Porte - Espace Langues

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P
ORTE n. f.
III. Par anal.
2. (1606). Techn. Anneau dans lequel on fait passer le crochet d'une agrafe*.
1. (Mil. XVIe; généralement au pluriel et suivi d'un déterminant). Passage étroit qui est situé
dans une région montagneuse et qui constitue la principale ou l'unique communication entre
deux régions. - Défilé, gorge. Les portes de Cilicie. Les Portes de fer, sur le Danube (quatrième cataracte); en Algérie (Bibans).
5. Techn. (électron.). Circuit possédant plusieurs entrées et une seule sortie, et ne fournissant
de signal de sortie que si un certain nombre de conditions sont assurées aux entrées.
Porte d'un transistor : électrode de commande, sur certains types de transistors.
Signal permettant, sur un radar, de sélectionner les parties d'une onde.
3. Vétér. Portes du lait : orifices par lesquels les veines mammaires antérieures de la vache
pénètrent dans l'abdomen.
4. (1937, in Petiot). Sports. Espace compris entre deux piquets d'un slalom et où le skieur doit
passer. Portes de contrôle : passage obligatoire. Porte horizontale (perpendiculaire à la trajectoire), verticale. Porte bleue, rouge... Porte de descente, de slalom. Double porte, double porte
oblique. Portes alignées (- Enfilade), décalées, serrées. Portes en chicane, en couloir, en croix.
Groupements de portes constituant des figures de slalom : double porte fermée (salvis), portes
verticales alignées (chicane*), deux portes horizontales séparées par une porte verticale (seelos). Entrer dans la porte par la droite, par la gauche; par-derrière, par-dessous...
Lieu de passage obligatoire dans un slalom de canoë-kayak.
I. (En parlant d'une ville).
- 4. (XIIIe; au plur., dans des loc. avec à). Espace situé aux alentours de l'ouverture de
l'enceinte. Aux portes de la ville (cf. Sous les murs). L'ennemi arrive, campe aux portes de la
ville. - Allus. hist. «Hannibal à nos portes!» (lat. Hannibal ad portas), cri d'alarme que les
Romains poussèrent après le désastre de Cannes, quand la ville de Rome elle-même fut en
péril. - Fig. L'ennemi est à nos portes, à nos frontières, tout près.
- 2. (1665). Monument en forme d'arc de triomphe, situé ou non sur l'emplacement des portes
(d'une ville). La porte Saint-Denis et la porte Saint-Martin, à Paris. Porte triomphale, construite pour commémorer une victoire. - Arc.
- 3. (1665). Lieu où se trouvait autrefois une porte de l'enceinte d'une ville; lieu (place, carrefour, etc.) par où l'on pénètre dans une ville. La porte Champerret, la porte de Saint-Cloud à
Paris.
Par ext. Le quartier de cette porte. Habiter à la Porte de Saint-Cloud. (Majuscule à Porte, dans
ce sens).
- 1. Ouverture spécialement aménagée dans l'enceinte (d'une ville) pour permettre le passage;
ensemble des constructions (tours, etc.) qui encadrent et protègent cette ouverture; panneau
mobile, barrière*, etc. qui sert à la fermer. Thèbes aux cent portes. La porte Noire (lat. porta
Nigra) de Trèves. Porte monumentale. - Propylée. Guichet* de la porte d'une ville. - Vx. à
porte(s) fermante(s), ouvrante(s). - Ouvrir.
Par ext. Porte d'un château, d'une forteresse. - aussi Contre-porte, poterne. Mâchicoulis audessus d'une porte. Herse installée entre le pont-levis et la porte d'un château fort. - Sarrasine.
Porte de secours* d'une citadelle.
Ouvrir (fermer) les portes d'une ville, d'une place à l'ennemi : capituler, se rendre (ou, au contraire, résister).  aussi Clé.
(Sans idée, même métaphorique, d'enceinte fortifiée). Avoir un château, une propriété aux
portes de la ville. - Près.
II. (V. 1138; par substitution à huis, tombé en désuétude; en parlant d'un lieu muni
d'une clôture).
- 4. (Déb. XVIe). Par métonymie. Vx ou hist. (certains souverains orientaux ayant eu coutume
de présider leur conseil, d'accorder des audiences à la porte de leur palais ou de leur tente). La
Porte, la Sublime Porte, la Porte ottomane : la cour, le gouvernement des anciens sultans turcs
(- Divan); la Turquie elle-même.
- 2. (V. 1138). Pièce, panneau mobile permettant d'obturer la baie d'une porte. - Huis (vx),
argot lourde; et aussi trappe. Poser, monter, démonter une porte. Porte à claire-voie (cit. 3),
blindée, doublée de tôle, matelassée, pleine. Porte vitrée.  aussi Rideau (de fer). Porte à
glace. Porte à deux battants. Porte-grille, dont la partie supérieure est formée d'une grille.
