A. Le téléphone mobile, une diffusion mondialisée

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Thème 2 – Les dynamiques de la mondialisation (18-20 heures)
Chapitre 2 :
La mondialisation en fonctionnement
Environ 6-7 heures
Mise en oeuvre
Un produit mondialisé (étude de cas avec schéma) : 2heures
Processus et acteurs de la mondialisation : 1,5heure
Mobilités, flux et réseaux : 1,5heure
Croquis sur les flux et réseaux de l’espace mondialisé :1 heure
Objectifs de la séquence:
- Amener les élèves à comprendre l'unité et la complexité du monde. Ici le phénomène de la
mondialisation
- Comprendre à travers ce phénomène les inégalités et les interdépendances dans le monde
- S'interroger sur la gestion durable des ressources, sur le sens du développement durable
Capacités
Les élèves doivent être capables :
- de lire et utiliser différents langages, en particulier les images (différents types de textes,
tableaux et graphiques, schémas, représentations cartographiques)
- de situer dans l'espace un lieu ou un ensemble géographique, en utilisant des cartes à
différentes échelles ;
- de mobiliser leurs connaissances pour donner du sens à l'actualité
- de construire un schéma et un croquis
Orientation pour le baccalauréat:
Cette question peut donner lieu à des sujets de composition croisant deux entrées (étude des
processus et acteurs de la mondialisation ou des flux et mobilités mondiaux en prenant appui
sur l’étude de cas) ou les trois entrées de la question.
Elle se prête aussi à l’étude critique de document(s).
Un schéma peut être proposé à l’examen sur les espaces du produit mondialisé étudié.
Un croquis peut aussi être demandé sur les flux et réseaux de l’espace mondialisé.
Des schémas élémentaires peuvent être réalisés en cours d’étude de la question afin d’être
intégrés par les élèves dans une composition au baccalauréat.
Pièges à éviter dans la mise en oeuvre
- Développer l’analyse d’un produit brut, non élaboré, ou caractérisé par trop peu d’étapes
dans les chaines de production et de distribution.
- Retenir une approche trop économique et minimiser la dimension spatiale du processus
analysé et l’interaction des acteurs sur de longues distances.
- Accorder trop d’importance à l’analyse historique des processus de la mondialisation.
Pour aller plus loin
D. Vidal et B. Badie (dir.), La fin du monde unique. 50 idées-forces pour comprendre l'état du
monde 2011, La Découverte, 2010.
L. Carroué, D. Collet et C. Ruiz, La mondialisation. Genèse, acteurs et enjeux, Bréal, 2009.
C.-A. Michalet, Mondialisation ; la grande rupture, La Découverte, 2007.
O. Dollfuss, La mondialisation, Presses de Sciences-Po, 2007.
E. Orsenna, Voyage au pays du coton. Petit précis de mondialisation, Fayard, 2006.
M.-F. Durand, Atlas de la mondialisation Comprendre l'espace mondial contemporain, Presses de
Sciences Po, 2010.
Introduction:
Accroche musicale « Weird fishes » et point de vue du groupe Radiohead sur une des
dérives de la mondialisation
Dans une interview accordée au Financial Times, le chanteur Thome Yorke et le guitariste Ed
O’Brien expliquent que les pays de l’Union Européenne qui exportent leurs surplus céréaliers dans
les pays en voie de développement empêchent le développement de leur agriculture et leur
indépendance commerciale. (source: les Inrocks, 2001)
Débats en rappelant ce qu'est la mondialisation et en nuançant les dérives de celle-ci.
Faire prendre ainsi conscience aux élèves que ce phénomène anime notre quotidien et
qu'il
est
nécessaire
de
comprendre
ses
mécanismes.
La Mondialisation: processus de mise en relation des économies et des sociétés et de création
d’un espace mondial d’échanges de biens, de services, d’informations.
Ce processus affecte tous les domaines:
- le champ économique : le renforcement des échanges à l’échelle de la planète, sous le double
l’effet de la généralisation de l’économie de marché fondée sur la financiarisation, et de la libre
localisation des facteurs de production ;
- le champ politique : constitution de grandes entités supranationales ; politiques de
dérégulation des États;
- le champ socio-culturel : diversification, métissage, uniformisation
Problématique:
Comment la mondialisation fonctionne-t-elle ?
