Analyse des textes de HDI – Ier Quadrimestre Texte 3 : La fonction royale d’après Jonas d’Orléans (834) Extrait du livre de doctrine politique écrit par un ecclésiastique, Jonas, évêque d’Orléans : "De institutione regia". Ce texte date du IXe s. Il illustre bien la conception ministérielle du pouvoir chez les Carolingiens. Conceptions importantes sont: paix, équité, justice, concorde. Le roi doit être juste dans sa fonction et doit faire régner la paix. D’ailleurs, s’il est injuste, il risque de briser la paix de Dieu. Autorité laïque qu'est le Roi doit être le défenseur de l'Eglise et des faibles, que sont les femmes, les enfants, les infirmes, etc. S’il le faut, il peut recourir aux armes pour défendre l’Eglise et les fidèles. => Conception ministérielle du pouvoir : le monarque doit être un ministre de Dieu. => Premier Traité politique => Idée reprise dans les « miroirs du prince » Texte 5 : Instructions aux « missi dominici » (825) Texte issu d’un capitulaire datant du IXe s. Missi Dominici sont les envoyés du maître, donc de Louis le Pieux. La charge des missi se nomme legation: délégué de l'Empereur qui parcours un territoire où il convoque les hommes de pouvoir du territoire dit pour indiquer leur mission. Ils ont donc une compétence territoriale. Il y en a qui n’en dépendent pas , donc ils ont une compétence pour un peuple. La conception de l’état est qu’ils représentent l’empereur qui prétend avoir un contrôle sur l’ensemble du territoire, leur autorité vient donc de l’empereur. Certains sont ecclésiastiques, d’autres laïcs. Cela est du à la conception de l’Etat chez les carolingiens : ils protègent et utilisent l’Eglise. Leur pouvoir va s’étendre à la fois sur les ecclésiastiques et sur les laïcs. Sous les carolingiens, il y a une réelle collaboration entre Eglise et Etat. Leur mission est : 1) Aider l’administration locale 2) Réprimander les Comtes ou Evêques qui ont été négligents dans la tâche qu'ils avaient à accomplir. S’ils ont été négligeant, il faut les remettre dans le droit chemin. 3) Intervenir pour que justice soit faite envers tous ceux qui la demande. S’il y a déni de justice, ils sont là pour les réprimer. Si un justiciable s’adresse à l’empereur, celuici peut confier le travail aux missi dominici. Donc l’empereur se vase sur ses dominici pour gouverner le peuple Texte 11 : Prestation d’hommage au comte de Flandres Ce texte date du XIe s. et illustre la base de la féodalité qu’est la vassalité et le fief. Chez les carolingiens , vasus est l’élément personnel de la féodalité, le fief est l’élément matériel dans la féodalité. Les deux ensembles vont constituer la féodalité. La vassalité est une réalité contractuelle, il y a un échange de serment réciproque (contrat synallagmatique) et privé entre le seigneur et son vassal. Ce texte illustre la procédure du contrat vassalique. Celle-ci commence par une cérémonie au cours de laquelle on conclut le contrat par échange de consentement. Il y a deux types de serment : - l’Hommage : déclaration par laquelle un candidat demande à être vassal (donc servir un autre) - la Foi : implique trois obligations : aide militaire, financière et conseil. Celles-ci vont dans les deux sens d’où un contrat synallagmatique entre le seigneur(= dominus) et le vassal. Ici, la baguette est le symbole de la terre, marque le sol. C’est donc une forme de concrétisation. Sans fief, il ne pourrait y avoir de vassalité. Au bout de cette cérémonie, le vassal est investit du fief et il a promis loyauté, prêté hommage et serment. Texte 18 : Les trois ordres de la société médiévale selon Adalbéron, évêque de Laon (fin Xe s.) Texte décrivant la structure de la société médiévale. Conception de celle-ci en 3 ordres I. Ordre ecclésiastique forme un seul bloc uni qui répond à des lois différentes des 2 autres ordres. II. Nobles: ces sont les guerriers protecteurs de l'Eglise dont le rôle est de défendre par les armes. III. Non-libres: ce sont ceux qui n'ont pas grand-chose comme moyens mais ils sont essentiels au fonctionnement de la société puisque c'est eux qui travaillent la terre et produisent la nourriture. => 3 ordres vivent ensemble et ne peuvent être séparés car ils sont complémentaires et l'un ne peut fonctionner convenablement sans l'autre. Vient d'une