Secours à personne : LES MALAISES Manœuvre de la garde Sergent Chef L.GRANGER La spasmophilie La spasmophilie n'est pas une maladie, mais un ensemble de symptômes liés à un état anxieux voire dépressif sur fond d'hypersensibilité physique et morale. C'est donc un syndrome. Elle correspond à une réaction de peur et à ses manifestations (connues depuis longtemps), mais qui se produit de façon inappropriée par rapport à l'environnement (absence de danger). La spasmophilie semble plus fréquente chez les femmes. On parle aussi de crise de tétanie, bien que médicalement, la vraie tétanie soit extrêmement rare et n'ait rien à voir avec la spasmophilie. Symptômes cliniques Picotements au niveau des doigts, des lèvres, du visage Tressautement des paupières, de groupes de muscles Sensations de perte de connaissance, sans réelle perte de connaissance Sensations d'être détaché du monde, être dans un rêve, de devenir fou Sentiment de vide dans la tête, de ne plus pouvoir réfléchir Fatigue matinale (ou qui ne passe pas avec le repos) Sensation de chaleur, de froid, frissons, tremblements Pointe dans le dos Douleur de poitrine Migraines, céphalées Crispations, contractures Difficultés à respirer, sensation d'étouffement, de boule dans la gorge, ... Baisse ou perte visuelle momentanée "Brûlures d'estomac", crises d'aérophagie, parfois extrêmes Fourmillements dans les mains ou dans les pieds Difficultés voire impossibilité de marcher Malaise durant les repas Tachycardie Palpitations cardiaques Nausées Angoisse irraisonnée, sentiment de panique, "peur de mourir, sensation de mort imminente" Hypocondrie Rappelons que ces symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent correspondre à de nombreuses pathologies: anémie, carence en fer, thyroïde, embolie pulmonaire... En Page 1 Secours à personne : LES MALAISES Manœuvre de la garde Sergent Chef L.GRANGER pratique, un examen médical bien conduit permet d'affirmer rapidement le caractère "non lésionnel" des troubles. Nb. Longtemps évoquée par le corps médical, la responsabilité d'une carence en magnésium est à présent exclue. L'inutilité de son dosage est reconnue. CONDUITE A TENIR : Il est proposé de respirer dans un sac en papier afin que le patient respire l'air expiré plus concentré en gaz carbonique, de façon à limiter la perte de CO2 MAIS : l'hyperventilation ou les tremblements peuvent être dus à un autre phénomène. Dans ce cas , la diminution d'apport en dioxygène en raison du sac peut être délétère. On ne pratiquera donc ce geste que sur recommandation d'un médecin, ou si la victime le demande elle-même. La mesure de la saturation permet de trancher pour savoir si le patient manque ou non d'oxygène. Si le patient manque d'oxygène on instaurera l’oxygénothérapie au débit qui convient. → Dans tous les cas, on rendra soigneusement compte au médecin et appliquera ses consignes. Page 2