C'est à travers l'étude de cas d'un produit mondialisé que nous pourrons mieux appréhender ce
phénomène.
Points de réflexions à mettre en valeur:



comment un produit est-il introduit dans les courants d’échanges mondialisés ?
Qui sont les acteurs? Comment s'organisent-ils? Quels sont les territoires sollicités pour la production, la
consommation de ce produit?
Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les systèmes de communication et les réseaux numériques dans le
fonctionnement de la mondialisation ?
I. Etude de cas : un produit mondialisé, le
téléphone portable
Notions : produit mondialisé - NDIT
On peut considérer qu’un produit mondialisé est un produit élaboré dont les étapes de
fabrication, d’assemblage, d’acheminement, de distribution et de consommation
révèlent la complexité et la force des liens économiques qui unissent différentes parties
du monde. C’est un produit qui fait l’objet d’une distribution massive sur les marchés du
monde.
Pour quoi porter notre étude de cas sur le téléphone portable? En quoi le téléphone
portable est-il un objet mondialisé ?
En 2012 près de 75 % des Terriens possédaient un téléphone portable. La rapidité de la
diffusion de ce produit apparu dans les années 1990, en fait un enjeu industriel et
commercial majeur pour les firmes transnationales.
A. Le téléphone mobile, une diffusion mondialisée ?
Question 2 p. 75
La téléphonie mobile a été inventée en 1973, mais sa diffusion ne débute qu’en 1979 (doc. 2).
La diffusion de l’innovation elle-même, marquée par une notable accélération, s’est effectuée en
deux grandes étapes selon le rapport 2010 de l’ITU : la première de 1988 à 2003, ayant permis
d’équiper un quart de l’humanité, puis une seconde, deux fois plus courte, de 2004 à 2010, ayant
permis d’en équiper la moitié et ainsi de parvenir à un taux de couverture mondial de 86 %. La
courbe 4 ne considère que la partie la plus récente de la diffusion, à partir du début du XXIe siècle,
et met également en évidence l’accélération de la diffusion après 2003.
Question 1 p. 75
Le doc. 3 met en évidence les inégalités spatiales de la diffusion du téléphone mobile : le
centre du continent africain, composé de nombreux PMA, apparaît nettement en retard en
2010, ce qui renvoie à la « fracture numérique » présentée par le doc. 5, reflet du niveau de
développement (« En 1985, […] a été soulignée, pour la première fois, la corrélation directe qui
existe entre l’infrastructure des TIC et la croissance économique »). Les politiques de
développement comprennent ainsi à l’heure de la nouvelle étape de la mondialisation un volet
numérique (cf. la présentation des Objectifs du Millénaire pour le Développement dans le texte 5).
Le doc. 1 permet de préciser les paramètres explicatifs, en introduisant la question du coût de
l’innovation et du niveau de vie (« En 2008, le coût moyen mensuel d’un abonnement au mobile
en Afrique subsaharienne correspondait à plus de 20 % du revenu national brut mensuel par
habitant contre moins de 0,5 % aux États-Unis et au Canada »), ainsi que la question du taux
d’urbanisation, les territoires ruraux étant plus difficiles à desservir. On notera cependant que, le
téléphone mobile se substituant dans de nombreux pays en développement au téléphone fixe («
Entre 2007 et 2008, le nombre de lignes téléphoniques fixes dans le monde a augmenté [...] de
moins de 0,5 %. Le nombre d’abonnements au mobile, quant à lui, a augmenté […] de 18,8 % » ;
doc. 1), la diffusion de l’innovation peut être aujourd’hui plus poussée dans certains pays
du Sud que dans certains pays du Nord (l’Amérique latine est proportionnellement mieux
desservie que l’Amérique du Nord, dont les taux apparaissent dans la même classe que les pays
émergents d’Asie : dans le premier cas, le téléphone mobile est complémentaire du téléphone fixe,
alors que dans le second l’innovation est en cours de diffusion au rythme du développement). Le
doc. 5 met également en garde contre une lecture monoscalaire à l’échelle mondiale (telle que
permise par le doc. 3), en évoquant les inégalités sociales (« à l’intérieur des communautés »),
auxquelles on peut ajouter des inégalités régionales. Les inégalités tendent néanmoins à
s’estomper sous l’effet de la diffusion mondiale rapide de l’innovation (« En 2008, l’Afrique a, dans
son ensemble, dépassé le taux de pénétration atteint par les États-Unis en 1999 » ; doc. 1).
