1959 - Tabbourt

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et outils d'archéologie algérienne)
M. LEGLAY
BIBLIOGRAPHIE DE L'ALGERIE ANTIQUE 1959
Parue dans Libyca, VII, 1959, p. 159-169.
Document scanné. Attention aux erreurs d'OCR.
A corriger
Cette septième bibliographie de l'Algérie antique vient après celles qu'a publiées Libyca
aux tomes I, 1953, pp. 297-307 (travaux parus en 1952-1953) ; II, 1954, pp. 491-494
(travaux parus en 1954) ; III, 1955, pp. 383-398 (travaux parus en 1955) ; IV, 1956, pp.
345-354 (travaux parus en 1956) ; V, 1957, pp. 313-325 (travaux parus en 1957) ; VI,
1958, pp. 181-189 (travaux parus en 1958). Elle voudrait présenter les ouvrages et
articles publiés dans le courant de l'année 1959.
I, SOURCES ET REPERTOIRES
Parmi les publications annuelles. Rappelons : l'Année Philologique. t. XXIX. 1959,
contenant la bibliographie de l'année 1958 avec complément des années antérieures ;
l'Année Epigraphique, publiée par A. MERLIN dans la Rev. Arch. oct.-déc. 1959, pp.
171-269, qui contient des inscriptions africaines ; le Bulletin Archéologique du Comité,
1957, qui mentionne toujours des découvertes africaines ; les Fasti Archaeologici,
organe de l'International Association for Classical Archaeology, dont le tome XII
contient les nouveautés de l'année 1957, l'Annuario Bibliografico di Archeologia, V.
1956. parue en 1958.
Parmi les nouvelles éditions de textes d'auteurs païens d'origine africaine ou concernant
l'Afrique, il faut citer pour Salluste, Catilina y lugurta, texto y traducciôn, vol. II :
Bellum Juyurthinum (Collecciôn hispànica de autores griegos y latinos) Barcelone,
1956, par J.M. PABON. De Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, liv. XXVII, éd. A.
ERNOUT (Collection Budé), Paris, 1959 : sur les plantes et les pratiques médicales qui
s'y réfèrent.
Auteurs chrétiens. A propos des Libri contra Parmenianum dona-tistam d'Optat de
Milev, il faut signaler le mémoire du savant suédois Sven BLOMGREN, Eine
Echtheitsfrage bei Optatus von Mileve dans les Acta Acad. Reg. Scientiarurn
Upsaliensis 5, Stockholm, 1959, 72 pp., qui examine le problème discuté de
l'authenticité des cinq chapitres compris dans le VIIe livre de ce traité ; après étude de
la langue et du style de ces passages, comparés aux autres livres de l'oeuvre d'Opt at, il
conclut à leur authenticité, sans exclure toutefois la possibilité qu'ils soient d'une autre
main (comme le pensait par ex. P. Monceaux) !
De A.M. LA BorrNexmÈRE, La date du « De Contihentia > de saint Augustin, Rev. Et.
August. V, 2, 1959, pp. 121-127 : ce traité écrit contre les Manichéens est postérieur à
412 ; il daterait peut-être de 416-418. On signalera également F.J. THONNARD, Les
méthodes d'interprétation de la pensée augustinienne, Rev. Et. August. V, 2, 1959, pp.
103-120.
On mentionnera enfin la présentation par les soins de S. SEMPÈRE et S. WAROT des
Tables de Libyca (Arch. Epig.), tomes I à V (1953-1957) parues dans Libyca, VI, 1958,
pp. 267-325 : ces Indices, aussi complets [160] que possible, comporte les rubriques :
Noms géographiques, Nomina et Cognomina, Noms d'auteurs anciens, Noms modernes,
Religion, Empereurs, Impératrices et Rois, Pouvoirs publics, Administration provinciale
municipale, Corps de troupes, Archéologie, Divers, Inscriptions datées, Milliaires, Monnaies.
