Chap 2 : De la dérive des continents à la tectonique des plaques Les études sismiques et la mise en évidence d’une terre essentiellement à l’état solide avaient conduit la majorité des scientifiques à rejeter la théorie de la dérive des continents énoncée en 1915. Dans les années 1960, de nouvelles données relancent l’idée … I. La relance de l’hypothèse d’une expansion océanique 1- Les mesures du flux géothermique Voir TP : les apports des observations océanographiques On appelle flux géothermique la quantité de chaleur parvenant à la surface de la Terre. Au début des années 1960, les découvertes de la topographie océanique et des variations du flux thermique permettent d’imaginer une expansion océanique par accrétion de matériau remontant à l’axe des dorsales, conséquence d’une convection profonde. 2- Le paléomagnétisme On trouve dans le basalte des minéraux magnétiques tels que la magnétite. Le magnétisme de ces cristaux disparaît à haute température : c’est le point de Curie (585° pour la magnétite). Lors de l’épanchement du basalte, à près de 1200°, les minéraux ont perdu leur magnétisme. Lors du refroidissement de la lave, les minéraux vont enregistrer le magnétisme du lieu et de l’époque de leur formation. Vers 1906, Brunhes observe dans le Massif Central des coulées de basalte superposées dans lesquelles le champ magnétique est inversé. Il en déduit que les pôles se sont inversés au cours du temps. Il faudra attendre la fin des années 50 pour que cette notion soit admise, et que l’on publie une échelle des inversions. L’existence de bandes d’anomalies magnétiques symétriques par rapport à l’axe des dorsales océaniques conforte l’hypothèse d’une expansion océanique et permet de calculer les vitesses d’expansion. Voir annexe : mesure des vitesses d’expansion océanique II. La construction d’un modèle global : la théorie de la tectonique des plaques 1- La distinction lithosphère – asthénosphère Voir TP : la distinction lithosphère - asthénosphère Au voisinage des fosses océaniques, les foyers des séismes sont alignés le long d’un plan incliné : le plan de Wadati-Benioff. Les différences de vitesses des ondes sismiques qui se propagent le long de ce plan, par rapport à celles qui s’en écartent permettent de distinguer la lithosphère de l’asthénosphère. L’ensemble de ces données permet de montrer que la lithosphère s’enfonce dans le manteau au niveau des fosses de subduction. La limite inférieure de la lithosphère correspond généralement à l’isotherme 1300°C. 2- Une lithosphère découpée en plaques rigides A la fin des années 60, la géométrie des failles transformantes permet de proposer un modèle en plaques rigides. Des travaux complémentaires parachèvent l’établissement de la théorie de la tectonique des plaques en montrant que les mouvements divergents (dorsales), décrochants (failles transformantes) et convergents (zones de subductions) sont cohérents avec le modèle géométrique. Voir TP : les alignements de la chaîne de l’Empereur Des alignements volcaniques, situés en domaine océanique ou continental, et dont la position ne correspond pas à des frontières de plaques, sont la trace du déplacement de plaques lithosphériques au-dessus d’un point chaud fixe, en première approximation, dans le manteau. Annexe Mesure des vitesses d’expansion océaniques Depuis 1960, des magnétomètres transportés par les bateaux ont permis de mesurer le magnétisme de la croûte océanique dans différents océans. Une échelle magnétostratigraphique a été établie. A partir de ces relevés, on a tracé des courbes du taux d’expansion en fonction du temps pour différents océans. Le graphe ci-dessous fait la synthèse de ces calculs. 1- calculez la vitesse d’expansion au niveau de chaque dorsale, et comparez ces vitesses entre elles. 2- Comparez les vitesses des dorsales de Reykjanes et de l’Atlantique moyen, puis celles de la dorsale de Juan de Fuca et du Pacifique Est. Mesure des vitesses d’expansion océaniques Correction 1Dorsale Vitesse (cm/an) Pacifique Est 4.5 Juan de Fuca 3.1 Atlantique Moyen 2.2 Reykjanes 1.4 Pour obtenir la vitesse d’expansion océanique, il convient de multiplier par 2 ces valeurs, car la création de croûte se fait des deux côtés de la dorsale 2- la plaque se déplace plus vite près de l’équateur