Synthèse:
Comment caractériser la diffusion de la téléphonie mobile ? : La diffusion de la téléphonie
mobile s’est accélérée depuis le milieu des années 2000. Elle est inégale à différentes échelles
spatiales et temporelles. Commencée dans les pays développés, elle s’est poursuivie vers les
pays du Sud et gagne aujourd’hui une partie des PMA. L’Afrique reste toutefois le continent le
moins équipé.
Cette diffusion est-elle un indicateur de développement ? : La diffusion est globalement un
indicateur de développement. D'ailleurs la réduction de la fracture numérique apparaît comme
une nécessité pour le développement comme le mettent en avant les objectifs de
développement de l’UIT (Union internationale des Télécommunications, siège à Genève, cf. doc
5 p. 75, une agence de l’ONU).
B. Les acteurs de la production et de la circulation du téléphone
portable
Diapos
Doc. 1
1 / Où est conçu le produit ?
L’IPhone 4 est conçu dans la Silicon Valley à Cupertino par des ingénieurs américains ou
asiatiques.
Doc. 2 + 3
2 / En quoi la fabrication et l’assemblage de l’iPhone 4 montre une
nouvelle mondialisation ?
De nombreuses firmes américaine et asiatiques participent à la fabrication , on assiste à une
explosion de la chaine de fabrication.
Doc.2+3
3 / Comment peut-on expliquer ces localisations de conception et de
fabrication ?
Les firmes occidentales ont mis en place dès les années 80 une nouvelle division internationale
du travail : L’ancienne reposait sur l’échange de matières premières contre des produits de
haute valeur ajoutée. La nouvelle est basée sur une conception dans les pays riches et une
fabrication dans les pays du Sud qui proposent une MO docile (syndicalisation faible) et bon
marché.
Synthèse:
Ainsi Les acteurs de la téléphonie mobile s’insèrent dans la mondialisation et la NDIT par :
– Une organisation transnationale : les entreprises à l’origine locales et nationales déploient des
stratégies d’implantation mondialisées, délocalisent la production dans les pays à bas coûts
salariaux, et localisant les centres de recherche et les directions commerciales dans les
métropoles des pays développés et des pays émergents, de préférence spécialisées dans la
haute technologie comme Bangalore, des différentes régions du monde.
– La sous-traitance (doc. 6 p76).
– Le marketing (doc. 10 p77).
A noter que la concurrence des grandes FTN de la téléphonie mobile conduit à une course à
l’innovation et à un raccourcissement du cycle de vie des produits. Elle produit en ce sens de la
compétitivité, mais aussi des contentieux (par exemple « la bataille juridique » entre Apple et
Google ou entre Apple et Samsung) et des inégalités (cf. notamment doc. 15 p. 79). projection
de la publicité de Samsung vs Apple
C. Le téléphone portable est-il un produit durable ?
1 / Identifiez le document 1. Quel est son message? Quel regard critique peut-on y
apporter?
Document présentant le programme Apple sur le développement durable en 2011. Nous
sommes dans le contexte de la mondialisation où celle-ci est souvent en contradiction avec les
politiques de développement durable. Apple tente de faire de l’iPhone 4 S un produit propre
et durable : peu démission de CO2 et un Boeing en moins.
C’est une nouvelle stratégie commerciale de la part d’Apple.
2 / En quoi les documents 2+3 montrent les limites de la politique de développement
durable d’Apple ?
Le premier document prend en compte toute la vie du produit de sa conception à son
recyclage : 45kg CO2. (6 tonnes pour une voiture). Le deuxième document montre une
réduction des modes de transport. Problème l’essentiel du transport se fait par bateau.
Foxconn est le 1er soustraitant d’Apple, 230,000 salariés, 12 à 16 heures par jour, 6 jours / 7,
pour 15 à 18 euros par jours. 17 suicides depuis 2007 et pourtant la main d’oeuvre de Foxconn,
c’est 2% du prix de revient d’un iPhone 4. En 2011, Foxconn a le titre de la pire entreprise
mondiale.
