LES ETATS-UNIS ET LE MONDE DEPUIS 1945 Problématique

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LES ETATS-UNIS ET LE MONDE DEPUIS 1945
Problématique : Comment les États-Unis, devenus superpuissance mondiale, ont-ils dirigé le monde depuis 1945?
Mots-clés :
American Way of Life, Bretton Woods, containment, FMI, GATT, Guerre des étoiles ou IDS, hyperpuissance, impérialisme,
isolationnisme, libéralisme, Manhattan project, OEA, ONU, OTAN, plan Marshall, roll back, SMI, superpuissance, USA PATRIOT Act,
Victory program.
I. 1941-1990 : engagement et affirmation de la superpuissance américaine
Les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale
Les États-Unis mettent un terme à deux décennies d'isolationnisme lorsqu'ils s'engagent dans la Seconde Guerre
mondiale en 1941, à la suite de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor. Roosevelt comme le président Wilson en
1917, veut faire triompher la civilisation dans la lutte des forces du Bien (les démocraties alliées de la Grande
alliance: Royaume-Uni, URSS et États-Unis) contre celles du Mal (les totalitarismes de l'Axe).
À partir de 1942, le « Victory Program » met leur puissante économie américaine au service de la guerre. Les ÉtatsUnis deviennent l'arsenal des démocraties. Le « Manhattan project » montre leur supériorité scientifique (arme
nucléaire).
La victoire fait des États-Unis une grande puissance
En 1945, les États-Unis, seule puissance encore prospère, président à la reconstruction du monde nouveau dont
ils furent les libérateurs.
Les valeurs américaines sont mises en avant : respect de la démocratie et des droits de l'homme, règlement
pacifique des différends, mais aussi libéralisme économique, économie de marché, libre-échange. Les États-Unis
expérimentent même l'exportation de leur modèle grandeur nature au Japon, qu'ils occupent durant sept ans, et
dont ils changent radicalement les institutions.
Dès 1944, les Accords de Bretton Woods mettent en place la nouvelle organisation économique et financière du
monde : SMI, dollar indexé sur l'or, FMI. Les Accords du GATT promeuvent la liberté de commerce en 1947.
En 1945 est signée la Charte des Nations unies qui crée l'ONU après l'échec de la Société des Nations (19201946), le Conseil de Sécurité regroupe les « cinq gendarmes » (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, URSS)
responsables de l'ordre mondial.
Les accords de Bretton Woods signés en 1944 par plus de 40 pays créent le système monétaire international, le dollar comme
monnaie de référence, le FMI et la Banque mondiale.
Le GATT (1947) est un traité de libre-échange qui a donné naissance à l'OMC en 1994.
Le plan Marshall en 1947 envoie des millions de dollars dans les pays européens pour la reconstruction et la relance du commerce
mondial.
Après 1945 et contre l'URSS, la puissance étasunienne devient complète: la guerre froide
Contenir le communisme en Europe
En 1947, les États-Unis proposent leur aide matérielle à une Europe en ruine : le Plan Marshall. C'est la doctrine
du «containment », lutter contre la tentation du communisme (30% des voix en France), avec un mur d'argent contre
la misère. La crise de Berlin en 1948/49 les fait renoncer définitivement à l'isolationnisme. Le « rideau de fer »
annoncé par Churchill en 1946 coupe bien l'Europe en deux.
Les États-Unis organisent alors la défense de l'Europe Alliance Atlantique et OTAN sont créées en 1949/1950
mettant ainsi l'Europe de l'Ouest sous la protection de l'arme nucléaire américaine (l'URSS a la bombe A en 1949
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et contrôle l'Europe de l'Est). Cette politique est critiquée par les partis communistes et l'URSS, accusant les ÉtatsUnis d'impérialisme.
« Le principal élément de toute politique des États-Unis vis-à-vis de l'URSS doit être un endiguement des tendances expansives de la
Russie, à long terme, avec patience, mais fermeté et vigilance. » George Kennan.
