les relations internationales depuis 1945

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LES RELATIONS INTERNATIONALES DEPUIS 1945
Premier Volume: De 1945 à 1973
Questions Internationales
Fiche de Lecture
L’avant-propos définit le champ et l’intérêt du sujet, Maurice Vaïsse en profite pour
donner sa définition des relations internationales, à laquelle on peut utilement se reporter:
“Les Relations Internationales constituent en elles-même un sujet immense, elles ne se
limitent pas à la sphère étatique et concernent toutes sortes d’activités humaines: les
flux migratoires, dont le tourisme, les relations culturelles, les activités économiques.
Les courants transnationaux, y compris religieux, y jouent leur rôle. Depuis 1945, en
outre, les relations internationales ont connu un développement exceptionnel du fait de
la mondialisation des échanges et de la communication. On voyage beaucoup plus
facilement et beaucoup plus rapidement. On sait en un instant ce qui se passe à l’autre
extrémité du globe. En un mot, nous vivons dans l’ère du “village planétaire”.
Même si Maurice Vaïsse s’interroge - sans apporter de réponse - sur la date exacte de la
fin de la guerre froide ( mort de Staline, fin de la coexistence pacifique, crise de Cuba ou
chute du mur de Berlin?) , le plan de l’étude reprend les jalons classiques de cette période:
I) Naissance et confrontation d’un monde bipolaire de 1945 à 1955;
période marquée par la “paix manquée”, la naissance de la guerre froide, et par la première
phase de décolonisation
II) La coexistence pacifique de 1955 à 1973;
avec la deuxième phase de décolonisation et l’évolution interne des blocs
III) La détente de 1962 à 1973,
avec la crise des blocs, en partie cause et également conséquence de l’émergence du tiers
monde, qui se signale aussi par la multiplication des conflits au Proche Orient.
a)
I ) NAISSANCE ET CONFRONTATION D’UN MONDE BIPOLAIRE (
1945-1955 )
Période qui marque la fin de la prépondérance Européenne et le début de l’ère des
superpuissances, et le passage d’un directoire des trois grands ( US UK URSS) à la désunion,
l’alliance cédant à la méfiance et éventuellement à la confrontation.
1) La paix manquée, 1945-1947
La naissance d’une nouvelle hiérarchie mondiale ne signifie pas le retour à la paix, car la
méfiance succède vite à la grande alliance US URSS, après quelques décisions communes.
A) Une nouvelle organisation internationale
La volonté de créer un organisme profitant de l’expérience de la SDN est évoquée par
Churchill et Roosevelt avec la Charte de l’Atlantique dès le 19/01/1941. La conférence de
Moscou voit le consensus s’élargir notamment à la Chine et à l’URSS au sujet d’une
organisation mondiale fondée sur le principe d’une égale souveraineté des Etats pacifiques.
URSS et occidentaux parviennent dans cette période de confiance à s’accorder sur les
modalités à la Conférence de Téhéran 08/11-02/12/1943 , et laissent les experts discuter des
détails à Dumbarton Oaks.
Du 04 au 11/02/1943 à Yalta, un accors est encore trouvé; l’URSS obtient d’être
représentée à l’ONU par trois sièges, avec ceux de l’Ukraine et de la Biélorussie
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17/04/17 06:04
a) Création de l’ONU.
26/06/1945 Signature de la Charte de San Francisco, l’ONU est créée, elle compte 50
membres. L’objectif était alors de creer une organisation efficace, représentative et dotée de
larges compétences. Le Droit de veto est vu comme le moyen de remédier à la paralysie de la
SDN liée à la règle d’unanimité. L’AG incarne la démocratie à l’échelle universelle, tempérée
par l’existence des 5 membres permanents dont on croit qu’ils sauront arriver à des
compromis.
b) Sa paralysie
Or des brèches apparaissent dans l’alliance, l’UK et les US soutenant une plainte de
l’Iran contre l’URSS qui occupe l’Azerbaïdjan Iranien malgré ses engagements.
Une véritable tension Est Ouest naît avec les désaccords sur le plan US dit ‘Baruch’ de
création d’une Commission de l’énergie Atomique, rejeté par l’URSS le 14/01/1946, sur
laquelle pèsent de lourds soupçons d’espionnage.
c) La Conférence de Yalta
Elle décide des modalités de l’occupation de l’Allemagne - accord de l’URSS à une zone
d’occupation Française - , de la composition du gouvernement Polonais, et aboutit sur la
“Déclaration sur l’Europe Libérée” par laquelle les occupants s’engagent à mettre en oeuvre
des élections démocratiques dans les pays libérés.
Si l’atmosphère est encore bonne à Yalta, les signes d’une déchirure se multiplient
rapidement: Le 27/02/1945 les soviétiques téléguident un coup d’Etat en Roumanie, les US
les laissent libérer Berlin malgré la tension d’y arriver avant les Soviétiques, mais Staline
insiste pour que le maréchal allemand Keitel signe sa capitulation séparément avec lui le
09/05/1945
d) 17/07-02/08/1945 Conférence de Potsdam
Les hommes ont changé, Roosevelt plus conciliant que Truman meurt le 12/04/1946, “et avec
lui l’idée de grande alliance”; Churchill est battu par Attlee, en 08/1945 les US utilisent la
bombe atomique au Japon, Truman n’as plus besoin de l’aide de l’URSS sur ce terrain. C’est
donc avant que cette situation ne soit rendue définitive par un traité de Paix US-Japon que
Staline en profite pour redessiner la carte de l’Europe.
La conférence décide des frontières de la nouvelle Pologne entre Ligne Curzon voulue par
l’URSS et la ligne Oder-Neisse, rejetée par les occidentaux mais que Staline fait accepter à
titre provisoire
e) Les traités de paix
La conférence de Paris fixe entre 07 et 10/1946 les traités de paix avec les anciens satellites
de l’Allemagne: Italie Roumanie Bulgarie Hongrie Finlande
Le sort des colonies Italiennes n’est pas réglé, Trieste est placé sous tutelle de l’ONU vu la
dure opposition entre Yougoslaves soutenus par Moscou et Italiens soutenus par les
occidentaux.
La Roumanie perd la Bukovine et la Bessarabie; la Hongrie la Transylvanie la Ruthénie et le
sud de la Slovaquie; la Finlande perd notamment la Carélie et concède des bases aux
Soviétiques.
L’Allemagne est l’objet d’un débat permanent. L’idée de la mise de Berlin sous tutelle
quadripartite est acquise, mais elle ne peut fonctionner que si les parties s’entendent, or, mis à
part l’objectif de dénazification, elles sont en désaccord sur tout le reste. Staline abandonne
l’idée du démembrement de l’Allemagne et contraint les occidentaux à l’imiter.
le 17/12/1945 une bizone UK US est créée, dans un objectif de réintégration de l’Allemagne
par l’économique, les Français refusent de la joindre, voulant régler la question de la Sarre;
des accords sur les réparations en nature sont signés.
Les occidentaux ressuscitent les institutions libérales, et les soviétiques imposent une société
socialiste; la tutelle quadripartite devient impuissante.
Du 20/11/1945 au 01/10/1946 le procès de Nuremberg est le dernier acte solidaire de tous
les occupants de l’Allemagne, nation qui est devenu un enjeu des RI.
f) Premières frictions
La volonté de Staline de se construire un glacis continentale apparaît évidente. La question
polonaise est le premier gros accrochage entre URSS UK et US. Après le discours de Fulton
par Churchill sur le Rideau de Fer, qui présente la tyrannie soviétique comme une menace sur
le monde, George Kennan énonce les principes du containment , c’est l’Esprit de Riga diplomates US intransigeants formés dans les pays Baltes et russisants - qui remplace
l’esprit de Yalta. Le 09/01/1947, autre signe, le secrétaire d’Etat Byrnes est remplacé par
Marshall, ancien commandant des forces US en Chine, et beaucoup plus intransigeant face
aux Soviétiques. Au lieu de continuer à faire des concessions aux Soviétiques, les
occidentaux décident de freiner ce qu’ils considèrent comme un expansionnisme soviétique.
B) Le retour de la Paix au Proche et en Extrême Orient
a) Le Proche Orient
La création de la Ligue Arabe au Caire en 03/1945 signale la conjonction de la fin du conflit
avec le réveil du Panarabisme dans un contexte de décolonisation attisant les tensions entre
puissances coloniales sur le départ, et se conjuguant peu à peu avec la tension Est-Ouest.
En 1946 le retrait des troupes françaises et anglaises de Syrie fait suite au rétablissement de
l’ordre par les Anglais suite à de violentes émeutes, la France soupçonne l’UK de profiter de
son affaiblissement pour tenter de l’exclure du Moyen Orient.
Or, vu qu’en 1946 également l’Egypte tente sans succès de renégocier ses accords sur la
politique étrangère et l’armée la liant à l’UK et que le traité de 01/1948 entre UK et Irak est
rapidement dénoncé par le gouvernement irakien, la Transjordanie qui accepte la présence
des soldats UK sur son territoire pour 25 ans, devient le seul allié sûr des Britanniques.
En 1946 les troupes URSS excitent les mouvements Kurdes et Azéris en Iran sont finalement
retirées de l’Iran dans un climat très tendu.
La Turquie souhaite renégocier les accords de Montreux (1936) sur la navigation et les
détroits, les US s’opposent
La guerre civile éclate en Grèce dans la Macédoine, exacerbée par la guerre froide et la
présence des armées rouges au Nord du pays.
L’UK ne peut plus contenir la situation, c’est la fin de sa prépondérance en Méditerranée et
au Proche-Orient et un des aspects de la relève de l’influence européenne.
b) L’Extrême Orient
La défaite du Japon bouleverse toute la situation en Asie du Sud Est. Le Japon est occupé
par les US, la guerre civile reprend en Chine.
Au Japon Mac Arthur organise les réformes radicales sur la démocratisation, la
décartellisation et la démilitarisation, l’Empire perd Taiwan la Mandchourie la Corée le Sud
de Sakhaline les Kouriles, les Mariannes et autres îles.
En 08/1945 la Chine s’était alliée à l’URSS contre le Japon, l’URSS obtient la base de Port
Arthur et des facilités en Mandchourie, où elle s’installe, facilitant la reprise de la guerre
civile.
Devant les incertitudes de la politique US, la guerre civile en Chine s’aggrave et le Kuo Min
Tang s’affaiblit.
c) La désunion des alliés
Maurice Vaïsse s’interroge sur la responsabilité du début de la guerre froide, entre les
théories dénonçant l’expansionnisme soviétique et l’hégémonisme US. Il récuse l’idée que le
partage du monde de Yalta que certains dénoncent en est la cause; ce ne sont pas les accords
de Yalta qui sont en cause mais plutôt leur non-respect, notamment celui de la Déclaration
sur l’Europe libérée.
2) La guerre froide: 1947-1955
L’Europe est divisée en deux blocs d’une part par le Plan Marshall à l’Ouest et avec les
débuts de la coopération Européenne, et d’autre part par la soviétisation de l’Est.
Seuls quelques Etats au centre et au Nord restent neutres. La soviétisation à l’Est est brutale.
Limites de l’expansion soviétique en Yougoslavie, en Finlande et en Grèce.
A) La Naissance des deux Blocs
a)La relève américaine
La coupure date de 1947 avec la multiplication des problèmes nationaux, régionaux et
internationaux prenant leur source en Europe et en Asie. La Chine passe dans le camp
communiste avec la victoire de Mao, la situation dégénère en Corée et en Indochine, elle
menace de le faire en Turquie. 40 000 GIs sont envoyés en Grèce, les soldats Britanniques
sont aussi présents en Egypte, en Iran, Irak, Chypre, Transjordanie et Palestine.
L’UK signale officiellement aux US le 24/02/1947 qu’ils se préparent à retirer leurs troupes
de Grèce, la situation est critique face à la rébellion menée par le Général Markos. En effet
l’UK ruinée par la guerre doit rendre ses ambitions compatibles avec ses possibilités
financières, ce qui passe aussi par la décolonisation et par le passage à une special
relationship avec les US, qui doivent rompre leur tradition isolationniste.
Ce qui est fait le 12/03/1947 lorsque Truman fait voter les crédits pour une intervention US
en Grèce “le moment est venu de ranger les US dans le camp et à la tête du monde libre”. Le
problème étant aussi de nature économique,- suspension le dispositif prêt-bail, crise
économique en Europe, agitations sociales - les US interviennent pour remettre à plat le
système monétaire international.
La conférence de Bretton Woods a en effet instauré le retour au Gold Exchange Standard,
seul l’US $ est convertible, les parités sont fixes, le FMI est créé comme une caisse de
secours mutuelle qui prête des Droits de Tirage sur 3 à 5 ans, alors que la BIRD finance les
prêts à moyen-long terme. Le dollar gap signale la pénurie de monnaie forte en Europe, alors
que seuls les US peuvent lui fournir les infrastructures et machines nécessaires à la reprise.
b) Le Plan Marshall
05/06/1947 dans son discours de Harvard, George Marshall dévoile son plan, une aide sur 4
ans, à répartir par les Européens eux mêmes - les US souhaitent inspirer une plus grande
intégration européenne pour faire face aux soviétiques, et en profiter pour conserver un
débouché pour leur économie qui risque la surchauffe. L’URSS rejette l’offre US de
bénéficier du plan.
Or l’Europe occidentale est soumise à une crise insurrectionnelle; le 04/05/1947 les ministres
communistes sont exclus du gouvernement français, le 31/05/1947 les ministres communistes
Italiens subissent le même sort.
Pendant les grèves de l’automne 1947, le syndicat FO est créé d’une scission de la CGT.
L’ European Recovery Program est lancé, en 04/1948 , sur les idées de Marshall, 90% de
dons en nature aux gouvernements qui revendent aux entreprises nationales. Le système est
efficace et cohérent.
Le 16/04/1948 est créée l’OECE, pour répartir les aides du plan entre les Etats européens et
libéraliser enfin les échanges européens. C’est le début de la solidarité économique
européenne.
Le premier GATT est lancé le 01/01/1948 par 80 Etats, dans la même perspective de
libéralisation des échanges.
B) L’Europe divisée en deux blocs antagonistes
La politique de l’URSS, “citadelle assiégée”, est basée sur l’obsession de la sécurité, étant
donnée la puissance nucléaire US et sa conviction d’une hostilité fondamentale du monde
capitaliste.
Ils considèrent comme provisoire le statut particulier de Berlin du 05/06/1945, avec 4 zones
d’occupation. le 22/11/1945 sont délimités les couloirs aériens entre Berlin et les zones
occidentales; le Komintern est créé pour resserrer les liens autour de l’URSS. La Yougoslavie
Titiste est mise au ban des démocraties populaires qui suppriment leurs liens diplomatiques
avec elle, mais l’impossibilité de la mettre au pas constitue un échec pour les soviétiques et le
premier schisme du camp socialiste.
Mais en Tchécoslovaquie, divisée sur l’initiative du plan Marshall, le coup de Prague du
25/02/1948 est une réussite.
Il impressionne considérablement les occidentaux qui décident de relancer les processus
d’union. Le 04/03/1947 une alliance militaire était signée entre la France et l’UK, contre le
danger d’une revanche allemande, mais l’Union Occidentale entre la France l’UK et le
Benelux, fondée par le Pacte de Bruxelles du 17/03/1948, qui prévoit un Etat Major interallié,
est la première alliance dirigée contre n’importe quel agresseur.
C’est le blocus de Berlin en 06/1948 qui va faire se pencher les US sur le problème de la
sécurité Européenne.
C) Le problème Allemand au coeur de la guerre froide
US UK veulent un pouvoir fédéral fort en Allemagne, un accord avec les Soviétiques qui
insistent sur les réparations et veulent un pouvoir centralisé. Alors que les divergences entre
les Français et les Anglo Saxons sont encore vives, un accord avec l’URSS est impossible sur
la dénazaification, les frontière orientales de l’Allemagne, les réparations, de même pour
l’Autriche - les soviétiques veulent en contrôler l’économie. Molotov demande l’organisation
immédiate d’un nouveau gouvernement allemand, “le problème allemand est devenu la
pomme de discorde des anciens alliés, et la question du statut de Berlin en est le point le
plus irritant”.
a) Le problème du statut de Berlin et le blocus
Les Soviétiques ont en fait toujours considéré que Berlin devait à terme faire partie de
l’Allemagne de l’Est.
En 03/1948 les soviétiques quittent les négociations sur l’avenir de la ville et cèdent le
contrôle des entrées à Berlin aux Ossies; les occidentaux refusent d’accepter le fait accompli,
début du petit blocus de Berlin. Une crise plus grave se prépare après que les occidentaux se
soient mis d’accord pour créer la trizone et organiser des élections à la constituante en
06/1948. Le Deutsche Mark est créé, ce que les soviétiques considèrent comme une
provocation. Le blocus de Berlin devient total.
Le 26/06/1948 le pont aérien avait déjà commencé, il aboutit le 12/05/1949 à la fin du blocus.
“Berlin est devenue un symbole du combat pour la liberté”.
b)La constitution des deux Etats
En 04/1949 Accords de Washington sur les prérogatives de l’Etat allemand, en 05/1949 la
constitution de la RFA est votée et en 08/1949 des élections générales ont lieu.
En 07/10/1949 la RDA est créée, institutionnalisation de la division de l’Allemagne. Les
désaccords sur la frontière entre RFA et RDA sont insurmontables alors que les chanceliers
de la RFA tentent de faire organiser des élections libres dans toute l’Allemagne. Le
17/06/1953, un grève générale à Berlin Est pour des élections libres est brutalement réprimée.
Or l’Allemagne n’est plus seulement un enjeu, elle devient un acteur des RI: le 11/1949 la
RFA, plus indépendante internationalement que la RDA signe les accords de Petersberg,
quasi-fin des réparations.
02/05/1951 la RFA, autorisée à avoir des relations diplomatiques, est membre du Conseil de
l’Europe, mais la Sarre reste un sujet de discorde entre RFA et France. En 05/1950 est publié
un Livre Blanc dénonçant le rattachement économique de la Sarre à la France. Ce genre de
tension entre France et RFA justifie les initiatives prises pour favoriser la construction
européenne.
D) L’expansion communiste en Extrême-Orient
1947 est un tournant dans la guerre civile en Chine, le début de l’effondrement du Kuomintang.
Quand le 01/10/1949 est proclamée la République Populaire de Chine, un autre noeud
de la guerre froide voit le jour.
En 01/1950 l’UK seule puissance occidentale à reconnaître la PRC, en conséquence le 01/01/1950
, l’URSS engage la politique de la chaise vide à l’ONU et fait reconnaître la PRC par les
démocraties populaires, son soutien à la jeune république Socialiste est affirmé le 14/02/1950
par le Traité d’amitié Sino-Soviétique, qui vise surtout à concrétiser l’opposition commune
face aux alliés. La PRC fait irruption dans les RI en Asie, et se montre très active.
L’ Indochine devient dès 06/1950 le terrain du combat idéologique - US avec France PRC avec
Vietminh.
En Corée, la situation d’après guerre avait été créée dès le 08/06/1945 lorsque les soviétiques
attaquent le Japon, il
est entendu qu’ils recevront leur reddition au Nord du 38ème Parallèle.
En 12/1945 Conférence de Moscou, décide d’une tutelle sur la Corée, sur fond de désaccord entre
URSS et US.
