SOC 7 : Nadine Laumond Personnalité et Comportement I

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SOC 7 : Nadine Laumond
Personnalité et Comportement
I - Introduction : La Psychologie Différentielle.
La psychologie a pour objet la description et l’explication des conduites, la description et
l’explication des états et des processus mentaux. Cet objet peut être abordé avec des
méthodes différentes en abordant des points de vue variés. C’est donc le choix des
méthodes et des points de vue qui définissent les grandes sous disciplines de la
psychologie. La Psychologie Différentielle est l’une de ces sous discipline. Le premier à
dénoncer la psychologie différentielle est un psychologue allemand, William Stern, en
1900.
La psychologie différentielle se propose de décrire et d’expliquer au moyen de méthodes
objectives les différences individuelles du point de vue psychologique.
Distinction entre la psychologie expérimentale et la psychologie clinique. On oppose la
psychologie expérimentale, fondée sur la méthode expérimentale en laboratoire donc la
manipulation des variables indépendantes, explicatives… a la psychologie clinique
fondée sur l’observation libre et le dialogue avec le sujet.
La psychologie expérimentale se veut une psychologie générale qui se propose d’établir
des lois valables pour tous les individus. Elle va s’intéresser en particulier aux aspects
cognitifs des comportements.
La psychologie clinique est le plus souvent une psychologie individuelle qui vise à la
compréhension de cas singuliers. Elle va privilégier généralement l’étude des aspects
affectifs des conduites et des comportements (étude du stress, des émotions…).
La psychologie différentielle peut être rapprochée de la psychologie clinique par
l’importance qu’elle accorde à l’individu. Elle se rapproche aussi de la psychologie
expérimentale par les méthodes qu’elle met en œuvre. Elle va valoriser l’étude
d’observation systématique et bien contrôlée et elle valorise la mesure des phénomènes
psychologiques. Elle humanise la psychologie expérimentale.
La psychologie expérimentale, au lieu d’établir des lois générales valables pour un
individu moyen, elle montre des lois modulées par des individus particuliers.
Comment les conduites sont expliquées, décrites par la psychologie différentielle ? Sur
quel mécanisme va-t-on s’appuyer pour analyser les conduites ?
Les conduites sont à la fois sous l’influence de facteurs sociaux et de facteurs
biologiques. Dans l’analyse, la description ou l’explication on peut s’intéresser à l’un ou
à l’autre des facteurs. La psychologie différentielle va analyser les phénomènes de
variabilité inter individuelle que l’on observe tant en psychologie sociale qu’en
psychologie physiologique.
On peut étudier les différentes populations (hommes, femmes, animaux, etc…) comme
pour faire des comparaisons. Par exemple, la psychologie animale devient une
psychologie différentielle lorsqu’elle vise à situer l’homme dans la hiérarchie des espèces
et qu’elle met en parallèle les possibilités comportementales et les structures nerveuses.
Quelle que soit la perspective que l’on aborde, on peut aussi s’intéresser aux phénomènes
de variabilité. Il existe une psychologie différentielle animale, il existe une psychologie
pathologique différentielle etc.
Parfois, la psychologie différentielle tente, dans un processus de comparaison, d’établir
des lois générales. Ces lois générales vont être établies pour des groupes d’individus
(groupes d’âges, de sexe, de niveaux socio culturels…). Par ce type de comparaison, la
psychologie différentielle se rapproche de la psychologie expérimentale pour établir des
lois générales.
En conclusion, la psychologie différentielle peut à la fois orienter ses études du point de
vue fondamental comme du point de vue appliqué. Les gens diffèrent physiquement et
psychologiquement les uns des autres.
Allport et Odbert (1936) : ils ont mis en évidence plus de 4500 adjectifs qui servaient à
dénoter des différences psychologiques entre individus. Chaque adjectif correspond à un
trait de personnalité. Un trait de personnalité est un patron plus ou moins stable de
comportements associés qu’une personne dénotée par le trait va avoir tendance à
manifester dans certaines circonstances.
L’étude des différences individuelles trouve ses racines chez les grecs et, déjà dans la
Grèce Antique on observait le fait que des personnes différentes se comportent
différemment mais de manière néanmoins stables et prévisibles dans une mesure, selon
les circonstances.
Doctrine des grecs : Expliquer les différences individuelles par la prédominance d’un des
quatre fluides alors connus se trouvant dans le corps humain.
- Chez les optimistes ou sanguins était sensé prédominer le sanguins (sang).
- Chez les dépressifs ou mélancoliques, la melaina chole (la bile noire).
- Chez les colériques, la chole (la bile jaune du foie).
- Chez les apathiques ou flegmatiques, la phlegma (la lymphe).
C’est une doctrine qui a vraiment beaucoup compté jusqu’à la Renaissance. Suite aux
avancées de la recherche en biologie, cette doctrine a donc été mise à mal tout en
préservant tout de même quelques aspects essentiels.
La première étude des différences faisant appel à des techniques modernes de recherches
a été celle de l’anglais Francis Galton, portant sur l’intelligence (1884).
Depuis cette époque, les psychologues ont consacrés beaucoup d’attention aux
différences individuelles relatives à l’intelligence et au raisonnement. Ce sont ces
différences qui ont suscité le plus de travaux et le plus de recherches car l’intelligence et
le raisonnement sont liés à la réussite scolaire et professionnelle d’où une importance
sociale.
Les chercheurs se sont intéressés à l’intelligence et au raisonnement mais aussi à la
problématique de l’inné et de l’acquis. Etude de la personnalité.
II - Personnalité et sens commun.
Dans la culture occidentale, nous possédons une riche tradition littéraire concernée d’une
manière ou d’une autre à la description, l’analyse et la compréhension de comment sont
les autres et de quelles manières leur personnalité affecte leur vie. Le langage quotidien
dans la littérature est rempli d’adjectifs et d’expressions qui se réfèrent à des
caractéristiques de personnalité et à des hypothèses de ce qu’est la personnalité.
Dans la vie quotidienne, on va parler de personnalité fameuse, de personne à faible ou
forte personnalité… Et les premières personnes dont on va parler sont les personnes
célèbres, les politiques, nos proches… Nous catégorisons les gens que nous connaissons
peu à l’aide d’ersatz de personnalités ou stéréotypes. Exemple de stéréotypes, « les
psychologues sont tous fous », « les allemands sont sérieux et travailleurs »…
Nous faisons intuitivement des prédictions sur les comportements et sur les intentions de
nos amis et connaissances en employant des théories de la personnalité dite de bon sens.
Les théories, les opinions à propos des autres que nous forgeons son appelées Théories
Implicites de la Personnalité ou Théories Naïves de la Personnalité.
Même dans la vie quotidienne, nous savons que la combinaison d’un trait avec l’autre
n’est pas équiprobable. Par exemple, nous n’attendons pas que quelqu’un qui soit joyeux,
plein d’allant et intelligent soit froid, on ne s’attend pas non plus à ce que quelqu’un qui
soit timide, tranquille et studieux soit également agressif.
L’association des caractéristiques des personnalités dans les théories implicites va plus
loin que les simples caractéristiques comportementales. Par exemple, si on définit
quelqu’un d’opiniâtre ou de dogmatique, on va y associer un comportement et
s’intéresser au système de croyances de l’individu. Par rapport à çà, nous avons des
comportements vis-à-vis des croyances et des attitudes, nous avons des attentes
stéréotypées.
Les psychologues ont fait des hypothèses sur tout cela :
- Disposition et cohérence.
Dans l’essentiel des cas où nous parlons de personnalité, nous nous référons à celle-ci
comme de quelque chose qui appartient à chacun d’entre nous. Il s’agit de quelque chose
qui est à l’intérieur de nous. C’est ce caractère particulier qui nous autorise à parler de
personnalité, à parler de types de personnalité ou de traits de personnalité pour expliquer
pour quelles raisons quelqu’un est cohérent dans son comportement à travers des
situations très diverses où sur une période de temps longue.
L’idée que nos personnalités nous disposent à agir de manière cohérente, prédictible,
semble fondamentale à presque toutes les théories de la personnalité. Ceci nous conduit à
la notion de disposition, à la fois dans les théories du sens commun et dans les théories
plus formelles de la personnalité. Sans cette idée sous jacente de cohérence, l’idée de
personnalité semble s’évanouir laissant le comportement des gens imprédictible, comme
une simple réaction à la seule situation dans laquelle on les a posé.
Qu’est ce qui produit la cohérence d’une personne ?
Peut être que cette cohérence est biologiquement déterminée par notre héritage
biologique. Peut être qu’il s’agit de quelque chose qui a été appris au cours du
développement social.
Freud a rendu compte des cohérences dans le comportement à l’aide des notions de ça, de
moi et de surmoi qui forment une organisation interne à la personne et médiatisent le
conflit entre la biologie (un ensemble d’instincts hérités) et la société (l’environnement
social de l’enfant). Pour lui, la société a donc une cohérence interne.
Certains psychologues pensent que le comportement est très largement influencé par la
situation dans laquelle nous nous trouvons. Ce que nous traduisons en terme de cohérence
de la personne n’est que le résultat de normes sociales que chacun respecte et de rôles
sociaux que chacun joue. D’autres psychologues ajoutent que tout un chacun fait un
effort permanent pour apparaître cohérent.
- Développement de la personnalité et changement.
Le langage commun illustre le fait que nous parlons de la personnalité comme de quelque
chose qui est à la fois relativement stable et néanmoins ouvert à un certain
développement. Quand on parle de quelqu’un qu’on connaît bien, on dit souvent de lui
qu’il n’a pas changé. Il est acquis que certaines caractéristiques sont difficiles à modifier.
Il est également admis en parallèle de ça que certaines personnes peuvent modifier
considérablement leur personnalité par des efforts personnels ou par une thérapie
(émotivité, sociabilité…).
