en 92), l’URSS au Vietnam. L’intérêt économique du Pacifique croît. L’Australie par l’Anzus (51) fait figure de gendarme régional. Nouvelle Calédonie. Le FLNKS conteste la souveraineté française dans cette région-clé (Mururoa) La fin du monde bipolaire (1985-1992) De 85 à 90, le monde occidental connaît une forte expansion économique. La crise est passée : baisse du prix du pétrole (nouveaux producteurs : GB, substitution nucléaire) et boom éco aux EUA (progrès technologique, développement des échanges). Les fluctuations monétaires sont maîtrisées lors des accords du Plaza (85) et du Louvre (87) par le G7. Restent des fragilités (krach de 87) et retournement éco au début des années 90. Politiquement, Gorbatchev arrive au pouvoir. Le glasnost engage le processus de rupture (retour d’exil de Sakharov en 89). Il va limiter les engagements internationaux pour se concentrer sur les réformes internes. .../... - 36 - I. La fin de la guerre froide. Ordre ou désordre mondial? En quelques années, nombre de conflits sont résolus ou apaisés. Réunification allemande, yéménite (90), Fin des guerres (Afghanistan, Iran-Irak), évacuation du Cambodge par le Vietnam, Namibie indépendante, les euromissiles sont détruits. Détente entre Grecs et Turcs (sommet 88), chypriotes turcs et grecs (88), Maroc et Polisario (88), Corée du Sud et Nord (90), les indiens évacuent le Sri Lanka en 89 après avoir été appelés en 87, Négociation entre l’Ethiopie et l’Erythrée (89), relations diplomatique GB-Argentine (90), évolution en Irlande du nord depuis 90, idem pour la Palestine. B. Une conversion difficile à la démocratie. Europe de l’est. Pologne et Walesa élu en 91, exécution de Ceaucescu en 89, même l’Albanie. Amérique latine: Chili 89, Paraguay 89, Nicaragua, la victoire libérale en 90, réconciliation nationale au Salvador 92. Asie : Corée du sud, 1ère élection d’un civil président en 93 depuis 30 ans, Philippines, Marcos est contraint de s’exiler après les élections de 86. Afrique : Victoire du multipartisme et fin de dictatures (Gabon, Zambie, Côte d’ivoire, Bénin 90, Ethiopie, Mengistu chassé en 91, Madagascar 93). Afrique du Sud : abrogation des lois raciales en 91, 1ères élections multiraciales (victoire de Mandela 94). Exceptions : Chine (Tiananmen), affrontements religieux en inde, Afghanistan, pas de retour à la démocratie en Haïti (91-94), Colombie et drogue, Coups de force au Venezuela 92, Pérou 92, crise politique au brésil en 92 (démission du président Collor), Algérie (émeutes de 88 et transition démocratique depuis 89 difficile : prise de pouvoir de l’armée en 92 contre le FIS). Violences au Togo, Zaïre. C. Le dialogue américano-soviétique. 1. La reprise du dialogue. Gorbatchev lance une campagne pour le désarmement. « La maison commune européenne » : une Europe dénucléarisée et neutralisée. Egalement une exigence budgétaire. Il propose dès 85 de diminuer par 2 les armes stratégiques des deux camps. Il s’adresse aussi à la France et la GB. Reagan veut renouer un dialogue réaliste. Rencontre Reagan-Gorbatchev (11/85) à Genève. Perspective d’accord pour le FNI, mais Reagan maintient l’ISD. Sommet de Reykjavik (10/86). Echec d’un projet prévoyant le retrait des armes nucléaires d’Europe, ce qui encourage les Européens à rapprocher leur effort de défense (manœuvres communes, brigades franco-allemandes). 2. Les accords de désarmement. Traité de Washington (87). Destruction sur 3 ans de tous les missiles (portée : 500 à 5500 km) installés en Europe, sans inclure les forces de la France et GB. Pour la 1ère fois, les 2 grands détruisent (4%) des armes nucléaires. Autre nouveauté : possibilité de contrôle sur place. L’option triple 0 (-de 500 km) ouvre la voie à la dénucléarisation allem. 88 Reagan-Gorbatchev à Moscou : accords techniques (essais atomiques). On discute des droits de l’homme. 2/88 : annonce de la réduction unilatérale des armées soviétiques qui sème le trouble dans l’OTAN. Clôture des MBFR sans résultat, ouverture (89) de la .../... - 37 - conférence sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE). Pas d’accord sur l’interdiction de la fabrication d’arme chimique (89) : Refus arabe. Bush-Gorbatchev (89) : d’accélération du processus. Accord ciel ouvert (survol des espaces aériens), réduction des forces en Europe (Conférence d’Otawa 90 Otan, pacte de Varsovie). 