Thème 1 - Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés depuis le milieu du XIXème siècle (9-10 heures) Questions Mise en œuvre 9 heures + évaluation Croissance et mondialisation Chapitre 1 I/La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850 3-4H00 II/ Les économies-monde successives (britannique, américaine, multipolaire) 3H00 Mutations des sociétés Chapitre 2 I/ La population active, reflet des bouleversements économiques et sociaux : l'exemple de la France depuis les années 1850 II/ Une étude : l'immigration et la société française au XXème siècle 2H00 1H00 Objectifs de la séquence : - Faire le lien entre l’avènement de l’âge industriel, la mondialisation et un nouveau type de croissance. - Montrer que cette croissance est ponctuée de crises. - Expliquer le passage progressif à une économie monde multipolaire Chapitre 1 : CROISSANCE ET MONDIALISATION 1 ere heure INTRODUCTION : Capacités - cerner les notions : croissance –mondialisation - nommer et périodiser les continuités et ruptures chronologique - situer et caractériser une date dans un contexte historique - identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production) - prélever, hiérarchiser et confronter des informations dans un tableau statistique - cerner le sens général d'un document et le mettre en relation avec la situation historique étudiée - lire un document (un texte ou une carte) et en exprimer oralement ou par écrit les idées clés Démarche : - cours dialogué avec pour support l’étude d’un tableau statistique sur l’évolution de la croissance économique mondiale 1 Croissance : Accroissement durable de la production globale d’une économie, la croissance est un phénomène mesurable, notamment par les évolutions du produit national brut. Plus simplement c’est l’augmentation constante de la production de richesses (hatier p. 20). Longtemps la croissance s’est longtemps mesurée par sa production le PIB (valeur des biens et des services produits dans un pays par des entreprises nationales et par des entreprises étrangères implantées dans ce pays) (aujourd’hui instrument = plutôt IDH) Que dire de la croissance économique sur la période étudiée à savoir de 1850 à nos jours ? Doc p. 48 Identifiez les accélérations de la croissance économique. - - Entre 1820 et 2000, la richesse mondiale a été multipliée par plus de 50. Entre 1820 et 1913, la richesse a presque quadruplé. Entre 1913 et 2000, la richesse a été multipliée par treize. [C’est la diffusion progressive à l’échelle mondiale du modèle de production capitaliste qui explique pourquoi le XXe siècle connaît des taux de croissance plus importants qu’au XIXe siècle]. Entre 1950 et 1973 (« âge d’or de la croissance »), la richesse mondiale a triplé. Entre 1973 et 2000, elle n’a que doublé (« crise contemporaine »). deux temps (1850-1945/1945- aujourd’hui) Taux de variation 1870-2000 (Europe de l’Ouest, USA, Japon, Monde.) Mondialisation (def. 20 hatier) : processus de mise en relation des économies et des sociétés et de création d’un espace mondial d’échanges de biens, de services, d’informations PBQ DU CHAPITRE Comment expliquer les grandes phases de la croissance économique depuis 1850 ? Dans quelle mesure l’industrialisation et la mondialisation des échanges ont-elles entraîné une accélération de la croissance ? Pourquoi l’économie mondiale devient elle profondément multipolaire au cours du XXème siècle ? 2 I/ LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET SES DIFFERENTES PHASES DEPUIS 1850 (4H00) Problématique : Quelles sont les caractéristiques de la croissance économique du milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours ? Objectif : caractériser et expliquer les deux grands temps de la croissance économique (1850-1945/ 1945XXI°siècle) Capacités - notions : industrialisation, libéralisme, fordisme, taylorisme, OST, société de consommation, cycle Kondratiev, crise, récession - nommer et périodiser les continuités et ruptures chronologiques - situer et caractériser une date dans un contexte chronologique - identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production) - prélever, hiérarchiser et confronter des informations selon des approches spécifiques en fonction du corpus documentaire - cerner le sens général d'un document ou d'un corpus documentaire, et le mettre en relation avec la situation historique ou géographique étudiée - critiquer des