TERMINALES ES, L EXPLICATION D`UN DOCUMENT D`HISTOIRE

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TERMINALES ES, L
EXPLICATION D’UN DOCUMENT D’HISTOIRE
Exercice de seconde partie
Durée : 1 heure
Extraits de la Déclaration finale de la Conférence de Yalta du 11 février 1945.
II.
Occupation
et
contrôle
de
l’Allemagne
Nous nous sommes mis d'accord sur la politique commune et les plans communs à adopter pour assurer
l'exécution des termes de la capitulation inconditionnelle que nous imposerons à l'Allemagne nazie. (...)
Les plans adoptés prévoient que chacune des trois puissances occupera avec ses forces armées une zone séparée
en Allemagne.
Ils envisagent la coordination de l'administration du contrôle au moyen d'une Commission centrale de contrôle,
composée de commandants en chef des trois puissances et ayant son siège à Berlin. Il a été, en outre, convenu
que la France serait invitée par les trois puissances si elle désire, à occuper également une zone et à faire partie
de la Commission de contrôle comme quatrième membre de cette Commission. Les limites de la zone française
seront fixées d'accord entre les quatre gouvernements, par l'intermédiaire de leurs représentants à la
Commission consultative européenne.
Nous sommes inflexiblement résolus à anéantir le militarisme et le nazisme allemands et à faire en sorte que
l'Allemagne ne puisse plus jamais troubler la paix mondiale. […] Il n'est pas dans notre intention d'anéantir le
peuple allemand, mais les Allemands ne pourront espérer une existence convenable et une place dans le Conseil
des Nations unies qu'après l'extirpation du national-socialisme et du militarisme.
III.
Réparations
dues
par
l’Allemagne
Nous avons également examiné la question des dommages que l'Allemagne a causés dans cette guerre aux
nations alliées et nous considérons comme équitable que ce pays soit contraint à réparer entièrement ces
dommages dans la plus grande mesure possible. Une commission sera créée pour la réparation des dommages
causés. Elle sera chargée de rechercher dans quelle mesure et par quels moyens la réparation s'effectuera. Cette
commission aura son siège à Moscou.
IV.
Conférence
des
Nations
unies
Nous sommes résolus à créer avec nos alliés, aussitôt que possible, une organisation internationale générale
pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité.
Nous croyons qu'une telle organisation est essentielle pour empêcher de nouvelles agressions et éliminer les
causes politiques, économiques et sociales de guerre, au moyen d'une collaboration étroite et permanente de
tous les peuples pacifiques. […]
V. - Déclaration sur l'Europe libérée
[...] Le président du Conseil des Commissaires du Peuple de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, le
Premier ministre du Royaume-Uni et le Président des Etats-Unis d'Amérique se sont consultés concernant les
intérêts communs des peuples de leurs propres pays et de ceux de l'Europe libérée. Ils déclarent qu'ils sont
d'accord pour coordonner, pendant la période temporaire d'instabilité politique en Europe libérée, la ligne de
conduite adoptée par leurs trois gouvernements pour aider les peuples libérés de la domination de l'Allemagne
nazie et les peuples des anciens satellites de l'Axe en Europe, à résoudre par des moyens démocratiques leurs
difficultés politiques et économiques urgentes.
Le rétablissement de l'ordre en Europe et la reconstruction de la vie économique nationale devront être réalisés
par des méthodes qui permettront aux peuples libérés d'effacer les derniers vestiges du nazisme et du fascisme
et de se donner des institutions démocratiques de leur propre choix. C'est un des principes de la Charte de
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l'Atlantique que tous les peuples ont le droit de choisir la forme de gouvernement sous laquelle ils entendent
vivre et que les droits souverains et l'autonomie, dont ils ont été dépossédés de force par les pays agresseurs,
doivent leur être restitués. […]
Nous réaffirmons ici notre foi dans les principes de la Charte de l'Atlantique, nous confirmons les engagements
pris par nous dans la déclaration des Nations unies et notre résolution d'édifier, en coopération avec les autres
nations pacifiques, un ordre mondial régi par le droit et consacré aux intérêts de la paix, de la sécurité, de la
liberté et de la prospérité commune.
Questions :
1. Expliquez dans quel contexte international se déroule cette conférence et quels en sont les
enjeux. Quels sont les participants ?
2. Relevez et expliquez à l’aide de vos connaissances les décisions prises concernant
l’Allemagne.
3. Relevez et expliquez à l’aide de vos connaissances les décisions prises concernant l’Europe.
4. A l’échelle mondiale, comment les Alliés envisagent-ils d’organiser la paix et la sécurité
collective ?
5. A quelle évolution des relations internationales peuvent faire croire les accords de Yalta ?
Cette évolution s’est-elle confirmée par la suite ?
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CORRIGE
Remarques préliminaires :
- Le sujet s’inscrit dans le chapitre sur Le monde en 1945, il s’agit donc d’évaluer l’impact
de la Seconde Guerre mondiale sur les relations internationales et d’analyser la façon dont
les Alliés envisagent d’organiser la paix (nouvel ordre mondial).
- Il faut lire l’ensemble des questions au préalable. La Q1 incite à replacer le document dans
son contexte, les Q2 à 4 incitent à réfléchir aux décisions prises à différentes échelles
(Allemagne, Europe, monde), enfin la Q5 permet d’évaluer la portée de la conférence.
