Listes indicatives avec leur description CÔTE D'IVOIRE Nom du bien : Mosquées de style soudanais du Nord ivoirien (site en série) Coordonnées : N9 - 11 W4 - 7 Date de soumission : 29/11/2006 Critères : Soumis par : Ministère de la Culture et de la Francophonie Liste du PM (nom,id) : Etat, province ou région : Régions des Savanes Brève description Les Mosquées de style soudanais du Nord sont situées dans la moitié nord de la Côte d'Ivoire, en zone de savane, principalement dans les régions administratives des Savanes, du Worodougou, du Denguélé, du Bafing et du Zanzan (Pays Sénoufo, Manding, Lobi et Koulango). Le style d'architecture qui les caractérise, a été introduit dans l'Empire du Mali au 14e siècle et s'est développée dans les régions plus méridionales à la chute de l'Empire Sonrhaï après le 16e siècle (Bataille de Tondibi en 1591). Ce style « Soudanais » trouve son expression monumentale et singulière dans une vingtaine (20) de mosquées en Côte d'Ivoire, dont les plus significatives sont : La Mosquée de Kaouara située dans la Sous préfecture d'Ouangolodougou ; La Mosquée de Tengréla située dans la Sous-préfecture de Tengréla ; La Mosquée de Kouto, située dans la Sous-préfecture de Kouto ; La Mosquée de Nambira, située la Sous-préfecture de M'Bengué; Les deux Mosquées de Kong, situées la Sous-préfecture de Kong ; Ces mosquées, d'une valeur à la fois architecturale, historique et patrimoniale, ont pu subsister grâce au maintien de leur fonctionnalité d'origine qui impose un entretien traditionnel strict et rigoureux par les communautés d'appartenance. Les Mosquées soudanaises sont principalement composées d'une salle de prière, principal espace central, à laquelle lui est adjoint le mihrab situé dans la tour du minaret. Cette salle de prière est, dans la majorité des cas, de forme approximativement rectangulaire ou carré. Les hommes prient dans la partie Est et les femmes au fond, dans la partie Ouest. Les femmes ont une entrée réservée et différente de celle des hommes. Les mosquées sont construites en briques de terre crue maçonnées. Les façades, le plus souvent aveugles, sont animées par des contreforts qui se différencient des minarets par leur taille. La Mosquée de Kaouara construite aux alentours du 17e siècle par Ouattara Bakouneri, se distingue particulièrement par son architecture de minaret et de contreforts en forme d'ogives. Un imam du nom de Sylla Bassandi est enterré dans la cour de la mosquée sur le côté Ouest. La mosquée est divisée à l'intérieur en trois parties, d'Ouest en Est : L'espace de prière des dames où se trouve l'escalier qui mène à la terrasse ; Le vestibule ; L'espace de prière des hommes. Cette mosquée bien que communautaire n'est pas souvent restaurée. Elle est relativement mal conservée. La Mosquée de Tengrela est une belle architecture, construite en 1655 par le mâitre maçon Massa Flaté qui est l'auteur de la mosquée de Magadiana en Côte d'Ivoire et de celle de Djama Téné au Mali. Sa construction aurait duré cinq (5) ans. Le maître de l'ouvrage est une famille d'allogènes Dioula à l'Ouest du village Sénoufo. Elle se distingue par son architecture compacte avec très peu de contreforts. Le minaret se situe sur le côté Est de la mosquée. Le bâtiment rectangulaire orienté d'Est en Ouest comprend une salle de prière à l'Est et une cour à l'Ouest réservée aux femmes. De celle-ci, on accède à la terrasse par un escalier en épis sur la façade Sud. Cette mosquée familiale est restaurée tous les dix (10) ans par la famille Cissé, la seule spécialisée dans l'entretien de cet édifice depuis son origine. La mosquée est au cœur du quartier habité par la famille Cissé. Elle entretient avec le bâti et les espaces environnants un rapport « domestique ». La Mosquée de Kouto a été construite au courant du 17e siècle dans un carré de 8m x 8m. Elle est implantée sur un vaste terrain à l'entrée de la ville côté Ouest. Un long mur de clôture en blocs de ciment d'une facture complètement exogène la soustrait à l'environnement urbain. Elle est composée de trois parties essentielles orientées d'Est en Ouest : La première est l'espace de prière des hommes avec en appendice l'emplacement de l'imam ; La seconde, le vestibule et la troisième, l'espace de prière des femmes dans lequel se trouve l'escalier qui mène à la toiture-terrasse. La Mosquée de M'Bengué fut construite vers 