Le 25/06/1950 les coréens du Nord envahissent le Sud, les US qui n’avaient par inclus le pays
dans leur périmètre de
sécurité sont obligés d’intervenir. C’est à ce moment là qu’ils décident de tisser leur réseau
stratégique en Asie: le
30/08/1951 les US signent un traité de défense avec les Philippines, assistent économiquement
France et Taiwan, et
décident de faire du Japon leur allié par le Traité de Paix de 06/1951 qui en fait une “sentinelle du
monde libre”,
selon le traité de sécurité de San Francisco du 08/09/195. Le Traité ANZUS du
01/09/1951organise une seconde
ligne de défense dans la Pacifique.
En 09/1951, les US interviennet en Corée sous la bannière de l’ONU. En 05/1950 MacArthur
arrive à Pu’San, en
10/1950 il contre attaque, le 38ème Parallèle est franchi, les troupes de l’ONU sont vite proches
de la frontière
chinoise ce qui provoque en 11/1951 l’intervention des volontaires chinois qui font reculer
MacArthur, qui finit par
revenir sur le 38ème parallèle. Lorsqu’en 04/1951 Truman remplace MacArthur qui veut
bombarder la Chine par
Ridgway, débutent des négociations. L’ Armistice de Panmunjon, est signé le 27/07/1953, il
consacre paix blanche et
division de la Corée; Syngman Rhee dirige le Sud, Kim Il Sung le Nord.
E) Les deux camps face à face
a) Le camp Atlantique
Il s’unit et réarme animé par la conviction que l’URSS présente un défi mortel pour
l’occident.
Bidault rencontre Marshall pour demander une protection militaire aux US, car l’Union
Occidentale est considérée
comme insuffisante. La doctrine Truman du containment avait poussé les US en 1952 à créer
la CIA. Le 11/06/1948
la résolution Vendenberg au Sénat autorise les US à signer des alliances militaires en temps
de paix, c’est une
véritable révolution qui va autoriser les US à multiplier les pactes en temps de paix, ce qui
devient un instrument
privilégié de la stratégie de sécurité nationale. Le 04/04/1949 est ainsi signé le pacte
Atlantique, pour 20 ans, avec
12 participants, qui absorbe l’Union Occidentale; c’est une alliance militaire souple, et pas
automatique. Mais il place
l’Europe occidentale sous protection US, ce que l’URSS considère comme une alliance
offensive dirigée contre elle.
Son message se confondant avec celui des neutraliste est exprimé conjointement le
19/03/1950 par l’Appel de
Stockholm qui préconise l’abandon absolu de l’arme nucléaire pour affaiblir l’occident.
Ce sont les événements en Extrême Orient, avec la Guerre de Corée, qui vont profondément
modifier le système du
Pacte Atlantique par le biais de l’intégration militaire.
Les US réagissent dès le 09/02/1950 avec le début des campagnes maccarthystes; en 01/1953
Eisenhower élu
président souhaite remplacer le containment par le roll-back. C’est le new look de leur
politique étrangère.
Face aux dangers de cette orientation, la politique US se réduit à la pactomanie et la doctrine
des représailles
massives, l’environnement stratégique ayant changé avec l’acquisition en 1949 de l’arme
atomique par l’URSS.
La doctrine Radford préconise représailles massives, immédiates, et pas de sanctuaires, avec
l’arme atomique.
L’objectif pour les US est ainsi d’obtenir le maximum de sécurité au coût le moins élevé.
Le renforcement des alliances en Asie est lié à la crainte de la théorie des dominos. En 1953
est signé un traité de
défense avec la Corée du Sud, en 1954 avec le Pakistan, Taiwan, le Sud Vietnam. Le
08/09/1954 le pacte de Manille,
créant l’OTASE - US France UK Australie NZ Philippines Pakistan Thailande- prévoyant
réponse militaire collective
contre attaque dirigée vers l’un des membres est l’aboutissement de cette stratégie. Comme le
Pacte de Bagdad qui en
02/1955 réunit Turquie Irak Pakistan Iran UK. Les US cherchent par la Conférence de
Caracas d’unir les Amériques
dans une croisade anti communiste, en 06/1954 l’invasion du Guatemala dirigé par le
communiste Arbenz est un
exemple de cette politique.
La guerre de Corée pousse les US à favoriser le réarmement du Japon qui en 10/1956 met fin
à l’état de guerre avec
l’URSS, le 18/12/1956 le Japon admis à l’ONU.
b) La coopération européenne
C’est la crainte d’une agression communiste qui pousse les européens à accélérer leur
rapprochement.
La coopération est d’abord économique, initiée par l’OECE et le plan Marshall. Un conseil
de l’Europe est
organisé en 08/1949 à Strasbourg, mais l’opposition de l’UK à tout questionnement de la
souveraineté nationale en
fait un demi-échec. En 09/05/1950 le Plan Schuman - sur idée de Jean Monnet - sur la CECA,
qui n’était qu’un projet
de rapprochement européen parmi d’autres créée entre Benelux, Italie, RFA et France. Dès
18/04/1951 la Haute
autorité a un pouvoir supranational. On cherche aussi à développer la coopération militaire
avec l’intégration du
SHAPE Supreme Headquarters of Allied Powers in Europe dans l’OTAN en 12/1950.
La France s’oppose au réarmement de l’Allemagne , qui est indispensable pour
l’aboutissement de cette stratégie.
C’est ce souci de donner un cadre acceptable à ce réarmement qui lance les débats sur la
Communauté Européenne
de Défense, et aboutit à un traité signé le 27/05/1952, mais rejeté par l’Assemblée Nationale
en France. Cet échec est
pallié par la signature le 23/10/1954 des Accords de Paris sur la création de l’Union Europe
Occidentale, solution de
rechange, avec RFA et Italie.
Ainsi en 05/1955 la RFA intègre t’elle l’OTAN.
On assiste par ailleurs à une brève période de rapprochement des Yougoslaves, manifesté
par le traité d’Ankara
entre Yougoslavie Turquie et Grèce et par les Accords de Londres le 05/10/1954 sur la
question de Trieste.
c) Le camp oriental et les premier signes de dégel Est-Ouest
Le Kominform est l’outil principal de l’embrigadement idéologique dans le bloc oriental,
pour dénoncer les US, Tito
et encenser Staline. En 1949 commence une période de purges et de procès, écartant
Gomulka en Pologne, Rajk en
Hongrie du pouvoir, jugés trop indépendants comme en 1952 Slansky en Tchécoslovaquie.
Isolé du monde occidental, le bloc oriental s’aligne sur l’URSS. Le 25/01/1949 le Conseil
d’Assistance Economique
Mutuelle, CAEM ou COMECON est créé, et le 14/05/1955 Suite à l’entrée de l’Allemagne
dans l’OTAN, l’URSS
crée le Pacte de Varsovie, jumeau de l’OTAN.
En 03/1953 la mort de Staline, remplacé par Malenkov et Khrouchtchev, met fin à un
système de dictature
personnelle, et marque le début d’une politique de ‘dégel’ - titre d’un roman de Ehrenbourg .
La déstalinisation est
marquée par des amnisties et des réductions de peines. Des émeutes éclatent en
Tchécoslovaquie et à Berlin Est en
1953. Ce dégel est aussi perceptible en politique étrangère. L’URSS reconnaît Israël, retire
ses troupes d’Autriche,
est représentée aux négociations de paix sur l’Indochine à Genève, propose la conclusion
d’un pacte européen de
sécurité.
Or le problème allemand reste le principal pôle de tension entre Est et Ouest. Les 1823/07/1955 une rencontre
au sommet des 4 chefs d’Etat et les 27/10-16/1955 des 4 ministres des affaires étrangères à
Genève butent sur le
problème Allemand.Molotov refuse toute réunification, l’URSS reconnaît la souveraineté de
la RDA. En réaction à la
création de l’UEO, et à l’intégration de l’Allemagne dans l’OTAN, l’URSS pilote la création
le 14/05/1955 du Pacte
de Varsovie, l’URSS confère au bloc oriental une structure solide et assume un rôle de
gardien de bloc.
Du 26/05 au 03/06/1955 la détente permet un voyage de Khrouchtchev en Yougoslavie où
il reconnaît la diversité
des voies vers le socialisme.
3) La première phase de décolonisation ( 1945 - 1955 )
A) Facteurs propres à la décolonisation
De 1945 à 1962, première étape de la décolonisation avec le Moyen Orient et l’Extrême
Orient
A partir de 1955 deuxième étape avec la décolonisation de l’Afrique Noire.
1955 Bandoeng marque un tournant car les US et l URSS s’engagent à ne pas limiter
l’accession de nouveaux
membres à l’ONU.
La seconde guerre mondiale a profondément modifié les rapports entre métropoles
européennes et colonies. Du
conflit émergent US et URSS, deux puissances anticolonialistes à leur façon.
L’URSS est favorable à la décolonisation qui fragilise les puissances occidentales, les US
sont embarrassés vis à vis
de leurs alliés.
a) L’attitude des puissances coloniales
L’UK dirigé par les travaillistes décide une décolonisation progressive, les Pays Bas s’y
résignent
La France est un cas tout à fait différent: affaiblie par la guerre considère que son empire
est sa seule chance de retrouver son statut d’avant guerre, la conférence de Brazzaville n’est
pas un pas un appel vers l’indépendance mais vers la modernisation.
En 1958 seulement la France s’engage dans la décolonisation ,la Belgique suit.
Le sort des colonies Italiennes est réglé en 1949, Lybie indépendante en 1952 conserve des
bases UK et US, 10 ans de tutelle sur la Somalie, l’Ethiopie absorbe l’Eryhthrée.
b) Le cas particulier de l’Amérique Latine
La guerre contribue à renforcer les liens entre les Républiques qui apportent plus ou
moins leur soutien à la guerre contre l’Axe. En 02/1945 Conférence de Mexico, acte de
Chaputelpec dessine la sécurité collective en Amérique. A la Conférence de Rio est signé le
Pacte de Rio d’assistance réciproque, renforcé par l’institution le
30/04/1948 de l’Organisation des Etats Américains.
Or l’après guerre amène un refroidissement des rapports avec les US. Les Républiques
demandent un retrait des bases US et un plan Marshall. En 02/1946 Peron prend le pouvoir en
Argentine, son discours est populiste et anti-impérialiste. On assiste à une remise en question
des colonies occidentales de l’UK, des Pays-Bas, de la France
En 05/1954 un Coup d’Etat éclate au Paraguay, en 06/1954 une révolution a lieu au
Guatemala.
B) Décolonisation au Proche et au Moyen-Orient
Alors que les Etats accèdent à l’indépendance progressivement, la création de l’Etat
d’Israël et l’exploitation des ressources pétrolières provoquent les premières crises
sérieuses avec l’occident.
En 1945 troubles violents éclatent en Syrie et au Liban, l’ indépendance est accordée sous
pression UK
1946 indépendance de la Transjordanie, la Légion armée est commandée par un Britannique,
c’est la fin des mandats.
Les contradictions entre la déclaration Balfour et la politique proarabe pendant la guerre de
l’UK la poussent en 1947 à demander une Commission d’enquête de l’ONU sur la Palestine,
qui préconise le partage. Dépassé par l’ampleur du problème, l’UK se retire de Palestine le
14/05/1948 avant que le plan ait pu être appliqué, indépendance d’Israël.
De 05/1948 à 01/1949, première guerre Israëlo-Arabe, qui débouche sur un statu quo par
rapport au plan de partage de l’ONU. En 1950 la Transjordanie devient la Jordanie avec la
modification des frontières issue de la guerre, l’Egypte annexe Gaza. En 05/1949 Israël admis
à l’ONU, en 04/1950 le Pacte de Défense de la ligue Arabe entérine le refus des Etats de la
région de reconnaître l’Etat Juif, les réfugiés Palestiniens sont présents dans tout le proche
Orient; tous les éléments d’un problème insoluble sont déjà en place.
Une grande instabilité agite les Etats Arabes de la région.
Le 20/07/1951 est assassiné le roi Abdallah de Jordanie, c’est la fin de l’objectif de Grande
Syrie hachémite. Face au risque d’embrasement de la région, en 05/1950 France UK et US
garantissent le statu quo territorial.
Les enjeux pétroliers deviennent sensibles.
En 1950 l’Iran ne touche que 9% des royalties de l’Anglo Iranian Company, en 03/1951
Mossadegh nationalise la société. Dès le 24/08/1953 Mossadegh arrêté, c’est une
préfiguration de la crise de Suez.
La décolonisation est aussi marquée par un conflit anglo-egyptien. En 06/1948 l’UK décide
la pleine indépendance du Soudan, ce qui signifie la fin de l’influence égyptienne dans ce
pays . L’Egypte propose la renégociation du traité la liant avec l’UK, devant le refus de l’UK,
des émeutes anti britanniques éclatent en 1951 au Caire qui aboutissent le
28/07/1952 à l’abdication du roi Farouk après un coup d’Etat. En 03/1954 Nasser prend le
contrôle du pays et négocie le retrait des troupes britanniques, tout en lançant une politique
proarabe, neutraliste vis à vis de l’occident et résolue à anéantir Israël.
Fin 1955 le Pakistan et l’Iran adhèrent au pacte e Bagdad, protestations de l’Egypte et de
l’URSS.
C) La Décolonisation en Asie
La décolonisation en Asie est en partie conséquence de la défaite japonaise. En 1945
seule la Thaïlande était indépendante, en 1957 Dix nouveaux Etats sont nés.
L’Inde avait déjà le mouvement nationaliste le plus organisé avec le parti du Congrès
créé en 1886.
Alors que Attlee souhaite accorder l’indépendance à la fin de la guerre, la situation est
compliquée par la configuration ethnique de la zone. En 08/1946 des incidents violents
éclatent en Inde entre partisans de la Ligue Musulmane et du Parti du Congrès qui souhaite
le maintien de l’unité, c’est la guerre civile. En 02/1947 les troupes UK évacuent l’Inde. En
08/1947 Mission Mountbatten, décide la division entre deux Pakistans et une République
Indienne. Le Portugal seul refuse de rendre son port de Goa, en 1954 les ports français sont
restitués
1947-1948 première guerre au Cachemire entre Inde et Pakistan qui aboutit à une ligne de
démarcation théâtre de futur conflits territoriaux.
Autres indépendances, la Birmanie, où une guerre civile entre le gouvernement d’une part et
les communistes et les ethnies Karen d’autre part éclate et celle des Philippines, qui accepte
de tolérer des bases US pour 99 ans.
En Indonésie le rôle de la seconde guerre mondiale a été encore plus décisif. En 1947 les
Hollandais créent une fédération d’Indonésie avec Java seule dirigée par les Indonésiens.
Quand en 1948 échec de l’insurrection communiste à Java, les hollandais veulent en profiter
pour reprendre le contrôle de tout le pays. C’est sous la pression UK US , qu’ ils se retirent de
tout le pays le 27/12/1947 sauf l’Est de Nouvelle Guinée jusqu’en 1962.
Le rôle de l’occupation japonaise a aussi été captital en Indochine. En effet le 09/03/1945
ils avaient liquidé l’administration française, en conséquence dès le 11/03/1945
l’indépendance y est proclamée. Le 06/03/1946 un accord sur le retour des troupes françaises
au Tonkin contre la reconnaissance du Vietnam est difficilement trouvé.
D’Argenlieu proclame la République de Cochinchine, et le 19/12/1946 fait bombarder
Haiphong, c’est le début de la guerre. 06/1948 accords de la baie d’Along, la France ,et en
place un Etat Vietnamien indépendant dirigé par Bao Dai
Après le début de la guerre de Corée en 1950, la guerre d’Indochine devient un conflit de
guerre froide. Les Américains aident matériellement les Français, les Russes et Chinois le
Vietminh
Après la chute de Dien Bien Phu, le 20/07/1954 sont signés les Accords de Genève qui
préconisent une division de part et d’autre du 17ème parallèle, la réunification est prévue
après les élections. Le rideau de bambou signifie ainsi la division d’une nouvelle nation
par une frontière idéologique; mais également la victoire d’un mouvement
révolutionnaire sur une puissance coloniale, qui ouvre la voie à la décolonisation de
l’Empire français.
La Chine présente à Genève s’impose sur la scène internationale, confortée par les
Accords sino-soviétiques du 12/10/1954.
L’Inde de Nehru s’efforce aussi de jouer un rôle mondial ; elle rejette l’OTASE et le
Pacte de Bagdad, Nehru plaide avec Tito et Nasser le neutralisme
II) LA COEXISTENCE PACIFIQUE ( 1955 - 1962 )
De la confrontation à la détente, la coexistence pacifique constitue un nouveau mode de relations
Est
Ouest et une conséquence de l’émergence du Tiers Monde. La guerre froide n’est pas finie, et le
monde est toujours bipolaire. La conférence de Bandoeng -1955- et la crise de Suez-1956- sont les
actes
fondateurs de la coexistence pacifique en ce qu’il annoncent une complexification et un
enrichissement du jeu de la guerre froide par l’essor du Tiers Monde.
La compétition idéologique est remplacée par la compétition économique , la course aux armements
et
à l’espace.
Des accrochages graves ente URSS et US ponctuent tout de même la période, dans un ancien point
de
tension - Berlin - et dans un nouveau - Cuba.
L’homogénéité de chacun des blocs est mise à mal, par le schisme sino-soviétique à l’Est et par les
débuts de la construction européenne à l’Ouest.
1) La deuxième phase de décolonisation
Le Tiers Monde - expression pensée par Alfred Sauvy en 1952- prend conscience de son existence
en 1955 à Bandoeng,
remporte une victoire diplomatique à Suez et transforme l’ONU.
La compétition Est Ouest se transporte alors dans ce Tiers Monde, hors d’Europe.
Khrouchtchev exploite la volonté
d’émancipation coloniale, implante l’influence soviétique au Proche Orient et à Cuba même s’il
obtient aussi des revers en
Afrique. L’échec franco-britannique à Suez provoque l’irruption des Soviétiques et Américains
dans le Proche Orient, et
leur lutte d’influence, alors que Khrouchtchev récupère les non-alignés.
A) Bandoeng et Suez
Des pays asiatiques vient l’initiative de la conférence de Bandoeng. La situation est
rendue propice par la fin des guerres de Corée et d’Indochine, et le règlement du contentieux
sino-indien sur le Tibet.
Le groupe de Colombo - Birmanie, Sri Lanka, Inde, Indonésie, Pakistan est à l’origine du
sommet où 24 gouvernements Asiatiques et Africains représentés, entre une tendance prooccidentale - Philippines, Japon, Sud Vietnam, Laos, Thailande, Turquie, Pakistan, Ethiopie,
Liban, Libye, Libéria, Irak, Iran -, une tendance neutraliste - Afghanistan, Birmanie, Egypte,
Inde, Indonésie, Syrie - une tendance communiste - Chine, Nord Vietnam.
La Chine joue le rôle de modérateur entre les positions Indienne et Pakistanaise.
La conférence traite aussi bien de la décolonisation que de la coexistence pacifique.
Pour la première fois une conférence a réuni des Etats du Tiers Monde sans la
participation des Etats Européens, des US ou de l’URSS.