De même que les vues du sens commun varient en matière de personnalité, les théories
des psychologues varient également. Elles varient selon qu’elles considèrent que la
personnalité est héritée à la naissance ou au caractère qu’elle se développe graduellement
pendant l’enfance et peut être même après. Ces théories prennent aussi en compte la
manière dont la personnalité doit, ou devrait, se développer ainsi que le moment où elle
se cristallise. Certaines théories font du développement un problème central, d’autres ne
s’en préoccupent guère. Le terme de personnalité au sens courant est souvent chargé de
jugements de valeurs ou de croyances, et cela a une implication pour la santé et la
stabilité mentale de l’individu.
Les théories formelles de la personnalité diffèrent dans l’importance accordée aux aspects
cliniques. Par exemple, certaines théories comme celles de Freud, sont basées sur des
individus souffrants à des degrés divers de désordre mentaux, d’autres théoriciens
pensent que l’étude de la personnalité doit principalement prendre comme base les sujets
normaux, d’autres théoriciens encore, ceux du courant dit humaniste, dépassent le
problème de la normalité et se focalisent sur l’enrichissement de la personnalité.
- Individus uniques et patrons de similarités.
Dans la vie de tous les jours nous tendons employer le mot personnalité de 2 manières
distinctes.
Nous employons ce terme pour mettre l’accent sur l’intégration, la cohérence et l’unicité
d’une personne entière.
Nous employons aussi ce terme pour exprimer des dimensions, pour traduire des
similarités ou des différences entre les gens. L’accent est mis sur les aspects du
comportement des gens plutôt que sur l’unicité de ceux-ci en tant que personnes entières.
Les théories des psychologues peuvent, de la même manière être regroupées en deux
grands types d’approches.
Il est possible de mettre surtout l’accent sur l’exploration du comportement, des
expériences, des sentiments et des vies d’individus singuliers et cela en profondeur (une
telle approche est appelée idéographique). Cette approche se concentre sur la personnalité
d’individus, il n’y a pas de généralisation relative à la manière dont les personnalités
peuvent différées les unes des autres.
D’autres psychologues emploient les méthodes psychométriques pour décrire et prédire le
comportement des gens en général de manière à mettre à jour les lois du comportement.
Cette approche est appelée nomothétique. Les individus peuvent être ordonnés sur la base
de traits de personnalité. On mesure le degré auquel les gens possèdent ce trait et alors on
peut faire des comparaisons complexes, relatives aux différences individuelles. Cela
constitue le domaine de la psychométrie. Cette dernière a conduit à l’élaboration de tests
psychologiques et a donc permit d’étudier la personnalité en employant des tests et des
questionnaires pour en mesurer les aspects. L’intérêt des approches nomothétiques est
qu’elles peuvent être exprimées clairement et donc peuvent donner lieu à réfutation
c'est-à-dire qu’elles peuvent être évaluées en terme de vraisemblance par rapport aux
données d’observation.
III - La théorie des traits de Allport.
Il s’agissait de la première théorie qui ne soit pas issue du courant clinique ou du
comportement psycho dynamique Freudien. Il s’agissait d’une réaction contre l’accent
quasi-exclusif mis sur le passé, sur les motivations inconscientes et la personnalité
anormale. La théorie d’Allport était également une réaction à la montée des théories
nomothétiques de l’époque qui régnaient en psychologie expérimentale et en particulier
contre le behaviorisme. Pour Allport l’expérience propre des adultes normaux et uniques
devait être placé au centre de l’étude de la personnalité. Pour lui, une théorie de la
personnalité ne peut se bâtir uniquement à partir d’observations et de spéculations sur les
enfants, les neurotiques et les animaux.
Il propose sa définition de la personnalité en 1961. L’élément de base de sa théorie est le
trait de personnalité.
Le trait de personnalité comme source de cohérence.
La personnalité pour Allport ne pouvait être expliquée entièrement en terme de rôle
social ou d’influence des situations environnementales du comportement et est aussi le
responsable des différences entre personnes lorsque celles-ci répondent à une même
situation. Pour lui, la personnalité est faite de dispositions personnelles internes qui
déterminent le comportement. Les traits pour Allport sont des entités réelles, des
structures mentales. Il a recensé un nombre impressionnant de termes anglais (18000) qui
pouvait définir la personnalité. Etant donné que les traits sont nombreux, Allport a essayé
de définir combien d’entre eux suffisent pour décrire la personnalité d’un individu.
Les traits les plus importants sont appelés cardinaux. Ce sont des principes dominants et
déterminants. On trouve ensuite les traits centraux qui sont assez restreints (pour un
individu il y a entre 5 et 10 traits centraux). On trouve également des dispositions
secondaires, moins générales, moins constantes et plus difficiles à observer, ce sont les
idiosyncrasies. Ces dernières sont des manières d’être particulières à chaque individu, qui
l’amène à avoir des réactions, des comportements qui lui sont propres. Les idiosyncrasies
sont plus proches des habitudes et des aptitudes.
Allport croyait que les traits pouvaient être observés directement à travers la fréquence
d’apparition d’un certain type de comportement, à partir de l’ensemble des situations
dans lesquelles globalement le même type de comportement apparaît et à travers
l’intensité du mode de réponse préférée dans ces situations.
1ère méthode : l’observation directe.
2ème méthode : l’entretien approfondi.
3ème méthode : l’analyse de documents (lettres, journaux intimes…).
Allport fait une étude idéographique à base de lettres (Letters from Jenny). Aidé de 26
psychologues, il trouve les traits centraux de la personne qui a écrit ces lettres. Au début
de l’analyse, 198 noms de traits furent produits. Allport réduira ce nombre à 9 :
soupçonneuse, cherchant querelle, centrée sur soi, indépendante, dramatique, artistique,
agressive, cynique et sentimentale.
Pour Allport, les traits ne sont pas pleinement présents à la naissance mais se développent
et sont le résultat d’apprentissage dans des environnements complexes. Il pensait
néanmoins que le physique (le type de corps), le tempérament (dispositions émotionnelles
innées) et l’intelligence forment le matériel brut, largement hérité des antécédents à partir
duquel les traits des individus se développent en interaction avec l’environnement.
La personnalité totale : une synthèse vivante.
La valeur essentielle de la théorie d’Allport tient au fait qu’elle tente de rendre compte du
fonctionnement complet de la personne totale. Le travail d’Allport a débuté dans les
années 30. Cette évolution vers une étude plus scientifique des comportements dans tous
les domaines de la psychologie a conduit les psychologues à s’intéresser à des aspects
partiels du comportement et les a détournés d’une approche globale de l’individu. Pour ce
type d’analyse scientifique, il y a l’idée que le comportement humain global est trop
difficile à comprendre, trop complexe pour qu’il soit possible d’en rendre compte
scientifiquement. Pour ces chercheurs, il vaut mieux se focaliser sur des aspects partiels
de ce fonctionnement. Pour eux, c’est la seule manière de faire face à cette complexité de
l’être humain en vue d’arriver un jour à une théorie globale intégrant les résultats mis à
jour dans chaque champ particulier. Allport était au contraire forcément convaincu que
l’étude psychologique de la personnalité ne devrait pas et ne pouvait pas perdre le contact
avec l’individu total. L’étude psychologique de la personnalité pour Allport devait
considérer l’individu dans sa totalité au risque de perdre de sa valeur scientifique.
Bien que l’étude des traits mette l’accent sur des aspects particuliers de la personne. Ces
traits peuvent être aisément combinés pour redonner un sens à la personne totale. La
théorie d’Allport visait donc essentiellement à donner une description détaillée des
personnes plutôt qu’à comparer différentes personnes le long d’un ou plusieurs traits
particuliers. Sa théorie ne cherchait absolument pas à réaliser des prédictions sur ce que
ferait telle ou telle personne dans un futur plus ou moins proche.
Cette question du passage de la signification de traits partiels à l’apparition globale de la
personnalité a fait l’objet de nombreuses études subséquentes.
Etude de Asch : Il a montré que l’association de termes modifiait le sens propre du label
de traits employés. Selon Asch, l’idée globale que l’on a sur une personne résulte d’un
traitement global non décomposable de l’information que l’on possède sur cette personne.
Etude d’Anderson dans les années 60 : La technique d’étude d’Anderson est de présenter
des paires de labels de traits à des sujets et il leur demandait de coter ces paires sur une
échelle d’attrait. Il a montré que les labels conservent leur sens quelque soit le contexte
fourni par l’autre label de la paire. C’est un modèle qui peut être qualifié d’additif. Pour
Anderson, lorsque nous devons nous faire une idée de l’attrait pour nous de quelqu’un
qui nous est décrit par un certain nombre de caractéristiques, nous procédons
mentalement à quelque chose qui ressemble à une moyenne des sens particuliers attachés
à chaque caractéristique ; Les différences de jugement entre personnes seraient dues à
deux causes : Une cause qui tient au fait que les labels ne reçoivent pas la même valeur
d’une personne à une autre. Une autre cause qui tient à l’importance ou au poids de
l’adjectif qui pourra différer. Le passage de la signification de chaque trait à une
impression globale de la personnalité sur une personne obéirait à des règles simples
incluant les objectifs et les buts poursuivis par l’observateur.
L’accent mis sur le présent et la conscience.
Bien que la personnalité puisse résulter d’interactions complexes entre les dispositions
génétiques et l’apprentissage social c’est le « ici » et « maintenant » qui sont importants
pour comprendre la personnalité de l’individu total. C’est la personnalité actuelle qui
détermine le comportement actuel.