Renforcer la puissance des États-Unis dans le monde
L'Amérique latine est plus que jamais la chasse gardée des États-Unis qui créent en 1948 l'OEA. Ils soutiennent
des régimes peu recommandables mais alliés et n'hésitent pas à intervenir plus ou moins directement pour les
soutenir (Plan Condor dans les années 1970).
Le Bloc occidental se met en place, c'est une sphère d'influence bâtie avec des traités sur le modèle de l'OTAN
OTASE, Pacte de Bagdad, ANZUS, avec le Japon aussi (Traité de San Francisco en 1951). Avec la guerre de
Corée en 1950-1953, premier engagement hors du sol américain en temps de paix sous la bannière de l'ONU, les
États-Unis changent de doctrine, c'est le « rail back» de Foster Dulles sous la présidence d'Eisenhower, l'arme
financière contre le bloc de l'Est ne suffit plus.
En 1962 après la crise de Cuba, la Doctrine Mc Namara de « la riposte graduée » est plus réaliste, l'arme nucléaire
ne peut être que dissuasive. La guerre du Viêt-Nam montre le retour des armes conventionnelles dans un conflit
Est-Ouest où les États-Unis luttent contre un Nord-Viêt-Nam communiste soutenu par l'URSS.
L'opposition entre les deux blocs se fait aussi sur d'autres terrains, la puissance américaine se manifeste par son
avance technologique : course aux armements (nucléaire), course à l'espace qui montre l'importance du complexe
militaro-industriel (NASA, Boeing ... ) mais aussi par le contrôle de l'information (réseau Échelon qui organise
l'interception des flux d'informations dans le monde entier). Le modèle américain-se diffuse, l'American Way of Life
(consommation, culture, cinéma en particulier) dans le monde occidental.
De la fin des années 1960 à 1990, la diplomatie américaine permet de gagner la Guerre froide
Les années de la Détente ont réveillé aux États-Unis une nostalgie de l'isolationnisme. Le président républicain
Nixon veut limiter l'engagement américain et retire les troupes du Viêt-Nam (1973). Il veut aussi affaiblir l'URSS
en reconnaissant la Chine devenue son ennemi (Politique triangulaire) en 1972.
Le président démocrate Jimmy Carter renoue avec une tradition plus « wilsonienne » et défend les Droits de
l'Homme. En 1975, c'est la Conférence d'Helsinki en Europe. Le meilleur exemple de cette politique est la
signature des accords de paix de Camp David en 1979 entre Israéliens et Égyptiens.
Cependant, la prise des otages américains à l'ambassade de Téhéran et l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS en
1979 marque la fin de cette ouverture. Le président républicain Reagan élu en 1980 relance la guerre froide il fait
financer et armer les opposants au communisme dans plusieurs pays (antisandinistes du Nicaragua, combattants
afghans et surtout islamistes en Afghanistan...), et présente l'URSS comme « l'Empire du mal ». Il entame pourtant
après 1985, avec le dirigeant soviétique Gorbatchev, une véritable politique de désarmement après le coup de bluff
de la « Guerre des étoiles» (lDS).
En 1989, le Mur de Berlin s'effondre et, en 1991, c'est le tour de l'URSS. Ceci met fin à la Guerre froide, laissant
les États-Unis comme seuls vainqueurs et seule puissance mondiale.
« Nous avons notre forme de gouvernement démocratique que nous pensons être la meilleure. Dans tout ce que je fais concernant
la politique intérieure ou extérieure, j'essaie de faire en sorte que les gens réalisent que notre système fonctionne [...] et que cela
puisse servir d'exemple à d'autres » (Jimmy Carter, Discours du 2 mai 1977).
II. Après 1991: Apogée et déclin de la superpuissance
Après la Guerre froide, que faire de la superpuissance?
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Le président républicain Bush, premier président de l'après-guerre froide veut fonder un « nouvel ordre mondial »
fondé sur le respect des décisions de l'ONU et sur les Droits de l'Homme.