Porte brisée, divisée horizontalement en deux panneaux, la partie supérieure pouvant se rabattre sur l'autre. Porte coupée, dont les vantaux sont coupés à hauteur d'appui. Petite porte en
métal. - Portillon. Fausse porte ou porte feinte*. Porte arasée ou porte sous tenture ou porte
perdue, qui se confond avec la cloison. Double porte. Porte tournante, porte tambour, porte à
tambour*, formée de quatre panneaux solidaires disposés à angle droit et fixés à un axe central, à la manière d'un tourniquet. - Porte-tambour. - Porte de bois. Porte en fer forgé. Porte de
verre d'un magasin. Les portes de bronze du baptistère de Florence. La porte Sainte de SaintPierre du Vatican, ouverte et fermée solennellement à l'occasion des jubilés. Porte de clôture
d'un couvent. - Parties d'une porte. - Battant, vantail; et aussi battement, châssis (mobile),
feuillure, panneau, placard. Petite ouverture pratiquée dans une porte. - Chatière, guichet, judas, vasistas. Accessoire, fermeture*, ferrage, ferrures d'une porte. - Arc-boutant, bâcle, barre,
bec, bobinette, bouton, cadenas, chaîne (de sûreté), charnière, clef, clenche, crapaudine, épar,
fléau, gond, heurtoir, loquet, marteau, passe-partout, paumelle, pène, penture, plaque (de propreté, de protection), poignée, serrure, tourillon, verrou, verterelle. Munir une porte de gonds,
gonder une porte. Butoir* qui arrête une porte. Laisser la clé* sur la porte. - Porte battante, à
coulisse* ou coulissante. Porte roulante, pliante, basculante d'un garage. Porte à fermeture
automatique, munie d'un ferme-porte, d'un valet*. Porte à ouverture automatique, par un oeil*
électronique. Porte accordéon, faite d'une matière souple qui se replie sur elle-même comme
les soufflets d'un accordéon. Porte à sens unique, qu'on ne peut ouvrir que d'un côté. - Porte
qui s'ouvre sur..., qui s'ouvre à l'intérieur, à l'extérieur d'une pièce. Porte va-et-vient*. Porte
qui ferme bien, mal, qui frotte, qui traîne. Porte fermée, ouverte, grande ouverte... - Clore,
entrebâiller, entrouvrir, fermer, ouvrir, pousser, tirer. Fermez la porte ! - Ellipt. La porte !,
votre porte! Claquer la porte. Fermer une porte à clef*, à double tour*. Débarrer, déverrouiller, verrouiller une porte. Bruit d'une porte. Porte qui grince, qui bat. Ouvrir une porte avec un
monseigneur, une pince-monseigneur. Crocheter, enfoncer, forcer une porte. Les cambrioleurs
ont endommagé la porte. Crochetage, forcement, rupture des portes. Effraction. - Frapper à la
porte. - Cogner, frapper, heurter. Gratter* à la porte. - La porte est un abri* contre le froid, le
vent. Calfeutrer les joints d'une porte au moyen de bourrelets*, calfeutrer une porte. Mettre
une portière* derrière une porte. Bise, courant d'air, vent qui s'engouffre, gémit, fuse sous une
porte. Odeurs qui passent sous les portes. Glisser le courrier, une lettre sous la porte.
- 1. Ouverture spécialement aménagée dans un mur, une clôture, etc., pour permettre le passage; l'encadrement de cette ouverture; l'ensemble formé par cette ouverture et l'appareil mobile (chaîne, grille ou le plus souvent panneau), qui permet à volonté d'interdire ou de laisser
libre le passage. - Entrée, issue, sortie. La porte d'un appartement, d'une salle, d'une maison*,
d'un jardin, d'un parc, d'un cimetière, etc. Porte d'un théâtre, d'un cirque. - Loc. (Vx). Les bagatelles* de la porte. - (Emploi abusif en archit.). La porte nord de Notre-Dame, la porte du
croisillon sud d'Amiens. - Portail. - Porte bâtarde*, cavalière ou chevalière, charretière, cochère*, piétonne. Porte basse. Porte-fenêtre*. Porte de dégagement. Porte de derrière*, de
devant. Porte d'entrée, d'honneur, de secours*, de service, de sortie... Porte interdite au public.
Porte réservée. Porte dérobée, secrète. Fausse porte. Porte ogive, en ogive, en plein cintre, en
anse de panier... - (Styles). Une porte atticurge*, romane, gothique, renaissance, Louis XVI...