1. Expliquez dans quel contexte international se déroule cette conférence et quels en sont les enjeux.
Quels sont les participants ?
La conférence de Yalta se déroule au début du mois de février 1945, alors que la guerre n’est pas
encore achevée. Les Alliés sont néanmoins en position de force en Europe, ils sont en train de
libérer cette dernière et le Reich est pris en tenaille à l’ouest par les troupes anglo-saxonnes et à
l’est par les troupes soviétiques. La défaite allemande est donc imminente.
Cette conférence est donc organisée par les trois grandes puissances alliées : les Etats-Unis sont
représentés par le président Roosevelt, la Grande-Bretagne par le Premier ministre Churchill et
l’URSS par le Premier secrétaire du PC, Staline. La France n’y a pas été conviée.
Il s’agit pour les trois grandes puissances alliées de préparer la fin de la guerre ainsi que les bases
de la paix future : ils prennent des décisions concernant le sort de l’Allemagne vaincue, celui de
l’Europe libérée, et peaufinent la mise en place d’une nouvelle organisation internationale.
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2. Relevez et expliquez à l’aide de vos connaissances les décisions prises concernant l’Allemagne.
A l’heure de l’assaut final contre le Reich, la défaite allemande se profile et les Alliés sont résolus
à obtenir une capitulation sans condition, conséquence de la guerre totale.
Ils s’accordent pour occuper militairement le pays vaincu et prévoient de diviser le territoire
allemand dépouillé de ses conquêtes, ainsi que sa capitale, en trois zones d’occupation en laissant
la possibilité à la France de participer. Ce qu’elle acceptera. Il s’agit pour les Alliés de prendre le
contrôle du territoire allemand, qui perd du même coup sa souveraineté puisque c’est une
« Commission centrale de contrôle » qui prend désormais les décisions, pour l’affaiblir et pour
« anéantir le militarisme et le nazisme allemands ». Dans ce but, les Alliés prévoient aussi
d’organiser un tribunal militaire international pour juger les grands criminels de guerre nazis et
contribuer à la dénazification du pays. Symboliquement, ce procès se déroulera d’octobre 1945 à
novembre 1946 à Nuremberg, haut lieu du nazisme.
Enfin, la politique agressive de conquêtes allemande ayant causé de nombreux dégâts, les Alliés
s’accordent sur le principe de réparations. Une autre commission sera chargée d’évaluer les
dommages causés et de réfléchir aux modalités de ces réparations.
3. Relevez et expliquez à l’aide de vos connaissances les décisions prises concernant l’Europe.
En 1945, les pays européens sont affaiblis par ces six années de conflit. Les pertes humaines
s’élèvent à une quarantaine de millions de morts et les dégâts matériels sont importants, ce qui
risque de peser sur la reconstruction économique. Les Alliés s’engagent alors à aider ces pays sur
le plan économique, mais seuls les Etats-Unis qui ont connu une croissance économique durant le
conflit sont capables de le faire.
Il s’agit aussi d’aider ces pays longtemps soumis à l’occupation et au nazisme, donc privés de
libertés, à retrouver leur autonomie politique. Les Alliés se réfèrent aux principes démocratiques
de la Charte de l’Atlantique, signée en août 1941 par Roosevelt et Churchill, et s’engagent à
restaurer la démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ainsi que la souveraineté
des pays libérés.
4. A l’échelle mondiale, comment les Alliés envisagent-ils d’organiser la paix et la sécurité collective ?
Depuis la signature de la Charte de l’Atlantique, les Alliés sont convaincus qu’une nouvelle
organisation internationale doit être mise en place pour remplacer la Société des Nations (SDN)
dont la Seconde Guerre mondiale a montré la faillite. Cette organisation découlerait de la coalition
antifasciste mise en place en 1942, les « Nations Unies », et aurait pour but d’ « empêcher de
nouvelles agressions » et d’ « éliminer les causes politiques, économiques et sociales de la
guerre ».
Ainsi, le nouvel ordre mondial qui s’esquisse devrait être fondé sur de nouveaux principes, tels que
la démocratie, le multilatéralisme ou la coopération entre les nations, le droit international. Ce
nouvel ordre devrait aussi reposer sur une prospérité retrouvée, les fondements économiques,
libéraux, ayant été définis lors de la Conférence de Bretton Woods en juillet 1944.
5. A quelle évolution des relations internationales peuvent faire croire les accords de Yalta ? Cette
évolution s’est-elle confirmée par la suite ?
La conférence de Yalta peut faire croire à l’entente entre les Alliés (« nous nous sommes mis
d’accord sur la politique commune et les plans communs… ») pour organiser la fin de la guerre et
régler la paix.
Néanmoins, quelques mois plus tard, à Potsdam (juillet-août 1945), les tensions apparaissent se
traduisant par des désaccords sur les réparations allemandes ou encore le sort de la Pologne.
L’URSS qui a libéré le pays impose de nouvelles frontières à l’ouest (ligne Oder-Neisse) que les
Alliés occidentaux ne reconnaissent pas et elle refuse de laisser organiser des élections libres,
remettant en cause les accords de Yalta. Se profile alors un nouvel affrontement idéologique entre
l’URSS et ses alliés occidentaux.
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