Les 18-20/07 1956, rencontre Tito Nasser Nehru à Brioni, les non-alignés préconisent de
jouer la balance entre Est et Ouest, comme au Proche-Orient.
Au proche Orient la montée du panarabisme est parallèle à la pénétration de l’influence
des soviétiques dans la région. Nasser négocie avec la Tchécoslovaquie un contrat pour la
fourniture d’armes lourdes, l’UK perd son monopole. En 1956 Foster Dulles refuse de
financer le barrage d’Assouan.
Le 26/07/1956 Nasser riposte en nationalisant le canal de Suez, c’est un triple défi contre la
puissance Coloniale l’UK, contre la France qui lui reproche d’héberger des soldats du FLN
Algérien, contre Israël auquel il veut interdire le passage sur la canal. Dès Octobre ces trois
pays mettent au point une stratégie militaire commune, les US ne veulent pas intervenir. Les
coalisés progressent jusque par delà le canal, mais le 05/11/1956 L’URSS menace la France
et l’UK de ses fusées atomiques, les US font pression sur l’UK, retrait des coalisés. Grande
victoire politique de l’URSS dans le monde arabe, ruine de l’influence de la France et de
l’UK dans cette partie du monde. La doctrine Eisenhower d’aide économique et
d’assistance militaire aux pays arabes tente de sauver les meubles. En conséquence, les US
avec les Etats du Pacte de Bagdad, la Jordanie et les Saoudiens d’une part, et l’URSS d’autre
part alliés de la Syrie et de l’Egypte se retrouvent face à face au Proche Orient. En juillet
1958 US et UK interviennent au Liban et en Jordanie pour y endiguer la contagion
communiste.
.
B) La décolonisation en Afrique du Nord
En Tunisie le mouvement nationaliste est encouragé par la situation pendant la guerre,
qui a vu les français des deux camps s’y combattre.
Le Bey Tunisien est remplacé pour collaboration, en 1951 le Destour, le NeoDestour de
Bourguiba, l’UGTT s’unissent suite à l’arrestation de Bourguiba arrêté et aux émeutes, Pierre
Mendes France annonce en 07/1954 l’autonomie interne de la Tunisie , le 20/03/1956
l’indépendance est acquise.
Le souverain Mohammed Ben Youssef a eu un rôle important pour l’indépendance du
Maroc, en déclarant dès 1947 son soutien à la ligue Arabe, et son refus de désavouer
l’Istiqlal indépendantiste nouvellement créée. En 1953 Ben Youssef est déposé puis exilé,
suite à une série d’attentats, en 11/1955 il négocie avec la France son retour sur le trône et
l’indépendance, acquise le 02/03/1955.
La situation de l’Algérie, où plus de 20% de la population est européenne est
particulière. En 08/05/1945 ont lieu les premières révoltes, à la suite de celle de la toussaint
1954, seules de petites réformes sont engagées.
Après les bombardements des sanctuaires en Tunisie début 1958, les pressions UK et US sur
la France se font de plus en plus insistantes, avec l’internationalisation du conflit notamment
à la tribune de l’ONU.
De Gaulle considéré comme le seul capable de restaurer l’unité nationale revient au pouvoir
en 1958, il veut s’éviter une nouvelle défaite coloniale et se débarrasser du problème algérien
pour avoir les mains libres en politique étrangère. Il essaiera toutes les politiques. Le
16/09/1959, autodétermination le 01/1960 Semaine des barricades, en 04/1961 Putsch de
généraux.
Le 18/03/1962 les Accords d’Evian sont signés après de difficiles négociations.
03/07/1962 Déclaration d’indépendance algérienne
C) La décolonisation en Afrique Noire
a) Afrique Anglophone
La décolonisation s’y fait progressivement et plus souvent de façon pacifique.
Le 06/03/1957 la Gold Coast devient le Ghana indépendant, comme le 01/10/1960 le Nigéria,
et le 27/04/1961 le Sierra Leone, le 8/12/1961 le Tanganyika qui avec Zanzibar indépendante
en 12/1963 forme la Tanzanie le
29/09/1964, en 12/1963 le Kenya après huit ans de guerre civile et anticoloniale accède à
l’indépendance
En 1964 la Rhodésie du Nord devient la Zambie indépendante, un gouvernement blanc en
Rhodésie du Sud déclare unilatéralement son indépendance s’opposant ainsi à un
infructueux blocus.
b) Afrique Noire Française
La décolonisation s’opère de façon tout à fait différente:d’abord politique d’assimilation, puis
vers l’indépendance dans le cadre de l’Union Française.
23/06/1956 Vote de la loi-cadre Deferre,qui accorde une large autonomie et permet
l’apprentissage de l’autogestion dans la paix. Début 1960 indépendances du Togo et du
Cameroun.
23/09/1958 Seule la Guinée refuse la loi Deferre et accède directement à l’indépendance, tous
les autres en 1960.
c) Le Congo Belge
Suite aux indépendances des colonies françaises, le Congo Belge, la plus riche des colonies
européennes, revendique la sienne. Le 30/06/1960 la Belgique accorde brusquement
l’indépendance aux nationalistes Lumumba et Kasavabu, une guerre éclate avec les
sécessionnistes du Katanga. L’enjeu est tel que le conflit s’internationalise - invention des
casques bleus, en 1961 Lumumba soutenu par l’URSS est arrêté, le secrétaire général de
l’ONU meurt dans un accident d’avion. Seule l’arrivée au pouvoir de Mobutu en 11/1965
rétablit l’ordre.
d) Résidus de colonies européennes en Afrique noire en 1962
Sahara Espagnol; Djibouti, colonies portugaises du Cap Vert, Sao Tomé et Principe, Guinée
equatoriale, Angola Mozambique. L’accession à l’indépendance des autres républiques
africaines y suscite des révoltes plus ou moins larvées.
D) Evolution des Nations-Unies Les interactions entre le mouvement de la
décolonisation et l’ONU sont évidentes. L’Organisation pèse dans le sens de
l’indépendance, notamment algérienne. En 1961 l’AG vote une déclaration selon laquelle
toute colonie doit immédiatement recevoir son indépendance. L’équilibre politique autour
des Etats-Unis à l’AG est rompu.
Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies perd de son pouvoir par rapport à l’AG qui
devient une tribune, où
les pays du Tiers-Monde ont la majorité et par rapport au secrétariat général Hammarskjold refuse tout poste élevé
dans son administration aux Soviétiques.
L’URSS propose de le remplacer par une troïka entre un occidental, un communiste et un
neutre, échec mais le
03/11/1961 elle obtient la nomination d’U Thant qui s’avère moins interventionniste que ses
prédécesseurs. Son mandat marque un déclin de l’autorité du secrétaire général.
Une série d’autres facteurs contribue à diminuer la crédibilité des Nations Unies et de
ses Institutions.
L’Inde viole la charte en envahissant Goa en 1961, contre la charte de l’ONU et discrédite le
groupe Afro-Asiatique, ainsi que les conflits sino-indiens, sino-pakistanais, et les coups
d’états africains. De Gaulle et les Russes critiquent publiquement l’ONU et minent le pouvoir
de U Thant.
D’autre part les efforts de l’ONU pour parvenir à une politique de désarmements sont
patents, avec notamment l’échec du plan Baruch en 1946, et celui définitif du sommet de
Genève les 18-23/07/1955.
L’impasse est aussi nette pour les armes conventionnelles que pour les armes atomiques, la
question sera d’ailleurs monopolisée par les deux grands dans des discussions bilatérales par
la suite.
2) Evolution des blocs
Les Deux blocs en viennent peu à peu à considérer que leurs rapports ne tendent pas nécessairement
vers la guerre ouverte.
Déstalinisation à l’Est, Marché commun à l’Ouest effritent l’hégémonie des blocs.
Les tensions de guerre froide ne disparaissent pas - Cuba, Berlin.
A) La déstalinisation et les crises polonaise et hongroise
La déstalinisation est à l’ordre du jour du Xxe congrès du PCUS entre les 14-20/02/1956. Dès le 17/0
En Pologne, en 1956 Gomulka, antistalinien est réhabilité, des émeutes ouvrières éclatent à
Poznan en 06, en 10 Krouchtchev accepte la nomination de Gomulka comme premier
secrétaire du PC, et l’éviction du ministre de la défense d’origine russe, mais la Pologne
s’engage à rester dans le Pacte de Varsovie.
La situation est opposée en Hongrie. En 07/1956 le Premier Ministre est contraint à la
démission par la rue, Nagy le remplace et déclare la neutralité du pays et le pluripartisme,
l’armée soviétique se retire dans un premier temps et le 04/11/1956 occupe Budapest.
17/06/1958 Imre Nagy est exécuté.
L’URSS a marqué les limites de l’autonomie qu’elle veut bien accorder à ses satellites. C’est
un coup d’arrêt à la recherche de voies nationales vers le socialisme.
B) La relance de la construction européenne
On assiste à la construction d’un ensemble économique européen susceptible de
contrebalancer les US.
Le 01/06/1955 les ministres de la CECA à Messine décident d’ébaucher la CEE et EURATOM
Le 25/03/1957 le Marché commun est institué par le traité de Rome. Face à l’opposition
américaine, qui baisse le prix de l’uranium enrichi pour faire capoter les tentatives de création
d’une industrie d’enrichissement autonome, EURATOM est un échec.
Les Britanniques qui ont refusé de joindre la CEE lancent en 1959 l’AELE avec les pays de
l’OECE non membres de la CEE, le 01/01/1959 le Marché Commun entre en vigueur
Le conflit sarrois est enfin réglé le 23/10/1955 avec un référendum en Sarre qui rejette la
proposition d’un territoire européen et décide le rattachement à l’Allemagne, le 01/01/1957 ce
rattachement est effectif sur le plan économique et le 01/01/1960 sur le plan économique.
Ainsi disparaît la principale source de tensions entre la France et l’Allemagne.
C) La coexistence pacifique et ses limites
En 1955 l’accord sur l’Autriche signale le véritable début de cette coexistence pacifique. Les
nouveaux Etats du Tiers Monde veulent vivre à l’écart de la bipolarisation et font échec à la
guerre froide, de même Khrouchtchev rejette l’idée d’un affrontement militaire inévitable. En
09/1959 il rencontre Eisenhower aux Etats-Unis et lance la
compétition économique entre les deux systèmes. En 06/1961 il rencontre Kennedy à
Vienne mais la guerre foirde n’est pas finie pour autant. Elle affecte Berlin, l’Afrique,
l’Amérique Latine avec Cuba et l’Asie - les chinois bombardent Quemoy et Matsu, les US
sont prêts à intervenir, l’URSS à défendre la Chine. Or les relations Sino-soviétiques sont
ambiguës; en 07/1958 Khrouchtchev avait critiqué le Grand Bond en avant lors de sa visite à
Pékin.
a) L’équilibre de la terreur
La diplomatie soviétique sait tirer parti du jeu de la dissuasion: elle brandit la menace
nucléaire contre la France et l’UK en 1956 pendant la crise de Suez et le 04/10/1957
lance Spoutnik. Les US croient à tort au missile gap, une course aux armements destinée à
essouffler l’adversaire commence.
L’autre conséquence de l’équilibre de la terreur est la relance du désarmement. En 1957
l’URSS appuie le projet de Rapacki sur la dénucléarisation de l’Europe Centrale, début des
négociations pour l’interdiction des essais nucléaires atmosphériques.
En 09/1961 les délégués Soviétique et Américain envisagent le désarmement général, le
débat est finalement replacé sur niveau bilatéral.
b) Les crises de Berlin et de Cuba
Berlin est devenu un enjeu, symbole de la liberté et de la volonté occidentale de préserver
cette liberté.
Entre 1946 et 1961, 3 millions d’Allemands de l’Est sont passés à Berlin Ouest
27/11/1958 Khrouchtchev demande un accord sur l’absorption de Berlin Ouest par la RDA ou son
internationalisation sous mandat de l’ONU, menaçant de signer une paix séparée avec la RDA
et de lui donner le contrôle de l’accès à Berlin Ouest. Il veut mettre à l’épreuve la volonté des
US de risquer une guerre nucléaire pour la défense du territoire symbolique de Berlin. En
08/1961 la construction du mur de Berlin a un coût politique très élevé.
Cuba devient le terrain d’un nouveau bras de fer. Le 26/07/1953 avait eu lieu la première
tentative de révolution Castriste à Cuba, en 1956 Castro revient d’exil le 31/12/1958 Batista
abandonné par les US s’enfuit.
En 07/1960 Che Guevara proclame l’appartenance de Cuba au camp Soviétique. C’est une
atteinte inadmissible à la doctrine Monroe, d’autant que les réfugiés cubains s’activent
pour reconquérir l’île et que les compagnies US souffrent de la nationalisations des
ressources par le régime de Cuba. En 10/1960 les US lancent un embargo contre Cuba et
interrompent les relations diplomatiques, le 15/04/1961 échec du débarquement de la Baie des
Cochons, Kenneddy lance un programme d’aide aux Etats de l’OEA.
En 10/1962 le Pentagone apprend la livraison imminente de fusées soviétiques à Cuba le
22/10/1962 début du blocus
Le 26/10/1962 Khrouchtchev fait revenir les cargos, les US retirent leurs missiles de Turquie et
promettent de ne pas attaquer Cuba.
La crise illustre la stratégie de dissuasion et prouve la supériorité US en armes stratégiques.
Elle vérifie la théorie de la dissuasion avec l’escalade nucléaire suivie par un règlement
pacifique.
Elle illustre aussi la possibilité d’un dialogue US-URSS quelles que soient les positions des
principaux intéressés au Tiers Monde, on va vers la rationalisation de leurs rapports, la
“Détente”
III) LA DETENTE ( 1962 - 1973 )
Les années 1960 sont marquées par une bipolarisation croissante de la vie internationale et par une
érision
du monolithisme de deux blocs par l’affaiblissement du pacte Atlantique et le schisme URSS-PRC.
Les
super-grands s’engagent dans la réduction des armements , et deviennent des ‘adversairespartenaires’, la
confrontation est marquée par des conflits localisés dans le tiers-monde. La bipolarisation est “à la
fois
consolidée par la convergence des intérêts des deux grands et menacé par les nouvelles forces qui
émergent au sein des deux blocs et dans le Tiers-Monde”.
1) Le duopole américano-soviétique
Volonté d’apaisement des deux Grands: ils refusent la stratégie de tension et s’engagent sur la voie
de la détente.
Les présidents Johnson et Nixon qui succèdent à Kennedy en 1963 et 1968 voient les US accéder
au faîte de leur puissance stratégique et économique et en même temps s’enliser au
Vietnam.
- 19 -
En 1964 Khrouchtchev critiqué pour ses échecs économiques est remplacé par Brejnev, qui fait
contraster activisme en politique étrangère et immobilisme en politique intérieure. Par
l’établissement d’un dialogue régulier avec les US il fait reconnaître la consécration de la
puissance de l’URSS et la renonciation des US au refoulement de l’influence de Moscou.
L’intégration de pays frères est renforcée.
Détente ne signifie pas désarmement, bien au contraire. L’URSS rattrappe son retard sur les US
en missiles IRBM - portée intermédiaire - ICBM intercontinentaux et SLBM lancés par sous
marins. Les difficultés internes amènent les deux superpuissances à rechercher un modus
vivendi.
Les US reprennent une avance technologique avec la conquête de la Lune, mais la société
américaine est minée par les divisions avec le maintien de la pauvreté et de la ségrégation
raciale, et l’opposition à la guerre du Vietnam.
De 1969 à 1973 Nixon et Kissinger oeuvrent au désengagement des Etats-Unis, ils favorisent une
‘cogestion’ des affaires internationales où les deux Grands refusent l’affrontement direct et
font la police dans leur camp, le Vietnam en est le meilleur exemple.Il y a une convergence
d’intérêts pour la réduction des tensions internationales.
A) Les acords de limitation des armements
a) La politique de l’Arms Control
Le 20/06/1963 Mise en place du télétype rouge, liaison permanente Moscou-Washington est
symbolique du désir US URSS de rester en contact permanent pour éviter l’escalade.
Le 05/08/1963 le Traité de Moscou sur l’interdiction de tout type d’essai nucléaire, rejeté par la
France et la Chine a une portée militaire nulle, mais portée politique considérable.
La signature du traité de non prolifération des armes atomiques est un autres exemple en
07/1968, dirigé en partie contre le réarmement de l’Allemagne, et encore rejeté par la France
et la Chine.
D’autres traités sont moins directement significatifs comme le 27/07/1967 le Traité sur la non
militarisation de la Lune, suite à celui en 1959 sur la non-militarisation de l’Antarctique, le
Traité de Tlatelolco sur la création d’une zone dénucléarisée en Amérique du Sud en 1967 et
le 11/02/1971 la Dénucléarisation des fonds marins.
Le 10/04/1972 est signée la Convention sur l’interdiction des armes biologiques
La philosophie de l’Arms Control ne consiste pas à viser le désarmement, mais à poser des limites
au surarmement.
b) La Limitation des armes stratégiques
Par le coûteux développement des boucliers anti-missiles autour de Moscou et de Washington
ABM, russes et américains remettent en question l’équilibre de la terreur. La mise au point du
missile à tête multiple MIRVest l’autre grande innovation.
En 06/1968 débutent des SALT sur la limitation des armements stratégiques, accords qui sont
signés le 26/05/1972 à Moscou, sur la non fabrication d ICBM et SLBM pendant 5 ans et un
traité fixant les plafonds pour l’avenir, et la limitation des boucliers ABM à Moscou et
Washington. La logique d’équilibre de la terreur est telle que pour que la dissuasion soit
efficace, chacun accepte de livrer sa population en otage au feu nucléaire adverse.
L’URSS accède à la parité en armes stratégiques.
En 05/1972 la visite de Nixon à Moscou est la première d’un président US en activité, il y délimite
avec Brejnev un code de conduite des relations US-URSS, ils sont complétés en 06/1973après
le voyage de Brejnev aux US par des accords de refus à toute guerre nucléaire, entre les deux
superpuissances ou entre leurs alliés.
En 11/1974 la rencontre Brejnev-Ford à Vladivostok est le dernier sommet de la détente, avec le
début des négociations SALT II
.../...
- 20 -
c) Développement des échanges pacifiques avec l’Est
Les échanges Est Ouest profitent aussi de la détente. En 1969, 20 ans après l’institution du
COCOM Coordination Comittee For Multilateral Exports Control qui faisait la liste des
embargos contre les pays de l’Est, le Congrès US se prononce pour la croissance des échanges
économiques avec l’Est par le Export Administration Act.
Entre 1970 et 1975 les exportations occidentales vers l’URSS quadruplent, notamment les
céréales. Les partisans de la détente estiment que la multiplication des échanges économiques
et commerciaux avec l’URSS favorisera la paix et la libéralisation du bloc.
10/1972 accord commercial US-URSS qui fait de l’URSS une MFN
B) La détente en Europe et l’Ostpolitik
Toute détente passait par le règlement du problème allemand et l’amélioration des relations entre
la RFA et les pays d’Europe de l’Est.
a) Le règlement du problème territorial
Malgré l’établissement en 1955 de relations diplomatiques entre la RFA et l’URSS, la politique
extérieure de la RFA pendant que les chrétiens démocrates sont au pouvoir est marquée
par une grande raideur du fait des craintes que suscite l’afflux des réfugiés du bloc de l’Est.