La motivation et les sentiments constituent l’expérience du présent plutôt qu’une énergie
venant du passé, ils sont directement responsables des comportements. Allport pensait
que les psychologues psycho dynamiques avaient une espèce de mépris pour la surface
psychique de la vie. Les reports conscients qu’un individu peut faire sont
systématiquement rejetés comme non digne de foi. Les fondements ou les raisons
présents de ses buts sont écartés au profit de raisons cachées qu’il faut rechercher dans les
origines mystérieuses de son existence.
La citation d’Allport (page 4 du polycop) illustre bien comment il insistait sur le rôle
déterminant des pensées conscientes et de la planification du comportement que chacun
peut se donner. Il accordait crédit aux déclarations des personnes sur leurs motivations.
Allport pensait que la personnalité est toujours en développement. En opposition à la
perspective psychanalytique, Allport ne croyait guère à la possibilité que la personnalité
stagne de façon générale, prisonnière de motivations enfantines dépassées. Au fur et à
mesure que les individus se développent, leurs motivations se stabilisent et fonctionnent
de façon autonome. C’est un concept important de la théorie d’Allport, cela signifie que
chez l’adulte, les premières sources de motivation ont une signification tout à fait actuelle
en fonction des objectifs choisis en congruité avec la personne, avec son identité
personnelle et son désir de se développer. La théorie d’Allport décrit comment se passe le
proprium pendant l’enfance.
En conclusion, le travail d’Allport fut très original par rapport à ce qu’était la psychologie
dans son temps. Allport pensait que la personnalité quoique formant un tout organisé est
également toujours en changement et en adaptation permanente dans le cours du
développement et de l’apprentissage.
IV - La théorie des types de Eysenck.
La classification la plus populaire en type de personnalité est basée sur la date de
naissance (horoscope). Sur la base de cette technique, les individus d’un certain type
(béliers, taureaux…) sont fortement déterminés à devenir ce que commande le type. On
est prédestiné au sens le plus fort.
L’astrologie est encore de nos jours la théorie de la personnalité la plus répandue au
niveau des médias. Ce n’est pas une science moderne.
Un autre système de classification des types est basé sur les structures biologiques. Dans
ce cas, la personnalité est considérée comme héritée. Cette idée d’héritage génétique
perdure dans un certain nombre de théories contemporaines. C’est le cas de la théorie
d’Eysenck. Ce type de théorie est basé sur l’idée que les types de personnalité se
distinguent par des différences fondamentales dans le système nerveux des personnes, ces
différences sont probablement héritées.
Eysenck a donc essayé de comprendre les causes du comportement, les causes des
habitudes les plus triviales aux systèmes de valeurs, en allant jusqu’aux convictions
idéologiques. Il a essayé de déterminer une base neuropsychologique à sa théorie pour
tester expérimentalement ses hypothèses.
Qu’est ce qu’un type de personnalité ?
En Occident, les types de personnalité sont apparus pour la première fois dans la culture
grecque au 4ème siècle avant notre ère. Ces études furent développées ensuite au second
siècle dans l’œuvre de Galien. La typologie de Galien mettait en relation quatre types de
personnalité en fonction de la dominance relative de quatre humeurs corporelles (sang,
flegme, bile noire, bile jaune). A partir de ces 4 humeurs il a définit 4 personnalités : - la
personne sanguine, ou énergique ; - la personne flegmatique ou molle, apathique et sans
réaction ; - la personne colérique ou irritable (bile jaune) ; la personne mélancolique ou
dépressive (bile noire). Ces 4 descriptions de Galien sont appelées des tempéraments,
c'est-à-dire des caractéristiques stables de la personnalité qui peuvent avoir leurs origines
dans la biologie et sont présentes dans une certaine mesure dès la naissance. Ces théories
étaient basées sur des observations occasionnelles et certaines avaient suscité des mises à
l’épreuve très sérieuses. Dans ces théories anciennes de la personnalité, la personnalité
est liée à certaines caractéristiques du système nerveux et/ou de fluide corporel.
Etude de Kretschmer (1925): a decouvert une correlation systematique entre les traits
physique des personnes et la propension a présenter des troubles psychatriques
Etude de Sheldon (1940): a travaillé sur la base d'une theorie de 3 temperament liés au
caracteristique physique osseuse et musculaire.
L’étude de Sheldon se base sur des stéréotypes. L’intérêt est que Sheldon avait réalisé de
multiples mesures physiques et de multiples cotations de tempéraments sur lesquelles
asseoir sa théorie.Il a créer un systeme de mensuration pour detecter 3 types en
particulier:
• les ectomorphes : personnes grandes, maigres, très sensible, peu musclé, intellectuel,
inhibé, anxieuse, et créative.
Les mesomorphes : personnes musclés, forte, a l'apparence tres mur et à la posture très
correcte. Ce sont des personnes aventureuse, courageuse, egoiste, compétitive, aimant le
risque et le hasard
Les endomorphes : personnes rondes paresseuse, peu musclées, avec un systeme digestifs
très dvp. Aiment le confort, sont de bonnes humeur.
Aucun de ces trois types e personnes a une personnalité specifique donc l'auteur decida
d'étudier aussi les différents types de personnalité :
• les cerebrotoniques: personnes timide et intelectuel
les somatotoniques : personnes actives et energique
les viscerotoniques : personnes sociable aimant le confort physique.
Ensuite il fit la conexion entre ces trois types de personnalité et les trois types physique :
• ectoderme
mésoderme
endoderme
Les théories typologiques partent du principe que c’est le type de personnalité auquel un
individu appartient qui constitue le phénomène le plus important. C’est de ces types que
les caractères secondaires c'est-à-dire les traits et les comportements spécifiques sont
dérivés. Les théories typologiques mettent l’accent sur le fait que ce qui est responsable
de la personnalité tient dans un petit nombre de processus, de stades ou de structures
internes à l’individu.
L’idée d’une typologie autorise néanmoins l’existence de différences individuelles
considérables. Les extrêmes constituent les types purs mais il y a place pour de très
nombreux regroupements de caractéristiques sous un type déterminé. Pour comprendre ce
qu’implique l’idée de typologie, il ne faut pas seulement considérer les descriptions des
types purs, il faut également considérer les dimensions le long desquelles les gens
varient.
La typologie d’Eysenck est basée sur 3 dimensions : - l’extraversion - introversion.
- le caractère névrotique.
- le caractère psychotique.
Les quatre types purs d’Eysenck sont : - stable extraverti
- névrotique extraverti
- stable intraverti
- névrotique intraverti
En fonction du score de chaque individu le long de ces deux axes, ils peuvent être
positionnés dans le plan de la croix. Aux extrêmes sont classés les individus qui ont des
scores très élevés ou très bas sur les deux dimensions.
(polycop page 6)
Les types de personnalité d’Eysenck.
Pour Eysenck, un type de personnalité définit un certain nombre de traits de personnalité.
Ces traits définissent les réponses habituelles qui déterminent les réponses spécifiques
dans chaque situation concrète.
Le névrotisme pour Eysenck est différent de la névrose pour Freud. Pour Freud, la
névrose est un état clinique. Pour Eysenck, le névrotisme est une dimension de la
personnalité normale basée sur la relative stabilité du système nerveux.
Quels sont les fondements de la conception d’Eysenck ?
La théorie d’Eysenck propose sur une longue tradition historique de typification de la
personnalité en terme de système nerveux différent. Eysenck base sa théorie sur celle de
Wundt. Ce dernier a suggéré que la typologie quadripartite de Galien pouvait être
considérée comme le produit du croisement de deux dimensions, chaque dimension
représentant un aspect différent de l’activité du système nerveux. Wundt a suggéré que le
système nerveux variait en terme de réactivité.
Pour Eysenck, les dimensions névrotisme – stabilité et extraversion – introversion sont
respectivement similaires aux deux dimensions lent – rapide et fort – faible tel que Wundt
les définit.
La contribution spécifique de Eysenck a été de trouver une base pour ses dimensions dans
les connaissances actuelles, relatives à la neurophysiologie du système nerveux.
Eysenck s’appuie sur le travail du psychiatre Jung. La psychologie de ce dernier était
basée sur de très nombreuses observations cliniques. Jung différenciait les personnes en
types sur la base de la manière dont ils traitent et font avec le monde environnant. Jung
proposait une division en 2 types, les introvertis et les extravertis. Chacun de ces deux
groupes étaient encore divisés en sous groupes selon la fonction psychologique la mieux
développée de la personne.
Extraverti
Raisonnement
Sentiment
Introverti
Sensation
Intuition
Pour Jung, un extraverti est quelqu’un qui va dans le monde à la recherche de
stimulations. Le signe le plus précoce d’extraversion chez l’enfant consiste en une
adaptation rapide à l’environnement et en une attention extraordinaire donnée aux objets
et tout simplement aux effets que l’enfant peut avoir sur eux.
L’introverti au contraire exprime un certain recul devant des situations nouvelles. Il a
besoin d’un peu de temps pour se lancer. Il n’accueille pas systématiquement la
nouveauté de manière ouverte mais après quelques hésitations initiales il tente
d’interpréter la stimulation nouvelle selon sa propre subjectivité.
Donc pour Jung, très tôt apparaissent des tendances à se poser par rapport aux objets
familiers et très tôt apparaissent des tendances pour maîtriser ces objets. Jung voyait ces
comportements comme des manières habituelles de réagir au monde, d’interagir avec lui,
chaque manière présentant ses avantages et ses inconvénients. Jung insistait sur le fait
que bien que les types existent, la majorité des personnes ne constituent pas des types
purs. Les personnes varient le long de dimensions continues.
Le dernier point sur lequel Eysenck base sa théorie est le fait que lui et ses collaborateurs
ont développés des questionnaires dans lesquels les personnes rapportent leurs
comportements, leurs préférences et leurs pensées. Les données qui ont été recueillis à
l’aide de ces questionnaires ont constitués la base sur laquelle Eysenck a fondé son
approche psychométrique de la personnalité.