II. OUVRAGES GENERAUX
Aucun ouvrage général n'a paru sur l'Afrique du Nord. Le bilan de l'activité archéologique a
été dressé par J. Lassus, L'archéologie punique, romaine et chrétienne en 1957, R. Afr.,
CIII, 1959, pp. 169-192 et d'une manière plus détaillée dans l'Archéologie algérienne en
195i. Libyca, VI, 1958, pp. 197-265. Ces rapports annuels, beaucoup plus développés que
dans le passé, donnent des découvertes une description précise qui constitue une publication
préliminaire. De J. Lassus également, un important rapport sur une Mission d'inspection
dans le Constantinois (Pâques 1957), paru dans B.A.C., 1957, pp. 75-94.
Parmi les études archéologiques d'intérêt général et les travaux méthodologiques, il faut citer :
G. CAPUTO, II teatro di Sabratha e l'architettura teatrale africahe, Monografie di
Archeologia libyca. VI, Roma, 1959, 90 pp. et 93 pls qui, à propos de l'étude du théâtre de
Sabratha, en Tripolitaine, a publié de précieuses notices, accompagnées de plans, sur tous les
théâtres africains. Le même G. CAPUTO a publié un important article sur Une technique peu
comme des archéologues. La scie hélicoïdale peut sauver les monuments romains, que
J. GUEY a eu l'heureuse idée de traduire sous ce titre dans la R.E.A., LXI, 1959, pp. 77 -83 :
tout archéologue qui au cours de fouilles se trouvera en face d'énormes masses de blocage
telles qu'on en trouve dans le grands monuments (théâtres, amphithéâtres, thermes, etc.).
écroulées dans l'édifice ou aux abords immédiats sera intéressé par cette recette. Non
seulement de telles masses gênent la fouille mais il emporte de les conserver en vue de la
restauration du monument. L'auteur préconise l'emploi de la scie hélicoïdale qui permet de
débiter les blocs massifs en morceaux transportables, donc d'en débarrasser provisoirement le
chantier et plus tard de les réajuster et de les remettre en place. Voir la note technique aux pp.
81-83.
L'ouvrage de L. LESCHI, Etudes d'Epigraphie, d'Archéologie et d'Histoire africaines a
fait l'objet de comptes-rendus rédigés par R. M(OUTERDE) dans Mél. Un. S. Jos., XXXV,
1958, pp. 251-252 ; par T.R.S. BROUGHTON dans A.J.A., vol. 63, 1959, pp. 317-318.
Sur la mosaïque, on notera une communication de H. STERN sur les origines de la
mosaïque murale dans Bull. Aht. Fr., 1958, pp. 137-138, dans laquelle l'auteur montre que
la mosaïque de revêtement sur les murs et les voûtes est née en Italie au Ier s. av. J. -C. pour se
répandre surtout au Ier s. ap. J.-C. et de Rome gagner les pays méditerranéens. Les recherches
de H. STERN ont paru in extenso sous le titre Origine [161] et débuts de la mosaïque
murale, dans les Etudes d'Archéologie classique II, 1959, pp. 101-121 (Annales de l'Est,
Fac. Lettres Nancy, n° 22) : p. 115, il faut corriger sous le n I, 7 Cherchel en Hippone ; p.
117, à III, 7, Cherchel, il faut ajouter un autre bassin de fontaine avec mosaïque
représentant le Triomphe de Neptune ; il faut également ajouter maintenant les mosaïques
des piscines des thermes d'Henchir Safia (infra, fasc. 2).
Le Bulletin Archéologique de la R.E.L. a repris sous la signature de G.Ch. PICARD qui
donne dans le tome XXXVII, 1959, pp. 247-260 une Chronique de la sculpture romaine
(références p. 258 au trophée d'Hippone ; p. 260 au portrait de Cléopâtre de Cherchel).
Au point de vue épigraphique, il faut signaler l'important compte rendu par J. MALLON
dans la Rev. Arch., 1959, II, pp. 160-169 des Inscriptions latines de l'Algérie, t. II,
Inscriptions de la Confédération cirtéenne publiées par H.G. PFLAUM, vol. I, Paris, 1957.
J. Mallon propose un certain nombre d'Addenda et Corrigenda. Voir aussi les observations
de R. ETIENNE, dans R.E.A., LX, 1958, pp. 235-236 et celles de R.M. HAY-wood, dans
A.J.A., vol. 63, 1959, p. 113. On signalera enfin une intéressante communication de H.G.