- Maçonnerie d'une porte. Faire élargir, hausser (cit. 1), ouvrir, percer une porte. Ébraser* une
porte. Porte biaise*. Condamner, murer, démurer une porte. Éléments architecturaux d'une
porte. - Arceau, arrière-voussure, baie, chambranle, claveau, ébrasement, embrasure, encadrement, imposte, jambage, jouée, linteau, pied-droit, pylône, seuil, tableau, tympan. Arc de
décharge au-dessus d'une porte. Construction qui abrite une porte. - Auvent, marquise,
porche. Borne placée à l'angle d'une porte. - Bouteroue, chasseroue. - L'encadrement de la
porte, ouvrage de menuiserie. - Huisserie; et aussi battée, battement, chambranle, châssis
(dormant, fixe, à demeure), dormant, imposte, montant, portant, potelet, sommier, tambour,
traverse. Bourdonnière* d'une porte. Peinture au-dessus d'une porte ou dessus de porte. Porte
qui communique avec une pièce, qui dessert une pièce. Porte qui donne sur le palier ou porte
palière*. Mur percé d'une porte. (Dans un immeuble, un hôtel). La première, la deuxième
porte à droite, porte d'entrée d'un appartement. La porte de face. Votre chambre est au troisième étage, deuxième porte à droite de l'ascenseur. - Entrer*, passer*, sortir* par la porte, par
une porte. Assemblée, foule qui s'écoule, s'engouffre par les portes. Franchir, passer la porte.
Se mettre en travers de la porte. Sous une porte, sous une porte cochère. Dans l'embrasure,
dans l'encoignure d'une porte. Paraître, mettre le nez à la porte. - Reconduire qqn à la porte,
quand il se retire après une visite. Accompagner qqn jusqu'à sa porte, quand il rentre chez lui.
Attendre à la porte, devant la porte de qqn. Sonner* à la porte pour se faire ouvrir (- Demander le cordon*). «C'est un droit qu'à la porte on achète en entrant» (Boileau). - être, prendre le
frais devant sa porte, sur sa porte, sur le pas* de sa porte. - Seuil. - Paillasson* posé devant
une porte. Mettre, placer un homme de faction devant la porte. Garder* une porte.
Personne chargée de garder une porte. - Concierge, huissier (vx), portier.
Anciennt. Impôt* (cit. 12) sur les portes et fenêtres. Payer un pas* de porte. - 1. Pas (III.).
Loc. (1458). De porte en porte : de maison en maison, d'appartement en appartement.
PORTE à PORTE. Faire du porte à porte ou du porte-à-porte, se dit d'un agent commercial,
d'un quêteur, d'un propagandiste politique, etc. qui passe de maison en maison, d'appartement
en appartement.
(1694). Ils sont logés, ils habitent porte à porte, dans des immeubles, des appartements contigus. - Voisin.
Je mets trois heures porte à porte pour aller dans ma maison de campagne. - Trafic porte à
porte, du domicile au domicile. Trafic porte à quai, du domicile au centre de groupage (conteneurs).
à la porte de qqn, devant chez lui, devant sa maison. Cela s'est passé à ma porte, tout près* de
chez moi. Il a une station de métro à sa porte.
Fig. Parler à qqn, recevoir qqn entre deux portes, lui parler rapidement, sans le faire entrer.
Mettre, ou, fam., ficher, flanquer, foutre qqn à la porte. - Chasser, congédier, éconduire, jeter
(dehors); - fam. lourder, virer. Se faire mettre à la porte. Professeur qui met un élève à la porte
de la classe. - Expulser. Mettez-le à la porte. - Ellipt. à la porte! - Spécialt. (En parlant d'un
domestique, d'un employé). - Renvoyer. Être, attendre, rester à la porte : ne pas pouvoir, ne
pas vouloir entrer*.
Fig. Laisser qqch. à la porte : abandonner qqch., y renoncer en entrant dans un lieu, dans un
groupe.
(Belgique; emploi critiqué). à la porte : dehors, à l'extérieur. Quelle température fait-il à la
porte ? Manger à la porte, dans le jardin, sur le balcon.
Gagner la porte (vieilli). Prendre la porte. - Partir, sortir. Si vous continuez, vous allez prendre
la porte.
Condamner*, consigner*, défendre, garder, interdire, refuser sa porte à qqn.
Forcer*, violer* la porte de qqn.
(1619, in D.D.L.). Entrer par une porte et sortir par l'autre : passer rapidement.
On le chasse par la porte, il revient par la fenêtre*. - Allus. bibl. «Celui qui n'entre pas par la
porte dans la bergerie...» (cit. 1, Bible).
(1876). Grande, petite porte. Entrer, passer par la grande porte : accéder directement à un haut
poste. Entrer par la petite porte : commencer sa carrière par un petit emploi et suivre la filière.