documents de types différents (textes, images, tableau statistique) - réaliser un organigramme, - développer un discours oral ou écrit construit et argumenté, à le confronter à d'autres points de vue - participer à la progression du cours en intervenant à la demande du professeur ou en sollicitant des éclairages ou explications si nécessaire Démarche - Cours dialogué en mobilisant les pré-acquis des élèves sur la notion de Révolution industrielle - Etude d’extraits du film de C. Chaplin Les Temps Modernes - Etude de façon autonome d’un tableau statistique et d’un texte historique 3 A- 1850-1945, deux Révolutions Industrielles : origines, facteurs, caractéristiques Mettre en évidence l’augmentation des PIB dans les principaux pays industrialisés entre 1850-1945Doc 1 p14 belin : Comment mettre en évidence les origines de cette croissance du PIB ? Doc3P15 belin+ Afin de Justifier le titre du document 3, présentez les caractéristiques et les types d’industrie développés lors de ces deux industrialisations (pré acquis : notion de Révolutions industrielles) 1- La I Révolution industrielle (1850-1896) Photos James Watt et machine à vapeur à projeter 1850-1890, la IRI repose sur le charbon et la vapeur (le charbon servant en premier lieu à alimenter les machines à vapeur), et concerne d’abord les industries métallurgique et textile (travail du coton concerne les ¾ des actifs en Angleterre en 1860). En fait dans un contexte de croissance démographique (266millions d’habitants dans les pays industrialisés en 1850 au lieu de 140 millions d’hbts en 1750) les besoins de l’industrie et de l’agriculture stimulent le progrès technique et les innovations (ex : 1769, James Watt et machine à vapeur permettant d’actionner les pompes à eau dans les mines, les métiers à tisser, CDF…). Ainsi le développement du cdf favorise l’unification des marchés nationaux, tandis que les navires à vapeur permettent la croissance du commerce international. (La première locomotive à vapeur à fonctionner sur des rails a été construite par Richard Thevithick et essayée en 1804 au Pays de Galles. Cette tentative ne fut pas couronnée de succès, l'engin étant si lourd qu'il brisait la voie.) A noter aussi l’essor des activités bancaires et financières (prêt et appel à l’épargne étant nécessaires au financement de ces lourds investissements) En plus de ces innovations techniques on doit tenir compte du contexte culturel et politique avec la diffusion de l’idéologie du libéralisme(doctrine énoncée par Adam Smith, en 1776, préconisant de « laisser-faire » et de « laisser-passer » dans le secteur de l’économie, soit la libre concurrence, la libre initiative, la non-intervention de l’Etat, dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ) invitant au libre-échange (en 1846 pour la GB et en 1860 pour la France du principe de suppression des droits de douanes afin de faciliter les échanges entre les pays). Ainsi la croissance économique de l’Europe est très fortement liée à l’industrialisation (def.p.356 hatier : processus de transformations de sociétés qui se traduit par une part dominante de l’industrie dans la richesse nationale et la population active, l’accélération de la croissance économique et la diffusion de nouvelles technologies et de nouveaux produits. En clair, c’est l’industrie qui le moteur de l’activité économique et de la croissance économique) apparue en Angleterre à la fin du XVIII° siècle. 4 Durant cette première période (grossièrement 1850-1896) la croissance est réelle mais n’est pas linéaire. Elle ralentie durant la « Grande dépression » de 1873 et 1896. Dépression due à la baisse de prix agricoles à cause de crises comme le phylloxéra ou encore en raison de la concurrence et des rivalités commerciales pour conquérir des marchés extérieurs. La baisse des revenus et donc de la baisse de la consommation des ruraux, encore majoritaires dans la population, accroit la crise économique. 