Synthèse:
Quels dysfonctionnements révèlent la fabrication et la commercialisation de la téléphonie
mobile ? : La filière de la téléphonie mobile connaît des problèmes sociaux (dumping social,
conditions de travail difficiles, scandales déclenchés par des vagues de suicides) et
environnementaux (problèmes de recyclage).
Conclusion de l'étude de cas : réalisation d'un schéma
1 / compléter le tableau
Questions
Réponses
Où se trouve le siège d’Apple ?
Cupertino (Sillicon Valley)
Quels fonctions trouvent-on à
Cupertino ?
RD et marketing
Quels sont les principaux
concurrents de l’Iphone 4 ?
Où sont fabriqués les pièces de
l’iPhone 4 ?
Où est assemblé l’iPhone ?
A Shenzhen en Chine.
D’où proviennent les commandes Ils partent des EU vers l’Asie.
et les IDE et où vont-ils ?
Quelles sont les routes pour
l'assemblage final des iPhones ?
Elles partent des pays ateliers
vers
Shenzhen.
Quelles sont les routes pour
acheminer les iPhones vers les
marchés de consommation ?
Quels sont les espaces concernés
par la vente des iPhones ?
Quels sont les futurs espaces de
consommation de l’iPhone ?
Quels sont les espaces délaissés
par Apple ?
2 / Placer les figurés dans la légende à partir du plan ci-dessous :
I / Conception et production de l’iPhone 4.
II / Les marchés d’Apple et leurs concurrents.
III / Une FTN inscrit dans un réseau mondial.
3/ Construire le schéma et donner un titre
Figurés
II.
Processus et acteurs de la mondialisation
présentation des enjeux de cette 2ème partie selon les I.O :
Processus de la mondialisation:
- NDIT et spécialisation productive des territoires
- libéralisation progressive du commerce international
- financiarisation de l’économie
- compétitivité actuelle et future des territoires
Acteurs de la mondialisation :
- FTN
- Membres de la société civile ( syndicats ou associations de consommateurs par exemple)
- Acteurs publics ( groupements supra-nationaux, États)
Ces différents s'approprient de façon différenciée les enjeux de la mondialsaition, soit en
l'encourageant, en la dénonçant ou en en essayant de la corriger
A. Les mécanismes de la mondialisation
1- La massification des échanges
diapo : révolution des transports
Cours magistral:
La révolution des transports a considérablement contribué au processus de
mondialisation :

conteneurisation (= généralisation du transport de marchandises dans des
conteneurs (= boite de transport au format standardisé)

spécialisation et standardisation des navires et des avions (porte-conteneurs,
pétroliers, avion-cargo, etc.)
=> Toutes innovations rendent les transports moins chers et plus performants. Des réseaux
logistiques sont mis en place, qui mettent en relation des espaces de plus en plus lointains, par
l’intermédiaire de hubs (= plate-forme de correspondance dans un réseau de transport)
maritimes ou aéroportuaires.
La révolution des télécommunications représente un autre facteur d’accélération des
échanges. Elle a notamment permis de révolutionner les échanges immatériels (capitaux,
services et informations) avec l’envoi de satellites de communication, l’informatique et
surtout l’invention d’Internet qui permet la circulation massive et quasiment instantanée de
l’information. La téléphonie mobile, internet et la fibre optique contribuent à fluidifier les
échanges et l’information. Les différentes parties du monde sont ainsi toujours connectées.
Par conséquent, le volume des échanges de marchandises a été multiplié par 25 depuis les années
1950. La chute du bloc communiste et l’ouverture rapide de la Chine au commerce mondial ont
entraîné une accélération des échanges à partir des années 1990. Ces échanges continuent
d’augmenter, malgré la crise qui frappe les économies occidentales depuis 2008.
2- La libéralisation progressive du commerce international
diapo sur la libre circulation des marchandises en Europe
Cours magistral
Depuis la Seconde guerre mondiale, les Etats suppriment progressivement les entraves à la
circulation des marchandises:
 1947: les accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) en 1947 qui
posent le principe de l’abaissement des tarifs douaniers.
 1995, à l’issue de l’Uruguay round, l’OMC (Organisation mondiale du commerce)
remplace le GATT (151 Etats en 2007) : elle veille à l’application des accords conclus et
veut résoudre les différends commerciaux entre Etats membres.