90 : accord de réduction des stocks d’armes chimiques. Traité FCE (90) : réduction et plafonnement par catégorie d’armes avec une parité. La dissolution du Pacte de Varsovie le rend caduc. « 1er sommet de l’après guerre froide » (91). Convocation d’une conférence de la paix pour le Proche Orient. Signature de START (réduction des armes nucléaires). Propositions de 91 : EUA : élimination des armes tactiques à terre et en mer unilatérale et des têtes multiples. URSS : liquidation totale des armes nucléaires tactiques, moratoire d’un an sur les essais nucléaires. Sommet Bush-Elstine (92). Puis regroupement des armes nucléaires en Russie pour le désarment. START II (93) qui pour entrer en vigueur nécessite l’application de START I. II. La naissance d’une nouvelle Europe. A. Le reflux soviétique en Europe et la libération des pays d’Europe de l’est. Sur le plan militaire, la détente a des conséquences considérables. Une très forte concentration militaire à la fin des années 80 (1,5 millions de soldats en Allemagne). Le traité FCE permet la réduction de ces forces et instaure une parité de l’atlantique à l’Oural. Les EUA sur demande européenne restent en Europe. Dans le domaine idéologique et politique, la faillite du communisme en Europe de l’est reflète une nouvelle politique soviétique et un échec. D’autres facteurs : rayonnement de Jean-Paul II, les Eglises, l’image de l’ouest par TV. Depuis 85, il y a des bouleversements dans les régimes communistes. L’interventionnisme soviétique est réduit (89): condamnation de l’intervention en 68 à Prague, retrait annoncé des troupes de Hongrie et Tchécoslovaquie. Les solidarités du bloc oriental volent en éclat. Dissolution du COMECON et du pacte de Varsovie en 91. L’effondrement du bloc favorise les conflits ethniques, frontaliers que les occidentaux vont bientôt cautionner amis assister impuissants à leur multiplication. La transition est difficile (Défaite de Walesa en 95). B. L’unification allemande. L’écroulement de la RDA pose la question allemande. Manifestations et exode par la brèche hongroise. Chute du mur : 9/10/89, et ouverture de la frontière interallemande. Exode de 2000 habitants par jour. Plan de Kohl (11/89) de réalisation de l’unité dans une structure confédérative sans évoquer l’intangibilité des frontières. La victoire en RDA 90 des partisans d’une réunification va encore accélérer le processus. Les réactions étrangères sont prudentes. La CEE (89) accepte le droit à l’autodétermination (sous conditions). La France propose une grande confédération associant les pays de l’est. L’URSS accepte finalement la réunification (1/90) à condition d’une réduction de l’armée allemande (accord du Caucase). Kohl va également rassurer les voisins sur l’intangibilité des frontières. Des craintes : poids économiques, passage à l’est, neutralité ? L’union monétaire est réalisée le 1er/07/90. Réunification allemande le 3/10/90 à condition de renoncer aux armes nucléaires et un plafond d’effectif de militaires. Les dernières troupes russes quittent Berlin en 94. .../... - 38 - C. La dislocation de l’Empire soviétique. Une triple crise : idéologique (interdiction du PC le 19/08/91) ; économique ; politique (conflit entre conservateurs et réformistes difficile à arbitrer par Gorbatchev – prix Nobel 90). Les pays baltes voient leur indépendance reconnue en 91 après de nombreuses tensions. Après l’échec du putsch, les Républiques (plus autonomes) vont exiger l’indépendance (Géorgie, Moldavie, Azerbaïdjan, Kirghizie, Ouzbékistan). La sécession de l’Ukraine entraîne la mort de l’URSS. Création de la CEI (8/12/91) (adhésion de toutes les anciennes Républiques, même la Géorgie en 93). La Russie hérite du siège permanent du Conseil à l’ONU et la responsabilité nucléaire, l’Ukraine, la Moldavie et l’Azerbaïdjan peuvent créer leur propre armée nationale. Gorbatchev démissionne le 25/12/91. En raison des déficiences de la CEI qui demeure une coquille vide, les Républiques s’organisent entre elles. Rapprochement régional en Asie centrale des 5 Républiques. Russie et Ukraine : accord de coopération politique et économique (92) mais question de la flotte de la mer noire. Conflits abkhaze, ossète, du Haut-Karabakh. La Russie se tourne vers l’occident (alignement sur les EUA, participation au FMI, Banque mondiale, invitations au G7). D. Le réveil des nationalismes et la remise en cause des frontières. Le problème des frontières revient au 1er plan. Le sursaut polonais a des fondements nationalistes, la minorité hongroise de Transylvanie (Roumanie) revendique son autonomie, les Roumains en Moldavie s’agitent, des tensions naissent entre Hongrois et Slovaques. Yougoslavie. La 2nde guerre mondiale qui a exacerbé des tensions entre les 3 groupes linguistiques (slovène, serbo-croate, macédonien) et les 3 groupes religieux (catho, orthodoxe, musulmans) est restée dans la mémoire collective (massacre des serbes par les Oustachis, nationalistes croates). Il y a conjonction de la crise du système communiste et d’un Etat multinational. La Slovénie et la Croatie proclament leur indépendance (juin 91) quand l’armée fédérale intervient pour défendre les droits des Serbes de Croatie lors de conflits interethniques qui font suite aux élections de la présidence collégiale de la fédération (mai 91). Tchécoslovaquie. Divorce pacifique le 1er/01/93. E. Vers l’Union européenne. Décision en 88 d’une libération totale des mouvements de capitaux pour le 1er juillet 90. A Punta del Este (Uruguay