PFLAUM, Papyrologie et épigraphie latine, Annales Universitatis Saraviensis. Philos.Lettres, VIII, 1/2, 1959, pp. 105115 qui montre l'intérêt de la confrontation de ces deux
sciences auxiliaires ; pour ce qui touche directement à l'Afrique, voir p. 108 sur la carrière
de M. Aurelius Zeno Ianuarius ; p. 110 sur celle de P. Sept[...] Petro[nianus] qui fut
archistator praefecti Aeyypti (infra, p. 165) ; p. 114 sur l'origine africaine de plusieurs
préfets d'Egypte.
Dans le domaine militaire, on signalera le début d'une étude de A. Le PENNA,
L'interpretazione sallustiana della guerra contro Giugurta, dans Ahnali della Scuola
Normale Superiore di Pisa, ser. II, vol. XXVIII, 1959, pp. 45-86 et un intéressant article de
G. SOTGIU, La « Cohors 77 Sardorum " dans Archivio Storico Sardo, XXVI, 1959, p. 327 qui concerne une cohorte auxiliaire qui stationna d'abord à Rapi.dum (Masqueray), puis
à la fin du IIe-début III' s. ap. J.-C. se transporta à Altava (Lamoricière ) .
Au point de vue économique, on citera le livre de Ch. SELTMAN, Wine in the Ancient
World, London, 1957, 196 pp. qui est purement littéraire et ne traite pas de l'Afrique, et
une étude de E. JUNGST et P. THIEELSCHER, Catos Keltern und Kollergänge, dans les
Bon7zer Jahrbücher, t. 157, 1957, pp. 53-126, très importante pour l'histoire de l'huile et du
vin.
En matière de céramique, il faut citer un article de F. FREMERSDORF, Nord Afrikanische
Terra Sigillata aus Köln dans Kölner Jahrbuch für Vor- und Frühgschichte, III, 1958, pp.
11-19, qui étudie des vases de céramique sigillée d'Afrique du Nord retrouvés à Cologne,
300 pièces environ, qui témoignent de relations commerciales lointaines, soit par Rome,
soit par l'Espagne.
[162]
Sur le plan juridique, signalons de M. KASR, Das römische Privattrecht, II, Die
nachklassischen Entwicklungen, t. X, 3, 3, 2 du Handbuch der Altertumswissenschaft de
I. von Müller, W. Otto et H. Bengtson, München, 1959, 478 pp.
En histoire religieuse, le regretté W. DÉONNA, a publié la suite et fin de son étude sur
Mercure et le scorpion dans Latomus, XVIII, 1, 1959, pp. 52-66 et XVIII, 2, 1959, pp.
249-261. Ces deux articles joints à celui de 1958 ont paru sous le même titre dans la
Collection Latomus, vol. XXXVII, 1959 ; voir en part. les pp. 36 .sq. consacrées d'une
part au « scorpion en Afrique du Nord », où il apparaît comme le symbole de la province
d'Afrique personnifiée, d'autre part au « Mercure africain », un Mercure romain qui « a
reçu de l'Hermès hellénique la tortue, le bélier, le caducée, eux-mêmes de lointaine origine
orientale » et à qui le scorpion semble avoir été attribué en Afrique du Nord « au contact de
Rome avec la civilisation punique ».
III. PERIODE LIBYCO-PUNIQUE - ROYAUMES INDIGENES
Il faut d'abord signaler sur les Berbères deux études, brèves mais de grand intérêt : de G.H.
BOUSQUET, Les Berbères, Paris, Que sais-je ? 1957, pp. 117 et l'article Berbères de
l'Encyclopédie de l'Islam, 2' éd., p. 1208-1222 rédigé en collaboration par Ch. PELLAnT,
G. YVER et. L. GALAND qui ont revu le texte de la l'° éd. dû à R. Basset. Quelques
erreurs se sont glissées dans la rubrique L'Histoire : qu'est-ce que ce royaume de Numidie
sous protectorat romain reconstitué après 46 av. J.-C. ? Et surtout, le royaume de
Maurétanie n'a pas été créé par Auguste en 17 ap. J.-C. (Auguste est mort en 14) mais en
25 av. J.-C., et c'est en 40 ap. J.-C. que la mort de Ptolémée, fils de Juba II, amena la
transformation du royaume en province romaine.