2nd heure 2- La II R. I (1896-1945) - Quelles sont les signes de la IIRI dans le doc3. P15belin ? Comment parvient-on à cette production de masse, à prix réduits à grande échelle ? - TP Temps modernes +doc4p15belin : Décrire les gestes de Charlot. Comment sont surveillés les ouvriers ? Pourquoi l’employeur fait-il tester la machine à faire manger ? Quel est le but recherché par l’employeur en faisant travailler Charlot et ses collègues de la sorte ? - cf Doc4p15 belin + extraits des Temps Modernes séquences d’ouverture - Qu’est ce que la productivité ? Quels sont les liens entre productivité et croissance ? Quelles sont les causes de l’augmentation de la productivité ? Elle relance la croissance après la GD. Elle est fondée sur de nouvelles énergies (pétrole, électricité) et de nouvelles industries (automobile nouveau symbole de liberté, chimie grâce aux alliances entre universités et entreprises mettant au point par exemple des produits de synthèse, aéronautique perfectionnée pendant la IGM) + A noter qu’elle profite de l’effet d’entrainement apporté par la IRI : par exemple le développement des industries chimiques pour le blanchiment et les teintures accompagne les industries textiles Naissance du système capitaliste naissance des sociétés anonymes (société dont le capital est divisé en actions – il s’agit de parts) est indissociable essor des activités bancaires les actions sont échangées au sein de bourse de valeur + naissance des banques de dépôt qui servent à faire affluer l’épargne des particuliers. Notions Fordisme (OST d’Henry Ford qui associe le travail à la chaine à une politique de hauts salaires afin d’encourager la consommation) – Taylorisme (OST de l’ingénieur Frederick Taylor qui sépare la conception de la production, et confère à chaque ouvrier une tâche précise et unique à effectuer en un temps déterminé) 5 Cette industrialisation transforme les EU, qui exportent leur modèle industriel. Elle est marquée par la naissance de la grande entreprise et par la stratégie de patrons d’industrie, comme Henri Ford qui cherchent à réaliser des gains de productivité grâce à de nouvelles méthodes de travail : le taylorisme et le fordisme. L’ingénieur Taylor instaure l’OST en 1903 = qui bouleverse le travail des ouvriers les tâches sont décomposées et chronométrées, le travail à la chaine permet d’importants progrès de productivité. En 1909, le constructeur automobile, Henry Ford ajoute une dimension sociale à l’OST, il met en place une politique d’augmentation des salaires pour permettre aux ouvriers d’acheter les biens qu’ils produisent. Ainsi petit à petit une société de consommation se met en place. 6 3eme hhhhheure B- Les manifestations d’une croissance cyclique jusqu’en 1945 : l’impact des crises Doc1 p14 belin sur l’évolution des PIB + dossier belin sur la crise de 1929 questions 1-4 Dégager les ruptures de la croissance : 1873-1896 / 1929- 1939 / Si croissance est réelle, elle est toujours fluctuante. Elle est ralentie par la GD, la Première Guerre mondiale qui réorganise la hiérarchie des puissances économiques puisque l’Europe sort affaiblie, les Etats-Unis sont les grands vainqueurs. Puis par la crise de 1929 qui se transforme en dépression (période de recul de la production et des richesses). Mais quelles sont les causes de la crise de 1929 ?doc1+2p26 hatier Etats-unis/pb de surproduction +spéculation/ 1. La photographie témoigne du déclenchement de la crise à Wall Street, la bourse de New York, en octobre 1929. Sur le perron, des actionnaires s’agitent, inquiets de la chute vertigineuse des cours le 24 octobre 1929. Pressés de vendre au plus vite leurs actions, ils seront eux-mêmes les artisans d’un effondrement de plus grande ampleur : le krach boursier qui entraine une véritable récession économique. Les banques sont fragilisées, les ménages retirent leurs dépôts (contribuant à accélérer les faillites bancaires), le chômage augmente. Rapidement diffusion de la crise en Europe centrale desquelles les EU rapatrient les fonds qu’ils ont prêtés en masse. La crise devient alors une véritable dépression. 2. Dans le tableau statistique, on voit que le capitalisme crée des liens d’interdépendance, à la fois en temps de croissance économique en temps de crise. L’effondrement des cours de la bourse de la première puissance mondiale en 1929 entraîne dans son sillage l’ensemble des pays industrialisés et donc partenaires des États-Unis. La pieuvre enserrant le monde sur le document 3 témoigne de cette emprise du capitalisme sur le monde. Doc5p17 Le New deal solution à la crise ? Passage de la logique du laissez-faire et laissez-passer à celle de l’interventionnisme étatique pour relancer la consommation (approche keynésienne). Aux Etats-Unis la solution pour sortir de la crise = le New Deal qui s’appuie sur les théories d’un économiste John Maynard Keynes (Economiste britannique qui publie en 1936 sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, qui bouleverse les fondements de l’économie classique. Essayant de comprendre la crise de 1929 et de proposer des solutions, il prône une intervention accrue de l’Etat pour relancer la consommation. La dépression s’achève avec la Seconde Guerre mondiale. 