round 86), les discussions achoppent sur les questions agricoles, audiovisuelles et des services. L’accord de Blair House (92) entre la Commission et les EUA sur l’agriculture est rejeté par la France. Le compromis (93) permet la signature de l’acte final à Marrakech en 94, obligeant un démantèlement sans précédant des barrières douanières pour 121 pays. Les négociations qui vont aboutir à Maastricht sont ardues en particulier pour l’harmonisation des fiscalités et l’union monétaire. Il y a un renforcement de la défense de l’Europe (création d’un corps franco-allemand élargi au Luxembourg et à la Belgique 91). Maastricht couple le renforcement économique et politique (PESC, citoyenneté). Elle connaît une certaine attractivité : Lomé IV (89), création de la BERD pour l’Europe de l’est. .../... - 39 - F. Une Europe à géographie variable. Création de l’EEE (22/10/91) réunissant l’AELE et la CEE (sans la Suisse). La Pologne, Hongrie, Rép. Tchèque et la Slovaquie coopèrent au sein du groupe de Visegraad, comme préalable à l’adhésion. Pour régler les problèmes de frontières et de minorités est adopté le pacte de stabilité en Europe (03/95) développant la diplomatie préventive. Seule la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe réunit toute l’Europe avec l’Albanie (91) avec les EUA et la Canada. Sommet de Paris (90) : charte (ppe de démocratie), institutionnalisation, mais en fait inefficacité. L’Alliance atlantique est en pleine reconversion. Création d’une force de réaction rapide (91). Elle est au service de la CSCE pour des opérations de maintiens de la paix permettant des interventions hors de la zone (intervention en ex-Yougoslavie pour protéger la FORPRONU). Elle prend en compte les volontés de l’UE (avec l’UEO comme bras séculier). L’Eurocorps (franco-allemand) est créé en 91 III. Le monde de l’après-guerre froide. Détente (désengagement de l’URSS), réduction des tensions, démocratisation. Mais tribalisme, nationalisme… A. Une Asie tout en contraste. Le désengagement le plus spectaculaire est le retrait de l’armée soviétique d’Afghanistan (aidé par la Chine, le Pakistan, les EUA, les pays du Golfe). Pour Gorbatchev il faut sortir du bourbier et ainsi devenir crédible pour son mouvement de paix. Les négociations débutent en 87 et vont très vite : l’URSS veut instaurer un cessez le feu et un gouvernement de coalition. En 88, accord pour un retrait des troupes effectif en 02/89. D’autres conflits dans lesquels l’URSS était engagé politiquement et financièrement s’arrêtent également. De 87 à 89, le Vietnam retire ses troupes du Cambodge qui sombre dans la guerre civile après l’échec de la conférence de Paris 89. Un accord de paix (91) place le pays sous tutelle de l’ONU. La résolution 945 (28/02/92) met en place l’autorité provisoire APRONUC qui organise des élections libres en 93 achevant sa mission sur un bilan positif. Gorbatchev (à partir de 86) renoue alors le dialogue avec la Chine avec une visite officielle en Chine en 89. La guerre Iran-Irak s’arrête le 20/09/88 après 8 années et un million de morts. Les occidentaux se sont accommodés du conflit jusqu’à son pourrissement : menée terroriste iranienne (attentats en France en 86, émeutes de la Mecque en 87 fomentés par les chiites contre la dynastie gardienne des lieux.), risques pour l’approvisionnement pétrolier (envoi de navires en 87). La lassitude, les revers iraniens et la pression internationale conduisent au cessez le feu avec l’envoi de 350 observateurs de l’ONU. Mort de Khomeiny (juin 89). La crise du Golfe, causée par l’invasion du Koweit par l’Irak, replonge le monde pour 7 mois dans une atmosphère de guerre (6 semaines de conflit armé). L’Irak veut ainsi assurer son leadership régional et l’occident protéger son grenier à pétrole. L’Irak veut obtenir un accès à la mer, a besoin de ressources étant endetté et reproche au Koweit de ne pas permettre une hausse du baril. Invasion le 2/08/90 et annexion le 8. Embargo (approuvé par l’ONU) sur l’Irak et installation d’un dispositif militaire en Arabie Saoudite pour protéger les autre pays du Golfe. L’Irak décide de renoncer à ses conquêtes territoriales sur l’Iran (15) conformément à un accord de 75 et retient des otages étrangers. Cette crise a des conséquences économiques (marchés financiers, prix du baril). Le Conseil de Sécurité peut désormais agir (plus de veto), Est mis en place une importante armada car l’URSS lâche alors l’Irak. Face aux intransigeances .../... - 40 - irakiennes, l’opération « Tempête du désert » se déroule en 2 phases (bombardement à partir du 17/1/91 et offensive terrestre du 24 au 28/2). S. Hussein peut encore réprimer les révoltes chiites et kurdes sans aucune intervention des alliés. La résolution 687 (avril 91) fixe les conditions du cessez-le-feu (réparations et destruction des ADM). B. L’Afrique à l’abandon. L’Afrique perd son importance stratégique et diplomatique. Montée