La doctrine Hallstein consiste à menacer de rompre les relations diplomatiques avec tout Etat
qui reconnaît le régime de Berlin Est.
Les gouvernements de “grande coalition” esquissent dès 1966 l’Ostpolitik après les initiatives de
rapprochement de De Gaulle et des US. Cette politique sera mise en oeuvre en 1969 par Willy
Brandt.
Le 19/03/1970 se déroule la première entrevue officielle des leaders RFA et RDA.
Le traité RFA URSS de Moscou en 1970, reconnaît l’intangibilité des frontières européennes, le
07/12/1970 sont signés des accords sur l’intangibilité de la frontière RDA Pologne.
Le 21/12/1971, par le Traité fondamental entre RDA et RFA, la RDA est reconnue par la RFA
puis par les autres pays occidentaux, chaque Etat reconnaissant pour la première fois
qu’aucun d’eux n’a de souveraineté en dehors de ses frontières actuelles. En 09/1973 RFA et
RDA entrent à l’ONU, ce qui consolide les structures de la RDA.
Le 22/11/1972 commence le début de tractations ambiguës pour la conférence sur la sécurité
Européenne d’Helsinki qui se tient entre 09/1973 et 07/1975.
L’acte final est adopté le 01/08/1975; il consacre l’égalité des Etats, l’autodétermination des
peuples, l’inviolabilité des frontières Européennes la non-ingérence, la renonciation à la force,
la promotion des droits de l’homme par la libre circulation des hommes et de idées.
2) La crise des blocs
A) La crise dans le bloc occidental
Plusieurs phénomènes concourent à modifier la physionomie du monde occidental:
évolution stratégique, puissance économique de la CEE, volonté française d’indépendance
nationale, crise du système monétaire, miracles économiques comme au Japon modifient la
physionomie du bloc occidental.
a) La crainte d’une suprématie américaine
Kennedy veut changer les relations US-Europe. Le dilemme est de pouvoir associer les
alliés à la décision sans discréditer la stratégie de dissuasion, or la passage à une
stratégie de représailles graduées n’assure pas la respect des intérêts des puissances
intermédiaires comme le sous entendait celle des représailles massives.
Le 04/07/1962 Kennedy propose d’instaurer une communauté Atlantique où les US
conservent la décision d’usage de la force mais dans les cadre d’actions communes, avec une
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force intégrée; il veut faire de l’OTAN une nouvelle puissance nucléaire. L’UK accepte
d’intégrer sa force nucléaire à celle des US, pas la France.
b) La politique française d’indépendance nationale
Face au dessein de Communauté Atlantique, De Gaulle propose le 14/09/1958 un directoire
des 3 puissances sur les problèmes mondiaux, refus US et UK, Eisenhower croit que les
alliés ne peuvent être tenus en marge des décisions du directoire. Le 13/02/1960 malgré
les pressions US la France se dote de l’arme nucléaire, et en 08/1968 de l’arme
thermonucléaire. De Gaulle s’oppose à l’entrée de l’UK dans la CEE et à l’intégration de la
force nucléaire française dans l’OTAN.
La politique étrangère de De Gaulle prend de plus en plus ses distances avec celle des
US.
En 1964 De Gaulle reconnaît la PRC, prend ses distances avec l’OTASE, développe des
contacts à l’Est, le 21/02/1966 il retire la France de l’organisation intégrée de l’OTAN, tout
en restant dans l’Alliance; en effet ils considère que son fonctionnement actuel est une
déviation de l’esprit Atlantique; les bases US en France sont retirées ainsi que leurs 20000
soldats
Quand en 07/1966 il voyage à Moscou les US croient au renversement des alliances, peu
après, au Cambodge il critique ouvertement la politique US au Vietnam, ainsi qu’en 06/1967
à l’action Israélienne pendant la guerre des Six Jours. Il critique également le système
monétaire international basé sur l’ “étalon-dollar”.
c) La Crise du Système Monétaire International
Les Européens veulent le maintien de la protection US et la jouissance d’une totale
liberté économique et politique.
Le déficit commercial US lié à la guerre du Vietnam fait en sorte que le cours du $ sur le
marché libre s’effondre par rapport au cours officiel de parité avec l’or. La France vend ses
dollars, l’Allemagne refuse de réévaluer le DM.
La balance commerciale US est déficitaire pour la première fois depuis 1893 en 1971. Ce
n’est donc pas une surprise lorsque le 15/08/1971 Nixon suspend la convertibilité du $ en
Or, prend des mesures commerciales protectionnistes et appelle l’Europe à partager le
“fardeau commun” en contrepartie de la protection militaire. En 12/1971 et en 02/1973 les US
dévaluent le $, le Yen et le Mark sont réévalués, début du fossé monétaire en Europe qui
fragilise la CEE.
d) La constitution de l’Europe de Neuf
De 1959 à 1962 la première étape de l’intégration européenne se fait plus vite que prévu avec
la libéralisation des échanges.
L’Europe des 6 est un succès malgré l’échec en 1961 du Plan Fouchet; la PAC est déjà
bien en place, et en
07/1967 un Conseil et une Commission uniques pour la CEE la
CECA et EURATOM entre en fonctions. Quand le 16/05/1967 s’achève le Kennedy Round,
la CEE est devenue le principal partenaire commercial des US.
Une crise a néanmoins lieu en 1965 lorsque la France entame la politique de la Chaise dans
les institutions européennes contre l’établissement des votes à la majorité mais l’achèvement
de l’union douanière le 01/07/1968 est en avance par rapport au calendrier. Le serpent
monétaire européen est mis en place en 04/1972. Plusieurs pays séduits par ces réussites
signent des accords d’adhésion ou de coopération avec la CEE comme la Turquie, Malte
et 18 pays africains. Cependant en 1963 et 1967 échouent les demandes d’adhésion de l’UK à
la CEE, un compromis n’est trouvé qu’en 06/1971, sanctionné le 22/01/1972 par le traité
d’adhésion de l’UK, du Danemark et de l’Irlande, avec la Norvège qui la rejette ensuite par
référendum
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B) La crise dans le monde communiste
Ralentissement du développement économique à l’Est, l’URSS ne peut surmonter ses
problèmes agricoles et ne parvient pas à rattraper son retard en biens de consommation, ce qui
provoque la chute de Khrouchtchev, Brejnev refuse de libéraliser la société; grands procès
d’intellectuels libéraux en 1966, “regel culturel”, contestation du modèle par la Chine et
autres pays.
a) Le schisme Sino-Soviétique
La Chine avait déjà manifesté son opposition idéologique dès le XXe Congrès du PCUS; en
1958 le Grand Bond en avant et la reprise du bombardement de Quemoy et Matsu constituent
un “double défi” contre les US et l’URSS qui rappelle ses experts et étudiants. En
conséquence la PRC isolée resserre les liens avec l’Albanie et en 04/1962 Moscou fomente
des émeutes à la frontière du XinJiang et soutient l’Inde contre la Chine lors du conflit sur le
Tibet, conflit frontalier classique exacerbé par le maintien de l’indépendantisme Tibétain,
étouffé en 10/1962 avec les offensives PRC victorieuses contre l’Inde. Lorsque les Chinois
critiquent la reculade devant l’impérialisme US à Cuba de l’URSS,
Khrouchtchev riposte en déclarant que “le danger principal est le dogmatisme des
dirigeants chinois”
En 1963 s’ajoute une opposition autour de litiges territoriaux hérités de la Russie
Tsariste et résulte dès 1969 en des combats sur le fleuve Oussouri, alors que la PRC a acquis
la bombe A le 16/06/1964. La Chine se prépare à une volte-face diplomatique.
b) La contestation en Europe Orientale
Cette contestation atteint le prestige de l’URSS en Europe Orientale. En 1963 la
contestation générale, et des troubles ethniques éclatent en Yougoslavie, que Tito contient;
mais c’est l’isolement diplomatique après les critiques de la Yougoslavie devant
l’intervention de l’URSS en Tchécoslovaquie. En Pologne en12/1970 les émeutes de Gdansk
sont réprimées par Gomulka. La situation en Roumanie est différente, en 1966 les
dirigeants Roumains critiquent le Pacte de Varsovie, le 31/01/1967 elle établit des relations
diplomatiques avec la RFA qui n’a pas encore reconnu la RDA, en 1968 après l’intervention
du printemps de Prague elle critique l’URSS, en 08/1969 elle est le premier pays communiste
hors URSS à recevoir Nixon, mais l’URSS ne s’oppose pas à ces initiatives.
La Tchécoslovaquie, fidèle sur la politique extérieure libéralise elle sa politique intérieure
contrairement à la Roumanie. Le 04/01/1968 Dubcek, un modéré, devient premier ministre,
Svoboda est chef de l’Etat. En 04/1968 le PC Tchèque admet l’apparition du multipartisme, la
libération de l’information, les libéraux sont placés aux postes clef de l’Etat. Les réformes
prévues ne vont pas aussi loin qu’en Hongrie 1956. Le 21/08/1968 les troupes du Pacte de
Varsovie entrent à Prague, arrestations. L’Albanie quitte le Pacte de Varsovie. Par les accords
de Moscou, les leaders limitent leurs velléités libérales, les troupes soviétiques restent en
Tchécoslovaquie, en 04/1969 Dubcek est évincé, c’est une victoire de la doctrine Brejnev
de souveraineté limitée sur les Démocraties Populaires même si en 06 1969 la conférence
des PC du monde à Moscou, la diversité des voies vers le socialisme est proclamée.
2) Le Tiers-Monde à l’ère de la détente ( 1962 - 1973 )
Le rôle international du Tiers-Monde était né dans les crises de Suez et de Cuba, il prend
son essor pendant la détente. En 1973 l’ONU compte 135 membres, 25 dans le camp
occidental, 12 dans le camp socialiste, le reste est ‘non-aligné’.
La participation de l’ONU dans le conflit au Congo la menace d’une faillite financière. Le
secrétariat d’U Thant est marqué par l’affaiblissement du rôle moral de l’ONU qui passe
son temps à voter des résolutions anticoloniales et anti racistes.
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En 09/1961 la première rencontre des non alignés à Belgrade, réunit 25 participants, ils
s’opposent à la politique des blocs, au néo colonialisme économique et au surarmement.
En 1964 la deuxième conférence a lieu au Caire, puis à Lusaka en 1970 et à Alger en 1973.
Des divisions apparaissent, notamment à cause de la lutte d’influence au tiers-monde entre
Pékin et Moscou.
A) Les regroupements des Etats du Tiers Monde
Deux tendances apparaissent après la décolonisation: émiettement et regroupement.
Le regroupement concerne entre 1958 et 1961 l’Union Arabe entre Syrie et Egypte, et en 1960
l’Union Malienne entre Sénégal Soudan.
Le Conseil de l’entente comprend la Cote d’Ivoire, la Haute Volta, le Dahomey et le Niger pas
encore indépendants.
12/1960 Groupe de Brazzaville entre tous les Etats francophones d’Afrique noire moins le Mali et
la Guinée; il devient en 1961 l’Union Africaine et Malgache puis en 02/1964 l’Organisation
Commune Africaine et Malgache qui incorpore le Zaïre. En 01/1961 un groupe de Casablanca
avec le Maroc le Ghana la Guinée et le Mali, plus anti-français, est créé,
on assiste à un émiettement par les regroupements. C’est en 05/1963 qu’a lieu la réunion des pays
africains dans l’OUA, les tensions ayant diminué depuis la fin de la guerre d’Algérie.
Au Moyen Orient la Ligue Arabe est divisée par les courants baasiste et nasseriste
01/1966 conférence de la Havane qui instaure la Tricontinentale Afrique Asie Amérique Latine
anti-impérialiste
B) Le développement économique et l’aide au Tiers-Monde
Le fossé entre le niveau de vie des pays développés et ceux du tiers monde se creuse.
En 1964 le PNB par habitant aux US est de 3 320$, et de 64$ en Haïti. Malgré l’effort
d’industrialisation, l’économie reste principalement agricole et l’Inégalité des termes de
l’échange, avec l’inflation au Nord, empêche les pays du Tiers Monde de profiter de
l’exploitation de leurs ressources.
De 1945 à 1970 165 milliards de dollars d’aide sont versés aux pays du Tiers Monde, dont 90%
provient de l’occident.
Aide directe à travers l’Agency For International Development ou indirecte à travers la Banque
Mondiale.
Or cette aide devient plus sélective et plus réduite. A partir de 1961 les US concentrent leur
aide sur l’Amérique Latine suite au succès castriste. L’aide Soviétique plus sélective,
favorisel’indépendance économique avec entre 1958 et 1960 celle vers l’Egypte et Assouan;
comme l’Inde, tous les bénéficiaires de son aide sont non-alignés, ils obtiennent des prêts sur
12 ans avec envoi de techniciens soviétiques.
1960 2% du PNB français est destiné à l’aide aux pays d’Afrique, la proportion chute à
0,68% en 1969, seule la coopération se développe.
23/03-15/06/1964 première CNUCED à Genève, 120 Etats présents, échec pour un accord sur le
Prix des matières premières.
Vu que ni l’aide ni le commerce ne permettent le développement, certains choisissent l’Union
pour imposer leurs prix. En 08/1960 le consortium des compagnies pétrolières décide une
baisse du prix du baril, signal pour la création de l’OPEP le 15/09/1960, son objectif est
d’accroître les royalties et de nationaliser la production, ainsi en1973 l’Irak nationalise l’Irak
Petroleum Company
2) La modification des rapports internationaux dans le Tiers-Monde
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Le Tiers-Monde devient un enjeu entre l’Est et l’Ouest alors que la détente substitue les
conflits périphériques par pions interposés, à l’affrontement direct. La crise des deux
blocs est à la fois cause et conséquence de profonds changements dans les rapports Nord Sud.
La carte de l’Asie du Sud Est est bouleversée par la poursuite de la décolonisation,
l’affirmation du nationalisme et l’avancée du communisme. En 1954 avait été créée
l’OTASE qui dépérit peu à peu, le Pakistan se rapproche de la Chine en 1963, l’Inde de
l’URSS dès 1955
La Thaïlande devient une base américaine à la faveur de la guerre du Vietnam, comme les
Philippines, les populations veulent le retrait des troupes américaines mais les gouvernements
ont besoin des faveurs US pour leur politique extérieure.
A) La Guerre du Vietnam
En 01/1961 Kennedy avait augmenté le nombre de conseillers militaires au Sud Vietnam; mais
c’est en 08/1964 l’ incident du Golfe du Tonkin, qui pousse Johnson à obtenir l’accord du
Congrès pour une intervention au Vietnam.
En 02/1965 débutent les bombardements sur le Nord, dès 10/1967 l’opinion US devient
majoritairement opposée à l’implication des troupes US alors qu’en 1968 est atteint le
chiffre record de 534 000 GI’s au Vietnam.
Le 31/01/1968 c’est l’Offensive du Têt qui convainc les US que la situation est beaucoup plus
grave qu’ils ne le croyaient. Elu en 1969, Nixon a pour objectif de trouver une paix dans
l’honneur et de vietnamiser le conflit pour permettre le retrait progressif des troupes
US. Ainsi en 07/1969 a lieu le premier retrait des soldats US, mais aussi les premiers
bombardements au Laos. En 01/07/1970 les troupes US qui ont installé le général Lon Nol au
pouvoir au Cambodge en sont retirées, les Khmers Rouges et partisans de Sihanouk en exil
marchent progressivement sur Phnom Penh
Le 27/07/1973 est accepté un cessez le feu au Vietnam, et des accords pour une fin pacifique de la
guerre civile, idem au Laos. En 03/1973 la conférence de Paris met officiellement fin à la
guerre du Vietnam, les troupes US évacuent et en 08/1973 l’aviation US cesse d’intervenir au
Cambodge; ainsi le 17/04/1975 les Khmers rouges prennent Phnom Penh, peu avant que
Saigon soit prise par le Vietminh le 30/04/1975.
B) Le rapport de forces en Asie
Le Vietnam, la Chine et l’Inde sont les trois grandes puissances de l’Asie du Sud Est.
L’Indonésie est affaiblie, notamment après 09/1965 et le coup d’Etat militaire qui renverse
Soekarno et annihile les forces communistes.
a) La Suprématie de l’Inde dans le subcontinent Indien
Le conflit de frontières avec le Pakistan a champ libre depuis 1963 quand le Pakistan et la Chine
délimitent leur frontière commune, en 08/1965 une courte guerre éclate avec l’ Inde, qui
s’achève sous pressions Soviétiques sans régler la question du Cachemire.
Mais le Pakistan est aussi agité par les tensions entre sa composante occidentale et sa
composante orientale.
La richesse du pays vient des exportations du Pakistan Oriental pauvre.
En 1970 est monté un coup d’Etat militaire au Pakistan Oriental, sur fond de tensions avec le
Pakistan Occidental et d’indépendantisme a Dakha. Le 26/03/1971, déclaration
d’indépendance du Bengladesh. L’Inde qui le 09/08/1971 a signé un Traité de Paix et
d’amitié avec l’URSS a les mains libres pour tirer parti de la situation, elle intervient le
03/12/1971 au Pakistan Oriental, invasion du Cachemire par le Pakistan Occidental.
Les voisins musulmans de l’Inde sont affaiblis et officiellement divisés avec l’indépendance du
Bengladesh.
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b) L’entrée de la Chine dans le système International
Suite à l’isolement de la PRC consécutif au schisme d’avec l’URSS, la RPC cherche des
ouvertures avec les occidentaux, qui aboutissent dans les années 1970 à son retour dans le
concert mondial.
En fait, après le succès de ses initiatives dans le Tiers Monde, la PRC était devenue en 10 ans
une puissance qui compte.
24/08/1973 Zhou Enlai demande à Moscou de retirer ses
troupes de Mongolie, des Kouriles et de Tchécoslovaquie. En 07/1971 mission secrète de
Kissinger à Pékin, puis “diplomatie du ping-pong”, le rapprochement avec les US est une
surprise de taille qui aboutit les 21-28/02/1971 à une visite de Nixon à Pékin.
Le 26/10/1971 la PRC est admise à l’ONU, un représentant du Tiers Monde accède au
premier plan de la scène internationale. La Chine va soutenir les Palestiniens et aider
économiquement des républiques Africaines et le Chili.
En définitive, dès 09/1973 au sommet d’Alger la Chine a conquis les anciens soutiens de l’URSS
dans le Tiers-Monde.
Avec les voyage de Pompidou en Chine en 09/1973 La chine soutient la CEE pour s’opposer à
la bipolarisation.
En 09/1972 le premier ministre Japonais qui souhaite tirer son pays isolé en Asie du tête à tête
avec les US reconnaît la RPC lors d’un voyage à Pékin
C) L’Amérique Latine, nouvel Enjeu entre Est et Ouest
Le programme économique de soutien aux Républiques des Amériques est réduit par les
contraintes budgétaires; les US ne soutiennent plus que les régimes les plus
conservateurs. L’Amérique Latine est le théâtre de violents affrontements. L’agitation
sociale permanente est captée par des mouvements de guérilla inspirés par l’exemple Cubain.