Bien que débordant le cadre algérien, on peut signaler l'article de A. JODIN, La
Maurétanie et les relations ibéro-puniques, Actes du 82° Congrès National des Sociétés
Savantes, Bordeaux 1957, Paris, 1959, pp. 215-220 : le problème de ces relations se pose
aussi pour la partie occidentale du territoire algérien, comme le montrent les recherches de
G. Vuillemot.
En épigraphie : J. MARCILLET-JAUBERT,T, L'inscription bilingue « R.I.L. » 803 dans
Rev. Arch., 1959, I, pp. 65-69 : il s'agit d'un texte bilingue - libyque et punique - de la
région de Fedj-Mzala, dont l'auteur rectifie la lecture ; il lui restitue sa vraie nat ure
funéraire.
Sur Ptolémée, le dernier roi de Maurétanie, voir M. HOFMANN, dans la
Realezzcyclopädie der Class. Altertumswiss. XXIII 2, 1959, s.v. Ptolemaios von
Mauretanien, cols. 1768-1787, nr. 62.
[163]
IV. PERIODE ROMAINE
Comme ouvrage qui traite de l'Afrique en général, il faut signaler le livre de G.Ch.
PICARD, La civilisation de l'Afrique romaine, Paris, Pion, 1959, 408 pp qui étudie
successivement les révolutions politique et économique qu'a provoquées en Afrique
1'action de Rome, puis le problème social et, dans une seconde partie, décrit la vie urbaine
et les moeurs pour finir par un important chapitre sur le baroque africain. D'autre part, le
problème de la maison dans l'Afrique romaine a fait l'objet d'un article de A. BALIL, La
Casa en las provincias romanas de Africa (Contribucion al estudio de la arquitectura
privada) dans Boletin del Seminario de Estudios de Arte y Arqueologia, Univ. de
Valladolid, t. XXV, 1959, pp. 25-58, qui n'est malheureusement accompagné d'aucun plan
et d'aucune illustration.
Sur l'organisation administrative de l'Afrique romaine et les Fastes des provinces d'Afrique
proconsulaire, de Numidie et des Maurétanies, voir M. LECLAY, Epigraphie et
organisation des provinces africaines, dans Atti del III" Congresso Internazionale di
Epigrafia greca e latina, Roma, 1959, pp. 229-244.
Pour la partie occidentale de l'Afrique proconsulaire, comprise dans le territoire algérien,
on relève surtout des études de détail. Toutefois on notera dans les Fastes de la province
que le proconsulat de M. Pompeius Macrinus Theophanes, jusqu'ici daté de 116-117 doit
être retardé de vingt ans, entre 135 et 137 d'après H.G. PFLAUM, La chronologie de la
carrière de M. Pompeius Macrinus Theophanes, legatus leg. VI Victri cis, Germania, 37,
1959, pp. 150-155 qui, à propos du gouvernement africain de ce personnage, donne une
liste des intervalles qui séparent le consulat et le proconsulat d'Afrique : entre 12 et 20 ans
au II' s., le plus souvent entre 14 ou 15 ans. Ce problème est évoqué également par R.
SYME, Proconsuls d'Afrique sous Antonin le Pieux, R.E.A., LXI, 1959, pp. 310-319, qui
établit la liste des gouverneurs de 139 à 165.
On sait que les proconsuls d'Afrique étaient assistés de légats attachés à un diocèse de la
province. Dans un article intitulé Les légats du proconsul d'Afrique au Bas-Empire,
Libyca, VI, 1958, pp. 7-15, A. CHASTAGNOL a montré d'après la liste des légats en
fonction après 198 que dans cette province le nombre des légats était de deux et non de
trois, comme on avait pu le penser ; grâce aux inscriptions l'auteur a pu esquisser les
limites géographiques des diocèses relevant du legatus Numidiae et du legatus almae
Karthaginis.