de l’intégrisme musulman, présence catholique (voyages de Jean Paul II), progrès de la démocratie face aux dictatures. Le règlement de l’affaire de la Namibie et la guerre civile en Angola. Depuis son indépendance, l’Angola a vu s’affronter le MPLA (soutien soviétique, cubain, RDA) et le FNLA et UNITA (EUA, Afrique du Sud) qui poursuit les nationalistes namibiens. La Namibie est administrée par l’Afrique du Sud, mais l’AG a reconnu en 73 le SWAPO comme seul représentant authentique. Le conflit s’aggrave depuis 85. Aucune tentative négociée n’aboutit car l’Afrique du sud refuse de retirer ses troupes de Namibie et de reconnaître son indépendance tant que Cuba soutient le gouvernement angolais. Le cessez-le-feu aboutit en 88, retrait des troupes sud-africaines en 11/89. Indépendance en mars 90 de la Namibie.Et retrait progressif des troupes cubaines avant 92. Un accord (mai 91) ramène la paix en Angola et marque l’échec soviétique en Afrique. La guerre civile reprend après la victoire du MPLA, mais un nouvel accord de paix (94) est trouvé. Au Mozambique en 94 les 1ères élections libres ont lieu. Sahara occidental. Le Maroc et l’Algérie se réconcilient en 88 privant le Front Polisario de soutien qui acceptent le cessez-le-feu et une force de maintien de la paix en 91 et un référendum. Tchad. Le cessez-le-feu en 87 semble solide. Reprise des relations diplomatiques entre la Libye et le Tchad (88). La souveraineté du Tchad est reconnue sur la bande d’Aouzou (94). Mais le pays reste instable (Habré chassé par Debi). C. Un Proche-Orient instable. Le terrorisme s’est aggravé dans les années 80. Il frappe le Liban en 83, moyens de transports (TWA 85, Achille Lauro 85), capitales occidentales (Berlin, Rome, Paris 86). Derrière ces groupes se trouvent la Libye, Iran, Syrie. L’URSS cesse alors le soutien aux extrémismes et renoue avec Israël, les EUA se désengagent du Liban. En réponse également : raid sur Tripoli et Benghazi (86), destructions de Migs libyens en 89. La Syrie reprend en main le Liban après le retrait israélien et de la force d’interposition (86). Elle veut éviter que ne se reconstitue un Etat unitaire (bombardement de Beyrouth). La Syrie et l’Iran s’affrontent par milices interposées. L’accord de Taëf (89) permet la reconnaissance du rôle de la Syrie par les pays arabes, confirmé par le traité syro-libanais (91). Espoir de paix dans le conflit israélo-arabe. La répression de l’Intifada (87) cause un trouble dans la société israélienne et accentue l’internationalisation du problème. L’OLP retrouve une nouvelle vigueur (88) lors du sommet de la ligue arabe. Il reconnaît la résolution 242 et implicitement Israël. Avec Gorbatchev, se dessine une ouverture vers Israël (juifs soviétiques autorisés à émigrer). Malgré les efforts américains (plan Baker) et égyptiens, le gouvernement Shamir (88-90) empêche tout progrès. Suite à la guerre du golfe s’ouvre la conférence de Madrid (91), coparrainée par les EUA et l’URSS réunissant palestiniens, israéliens et autres pays arabes. Avec la victoire travailliste (92), le processus de paix est relancé en annonçant un gel des .../... - 41 - colonisations et reconnaissant partiellement la résolution 242. A Washington est signé (93) une déclaration de principe : autonomie des territoires occupés, retrait des forces israéliennes (Gaza et Jéricho). L’Autorité palestinienne s’y installe en mai 94. Traité de paix Israël-Jordanie en 94 avec rétablissement des relations diplomatiques. D. La situation en Amérique centrale et en Amérique du sud. Le rôle de l’URSS s’est profondément transformé. Retrait des troupes de Cuba et arrêt l’aide éco (91). Les EUA hésitent entre immobilisme et interventionnisme (drogue). Nicaragua. Reagan livre illégalement des armes au Contras (Irangate) jusqu’en 89. Un cessez le feu est signé entre Ortega et les Contras en 88. Les élections de 90 voient la défaite d’Ortega, les EUA abandonnent l’embargo. Panama. L’opération « juste cause » (89) (rétablir la démocratie) vise Noriega (qui avait truqué les élections), refusant de soutenir les EUA contre les sandinistes. Mais est aussi concerné le canal (rétrocession pour 99). Salvador. Réconciliation nationale après 12 ans de guerre civile, supervisée par l’ONUSAL (92). Haïti. Le départ de Duvalier (86) ne permet pas le retour à la stabilité (coup d’Etat de 86). Mais les pressions et sanctions étrangères permettent l’élection paisible de Aristide (94). l’ONU est redevenu un lieu de négociations, d’initiatives multiples avec la volonté de faire respecter le DIP (cf Invasion du Koweit). Elle est davantage sollicitée pour les règlements régionaux (Somalie, Cambodge, Kurdistan). A la recherche d’un nouvel ordre mondial (1992-2001) Retour de la croissance économique après 94. Extension du modèle d’économie de marché. Mondialisation et interdépendance (crises financières de la 2 ème moitié de la décennie). Le nucléaire est