En 04/1965 Intervention US en République Dominicaine contre les mouvements communistes,
foyers révolutionnaires en Colombie au Chili au Pérou et en Bolivie, en 09/1973 Coup d’Etat
contre Allende au Chili
D) Les suites de la décolonisation en Afrique
Nombre de conflits potentiels ont pour cause le découpage artificiel des frontières suite à la
décolonisation.
Conflits entre la Somalie et Djibouti, entre le Maroc et la Mauritanie, entre le Maroc et l’Algérie
30/05/1973 Proclamation de l’indépendance du Biafra, lâché par l’occident malgré le soutien
verbal de De Gaulle et de la PRC, en 01/1970 Le Biafra est vaincu par l’armée Nigériane.
Or l’exemple de la conflagration au Congo convainc l’OUA du risque de déstabilisation
systémique en cas de contestation des frontières, elle adopte donc le principe de leur
intangibilité.
3) Le Proche-Orient d’une guerre à l’autre
Le Proche Orient est d’ores et déjà la région du monde la plus enfiévrée.
A) La Guerre des Six Jours
Elle apporte à Israël le contrôle de la Cisjordanie et du Golan, et crée des problèmes
insurmontables.
Après que Nasser ait demandé à U Thant le 18/05/1967de retirer les casques bleus de l’ONU du
Sinaï où ils sont interposés depuis la fin de la guerre de 1956, ce qui a été accepté, il décide
d’organiser le blocus du Golfe d’Aqaba vers et depuis Israël. Le 07/06/1967 c’est le début de
l’offensive Israélienne qui conquiert le Golan, la totalité de Jérusalem et le Sinaï. Le
22/11/1967, résolution 242 des Nations Unies, qui demande le retrait d’Israël des
territoires occupés selon la version française, et de ‘certains des territoires occupés’
selon une interprétation de la version anglaise. Mais les Nations Unies ne parviennent pas
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à faire aboutir leurs efforts vers une solution aux problèmes. De Gaulle qui a pris parti contre
les Israéliens demande une réunion des 4 grandes puissances mais les belligérants refusent,
tant et si bien que ce sont les US, inquiets du déséquilibre issu de la guerre au Proche
Orient, et développent une grande activité diplomatique, et la mission US Rogers qui le
07/08/1970 aboutit à un cessez le feu total. Embargo sur les ventes d’armes aux pays de la
zone. La guerre a duré Six Jours, les négociations sur l’arrêt définitif des combats trois
ans.
B) Le Problème Palestinien
La guerre des Six Jours ne règle rien et déstabilise toute la région, notamment, elle exacerbe le
problème Palestinien, qui n’est pas né en 1967 . A l’issue de la guerre, le nombre de
réfugiés en Jordanie constitue un contre-pouvoir, le Roi prend peur et en 09/1970 commande
des opérations de nettoyage des camps Palestiniens en Jordanie, qui provoquent le début
d’une intervention Syrienne. Les Palestiniens réfugiés au Liban ne font plus confiance aux
Etats Arabes et organisent de plus en plus d’attentats. En 09/1972 l’OLP attaque l’équipe
Israélienne aux JO de Munich.
C) Bouleversements internes
L’URSS profite du désengagement US, notamment qu Vietnam, pour tenter d’élargir son
influence mais connaît aussi des échecs.
En 05/1969 Coup d’Etat au Soudan, fin des bonnes relations avec l’URSS
Mais enn 07/1968 le général Aref est renversé en Irak par le baasiste Bakr, Saddam Hussein
négocie un rapprochement avec l’URSS; et si le 13/11/1970 un Coup d’Etat en Syrie installe
Hafez el’Assad , anti-soviétique, l’URSS parvient à conserver son influence dans le pays par
la vente d’armes et la médiation pour une réconciliation des baasistes Irakiens et Syriens. En
Egypte, l’URSS poursuit sa vente d’armes et continue de stationner 20000 conseillers
militaires.
Le 01/09/1969, Coup d’Etat des troupes de Khadafi en Lybie qui condamne l’URSS et Cuba,
propose une Union avec l’Egypte puis tente de l’envahir.
D) La guerre du Kippour
Alors qu’Israël qui refuse d’évacuer les territoires est de plus en plus critiqué par les pays
occidentaux, et avec qui nombre de pays Africains retirent leur reconnaissance
diplomatique, le successeur de Nasser, Sadate, tire profit de cet isolement pour tenter
une attaque. Le monde Arabe a retrouvé son unité et compte sur le soutien sans
précédent de l’URSS.
Le 26/07/1973 l’ONU ne parvient pas à renforcer significativement sa position sur les différends
Israëlo-Arabes; le 06/10/1973 attaque panarabe contre Israël le jour du Kippour Or le
19/10/1973 les Israéliens approchent de Damas et le 15/10/1973 une division Israélienne
commandée par Ariel Sharon établit une tête de pont sur la rive Ouest du canal de Suez, le
23/10/1973 les Israéliens sont à 70 km du Caire, l’URSS menace de recourir à l’arme
nucléaire. Or la logique des accords SALT I et de la détente dégonflent le risque d’une
guerre nucléaire. Les pressions US et URSS sur Israël sont conjointes, de plus, l’action de
l’OPEP achève de les amener à la table de négociations.
11/11/1973 et 01/1974 accords d’armistice.
La guerre a révélé l’égalité des armées arabes et israélienne, de plus, la guerre est discréditée
comme moyen de régler les questions du Proche Orient, le condominium US URSS sur
le proche Orient, et sur les affaires mondiales, est confirmé, c’est un des sommets de la
philosophie de la “détente”.
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Bilan de la détente: la question allemande est réglée, la PRC entre dans le concert des
Nations, la paix revient aVietnam, la conférence d’Helsinki assure la sécurité
européenne, et constitue la dernière manifestation de cette détente, car le monde entre
dans une période d’instabilité, les occidentaux constatant que l’URSS a mieux profité de
cette période, et la crise économique mondiale se répendant. Les relations entre US et
URSS vont recommencer à se refroidir.
Un monde déstabilisé (1973-1985)
La césure de 73 est justifiée même si la détente continue jusqu’en 1975 (Conférence
d’Helsinki).
LA CRISE ECONOMIQUE ET SES EFFETS
Les différents aspects de la crise économique
Le désordre du système monétaire international
Un rôle important quoique pas nouveau. Cause : chute du dollar suite à la décision
sans concertation de Nixon (15 août 1971) de détacher le dollar de l’or. D’où le
creusement du déficit de la balance des paiements et accroissements des eurodollars et
pétrodollars (bénéfices de capitaux américains exportés). Avec la conférence de la
Jamaïque remplace le système de Bretton woods : plus de prix officiel de l’or,
flottement entre marges, DTS.
Les DTS : un nouvel étalon de change international dans le cadre du FMI, défini par les
monnaies des pays industrialisés selon certaines proportions. La primauté des EUA est
assurée grâce à une part de 30% pour le $.
 démarche vers la stabilité des taux de change et du commerce international perturbé
par :
2. Les chocs pétroliers.
Le détonateur est les décisions des pays arabes producteurs des 16 et 17 octobre 1973
(pendant la guerre israélo arabe) : embargo de vente vers certains Etats (EUA, PaysBas), levé en 1974, réduction de la production (15 à 20%, puis 5% par mois),
abandonnée début 1974, augmentation des prix (de 3 à 5$, puis 11,65$). Mais il y a des
causes plus profondes à la crise :
La croissance de la part du pétrole dans la consommation d’énergie. En 1950,
37,8% ; en 1972, 64,4%.
La volonté croissante des Etats producteurs d’en profiter eux-mêmes. Jusque vers
1960, les compagnies pétrolières exploitent des concessions en l’échange de royalties.
Différents Etats se débarrassent de ce système (1951 : Mexique, Iran). Il y a une forte
concentration des producteurs ce qui a des implications politiques et stratégiques. Le
détroit d’Ormuz, le golfe persique et l’océan indien sont des lieux géostratégiques.
L’OPEP (15/09/60, Bagdad) est crée par le Venezuela, l’Iran, Irak, Arabie Saoudite,
Koweït, rejoints ensuite par différents Etats. L’objectif est d’abord d’accroître les
royalties puis nationaliser la production (Algérie de Boumediene le 24/02/71, Libye le
1/09/73). Dès 1972, il y a une prise de contrôle de secteurs économiques détenus par des
compagnies «étrangères pour les matières premières exceptées le pétrole.
Deuxième choc du fait de la demande (doublement des prix entre 12/78 et 12/79).
Troisième choc avec la révolution iranienne et la guerre Iran-Irak. Fin 1981 : 34$.
3. Les conséquences de la crise
Les pays industrialisés. Elle remodèle la physionomie de la planète.
.../...
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L’accélération de l’inflation ralentit la croissance (-0,7% aux EUA, +0,2% en France)
d’autant que des plans d’austérité (cf Barre) sont mis en place. Conséquence : chômage,
faillites. Il y a stagflation.
Les disparités entre pays sous-développés s’accroissent. Croissance chez les
producteurs et les pays d’accueil des délocalisations d’industries. Les non producteurs
supportent également les hausses des prix du pétrole. Il y a une division au sein de
l’OPEP entre ceux qui veulent ménager les pays occidentaux (Arabie saoudite) et les
intransigeants (Iran, Libye).
B. Les tentatives de réponse à la crise.
La diplomatie des EUA propose un syndicat de consommateur dans l’OCDE (Agence
internationale de l’énergie, sans la France). La France instaure un dialogue nord-sud.
Une conférence non restreinte au pétrole se tient à Paris (décembre 1975) avec 7 pays
de l’OPEP, 12 sous développés, 8 industrialisés. Elle butte sur la question du pétrole.
Les négociations recommencent de mai 77 à début 78. Résultat : affirmation de grands
principes (nouvel ordre économique international et création d’un fonds de 1 milliard de
$ d’aide au tiers monde).
A Cancun (22/10/81), 22 chefs d’Etat occidentaux et du tiers monde ouvrent des
négociations dans le cadre des CNUCED. La CEE va alors tisser des liens privilégier
avec les pays ACP (35, puis 46 et 58) par Lomé I (28/2/75) et Lomé II (31/10/79).
C’est une politique de coopération multilatéraliste (aides financières, stabilisation des
prix,…).
Entre les pays industrialisés naît le G6 à Rambouillet 75, G7 (Canada 76), et 8 avec le
président de la Commission.
Tokyo Round (1973-79). Les accords n’empêchent pas les attitudes protectionnistes. Le
président de la FED (Volcker) par une hausse des taux d’intérêts fait monter le $ ce qui
accentue la dépression dans les autres pays. Et les pays endettés voit leur dette grossir et
doivent demander l’aide des organisations internationales.
 la crise rend la compétition plus intense devant la crainte de manquer de produits de
base et incite à contrôler les voies de communication.
II. La crise des rapports soviéto-américain.
A. La remise en cause du duopole
1.
L’érosion de l’influence américaine.
Les EUA opèrent un repli diplomatique général sauf au Proche orient (Accords de
Camp David le 17/09/78) semblent renoncer à l’exercice de leurs responsabilités en
particulier du fait de la crise politique (Watergate), économique et l’échec au Vietnam
(no more Vietnam).
Le déclin semble confirmer par la prise d’otages de Téhéran (4/11/79) et l’échec du raid
(25/4/80), l’invasion de l’Afghanistan, le refus de Carter de développer la bombe
neuronique, sa défense des Droits de l’Homme.
Mais sous Carter, le tournant est pris car toute tentative de contrôle du Golfe persique
sera désormais considérée comme une atteinte aux intérêts vitaux des EUA. Puis avec
Reagan, les EAU s’affirment à nouveau comme leader du monde libre.
2. Les zones d’expansion de l’influence soviétique.
Fin de règne de Brejnev dans une période de méfiance entre URSS et EUA. L’URSS
combat l’influence chinoise et s’étend dans le tiers monde. Invasion de l’Afghanistan et
interventions par le biais de forces déléguées (Cuba, RDA, Libye, Vietnam) en Angola
ou Ethiopie par exemple. L’URSS utilise le plus souvent l’assistance économique et
militaire, des traités. Elle semble exploiter le désengagement des EUA.
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- 29 -
3. le duopole en question.
La cogestion est remise en cause : dénonciations d’accords commerciaux, diminution
du nombres d’accords militaires. Pas de réunion au sommet entre juin 79 et novembre
85, boycott des JO, échec de la conférence de Belgrade dans la lignée d’Helsinki
(octobre 77). En Décembre 74, l’octroi de la clause de la nation la plus favorisée est
conditionné par une plus grande liberté d’émigrer des juifs russes.
Reproches adressés à l’URSS de profiter de la détente pour continuer à s’armer, faire
progresser l’influence socialiste en Asie et en Afrique, d’obtenir des produits
technologiques occidentaux et céréales sans contrepartie.
B. La course aux armements.
Au début des années 80, le bilan des forces fait apparaître un avantage à l’URSS
(nucléaires et conventionnelles), nécessitant un effort financier énorme (15% PIB
soviétique, 5% aux EUA).
Les négociations sur la limitation des armements sont plus difficiles. Mais en 1972,
l’accord succinct SALT II freine la progression de la course aux armements, limitant le
nombre et le type de lanceurs continentaux nucléaires des 2 pays. Mais le Sénat refuse
de ratifier. Les négociations restent dans l’impasse telles que, les Mutual balanced
Forces réduction (MBFR, Vienne 73), les Forces nucléaires à portée intermédiaires
(FNI Genève 1981) et Strategic Arms Reduction talks (START, 1982, Genève).
La crise des euromissiles. L’installation de SS20 menace l’Europe sans entrer dans le
cadre de SALT II. L’OTAN (janvier 79) émet une « double décision » : offrir la
négociation à l’URSS ou moderniser et renforcer l’armement. Face à l’installation
possible de Pershing II (83 en Allemagne de l’ouest malgré la vague de pacifisme),
l’URSS propose la réduction des armements, les EUA l’option 0 (1981). Du coup, il y a
une reprise de la course aux armements.
Initiative de défense stratégique. Idée de parapluie nucléaire lancée en 1983 (26
milliards de $) remet en cause la principe de dissuasion mutuelle, implique un
découplage de la défense Europe-EUA.
La course aux armements n’est pas limitée aux 2 grands. C’est un élément clé du
commerce mondial (GB + France : 18%) avec des acheteurs tels que le Moyen orient
(57%), Afrique (13%).
Le principe de non ingérence entre les deux sphères est enfreint (intervention
soviétique au Nicaragua, soutien aux dissidents). Et de nouvelles puissances émergent à
côté des 2 Grands.
II. Incertitudes européennes.
Les pays de l’ouest sont préoccupés par leurs propres problèmes (crise, construction
européenne, terrorisme en Allemagne et Italie). Par contre la démocratie s’étend
(Espagne : mort de Franco, le 20/11/75 ; Grèce : chute des colonels le 24/07/74 ;
Portugal : révolution des œillets 25/4/74).
A. Une construction de l’Europe plus lente.
1. Les difficultés de l’Union économique et monétaire.
Les pays ont des réactions non concertées face aux chocs et désordre monétaire
(Mesures protectionnistes du Danemark et de l’Italie, la GB demande à renégocier son
traité d’adhésion en 1974 pour la PAC et le budget, Thatcher obtient en 1984 une
compensation).
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- 30 -
La communauté se concentre sur l’achèvement de l’union douanière. La PAC connaît
des dysfonctionnements (excédents laitiers, fluctuations monétaires). L’UEM est
ajournée.
Création d’un SME (13 mars 1979) pour remplacer de serpent monétaire de 1972.
L’ECU est institué.
La Communauté a du mal à adopter une attitude commune sur le plan énergétique. A
noter la tentative (contre l’IDS) d’une Europe de la technologie (« Eurêka »).
2. L’Europe en panne.
Depuis 1972 (Paris), existe l’idée d’une UE parlant d’une seule voix.
Institutionnalisation du Conseil européen en 1974. En 1976 est décider de l’élection au
suffrage universel du Parlement européen qui a lieu en 1979.
Elargissement au sud : en 81 pour la Grèce et 86 pour le Portugal et l’Espagne malgré
les réticences françaises. En décembre 85 est décidé d’établir un espace économique
sans frontière pour 93.
B. Les malentendus transatlantiques
1. Les malentendus économiques.
Chaque Etat est tenté par le protectionnisme alors même que les exportations du Japon
quadruplent entre 75 et 86. Des querelles éclatent à propos des contrats avec l’URSS et
les sanctions des EUA contre des firmes construisant un gazoduc sibérien. L’Europe
accuse les EUA d’entraver le commerce international et de le déstabiliser avec le $.
2. Les malentendus politiques.
La détérioration des relations atlantiques. Les EUA souhaitent se décharger des frais
de défense sur l’Europe. Sur l’initiative de Kissinger, la déclaration d’Ottawa (juin 74)
rappelle les fondements de l’Alliance et reconnaît la valeur des arsenaux nucléaires
anglais et français. Mais en prenant conscience de leur interdépendance, les Etats vont
développer un dialogue trilatéral EUA, Europe, Japon (rôle de Wilson en GB, Schmidt
en Allemagne, VGE en France).
Sur le plan de la Défense, les alliés envisagent différemment l’avenir de la Détente.
Un national-neutralisme se développe en RFA jusqu’au élections de 1983, le RU reste
attaché aux positions des EUA. L’IDS divise les Européens : France d’un côté et
Anglais, Allemands, italiens de l’autre. Le conflit israélo-arabe divise également
(France, Italie pro arabes).
Les tensions au sein de l’OTAN. Le conflit chypriote provoque une crise durable entre
la Grèce (qui quitte de 74 à 80 l’organisation intégrée, relations à nouveau refroidie
avec les socialistes en 81) et la Turquie. Le QG quitte Malte en 1974 suite à l’arrivée
d’un gouvernement travailliste. L’Espagne y entre en 82 mais garde ses distances.
C. La crise du leadership soviétique.
1. L’Eurocommunisme.
Les Soviétiques essayent de maintenir leur influence sur les partis communistes par le
biais de conférences européennes (1967 en Tchécoslovaquie, 1976 Berlin Est). Mais les
PC manifestent leur indépendance en particulier en Italie (critique de l’URSS), en
France (position médiane : 68 condamnation de l’intervention tchécoslovaque).
L’Eurocommunisme refuse un Etat guide et veut présenter une alternative au conflit
Est-Ouest dans un lien socialisme, égalité, liberté.
2. La crise polonaise.
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Remise en cause du modèle soviétique en Roumanie (Ceaucescu), en Hongrie (Kadar
et bien être matériel), Tchécoslovaquie. En Pologne, sous le magistère d’influence de
l’Eglise, Jaruzelski devient premier ministre après les grèves de 1980 (Reconnaissance
d’un syndicat indépendant Solidarité). Les troubles continues. Jaruzelski procède alors à
un coup d’Etat (82) pour restaurer l’ordre et après la répression tente de collaborer avec
la hiérarchie catholique mais la stabilisation interne sera longue. Les EUA et la France
adoptent des sanctions.
III.
Les tensions en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Proche-Orient.
Le tiers-monde semble s’enfoncer dans la pauvreté et la règle de l’égoïsme national
semble triompher.
A. Les troubles en Méditerranée et eu Proche-Orient
1. Permanence du rôle stratégique de la Méditerranée.
La Méditerranée est un lieu stratégique (un sixième du trafic mondial) où se côtoient les
2 Puissances.
Le conflit chypriote oppose la Turquie et la Grèce. Un Etat indépendant et neutraliste
naît en 1960, fait face à des conflits entre les deux communautés. L’invasion turque en
1974 répond au coup d’Etat commandé par les colonels. Malgré les négociations, la
partition de l’île entre deux Etats entre peu à peu dans les faits.
