LES URGENCES CARDIAQUES Introduction : Les urgences

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LES URGENCES CARDIAQUES
Introduction : Les urgences cardiaques, par leur fréquence et le risque vital qu’elles font
courir, représentent pour le France un problème de santé publique. Chaque minute compte et
l’on peut agir efficacement qu’avec une chaîne de secours sans faille. On dénombre chaque
année 50 000 morts subites d’origine cardiaque. Sans prise en charge immédiate 90 % des cas
sont fatals.
I- L’urgence cardiaque
Les principales pathologies aigues considérées comme des urgences cardiaques sont l’arrêt
cardiaque et l’infarctus du myocarde.
1- Arrêt cardiaque
L’arrêt cardiaque est une urgence vitale. C’est une interruption brutale de la circulation
sanguine dans le corps. Il s’accompagne d’un arrêt ventilatoire, d’une perte de connaissance et
aboutit au décès du patient s’il n’est pas pris en charge à temps..
Plus précisément, la circulation s’arrête à la suite d’un trouble du rythme cardiaque aigu, le
plus souvent une fibrillation ventriculaire (c’est une désorganisation complète des courants
électriques intracardiaques) .Le cœur perd alors ses propriétés mécaniques de pompes liés à
un défaut de synchronisation électriques de ses fibres musculaires. Seule une décharge
électrique de condensateur (défibrillateur) appliquée sur le thorax peut permettre la
resynchronisation musculaire et le rétablissement d’une circulation sanguine. En l’absence de
traitement, le cœur deviendra rapidement totalement inerte sur le plan mécanique et
électrique, il sera alors privé d’oxygène suite à l’absence de circulation sanguine et aboutira à
des lésions irréversibles du cerveau.
Les manœuvres de réanimation doivent être entreprises immédiatement sous peine de lésions
cérébrales irréversibles. La réanimation d’un arrêt cardio circulatoire comporte
obligatoirement une ventilation par bouche à bouche ou au masque associé à un massage
cardiaque externe tant que les pouls centraux ne sont pas réapparus. Si aucuns gestes de
secours ne sont réalisés immédiatement et si les secours n’interviennent pas rapidement, la vie
de la victime est menacée à court terme (mort cérébrale par exemple).
2-Infarctus du myocarde
Epidémiologie :
L’infarctus du myocarde est une affection fréquente et grave qui touchent 120 000 personnes
en France chaque année dont 50 000 décès. Il apparaît plus fréquemment chez les hommes
notamment ceux de plus de 50 ans ainsi que les femmes de plus de 70 ans
Définition :
Dans le langage courant, l’infarctus du myocarde est appelé le plus souvent « crise
cardiaque ».
Il est causé par l’occlusion d’une artère coronaire par un caillot de sang (thrombose) qui se
développe sur une plaque d’athérosclérose (dépôt de graisses et de cellules musculaires).
Le flux sanguin est donc insuffisant, c’est alors que les cellules du muscle cardiaque ne vont
plus êtres assez oxygénées (on parle d’ischémie) et vont se nécroser petit à petit ce qui va
provoquer une douleur au niveau du thorax.
Celle-ci peut être accompagnée d’angoisse, d’essoufflements, de sueurs, de nausées et de
vomissements.
On différencie l’infarctus du myocarde à l’angine de poitrine par la persistance dans le temps
de la douleur thoracique irradiant dans le cou, la mâchoire, les épaules et les bras.
Cette douleur peut durer au minimum de 30 minutes voir à plusieurs heures. C’est alors
qu’elle devient une urgence cardiaque.
II Comment agir ?
1) Reconnaître l’urgence cardiaque
Dans le cas d’un arrêt cardiaque, les signes que l’on peut observer sont une sensation
de lourdeur, de pression, de serrement, de douleur au centre de la poitrine. Cette douleur
irradie tout le cou dont la mâchoire, les épaules et les bras.
Elle peut s’accompagner de sueurs, de nausées, de vomissements et d’essoufflements jusqu'à
que la victime perd connaissance.
2) Agir
Une grande majorité de la population ne connaît pas les gestes qui sauvent pourtant ils sont
simples et peuvent sauver des vies
:
1er cas : la victime se plaint d’une douleur dans la poitrine
-mettez la au repos
-questionnez la : depuis combien de temps ressentez vous cette douleur ? Est-ce la
première fois ? Prenez vous des médicaments ? Avez-vous été hospitalisé ?
-appelez le 15 en décrivant la victime, les informations obtenues sur elle, adresse
précise du lieu, dire ce qui a été fait et pas fait.
2ème cas : La victime est inconsciente, mais elle respire normalement
-basculez sa tête en arrière et tirer le menton vers le haut
-vérifier sa respiration (le ventre et le thorax se soulèvent)
-tournez la sur le côté
-appelez le 15 (SAMU)
-surveillez la jusqu’à l’arrivée des secours
3ème cas : La victime est inconsciente, ne réagit plus, ne respire plus (ou anormalement)
-secouez la victime
-si elle ne réagit pas, ne bouge pas ou bizarrement, c’est un arrêt cardiaque
-Appelez le 15 (SAMU)
-basculez la tête en arrière
-si défibrillateur proche, l’utiliser pour administrer une décharge électrique pour
Synchroniser l’activité électrique du cœur
-commencer la réanimation cardio-pulmonaire
-Faire 30 massages (compressions au milieu de la poitrine)
-soufflez deux fois
-Alternez les insufflations et les compressions jusqu’à l’arrivée des secours
-Si la victime bouge ou tousse, vérifier qu’elle respire et placez la sur le côté
Afin de bien effectuer ce type de gestes, il est possible de bénéficier d’une formation sur
plusieurs jours nous attestant comme secouriste diplômé.
Actuellement, on trouve des défibrillateurs externes dans quelques mairies de France mais
dans les mois à venir, on trouvera des défibrillateurs dans tous les lieux recevant du public
(grandes surfaces, cinémas, halls de gares….)
Chariot d’urgence (matériel) il y a un défibrillateur et une planche pour massage
cardiaque.
Extrait de ce qu’il ya sur un chariot d’urgence qui nous servirait lors d’un arrêt cardiaque :
SUR LE DESSUS