dévalorisé, la guerre est mise hors jeu dans les sociétés développées. Un univers chaotique marqué par une Amérique sur-puissante et limitée dans son efficacité, avec l’entrée en jeu d’acteurs non étatiques ou transnationaux. LA FIN DU SYSTEME EST-OUEST Arrêt de la course aux armements et désarmement (euromissiles, démantèlement partiel des arsenaux nucléaires). Le nucléaire militaire est encadré et marginalisé. Les EUA renoncent en 93 à l’IDS. Le démantèlement nucléaire de l’Ukraine est prévu (94). Le TNP est prorogé indéfiniment (95), après que la France et la Chine y sont entrées en 91. La France procède à une dernière campagne d’essais nucléaires qui suscitent de vives protestations. En 96, la GB, les EUA et la France joignent le traité de Rarotonga (dénucléarisation du pacifique sud 85). Des traités équivalents sont signés pour l’Asie du Sud est (Bangkok 95), pour l’Afrique (Pelindaba 96) auquel adhère la France. Le CTBT est signé en 96 mais ni l’Inde ni le Pakistan n’y adhèrent, se dotant de l’arme nucléaire en 98. le Séant EUA refuse en 99 de le ratifier. START II n’est ratifié par la Russie qu’en 2000. L’engagement des 5 puissances de réduire leurs arsenaux paraît formel. Les EUA lancent le projet de défense contre les ADM (National missile defense), initié par Clinton. Les Européens craignent un découplage de la défense, les russes voient une remise en cause du principe d’arms control que fonde le traité ABM de 72. La Russie préoccupée par ses problèmes internes fait de nombreuses concessions : unification de l’Allemagne qui entre à l’OTAN, ne s’oppose pas à l’intervention en Irak. .../... - 42 - C’est une « superpuissance réduite à la mendicité ». En 92 et 93, le G7 décide d’un programme d’aides à la CEI et allège la dette de la Russie. Elle obtient des prêts (Banque mondiale) en 96, un rééchelonnement de la dette par le club de Londres (97), une nouvelle aide (98), mais connaît en 98 une situation de faillite. Elle participe aux discussions politiques du G7 à partir de 95. Les guerres en Tchétchénie sont également un sujet de préoccupation. Face aux progrès de l’OTAN, Elstine cherche à recréer une entité juridique avec la CEI, en fait inefficace. Du coup voient le jour l’union douanière des 4 (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan), la communauté autour de la Caspienne, la communauté économique centralo asiatique. Les EUA hésitent entre une démarche de profil droit et une politique d’intervention au nom du droit. La défaite de Bush et le 1er mandat de Clinton montrent un certain repli. Puis il y a une prise en main de dossiers : intervention militaire en Bosnie, rénovation de l’OTAN, implication au proche orient. Mais la tendance à l’unilatéralisme a pour limite des échecs diplomatiques : menaces contre les rogue states et réactions antiaméricaines (attentats en Tanzanie et Kenya en 98), impasse de la question palestinienne. Afin de faciliter l’extension de l’OTAN, est créé en 91 la COCONA, Conseil de coopération nord-atlantique. Le partenariat pour la paix (94) doit permettre une coopération avec les anciens ennemis. Et Eltsine va s’opposer à plusieurs reprise à l’extension vers l’est de l’OTAN jusqu’en 97. La Russie est désormais associée à l’OTAN grâce au Conseil de partenariat euro-atlantique pour les questions de sécurité européenne. La rénovation de 96 adapte l’OTAN aux nouvelles réalités (les Européens peuvent agir sans les EUA avec les moyens de l’OTAN). La France réintègre le comité militaire (95), le conseil des ministres de l’alliance (96) mais pas l’organisation militaire intégrée étant en désaccord avec les EUA. En 97, la GB refuse la fusion UEO-UE. La défense européenne semble avancer (sommet de Saint-Malo en 98, M. Pesc) mais il reste des divergences sur la place de la défense européenne par rapport aux EUA. La Pologne, la Hongrie, la république tchèque intègrent l’OTAN en 99. Il y a des divisions sur la possibilité d’actions hors zone et d’engagement de la force sans l’assentiment de l’ONU (99). L’hégémonie des EUA se manifeste partout. Veto contre le renouvellement du mandat de Boutros Ghali (96). Les EUA renonceront à appliquer les lois d’Amatokennedy (embargo contre Cuba) et Helms-Burton (sanction contre les entreprises investissant en Iran ou Libye). Plusieurs conflits opposent l’UE aux EUA devant l’OMC. On voit l’échec de l’AMI remettant en cause les accords régionaux d’intégration économique, du projet de nouveau marché transatlantique (98). L’EUROPE DE L’UNION MONETAIRE ET LA POUDRIERE DES BALKANS. Naît l’OSCE (94) au sein de laquelle existent d’importantes divergences sur les questions de sécurité. L’UE. J. Solana est nommé à la tête de la PESC au sommet de Cologne (99). L’UEO transfère ses compétences à l’UE. Doit être créée une force d’action rapide européenne. L’UE cherche à se doter d’une structure autonome de l’OTAN. L’UEM est mise en place avec l’euro. L’élargissement est rapidement acquis mais les réformes institutionnelles et la question budgétaire pose problème. En contradiction des identités communautaires, atlantiques, paneuropéenne, nationale. La GB et la France ont des ambitions et des moyens qui vont au-delà de l’Europe. L’Allemagne a acquis dans la paix une suprématie européenne et accroît son influence militaire (participation de la Bundeswehr à des opérations de l’Onu (Décision de la Cour suprême de 94). 