le developpement psychoaffectif, cognitif et

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LE DEVELOPPEMENT PSYCHOAFFECTIF, COGNITIF ET
SOCIAL DE LA PERSONNE
Delphine ALLOUCHE - Psychologue Clinicienne - Pôle de Gérontologie - CHICAS Gap
I. RAPPELS
QU’EST CE QUE LA PSYCHOLOGIE ?
Définitions :
« La psychologie est la science de l’âme »
Etymologie :
Du grec : « psychè » (l’âme)
« logos » (discours)
C’est une science humaine
Ex. histoire, sociologie
Ce n’est pas :
 Une science de la nature
Ex. physique, biologie
 Une science exacte
Ex. mathématiques, logique
Autres définitions de la psychologie :
 Ensemble des phénomènes psychiques qui caractérisent les manières de pensées, de sentir et
d’agir d’une personne ou d’un groupe
 Discipline qui étudie scientifiquement ces phénomènes
LA DEMARCHE CLINIQUE :
 Techniques d’« exploration » visant à la compréhension des phénomènes dans les sciences
humaines
 La psychothérapie est une des formes d’exploration
 L’une des plus connue est la psychanalyse (ou psychothérapie analytique)
QU’EST CE QUE LA PSYCHANALYSE ?
 Un procédé d'investigation des processus psychiques, qui autrement sont à peine accessibles

Une méthode de traitement des troubles névrotiques, qui se fonde sur cette investigation

Une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen et qui fusionnent
progressivement en une discipline scientifique nouvelle
«[...] La meilleure façon de comprendre la psychanalyse est encore de s'attacher à sa genèse et à
son développement ».
Sigmund FREUD - Encyclopaedia Britannica, 1923
II. LA DECOUVERTE DE LA PSYCHANALYSE
L’œuvre de Freud :
- Directement liée aux événements de sa vie personnelle
- Chaque nouvel apport vient modifier l’œuvre précédente
- Certains de ses textes sont abordés comme des hypothèses de travail
Base de la démarche analytique :
 Association libre
 Analyse des problèmes psychiques de la même manière qu’une analyse chimique :
- Décomposition du phénomène
- Analyse pour en trouver les origines
 Référence au passé
« Invention » de la psychanalyse : Anna O.
 « Talking cure » : suggestion sous hypnose puis auto-hypnose
 Attitude passive du thérapeute, basée sur l’écoute
 Dès que ce qui est refoulé ressurgit, le symptôme disparaît
Le cas Anna O. constitue le 1er cas de psychanalyse
La nouveauté :
- Des symptômes « physiques » peuvent être considérés comme « psychiques
- Répétition des séances, traitement long dont la durée et la poursuite sont déterminés par les
symptômes du patient
- Traitement par la parole : association libre
- Apport de notions :
Catharsis : « Epuration » càd faire ressortir ce qui est refoulé et qui surcharge le psychisme
Remémoration : Tout symptôme semble être lié au passé
A noter :
- A travers les cas isolés qu’il étudie, Freud élabore ses concepts. De la même façon, il élabore ses
théories à partir de son « auto-analyse »
- On ne traite pas vraiment le symptôme
mais ce qui en est à l’origine
- Quelquefois, le symptôme apparaît puis disparaît pour être remplacé par un nouveau
 le symptôme disparaît, pas la souffrance du patient
- Notion de transfert : lien « affectif » entre patient et thérapeute (en déplacement d’un autre
lien affectif). Doit être le plus neutre possible
La cure analytique :
- Durée : le temps qu’il faut…
- Pas d’interruption brusque
- Poser des objectifs au niveau de la cure
- Cadre spatio-temporel précis
III. LES PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE
CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE :
1ère topique : Étude de la structure mentale
Permet de spatialiser les lieux psychiques
 Inconscient : ce qui est non accessible à la conscience (se révèle à travers les rêves, oublis,
lapsus, actes manqués…)
 Pré-conscient : ce qui échappe à la conscience actuelle sans être inconscient au sens strict
 Conscient : système perception-conscience
CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE :
 Pulsion :