Toutefois, le " cycle de Doha " initié en 2001 et destiné à poursuivre la libéralisation des
échanges s’est heurtée au protectionnisme des pays développés dans le domaine agricole et au
refus des puissances émergentes d’ouvrir leur marché à certains produits industriels. On
assiste donc actuellement à un certain blocage dans le processus de globalisation des échanges.
3.
L'impact de la NDIT
Cours magistral en mobilisant les pré acquis des élèves sur la notion de NDIT:
La baisse du coût des transports a permis aux FTN d’exploiter les avantages comparatifs des
différents pays, en termes de coûts salariaux, de droit du travail, etc. La mondialisation s’est
donc accompagnée d’une NDIT (nouvelle division internationale du travail) qui se traduit par
la recherche d’un meilleur coût de la main-d’œuvre et par une nouvelle stratégie des firmes
transnationales.
La mondialisation a donc entraîné une mise en concurrence des territoires.
Les conséquences de cette NDIT sont bien entendues âprement débattues:
- Le processus permet aux consommateurs de bénéficier de produits moins chers, dorénavant
commercialisés en masse. Il permet également aux FTN d’optimiser leurs bénéfices. Il
contribue enfin à l’émergence d’une classe moyenne dans les États bien intégrés dans la
mondialisation, en Asie et en Amérique du Sud en particulier.
- Toutefois, ce processus repose sur l’exploitation d’une main-d’œuvre à bas coût dont les
droits sociaux sont quasi-inexistants. Par ailleurs, la main-d’œuvre la moins qualifiée des États
anciennement industrialisés est directement frappée par les délocalisations.
Carte 1 p. 88. Possibilité de le refaire sous forme de schéma pour une composition.
4- La financiarisation de l'économie
Cours magistral autour de la question: Pourquoi les flx de capitaux sont-ils au cour de la
mondialisation?
La mondialisation libérale s’est accompagnée d’une explosion des échanges financiers, les flux
de capitaux ayant progressé encore plus vite que les flux de marchandises. Les banques, les
assurances,etc., placent leurs avoirs sur les marchés financiers, à la recherche des meilleurs
profits. Cinq places boursières monopolisent plus de la moitié de la capitalisation boursière
mondiale : New-York, Londres, Tokyo, Euronext (Belgique, France, Pays-Bas, Portugal) et
Francfort. Mais de nouvelles places financières s’imposent dans les pays émergents, comme la
bourse de Shanghai ou celle de Hong-Kong.
Les IDE et les remises (transferts financiers des migrants) participent également à la
mondialisation financière.
Mais évidemment la répartition des IDE est très inégale au plan mondial, elle reflète la forte
différence d’attractivité des territoires (Carte 3 p. 89).
La mondialisation financière, on parle même de globalisation financière car mondialisation la
plus avancée (def. p. 98), favorisée par la déréglementation - ou dérégulation – et l’existence de
paradis fiscaux, fait l’objet de vives critiques de la part des altermondialistes. D’une part, elle
répond à une logique purement spéculative : les entreprises et les organismes financiers
recherchent les meilleurs profits à court terme, misant sur les fluctuations des marchés et au
détriment d’investissements plus productifs. D’autre part, cette financiarisation de l’économie
est à l’origine de plusieurs crises financières depuis les années 1970, en particulier
l’effondrement du système financier et bancaire mondial entre 2007 et 2011. Ces crises ont
entraîné des conséquences sociales importantes dans les pays développés et par effet
d’entraînement dans les pays pauvres.
B. Les principaux acteurs des processus de mondialisation
1. Les acteurs privés
Diapo ou Carte 2 p. 89 à l'oral : Où se situent majoritairement les FTN ?
Question 2 p. 89 étude critique :
Les FTN déploient des logiques qui s’affranchissent de plus en plus de leur nationalité d’origine.
Cependant, la cartographie de leur nationalité permet d’identifier les territoires dominants de la
mondialisation.
Le phénomène le plus récent - depuis les années 2000 - concerne l’émergence des firmes
transnationales basées dans les pays du Sud. Leurs IDE et les fusions-acquisitions qu’elles initient
se multiplient, ce qui tend à rendre de plus en plus obsolète la notion de Nords et de Suds. Les FMN
du Sud représentent aujourd’hui près de 30%du nombre de firmes transnationales, contre moins
de 10% dans les années 1990. La majorité d’entre elles sont asiatiques - principalement chinoises
et indiennes. Le Chinois Lenovo a racheté la division PC d'IBM. L'indien Mittal a racheté
l'européen Arcelor.