Pour Hippone, voir plusieurs articles de E. MAREC : d'abord Trois mosaïques d'Hippone
à sujets marins, Libyca, VI, 1958, pp. 99-122, qui décrit un nouveau fragment de la
mosaïque de la Pêche (publiée dans M.E.F.R., XXXI, 1911, p. 329), une mosaïque ornée de
têtes d'Oceanus et une mosaïque dite du « dieu-fleuve ». Ensuite Une nouvelle mosaïque
des Muses à Hippone, ibid., pp. 123-140 : découverte dans le quartier …
[165], Bull. Ant. Fr. 1958, p. 78 : notant la présence d'un sénateur, Acilius Clarus C.I.L.
VIII, 27291 dans une série entièrement composée de chevaliers. -auteur estime qu'elle
confirme l'existence du règlement de Gallien sur la séparation des pouvoirs civil et militaire
(Aur. Victor, de Caes. XXXIII, 34). W. Seston, pour sa part, maintient son opposition à cette
thèse. A propos des Fastes de Numidie, on signalera de R. SYME, Consulates n absence,
J.R.S.. XLVIII, 1958, pp. 1-9, une étude sur le cas des légats prétoriens qui, devenus
consuls, restent exceptionnellement à leur poste et gèrent leur consulat loin de Rome.
Cirta et la Confédération cirtéenne. Après avoir étudié l'onomastique du Castellum
Celtianum (signalé dans Libyca, IV, 1956, p. 351), H.G. PFLAUM a confié ses Remarques
sur l'onomastique de Cirta aux Limes-Studien, 1958, pp. 96-133 : ses principales
observations portent sur les gentilices empruntés à ceux des gouverneurs romains de
l'époque. sur les familles sénatoriales et équestres de Cirta, sur les noms des magistrats
municipaux, sur le petit nombre des colons italiques et au contraire le grand nombre des
berbères romanisés, enfin sur la place des étrangers dans le peuplement de la ville.
Sur Tïddïs, voir infra, p. 166.
Pour la Maurétanie, à signaler d'après une inscription de Cherchel publiée par H.
d'ESCURAC-DOISY dans les M.E.F.R., LXIX, 1957, pp. 137-150 voir Libyca, V, 1957, p.
322) une étude de H.G. PFLAUM sur la fonction : d'archistator, huissier en chef à la cour
du préfet d'Egypte, fonction qui appartient au cursus équestre : Lucien de Samosate,
archistator praefecti Aegypti, d'après une inscription de Césarée de Maurétanie,
M.E.F.R., LXXI, 1959, pp. 281-286. D'autre part H. d'ESCURAC-DOISY a publié un
Trophée de bronze découvert à Cherchel, Libyca, VI, 1958, pp. 75-88 : ce petit trophée,
datable du Ier s. ap. J.C. a pu appartenir : un groupe tropaeophore, comme celui qui figure
sur le sarcophage du combat des Amazones à Hippone (voir E. MAREC, Hippone la
Royale, antique Hippo Regius, 2' éd. 1954, p. 11C-111, figs. 58-59).
Les Andalouses : G. VUILLEMOT étudie des Jas d'ancres antiques .r Andalouses,
B.S.G.A.O., t. 79, fasc. 236, 1956, pp. 15-19 : ces lourds lingots de plomb qui constituent un
jas d'ancre de forme semblable : celui de la galère d'Anthéor ont été étudiés par F. Benoit ; ils
sont datables, par comparaison et par rapprochement avec des sceaux d'amphore trouvés en
même temps, du Ier s. av. J.-C. Des fragments du même type ont été découverts en juin 1957
au Cap Falcon, qu'on peut peut-être dater du IIe s., comme la partie supérieure d'une
amphore qui gisait à quelques mètres des lingots.
Sur Waldeck-Rousseau (Columnata), voir P. CADENAT, Fouilles à Columnata 1956-57,
dans Libyca, VI, 1958, pp. 89-98, qui décrit des thermes découverts sur ce site.
Le Musée S. Gsell d'Alger possède une Statuette de terre cuite représentant deux colombes
attelées à un bige, conduit par un Eros
Manque p. 166 ?