« Processus dynamique consistant dans une poussée qui fait tendre l’organisme vers un but »
Vocabulaire de la psychanalyse, Laplanche et Pontalis, PUF
But : satisfaction (impossible)
Objet : personne ou partie de,
réel ou fantasmatique
DEUX TYPES DE PULSIONS :
 Pulsions de vie (Eros):
- Pulsions sexuelles : libido (envie ou désir) càd amour, amitié, tendresse
- Pulsions d’auto-conservation : satisfaction des besoins vitaux de l’organisme (manger,
boire)
 Pulsions de mort ou d’agressivité :
Destruction, désorganisation
CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE :
 Principe de plaisir :
Recherche d’une satisfaction pulsionnelle (ou tout objet permettant la décharge d’un état de
tension) cf. principe de constance (homéostasie ou maintien d’une quantité constante
d’excitation)
 Principe de réalité : principe régulateur
(satisfaction en tenant compte des conditions imposées par la réalité extérieure)
CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE :
Les 3 instances de l’appareil psychique :
(2ème topique)
Rapport entre somatique et réalité extérieure
- Le Ça
- Le Moi
- Le Surmoi
LE ÇA
- 1ère des 3 instances à être.
- Totalement inconscient
- Réservoir des énergies pulsionnelles
- Coexistence de désirs contraires
- Les pulsions cherchent à sortir pour réaliser un plaisir immédiat (soumis au principe de
plaisir)
LE MOI
 Partie consciente (permet de penser) et partie inconsciente
 Produit des différentes identifications vécues (ex. adultes importants pour l’enfant)
 Médiateur entre la réalité extérieure et le Surmoi (soumis au principe de réalité)
 Lieu où les conflits sont réglés (+ ou – bien, cf. pathologie)
 Pôle défensif de la personnalité (cf. mécanismes de défense)
LE SURMOI
 Instance critique, juge, censeur
 Porteur des consignes morales à l’égard du Moi pour que les désirs ne s’accomplissent pas (ex.
sentiment de culpabilité)
 Constitué par l’intériorisation des exigences et des interdits parentaux inconscients (Surmoi
parental)
 Héritier de l’Oedipe selon Freud
CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE :
 Investissement : le fait qu’une certaine énergie psychique peut se retrouver liée à un objet
 Désinvestissement : retrait de cette énergie, rendue à nouveau disponible pour de nouvelles
liaisons
 Contre-investissement : rôle défensif de certains investissements visant à éviter l’irruption
dans la conscience de contenus refoulés
INVESTISSEMENT D’OBJET :
 Charge énergétique, affective, puissante, mise dans des objets élus : une autre personne, un
travail, soi-même…
 Peut être problématique selon le choix de l’objet
MECANISMES DE DEFENSE DU MOI :
 Différents types d’opérations psychiques ayant pour finalité la réduction des tensions
psychiques internes
 Généralement inconscients
 Utiles en principe pour protéger la cohésion de l’appareil psychique mais peuvent devenir
pathogènes et entraver le fonctionnement mental
QUELQUES MECANISMES DE DEFENSE :
Refoulement :
 Opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des
représentations (pensées, images, souvenirs) liées à une pulsion
 Se produit dans les cas où la satisfaction d’une pulsion (susceptible de procurer par elle-même
du plaisir) risquerait de provoquer du déplaisir à l’égard d’autres exigences
 Se retrouve généralement dans la plupart des névroses, notamment l’hystérie
Projection :
 Opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des
qualités, des sentiments, des désirs voire des « objets », qu’il méconnaît ou refuse en lui
 Se retrouve en particulier dans le mécanisme de la paranoïa
Déni (de la réalité) :
 Refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante
 Se retrouve particulièrement dans les psychoses mais peut également être perçu chez des
individus mentalement sains
Démarche clinique :
AUTRES PSYCHOTHERAPIES
LES THERAPIES COGNITIVO-COMPORTEMENTALES :

Les thérapies comportementales se sont développées depuis plus d'un siècle sur le principe de
l'apprentissage pour acquérir ou modifier des comportements.