Défibrillateur
Potence
SUR LA FACE ARRIERE


Planche à massage cardiaque
Prise électriques avec rallonge et disjoncteur.
3) Le massage cardiaque
III Conséquences suite à un arrêt cardiaque :
Quand le coeur s'arrête de battre, le sang cesse de circuler et l'alimentation en oxygène du
corps entier est stoppée. Le cerveau est l'organe le plus sensible de l'organisme à un manque
d'oxygène. Le coeur et les autres organes sont également atteints après quelques minutes.
L’anoxie et l’acidose provoquées par l’arrêt circulatoire sont des facteurs de risques pour
l’organisme qui provoquent des lésions.
Dès la troisième minute d’arrêt cardiaque des lésions cérébrales apparaissent si aucun geste de
secours n’est réalisé. Progressivement, elles deviennent irréversibles rendant les chances de
survie quasiment nulles au-delà de la 8ème minute.
Il va entraîner des lésions plus ou moins rapides :
Chronologiquement :
- les lésions cérébrales sont irréversibles en 3 mn
(Une lésion cérébrale est une lésion qui touche le cerveau. En général, il s'agit d'une
destruction plus ou moins étendue du tissu nerveux entraînant un déficit dans la perception, la
cognition, la sensibilité ou la motricité en fonction du rôle que jouait la région atteinte dans
l'architecture neurocognitive. Cette lésion peut être de nature diverse : ischémique notamment
ici pour l’arrêt cardiaque.
- les lésions rénales à partir de 10 mn
- les lésions hépatiques en 60 à 120 mn
- les lésions cardiaques entre 30 et 120 mn
La Réanimation Cardio Pulmonaire va essayer d'éviter ce processus en suppléant l’arrêt de la
respiration par une ventilation artificielle et l’arrêt circulatoire par les compressions
thoraciques. L’efficacité de la RCP et les chances de survie seront d’autant plus élevées que la
RCP est débutée immédiatement par le premier témoin. Le fait d'oxygéner artificiellement le
sang et de le faire circuler permet d'éviter ou de ralentir cette dégradation, et donc de donner
une chance de survie.
Le massage cardiaque en lui-même peut être cause de complications :
Même correctement réalisé, il peut entraîner :
- des embolies graisseuses, pulmonaires, sont sans conséquences hémodynamiques,
cérébrales par contre, elles aggravent le pronostic neurologique
- un OAP peut être observé
- des lésions traumatiques : fractures de côtes, hémothorax, hématome péricardique,
lésions oesophagiennes, rupture de rate ou du foie, sont la conséquence d’erreurs
techniques, le massage cardiaque n’ayant pas besoin d’être pratiqué avec violence pour
être efficace.
IV Prévention/ Education
Pour prévenir les rechutes il faut se plier à quelques règles :
- Faire contrôler régulièrement son cœur par un cardiologue permet de diagnostiquer au
plus vite d’éventuelles récidives et de traiter les troubles avant toute complication.
-
Respecter les traitements prescrits par le médecin contre les facteurs de risques : diabète,
obésité, cholestérol, hypertension artérielle.
Adopter des comportements sains : ne pas fumer, éviter l’alcool, avoir une alimentation
équilibré et pratiquer une activité physique régulière.
Selon la pathologie concernée, l’implantation d’un défibrillateur automatisé implantable
dans l’organisme peut être la solution pour prévenir le risque de rechute.
Encourager la famille à se faire dépister : en cas d’antécédents familiaux de maladies
cardiaque, une surveillance régulière s’impose.
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