1943 par Balamine KONATE. Elle peut s'inscrire dans un carré de 9m x 9m. Le minaret est situé au milieu de la façade Est. Il comprend une salle de prière dans laquelle on entre par trois portes, une au Nord, une au Sud et la dernière à l'Ouest. L'escalier d'accès à la terrasse est incorporé dans le volume. La mosquée fut construite sur une placette au cœur d'un quartier d'habitation. Son volume domine les maisons familiales aux alentours mais elle garde avec ces constructions un rapport de type « domestique ». La Mosquée de Nambira est également de forme carré d'environ 9m x 9m. Le minaret est au milieu de la façade Est dans une tour massive de forme conique. L'édifice comporte une salle de prière dans laquelle on entre par trois portes inscrites dans des porches : une au Nord, une au Sud et la dernière à l'Ouest, l'entrée des femmes. L'accès à la terrasse se fait par un escalier en bois le long de la façade Nord. Les contreforts sont très volumineux, de forme conique et s'élèvent nettement au-dessus de l'acrotère de la toiture-terrasse. Elle est construite sur un terrain qui se trouve aujourd'hui entre l'ancien village et l'actuel. Elle se trouve à l'écart des habitations et des autres équipements urbains. Les deux mosquées de Kong sont le témoignage unique de l'existence d'un centre islamique dans cette ville. Dans la première moitié du 18e siècle (1741), la ville de Kong possédait plusieurs mosquées mais il n'en reste plus que deux : la petite mosquée datant du 17e siècle et la grande plus tardive. La petite mosquée n'est plus fréquentée mais elle continue d'être entretenue du fait de son statut symbolique dû à son ancienneté, à la présence d'un centre religieux d'excellence à Kong, et à sa proximité avec le cimetière des Imams. La grande Mosquée de Kong (Missiriba) fut détruite par Samory TOURE aux environs de 1897 et reconstruite au début du 20e siècle à l'initiative de l'administration coloniale. Nom du bien : Parc archéologique d'Ahouakro Coordonnées : N6 08 W4 50 Date de soumission : 29/11/2006 Critères : Soumis par : Ministère de la Culture et de la Francophonie Liste du PM (nom,id) : Etat, province ou région : Région des Lagunes, Département de Tiassalé Brève description Le Parc archéologique d'Ahouakro est situé au Nord de la Sous-préfecture de Tiassalé, à 145 km d'Abidjan. Le site, qui s'étend sur une superficie de 120 hectares est dominé par des formations végétales caractéristiques de la lisière forêt-savane (parcelles de savane guinéenne à dominante de rôniers, îlots de forêts galeries, etc.). Le Parc archéologique d'Ahouakro se trouve au sein d'un massif fait de mégalithes magmatiques (méthanoïque) essentiellement composées d'oligoclase, de quartz, de hornblende et de biotites vertes. Cet ensemble est daté du ryacien inférieur à moyen, c'est-à-dire du paléo protérozoïque moyen (birimien) : soit de 2300 à -2150 millions d'années. La disposition des rochers est naturelle, les formes le sont aussi, sauf que celles-ci sont dues à un processus d'érosion, ce qui leur confère un statut particulier qui leur donne sens et signification. Les populations locales baoulé, riveraines et gestionnaires du site, ont adopté des toponymies singulières et originales, en fonction des configurations particulières (« doigt de Nanan Koffi Ahoua », « intelligence en équilibre », « rocher correcteur », etc.) ou en fonction des significations religieuses (résidence du génie mâle « diandia-yassoa », résidence du génie femelle « diandia bla », place de l'assemblée des génies « awlokloun », etc.). Outre ces mégalithes, le Parc archéologique d'Ahouakro abrite de nombreux vestiges de civilisations disparues. On y découvre ici et là des ateliers de polissage, des traces d'affûtage d'outils, des monuments striés à décor artistique et des rochers à parois décoratifs, d'époque néolithique. Nom du bien : Parc national des Iles Ehotilé Coordonnées : 5 10 N et 5 13 N3 W et 3 12 WRégion : Sud ComoéDépartement : Adiaké Date de soumission : 17/03/2006 Critères : (vii)(x) Soumis par : Point Focal Patrimoine MondialCentre de Recherche en Ecologie (CRE)O8 BP 109 Abidjan 08 Liste du PM (nom,id) : Etat, province ou région : Brève description Les îles Ehotilé ont été érigées en Parc National par le décret N074-1 79 du 25 avril 1974 sur l'initiative des Communautés locales (cas unique en Côte d'lvoire et même en Afrique