7 4 ème heure C- Croissance et mutations des économies mondiales depuis 1945. - Travail préparatoire à donner à la maison : dossier p. 24-25 Croissance exponentielle depuis 1945 - Repartir du document1p. 48Croissance économique sans précédent à partir de 1950. - Savez-vous pourquoi ? Reconstruction, augmentation de l’offre et de la demande, explosion démographique 1- De la croissance économique, parenthèse enchantée… Entre 1945 et 1973, les pays occidentaux entrent dans une phase de croissance extraordinaire appelée « TrenteGlorieuses » (Jean Fourastié), ils sont très vite rejoints par le Japon (miracle économique. Rôle notamment du toyotisme1 : . 1 Après leur défaite face aux Américains au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais doivent relancer leur économie. Toyota médiatise une vision stratégique pour faire redémarrer l'économie japonaise : rattraper les Américains au plan de la production sinon risquer de disparaître. À l'origine de ce système de gestion de la production, le fondateur de Toyota, Sakichi Toyoda, son fils, Kiichiro Toyoda, et l'ingénieur Taiichi Ohno. Ces derniers se sont inspirés pour l'essentiel des écrits de Henry Ford aux États-Unis. L'ingénieur Taiichi Ohno met au point un système de gestion de l'entreprise simple mais efficace, consistant à : Réduire les coûts et éviter le gaspillage. Maintenir une qualité optimale des produits tout au long de la chaîne de production. Éviter l'offre excédentaire. Si certains modèles de voitures se vendent moins, il faut en réduire la taille des séries, ce qui implique une baisse des stocks. Les voitures et les pièces sont fabriquées pratiquement à la demande. C'est la production à flux tendu (ou production « juste à temps », ou « méthode kanban ») Prendre en considération l'avis des opérateurs : ceux-ci participent au diagnostic des problèmes et à leur résolution. Améliorer le système de façon continue, en une dynamique interne qui intègre tous les acteurs concernés, de l'opérateur à l'ingénieur. Un tel système d'organisation permet un décloisonnement des fonctions et des responsabilités; il allie efficacité de production à une certaine reconnaissance psychologique des travailleurs. On leur demande leur avis sur l'entreprise et ils se sentent donc plus importants. Application pratique : le système de production de Toyota (SPT) . Critiques[ 8 croissance économique = environ 5%/an le plein emploi est assuré, le pouvoir d’achat augmente Ainsi se développe le temps de la société de consommation (nouvelles formes de distribution, développement du crédit). Par ailleurs l’offre progresse grâce aux gains de productivité, aux faibles coûts de l’NRJ et des matières premières en provenance du tiers-monde. C’est le temps du pétrole de « l’or noir ». Une grande partie du pétrole étant contrôlée par des compagnies américaines, les Etats-Unis disposent d’un puissant moyen de contrôle de l’économie mondiale. Le commerce international s’accroit, facilité par la libération des échanges entre les pays industrialisés à économie de marché dans le cadre du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade accord général sur les droits de douanes et les échanges internationaux, signé en 1947 par 80 Etats afin de favoriser le libre-échange en abaissant les tarifs douaniers>>>> Depuis 1995 on parle surtout d’OMC). 2- …à la croissance dépressive Au cours des années 1970, l’économie mondiale est bouleversée, croissance fluctuante (3%/an)fin des années 60 = tassement de la consommation de masse, fin du plein emploi. 1973-74 suite à la guerre du Kippour au Proche-Orient = première crise pétrolière (prix x4), nouvelle crise en 1979 suite à la révolution iranienne. D’une façon générale de 1973 à nos jours, la croissance continue d’être une réalité mais elle peut être qualifiée de « croissance dépressive ». Cette nouvelle phase de croissance s’appuie sur une troisième révolution celle des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Mais de manière récurrente les crises mettent à mal le système capitaliste (exemple encore en 2008). Les économies occidentale connaissent une croissance faible, la persistance du chômage(= fléau social caractéristique de cette période). Certains organismes tentent de réguler la situation comme le G20, OMC, le FMI, tentatives qui se font à l’échelle internationale. 