conception idéale de la Cité de Dieu. La Volonté divine se cache derrière cette société car basée sur le principe fondamental dans la Chrétienté qu'est La Trinité. Ensuite, dans le dernier paragraphe, il fait part de son regret pour l'époque passée qui lui semblait meilleure. Le Xe s. sera une période où la paix disparaitra→ fait référence à la belle époque Carolingienne sous Charlemagne, un siècle plus tôt, car celui-ci est un descendant direct de ceux-ci. => témoignage de la société par des intellectuels Texte 19 : lettre du pape Gélase Ier à l’empereur de Byzance au sujet des deux grands pouvoirs (494) Ce texte rejoint la question des deux pouvoirs. Gélase 1er distingue 2 organismes, autrement dit des gouvernants. Gélase donne sa vision des hommes à l’empereur. Lorsqu’il parle de « ce monde », il fait référence à la cité terrestre de saint Augustin. Il y a deux réalités qui gouvernent au sommet qui, chacune dans sa sphère, est la plus grande. Cependant, Celui-ci émet l'idée que l'ordre ecclésiastique a une responsabilité plus grande car elle doit répondre moralement devant Dieu. Autorictas: Empereur doit se soumettre aux prélats quant aux mystères divins. Potestas: Les Prélats se soumettent à l'Empereur en ce qui concerne l'ordre public. => Dernière phrase est une menace non dissimulée contre l'Empereur!! Texte 21 : Les deux pouvoirs selon Saint Augustin ( vers 426) Ce texte est issu de la « La Cité de Dieu » de Saint Augustin, il date du Ve s. Dans la première phrase, on voit une nette opposition entre la famille des hommes qui ne vivent de la foi et ceux qui, à l’inverse, vivent de la foi. Tous les hommes vivent sur terre et tous sont contents d'avoir des biens matériels même l'ordre ecclésiastique, toutefois c'est de peu d'importance à leurs yeux. Pour les religieux, ils servent seulement à mener une vie meilleur tandis que les autres ont tendance à voir leurs biens comme une fin en soi. Saint Augustin ne fait pas d'opposition entre la cité terrestre et la cité céleste. La réalité et l'idéal Cette idée vient de la mauvaise interprétation du texte. Ce sont ceux qui vont interpréter les idées de Saint Augustin qui vont être à la base de l’augustinisme politique. Texte 27 : Querelle des Investitures (1075-1122) Querelles des Investitures → Dictatus papae qui sont un manifeste de Grégoire VII. 1. Le seigneur = Dieu. Vu que l’Eglise est créée par Dieu, elle est, par nature, intouchable. Les hommes n’ont pas de poids sur l’Eglise. 2. Le Pontife romain = Le pape. Le seul qui puisse posséder le pouvoir sur terre, donc l’empereur ne peut avoir la même prétention universelle 3. Affirmation de la juridiction pontificale sur les évêques . Les laïcs sont également visés : aucun laïc ne peut déposer un évêque 8. Seul le pape= le seul qui peut sacrer l’empereur. Le pape peut toujours refuser de sacrer, donc on ne peut être empereur sans l’accord du pape. 10. Universalité du pouvoir pontifical : peu importe dans quel pays on se trouve, le nom du pape est prononcé dans toutes les églises (ce qui n’est pas le cas de l’empereur et de tous les dirigeants politiques). 12. Il est permis au pape de destituer un empereur. Il a un droit de regard et un pouvoir par rapport à l’empereur. 15. Lui = le pape. Il peut donner les sacrements aux autres diocèses mais ne peut pas s’en servir pour faire la guerre, il y a là une mise en cause de la politique de l’église impériale et des princes-évêques. 18. On affirme que le souverain pontife est le juge suprême. Personne ne peut mettre en cause sa sentence mais lui peut modifier les sentences de tous, donc de toutes les sentences du pouvoir temporel. 19. Personne n’est capable, ni autorisé de juger le pape. 22. L’église n’a jamais fait d’erreur, c’est pourquoi on parle d’infaillibilité. Le pape ne se trompe pas 24. Les sujets peuvent se plaindre de leurs gouvernants. 