4000 soldats participent à l’IFOR. .../... - 43 - L’implosion de la Yougoslavie. La CEE (qui ne se met pas d’accord pour une force d’intervention) en appelle à l’ONU (91) et reconnaît l’indépendance de la Slovénie et la Croatie, de la Bosnie Herzégovine (92). La FORPRONU (15000 hommes) envoyée en 92 a du mal à faire respecter la trêve et protéger les convois humanitaires. Un règlement en Bosnie est recherché en Bosnie, mais le plan Vance-Owen est rejeté (92), mais pas la partition (Owen-Stolberg) favorable aux Serbes qui rejette le plan du groupe de contact en 94 (EUA, GB, France, Italie, All, Russie). La guerre continue malgré les menaces de l’OTAN en présence de 44 000 casques bleus. L’ONU vote la création d’une Force de réaction rapide (95) pour appuyer les Casques bleus en Bosnie. Un cessez-le-feu intervient alors en Bosnie. Les accords de Dayton (95) divisent l’Etat en deux fédérations croato-musulmanes (51%) et serbe (49%). L’IFOR remplace la FORPRONU, sous autorité de l’OTAN, puis la SFOR. La paix revient donc en Bosnie quand d’autres troubles éclatent ailleurs. A partir de 98 se multiplient des affrontements entre serbes (se livrant à une épuration ethnique) et séparatistes albanais au Kosovo. Après l’échec de la médiation, l’OTAN effectue des représailles sur la Serbie (juin 98). Puis après l’échec de Rambouillet, l’OTAN déclanche des frappes aériennes en 99 pour faire céder Milosevic, accentuant l’exode. La KFOR se déploie et les troupes serbes se retirent du Kosovo qui est alors administré par la MINUK. Milosevic perd les élections de 2000 et est extradé devant le TPIY. En 2001, l’opération Moisson essentielle vise à désarmer les Albanais et assurer la stabilité de la Macédoine. Irlande. Un référendum (98) approuve l’accord de paix sur l’Ulster qui maintient ses liens avec la GB tout en se rapprochant de l’Irlande. Un gouvernement autonome mixte est mis en place en 99. III. Persistance de l’opposition Nord-Sud : des mondes violents. Paradoxalement, le désarmement au nord conduit à une attitude inverse dans le tiers monde engagé dans une course aux armements. Les Etats successeurs de l’URSS bradent leurs produits militaires. Etats en possession de l’arme atomique : Israël, Inde (74), Afrique du sud (79), Pakistan (98) et peut être bientôt : Corée du nord, Iran. Malgré le protocole de 87 MTCR (Missile Technology Control Regim), le Golfe est une zone à forte densité d’engins balistiques. Bush lance l’idée de destruction des ADM au Proche Orient. En 93, l’emploi et stockage des armes chimique sont interdits avec un système de vérification pour la destruction. L’endettement du tiers-monde. Un surendettement prolongé depuis 20 ans pour certains Etats, pouvant entraîner des troubles (Côte d’ivoire). Intervention du FMI, et rééchelonnement de la dette, allègement (G7 de 96 pour les pays les plus pauvres) voire annulation (35 pays africains en 89). A souligner également la dévaluation de 50% du franc CFA en 94. Asie. Début de dialogue entre la Chine et l’Inde (93), entre la Chine et la Russie (96). La crise économique touche l’Asie du Sud-est à partir de 97. Les ambitions nationales s’affirment avec l’effacement des EUA et l’effondrement de l’URSS : outre l’Inde, le Pakistan, le japon et des pays de l’Asean, montent en puissance l’Indonésie, l’Iran la Turquie. La Chine fait preuve d’activisme militaire en mer de Chine, dans le Sud-est, contre Taiwan (96, 98). Les relations sino-américaines semblent se normaliser (visites des chefs d’Etat en 97 et 98), et l’occident adopte une position conciliante sur les droits de l’homme. Restent des points d’affrontement : coopération nucléaire sinopakistanaise, crise de l’avion espion (01), vente d’armes à Taiwan. La présence des .../... - 44 - EUA en Corée et au japon (après le retrait des Philippines) rassure quant à un éventuel expansionnisme japonais ou chinois. Le Cambodge retrouve difficilement une stabilité malgré les élections de 98. En Afghanistan, le régime communiste s’effondre en 92, mais les talibans prennent Kaboul en 96. En Indonésie, Suharto est contraint à la démission par des émeutes en 98 (au pouvoir depuis 67). Le Timor oriental devient indépendant en 2002 après l’intervention de l’ONU pour stopper les massacres indonésiens. La Corée du nord gèle son programme nucléaire en 94, et le processus de paix et de réunification semble enclenché en 97. Les tensions Inde-Pakistan restent vives (affrontements frontaliers en 97 et 99) alors