3- Vers le bouleversement des hiérarchisations des économies mondiales et la remise en cause du modèle de croissance Nous avons parlé des économies occidentales + Japon qu’en est-il des autres pays ? On l’a vu dans le document p. 48, d’autres pays viennent changer la donne. Au sud, les voies du développement ont été variées, et les résultats sont inégaux. Le développement de certains pays émergeants se fonde aussi bien sur l’agriculture, sur l’Industrie ou sur les services = ex : Brésil, Russie, Inde, Chine (BRIC) émergence d’un monde multipolaire (surtout depuis la fin du bloc soviétique) Doc 6p.23 question 7 La croissance contestée Deux siècles d’industrialisation et de croissance ont pollué la planète et épuisé une partie des ressources. Aujourd’hui ont cherche d’autres modèles de développement développement durable = un modèle de développement moins coûteux en NRJ et en matière premières qui doit assurer une croissance plus harmonieuse entre les nations et les populations. Ce qui est également critiqué, c’est la mondialisation. Dans les années 1980 nait un mouvement altermondialiste aux revendications variées (protestations contre les inégalités sociales et spatiales, critiques des firmes Plusieurs études ou ouvrages ont été consacrés à ce mode de production, mais les avis divergent sur sa reproductibilité en l'absence de la culture d'entreprise Toyota (en anglais, the Toyota Way) et sur son caractère exemplaire (voir miracle économique japonais). Le journaliste japonais Satoshi Kamata a fait une analyse très critique de ce système dans un livre-enquête, réédité en français en 2008 sous le titre Toyota. L'usine du désespoir. En 1972, il a partagé pendant cinq mois le quotidien des ouvriers sur les chaînes à l'usine Toyota de Nagoya. Il décrit l'augmentation sans fin des cadences, la polyvalence bouche-trou, la mise en concurrence et l'endoctrinement de ses collègues au nom de l'esprit d'entreprise 9 multinationales qui s’enrichissent sans scrupule, critique du capitalisme libéral…). Certains théoriciens prônent même la décroissance. TRANSITION : la mondialisation est un phénomène qui a des racines anciennes, qui résulte de l’expansion de l’homme à la surface de la terre, de l’intensification des relations entre les Etats. Ce phénomène trouve une dynamique exceptionnelle après 1945. Sur la période étudiée, les économies mondiales ont été influencées par des centres d’impulsion majeurs : Britannique au XIX, américain au XX, mais aujourd’hui on parle d’économie-monde multipolaire mais l’émergence récente de la Chine laisse à penser qu’elle pourrait être le prochain « centre » du monde. 5ème heure II/ LES ECONOMIES-MONDES SUCCESSIVES (3H) Problématique : comment expliquer la prédominance des économies-monde et le déplacement progressif des centres d’impulsion ? Capacités - notions : économie-monde - nommer et périodiser les continuités et ruptures chronologiques - situer et caractériser une date dans un contexte chronologique - identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production) - prélever, hiérarchiser et confronter des informations selon des approches spécifiques en fonction du corpus documentaire - cerner le sens général d'un document ou d'un corpus documentaire, et le mettre en relation avec la situation historique ou géographique étudiée - critiquer des documents de types différents (textes, photo, carte, peinture, tableau statistique) - développer un discours oral ou écrit construit et argumenté, à le confronter à d'autres points de vue - participer à la progression du cours en intervenant à la demande du professeur ou en sollicitant des éclairages ou explications si nécessaire Démarche - Mise à la disposition des élèves documents de types différents (textes, photo, carte, peinture, tableau - Diviser la classe en deux groupes : cours dialogué afin de mettre en avant l’expression personnelle, le sens critique, la confrontation de points de vue. statistique) à préparer à la maison. 