Sortir par la grande (la petite) porte : quitter son emploi, sa charge, se retirer d'une manière
honorable (ou non). - REM. On a dit aussi par la belle porte, par la bonne porte, par une mauvaise porte. - Entrer par la porte étroite*.
Par métaphore. Le baccalauréat est la porte par laquelle on accède aux études supérieures. Accès, introduction, moyen (de parvenir). - Se ménager, se réserver une porte de sortie. Échappatoire, issue (- aussi Porte de derrière*).
Spécialt. (Dans un aérodrome). Porte de la salle d'embarquement. Les passagers pour New
York sont priés de se présenter à la porte 40.
Fig. (Vx ou littér.). être aux portes de l'éternité, de la mort, du trépas, du tombeau : être près
de mourir (- être à l'agonie*, au seuil* du tombeau).
(1690). Lieu par lequel on accède à un pays, à une région. Place forte qui est la porte d'une
province, d'un pays (- aussi Clef, supra cit. 7). - Marseille, porte de l'Orient. Brest, porte
océane*.
Antiq. rom. Les portes du temple de Janus, fermées pendant la paix et ouvertes pendant la
guerre. - Vx et poét. Fermer les portes de Janus, du temple de Janus : mettre fin à la guerre.
Les portes de la guerre.
Loc. Mettre la clé* sous la porte.
Trouver porte close* (- Trouver visage* de bois). Compter les clous* de la porte. Se casser*
le nez (cit. 38) contre la porte, à la porte de qqn.
Aimable, gracieux comme une porte de prison : très désagréable, hargneux, maussade. - Triste
comme une porte de prison.
Prov. Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée : il faut choisir, il faut prendre une décision
(titre d'une comédie de Musset).
à porte close : secrètement, en l'absence de tout témoin (cf. aussi à huis clos).
Écouter* aux portes, derrière les portes. C'est un écouteur* aux portes.
Fig. Enfoncer* une porte ouverte. Un enfonceur de portes ouvertes.
Partir en claquant les portes. Faire claquer* la porte.
Frapper à la bonne, à la mauvaise porte, frapper, heurter à toutes les portes, aller frapper à la
porte d'un ami. - Frapper (fig.). «Sitôt que les passions frapperont à la porte». - «Octobre, le
courrier de l'hiver, heurte à la porte de nos demeures».
Fermer la porte au nez de qqn. - Nez.
Ouvrir (fermer, rouvrir) sa porte à qqn, accepter (refuser, recommencer) de l'admettre chez
soi, avec soi, dans son groupe, dans son milieu. - Il a tort d'ouvrir sa porte à n'importe qui.
«Venez donc, ô riches, dans son Église; la porte enfin vous en est ouverte». - Toutes les portes
lui sont ouvertes, tombent devant lui : il est admis, il a de la considération, du crédit* partout.
Toutes les portes se fermeraient devant lui. - Pays qui ferme sa porte aux indésirables, aux
immigrés. - Écon. polit. (Trad. de l'angl. open door). Régime de la porte ouverte : régime
commercial qui supprime les barrières douanières et permet d'importer librement les produits
étrangers.
La porte des hauts emplois, des honneurs lui est fermée. C'est la porte ouverte à tous les abus,
à toutes les tyrannies. Laisser la porte ouverte à des négociations.
Journée, opération portes ouvertes : opération d'information du public qui consiste à lui faire
visiter des lieux de travail et à lui présenter une entreprise, un organisme, souvent à l'occasion
de difficultés internes. «Le Comité de défense et de liaison de ces centres a suscité (...) une
semaine d'information et d'action (pétitions, affiches, journées portes ouvertes) pour dénoncer
cette situation» (le Monde, 1er févr. 1977, p. 15).
(En parlant de la perception, des sens). – Fermer ; hostile.
(1690; en parlant d'un véhicule). Les portes d'un wagon, d'une automobile (- Portière), d'un
avion, etc. Porte donnant sur la voie. Une voiture à deux, à quatre portes, ou, ellipt., une deux,
une quatre portes. Les portes avant, arrière. Les portes et le hayon.
(En parlant d'un meuble, d'un appareil...). Porte d'une armoire, d'un placard, d'un four*, d'un
poêle, d'une cage d'oiseau. - La porte d'un réfrigérateur. Porte munie d'étagères; porte-étagère.
Porte de vidange d'une chaudière. Porte étanche.
(1690). Portes d'une écluse*. - Bateau-porte : caisson flottant qui ferme l'entrée d'une cale
sèche, d'un bassin de radoub.
- 3. La porte, les portes de l'enfer. - Enfer. - Les portes du paradis, la porte des cieux, de la
Jérusalem céleste.
DÉR. et COMP. Bateau-porte, contre-porte, portail, porte-fenêtre, portereau, porterie, portetambour, 1. portière, portillon.
HOM. 2. Porte, formes du v. porter.
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