En 1991, les États-Unis mènent, à la tête d'une coalition décidée par les Nations unies, la guerre contre l'Irak, suite
à l'invasion du Koweït par Saddam Hussein.
Cette Guerre du Golfe, a des conséquences lourdes pour les années qui suivent : la présence des États-Unis sur les
lieux saints de l'islam, son hégémonie économique et militaire montrent au monde entier que l'on est bien passé à
une autre ère dans les relations internationales, ce n'est pas la fin de l'histoire (livre du philosophe américain F.
Fukuyama en 1990). Les États-Unis, hyperpuissance, sont devenus les « gendarmes du monde », imposant leur
système de valeurs.
Avec le président démocrate Clinton et sa théorie de l' Enlargement, les États-Unis président à la signature des
Accords d'Oslo en 1993 au Proche- Orient. Ils interviennent aussi en ex-Yougoslavie (Accords de Dayton en
1995; intervention au Kosovo en 1999 avec l'OTAN qui n'a disparu avec la Guerre froide. L'impuissance de
l'Europe et de l'ONU est alors flagrante.
Après le 11 septembre 2001, la politique extérieure est redéfinie
Le 11 Septembre et la tentation de l'unilatéralisme
Les attaques-attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué un grand changement de stratégie internationale des
États-Unis. L'entourage du président républicain Bush (fils du président élu en 1988), composé essentiellement de
néoconservateurs, de « faucons » dans une logique de puissance, a pesé sur les décisions prises. Il s'agit pour eux
d'un « conflit de civilisation ».
Dans un premier temps, l'attaque de l'Afghanistan en décembre 2001, dirigée contre les Talibans accusés
d'héberger Al Qaïda, se fait avec l'accord de l'ONU, avec une coalition internationale.
Puis Bush dénonce les États-voyous (Rogue States), appelés aussi «Axe du mal », en mars 2003, et accuse l'Irak de
préparer des «armes de destruction massive ». Les États-Unis se lancent avec leurs alliés (Royaume-Uni) dans la guerre
contre l'Irak, sans l'accord de l'ONU. Cette intervention relance l'antiaméricanisme (comme au temps de la guerre
du Viêt-Nam).
La guerre contre le terrorisme se poursuit sur le territoire américain l'USA PATRIOT Act est voté. La prison de
Guantanamo (à Cuba dans une base américaine) où les prisonniers de guerre sont enfermés en dehors de toute
légalité est ouverte. Les libertés individuelles sont menacées.
Un déclin relatif: vers une Amérique post-impériale?
Depuis 2008, l'affaiblissement du pays est manifeste. La crise financière puis économique fait exploser le chômage.
L'endettement est devenu colossal, aggravé par le sauvetage des banques et du secteur automobile. La concurrence
internationale est forte, économique mais aussi stratégique. La Chine, la Russie, les grands pays émergents veulent
jouer un rôle plus important.
Le président démocrate Obama gagne les élections en 2008. Il réoriente la politique extérieure du pays. C'est la fin
de l'unilatéralisme pour le multilatéralisme avec davantage de pouvoir de décision à l'ONU, au G20. Il procède au
retrait des troupes américaines d'Irak en 2011, puis d'Afghanistan (pour 2014), mais la lutte contre les réseaux
terroristes continue (exécution de Ben Laden en mai 2011).
Le monde est devenu multipolaire, mais les capacités des États-Unis à rebondir restent-très fortes.
Les États-Unis, 1ère puissance mondiale dès 1918 ont été renforcés par les conflits du XXe siècle.
Superpuissance, puis hyperpuissance. Ils se sont affirmés grâce à leur supériorité militaire, économique, culturelle. Ils ont organisé
(avec l'URSS) le monde après 1945.
À plusieurs reprises, les États-Unis ont hésité entre se replier sur eux-mêmes et assumer leur rôle de grande puissance.
Aujourd'hui, le déclin (relatif) de l'hyperpuissance américaine entraîne une nouvelle recomposition du monde avec de nouvelles
puissances émergentes.
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