que le Cachemire obtient l’autonomie en 96. L’Afrique. La guerre civile accompagnée de pillages et massacres concerne : Libéria 96, Niger 96, Centrafrique 96-97, Congo-Brazaville 97, Sierra Leone 97-98, Côte d’Ivoire 99-00. Des forces d’interpositions de l’ONU sont souvent mises en place. L’Afrique du sud tente de se poser en puissance régionale sans succès (Lesotho et Congo, 98). L’Ethiopie fait face aux conflits avec les Tigréens. L’Erythrée, indépendante en 93, signe la paix en 2000 avec l’Ethiopie. La Somalie sombre dans le chaos après que le général Syaad Barré est chassé (91). L’opération Rendre l’espoir (92) s’enlise et l’ONU envoie des casques bleus en 93 (ONUSOM, évacuée en 95 devant le danger). Centre de l’Afrique. Suite à l’assassinat des présidents Rwandais et burundais en 94, est déclenché un génocide au Rwanda (500 000 morts Tutsis) qui incite la France à intervenir sous mandat de l’ONU (Turquoise 94). La courte présence d’une force multinationale au Burundi ne freine pas les violences à partir de 95. La guerre civile va conduire à la chute de Mobutu en 97 remplacé par Kabila au RDC où il ne peut ramener l’ordre (ambitions de l’Ouganda, Rwanda, rivalité ethniques). La guerre civile reprend en Angola malgré les accords de 95. Le Zimbabwe connaît une crise politique et économique (fermiers blancs) en 01-02. Le Soudan est déchiré entre le Nord musulman et le sud chrétien et animiste. Algérie. Le terrorisme se développe (assassinat du président Boudiaf en 92) sans épargner les étrangers. Zeroual (95-99) est impuissant à ramener le clame de même que Bouteflika (violences en Kabylie 01). Le référendum au Sahara occidental est ajourné depuis 92. Proche-orient. Les attentats (Egypte 96), l’intransigeance de la Syrie et l’intransigeance de Nethanyahou (96-99) fragilisent le processus de paix. La colonisation reprend. Un cycle de répression-attentat se met en place (massacre de Cana 96). Les EUA s’impliquent en relançant les négociations (Wye plantation 98). L’espoir renaît avec Barak qui retire les troupes du Sud-Liban (00). Mais la question palestinienne échoue (Charm el Cheik 99, Camp David 00) malgré de grandes avancées (colonies, réfugiées, Jérusalem est). Devant la situation de pourrissement recommence une intifada qui va conduire à l’élection de Sharon et à une véritable situation de guerre. Irak. Elle est soumise à un embargo sévère depuis la guerre sans entamer le pouvoir. Les contrôles du démantèlement militaire sont l’occasion de crises (bombardement 93 ; 96, 97, opération renard du désert 98). En 96, est instauré le programme Pétrole contre nourriture. L’Irak réprime les rebellions Kurdes. L’Iran semble sortir de son isolement : rapprochement avec la Russie, les pays musulmans et même dialogue avec les EUA. La Turquie reste isolée et compte sur le soutien des EUA (Chypre, adhésion à l’UE). La question chypriote progresse peu même si l’adhésion à l’UE est un moteur. Amérique latine. On constate un retour de l’autoritarisme populiste (Chavez au Venezuela 98, Banzer en Bolivie, crise politique au Paraguay). La guerre civile sévit en Colombie, le Pérou et l’Equateur mettent fin à un conflit frontalier (98) vieux de 56 ans. La lutte contre le narcotrafic apparaît parfois comme la marque hégémonique des EUA. Cuba reste soumis à l’embargo malgré les protestations de Jean-paul II (98). .../... - 45 - IV. Un monde unifié et fragmenté à la fois. Le monde évolue vers un système plus homogène et en même temps moins imprégné d’idéologie. L’ONU est de plus en plus sollicitée, mais elle risque souvent l’enlisement (Somalie, Cambodge, Yougoslavie). Le recours au veto est réduit mais reste un moyen pour la Russie de contrôler les EUA quand ceux-ci désirent passer par l’ONU. Elle est en quasi faillite en 95. Ces interventions sont toutefois systématiques (RDC à la demande des africains, Albanie 97, Timor et l’INTERFET). D’autres regroupements d’Etat ont lieu : Sommet francophone d’Hanoï 97, Forum asiepacifique 98, Sommet des Amériques 98, Sommet des pays d’Europe et d’Asie. L’échec de Duban (01) reflète les antagonismes mondiaux. La planète est plus homogène sur le plan économique (avec l’OMC). Face aux grandes catastrophes (écologiques…), la communauté internationale tente de s’organiser (Kyoto 97, Bonn 99, La Haye 00) mais les promesses ne sont pas tenues (refus des EUA). Emergence d’une société mondiale à travers les émotions des voyages de Jean Paul II ou de la mort de Diana ? La constitution de groupements régionaux bat en brèche le principe d’un multilatéralisme mondial. La CEE, l’Union du Maghreb arabe, Asean, Alena, Mercosur, Apec. L’union africaine remplace l’OUA (00). L’accord de Cotonou (00) prolonge la convention de Lomé avec une dimension de droits de l’homme. Les blocs s’opposent parfois (APEC contre EUA), et le protectionnisme ressurgit. Trois piliers de la guerre froide sont ébranlés. Le modèle étatique est