[167] en 388 à Thagaste ; b) qu'à côté des monastères augustiniens a existé un cénobitisme
africain, d'origine non pas orientale (comme le croit le P. Folliet), mais italienne ; c) que
sous l'influence de s. Augustin ce mouvement a été intégré dans le mouvement augustinien.
Voir là-dessus A. MAURIQUE, La vida monastica en Agustïn. Enchiridion historicodoctrinal y Regla (a 373-430). Studia Patristica, El Escorial-Salamanque, 1959, 545 pp.
Mais on retiendra surtout le livre de J.P. BRISSON, Autonomisme et christianisme dans
l'Afrique romaine de Septime Sévère à l'invasion Vandale, Paris, de Boccard, 1958, 456
pp. qui après W.H.C. FREND, The Donatist Church, 1952, reprend et renouvelle l'histoire
du donatisme. Frend attaquait cette histoire par les évènements de 303 ; Brisson remo nte à
la doctrine ecclésiologique de saint Cyprien qui selon lui explique le phénomène donatiste.
D'autre part, d'accord avec Frend sur le caractère séparatiste du mouvement, Brisson se
sépare de lui sur les causes du schisme : tandis que le savant anglais discernait des causes
ethniques et religieuses, l'auteur de ce nouveau livre se penche sur les données morales et
sociales de cette « impatience populaire ».
Naturellement le problème des circoncellions continue de retenir l'attention des historiens.
Après les études de Ch. Saumagne, de Mlle VANNIER, voici de H.J. DIESNER,
Spätantike Widerstandsbewegen : das Circumcellionentum Republik, I, Berlin. ByzantArbeit. 5, Akad. Verlag, Berlin, 1957, pp. 106-112 qui, s'appuyant sur s. Aug., Contra
Gaudent, I, 32 ; Epist. 185, 12, voit dans les circoncellions des héritiers de groupements
de chrétiens fanatiques, provenant des couches inférieures de la société, qui pendant les
dernières persécutions représentaient la résistance à l'Etat païen par la recherche volont aire
du martyre ou de la dignité de confesseur de la foi. Ils s'appelaient eux -mêmes les
Agonostici. Quant au mot circoncellion, il ne peut s'expliquer que par le sens de cella,
pour lequel l'auteur rejette l'explication de Frend (sanctuaire) et reste attaché à l'explication
traditionnelle (dépôt de provisions), ce qui fait apparaître les circoncellions comme des
prolétaires indigènes - ouvriers agricoles, journaliers, nomades, ennemis des grands
propriétaires romains ou pro-romains et des citadins - que les donatistes ont regroupés
autour de cette conception quand il considère les circumcelliones agonistici comme des
sortes de « militants ouvriers » et des « redresseurs de torts ».
Sur saint Augustin, voir l'important article de J. HATINGUAIS, Saint Augustin
psychologue de l'adhésion, dans la Revue de la Méditerranée, t. 18, 1958, pp. 308-351.
En archéologie chrétienne, outre les ouvrages généraux mentionnés ci-dessus, on citera sur
le problème toujours discuté de l'ascia, F. DE VISSCHER, Monumentum sub ascia
dedicatum, Atti della Pontif. .Accad. Rom. Archeologia, Rendiconti XXIX, 1-4, 195657, pp. 69-81 pour qui le symbole de l'ascia n'appartient à aucune religion en particulier ;
[168] l'ascia, en relation avec la dédicace et non avec la construction du monument, a pour
but de garantir l'affectation exclusive de la tombe au fondateur défunt et, le cas échéant, à sa
famille ; elle a donc un sens réaliste et une portée pratique. Voir aussi E. THÉVENOT, A
propos du symbolisme de l'ascia. Des thèses récentes à une thèse ancienne, Rev. Arch. Est et
Centre-Est, X, 1959, pp. 142-148, qui rappelle la thèse soutenue par ROSSIGNOL dans les
Mém. de l'Acad. de Dijon, 1849, pp. 165-208, sur l'ascia « instrument et symbole » de
l'inhumation, dont la signification doit être cherchée dans la formule de la dédicace ; la
dedicatio sub ascia étant destinée à assurer à la tombe le bénéfice du droit, c'est -à-dire à la
protéger.