L’approche psychométrique de la personnalité selon H.J Eysenck.
La psychométrie c’est la science de la mesure des variables psychologiques. Les mesures
psychométriques permettent d’établir ce qu’Eysenck considère comme la structure
universelle de la personnalité. Ces mesures constituent la base de son approche
nomothétique.
Eysenck et beaucoup d’autres auteurs ont montrés que les personnes diffèrent
systématiquement de part leur score global à de telles échelles. Quelques personnes ont
un score qui les situe à l’une des deux extrémités de l’échelle d’introversion –
extraversion mais la plupart des personnes ont un score plus proche du point moyen
c'est-à-dire du centre de la distribution des scores et la distribution tend à avoir la forme
d’une cloche (page 8 du polycopié).
Dans un questionnaire de personnalité, chaque question possède une certaine validité de
surface c'est-à-dire qu’à partir de l’expérience quotidienne une question comme
celle-ci : « avez-vous tendance à parler beaucoup lorsque vous êtes en groupe ? » peut
être interprétée aisément comme traduisant un aspect du comportement social. Lorsque
beaucoup de questions (ou items) de ce type sont présentés à beaucoup de personnes, il
est également possible de montrer statistiquement, en employant la méthode des
corrélations, que les personnes qui répondent oui à un item particulier tendent à répondre
oui à un autre lien de contenu voisin. Il peut être montré que ces items similaires qui
traduisent tous, dans le cas de l’exemple, des comportements impliquant des relations
sociales vont ensemble, sont en corrélation.
La corrélation.
La technique des corrélations est une technique permettant de connaître si et dans quelle
mesure une dimension quelconque varie de la même manière qu’une autre dimension.
Deux séries de mesures qui sont en relation l’une avec l’autre sont en co-relation d’où le
terme corrélation.
Une corrélation positive est un changement dans la même direction : par exemple durant
la croissance d’un enfant, les bras et les jambes grandissent ensembles.
On dit qu’il y a des variables non corrélés lorsque les 2 variables sont indépendantes
l’une de l’autre.
La corrélation négative c’est lorsque l’on a des scores élevés d’une dimension qui
correspondent à des scores bas d’une autre dimension.
Une corrélation varie de -1.00 à +1.00. Plus une corrélation s’éloigne de 0.00, plus la
force de la liaison entre les mesures est élevée.
L’analyse factorielle.
Le point de départ de l’analyse factorielle est la matrice de corrélation. On applique sur
cette matrice une analyse statistique en vue de faire ressortir les groupes de corrélation
élevés, c'est-à-dire les groupes d’items pour lesquels les réponses sont attribuables à
l’effet de l’un ou de l’autre.
L’analyse factorielle cherche essentiellement à réduire la longue liste des questions ou
des items en un nombre de facteurs le plus réduit possible, susceptibles de rendre compte
de ces corrélations.
Si réellement toutes les questions posées mesurent une seule et même dimension de
personnalité alors un seul facteur doit émerger de l’analyse. Un facteur est une variable
latente sous jacente. Si, par contre, plusieurs dimensions primaires indépendantes sont à
l’œuvre alors se sont plusieurs facteurs qui devraient émerger de l’analyse comme c’est le
cas dans la théorie de Eysenck.
Application de l’analyse factorielle au domaine de la personnalité.
Eysenck pose l’hypothèse que les traits de personnalité sont dérivés des types de
personnalité. Pour montrer l’existence de type de personnalité, il a appliqué l’analyse
factorielle. Eysenck a montré que ceux qui ont des scores élevés aux traits de
persévérance tendent à avoir des scores élevés sur le trait de rigidité, le trait de
subjectivité, tout les traits correspondant à l’introversion. Pour ceux qui ont des scores
faibles c’est l’inverse. Cela signifie que les traits eux-mêmes tendent à former des
groupes de corrélation et ce sont ces groupes qui prouvent l’existence de types. Les
scores que les personnes obtiennent pour l’ensemble d’un groupe de traits fournissent un
indice et une mesure de leur type. De la même manière, il est possible de montrer que les
réponses à certains blocs de questions étaient corrélées entre elles et que les scores plus
globaux, calculés au niveau de certains groupes, de ces traits tendent aussi à être
corrélées. Il est aussi possible de considérer les relations qui peuvent exister entre les
types eux-mêmes. L’un des piliers de la théorie d’Eysenck est de montrer que les causes
biologiques de l’extraversion sont sans rapport avec les causes biologiques du
névrotisme. Il en déduit l’hypothèse suivante : Le fait de connaître le score d’une
personne en extraversion - introversion ne permettrait pas de nous informer sur le score
que cette personne pourrait avoir sur la dimension névrotisme - stabilité.
Eysenck et ses collaborateurs ont construit deux questionnaires :
Le MPI (Maudsley Personality Inventory)
Le EPI (Eysenck Personality Inventory).
La base biologique de la typologie d’Eysenck.
La théorie d’Eysenck pose également de manière explicite la façon dont les deux grandes
dimensions sont représentées biologiquement. On a élaboré des situations expérimentales
précises afin de déterminer les évidences neuro physiologiques de la théorie.
Le premier postulat d’Eysenck est le suivant : la position d’une personne le long de la
dimension extraversion – introversion est dû au niveau d’éveil dans le cerveau.
Le deuxième postulat est que la position le long de la dimension stabilité – névrotisme est
due à la stabilité ou au manque de stabilité c'est-à-dire à la labilité du Système Nerveux
Autonome. Le système nerveux autonome est la partie du système nerveux qui contrôle
l’activité involontaire comme la respiration, la digestion ou les battements du cœur.
Qu’entendons nous par niveau d’éveil ?
Le niveau d’éveil, ça peut aller du fait de se sentir fortement stimulé ou au contraire
lorsqu’on peut se sentir très fatigué de manière chronique.
Les niveaux d’éveils sont contrôlés par la Formation Réticulaire Activatrice Ascendante
(la FRAA, qui est une structure du cerveau qui contrôle l’activité involontaire). Celle-ci
agit comme un amplificateur, son fonctionnement est simple, des stimulations nerveuses
arrivent constamment au cerveau venant des cellules du corps, ces impulsions passent par
la FRAA laquelle peut soit réduire l’ampleur de ces stimulations, soit amplifier l’ampleur
de ces stimulations. La conséquence de cela est que cela va augmenter ou diminuer le
niveau de vigilance.
Pour Eysenck, les différences observées dans les comportements des personnes,
exprimées en terme d’introversion ou d’extraversion sont causées par des différences
génétiques dans le fonctionnement de la FRAA. L’hypothèse d’Eysenck est que les
introvertis sont hyper réveillés de manière chronique (de naissance). Cela entraîne qu’ils
doivent se comporter de manière à réduire leur niveau d’éveil. Au contraire, les
extravertis sont chroniquement sous éveillés, il s’en suit qu’ils doivent se comporter
d’une manière telle que leur niveau d’éveil s’accroisse. Les introvertis hyper réveillés
doivent faire en sorte d’éviter les stimulations. C’est le comportement quotidien du sujet
qui régule en évitant ou en augmentant les stimulations. L’introversion – extraversion
apparaîtrait donc comme une position héritée pour Eysenck. Il s’en suit que le
développement de la personne quel que soit le type d’environnement social et physique
passera inévitablement par une série de comportements soit spécifiques, soit généraux qui
lui serviront à ajuster la balance de l’éveil. L’ensemble fonctionnant comme un
mécanisme biologique homéostatique.
Une étude de Shield (1962) a appuyé cette hypothèse d’Eysenck (voir polycop). La
théorie d’Eysenck nous montre que les trois quarts des différences individuelles en
matière de personnalité liées à la dimension introversion – extraversion seraient
génétiquement déterminés.
Concernant la partie de la théorie d’Eysenck sur le névrotisme, Eysenck avance que le
névrotisme est concerné par la labilité du SN Autonome et est essentiellement un indice
de l’émotionnalité de l’individu. Labilité = Changements d’humeurs rapides et
importants. Les personnes qui ont un score faible en névrotisme sont stables et plutôt
insensibles de manière générale. Les personnes qui ont un score élevé en névrotisme sont
au contraire émotionnellement instables c'est-à-dire qu’elles tendent à réagir trop fort de
manière émotionnelle et sont plus sensibles à la douleur et aux autres stimulations.
Cette théorie assume le caractère génétiquement hérité de l’émotionnalité. Ce caractère
génétique hérité a été montré dans les études sur les jumeaux, on a montré que les
caractères émotionnels apparaissaient très tôt et persistaient.
L’excitation ou l’éveil cortical est un état latent invoqué théoriquement pour rendre
compte des variations de l’excitabilité du cortex cérébral. L’excitation favorise les
processus corticaux. L’inhibition a un effet inverse. Chez les introvertis, l’excitation est
forte : les potentiels d’excitation sont forts, s’établissent rapidement et se dissipent
lentement ; les potentiels d’inhibition sont faibles, s’établissent lentement et se dissipent
rapidement. Chez les extravertis, l’excitation est faible : les potentiels d’excitation sont
faibles, s’établissent lentement et se dissipent rapidement ; les potentiels d’inhibition sont
forts, s’établissent rapidement et se dissipent lentement.
Comment l’effet du niveau d’éveil peut-il affecter le comportement ?
Eysenck s’appuie sur les travaux de Pavlov. Ce dernier avait suggéré que la facilité avec
laquelle le conditionnement classique apparaît dépend du type de Système Nerveux en
question. Pavlov pensait qu’un Système Nerveux faible, facilement éveillé était
relativement facile à conditionner. Eysenck a souligné le lien entre système nerveux
faible et hyper éveil chronique associé à l’introversion. Hypothèse, les introvertis seraient
plus facilement conditionnables. Pavlov avait aussi identifié un SN fort, sous éveillé, plus
résistant aux conditionnements. Eysenck a relié ce SN fort à l’extraversion. Hypothèse,
les extravertis pour Eysenck seraient moins facilement conditionnables.