incapable de répondre aux mafias, trafics ou aux diversités linguistiques, ethniques ou religieuse entraînant un risque d’éclatement (Timor, Yougoslavie ou même la Padanie en Italie). Beaucoup de pays sous développés connaissent une déliquescence des structures étatiques. L’accession à la souveraineté peut être un leurre pour des micros états et certains états sont mis sous tutelles internationale (Somalie, Cambodge). L’intangibilité des frontières chancelle même si Helsinki l’a consacré, le traité germano-polonais (91) reconnaît la ligne Oder-Neisse, avec la montée des nationalismes. La Résolution 688 légitime l’ingérence dans les affaires d’un Etat en cas de violation des droits de l’homme qui menace la paix et la sécurité internationale. Ce droit d’intervention humanitaire légitime les interventions de l’ONU en Irak ou en Somalie ; Il y a une évolution du droit des gens avec la mise Le monde a-t-il changé ? II. LES ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE. Un terrorisme singulier dans ses objectifs (symboliques et pas simplement politiques), moyens (technologies moderne et sacrifice), effets (3000 morts). L’attentat renvoie à la question de l’islamisme (surgi de l’Iran, actif dans les pays sunnites tel l’Arabie Saoudite). Il traduit un ressentiment (largement partagé dans le monde musulman) contre les EUA par leur soutien à Israël, leur présence en Arabie Saoudite, les sanctions contre l’Irak. L’Afghanistan, se retrouve au centre des préoccupation lui qui joue un rôle d’Etat tampon suscitant les convoitises. Le régime taliban est sanctionné par l’ONU depuis 2000. L’intervention militaire (liberté immuable) est un succès (bombardements à partir du 7 octobre, bataille terrestre menée par l’Alliance du nord est rapide, chute de Kaboul le 13 novembre.)L’ISAF, sous mandat de l’ONU se déploie et est mis en place un gouvernement intérimaire. .../... - 46 - II. Les évènements introduisent-ils une rupture radicale dans les relations internationales ? Les EUA découvrent leur vulnérabilité. Conséquence géostratégique : se dessine un rapprochement entre Pékin, Washington et Moscou, délaissant l’OTAN et remettant en cause la défense européenne. L’alignement symbolisé lors de la rencontre de Shanghai (01) doit permettre à la Russie et à la Chine d’obtenir des marges de manœuvre internes. Les EUA cherchent désormais à réunir autour d’eux une coalition la plus large possible quitte à marginaliser l’OTAN. Les EUA reviennent cependant à leur unilatéralisme (NMD, CPI, Kyoto, doctrine qui banalise l’usage de l’arme nucléaire). Certains décisions suscitent des réticences : implantation en Ouzbékistan, au Tadjikistan, menaces contre l’axe du mal. Le partenariat Russie-EUA se traduit par un accord de désarmement nucléaire (02) et la création d’un Conseil OTAN-Russie. L’Europe s’efface : ils se retrouvent pour critiquer l’unilatéralisme américain mais sont incapables d’élaborer une stratégie commune. A noter quelques succès : Airbus militaire A 400M, projet Galileo. Les problèmes essentiels ne sont pas fondamentalement modifiés. Proche-Orient. Arafat est isolé (02). Dans un 1er temps, les EUA ne s’engagent pas dans le conflit israélo-palestinien, laissant un blanc-seing à Sharon. Après le 11 septembre, ils s’engagent progressivement. (Proposition de résolution reconnaissant la coexistence de 2 Etats). L’Afrique est délaissée. Madagascar connaît une crise politique (02). L’Angola entre dans la paix (02) après la mort de Savimbi, chef de l’UNITA. Mise en place du Népad. La guerre se poursuit en Afrique centrale. Annan tente de relancer l’accès du Sahara à un statut stable. Amérique. Les EUA veulent mettre en place une zone de libre-échange des Amériques lors du sommet des Amériques (01). Un coup d’état déstabilise Chavez au Venezuela (02). Asie. Le sommet d’Agra (01) achoppe sur la question du Cachemire, avec une escalade militaire l’année suivante. III. La mondialisation. La Chine entre à l’OMC en 01, organise les JO de 2008, connaît une consécration politique économique et diplomatique. Mais les contestations sont fortes (cf échec de l’AMI), en particulier depuis la conférence de Seattle (99) avec le mouvement antimondialisation. Le forum de Porto Alegre donne la réplique à celui de Davos. Un catalogue d’idées : annulation de la dette des PVD, protection de l’environnement, réorganisation de l’agriculture (OGM), taxe Tobin, gouvernement mondial. Malgré la libéralisation, la pauvreté reste forte. L’APD reste faible par rapport aux objectifs fixés lors du sommet du millénaire à Monterrey (0,7% PIB). L’antilibéralisme a fini par s’identifier à l’anti-américanisme. Des formes de régulation existent à l’état embryonnaire (CPI, G8, OMC). L’avènement d’un âge nouveau se traduit par l’expansion de réseau dans le vide étatique. Le capitalisme occidental et le fondamentalisme religieux sont 2 visages d’un monde sans frontière. .../... - 47 -