Les incidents américano-libyens. La Libye se rapproche en 74 de l’URSS et mène une
politique de déstabilisation du Proche-Orient et de l’Afrique. Suite aux actes terroristes,
les relations avec les EUA dégénèrent en affrontement (Raid de 1986 sur tripoli et
Benghazi).
2. La guerre toujours présente au Proche-Orient
Il y a un renouveau de l’islam (révolution iranienne), et une volonté d’autonomie des
acteurs régionaux. La Syrie, allié à l’URSS veut unifier les arabes. Certains profitent
du boom pétrolier (Libye, Arabie Saoudite, Koweit,…).
Les Superpuissances ont du mal à contrôler la situation. L’URSS soutient
militairement la Syrie et les états révolutionnaires (Ethiopie, Libye, Yémen Sud),
intervient directement en Afghanistan pour contrôler à termes le golfe persique. Les
EUA pour les contrer appuient les Etats modérés (Egypte, Arabie S) ou interviennent
directement (Liban). Les EUA (diplomatie des petits pas de Kissinger) permettent les
accords de Camp David (78) et un traité de paix (79) entre l’Egypte et Israël
permettant l’évacuation en 1982 du Sinaï par l’armée israélienne.
L’Egypte se retrouve isolée des pays arabes (OLP, Irak, Algérie, Libye… : « front du
refus » 77) et d’états modérés (Arabie S., Jordanie). Elle est exclut en 76 de la ligue
arabe dont le siège est transféré à Tunis. Sadate est assassiné en 1981. La religion
(Chiites, Sunnite) attise les conflits entre les Etats.
La situation empire sur la question palestinienne. Création de l’OLP en 1964. Arafat
parle devant l’AG de l’ONU en 74, alors que la question palestinienne est explicitement
à l’ordre du jour de l’ONU. Les pays arabes, l’URSS reconnaissaient l’OLP et la
légitimité d’un Etat palestinien. Les EUA désirent une patrie dans le cadre de la
Jordanie. Mitterrand en 82 soutient la création d’un Etat palestinien. Mais, Begin refuse
l’existence de l’OLP, annexe le Golan (81), fait de Jérusalem la capitale d’Israël,
encourage la colonisation de la Cisjordanie.
Le Liban en guerre civile depuis 1975 malgré la FINUL (conflit entre chrétiens
maronites et musulmans, présence des réfugiés palestiniens). La Syrie maîtrise le terrain
à partir de 76. Israël veut éliminer l’OLP au Liban (succès) et intervient au Liban,
l’armée se retire en 83. Suite à un attentat, la force internationale se retire en 83.
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- 32 -
B. Les luttes d’influence en Asie du Sud-est.
Redéploiement des Puissances (Axe Moscou, Hanoi / Pékin, Tokyo, Washington).
1. L’expansionnisme vietnamien.
La fin de la guerre. Les accords de Paris (1973) ne mettent pas fin à la guerre. Et le
Nord gagne du terrain sur le sud qui s’effondre brutalement en 1975, d’autant que le
Congrès refuse une aide d’urgence à Saigon. En 1975, toute l’ancienne Indochine
devient communiste et le désordre continue (génocide khmer). La guerre du Vietnam
marque l’échec américain, sans que la théorie des dominos ne se vérifie (La Thaïlande
résiste). La dissolution de l’OTASE (77) marque le retrait des puissances occidentales.
L’ASEAN (1967) regroupe la Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines, Singapour et
va se rapprocher des EUA qui conservent donc une influence régionale (Corée,
Japon…).
Les protectorats vietnamiens : Laos en 75 et Cambodge –résistance car soutien de
Pékin- où le Vietnam intervient en 78 sous prétexte des massacres et élimine le régime
de Pol Pot. Il y a de nombreux réfugiés (boat people) devant la guerre, massacres.
2. L’attitude chinoise face à la double hégémonie.
La Théorie des 3 mondes (EUA-URSS, Impérialismes, PVD dont la Chine doit être
leader). La Chine vise à s’opposer à l’URSS (revendications frontalières de l’URSS –Le
Pamir- ou de l’Inde). Elle se veut la graned puissance d’Asie du Sud est. Elle envahit les
régions frontalières du VN (1979) pour contrer celui-ci, sans que l’URSS ne réponde.
Le rapprochement sino-américain. Traité de paix avec la Japon (78). Les EUA
reconnaissent la Chine populaire en 78 comme unique gouvernement légal de la Chine.
Deng Xiao Ping effectue un voyage aux EUA en 79.
L’amélioration des relations sino-soviétiques. La Chine cherche alors une
équidistance entre les EUA et l’URSS. Les relations s’intensifient en 1985 (malgré des
obstacles : Afghanistan, VN). Gorbatchev se rend en 89 en Chine, normalisant les
relations.
3. Le rôle du japon et de l’Inde.
Japon : une superpuissance éco (conquête des marchés) mais un nain politique. Les
relations diplomatiques sont rétablis avec l’URSS (1956) mais sans paix (les Kouriles),
et a un partenariat commercial avec la Chine et l’URSS. Il tend à se dégager de
l’alignement traditionnel sur les EUA, pouvant devenir une puissance militaire
régionale.
L’Inde : une autorité morale (Nehru et le non alignement). Mais elle s’est alignée sur la
diplomatie soviétique (71 : Traité d’alliance) pour contrer le Pakistan et la Chine. Et
troubles internes : assassinat de I. Gandhi (84) lors de la révolte des Sikhs du Pendjab.
4. La percée des pays de « l’arc du Pacifique ».
Une région de conflits « dormants ». Malgré l’armistice de 83 en Corée, la question
ressurgit en 83 (avion sud coréen abattu par l’URSS). Le statu quo se maintien car les
EUA, la Chine, l’URSS et le Japon y défendent leurs intérêts.
Taiwan. Un des 4 dragons, mais une solution dans l’impasse car refus de l’intégration
dans la Chine.
L’Arc du pacifique (Corée, Taiwan, Singapour, HongKong) l’essor éco redistribue les
pôles de puissance du monde.
C. La déstabilisation de l’Amérique latine.
Coups d’Etat et guérilla. Cause : fragilités éco, inégalités, faiblesse des systèmes
politiques.
.../...
- 33 -
1. L’influence du modèle cubain.
Volonté d’exporter son modèle dans les Etats indépendants (Jamaïque, Barbade,
Bahamas, Grenade, Bermudes, Belize, Surinam). Castro héros de l’anti-impérialisme.
De 75 à 85, 200 000 Cubains participent à des combats (Angola,Ethiopie). Dépendance
soviétique. Le 6ème sommet des non alignés à la Havane montre un prestige croissant
2. la crise du leadership américain.
Les EUA veillent au statu quo dans leur sphère par l’endiguement (Pinochet 73) :
soutien aux dictatures et éliminations des dirigeants pouvant déstabiliser la région.
Carter (76-80).Politique d’aide sélective aux Etats. Réduction de l’appui militaire au
Chili et Argentine.Retour sous souveraineté de panama du canal (78). Mais, il y a
extension des révolutionnaires : Grenade 79, Nicaragua 79 victoire du Front sandiniste
sur Somoza, et risque de contagion au Salvador et Guatemala.
Plan Reagan pour l’Amérique centrale (82). (Initiative pour le bassin caraïbe) visant
la défense, le développement, la démocratie. Le 25/10/83 : intervention à Grenade. Au
Nicaragua, les EUA soutiennent les Contras. Le groupe de Contadora (83, Mexique,
Venezuela, Colombie, Panama) tente une conciliation.
=> Ils doivent tenir compte des volontés d’indépendance, nouveaux acteurs (Mexique,
Brésil), critiques des alliés.
Cette crise se manifeste lors de la guerre des Malouines (82). L’Argentine y
revendique la souveraineté. La GB gagne le conflit aéronaval. L’enjeu géopolitique est
le contrôle du détroit de Drake (passage des sous marins de L’URSS). Les EUA
soutiennent la GB contre l’OEA.
Progrès de la démocratie : Venezuela, Colombie 58, Pérou 78, Bolivie 81, Brésil,
Argentine, Uruguay 84, Chute de Duvalier à Haïti 86.
IV.
Nouveaux terrains d’affrontement et nouveaux enjeux.
A. Le Golfe persique et l’océan indien.
Une région vitale pour l’occident (pétrole) et vulnérable (antagonismes). Inquiétudes
occidentales sur le contrôle des routes : soutiens de l’Ethiopie (chute de Sélassié 74) à
l’URSS (77), et Inde 71, Yémen sud 84, Afghanistan 78. Les EUA aident (éco et mili)
le Pakistan à partir de 81 et renforcent la base de Diego-Garcia (loué à la GB).
1. Les répercussions de la guerre Iran-Irak.
Khomeiny prend le contre pied de la politique du Shah : repli, diminution de
l’exportation de pétrole, incite à l’islamisme les autres Etats. L’occident perd un bastion
à la frontière de l’URSS.
Guerre Iran-Irak. 22/09/80 sur le prétexte du partage des eaux de Chott el Arab
(accord d’Alger de 75). La guerre éclair prévue par l’Irak laïque devient une guerre
longue : bombardements, destruction de pétroliers, internationalisation du conflit. Elle
révèle les dissensions arabes : l’Iran est soutenue par la Syrie, la Libye, l’Irak par les
gouvernements modérés craignant l’extension de la révolution. Pour le conflit est ouest,
c’est le contrôle du détroit d’Ormuz. L’URSS soutient l’Iran puis renoue avec l’Iran qui
s’éloigne des occidentaux soutenant l’Irak (mais livrent secrètement des armes à l’Iran).
Ils encouragent les Etats du Golfe (EAU, AS, Koweit, Qatar, Bahreïn) à s’unir dans le
Conseil de coopération du Golfe (81) pour ne pas perdre le contrôle du Golfe
2. Les réactions face à l’intervention soviétique en Afghanistan 79.
En 78, coup d’état met en place un gouvernement soviétique (Taraki). Mais il est
assassiné et la rébellion devient guerre civile, incitant l’URSS à intervenir installant le
gouvernement Barbak Karmal. Il s’agit d’éviter qu’un pays entré dans le camp socialiste
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- 34 -
n’en sorte (doctrine Brejnev). Stratégiquement : rapprochement du Golfe, entre l’Iran
en Révolution et le Pakistan pro américain.
Ils n’ont pas prévu l’ampleur des réactions : condamnation par l’AG de l’ONU. Pour
les occidentaux, c’est une remise en cause de la détente (le glacis sans limite). Les Etats
islamiques dénoncent l’agression. Carter instaure un embargo sur les céréales et les
hautes technologies. Et Reagan, contre la détente, est favorisé par cette guerre.
B. L’Afrique.
1. L’accession à l’indépendance des dernières colonies.
Le plus souvent cela se fait dans la paix en maintenant les liens avec l’ancienne colonie
(Commonwealth ou Communauté française). Après la révolution des œillets 74, se
déroule la décolonisation portugaise (Guinée Bissau, Cap vert, Mozambique dont
s’empare le FRELIMO, Sao Tomé et principe). Pour l’Angola : accès à l’indépendance
en 75 dans la guerre civile (UNITA aidée par l’Afrique du Sud contre MPLA aidée par
Cuba et l’URSS).
2. Les raisons économiques de l’enjeu africain.
Richesses minières (75% diamants, 70% or, 20% uranium). Route (pétrolière) par
Bonne Espérance en croissance.
3. L’implantation communiste.
Percée de Moscou. Une action souvent indirecte (spécialistes RDA, Cuba). Aide
financière pour la libération (SWAPO de Namibie, ANC Rhodésie). Des échecs :
Egypte, Soudan, Somalie. 1ère tournée d’un chef d’Etat en Afrique noire (Podgorny) en
77.
La vocation de Cuba (déjà avec la tournée de Che Guevara en 65) se concrétise en 75
en Angola. Présence au Mozambique (victoire du Frelimo), Ethiopie, Tanzanie, Congo,
Sierra Leone : la 1ère puissance étrangère en Afrique noire. Castro y vient en 77. Les
relations avec l’URSS : Cuba comme mercenaire et autonome en missionnaire.
Afrique orientale. Implantation de l’URSS en Somalie (69 suite au coup d’état de Syad
Barré). Puis 76 la délaisse pour l’Ethiopie. Mengistu (77) réprime sévèrement et
conquiert l’Ogaden avec l’aide cubaine et viennent à bout de la guérilla de l’Erythrée
confiée par l’ONU à l’Ethiopie depuis 52. Le Congo, le Bénin sont également des
bastions de l’URSS en bonnes relations avec l’Algérie et la Libye.
4. Les réactions occidentales.
Carter: moins de soutien à l’Afrique du Sud, favorise l’avènement du Zimbabwe avec
une majorité noire. Reagan : Reprise du soutien à l’Afrique du Sud, aux régimes
conservateurs (Zaïre), maquis anticommunistes (Angola).
Thatcher provoque une crise au sein du Commonwealth (86) par son attitude
conciliante envers l’Afrique du sud.
La France a constitué un frein à la déstabilisation du continent et à
l’expansionnisme soviétique. En devenant en gendarme régional grâce à ses
implantations militaires (TOM, Afars et Issas, Sénégal, Côte d’ivoire, Gabon) et aux
accords militaires avec ses anciennes colonies. Elle soutient les pouvoirs en place :
soutien à Mobutu en 77 et 78 lors des incursions angolaises (Shaba et Kolwezi), aide le
Maroc et la Mauritanie contre le Front Polisario, le Tchad contre la Libye et le Frolinat
(front de libération nationale du Tchad).
5. Les acteurs régionaux.
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- 35 -
Algérie. Boumediene (65-78) : rôle d’orientation des non alignés et médiations (IranIrak, Libye-Tchad).
Libye. Kadhafi (69). Après un rejet des 2 blocs, il se rapproche de l’URSS. Il utilise les
richesses pétrolières pour l’Islam. Son influence décroît dans les années 80 (Pb du
Tchad, baisse du prix du pétrole, déclarations intempestives).
6. Les conflits régionaux.
Tchad. Conflit interne attisé par la Libye (chrétiens et animistes au Sud, musulmans au
Nord). 79, Malgré les accords de Lagos (79), Oueddeï est chassé par Hissène Habré
(82), et reprend les combats soutenu par la Libye. La France et la Libye (84) décident de
l’évacuation libyenne. La France intervient pour la 3ème fois (78-80, 84 opération Manta,
86 Epervier) pour qu’Habré récupère tout le territoire, sauf la bande Aouzou annexée
par la Libye.
Sahara occidental. Ancienne colonie espagnole qui selon l’accord (Espagne, Maroc,
Mauritanie) de 75 a droit à l’autodétermination. Le front Polisario (73), soutenu par
l’Algérie, proclame son indépendance en 76 et mène une guérilla contre la Mauritanie
qui se retire en 78 et le Maroc ce qui conduit à des incidents entre l’Algérie et le Maroc
(77). L’OUA le reconnaît en 82 (admission en 84) provoquant une grave crise d’un
Maroc isolé.
OUA fonctionne comme un simple cartel de chefs d’Etat sans résoudre les conflits. En
77, naît l’ANAD, un accord entre le Nigeria et 7 Etats de non agression et assistance en
matière de défense.
Afrique du Sud. Le nationalisme noir antiapartheid ressurgit provoquant des troubles
(Soweto, 76, 77). La pression internationale s’accentue. Avec la décolonisation, son
glacis disparaît. Reste qu’il y a la route maritime et des minerais, et s’oppose à
l’extension communiste. Création de Bantoustans pour renforcer sa position auprès des
pays africains. Le régime de Batho se protège grâce à l’Angola, Mozambique, Namibie,
Rhodésie.
Namibie. Ancienne colonie allemande dont le mandat est confié à l’Afrique du sud
connaît un mvt de libération (Swapo). Rhodésie. La minorité blanche s’oppose aux
noirs, mais un gouvernement les associant se forme (indépendance du Zimbabwe en
80).
C. Le pacifique.
Un lieu d’affrontement des grandes puissances depuis 1945. Indépendances : Fidji 70,
Papouasie 74, Vanatua (Nvles Hébrises) 80. Présence des EUA en Alaska, Philippines
(Jusqu’en 92), l’URSS au Vietnam. L’intérêt économique du Pacifique croît.
L’Australie par l’Anzus (51) fait figure de gendarme régional.
Nouvelle Calédonie. Le FLNKS conteste la souveraineté française dans cette région-clé
(Mururoa)
La fin du monde bipolaire (1985-1992)
De 85 à 90, le monde occidental connaît une forte expansion économique. La crise est
passée : baisse du prix du pétrole (nouveaux producteurs : GB, substitution nucléaire) et
boom éco aux EUA (progrès technologique, développement des échanges). Les
fluctuations monétaires sont maîtrisées lors des accords du Plaza (85) et du Louvre (87)
par le G7. Restent des fragilités (krach de 87) et retournement éco au début des années
90. Politiquement, Gorbatchev arrive au pouvoir. Le glasnost engage le processus de
rupture (retour d’exil de Sakharov en 89). Il va limiter les engagements internationaux
pour se concentrer sur les réformes internes.
.../...
- 36 -
I. La fin de la guerre froide.
Ordre ou désordre mondial?
En quelques années, nombre de conflits sont résolus ou apaisés. Réunification
allemande, yéménite (90), Fin des guerres (Afghanistan, Iran-Irak), évacuation du
Cambodge par le Vietnam, Namibie indépendante, les euromissiles sont détruits.
Détente entre Grecs et Turcs (sommet 88), chypriotes turcs et grecs (88), Maroc et
Polisario (88), Corée du Sud et Nord (90), les indiens évacuent le Sri Lanka en 89 après
avoir été appelés en 87, Négociation entre l’Ethiopie et l’Erythrée (89), relations
diplomatique GB-Argentine (90), évolution en Irlande du nord depuis 90, idem pour la
Palestine.
B. Une conversion difficile à la démocratie.
Europe de l’est. Pologne et Walesa élu en 91, exécution de Ceaucescu en 89, même
l’Albanie. Amérique latine: Chili 89, Paraguay 89, Nicaragua, la victoire libérale en
90, réconciliation nationale au Salvador 92. Asie : Corée du sud, 1ère élection d’un civil
président en 93 depuis 30 ans, Philippines, Marcos est contraint de s’exiler après les
élections de 86. Afrique : Victoire du multipartisme et fin de dictatures (Gabon,
Zambie, Côte d’ivoire, Bénin 90, Ethiopie, Mengistu chassé en 91, Madagascar 93).
Afrique du Sud : abrogation des lois raciales en 91, 1ères élections multiraciales (victoire
de Mandela 94).
Exceptions : Chine (Tiananmen), affrontements religieux en inde, Afghanistan, pas de
retour à la démocratie en Haïti (91-94), Colombie et drogue, Coups de force au
Venezuela 92, Pérou 92, crise politique au brésil en 92 (démission du président Collor),
Algérie (émeutes de 88 et transition démocratique depuis 89 difficile : prise de pouvoir
de l’armée en 92 contre le FIS). Violences au Togo, Zaïre.