A partir de là, Eysenck a réalisé de prédictions basées sur le fait que si les extravertis sont
moins éveillés que les introvertis, ils devraient s’ennuyer plus rapidement et moins
persévérer sur des tâches répétitives et ennuyeuses.
La deuxième déduction d’Eysenck est que le fait de prendre des drogues comme l’alcool
qui réduisent le niveau d’éveil, devrait permettre à des introvertis hyper éveillés de se
comporter davantage comme des extravertis. Au contraire, des drogues stimulantes
comme le café devraient décroître la performance des introvertis du fait qu’elles rendent
leur niveau d’éveil encore plus élevé, également, la caféine devrait réduire le
comportement de recherche d’excitation des extravertis du fait qu’elle augmente déjà leur
niveau d’éveil.
Expérience de Spielman.
On a deux groupes de sujets (introvertis et extravertis). Ces deux groupes devaient
réaliser une tâche ennuyeuse et mécanique. On leur demandait de frapper sur une plaque
de métal avec un stylet, lui-même métallique. Il était possible de mesurer avec précision
le temps pendant lequel le stylet et la plaque était en contact. Les temps de non contact
enregistrés pour chacun des deux groupes différaient considérablement. Pour les
extravertis, le temps de non contact était multiplié par 15 par rapport aux introvertis. Les
introvertis étant plus éveillés, ils se fatiguent moins. Les extravertis, moins éveillés, sont
plus rapidement ennuyés par la tâche et développent une réaction d’inhibition. Dans des
tâches longues, ennuyeuses et répétitives, les performances des introvertis diffèrent
considérablement de celle des extravertis.
Expérience d’Hogan (1966).
Hogan a réalisé une expérience intitulée « les tâches de vigilance perceptive ». Il a émis
l’hypothèse que l’on peut s’attendre à ce que les potentiels d’inhibition apparaissent plus
fréquemment et plus précocement chez les sujets extravertis. Ces derniers devraient être
moins efficients dans les tâches de vigilance. Dans cette expérience on présente des
chiffres à la cadence de 1/sec et les sujets doivent les noter par groupe de 3. On observe
que l’efficience se dégrade plus rapidement chez les sujets extravertis et elle est d’un
niveau moindre.
Expérience d’Howarth & Eysenck (1968).
Expérience qui s’appuie sur la mémoire. On sait qu’au cours de la mémorisation, le
niveau d’éveil qui correspond à la motivation, facilite la consolidation des traces
mnésiques. Cette facilitation a pour conséquence une inhibition du rappel à Court Terme
et une facilitation du rappel à Long Terme.
Si les sujets introvertis et les sujets extravertis se distinguent par la force de leur potentiel
d’excitation, on devrait alors observer un meilleur rappel à CT chez les extravertis et un
meilleur rappel à LT chez les introvertis.
Howarth et Eysenck ont vérifié cette hypothèse en proposant à des sujets introvertis et
extravertis des apprentissages de couples de mots associés et en examinant leur
performance de rappel après des intervalles variant de quelques minutes à 24h.
Expérience de Wigglesworth & Smith (1976).
Cette expérience a porté sur la mesure de la réaction électrotermale.
La réaction électrotermale est enregistrée sur la face dorsale de l’avant bras ou de la
main. Elle mesure la variation de la résistance électrique de la peau consécutive à la
sécrétion de glandes sudoripares. L’amplitude de la réaction électrotermale évaluée à
partir d’un niveau de base est un indicateur du degré d’activation de l’organisme et elle
est fonction de l’intensité des stimulations. A partir de la théorie d’Eysenck on peut
s’attendre à ce que la sensibilité aux stimuli des sujets introvertis soit plus grande pour les
stimuli de relativement faible intensité.
Wigglesworth et Smith ont vérifié cette hypothèse. Le résultat est que la réaction
électrotermale est plus forte avec des stimuli auditifs de 100db qu’avec des stimuli
auditifs de 80db. Mais à 80db elle est plus marquée chez les introvertis et à 100db, elle
est plus marquée chez les extravertis. La théorie d’Eysenck porte une certaine validité. Il
serait cependant erroné de penser que la théorie d’Eysenck est vraie de manière générale.
Elle ne rend pas compte de tous les faits connus cependant il apparaît clairement un fait
central postulé par cette théorie et que les sujets introvertis sont plus sensibles aux
stimulations physiques modérées que les sujets extravertis.
Les types d’Eysenck dans le monde social.
Eysenck pense que ces 3 dimensions de base de la personnalité qu’il propose
(extraversion – introversion / névrotisme – stabilité / caractère psychotique) constituent
un point de départ et que la personnalité devient de plus en plus diverse et
idiosyncrasique au fur et à mesure que les individus font l’expérience de l’interaction
avec la réalité de la vie quotidienne.
La théorie d’Eysenck suggère également des contraintes biologiques importantes placées
sur le type de personnalité que chacun peut développer. Davantage que les autres
théoriciens, Eysenck met l’accent sur le fait que certaines voies de développement de la
personnalité sont presque inévitables pour certains types, principalement si la personne se
positionne à l’un des deux pôles de la dimension.
Eysenck suggère que le processus de socialisation agit d’une manière assez différente
chez les introvertis et les extravertis. C’est un aspect très controversé dans la théorie
d’Eysenck. Ce dernier fait l’hypothèse que, compte tenu du fait que les extravertis sont
moins facilement conditionnables pendant leur période de croissance et l’ensemble de
leur vie, ils sont moins facilement socialisés et donc davantage sujet que les introvertis à
des comportements déviants ou sociopathes. Le fait que les introvertis soient plus
aisément socialisés fait qu’ils sont davantage exposés à l’hyper socialisation, deviennent
hyper consciencieux, anxieux et préoccupés par des sentiments de culpabilité.
Eysenck a également recherché à relier les idées politiques des individus et leur type de
personnalité sous jacentes. Il avait été établi depuis longtemps que les attitudes politiques
des personnes peuvent être ordonnés le long d’une dimension allant de radical à
conservateur ce qui démarque classiquement la gauche de la droite. De la même manière
que ce qui a été observé dans le cas des dimensions d’Eysenck, les personnes se
distribuent le long de cette dimension et la plupart tendent à se regrouper au milieu.
Eysenck a contribué à établir l’idée d’une seconde dimension indépendante de la
première qui correspond à tout un ensemble d’attitudes par rapport à des problèmes
sociaux. Il s’agit de la dimension T qui oppose la dureté de pensée à la tolérance.
L’introduction de cette dimension a permis de comprendre certaines similarités entre la
droite et la gauche dans leurs versions extrêmes. Eysenck a avancé l’idée que la droite
extrémiste (fascisme) et la gauche extrémiste (stalinisme) étaient similaires du point de
vue de la dureté de pensée. Ce travail a été fait en 1954.
Conclusion sur la théorie d’Eysenck.
Il y a intuitivement quelque chose de séduisant dans une telle théorie capable d’unifier
des variation psychologiques entre personnes a tant de niveaux différents à l’aide d’un
modèle à structure simple. Si cette théorie tend à être largement acceptée du fait de sa
simplicité et aussi du fait que le concept de types est intuitivement séduisant, il y a
certains dangers à considérer comme évidents et allant de soi, les liens que prétend
réaliser cette théorie entre conformité sociale, déviance et affiliation politique d’une part
et base biologique d’autre part. Si l’on considère la théorie dans son ensemble
accompagnée de tout l’ensemble des données expérimentales qui la conforte, il est clair
que la contribution d’Eysenck au domaine de la personnalité est essentielle. Les issues
très larges qu’il propose nous forcent à comparer sa théorie aux autres, généralement plus
étroites et bien moins testables, bien moins confrontables à la réalités des faits
expérimentaux.
V – Le modèle dit « BIG FIVE ».
C’est un modèle à 5 facteurs généraux. A l’heure actuelle, beaucoup de chercheurs ont
adopté ce modèle et le définisse comme le modèle de personnalité que l’on recherchait
depuis longtemps pour décrire de façon concrète la personnalité. Ce modèle est le fruit de
nombreux travaux et trouve son origine dans les études lexicales, tout comme le modèle
d’Allport. Dans ces études, on étudie le lexique pour connaître les dimensions que les
gens emploient pour se décrire eux-mêmes et pour décrire les autres. Ces études lexicales
ont montré que les personnes décrivent généralement la personnalité en terme de 5
facteurs.
Le label « Big Five » est attribuable à Goldberg.
Les tenants du Big Five pensent que ce modèle capture des dimensions importantes des
différences individuelles et fournit de ce fait un cadre organisateur pour les recherches
sur la personnalité.
Des analyses menées à partir de mesures de la personnalité très diverses et développées
dans des buts très différents ont répliqué le modèle à 5 facteurs. Dans certaines de ces
études, les données étaient des jugements portés par des pairs ou par des experts.
C'est-à-dire que l’on demandait à des participants et à des personnes qui connaissaient
bien ces participants de décrire leur personnalité et à partir de ces données, les
comportements spécifiques rapportés débouchent sur un modèle à 5 facteurs.
Sur la base de ce modèle, Costa et Mac Crae ont développé le NEO-PI. A la base, le
NEO-PI comprenait 181 items, aujourd’hui il en comprend 240. Dans ce test, les
participants indiquent dans quelles mesures ils sont d’accord avec chaque item en
employant une échelle en 5 points. Au final, le questionnaire permet d’obtenir 5 notes,
une par facteur et à l’intérieur de chaque facteur, des sous scores qui mesures 6 traits
spécifiques ou 6 facettes, aspects plus particuliers des 5 facteurs.