10 Définition : économie-monde Concept qui renvoie à la capacité que possède un pays, à un moment donné, d’exercer une domination commerciale et financière à l’échelle mondiale. Dès le XIX° siècle, la croissance s’appuie sur l’interdépendance des économies et c’est l’Angleterre qui en profite la première. A- L’économie-monde britannique (1850-1914) 1H Rappel : nous avons déjà vu que l’Angleterre au XIX° est le berceau de l’industrialisation, mais c’est surtout le « chef d’orchestre de l’économie mondiale » : qu’est-ce qui explique cette puissance ? DOSSIER P 30-31 hatier : Doc 3 ET SUIVANT : question 3 à 7, à préparer à la maison ! 3. Pour Jules Vallès, c’est le rayonnement mondial de l’Angleterre qui fonde sa puissance. L’Angleterre est une puissance commerciale dotée de la première marine du monde. Elle possède le plus grand empire colonial avec l’Inde. 4. Londres s’impose comme le centre du monde par la concentration de richesses et d’activités. La City de Londres se hisse ainsi comme première place financière du monde. 5. C’est l’océan Indien (et les Indes) qui constitue le socle de la puissance britannique. Hors Europe, il s’agit de la région du monde qui entretient le plus de relations avec l’Angleterre. De plus, l’ouverture du canal de Suez en 1869 permet la multiplication des échanges. L’Inde reste fournisseur de matières premières pour l’industrie britannique (textile, agroalimentaire…). Avec la fermeture progressive des marchés européens et nord-américains aux produits britanniques, moins concurrentiels par le passé, l’Inde et l’ensemble de l’empire se révèlent également être un débouché important pour l’industrie britannique. 6. L’Inde fournit à l’Angleterre essentiellement des matières premières, en particulier le coton (doc. 5). 7. L’océan Pacifique reste en partie fermé à l’influence de la marine anglaise. Cela s’explique essentiellement par la lenteur des communications (malgré la révolution du XIXe siècle) : depuis Londres, il faut encore plus de 5 mois pour rejoindre l’Extrême-Orient par voie maritime. Revenir à la fin sur le document 4 qui révèle l’évolution de la structure des échanges = place de l’Amérique du Nord = Par contre, en 1900, la structure des échanges a changé. Les États-Unis et l’Allemagne concurrencent l’industrie anglaise, sur le marché latino-américain mais également au Royaume-Uni lui-même, d’où une vague de germanophobie (doc. 3 p. 29). Le commerce britannique commence à se replier sur son empire, de façon encore limitée. Cependant, on ne peut parler d’un déclin de la puissance économique britannique car Londres reste le centre financier du monde, et pas uniquement commercial. La Grande Bretagne a deux atouts pour assurer sa suprématie mondiale au XIX siècle : - Grâce à ses vastes réserves de charbon, elle alimente ses industries et exporte cette source d’NRJ essentielle à la première révolution industrielle. - Grâce à son empire, elle peut importer toutes les matières premières nécessaires, comme le coton, pour son industrie textile. Elle devient ainsi « l’atelier du monde » et la première économie-monde. En 1850, elle produit 40% des produits manufacturés de la planète. Rappel : son commerce est soutenu par la politique de libreéchange adoptée en 1846. Son cœur est Londres, premier port monde (G-B = première flotte marchande) et centre mondial des finances avec la City. Son influence s’étend ensuite à ses partenaires commerciaux, européens ou américains, mais aussi coloniaux. 11 D’ailleurs, ses échanges se font de plus en plus au sein de son empire. En effet, la GB à partir des années 1890 perd le monopole de l’innovation au profit des Etats-Unis et de l’Allemagne qui deviennent plus compétitifs. Mais, la G-B conserve un rôle majeur dans les circuits financiers internationaux. La livre-sterling reste la monnaie de référence internationale jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale changement de centre d’impulsion ! = USA 6ème heure B- L’économie-monde américaine (1918-1970) 1H Diviser la classe en 2 pour le travail préparatoire (maison !) Dossier p. 34-35/ 36-37 P 34/35 questions 4-5-6-7-8 Il s’agit de montrer la naissance à la fin du XIXe siècle d’un pays neuf, né de l’immigration européenne. Pays neuf par excellence, les États-Unis s’industrialisent rapidement. 4. L’entreprise fondée par Rockfeller est la Standard Oil, société de raffinage pétrolière. 