Elles se sont enrichies récemment de connaissances sur le traitement de l'information qui filtre
et organise la perception des événements d'où leur nom de thérapies comportementales et
cognitives (TCC).

Elles entrent dans le groupe des thérapies brèves et structurées.
LES THERAPIES SYSTEMIQUES :
 Méthode d’observation centrée, non sur l’individu, mais sur l’ensemble ou le système que celuici forme avec son environnement
 Analyse des interactions entre divers membres d’un groupe, inspirée des théories de la
communication (Ecole de Palo Alto : notions de messages paradoxaux, disqualification du
message de l’interlocuteur)
 Ces anomalies de logique de communication deviennent pathogènes à condition qu’il existe un
lien affectif et de dépendance du récepteur envers l’émetteur
AUTRES PSYCHOTHERAPIES :
 Analyse transactionnelle
 Thérapie primale
 Bio-énergie
 Gestalt-thérapie
 Rebirthing
Elles se destinent plus à l’épanouissement de l’individu qu’au traitement d’une maladie
QUELLE QUE SOIT LA PSYCHOTHERAPIE…
 Toutes répondent à un cadre thérapeutique précis (heure, durée, fréquence)
 Thérapies brèves (ex. TCC) ou longues (ex. analyse) ; individuelles ou groupales (ex. groupe
de gestion du stress en TCC)
 Possible utilisation de médiateurs, de tests (évaluation psychométrique)
 Importance du choix du thérapeute (en fonction de la pathologie, des attentes de la personne)
 Possibilité de fixer des objectifs :
- Traitement des troubles dans le cas d’une pathologie d’ordre psychologique avérée
- Amélioration thymique dans le cas d’un mal-être (ex. gestion du stress, affirmation de soi…)
 Vocation de contenance, de gestion de l’angoisse…
 Une psychothérapie peut être inspirée par différentes théories
Ex. Psychanalyse freudienne, lacanienne, kleinienne…
AUTRES MODES D’INTERVENTION EN PSYCHOLOGIE :
 Pratiques relevant du domaine de l’analyse des pratiques professionnelles (psychologie sociale)
Ex. coaching, counselling, supervision, régulation…
 Ce ne sont pas des psychothérapies au sens stricte
RELATION ENTRE PSYCHE ET SOMA :
SYMPTÔME
POSTULATS
EXEMPLE
MALADIE
Signe physique,
corporel
Origine physique
Infarctus du myocarde
par hypercholestérolémie
Maladies
organiques
Cécité (pas de raison
physique ou
physiologique pouvant
l’expliquer)
Hystérie de
conversion
(névrose)
Physique, corporel
(perte d’une
Origine psychique
fonction corporelle)
Physique, corporel
Cause physique mais
due à une
Asthme
organisation
psychique particulière
Maladies
psychosomatiques
Psychique
Origine psychique
Délire dans la psychose Maladies mentales
CAS PARTICULIER :
LES MALADIES PSYCHOSOMATIQUES
 Maladie caractérisée par des symptômes physiques dont les causes sont multiples, mais où des
facteurs émotionnels jouent un rôle important. Elle affecte habituellement un organe ou un
système physiologique.
 Des émotions réprimées ont une action physiologique qui, si elle est durable et suffisamment
intense, peut amener des perturbations de la fonction, voire une lésion de l'organe.
Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement, Bérubé Louise,
Éditions de la Chenelière Inc
 Le malade n'est pas conscient de la relation qui existe entre sa maladie et ses émotions.
Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement, Bérubé Louise, Éditions de la
Chenelière Inc
 Ex :
Le stress affaiblit les défenses immunitaires
 Lien entre stress et maladies auto-immunes
 De nombreuses maladies sont multi-factorielles
 Le soignant travaille avec un individu
(corps + esprit)
IV. DEVELOPPEMENT ET ORGANISATION DE LA PERSONNALITE
INTRODUCTION :
LE PROJET D’UN ENFANT
 L’enfant qui naît a déjà une histoire
 La représentation de l’enfant à venir est étroitement liée aux relations des parents avec leurs
propres parents
 Investissement ambivalent de la part des parents (objet de défi et support de projets
narcissiques)
L’ENFANT- de la naissance à la puberté
LA NAISSANCE :
 Accouchement = confrontation entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel
 1ère séparation d’avec la mère : préfigure l’individuation et l’autonomisation progressive de
l’enfant
 Développement sensoriel très rapide : afflux de sensations et d’informations de l’extérieur
entraînant un accroissement de la tension interne (impossible à décharger par la motricité ou
l’action sur le monde externe)  Pare-excitation des parents
 Développement moteur très lent : situation de dépendance forcée
INTERACTIONS PRECOCES MERE-ENFANT :
 A la naissance, le bébé n’a pas conscience de son existence en tant qu’individu séparé des
autres
 Interactions permanentes avec la mère : c’est en fonction de la qualité des soins maternels que
l’enfant pourra se construire et inversement (capacité à être une « bonne mère »)  dyade
mère-enfant ou symbiose
 Dans le cas contraire, sensation de discontinuité relationnelle et d’abandon (ex.
« hospitalisme » de Spitz  carences)
INTERACTIONS PRECOCES MERE-ENFANT :
 Importance des soins donnés à l’enfant (toucher, portage)  dépendance physiologique,
physique et affective à la mère
 Étayage : l’enfant s’appuie sur l’objet des pulsions d’auto-conservation dans son choix d’objet
d’amour (choix d’objet par étayage)
 La vie du bébé est rythmée par des moments de tensions et de gêne (besoin) et de plénitude
(besoin apaisé)
STADES DU DEVELOPPEMENT LIBIDINAL :
 De 0 à 2 ans, la sensation de plaisir est liée à l’excitation de la cavité buccale (activités de
succion) : Stade oral (la bouche est un moyen de percevoir le monde)
 De 2 à 3-4 ans, la zone érogène n’est plus la sphère orale mais la sphère anale : Stade anal
(période de l’apprentissage de la propreté, contrôle expulsion/rétention des matières fécales
comme jeu relationnel avec les parents)
 Entre 4 et 6 ans, questionnement de l’enfant vis à vis de la différence des sexes : Stade
phallique (différenciation père/mère, homme/femme ; mise en place du processus
d’identification au parent du même sexe)
PHASE DE TRIANGULATION ET OUVERTURE A LA SOCIALISATION :
 A ce stade, l’enfant reconnaît la place du tiers (différenciation entre lui et sa mère; présence du
père)
 Reconnaissance du père en tant que tiers mais aussi tout autre « objet » susceptible d’animer
le désir maternel et de détrôner l’enfant de sa position imaginaire de partenaire exclusif
 Entrée dans la phase oedipienne
LA PHASE OEDIPIENNE (entre 3 et 5 ans):
 Complexe d’Oedipe : ensemble des désirs amoureux et agressifs que l’enfant éprouve à l’égard
des parents (cf.Sophocle)
 Désir sexuel pour le parent du sexe opposé et hostilité (désir de tuer) pour le parent du même
sexe, le rival
 Menace de castration par le père (interdit de l’inceste) qui entraîne le renoncement à ces désirs
et leur refoulement dans l’Ics
 Le dépassement du complexe d’Oedipe inaugure l’entrée dans la période de latence
POUR RESUMER…
 De 0 à 5 mois : période de symbiose avec la mère. Apparition du sourire, 1er organisateur du
développement psychique selon Spitz (3 mois)
 De 5 à 9 mois : Période de différenciation, le bébé s’éloigne physiquement de la mère pour
jouer avec elle. A 8 mois, angoisse de l’étranger (2ème organisateur)
 De 9 à 16 mois : période d’exploration et début de l’autonomie