Les 5 facteurs généraux sont des traits de personnalité, les facettes aussi mais elle sont
beaucoup plus spécifiques. Chaque trait est donc organisé hiérarchiquement, du plus
général au plus spécifique.
3 questions posées par le chercheur :
- Est-ce que la personnalité est stable dans le temps ? La réponse est oui, elle le serait.
C’est ce que montre une étude qui a porté sur la personnalité des adultes (l’individu tel
qu’il se perçoit et tel que son conjoint le perçoit) sur 6 ans. Chez les enfants, il semblerait
qu’il y aurait beaucoup de changements de personnalité.
- Il y a-t-il une relation entre la personnalité et les facteurs génétiques ? Oui. La
personnalité dépendrait bien pour une partie de la génétique.
- Le degré d’accord observé entre des mesures de nature différentes ? Il s’agit de voir s’il
y a validité convergente entre ces 2 mesures. On part de l’hypothèse que ces mesures sont
en accord. Une étude allemande a porté sur cette question de la validité convergente, 3
types de méthodes ont été utilisées : - le NEO-PI ; - des cotations fournies par chaque
participants sur une liste indépendante d’adjectifs sélectionnés pour capturer les 5
facteurs ; - des mesures fournies par 3 personnes qui connaissent bien le participant en
employant la même liste d’adjectifs construite par Norman. Ce degré d’accord entre les
mesures est estimé par un coefficient de corrélation. Dans cette étude, les corrélations
sont positives. La validité convergente c’est le fait d’employer une variété de mesures
pour évaluer tel ou tel trait de personnalité et regarder si les mesures convergent.
Le modèle du Big Five a des implications pratiques dans le cadre des performances au
travail ou dans le cadre des thérapies. Le bien-être psychologique a été évalué par des
questionnaires différents.
Des relations entre la personnalité et le bien-être ont pu être mises en évidence et ceci que
les scores de personnalité soient basés sur le record personnel ou qu’ils soient basés sur la
description faite sur le conjoint. Les gens les plus heureux dans la vie sont ceux dont les
scores en névrotisme c'est-à-dire en stabilité émotionnelle sont faibles et ceux dont les
scores en extraversion sont élevés.
Concernant les dimensions agréabilité et conscience ; les relations sont d’amplitude
moindre, les personnes les plus heureuses tendent à être les plus agréables et aussi les
plus droites.
Pour la dimension ouverture. Ce facteur a peu d’effet mais les personnes dont le score en
ouverture est élevé reportent davantage des émotions de toutes sortes, positives ou
négatives.
Conclusion : Malgré l’enthousiasme de certains, certaines précautions sont à prendre. En
effet, plusieurs travaux laissent penser que d’autres facteurs additionnels existent. C’est le
cas de modèles plus anciens comme celui de Cattell (modèle à 16 facteurs).
Le modèle de Cattell.
Le modèle de Cattell est un modèle qui a pour point de départ la théorie. Il utilise
l’analyse factorielle et construit un outil : le 16PF. Beaucoup d’études ont confirmés le
modèle de Cattell. Pour lui, « les faits ne supportent tout simplement pas une conception
plus simple de la personnalité ». Il réduit par analyse factorielle les 16 facteurs en 5. Au
départ il trouvait 8 facteurs par analyse factorielle de second ordre : l’extraversion /
l’anxiété / résistance à l’équilibre / indépendance / contrôle / ajustement / leadership /
créativité. On a ensuite réduit ce chiffre à 5.
Selon Cattell les facteurs de second ordre sont moins utiles que les facteurs de premier
ordre pour prédire les comportements. Cattell tout comme Eysenck connaissait bien les
limites des questionnaires. Pour appuyer sa théorie, il a analysé des données basées sur
des biographies, des données issues de techniques projectives, des tests de performances.
A l’aide de ces données issues de techniques différentes, il montre que les facteurs ne
sont pas simplement le résultat de la perception qu’à chacun de sa personnalité mais sont
le résultat de quelque chose de plus fondamental.
La manière dont Cattell conçoit l’influence de la personnalité sur le comportement est
complexe. Il reconnaît que chaque comportement particulier est influencé par une
constellation de traits. La prédiction du comportement ne peut être que multi variée. Elle
peut inclure donc les 16 facteurs mais aussi d’autres variables comme les attitudes, les
sentiments ou encore l’état d’esprit.
En conclusion sur Cattell et son modèle à 16 facteurs : La théorie des 16 facteurs
constitue la contribution la plus connue de Cattell mais celui-ci est également l’auteur de
mesures concernant l’humeur, l’intelligence et la motivation. Cattell a aussi étudié la
distribution et les causes de la personnalité et a conduit des études sur les différences de
personnalité entre les hommes, les femmes et entre les nationalités différentes. Au cours
de sa vie il a également étudié le rôle de l’hérédité et le développement de la personnalité.
Le modèle de Wiggins.
C’est un modèle de personnalité décrivant les aspects de personnalité qui influencent
spécifiquement le comportement interpersonnel. A partir de présupposés théoriques, il a
distingué 6 catégories de traits : - les traits interpersonnels comme « agressif ». – les traits
matériels comme l’avarice. – les traits tempéramentaux comme le fait d’être enjoué. – les
rôles sociaux comme le fait d’être cérémonieux. – les traits de caractère comme être
malhonnête. – les prédicats mentaux comme le fait d’être analytique.
L’approche de Wiggins est davantage théorique que celle de ses prédécesseurs. Il propose
que les interactions entre les individus aient 2 types de conséquences, pour soi et pour
l’autre. Ces conséquences concernent le statut social et l’émotion. Il ajoute 2 autres
catégories de traits en s’appuyant sur ces 2 types de conséquences. La première catégorie
est la catégorie grégaire - extraverti (personne qui s’accepte et qui accepte l’autre en
terme de statut et d’émotion). La seconde catégorie est distant – introverti (personnes qui
rejettent l’autre et se rejettent eux-mêmes en terme d’émotions et de statut social).
Un modèle des fonctions psychologiques.
Carl Jung a proposé que les personnes varient selon 3 dimensions importantes qui
correspondent à des processus psychologiques de base.
La première dimension de ce modèle est l’introversion / extraversion. Elle se réfère
simplement à la tendance à être plus ou moins sociable c'est-à-dire que selon Jung,
l’énergie psychique chez l’introverti est dirigée vers l’intérieur en direction de
l’inconscient. Chez l’extraverti, l’énergie psychique est dirigée vers l’extérieur en
direction du monde environnant. Les extravertis sont davantage susceptibles de se
souvenir du nom des gens par exemple. Ces derniers préfèrent des emplois qui supposent
une certaine exhibition comme entraîneur, vendeuse en marketing… A l’école les
étudiants extravertis préfèrent des styles d’apprentissage actif comme la réalisation de
projets ou les simulations alors que les introvertis préfèrent des styles d’apprentissage
plutôt réflectif comme les cours, les lectures ou les fait d’apprendre seul.
Jung a décrit l’extraversion / introversion comme une caractéristique stable au cours de la
vie. Les deux autres dimensions, sentiment / pensée et sensation / intuition, Jung les a
appelées fonctions psychologiques.
La dimension sentiment / pensée décrit deux voies alternatives de juger les choses. On
peut baser notre jugement sur la logique ou sur la pensée mais aussi sur les émotions ou
encore les sentiments.
La dimensions sensation / intuition décrit deux formes alternatives de perception.
L’information perçue peut être concrète et détaillée comme celle qui provient des 5 sens,
ou globale que elle relève de l’intuition.
Concernant la dimension sentiment / pensée, les femmes ont un score plus élevé
concernant les sentiments et les hommes, un score plus élevé en pensée. Quand on
s’intéresse aux souvenirs les plus anciens, les souvenirs rapportés par les individus de
type sentiment sont plutôt des souvenirs de joie, d’excitation mais aussi de honte. Les
personnes de type pensé obtiennent souvent un score élevé en extraversion et tendent
aussi à avoir des scores élevés aux échelles d’affirmation de soi.
Concernant la dimension sensation / intuition. Les personnes de type intuitif sont plus
proches de l’imaginaire et de l’inconscient que ne le sont les personnes de type sensitif.
En particulier, les intuitifs se souviennent davantage de rêves qui emploient une imagerie
hautement émotionnelle ou mythologique. Les intuitifs sont également plus changeant
dans leurs relations maritales. Ils sont plus capables aussi d’interpréter les émotions qui
se déteignent sur les visages. Chez les étudiants la préférence des intuitifs va vers des
programmes d’orientations qui présentent un vaste ensemble d’informations variées sur
les enseignements. Chez les sensitifs, amateurs de faits et de détails, la préférence va vers
le conseil focalisé et vers des objectifs précis.
L’indicateur de types de Myers-Briggs (MBTI).
Cet indicateur mesure les 3 dimensions de Jung et y ajoute une 4ème dimension qui est la
dimension Jugement / Perception : on identifie si l’individu est plutôt du type jugement
c'est-à-dire qu’il met l’accent sur la pensée ou le sentiment ou si le sujet est plutôt du type
perception c'est-à-dire s’il met l’accent sur la dimension sensation / intuition. La
dimension jugement / perception est sensée mesurer l’impulsivité.
Avec ce test on peut montrer que les élèves de collège de type jugement préfèrent
apprendre dans des environnements structurés et tranquilles et de manière indépendante,
tandis que les élèves de type perception préfèrent des environnements peu structurés,
bruyants et aiment apprendre en touchant ou en faisant.
Synthèse sur les modèles.
L’ensemble de toutes les études menées à différentes époques et partant de présupposés
souvent différents montre qu’un petit nombre de gros facteurs peuvent être employés
pour décrire la personnalité des personnes.