C. Le dialogue américano-soviétique.
1. La reprise du dialogue.
Gorbatchev lance une campagne pour le désarmement. « La maison commune
européenne » : une Europe dénucléarisée et neutralisée. Egalement une exigence
budgétaire. Il propose dès 85 de diminuer par 2 les armes stratégiques des deux camps.
Il s’adresse aussi à la France et la GB. Reagan veut renouer un dialogue réaliste.
Rencontre Reagan-Gorbatchev (11/85) à Genève. Perspective d’accord pour le FNI,
mais Reagan maintient l’ISD.
Sommet de Reykjavik (10/86). Echec d’un projet prévoyant le retrait des armes
nucléaires d’Europe, ce qui encourage les Européens à rapprocher leur effort de défense
(manœuvres communes, brigades franco-allemandes).
2. Les accords de désarmement.
Traité de Washington (87). Destruction sur 3 ans de tous les missiles (portée : 500 à
5500 km) installés en Europe, sans inclure les forces de la France et GB. Pour la 1ère
fois, les 2 grands détruisent (4%) des armes nucléaires. Autre nouveauté : possibilité de
contrôle sur place. L’option triple 0 (-de 500 km) ouvre la voie à la dénucléarisation
allem.
88 Reagan-Gorbatchev à Moscou : accords techniques (essais atomiques). On discute
des droits de l’homme. 2/88 : annonce de la réduction unilatérale des armées soviétiques
qui sème le trouble dans l’OTAN. Clôture des MBFR sans résultat, ouverture (89) de la
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- 37 -
conférence sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE). Pas d’accord sur
l’interdiction de la fabrication d’arme chimique (89) : Refus arabe.
Bush-Gorbatchev (89) : d’accélération du processus. Accord ciel ouvert (survol des
espaces aériens), réduction des forces en Europe (Conférence d’Otawa 90 Otan, pacte
de Varsovie). 90 : accord de réduction des stocks d’armes chimiques. Traité FCE (90) :
réduction et plafonnement par catégorie d’armes avec une parité. La dissolution du
Pacte de Varsovie le rend caduc.
« 1er sommet de l’après guerre froide » (91). Convocation d’une conférence de la paix
pour le Proche Orient. Signature de START (réduction des armes nucléaires).
Propositions de 91 : EUA : élimination des armes tactiques à terre et en mer unilatérale
et des têtes multiples. URSS : liquidation totale des armes nucléaires tactiques,
moratoire d’un an sur les essais nucléaires. Sommet Bush-Elstine (92). Puis
regroupement des armes nucléaires en Russie pour le désarment. START II (93) qui
pour entrer en vigueur nécessite l’application de START I.
II. La naissance d’une nouvelle Europe.
A. Le reflux soviétique en Europe et la libération des pays d’Europe de l’est.
Sur le plan militaire, la détente a des conséquences considérables. Une très forte
concentration militaire à la fin des années 80 (1,5 millions de soldats en Allemagne). Le
traité FCE permet la réduction de ces forces et instaure une parité de l’atlantique à
l’Oural. Les EUA sur demande européenne restent en Europe.
Dans le domaine idéologique et politique, la faillite du communisme en Europe de
l’est reflète une nouvelle politique soviétique et un échec. D’autres facteurs :
rayonnement de Jean-Paul II, les Eglises, l’image de l’ouest par TV. Depuis 85, il y a
des bouleversements dans les régimes communistes. L’interventionnisme soviétique est
réduit (89): condamnation de l’intervention en 68 à Prague, retrait annoncé des troupes
de Hongrie et Tchécoslovaquie.
Les solidarités du bloc oriental volent en éclat. Dissolution du COMECON et du
pacte de Varsovie en 91. L’effondrement du bloc favorise les conflits ethniques,
frontaliers que les occidentaux vont bientôt cautionner amis assister impuissants à leur
multiplication. La transition est difficile (Défaite de Walesa en 95).
B. L’unification allemande.
L’écroulement de la RDA pose la question allemande. Manifestations et exode par la
brèche hongroise. Chute du mur : 9/10/89, et ouverture de la frontière interallemande.
Exode de 2000 habitants par jour. Plan de Kohl (11/89) de réalisation de l’unité dans
une structure confédérative sans évoquer l’intangibilité des frontières. La victoire en
RDA 90 des partisans d’une réunification va encore accélérer le processus.
Les réactions étrangères sont prudentes. La CEE (89) accepte le droit à
l’autodétermination (sous conditions). La France propose une grande confédération
associant les pays de l’est. L’URSS accepte finalement la réunification (1/90) à
condition d’une réduction de l’armée allemande (accord du Caucase). Kohl va
également rassurer les voisins sur l’intangibilité des frontières. Des craintes : poids
économiques, passage à l’est, neutralité ? L’union monétaire est réalisée le 1er/07/90.
Réunification allemande le 3/10/90 à condition de renoncer aux armes nucléaires et un
plafond d’effectif de militaires. Les dernières troupes russes quittent Berlin en 94.
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C. La dislocation de l’Empire soviétique.
Une triple crise : idéologique (interdiction du PC le 19/08/91) ; économique ;
politique (conflit entre conservateurs et réformistes difficile à arbitrer par Gorbatchev –
prix Nobel 90).
Les pays baltes voient leur indépendance reconnue en 91 après de nombreuses
tensions. Après l’échec du putsch, les Républiques (plus autonomes) vont exiger
l’indépendance (Géorgie, Moldavie, Azerbaïdjan, Kirghizie, Ouzbékistan). La sécession
de l’Ukraine entraîne la mort de l’URSS. Création de la CEI (8/12/91) (adhésion de
toutes les anciennes Républiques, même la Géorgie en 93). La Russie hérite du siège
permanent du Conseil à l’ONU et la responsabilité nucléaire, l’Ukraine, la Moldavie et
l’Azerbaïdjan peuvent créer leur propre armée nationale. Gorbatchev démissionne le
25/12/91.
En raison des déficiences de la CEI qui demeure une coquille vide, les Républiques
s’organisent entre elles. Rapprochement régional en Asie centrale des 5 Républiques.
Russie et Ukraine : accord de coopération politique et économique (92) mais question
de la flotte de la mer noire. Conflits abkhaze, ossète, du Haut-Karabakh. La Russie se
tourne vers l’occident (alignement sur les EUA, participation au FMI, Banque mondiale,
invitations au G7).
D. Le réveil des nationalismes et la remise en cause des frontières.
Le problème des frontières revient au 1er plan. Le sursaut polonais a des fondements
nationalistes, la minorité hongroise de Transylvanie (Roumanie) revendique son
autonomie, les Roumains en Moldavie s’agitent, des tensions naissent entre Hongrois et
Slovaques.
Yougoslavie. La 2nde guerre mondiale qui a exacerbé des tensions entre les 3 groupes
linguistiques (slovène, serbo-croate, macédonien) et les 3 groupes religieux (catho,
orthodoxe, musulmans) est restée dans la mémoire collective (massacre des serbes par
les Oustachis, nationalistes croates). Il y a conjonction de la crise du système
communiste et d’un Etat multinational. La Slovénie et la Croatie proclament leur
indépendance (juin 91) quand l’armée fédérale intervient pour défendre les droits des
Serbes de Croatie lors de conflits interethniques qui font suite aux élections de la
présidence collégiale de la fédération (mai 91).
Tchécoslovaquie. Divorce pacifique le 1er/01/93.
E. Vers l’Union européenne.
Décision en 88 d’une libération totale des mouvements de capitaux pour le 1er juillet 90.
A Punta del Este (Uruguay round 86), les discussions achoppent sur les questions
agricoles, audiovisuelles et des services. L’accord de Blair House (92) entre la
Commission et les EUA sur l’agriculture est rejeté par la France. Le compromis (93)
permet la signature de l’acte final à Marrakech en 94, obligeant un démantèlement sans
précédant des barrières douanières pour 121 pays.
Les négociations qui vont aboutir à Maastricht sont ardues en particulier pour
l’harmonisation des fiscalités et l’union monétaire. Il y a un renforcement de la défense
de l’Europe (création d’un corps franco-allemand élargi au Luxembourg et à la Belgique
91). Maastricht couple le renforcement économique et politique (PESC, citoyenneté).
Elle connaît une certaine attractivité : Lomé IV (89), création de la BERD pour
l’Europe de l’est.
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- 39 -
F. Une Europe à géographie variable.
Création de l’EEE (22/10/91) réunissant l’AELE et la CEE (sans la Suisse). La
Pologne, Hongrie, Rép. Tchèque et la Slovaquie coopèrent au sein du groupe de
Visegraad, comme préalable à l’adhésion. Pour régler les problèmes de frontières et de
minorités est adopté le pacte de stabilité en Europe (03/95) développant la diplomatie
préventive. Seule la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe réunit
toute l’Europe avec l’Albanie (91) avec les EUA et la Canada. Sommet de Paris (90) :
charte (ppe de démocratie), institutionnalisation, mais en fait inefficacité. L’Alliance
atlantique est en pleine reconversion. Création d’une force de réaction rapide (91). Elle
est au service de la CSCE pour des opérations de maintiens de la paix permettant des
interventions hors de la zone (intervention en ex-Yougoslavie pour protéger la
FORPRONU). Elle prend en compte les volontés de l’UE (avec l’UEO comme bras
séculier). L’Eurocorps (franco-allemand) est créé en 91
III.
Le monde de l’après-guerre froide.
Détente (désengagement de l’URSS), réduction des tensions, démocratisation. Mais
tribalisme, nationalisme…
A. Une Asie tout en contraste.
Le désengagement le plus spectaculaire est le retrait de l’armée soviétique
d’Afghanistan (aidé par la Chine, le Pakistan, les EUA, les pays du Golfe). Pour
Gorbatchev il faut sortir du bourbier et ainsi devenir crédible pour son mouvement de
paix. Les négociations débutent en 87 et vont très vite : l’URSS veut instaurer un cessez
le feu et un gouvernement de coalition. En 88, accord pour un retrait des troupes effectif
en 02/89.
D’autres conflits dans lesquels l’URSS était engagé politiquement et financièrement
s’arrêtent également. De 87 à 89, le Vietnam retire ses troupes du Cambodge qui
sombre dans la guerre civile après l’échec de la conférence de Paris 89. Un accord de
paix (91) place le pays sous tutelle de l’ONU. La résolution 945 (28/02/92) met en
place l’autorité provisoire APRONUC qui organise des élections libres en 93 achevant
sa mission sur un bilan positif. Gorbatchev (à partir de 86) renoue alors le dialogue avec
la Chine avec une visite officielle en Chine en 89.
La guerre Iran-Irak s’arrête le 20/09/88 après 8 années et un million de morts. Les
occidentaux se sont accommodés du conflit jusqu’à son pourrissement : menée terroriste
iranienne (attentats en France en 86, émeutes de la Mecque en 87 fomentés par les
chiites contre la dynastie gardienne des lieux.), risques pour l’approvisionnement
pétrolier (envoi de navires en 87). La lassitude, les revers iraniens et la pression
internationale conduisent au cessez le feu avec l’envoi de 350 observateurs de l’ONU.
Mort de Khomeiny (juin 89).
La crise du Golfe, causée par l’invasion du Koweit par l’Irak, replonge le monde pour
7 mois dans une atmosphère de guerre (6 semaines de conflit armé). L’Irak veut ainsi
assurer son leadership régional et l’occident protéger son grenier à pétrole. L’Irak veut
obtenir un accès à la mer, a besoin de ressources étant endetté et reproche au Koweit de
ne pas permettre une hausse du baril. Invasion le 2/08/90 et annexion le 8. Embargo
(approuvé par l’ONU) sur l’Irak et installation d’un dispositif militaire en Arabie
Saoudite pour protéger les autre pays du Golfe. L’Irak décide de renoncer à ses
conquêtes territoriales sur l’Iran (15) conformément à un accord de 75 et retient des
otages étrangers. Cette crise a des conséquences économiques (marchés financiers, prix
du baril). Le Conseil de Sécurité peut désormais agir (plus de veto), Est mis en place
une importante armada car l’URSS lâche alors l’Irak. Face aux intransigeances
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irakiennes, l’opération « Tempête du désert » se déroule en 2 phases (bombardement à
partir du 17/1/91 et offensive terrestre du 24 au 28/2). S. Hussein peut encore réprimer
les révoltes chiites et kurdes sans aucune intervention des alliés. La résolution 687 (avril
91) fixe les conditions du cessez-le-feu (réparations et destruction des ADM).
B. L’Afrique à l’abandon.
L’Afrique perd son importance stratégique et diplomatique. Montée de l’intégrisme
musulman, présence catholique (voyages de Jean Paul II), progrès de la démocratie face
aux dictatures.
Le règlement de l’affaire de la Namibie et la guerre civile en Angola. Depuis son
indépendance, l’Angola a vu s’affronter le MPLA (soutien soviétique, cubain, RDA) et
le FNLA et UNITA (EUA, Afrique du Sud) qui poursuit les nationalistes namibiens. La
Namibie est administrée par l’Afrique du Sud, mais l’AG a reconnu en 73 le SWAPO
comme seul représentant authentique. Le conflit s’aggrave depuis 85. Aucune tentative
négociée n’aboutit car l’Afrique du sud refuse de retirer ses troupes de Namibie et de
reconnaître son indépendance tant que Cuba soutient le gouvernement angolais. Le
cessez-le-feu aboutit en 88, retrait des troupes sud-africaines en 11/89. Indépendance en
mars 90 de la Namibie.Et retrait progressif des troupes cubaines avant 92. Un accord
(mai 91) ramène la paix en Angola et marque l’échec soviétique en Afrique. La guerre
civile reprend après la victoire du MPLA, mais un nouvel accord de paix (94) est
trouvé. Au Mozambique en 94 les 1ères élections libres ont lieu.
Sahara occidental. Le Maroc et l’Algérie se réconcilient en 88 privant le Front
Polisario de soutien qui acceptent le cessez-le-feu et une force de maintien de la paix en
91 et un référendum.
Tchad. Le cessez-le-feu en 87 semble solide. Reprise des relations diplomatiques entre
la Libye et le Tchad (88). La souveraineté du Tchad est reconnue sur la bande d’Aouzou
(94). Mais le pays reste instable (Habré chassé par Debi).
C. Un Proche-Orient instable.
Le terrorisme s’est aggravé dans les années 80. Il frappe le Liban en 83, moyens de
transports (TWA 85, Achille Lauro 85), capitales occidentales (Berlin, Rome, Paris
86). Derrière ces groupes se trouvent la Libye, Iran, Syrie. L’URSS cesse alors le
soutien aux extrémismes et renoue avec Israël, les EUA se désengagent du Liban. En
réponse également : raid sur Tripoli et Benghazi (86), destructions de Migs libyens en
89.
La Syrie reprend en main le Liban après le retrait israélien et de la force
d’interposition (86). Elle veut éviter que ne se reconstitue un Etat unitaire
(bombardement de Beyrouth). La Syrie et l’Iran s’affrontent par milices interposées.
L’accord de Taëf (89) permet la reconnaissance du rôle de la Syrie par les pays arabes,
confirmé par le traité syro-libanais (91).
Espoir de paix dans le conflit israélo-arabe. La répression de l’Intifada (87) cause un
trouble dans la société israélienne et accentue l’internationalisation du problème.
L’OLP retrouve une nouvelle vigueur (88) lors du sommet de la ligue arabe. Il
reconnaît la résolution 242 et implicitement Israël. Avec Gorbatchev, se dessine une
ouverture vers Israël (juifs soviétiques autorisés à émigrer). Malgré les efforts
américains (plan Baker) et égyptiens, le gouvernement Shamir (88-90) empêche tout
progrès. Suite à la guerre du golfe s’ouvre la conférence de Madrid (91), coparrainée
par les EUA et l’URSS réunissant palestiniens, israéliens et autres pays arabes. Avec la
victoire travailliste (92), le processus de paix est relancé en annonçant un gel des
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- 41 -
colonisations et reconnaissant partiellement la résolution 242. A Washington est signé
(93) une déclaration de principe : autonomie des territoires occupés, retrait des forces
israéliennes (Gaza et Jéricho). L’Autorité palestinienne s’y installe en mai 94. Traité de
paix Israël-Jordanie en 94 avec rétablissement des relations diplomatiques.
D. La situation en Amérique centrale et en Amérique du sud.
Le rôle de l’URSS s’est profondément transformé. Retrait des troupes de Cuba et arrêt
l’aide éco (91). Les EUA hésitent entre immobilisme et interventionnisme (drogue).
Nicaragua. Reagan livre illégalement des armes au Contras (Irangate) jusqu’en 89. Un
cessez le feu est signé entre Ortega et les Contras en 88. Les élections de 90 voient la
défaite d’Ortega, les EUA abandonnent l’embargo.
Panama. L’opération « juste cause » (89) (rétablir la démocratie) vise Noriega (qui
avait truqué les élections), refusant de soutenir les EUA contre les sandinistes. Mais est
aussi concerné le canal (rétrocession pour 99).
Salvador. Réconciliation nationale après 12 ans de guerre civile, supervisée par
l’ONUSAL (92).
Haïti. Le départ de Duvalier (86) ne permet pas le retour à la stabilité (coup d’Etat de
86). Mais les pressions et sanctions étrangères permettent l’élection paisible de Aristide
(94).
l’ONU est redevenu un lieu de négociations, d’initiatives multiples avec la volonté de
faire respecter le DIP (cf Invasion du Koweit). Elle est davantage sollicitée pour les
règlements régionaux (Somalie, Cambodge, Kurdistan).
A la recherche d’un nouvel ordre mondial (1992-2001)
Retour de la croissance économique après 94. Extension du modèle d’économie de
marché. Mondialisation et interdépendance (crises financières de la 2 ème moitié de la
décennie). Le nucléaire est dévalorisé, la guerre est mise hors jeu dans les sociétés
développées. Un univers chaotique marqué par une Amérique sur-puissante et limitée
dans son efficacité, avec l’entrée en jeu d’acteurs non étatiques ou transnationaux.
LA FIN DU SYSTEME EST-OUEST
Arrêt de la course aux armements et désarmement (euromissiles, démantèlement
partiel des arsenaux nucléaires). Le nucléaire militaire est encadré et marginalisé. Les
EUA renoncent en 93 à l’IDS. Le démantèlement nucléaire de l’Ukraine est prévu (94).
Le TNP est prorogé indéfiniment (95), après que la France et la Chine y sont entrées en
91. La France procède à une dernière campagne d’essais nucléaires qui suscitent de
vives protestations. En 96, la GB, les EUA et la France joignent le traité de Rarotonga
(dénucléarisation du pacifique sud 85). Des traités équivalents sont signés pour l’Asie
du Sud est (Bangkok 95), pour l’Afrique (Pelindaba 96) auquel adhère la France. Le
CTBT est signé en 96 mais ni l’Inde ni le Pakistan n’y adhèrent, se dotant de l’arme
nucléaire en 98. le Séant EUA refuse en 99 de le ratifier. START II n’est ratifié par la
Russie qu’en 2000. L’engagement des 5 puissances de réduire leurs arsenaux paraît
formel.
Les EUA lancent le projet de défense contre les ADM (National missile defense), initié
par Clinton. Les Européens craignent un découplage de la défense, les russes voient une
remise en cause du principe d’arms control que fonde le traité ABM de 72.