Questions 1 et 2, doc 4 p. 101 :
1. Les sièges sociaux des principales FTN sont concentrés dans deux des trois pôles de la Triade (8
sièges aux États-Unis, 7 en Europe occidentale, 2 au Japon). Les pays récemment industrialisés
d’Asie (3 sièges en Chine, 1 en Corée du Sud) commencent à s’affirmer.
2. Les FTN les plus puissantes sont encore celles qui exploitent les ressources primaires (énergie et
mines), le secteur pétrolier se révélant particulièrement rémunérateur en période de raréfaction
de la ressource, suivies par les banques et les assurances, signe de la financiarisation de l’économie
typique de la globalisation. Les industries automobile et électronique (où se sont développées des
firmes réseaux) apparaissent comme les secteurs manufacturiers les plus mondialisés.
Les FTN sont le principal acteur de la mondialisation. Leur émergence est liée à l’histoire
même du capitalisme. Dès la fin du XIXe siècle, pour contourner les lois protectionnistes, on s’est
mis à installer des filiales : Standard Oil (Esso) ou General Motors installaient des unités de
production ailleurs qu’aux Etats-Unis avant 1920. Ce n’est toutefois qu’après 1950 que l’on
constate l’essor des firmes multinationales (FMN).
80 000 FTN réalisent aujourd’hui les 2/3 du commerce mondial. Elles représentent environ
20% du PIB mondial et leur poids économique est supérieur à celui de certains Etats. Elles
imposent la DIT.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Mais la mondialisation concerne aussi les activités illégales et illicites (drogues, armes,
diamants, contrefaçons…).
Les organisations criminelles et les mafias se sont également mondialisées, bénéficiant, tout
aussi bien que toute activité légale, des progrès technologique et des facilités de
communication. Elles contournent le pouvoir des Etats.
Elles s’organisent entre les espaces d’approvisionnement (opium d’Afghanistan, prostituée
d’Europe de l’Est, drogue d’Amérique du Sud) et les espaces de consommation (les pays du
Nord). Les paradis fiscaux (= pays où la règlementation monétaire et la fiscalité sont plus
favorables que dans le reste du monde) leur permet de blanchir leur argent.
L’ONU, estime que l’argent du pavot à opium et de la coca représente 1,1 milliard de dollars
pour les revenus des agriculteurs des pays producteurs et 80 milliards de dollars d’achat
(estimation " jugée prudente ") pour les seuls marchés européen et américain. Cet
« antimonde » constitue donc également un reflet de la mondialisation.
2. Des acteurs tentant de réguler la mondialisation : les acteurs publics
Question 3 p. 96 (doc 16 p. 97) :
Les politiques économiques des États jouent un rôle majeur dans la mondialisation. Malgré les
dynamiques transnationales, l’État reste un espace économique de référence. Enfin, après le
démantèlement de l’État-providence à partir des années 1980, « la crise financière et économique
des années 2007-2010 » a suscité un certain « retour des États » afin de réguler l’économie.
Synthèse:
Malgré une diminution de leur rôle et une certaine incapacité à réguler la mondialisation (face
aux FTN, ne peuvent empêcher les délocalisations…) les Etats restent des acteurs importants.
En effet:
- À travers l’ensemble des mesures qu’ils prônent à l’échelle mondiale (libre-échange,
abaissement des tarifs douanier), les États dominants défendent directement les intérêts de
leurs sociétés transnationales.
- Par leur politique économique ou d’aménagement des territoires (Infrastructures portuaires
ou aéroportuaires (hubs) ; Instauration de zones franches (comme les ZES en Chine ou Tanger
Med au Maroc…), les États tentent de donner les conditions jugées optimales au développement
des entreprises et des investissements sur leur territoire.
- Par leurs stratégies d'association dans de grandes organisations continentales géopolitiques
ou géoéconomiques comme l’UE, l’ALENA (1994), le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et
Uruguay depuis 1991) ou encore l’ASEAN (Association of South East Asian Nations,
organisation politique économique et culturelle regroupant 10 pays d’Asie du Sud-Est
(Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Vietnam, Cambodge, Laos et
Birmanie). Asean+3 : Chine, Corée du Sud et Japon. Asean+6 : Australie, NouvelleZélande et Inde.)