 De 16 à 24 mois : Période de rapprochement, ambivalence entre le désir de s’éloigner et de
rester près de la mère
 De 24 à 36 mois : Période d’individuation, l’enfant peut rester séparé de sa mère
 A 2 ans : l’enfant a la capacité de contrôler son environnement et son corps : apparition du
« non » (3ème organisateur) et contrôle sphinctérien
 Vers 3 ans : apparition du « je »
PSYCHOLOGIE GENETIQUE :
 La genèse du psychisme est conçue non pas comme la simple réalisation d’un programme prédéterminé mais comme le résultat d’une interaction continue entre des structures innées et
l’environnement de l’individu
 Succession de phases correspondant à certaines tranches d’âge
PERSPECTIVE PIAGETIENNE :
 Étude du développement cognitif : genèse de l’intelligence et de la logique, acquisition des
notions de nombre, de quantité, de volume, de poids, de temps, de vitesse…
 Développement intellectuel = processus d’adaptation résultant de 2 mouvements :
- Assimilation : intégration de tout ce qui est extérieur aux structures propres du sujet
- Accommodation : transformation des structures du sujet sous l’effet des influences extérieures
STADES DU DEVELOPPEMENT SELON PIAGET :
 Stade sensori-moteur (de la naissance à 18 mois) : exercices réflexes, 1ères habitudes,
coordination vision/préhension (manipulation d’objets), recherche de l’objet caché, utilisation
de moyens connus en vue d’atteindre un but nouveau,
 Stade pré-opératoire (de 18 mois à 6-7 ans): capacités logiques (catégorisation),
compréhension du monde de son propre point de vue (pas encore de notion de solidarité
 Stade des opérations concrètes (de 6-7 ans à 12 ans) : accession aux qualités physiques du
monde (conservation des formes, des quantités)
 Stade des opérations formelles (de 12 à 16 ans) : capacité d’opérations abstraites,
raisonnement
 Approche applicable entre autre aux phénomènes du vieillissement et aux troubles
instrumentaux (dyslexie)
PERSPECTIVE WALLONIENNE :
 Pas de séparation des aspects cognitif et affectif du développement de la personnalité
 Place importante à la maturation du système nerveux et au rôle des émotions, liens constants
des émotions avec la maturation psychomotrice
 Développement discontinu, jalonné de crises, de mutations, marqué par des conflits
STADES DU DEVELOPPEMENT SELON WALLON :
 Stade impulsif-moteur (0-3 mois) : activité préconsciente ou impulsive
 Stade émotionnel (3-12 mois) : transformation des décharges impulsives en expressions
émotives
 Stade sensori-moteur et projectif (1-3 ans) : prise de connaissance de l’environnement
STADES DU DEVELOPPEMENT SELON WALLON :
 Stade du personnalisme (3 -6 ans) : indépendance et enrichissement du moi
 Stade catégoriel (6-11 ans) : pouvoir d’autodiscipline mentale (entre 6 et 7 ans), pensée
catégorielle
 Stade de la puberté et de l’adolescence (11-16 ans)
PERIODE DE LATENCE (entre 8 ans et la puberté) :
 Le sexuel passe au second plan (désexualisation des relations d’objet)
 Apparition de la tendresse, du dégoût, de la pudeur, des aspirations morales et esthétiques
(permettront de limiter le comportement sexuel)
 Refoulement des motions sexuelles (cf. oedipe)  amnésie infantile : sublimation
(constructions désexualisées, désir de savoir, intérêts culturels), identification aux parents
(prenant la place des investissements amoureux et agressifs)
L’ADOLESCENCE - Entrée dans la puberté
 Deuxième moment du choix d’objet
 Transformations biologiques (corporelles, hormonales)
 évolution libidinale (découverte de l’objet sexuel, primat de la génitalité)
 Transformations psychiques :
 Résurgence des positions de l’enfant, retour aux problèmes archaïques (relation à la mère,
vécu vis à vis du père)
 Réactivation de la problématique oedipienne d’où un retour vers les figures parentales et non
plus vers les tiers
 Opposition très forte vis à vis de la parentalité
 Renversement des générations, extension de la génitalité, non plus seulement réservée aux