5. Rockfeller est un modèle de réussite à l’américaine car : – il est issu d’un milieu modeste et commence comme simple vendeur « à cinq dollars l’heure » à Cleveland ; – il développe son entreprise autour d’une activité pionnière, donc risquée : le pétrole. Cela témoigne de l’audace du chef d’entreprise américain, pétri des valeurs du « Far West » ; – parti de presque rien, l’homme s’est enrichi rapidement, au point de devenir « l’homme le plus riche au monde ». 6. Pour David Rockfeller, le capitalisme à ses débuts aux États-Unis peut s’apparenter au Far West. Avant la loi antitrust de 1911 et de 1914 (Clayton Act : combattre contre les abus de position dominante / sauvegarder la concurrence donc les lois du marché / éviter que ne puissent se mettre en place des sociétés plus puissantes que l’Etat>>> ironie Apple ayant des liquidités > à celles de l’Etat en 2011. Près de 50milliard vs 45 milliards $), l’environnement économique est dérégulé, et donc presque sauvage. L’âpreté du bras de fer entre Standard Oil et ses concurrents s’apparentent à la dureté de la vie à l’Ouest. L’audace, et même une certaine violence, dont semble faire preuve John Rockfeller, sont les archétypes de la figure du cow-boy qui doit affronter l’adversité de la nature. 7. Les grands espaces vierges du Far West permettent le développement de l’élevage extensif (au premier plan), qui entraîne à son tour l’essor de l’industrie (abattoirs et autres usines agro-alimentaires). Par ailleurs, la taille de l’abattoir montre que le Far West, où la terre est moins chère, où les grandes compagnies de chemin de fer ont un pouvoir important, et où les lois sont peu respectées, favorise la concentration en grandes entreprises. 8. De ce fait, on constate à travers les documents 3, 4 et 5, que le développement économique américain a favorisé une très forte concentration. Dossier p. 36-37 QUESTION 1à 3 = déjà aborder rappel Questions 4 à 7 4. Les éléments de l’œuvre de Tom Wesselmann (pop art) qui évoquent la société de consommation sont la présence du réfrigérateur et l’accumulation de produits alimentaires (et les marques qui les accompagnent). 12 5. Ce document illustre l’engagement des États-Unis. Il est d’abord économique : avant décembre 1941 et Pearl Harbour, les États-Unis apportent l’aide économique à la Grande-Bretagne ; après 1942, les États-Unis interviennent directement dans le conflit, dans le Pacifique, puis en Europe. 6. L’affiche évoque le potentiel industriel mobilisé pendant la guerre à des fins de victoire (Victory Program). Les États-Unis sont la seule puissance à sortir considérablement renforcés de la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, ils s’imposent face à l’URSS comme le modèle de la réussite économique. 7. Les États-Unis exercent une force d’attraction culturelle. Ils restent, et ce malgré les difficultés croissantes, le symbole de la réussite et du rêve américain. Les États-Unis sont une puissance qui attire les migrants du monde entier : elle est le premier pays d’accueil au monde. Depuis le XIXe siècle, les États-Unis sont restés un pays exerçant une forte attraction migratoire même si les zones de départ se sont depuis diversifiées et mondialisées. A faire ensemble (si on a le temps !!!!) 8. Les États-Unis s’imposent au XXe siècle comme une puissance globale. Ils diffusent à ce titre à l’échelle du monde un modèle de société et de production capitaliste. Le modèle américain s’appuie sur la réussite d’un modèle économique et sa diffusion à l’échelle du monde après 1945 Le modèle américain repose sur la fascination exercée par un modèle de société tournée vers la consommation de masse. Les facteurs de l’essor spectaculaire des Etats-Unis = - un vaste territoire + Abondance des matières première. - Dès le XIX° siècle = pays qui connaît une forte croissance démographique = arrivée de 25 millions d’Européens 1840- 1914 (rappel seconde) = main d’œuvre peu coûteuse. - American Dream stimulant l’esprit d’entreprise - Les Etats-Unis impulsent la seconde RI cf fordisme capacité d’innovation qui permet aux Etats-Unis de jouer un rôle primordial dans les industries de pointe = automobile PLUS FORTE PRODUCTIVITE - La Première Guerre mondiale accroit leur puissance aux dépends de l’Europe affaiblie. Elle assure le 1/3 de la production industrielle. En 1929, les Etats-Unis réalisent 43% de la production indu mondiale L’ère de la suprématie économique (1945-1970) La Seconde GM renforce leur suprématie et les USA deviennent le moteur du processus de mondialisation. 