Il y a convergence entre les différentes mesures, entre les différents instruments, par
exemple en ce qui concerne l’introversion / extraversion qui émerge dans toutes les
études ou presque. Les mesures que l’on peut faire avec les différents tests c'est-à-dire
l’EPI d’Eysenck, ou encore le NEO-PI de Costa et Mc Crae, le 16PF de Cattell ou encore
le MBTI de Myers-Briggs, sont fortement corrélées entre elles.
Il y a aussi des différences, par exemple l’extraversion consiste en plusieurs composantes
qui sont la sociabilité, l’impulsivité et l’émotion qui ne sont pas toutes également
représentés dans les différents tests. Selon le test que l’on utilise, on ne mesure pas tout à
fait la même introversion et extraversion. Ces différences reflètent surtout des différences
de perspectives prises sur le même phénomène.
Un modèle qui veut décrire surtout des traits spécifiques va nécessiter et produire un
grand nombre de facteurs. A contrario, un modèle qui veut décrire surtout des ensembles
de comportements globaux va au contraire nécessiter et produire un plus petit nombre de
facteurs.
D’un autre côté, les multiples facteurs du premier modèle peuvent être combinés ensuite
en facteurs plus globaux. Le langage des modèles structuraux reflète graphiquement la
manière dont ceci peut être réalisé. Les facteurs de premier ordre sont plus nombreux, les
facteurs de second ordre sont les moins nombreux. Parfois les facteurs de second ordre
sont issus directement de ré analyses menées à partir des scores comme c’est le cas dans
le 16PF.
Mc Crae et Costa qui ont produit un modèle dont le nombre de facteurs est réduit
proposent ce modèle comme une grille de lecture et de compréhension des autres
modèles. A la différence des autres modèles, leur approche est très large de vue et très
systématique. Dans ce modèle, un tel nombre de traits a été mis en évidence qu’il est utile
de disposer d’un cadre de référence pour situer ces traits les uns par rapport aux autres.
Le Big Five pourrait bien à cet égard remplir le rôle de guide.
VI – Approche interactionnelle de la personnalité.
Cette approche est née de l’impossibilité d’opter pour des positions strictement
personologiques ou des approches strictement situationnistes.
Dans l’approche interactionnelle, la conduite résulte à la fois de la disposition et de
propriétés des situations en interaction.
Selon le type d’interaction envisagé, on peut distinguer plusieurs points de vue
interactionnistes.
La manière la plus simple d’envisager cette interaction consiste à raisonner en terme
d’effets et à se demander si l’effet du trait de personnalité sur une conduite est ou non le
même selon le situation ou encore si l’effet de la situation est ou non le même selon que
l’individu occupe telle ou telle position sur le trait. Aux effets de la disposition et de la
situation s’ajoute alors un éventuel effet d’interaction. Dans cette perspective on donne
au terme d’interaction le sens qu’elle a en statistique c'est-à-dire qu’il y a interaction
lorsque l’effet d’une variable varie selon les modalités d’une autre variable.
L’exemple de la théorie de Holland.
Cette théorie date de la fin des années 60. Elle postule l’existence de 6 dimensions qui
rendent compte non seulement des intérêts mais plus généralement de la personnalité. En
fait elle postule l’existence de 6 grandes catégories d’environnements professionnels qui
correspondent aux 6 dimensions des intérêts. Elle considère que les individus recherchent
les environnements correspondant à leurs intérêts et selon Holland les individus
s’adaptent d’autant mieux que cette correspondance est forte.
Les 6 dimensions sont :
- L’orientation réaliste (R) : Cette dimension est caractérisée par l’attrait des
activités physiques, l’action directe, la vie en plein air, les tâches concrètes, les
professions techniques pratiques mais aussi par le rejet de situations impliquant des
relations interpersonnelles.
- L’orientation investigative (I) : Cette dimension est caractérisée par l’attrait de la
pensée, le besoin de découvrir et de comprendre, la tendance à l’introversion ou tout du
moins à une certaine réserve sociale mais aussi par l’intérêt pour les professions
scientifiques.
- L’orientation artistique (A) : Caractérisée par l’expression de soi et les relations
avec autrui tout ça par le biais de l’expression artistique. Elle correspond aussi au rejet de
l’ordre pré établi aux tendances individualistes ou encore à une certaine spontanéité. Elle
implique un net intérêt pour les professions artistiques mais aussi littéraires.
- L’orientation sociale (S) : Elle correspond au besoin d’enseigner et de soigner.
Dans cette dimension on est à la recherche de situations où on évite l’approche
scientifique et/ou abstraite. Intérêt pour les professions sociales voire l’enseignement.
- L’orientation entrepreneuriale (E) : Elle correspond au besoin de dominer et de
manipuler ses semblables. Elle implique l’intérêt pour le pouvoir, la politique,
l’aspiration à détenir les leviers de commande.
- L’orientation conventionnelle (C) : Elle correspond aux goûts des règles, de
l’ordre, de l’autocontrôle, à la maîtrise des pulsions, à l’attrait pour des situations
interpersonnelles et professionnelles bien structurées. Intérêt pour les professions de type
administratif et domaines assimilés.
Ces dimensions reprennent des dimensions classiques établies au cours des recherches
sur les interactions professionnelles. D’après Holland, le degré de congruence entre la
personnalité de l’individu mesurée par ses intérêts et son environnement permet de rendre
compte d’une série de conduites. Il y a congruence lorsque le type de personnalité
correspond au type d’environnement. L’individu doit donc rechercher cet environnement,
souhaiter y demeurer, y retrouver des satisfactions et bien y réussir.
Holland a montré qu’en général les sujets occupent un certain environnement ont des
intérêts en accord avec cet environnement.
VII – Personnalité et performance sportive.
La personnalité, un concept complexe.
Les théoriciens de la psychologie du sport ont fait ressortir 3 niveaux de la personnalité
qui interagissent ensemble. Il y a un noyau psychologique, des réponses typiques et des
comportements liés aux rôles.
Carron en 1980 résume la personnalité en se centrant sur l’équilibre entre d’une part les
traits communs/traits personnels ou uniques, d’autre part entre la stabilité/ajustement et
3ème mesure entre le physique/psychologique.
C’est le balancement entre ces différentes catégories qui permet d’identifier comment les
traits sont traduits par le comportement. Du point de vue de la première catégorie (traits
communs/traits personnels ou uniques) c’est en fonction d’un même environnement.
Concernant la stabilité/ajustement, c’est la stabilité de la pensée dans le temps.
Traits physiques/traits psychologiques : les traits tels que l’anxiété, la vigueur, le besoin
d’accomplissement et l’intelligence sont des caractéristiques psychologiques. Ces
dernières prédisposent un individu à des états affectifs qui accompagnent les
comportements.
La personnalité est souvent mal comprise par la psychologie sportive donc l’analyse doit
se faire très prudemment et il est important de se souvenir qu’alors que chaque individu
peut être prédisposé à certaines caractéristiques, c’est l’interaction de ces dispositions
avec les expériences environnementales qui détermine le développement de la
personnalité. Cette interaction s’exprime à travers le processus de socialisation. Elle
détermine aussi la manière dont on se comporte dans la réalité et la manière dont le
comportement peut être modifié au fil du temps.
Processus de socialisation.
Intégration d’une culture à la personnalité. La socialisation ce n’est pas seulement une
transmission de valeurs, de normes et de règles, elle est essentiellement l’élaboration
d’une certaine représentation du monde qui passe par la construction d’un code
symbolique cohérent constituant un système de référence et d’évaluation du réel lequel
élabore et propose des schèmes de comportements adaptés à des types de situation
donnés. Cela suppose l’acquisition et l’utilisation d’un langage qui n’est autre que la
structuration des signes et des symboles qui traduisent les représentations mentales de
l’individu.
C’est un processus dynamique. Cette représentation du monde n’est pas imposée par les
agents socialisateurs mais chaque individu se la compose progressivement en empruntant
certes des éléments de représentations existantes qui lui sont fournis par ces agents mais
en les réinterprétant pour en faire un tout original et neuf. Il en est ainsi même pour les
systèmes de représentations automatiques qui permettent à l’individu de réagir de
manière stéréotypée dans un certain nombre de situations courantes. Chacun y imprime
sa marque personnelle en fonction de ses expériences et de ses aspirations. Grâce à ce
processus d’intégration, les éléments culturels du milieu deviennent partie intégrante de
la structure même de la personnalité. C’est ainsi que l’individu a le sentiment non de
subir le poids du contrôle social ou de se plier aux contraintes du milieu social mais
d’être lui-même à la source de sa conformité.
Enfin, cette représentation du monde fait l’objet de réagencements périodiques destinés à
lui conserver sa cohérence. L’individu répondant ainsi à la nécessité de s’adapter aux
évolutions des différents secteurs de son environnement.
Selon Claude Dubar, la socialisation n’est donc pas d’abord le résultat d’apprentissages
formalisés mais le produit constamment restructuré des influences présentes ou passées
des multiples agents de socialisation.
Influence de la personnalité sur la performance sportive.
Cette influence a été une question fortement débattue qui à tout d’abord aboutie à la
formation de 2 perspectives divergentes : - le crédule et – le sceptique.
Pour le sceptique il n’y a aucun rapport entre la personnalité et la performance sportive
(Knoll 1976 ; Rushall 1970).
Pour le crédule ou le naïf la personnalité est liée à la participation et au succès dans le
sport (Newcombe et Boyle 1995).
Même dans le camp des crédules il y a division. Division qui a lieu sur la force de la
relation entre la personnalité et la performance sportive. Ce débat a donné lieu à 3
positions (page 12 du polycop).
Est-ce que la personnalité n’a aucun lien avec la performance ?
Position soutenue par Russel en 1970.