- Par leur rôle dans la création d'institutions financières et économiques chargées
d’encourager la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière et de
faciliter le commerce international (ex: FMI / Banque mondiale / OMC...)
- Ou encore par la mise en place des Forums plus ou moins institutionnalisés (Davos, G8,
G20) = cadres de discussion des acteurs de la mondialisation.
// à tous ces organismes aux fonctions essentiellement économiques :
UNICEF, FAO, OMS, OIT, TPI, UNESCO,etc. = préoccupation d’aide au développement, à la
justice, au droit du travail, à la culture...
3. L’émergence de la société civile
Projection de l'interview de Stuart Townsend, et du trailer de son film Bataille à Seattle.
2007
De quoi est-il question dans ce film? Quels étaient les objectifs des manifestants?
Que reflète ce document sur le rôle des citoyens dans cette mondialisation?
Cours magistral:
Les ONG se x depuis les 1960's. Leur domaine d’intervention est très divers (droits de
l’homme, environnement, développement, écologie, santé, éducation, etc.).
Des associations comme Amnesty International, Médecins Sans Frontière ou Greenpeace sont
devenus des interlocuteurs à l’échelle mondiale, devenant les portes paroles des " mouvements
citoyens " contre la puissance des Etats, des FTN.
Greenpeace compte ainsi, en 2010, près de 3 millions d’adhérents dans plus de 100 Etats et
gère un budget de l’ordre de 145 millions d’euro. Ces organisations tentent de réguler la
mondialisation et en dénoncent les effets pervers.
Parmi ces acteurs non-institutionnels, on peut également citer les mouvements et forums
altermondialistes:
 depuis 1998 le mouvement ATTAC dénonce les aspects de la domination de la " sphère
financière ",
 depuis 2001 le Forum social mondial (FSM), qui s’est tenu à Porto Alegre (Brésil) pour
la première fois, veut proposer une alternative à la mondialisation libérale. Peu
d’alternatives économiques existent dans la réalité. La seule exception est l’existence
du commerce équitable visant à établir une juste rémunération des producteurs de
produits tropicaux.
Enfin, parmi les acteurs de la société civile, on peut citer les simples citoyens, même s’ils
n’appartiennent pas à une organisation quelconque. La multiplication des réseaux sociaux liée
à la révolution internet a entraîné l’émergence de mouvements spontanés, comme celui des
"indignés" en Europe ou le mouvement "Occupy Wall Street" aux Etats-Unis. Ces courants
d’opinion critiquent le fonctionnement du capitalisme mondialisé et doivent être pris en
compte par les gouvernants. Il est cependant impossible de mesurer leur influence sur le
processus de mondialisation.
III/ Mobilités, flux et réseaux
présentation des enjeux de cette 2ème partie selon les I.O :

Mise en évidence de l'ensemble de réseaux physiques et de flux de données informatiques.

Mise en évidence de la hiérarchisation des territoires mondiaux en fonction de leur intégration plus ou
moins avancée dans ces réseaux physiques (autoroutes maritimes, places portuaires) et dans les réseaux
numériques (toile et systèmes d’information).

Mise en évidence des apports des migrations de travail (diasporas, migrations de populations non
qualifiées, migrations de « cerveaux » ) dans le fonctionnement de la mondialisation
A. Flux et intégration des territoires dans des réseaux
Questions sur Carte 1 p. 90 : cette carte est-elle suffisamment précise pour mettre en
valeur les régions actives dans les flux d'échanges?
Synthèse
Différents types de flux animent cette mondialisation:
- Les flux de marchandises sont polarisés par la Triade ( et dans une moindre mesure par les
pays émergents). Les Etats-Unis y participent pour 18%, l’Europe occidentale pour 40%, le
Japon et les Nouveaux Pays Industriels (NPI) pour 20%; la Chine est devenu incontournable
(10% des exportations mondiales en 2009, contre 3% en 1999) ; a contrario, certaines régions
se trouvent marginalisées, comme l’Afrique subsaharienne qui ne participe au commerce
mondial que pour moins de 2%.
Les flux de services (tourisme, transports, finance, assurances, communication…) sont
également concernés par le processus de mondialisation. Ils représentent actuellement 21%
des échanges mondiaux en valeur.