27. Le pape peut libérer un vassal de son serment par rapport à un seigneur injuste. C’est donc une disposition capital durant la Querelle des Investitures. Le pape a un moyen pour peser sur l’empereur : libérer ses vassaux Texte 34 : La personnalité du droit dans la «loi » des Burgondes (1e moitié du VIe s.) On est en présence de deux articles. Dans un cas on utilisera la loi des Burgondes, et dans l’autre les lois romaines, en fonction des personnes. Le commun débat signifie reconnues et acceptées de tous pour éviter un problème de corruption qui favoriserait l’une ou l’autre partie Texte 36 : Un bref (1102) Ceci est un bref émanant du roi, en son nom. Il s’adresse à un sheriff (= autorité administrative et judiciaire). Dans ce bref, on aborde d’abord le fond de l’affaire puis on indique comment procéder. Ici, il s’agit de restituer à une terre à un abbé. On prévoit la tenue d’un procès, l’abbé a invoqué un refus de lui rendre la justice. Appart ce problème de terre, il y a une deuxième affaire, celles de coups et blessure qu’il a reçu. Texte 42 : Caractère électif de la royauté en Allemagne (1077) Ce texte date de 1077, au début de la Querelle des Investitures. Le premier élément important est le fait que le Pape s’octroie un droit essentiel sur l’autorité temporelle ( « Pontife romain » = Pape). Le pouvoir royal ne se transmet pas de manière héréditaire, contrairement à ce qui s’est passé. Dans un premier temps, il y aura une hérédité de droit et de faits. Ici, on se situe au moment de l’hérédité de fait. => Le pape confirme que la transmission du pouvoir basé sur le principe d’élections prime sur l’hérédité, que le principe d’élections est supérieur à celui de l’hérédité. Lorsqu’on parle du « peuple » dans le texte, on fait en fait référence aux princes et aux hauts dignitaires. S’ils ne veulent pas du Prince, ils peuvent en élire un deuxième. Ce texte est négatif pour les souverains dans la mesure où il porte atteinte à la puissance temporelle, au pouvoir du roi. Le pouvoir temporel ne parviendra jamais aux prises de l’hérédité. Texte 44 : Bulle d’Or Cette bulle d’or va sceller l’organisation de l’empire et va gérer l’immunité des princes électeurs. On inclut dans cette disposition toutes les personnes qui dépendent des 3 princes électeurs (Cologne, mayence, treves). On va décider que les sujets de ces 3princes ne puissent être jugés autre part que sur leurs domaines, donc même l’empereur ne peut juger de ces sujets. Si quelqu’un appelle un des sujets devant son tribunal, le sujet en question ne doit pas s’y rendre. On va même plus loin : si on juge un de ces sujet, il y aurait nullité de la procédure=> on protège les princes électeurs. Les sujets ne peuvent faire appel à un autre tribunal que celui de leur prince électeur. Il y a une exception cependant : le déni de justice. Si on ne veut pas rendre justice, alors il y a une possibilité d’aller dans un tribunal extérieur. Cette disposition est également valable pour les principautés laïques. On a donc limité le pouvoir impérial. Texte 47 : Grande Charte d’Angleterre (15 juin 1215) Cette Grande Charte d’Angleterre est une garantie de libertés. On peut faire une analyse selon les différents paragraphes : 1° D’abord le Roi s’adresse à l’Eglise en engageant ses héritiers. Jean-SansTerre est devenu vassal du pape, après le conflit surgis à cause de la nomination des évêques. Le roi est devenu dépendant du Saint Siège. L’Eglise demeure alors libre et conserve ses libertés. Jean-Sans-Terre s’engage à ne plus intervenir dans les nominations de l’Eglise. Il fait à nouveau mention aux héritiers, afin que tout le monde sache que tous ses héritiers devront respecter cette charte. Il s’adresse à tous les hommes libres (>< serfs qui ne sont pas libres) et leur donne un certain nombres de libertés. 12° L’écuage est une taxe payée pour éviter de devoir aller à la guerre. Seul le conseil commun peut décider cet écuage. L’aide demandée ne doit être que pours les trois cas prévus par la Charte, tout en étant raisonnable. Le roi ne peut donc demander n’importe quoi. 14° On explique comment avoir le commun conseil qui est déjà fait référence au paragraphe 12. Les personnes sont personnellement convoquées selon l’ordre dans lequel on les cite=> position privilégiée de l’église. Les vicomtes et les baillis sont les agents locaux. Si les vassaux locaux n’ont pas un certain rang, on va faire une convocation générale. C’est donc quelque chose de bien précis et déterminé. Le sens sont au courant du motif de cette convocation et sont libres de s’y rendre ou pas. Nonobstant, on évite de trainer les choses en longueur. La procédure est donc très précise et doit être suivie.