Arguments : - manque de généralisations des résultats (échantillonages)
- limites de la recherche (méthodologiques, tests…)
- questions théoriques en suspens (procédures interprétatives).
Ses critiques se situent au niveau des échantillonnages, des tests, des procédures
interprétatives. Ce sont les limites méthodologiques et théoriques qui font que certains
pensent que l’on ne peut pas identifier un rapport significatif entre la personnalité et la
performance sportive. Pour ces chercheurs, il ne suffit pas de montrer les liens, il faut que
ce soit généralisable statistiquement.
Le modèle de gravitation.
Morgan, 1974.
Des individus qui présentent des caractéristiques de personnalité du type agressivité vont
avoir tendance à choisir des sports d’affrontement. C’est un modèle intuitif mais il est
dépassé. Il échoue sur plusieurs points :
- le rôle des agents de socialisation qui influencent constamment le choix d’un certain
sport.
- les différences de personnalité chez les jeunes enfants.
Le modèle de gravitation ne permet pas d’expliquer le phénomène d’usure qui entraîne
l’arrêt de la pratique sportive.
Le modèle de la pyramide de performance.
Silva, 1984.
Il y a développement de la personnalité par le processus de socialisation. Plus on arrive
au sommet de la pyramide, plus les personnalités deviennent homogènes.
Le niveau le plus bas, c’est aussi le niveau des plus jeunes, les attentes sportives ne sont
pas encore fixées. C’est souvent plus vers l’adolescence que la compétition prend une
allure plus sérieuse. A ces niveaux les plus bas, ce sont les meilleures compétences
physiques ou les meilleures habiletés physiques qui prédisent la performance.
Cependant, lorsqu’on se situe aux niveaux les plus hauts de la compétition, une certaine
homogénéité dans certaines caractéristiques de personnalité adaptatives augmentent la
probabilité d’engagement à des niveaux avancés de compétition car à un certain niveau
les capacités physiques sont plus égales et ce sont les caractéristiques psychologiques qui
prévoient le mieux la performance à ces milieux. Les athlètes qui auront développé leurs
caractéristiques psychologiques adaptatives augmenteront leur chance de succès au
niveau les plus hauts de la compétition.
Au niveau le plus haut, il y a 3 situations :
- Un athlète possède la talent physique mais échoue à faire des réajustements
psychologiques ce qui entraîne à terme l’arrêt des compétitions.
- Lorsque les athlètes dont des réajustements psychologiques adaptatifs nécessaires. C’est
le cas le plus favorable où les individus sont adaptés aux demandes de la compétition.
- Lorsque des athlètes échouent à faire des réajustements psychologiques nécessaire mais
réussissent dans les compétitions. C’est le cas de John Mac Enroe. Ce sont des athlètes
qui montrent une grande vivacité, des comportements irréguliers mais qui réussissent.
Les caractéristiques de personnalité d’athlètes de très haut niveau : Les élites.
Bien qu’il soit difficile de prévoir la performance avec des variables psychologiques au
niveau de compétitions inférieures des variables psychologiques ont été trouvées comme
étant liées à la performance au plus haut niveau de la compétition. Une étude conduite par
Morgan en 1979 a permis de proposer un modèle de santé mentale chez les athlètes.
Plus tard, Cox (1994) montre que des athlètes des niveaux de compétition les plus élevés
éprouvent généralement une santé mentale positive plus grande. Et enfin Gill en 1986 et
Weinberg et Gould en 1995 montrent selon le modèle de santé mentale que les athlètes
qui ont une meilleure santé mentale positive auront plus de chances d’avoir du succès et
d’avancer ou de maintenir leurs niveaux les plus hauts de compétition.
5 Aspect positif précompétitif.
Ces affects, on les mesurent juste avant la compétition.
Silva et Hardy en 1984 ont défini l’affect comme les sentiments et les connaissances qui
fournissent ensemble un état d’esprit. Cet état d’esprit est dynamique et il change selon
les variables personnelles et/ou situationnelles.
Les athlètes qui peuvent contrôler leur affect juste avant la compétition se retrouvent avec
un état d’esprit optimal pour entrer dans cette compétition.
L’échelle de mesure, « POMS », inventée par Mc Nair, Lorr et Droppleman en 1971. La
POMS mesure les états d’humeurs psychologiques tels que la tension, la dépression, la
colère, l’énergie, la fatigue et la confusion. Les affects positifs sont mesurés par des
scores bas en dépression, tension, colère, fatigue, et en confusion. Grâce au POMS, Cox
en 1994 a montré que beaucoup des athlètes qui arrivent aux niveaux des élites sont ceux
qui possèdent la plupart du temps des affects positifs.
L’état de tension va entraîner une augmentation de l’anxiété.
La colère influence une mauvaise concentration, elle fait centrer notre attention sur un
évènement du passé alors que le sport exige une attention présente et future pour
répondre rapidement aux exigences du jeu.
La fatigue mentale, comme la fatigue physique réduit le potentiel de l’athlète. Elle gène
aussi pour prendre des décisions, et donc le processus décisionnel et aussi le temps de
réponse qui devient plus long face à un stimulus.
Un manque d’énergie mentale fait que les athlètes ne ressentent pas le meilleur en eux et
sont moins stables ce qui peut entraîner un abandon durant la compétition ou augmenter
le sentiment de ne pas se sentir prêt.
Au contraire, les athlètes ayant un profil émotionnel qui présente des affects positifs
maintiennent leur attention sur la compétition. Leur esprit est clair et ils peuvent se
concentrer sur des pensées positives. Ils ont aussi plus de facilité à se concentrer sur la
tâche elle-même. Ils sont plus forts mentalement et ils prennent des décisions rapides et
intelligentes.
6 Le « control » émotionnel.
Il contrôle et maîtrise les émotions.
Les athlètes qui maîtrisent leurs émotions réussissent souvent mieux. Par exemple, ils
pourront mieux faire face à un jugement d’arbitre, à une mauvaise performance
momentanée de son équipe, ils feront mieux face à toute situation défavorable.
Les athlètes qui n’ont pas cette maîtrise des émotions ressentent plus de la frustration, de
la vexation et vont perdre leurs capacités à se centrer sur leur but.
Les athlètes qui maîtrisent leurs émotions ont une meilleure capacité à manipuler les
situations défavorables pour les rendre plus favorables. Ils focalisent leur attention sur la
tâche, ce qui permet d’obtenir une meilleure connaissance de cette tâche donc une
meilleure performance. La maîtrise émotionnelle augmente l’efficacité. C’est la capacité
à canaliser les émotions.
7 La stabilité émotionnelle.
C’est la capacité à se remettre rapidement d’un succès ou d’un échec. Elle peut être aussi
la capacité à gérer ses émotions par rapport à ce que disent les médias. L’athlète doit
gérer ses émotions non pas en terme de résultats mais il doit se centrer sur un but, celui
de réussir.
Les élites sont caractérisées par cette stabilité émotionnelle, ils né présentent pas de pics
d’émotions d’un extrême à l’autre, ils ont tendance à maintenir un certain niveau
émotionnel qui peut varier mais qui revient très vite à la normale, ils s’attendent au
succès et ont le goût du succès mais ils sont assez mûrs pour comprendre que les défis
sont permanents. L’échec au lieu d’être décevant augmente simplement l’intérêt et le défi
pour un athlète du niveau des élites.
8 L’Auto-discipline.
La discipline est transmise par un individu extérieur (l’entraîneur). Il dit aux athlètes quoi
faire et comment le faire. C’est lui qui donne un cadre structuré.
L’autodiscipline est la capacité à structurer son propre environnement en renonçant à la
satisfaction immédiate et en se donnant des buts plus importants.
Pour les élites, le prix à payer pour atteindre leurs objectifs n’a aucune importance par
rapport à ce que leur apporte la récompense suprême.
Des athlètes aut-disciplinés travailleront plus longtemps et plus durement pour les buts
recherchés.
9 Un trait bas d’anxiété.
Un trait d’anxiété élevé tend à se focaliser sur l’échec, les risques, il entraîne une
représentation de la compétition plutôt comme une menace. Au niveau le plus haut de la
compétition cette attitude peut se traduire par un état d’esprit du type : Gagne ou
« meurt » ! au lieu de conserver cet état d’esprit du jeu.
Un trait d’anxiété élevé entraîne également une tendance à se focaliser sur les échecs
passés en plus des échecs auxquels on s’attend dans le futur, c’est donc nuisible à la
performance en particulier dans les sports qui exigent un niveau de concentration
important comme par exemple la gymnastique.
L’étude de Cratty en 1980 a montré que les athlètes ayant un trait d’anxiété bas ont un
temps de réponse critique (CRT) inférieur à ceux qui ont un trait d’anxiété élevé. Le CRT
est le temps que met un athlète à se remettre mentalement et physiquement d’une erreur
pour revenir au jeu. Comme les erreurs sont perçues comme moins dévastatrice pour les
athlètes ayant un trait d’anxiété bas, ils éprouvent un sentiment de perte de performance
plus minime et donc repartent plus rapidement dans le jeu.
10 La capacité élevée d’organisation.
Cela concerne la gestion du temps, la capacité à organiser et à équilibrer les différents
aspects de sa vie. Prédisposition liée à l’auto discipline donc les sujets qui ont tendance à
être auto disciplinés ont aussi tendance à avoir une capacité élevée d’organisation de leur
vie globale.
En conclusion sur ces différentes caractéristiques : Chacun de ces prédicteur est
important mais ce qui est encore plus important est la somme de tout ces prédicteurs. Mis
ensemble, ils représentent le modèle adaptatif de l’athlète pour la performance. Si un seul
de ces prédicteurs manque, il est moins probable qu’un athlète sera capable d’exploiter au
mieux ses capacités physiques.
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