parents
 Attaque du corps (détruire le corps pour vivre)
 Seconde phase de séparation/individuation : mouvement de désengagement vis à vis des
parents mais grandes périodes d’angoisse de rejet, d’abandon
L’ADULTE






Age censé de la « complète indépendance »
Pas de mouvement psychique particulier
Age des « constructions familiales »
Transmission générationnelle (naissance des enfants)
La personne doit assumer pleinement sa vie et celle des siens (responsabilités financières,
familiales…)
Influence sur le vécu personnel et relationnel de tout ce qui s’est joué auparavant
LA PERSONNE ÂGEE
GENERALITES SUR LE VIEILLISSEMENT :
VECU DE VULNERABILITE








L’âge cesse d’être investi positivement
Difficulté lorsqu’on atteint l’âge ou ses propres parents sont morts (culpabilité)
Trahison du corps mais pas de l’esprit (sauf démences)
Différents stades : port de lunettes, apparition de rides, des cheveux blancs, modifications
corporelles, soucis de santé…
Début de la cohabitation avec le système compensatoire « médicament »
Mise à mal de la sexualité
Discordance entre l’image investie et la réalité (déni de reconnaissance de sa propre image)
Perte d’étayages sociaux (cf. retraite)
 Le modèle d’étude du vieillissement est celui de la crise d’identité
PSYCHOPATHOLOGIE :
 Surinvestissement défensif du corps (préoccupations de santé)
 Repli sur le domicile, sur les rôles familiaux, dépendance affective, vie par
procuration
 Absence de nouveaux investissements, de nouveaux rôles, de nouveaux amis
 Atteinte de l’estime de soi
 Réduction des possibilités d’adaptation
 Mauvaise gestion de l’agressivité
 Tendance aux conduites régressives (alimentation, vêtements, hygiène)
RISQUE D’APPARITION DE PATHOLOGIES :








Décompensation de phobies, d’obsessions
Décompensation névrotique (demande qui passe par le corps)
Dépression (suicide)
Manifestations délirantes
Persécution
Hallucinations
Tendance confusionnelle (suite à des événements émotionnels ou somatiques)
Risques cognitifs (démences)
LA VIEILLESSE :
 Définition ???
 Vieillesse = polypathologie (simultanées et chroniques)
 Selon Ploton, la vraie définition de la vieillesse se situe au niveau relationnel
 Changement de statut : demande implicite de protection
 « Bénéfices secondaires » liés à l’âge
(ex. être au dessus des lois »)
PERIODES CRITIQUES :
Périodes de changement :
-
Décès d’un être cher et plus jeune
Décès du conjoint
Hospitalisation
Déménagement (ou entrée en institution)
Arrivée à l’âge du décès de ses parents
Agressions et cambriolages : violation du sanctuaire
Le risque est de les hyper protéger, leur cacher des choses…
« Une vieillesse réussie c’est une vieillesse qui est prête à ne pas s’économiser, qui prend le
risque de vieillir et donc de mourir »
L’AXE SOIGNANT / FAMILLE :
 Attitude de la famille : hyper présente, abandon, fuite
 Ambivalence :
- Recherche d’un coupable à la maladie
- Agressivité envers l’institution
- Demandes paradoxales
- Culpabilité/agressivité dans les relations entre la personne âgée et sa famille
 Attitudes à adopter :
- Fixer avec la famille des objectifs à atteindre
- « Imposer » des directives de soins
- S’interroger en équipe sur la validité des objectifs et les réévaluer
 Appropriation de la tâche par les soignants
 Meilleur investissement en tant qu’appui du soin
La question des prises de pouvoir et des consentements :
- Rôle de la famille
- Rôle des soignants
 Dimension sociale, dimension intime
 Échange des rôles
Le risque de collusion :
Discours direct entre le soignant et la famille, discours caché au patient
LA NOTION DE HANDICAP
DEFINITIONS :
Le handicap selon l’OMS :
« Un sujet dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée,
soit congénitalement, soit sous l’effet d’une maladie ou d’un accident, soit encore sous l’effet de
l’âge, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi
s’en trouve compromise.