La Russie préoccupée par ses problèmes internes fait de nombreuses concessions :
unification de l’Allemagne qui entre à l’OTAN, ne s’oppose pas à l’intervention en Irak.
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- 42 -
C’est une « superpuissance réduite à la mendicité ». En 92 et 93, le G7 décide d’un
programme d’aides à la CEI et allège la dette de la Russie. Elle obtient des prêts
(Banque mondiale) en 96, un rééchelonnement de la dette par le club de Londres (97),
une nouvelle aide (98), mais connaît en 98 une situation de faillite. Elle participe aux
discussions politiques du G7 à partir de 95. Les guerres en Tchétchénie sont également
un sujet de préoccupation. Face aux progrès de l’OTAN, Elstine cherche à recréer une
entité juridique avec la CEI, en fait inefficace. Du coup voient le jour l’union douanière
des 4 (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan), la communauté autour de la
Caspienne, la communauté économique centralo asiatique.
Les EUA hésitent entre une démarche de profil droit et une politique d’intervention au
nom du droit. La défaite de Bush et le 1er mandat de Clinton montrent un certain repli.
Puis il y a une prise en main de dossiers : intervention militaire en Bosnie, rénovation de
l’OTAN, implication au proche orient. Mais la tendance à l’unilatéralisme a pour limite
des échecs diplomatiques : menaces contre les rogue states et réactions antiaméricaines
(attentats en Tanzanie et Kenya en 98), impasse de la question palestinienne.
Afin de faciliter l’extension de l’OTAN, est créé en 91 la COCONA, Conseil de
coopération nord-atlantique. Le partenariat pour la paix (94) doit permettre une
coopération avec les anciens ennemis. Et Eltsine va s’opposer à plusieurs reprise à
l’extension vers l’est de l’OTAN jusqu’en 97. La Russie est désormais associée à
l’OTAN grâce au Conseil de partenariat euro-atlantique pour les questions de sécurité
européenne. La rénovation de 96 adapte l’OTAN aux nouvelles réalités (les Européens
peuvent agir sans les EUA avec les moyens de l’OTAN). La France réintègre le comité
militaire (95), le conseil des ministres de l’alliance (96) mais pas l’organisation militaire
intégrée étant en désaccord avec les EUA. En 97, la GB refuse la fusion UEO-UE. La
défense européenne semble avancer (sommet de Saint-Malo en 98, M. Pesc) mais il
reste des divergences sur la place de la défense européenne par rapport aux EUA. La
Pologne, la Hongrie, la république tchèque intègrent l’OTAN en 99. Il y a des
divisions sur la possibilité d’actions hors zone et d’engagement de la force sans
l’assentiment de l’ONU (99).
L’hégémonie des EUA se manifeste partout. Veto contre le renouvellement du
mandat de Boutros Ghali (96). Les EUA renonceront à appliquer les lois d’Amatokennedy (embargo contre Cuba) et Helms-Burton (sanction contre les entreprises
investissant en Iran ou Libye). Plusieurs conflits opposent l’UE aux EUA devant
l’OMC. On voit l’échec de l’AMI remettant en cause les accords régionaux
d’intégration économique, du projet de nouveau marché transatlantique (98).
L’EUROPE DE L’UNION MONETAIRE ET LA POUDRIERE DES BALKANS.
Naît l’OSCE (94) au sein de laquelle existent d’importantes divergences sur les
questions de sécurité.
L’UE. J. Solana est nommé à la tête de la PESC au sommet de Cologne (99). L’UEO
transfère ses compétences à l’UE. Doit être créée une force d’action rapide européenne.
L’UE cherche à se doter d’une structure autonome de l’OTAN. L’UEM est mise en
place avec l’euro. L’élargissement est rapidement acquis mais les réformes
institutionnelles et la question budgétaire pose problème. En contradiction des identités
communautaires, atlantiques, paneuropéenne, nationale. La GB et la France ont des
ambitions et des moyens qui vont au-delà de l’Europe. L’Allemagne a acquis dans la
paix une suprématie européenne et accroît son influence militaire (participation de la
Bundeswehr à des opérations de l’Onu (Décision de la Cour suprême de 94). 4000
soldats participent à l’IFOR.
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- 43 -
L’implosion de la Yougoslavie. La CEE (qui ne se met pas d’accord pour une force
d’intervention) en appelle à l’ONU (91) et reconnaît l’indépendance de la Slovénie et la
Croatie, de la Bosnie Herzégovine (92). La FORPRONU (15000 hommes) envoyée en
92 a du mal à faire respecter la trêve et protéger les convois humanitaires. Un règlement
en Bosnie est recherché en Bosnie, mais le plan Vance-Owen est rejeté (92), mais pas la
partition (Owen-Stolberg) favorable aux Serbes qui rejette le plan du groupe de contact
en 94 (EUA, GB, France, Italie, All, Russie). La guerre continue malgré les menaces de
l’OTAN en présence de 44 000 casques bleus.
L’ONU vote la création d’une Force de réaction rapide (95) pour appuyer les Casques
bleus en Bosnie. Un cessez-le-feu intervient alors en Bosnie. Les accords de Dayton
(95) divisent l’Etat en deux fédérations croato-musulmanes (51%) et serbe (49%).
L’IFOR remplace la FORPRONU, sous autorité de l’OTAN, puis la SFOR. La paix
revient donc en Bosnie quand d’autres troubles éclatent ailleurs. A partir de 98 se
multiplient des affrontements entre serbes (se livrant à une épuration ethnique) et
séparatistes albanais au Kosovo. Après l’échec de la médiation, l’OTAN effectue des
représailles sur la Serbie (juin 98). Puis après l’échec de Rambouillet, l’OTAN
déclanche des frappes aériennes en 99 pour faire céder Milosevic, accentuant l’exode.
La KFOR se déploie et les troupes serbes se retirent du Kosovo qui est alors administré
par la MINUK. Milosevic perd les élections de 2000 et est extradé devant le TPIY. En
2001, l’opération Moisson essentielle vise à désarmer les Albanais et assurer la stabilité
de la Macédoine.
Irlande. Un référendum (98) approuve l’accord de paix sur l’Ulster qui maintient ses
liens avec la GB tout en se rapprochant de l’Irlande. Un gouvernement autonome mixte
est mis en place en 99.
III.
Persistance de l’opposition Nord-Sud : des mondes violents.
Paradoxalement, le désarmement au nord conduit à une attitude inverse dans le
tiers monde engagé dans une course aux armements. Les Etats successeurs de
l’URSS bradent leurs produits militaires. Etats en possession de l’arme atomique :
Israël, Inde (74), Afrique du sud (79), Pakistan (98) et peut être bientôt : Corée du nord,
Iran. Malgré le protocole de 87 MTCR (Missile Technology Control Regim), le Golfe
est une zone à forte densité d’engins balistiques. Bush lance l’idée de destruction des
ADM au Proche Orient. En 93, l’emploi et stockage des armes chimique sont interdits
avec un système de vérification pour la destruction.
L’endettement du tiers-monde. Un surendettement prolongé depuis 20 ans pour
certains Etats, pouvant entraîner des troubles (Côte d’ivoire). Intervention du FMI, et
rééchelonnement de la dette, allègement (G7 de 96 pour les pays les plus pauvres) voire
annulation (35 pays africains en 89). A souligner également la dévaluation de 50% du
franc CFA en 94.
Asie. Début de dialogue entre la Chine et l’Inde (93), entre la Chine et la Russie (96).
La crise économique touche l’Asie du Sud-est à partir de 97. Les ambitions nationales
s’affirment avec l’effacement des EUA et l’effondrement de l’URSS : outre l’Inde, le
Pakistan, le japon et des pays de l’Asean, montent en puissance l’Indonésie, l’Iran la
Turquie. La Chine fait preuve d’activisme militaire en mer de Chine, dans le Sud-est,
contre Taiwan (96, 98). Les relations sino-américaines semblent se normaliser (visites
des chefs d’Etat en 97 et 98), et l’occident adopte une position conciliante sur les droits
de l’homme. Restent des points d’affrontement : coopération nucléaire sinopakistanaise, crise de l’avion espion (01), vente d’armes à Taiwan. La présence des
.../...
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EUA en Corée et au japon (après le retrait des Philippines) rassure quant à un éventuel
expansionnisme japonais ou chinois. Le Cambodge retrouve difficilement une stabilité
malgré les élections de 98. En Afghanistan, le régime communiste s’effondre en 92,
mais les talibans prennent Kaboul en 96. En Indonésie, Suharto est contraint à la
démission par des émeutes en 98 (au pouvoir depuis 67). Le Timor oriental devient
indépendant en 2002 après l’intervention de l’ONU pour stopper les massacres
indonésiens. La Corée du nord gèle son programme nucléaire en 94, et le processus de
paix et de réunification semble enclenché en 97. Les tensions Inde-Pakistan restent
vives (affrontements frontaliers en 97 et 99) alors que le Cachemire obtient l’autonomie
en 96.
L’Afrique. La guerre civile accompagnée de pillages et massacres concerne : Libéria
96, Niger 96, Centrafrique 96-97, Congo-Brazaville 97, Sierra Leone 97-98, Côte
d’Ivoire 99-00. Des forces d’interpositions de l’ONU sont souvent mises en place.
L’Afrique du sud tente de se poser en puissance régionale sans succès (Lesotho et
Congo, 98). L’Ethiopie fait face aux conflits avec les Tigréens. L’Erythrée,
indépendante en 93, signe la paix en 2000 avec l’Ethiopie. La Somalie sombre dans le
chaos après que le général Syaad Barré est chassé (91). L’opération Rendre l’espoir (92)
s’enlise et l’ONU envoie des casques bleus en 93 (ONUSOM, évacuée en 95 devant le
danger). Centre de l’Afrique. Suite à l’assassinat des présidents Rwandais et burundais
en 94, est déclenché un génocide au Rwanda (500 000 morts Tutsis) qui incite la France
à intervenir sous mandat de l’ONU (Turquoise 94). La courte présence d’une force
multinationale au Burundi ne freine pas les violences à partir de 95. La guerre civile va
conduire à la chute de Mobutu en 97 remplacé par Kabila au RDC où il ne peut ramener
l’ordre (ambitions de l’Ouganda, Rwanda, rivalité ethniques). La guerre civile reprend
en Angola malgré les accords de 95. Le Zimbabwe connaît une crise politique et
économique (fermiers blancs) en 01-02. Le Soudan est déchiré entre le Nord musulman
et le sud chrétien et animiste. Algérie. Le terrorisme se développe (assassinat du
président Boudiaf en 92) sans épargner les étrangers. Zeroual (95-99) est impuissant à
ramener le clame de même que Bouteflika (violences en Kabylie 01). Le référendum au
Sahara occidental est ajourné depuis 92.
Proche-orient. Les attentats (Egypte 96), l’intransigeance de la Syrie et l’intransigeance
de Nethanyahou (96-99) fragilisent le processus de paix. La colonisation reprend. Un
cycle de répression-attentat se met en place (massacre de Cana 96). Les EUA
s’impliquent en relançant les négociations (Wye plantation 98). L’espoir renaît avec
Barak qui retire les troupes du Sud-Liban (00). Mais la question palestinienne échoue
(Charm el Cheik 99, Camp David 00) malgré de grandes avancées (colonies, réfugiées,
Jérusalem est). Devant la situation de pourrissement recommence une intifada qui va
conduire à l’élection de Sharon et à une véritable situation de guerre. Irak. Elle est
soumise à un embargo sévère depuis la guerre sans entamer le pouvoir. Les contrôles du
démantèlement militaire sont l’occasion de crises (bombardement 93 ; 96, 97, opération
renard du désert 98). En 96, est instauré le programme Pétrole contre nourriture. L’Irak
réprime les rebellions Kurdes. L’Iran semble sortir de son isolement : rapprochement
avec la Russie, les pays musulmans et même dialogue avec les EUA. La Turquie reste
isolée et compte sur le soutien des EUA (Chypre, adhésion à l’UE). La question
chypriote progresse peu même si l’adhésion à l’UE est un moteur.
Amérique latine. On constate un retour de l’autoritarisme populiste (Chavez au
Venezuela 98, Banzer en Bolivie, crise politique au Paraguay). La guerre civile sévit en
Colombie, le Pérou et l’Equateur mettent fin à un conflit frontalier (98) vieux de 56 ans.
La lutte contre le narcotrafic apparaît parfois comme la marque hégémonique des EUA.
Cuba reste soumis à l’embargo malgré les protestations de Jean-paul II (98).
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- 45 -
IV.
Un monde unifié et fragmenté à la fois.
Le monde évolue vers un système plus homogène et en même temps moins
imprégné d’idéologie. L’ONU est de plus en plus sollicitée, mais elle risque souvent
l’enlisement (Somalie, Cambodge, Yougoslavie). Le recours au veto est réduit mais
reste un moyen pour la Russie de contrôler les EUA quand ceux-ci désirent passer par
l’ONU. Elle est en quasi faillite en 95. Ces interventions sont toutefois systématiques
(RDC à la demande des africains, Albanie 97, Timor et l’INTERFET). D’autres
regroupements d’Etat ont lieu : Sommet francophone d’Hanoï 97, Forum asiepacifique 98, Sommet des Amériques 98, Sommet des pays d’Europe et d’Asie. L’échec
de Duban (01) reflète les antagonismes mondiaux. La planète est plus homogène sur le
plan économique (avec l’OMC). Face aux grandes catastrophes (écologiques…), la
communauté internationale tente de s’organiser (Kyoto 97, Bonn 99, La Haye 00) mais
les promesses ne sont pas tenues (refus des EUA). Emergence d’une société mondiale à
travers les émotions des voyages de Jean Paul II ou de la mort de Diana ?
La constitution de groupements régionaux bat en brèche le principe d’un
multilatéralisme mondial. La CEE, l’Union du Maghreb arabe, Asean, Alena, Mercosur,
Apec. L’union africaine remplace l’OUA (00). L’accord de Cotonou (00) prolonge la
convention de Lomé avec une dimension de droits de l’homme. Les blocs s’opposent
parfois (APEC contre EUA), et le protectionnisme ressurgit.
Trois piliers de la guerre froide sont ébranlés.
Le modèle étatique est incapable de répondre aux mafias, trafics ou aux diversités
linguistiques, ethniques ou religieuse entraînant un risque d’éclatement (Timor,
Yougoslavie ou même la Padanie en Italie). Beaucoup de pays sous développés
connaissent une déliquescence des structures étatiques. L’accession à la souveraineté
peut être un leurre pour des micros états et certains états sont mis sous tutelles
internationale (Somalie, Cambodge).
L’intangibilité des frontières chancelle même si Helsinki l’a consacré, le traité
germano-polonais (91) reconnaît la ligne Oder-Neisse, avec la montée des
nationalismes.
La Résolution 688 légitime l’ingérence dans les affaires d’un Etat en cas de violation
des droits de l’homme qui menace la paix et la sécurité internationale. Ce droit
d’intervention humanitaire légitime les interventions de l’ONU en Irak ou en Somalie ;
Il y a une évolution du droit des gens avec la mise
Le monde a-t-il changé ?
II. LES ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE.
Un terrorisme singulier dans ses objectifs (symboliques et pas simplement politiques),
moyens (technologies moderne et sacrifice), effets (3000 morts). L’attentat renvoie à la
question de l’islamisme (surgi de l’Iran, actif dans les pays sunnites tel l’Arabie
Saoudite). Il traduit un ressentiment (largement partagé dans le monde musulman)
contre les EUA par leur soutien à Israël, leur présence en Arabie Saoudite, les sanctions
contre l’Irak. L’Afghanistan, se retrouve au centre des préoccupation lui qui joue un
rôle d’Etat tampon suscitant les convoitises. Le régime taliban est sanctionné par l’ONU
depuis 2000. L’intervention militaire (liberté immuable) est un succès (bombardements
à partir du 7 octobre, bataille terrestre menée par l’Alliance du nord est rapide, chute de
Kaboul le 13 novembre.)L’ISAF, sous mandat de l’ONU se déploie et est mis en place
un gouvernement intérimaire.
.../...
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II. Les évènements introduisent-ils une rupture radicale dans les relations
internationales ?
Les EUA découvrent leur vulnérabilité. Conséquence géostratégique : se dessine un
rapprochement entre Pékin, Washington et Moscou, délaissant l’OTAN et remettant
en cause la défense européenne. L’alignement symbolisé lors de la rencontre de
Shanghai (01) doit permettre à la Russie et à la Chine d’obtenir des marges de
manœuvre internes. Les EUA cherchent désormais à réunir autour d’eux une coalition la
plus large possible quitte à marginaliser l’OTAN.
Les EUA reviennent cependant à leur unilatéralisme (NMD, CPI, Kyoto, doctrine qui
banalise l’usage de l’arme nucléaire). Certains décisions suscitent des réticences :
implantation en Ouzbékistan, au Tadjikistan, menaces contre l’axe du mal. Le
partenariat Russie-EUA se traduit par un accord de désarmement nucléaire (02) et la
création d’un Conseil OTAN-Russie.
L’Europe s’efface : ils se retrouvent pour critiquer l’unilatéralisme américain mais sont
incapables d’élaborer une stratégie commune. A noter quelques succès : Airbus militaire
A 400M, projet Galileo.
Les problèmes essentiels ne sont pas fondamentalement modifiés.
Proche-Orient. Arafat est isolé (02). Dans un 1er temps, les EUA ne s’engagent pas
dans le conflit israélo-palestinien, laissant un blanc-seing à Sharon. Après le 11
septembre, ils s’engagent progressivement. (Proposition de résolution reconnaissant la
coexistence de 2 Etats).
L’Afrique est délaissée. Madagascar connaît une crise politique (02). L’Angola entre
dans la paix (02) après la mort de Savimbi, chef de l’UNITA. Mise en place du Népad.
La guerre se poursuit en Afrique centrale. Annan tente de relancer l’accès du Sahara à
un statut stable.
Amérique. Les EUA veulent mettre en place une zone de libre-échange des
Amériques lors du sommet des Amériques (01). Un coup d’état déstabilise Chavez au
Venezuela (02).
Asie. Le sommet d’Agra (01) achoppe sur la question du Cachemire, avec une escalade
militaire l’année suivante.
III.
La mondialisation.
La Chine entre à l’OMC en 01, organise les JO de 2008, connaît une consécration
politique économique et diplomatique.
Mais les contestations sont fortes (cf échec de l’AMI), en particulier depuis la
conférence de Seattle (99) avec le mouvement antimondialisation. Le forum de Porto
Alegre donne la réplique à celui de Davos. Un catalogue d’idées : annulation de la dette
des PVD, protection de l’environnement, réorganisation de l’agriculture (OGM), taxe
Tobin, gouvernement mondial.
Malgré la libéralisation, la pauvreté reste forte. L’APD reste faible par rapport aux
objectifs fixés lors du sommet du millénaire à Monterrey (0,7% PIB). L’antilibéralisme a fini par s’identifier à l’anti-américanisme.
Des formes de régulation existent à l’état embryonnaire (CPI, G8, OMC). L’avènement
d’un âge nouveau se traduit par l’expansion de réseau dans le vide étatique. Le
capitalisme occidental et le fondamentalisme religieux sont 2 visages d’un monde sans
frontière.
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