Sur l'ouvrage de E. MAREC, Monuments chrétiens d'Hippone, ville épiscopale de saint
Augustin, 1958 ont paru des comptes rendus de R. M(OUTERDE) dans Mél. Univ. S.
Joseph, Beyrouth, XXXV, 1958, pp. 253-255 ; de N. DUVAL dans Les Cah. de Tun. n° 2122, 1958, pp. 183-184 ; de J. MARCADÉ dans R.E.A., LXI, 1959, pp. 254-257 ; de D. Th.
BE dans Irénikom, t. 32, 1959, pp. 412-413 ; de E.H. SWIFT dans A.J.A., vol. 63, 1959, pp.
409-410 ; de M. FLORIANI SQUARCIAPINO dans Archeol. class., XI. 1959, pp. 140-141.
V. PERIODES VANDALE ET BYZANTINE
Deux nouveaux comptes rendus de l'ouvrage de Ch. COURTOIS. Les Vandales et l'Afrique,
paru en 1955, ont paru en 1958-59 : E. FRÉZOULS, dans Les Cahiers de Tunisie, n 23-24,
1958, pp. 373-386, qui a consacré une importante notice à Christian Courtois et son œuvre ;
V. LAURENT, dans Rev. Et. Byz. XVII, 1959, p. 287-288, qui insiste au passage sur le rôle
joué par le clergé africain persécuté dans l'appel aux Byzantins. A signaler aussi un compte
rendu par R.A.S. dans Archeologia classica X, 1958, p. 347 de Ch. COURTOIS, Victor de
Vita et son oeuvre. Etude critique.
En archéologie, on mentionnera surtout plusieurs comptes-rendus du livre de J. HEURGON,
Le Trésor de Ténès 1958, de R. M(OUTERDE) dans Mél. Un. S. Jos, XXXV, 1958, pp. 252 253 ; de V. LAURENT dans Rev. Et. Byz. XVII, 1959, pp. 302-304 ; de S. LANCEL, dans
R.E.L., XXXVII, 1959, pp. 410-412 ; de X dans Algeria, avril 1959, pp. 62-63 ; de M.Th.
PICARD-SCHMITTER dans R.A., 1959, II, pp. 169-170.
En études préliminaires à son livre : J. HEURGON, Fibules du trésor de Ténès (Algérie),
Bull. Ant. Fr., 1957, pp. 45-51 et Deux étuis d'or du trésor de Ténès, dont l'un ayant servi de
reliquaire, ibid., pp. 120-121.
En épigraphie : P. COURTO, Inscriptions d'Altava, Libyca, V, 1958, pp. 153-160 : deux
épitaphes chrétiennes, l'une datée de 468, l'autre de 599 ap. J.-C. L'onomastique des défunts
et le décor gravé sur les deux dalles (représentation schématique d'une basilique chrétienne)
présentent un vif intérêt.
Le problème des survivances romaines après la conquête arabe vient de resurgir gràce à M.
CANARD qui, sous le titre Les travaux de T. Letvicki [169] concernant le Maghrib..., R.
Afr., CIII, 1959, pp. 356-371, a fait connaître l'essentiel d'un article du savant arabisant
polonais, Une langue romane oubliée de l'Afrique du Nord, Observations d'un
arabisant, paru dans Rocznik Orien talistyczny, t. XVII, Cracovie, 1953, pp. 415-480.
Selon T. Lewicki, l'Afrique du Nord a, longtemps après les invasions arabes, conservé
des parlers romans, une sorte de sermo rusticus issu du latin et utilisé dans la vie de tous
les jours. Les sources arabes en contiennent des traces : le géographe Idrîsi appelle la
langue de Gafsa, parlée de son temps, al-latînï - al-ifrïqî, et Léon l'Africain définit cette
langue d'Afrique du Nord comme « italienne », c'est-à-dire romane. Dans la série des
noms de lieux, de pays, de personnes et même de choses, retenons que la Mitidja, ou
Mattija, viendrait de Matidia. L'auteur en arrive à supposer une forme latino -africaine
(romane), et non latine classique, à la base de certains noms arabes.
M. LEGLAY.
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