De Gaulle et la République gaullienne Charles André Joseph Marie de Gaulle, militaire anticonformiste et contestataire, chef de la France libre et de la France combattante 1940-1944 et chef du GRPF (gouvernement provisoire de la République française) 1944-1946 (voir feuille séparée), est rappelé au pouvoir en 1958 et fonde la Ve République. I II Retour du «Sauveur» et naissance d'une nouvelle République 1) le retour : - 13 mai 1958 : l'armée et les Français portent de Gaulle au pouvoir (1er juin) - nouvelle Constitution : adoptée par référendum (80 % de oui) le 28 septembre - élections législatives : grande victoire gaulliste (UNR), recul "historique" du PCF amplifiés par le nouveau mode de scrutin (scrutin actuel) - élection présidentielle : de Gaulle élu président de la République (21 décembre) 2) caractéristiques de la nouvelle (Ve) République : - régime semi-présidentiel : régime parlementaire, renforcement du pouvoir exécutif au détriment du pouvoir législatif (donc des partis), le président de la République aura le droit de dissolution de l'Assemblée nationale et de prendre les pleins pouvoirs en cas de crise (cf. §16) - réorganisation des rapports entre la France et ses colonies : la Communauté française succède à l'Union française (seule la Guinée opte pour l'indépendance) - réformes constitutionnelles : dissolution de la Communauté en 1960 ; le référendum de 1962 introduit l'élection au suffrage universel direct du Président de la République La France nouvelle 1) réglement du problème colonial : - fin de la Communauté : en 1960 presque toutes les colonies françaises de l'Afrique noire et Madagascar obtiennent leur indépendance - indépendance de l'Algérie (voir feuille séparée) - les miettes de l'Empire : l'Hexagone ne garde plus que les DOM-TOM 2) nouvelle politique extérieure - la «troisième voie» : - indépendance militaire : développement de la force de frappe (explosion de la première bombe nucléaire française en 1960), retrait de l'OTAN (1966) - critique des superpuissances et politique tiersmondiste et «nationaliste» : (cf. discours de Phnom-Penh en 1966 et de Montréal en 1967) 3) politique europénne : - entrée dans la CEE (Marché commun) : de Gaulle respectera le traité de Rome (qui entre en vigueur le 1er janvier 1959), mais voit l'Europe comme une Europe des nations - traité d'amitié et de coopération franco-allemand : traité de réconciliation signé par de Gaulle et Konrad Adenauer en 1963 - non à l'entrée de la Grande-Bretagne («cheval de Troie américain») dans la CEE 4) modernisation et restructuration de la vie économique : - industrialisation et accélération de l'exode rural - croissance → société de consommation - projets de prestige : industrie aéronautique (Caravelle), industrie informatique (Bull), industrie nucléaire (générateurs français) - absence de dialogue social : politique économique et sociale autoritaire et centralisée - problème immigré : conditions de vie précaires de la main-d'oeuvre immigrée, cf. les bidonvilles III La crise de 1968 - le Général en sursis 1) la «révolution» de mai-juin 1968 : crise universitaire, sociale et politique (voir feuille séparée) qui fait chanceler le régime 2) victoire électorale écrasante de la droite unie : victoire plus due au Premier ministre, Georges Pompidou, qu'à de Gaulle → position affaiblie du Général 3) départ définitif du «plus illustre des Français» : échec du référendum le 27 avril 1969 sur la réforme du Sénat et la régionalisation → démission du Général (qui mourra en 1970)