" Les " flux invisibles " ont connu un accroissement spectaculaire. S’il est une expression
caractéristique de la mondialisation, c’est sans doute celle de "village planétaire". Le
développement des nouveaux médias (télévision, radio, Internet) favorise la transmission des
informations à travers les quatre coins de la planète, faisant de chacun un membre du "village
planétaire".
Les flux de capitaux illustrent également l'intégration des Etats dans le processus de
mondialisation. Les IDE sont en forte croissance (760 milliards en 2001 et 1 500 milliards en
2011, selon la CNUCED) et se concentrent dans les Nords.
Toutefois, on peut noter qu’en 2010, les flux d’IDE vers les pays en développement
(principalement en Asie et en Amérique latine) dépassent pour la première fois ceux des
économies des pays riches, selon un rapport de l’ONU.
A noter que les transferts de revenus des populations étrangères peuvent constituer une part
importante de la richesse des pays de départ (10% du PIB d’El Salvador ou du Yémen (ONU).
La mondialisation met en valeur l’espace de manière différenciée:
Triade = 70% du commerce mondial, 90% des sièges sociaux des FMN, la possession des
monnaies fortes , ou la concentration de puissants médias...
Les Etats de la Triade sont autant des partenaires que des concurrents économiques. Ils
échangent et investissent d’abord entre eux. Chacun de ces centres polarisent ainsi une zone
d’influence privilégiée. Le Canada et le Mexique sont depuis longtemps intégrés à l’espace
économique Etats-unien, et finalisé par la création de l’ALENA en 1992. L’UE rassemble les
principales puissances économiques de l’Europe.
// Dvpt de différents pays émergents :
BRICS – CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie, Afrique du Sud) – Tigres1
asiatiques (Thailande, Malaisie, Vietnam, Philippines)
B. L’accélération des mobilités internationales
Quelles sont les différentes causes de migrations ? A l'oral
Carte 1 p. 102 : D’où viennent majoritairement les migrants ? Dans quelles régions du
monde se rendent-ils ?
2009: 214 millions de migrants internationaux (dont environ 15 millions de réfugiés politiques
et vitimes de catastrophes naturelles). Cela représente plus du double du chiffre de 1975 et près
de 3% de la population mondiale. Nombre x2 depuis 1975
Si les régions de la Triade = principales zones d’accueil (L’Europe occidentale, 56 millions), à
noter que certains PED aussi = pôles d’immigration à l'échelle régionale (les pays pétroliers du
Moyen-Orient, le Brésil et le Venezuela , ou des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest comme Sénégal,
Cote d’Ivoire)
Carte 2 p. 103 : Quelles sont les grandes régions touristiques ?
Synthèse:
Les migrations internationales constituent bien un autre aspect de la mondialisation.
 Les flux sud-nord Ce sont les plus nombreux. Ils sont constitués de migrants cherchant
un emploi ou des conditions de vie meilleures au Nord.
 Les flux sud-sud et nord-nord Les flux sud-sud sont de plus en plus nombreux. Ils sont
orientés vers les régions émergentes. Depuis le Proche-Orient carte 6 p. 105 ou le
monde indo-pakistanais, les flux s'orientent vers les pétromonarchies, où ils
représentent jusqu'à 70 % de la population totale.
 Les flux nord-nord concernent les travailleurs expatriés, mais aussi une migration vers
les zones les plus riches du Nord. Il existe ainsi de nombreux migrants de l'Europe de
l'Est installés en Europe de l'Ouest.
1
Pourquoi « Tigre » alors qu'il s'agit d'une réf à l'aire culturelle indienne )
 Les mouvements de population du tourisme illustrent également l'importance des flux
migratoires dans la mondialisation. Plus 900 millions de touristes internationaux ces
dernières années. Cette augmentation est liée à la révolution des transports, notamment
l’avion, et à l’investissement de certains Etats dans le tourisme.
Conclusion:
La mondialisation est donc un processus de diffusion de l'économie de marché dans le monde
en raison de l'implication de différents acteurs.
Elle repose sur une mise en relation des différentes parties de celui-ci dans différents domaines.
Mais elle génère aussi de profondes inégalités entre les territoires.
Il n'est donc pas surprenant que la mondialisation provoque des débats. Par exemple la hausse
des richesses que l'on doit à la mondialisation doit-elle justifiée la déprédation des ressources
naturelles ?
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