de l'Ouest). Milieu naturel Le Parc National des Iles Ehotilé est un ensemble de 6 îles (Assokomonobaha, Balouaté, Meha, Nyamouan, Elouamin et I'île sacrée Bosson Assoun) situées en domaine estuarien sur le littoral Est de la Cote d'lvoire. Cet archipel couvre une superficie de 550 ha sans compter les innombrables chenaux et autres bras de lagune qui le bordent. Suivant l'influence marine l'on peut subdiviser les îles Ehotilé en deux parties : - la première partie comprend les îles Assokomonobaha (ou Assoko), Balouhaté, Elouamin, Meha et Nyamouan. Ces 5 îles sont situées dans une zone strictement estuarienne et forment avec trois autres îles un véritable delta juste avant l'embouchure du complexe lagunaire Aby. - la deuxième partie est constituée par l'île Bosson Assoun. Elle est située dans une zone oligo-haline, entre les lagunes Ebrié et Tendo, a environ 2 km au large de M'braty. La lagune ABY d'où émergent ces îles, est l'un des plus grands plans d'eau lagunaire du pays. Elle reçoit les eaux continentales de plusieurs rivières dont les plus importantes sont la Bia au nord et la Tanoé à l'est. Le parc est soumis au climat côtier subéquatorial marqué par une température moyenne annuelle de 26,4OC, une forte humidité (80%) et par une amplitude thermique pratiquement nulle. La pluviosité moyenne annuelle varie de 1800 à 2000 mm et se repartit entre deux saisons de pluie entrecoupées par deux saisons sèches. Le relief de la zone est très peu contrasté avec des sols généralement hydromorphes sur sables quaternaires ou jeunes sur sables marins, avec par endroits, d'importantes accumulations de tourbes. Dans les zones surélevées, les sols sont sablonneux ou sablo-argileux à vaseux. La végétation des îles appartient au Secteur Littoral du Domaine Guinéen. Dans ce secteur, la diversité des conditions édaphiques et leur évolution font que sur une petite surface, il se rencontre une grande complexité de groupements végétaux. II n'y a donc pas de climax dominant, mais une mosaïque de groupements édaphiques. Cependant, à première vue, la végétation est constituée principalement de mangroves (40%) en bordure des îles et de forêts au centre avec un sous bois souvent très dense. La faune du parc est diversifiée. En effet, la mangrove crée un système nutritif indispensable pour la reproduction de nombreuses espèces tant aquatiques qu'aviennes. Comme toutes les zones humides côtières, le Parc National des Iles Ehotilé abrite une avifaune remarquable. Il a été dénombré 128 espèces d'oiseaux réparties en 35 familles. Ce sont, pour la plupart, des espèces aquatiques dont l'effectif a été estimé à 2583 en 2001. Aux espèces d'eau s'ajoutent, en saison sèche, des espèces migratrices. Notons que le parc abrite aussi des mammifères classiquement inféodés à la forêt tels que les céphalophes, les potamochères, les rongeurs, etc. Outre ces animaux, le Parc abrite deux espèces qui lui confèrent son originalité : - La chauve-souris : une importante colonie de ces mégachiroptères de l'espèce Heidolon helvurn ou Roussettes des palmiers, loge sur l'île Balouaté. Pour les populations riveraines ces animaux sont le signe de la présence des parents disparus. Ils occupent donc une grande importance dans la vie de ces peuples. - Le lamantin : (Trichechus senegalensis), mammifère aquatique très représentatif des lagunes ivoiriennes, mais aujourd'hui fortement menacé de disparition. Pour toutes ces richesses, les lles Ehotilé ont été classées Site Ramsar (site n01584) le 18 octobre 2005. Milieu humain. La lagune Aby est bordée par les cantons Ehotilé, Adounvlè et Essouma. Sur ces trois cantons, seuls les Ehotilé et les Essouma réclament la « paternité » des îles du parc. Le chef lieu du canton, siège de la chefferie Ehotilé est Etueboué, tandis que Assinie abrite la chefferie Essouma. La population riveraine du parc repartie entre 21 villages est officiellement évaluée à 32 103 habitants, soit, 32 % de la population totale du département. La pêche constitue la principale activité des populations riveraines autochtones du parc. Elles pratiquent, depuis des siècles, la pêche collective sous différentes formes. L'activité de pêche est pratiquée par les hommes et les femmes. Les hommes se chargent de la pêche, de l'approvisionnement en bois de chauffe (bois de palétuvier, essentiellement) et les femmes s'occupent du fumage.