Est handicapé toute personne qui n’est pas conforme à la norme de l’époque où elle vit dans de
multiples domaines : de la santé, de l’équilibre mental, de l’intégrité physique, de la sexualité,
de la productivité ».
AUTRES DEFINITIONS :
Poly-handicap : « Handicap grave à expression multiple associant déficience motrice et
déficience mentale sévère ou profonde entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des
possibilités de perception, d’expression et de relations » Loi de 1989
Déficience : « Anomalie de la structure ou de l’apparence du corps et du fonctionnement d’un
organe ou d’un système, quelle qu’en soit la cause » Dictionnaire fondamental de la
psychologie
Redéfinie par l’OMS en 1980 comme une des composantes du processus conduisant au
handicap.
Incapacité : « Désigne la restriction fonctionnelle qui résulte des déficiences ou du
vieillissement physiologique »
Conséquences vis à vis de l’environnement :
- Qualité de vie
- Fonctionnalité sur le plan individuel
 Importance pour le soignant de prendre en compte les souhaits, droits et ressources de la
personne
 Importance pour le soignant de pallier la dépendance de la personne mais surtout veiller à son
autonomie
UN EXEMPLE DE HANDICAP : L’AUTISME
 Maladie neurologique
 Probables implications génétiques
 Handicap majeur dans la relation aux autres et troubles du comportement
 Prévalence : 10 pour 10 000 (plus de garçons que de filles
 Considéré avant comme une pathologie mentale (psychose  cause maternelle)
CAUSES POSSIBLES :
 Multiples étiologies
 Anomalies neurologiques (lobes temporaux et occipital, cervelet) expliquant une incapacité à
traiter de façon adéquate l’information perçue
 Souffrance cérébrale congénitale
 Troubles métaboliques
 Anomalies au niveau des neuro-transmetteurs
 Maladies infectieuses touchant le Système Nerveux Central
DIFFERENTES FORMES :
 Syndrome d’Asperger :
- Autistes « intelligents » : langage acquis, potentiel intellectuel normal, mémoire excellente
- Le handicap se situe essentiellement au niveau relationnel
 Autres formes :
- Pas d’acquisition du langage
- Particularités quant au rapport au corps, aux sensations
- Retard mental et épilepsie souvent présents
SEMIOLOGIE :
Un diagnostic précoce pour un développement optimal :
Bébé sage voire indifférent, pas de mimiques
Ne s’accroche pas au regard voire détourne les yeux
Pas de mouvement relationnel quand on essaie de le prendre au bras
Hypotonie
Particularités du sommeil : comportements auto-agressifs (ex.cognement contre des objets
durs)
- Mouvements rythmiques incessants
- Refus alimentaires
 L’autisme est caractérisé par une suspension de la vie mentale , une altération de la capacité à
penser, à mémoriser
-
THERAPEUTIQUE :
Vise à une amélioration des capacités résiduelles, pas à une guérison :
 Prise en charge dans le cadre de l’éducation spécialisée : différentes approches
 Objectifs globaux : lutter contre l’enfermement, rendre l’environnement compréhensible,
prévenir l’automutilation ou autres risques physiques
 Thérapies psychomotrices
 Médicaments
BIBLIOGRAPHIE
Pour aller plus loin…





Dictionnaire fondamental de la psychologie, Ed. Larousse In Extenso
FLEM, L. L’homme Freud. Poche
FLEM, L. Freud et ses patients. Poche
Revue Adolescence
JOSSERAND, A. Le vieillard, ses soignants, l’institution gériatrique et la mort, L’information
psychiatrique, 74, 8, pp. 771 à 784
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