1944 les accords de Bretton Woods font du dollar la nouvelle monnaie internationale et la seule convertible en or. Le plan Marshall (programme d’aide financière proposé en 1947 par les Etats-Unis à l’Europe) permet à l’Europe d’importer des produits américains. - - Durant la guerre froide, la course aux armements atomiques et la conquête de l’espace (1969 = premier homme sur la lune) = manifestations de l’avance technologiques américaines. Ainsi, durant la seconde moitié du XX°, les E-U = première puissance écon mondiale = niveau de vie inégalé, les FMN partent à la conquête des marchés mondiaux elles diffusent à l’échelle de la planète les marchandises américaines mais aussi leur productions culturelles (musique, cinéma …). New York = lieu emblématique de cette puissance bourse de Wall street - Des temps plus difficiles (1970-début du XXI° s) doc. 2p.33 - Les crises des années 1970 perte de compétitivité des E-U. accroissement du déficit commercial + endettement - E-U subissent la concurrence du Japon et des NPI (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour). - Limites du déclin = le dollar est toujours la principale monnaie internationale, Hollywood = reste usine à rêve … 13 7ème heure C- L’économie-monde multipolaire (de 1970 à nos jours) DOC P. 41 + question Doc 3 dans quels pays la croissance économique est-elle la plus importante ? Comment expliquer l’essor de la Russie ? Doc1 : Réponses aux questions 1. Les FMN investissent essentiellement dans les pays développés ou émergents. 2. Elles délaissent presque totalement les PMA, ce qui révèle que leurs investissements sont surtout guidés par la recherche de marchés, donc d’une population au niveau de vie élevé ou en expansion. Explications supplémentaires Une firme multinationale est une entreprise qui réalise une partie de son activité à l’étranger. Les FMN sont les principales actrices de la mondialisation. Les relations qui s’établissent entre la société mère et ses filiales se traduisent par des flux d’investissement directs à l’étranger. La croissance des flux d’IDE depuis les années 1970 se fait surtout au profit des pays de la Triade. Principaux détenteurs de stock d’IDE, reflet de la puissance financière de leurs FMN, ces pays sont aussi les principaux bénéficiaires de ces flux financiers. La carte dessine également des périphéries délaissées et ne recevant que peu d’IDE : Afrique subsaharienne, Asie centrale, Amérique centrale… S’ils peuvent être des réservoirs de main d’oeuvre à bon marché, ces espaces s’avèrent encore instables pour attirer l’intérêt des FMN. Doc2 : La mondialisation uniformise les aspirations à une société de consommation et les modes de vie. Pour autant, Théodore Levitt précise que ce n’est pas incompatible avec la revendication, parfois l’exacerbation, de particularismes culturels ou religieux. L’essor des échanges - Fin du bloc communiste 1989-1991 = succès du libéralisme = ouverture de nouveaux espaces aux flux de marchandise. Les droits de douane sont encore réduits grâce à l’OMC (p.357 ) - Un monde qui « rétrécit » augmentation de la taille des navires, leur spécialisation (pétroliers, porte-conteneurs) rendent moins coûteux et plus rapide le transport de marchandises. Avec internet, les transferts de données et les flux financiers sont plus simples, moins, coûteux et plus rapides. Une économie mondiale restructurée = - Les FMN organisent leur activité à l’échelle de la planète (cf activité). Les produits sont conçus dans les laboratoires d’un pays tandis que la fabrication des pièces détachées et l’assemblage final s’effectue dans d’autres Etats. - Certains pays pauvres ont attiré les firmes des pays développés cherchant une main d’œuvre peu couteuse. Puis grâce au transfert de technologies ils ont développé une industrie nationale capable de concurrencer celle des pays riches ex : BRIC Une mondialisation incomplète : - les pays commercent de plus en plus entre voisins souvent dans le cadre d’accords régionaux (ALENA, ASEAN, MERCOSUR, UE) - C’est la concurrence entre les trois pôles de la triade qui anime encore l’économie multipolaire. Mais la zone Asie-pacifique est la zone la plus dynamique du monde. Ces pays commercent d’abord entre eux, dans les années 1980-1990, les investissements japonais ont été un des moteurs de l’industrialisation de l’Asie orientale. Aujourd’hui, c’est la Chine seconde puissance éco mondiale en 2010 qui en est l’acteur majeur. 14 15