LES CHANGEMENTS DE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE Objectif 7.2.1 p. 394 à 405 1. Prospérité économique et diversité culturelle - De 1945 à 1956 le Québec, comme le Canada, profite de la relance de l’économie causée par la Seconde Guerre mondiale et connaît une phase de prospérité. (fig. 7.16). - Cette prospérité est favorisée par la « guerre froide » entre capitalistes et communistes, par la reconstruction de l’Europe et les besoins des États-Unis. - Les progrès les plus marqués se retrouvent dans les services, commerces, mines et industries à haute technologie. - Les secteurs traditionnels (textile, chaussure) progressent moins et les salaires restent plus bas. - Une part importante des investissements (surtout dans la haute technologie) provient des États-Unis (par exemple l’autonobile). - C’est donc un essor économique inégal selon les secteurs, les régions et surtout les investissements. Plusieurs historiens disent de cette époque que l’économie québécoise était développée par les Américains. - Montréal et Québec connaissent alors une expansion rapide (plus d’ouvrage = plus de monde). - C’est à cette époque que les régions au nord du St-Laurent se développent pour répondre aux besoins des Américains en vois, électricité et produits miniers. - La Gaspésie reste pauvre car elle a peu de ressources naturelles et de terres fertiles. L’immigration - De 1945 à 1960 plusieurs Européens voient dans le Canada un pays plein de promesses et d’avenir. L’immigration est donc intense. - Le fédéral encourage cette immigration provenant des cinq continents. - Au Québec les immigrants vont surtout dans les villes (Montréal) et s’intègrent très majoritairement à la communauté anglophone car, pour eux, l’anglais est la langue des affaires. - Cette diversité ethnique amène une diversité religieuse. - Voir fig. 7.18 et tableau 7.4 p. 399. 2. Syndicalisation et conflits ouvriers - Plusieurs travailleurs bénéficient peu de la prospérité générale, ce sont : les fonctionnaires, employés d’hôpitaux, enseignants, l’ensemble des travailleurs non syndiqués et les femmes. - Les syndiqués jouissent d’une meilleure situation (le syndicalisme est le meilleur moyen d’améliorer son sort) sauf dans les secteurs traditionnels comme le textile, l’alimentation et le cuir. - Entre 1945 et 1960 les syndiqués passent de 20 à 30% environ. - À la fin des années 1950 les syndicats se regroupent en deux centrales syndicales : - La Confédération des travailleurs catholiques du Canada (C.T.C.C.) qui se déconfessionnalise en 1960 pour devenir la Confédération des syndicats nationaux (C.S.N.). - La Fédération des travailleurs du Québec (F.T.Q.) née en 1957 du regroupement des syndicats affiliés aux « unions » américaines. Les grèves - Voir tableau 7.5 p. 401. - Lire au complet le tableau 14.3 en notant lieu et date des conflits, l’attitude du clergé et de l’État (police) par rapport aux demandes des ouvriers. - Ces conflits renforcent et radicalisent le mouvement syndical québécois. 3. Le monde rural et le coopératisme - Entre 1941 et 1961 le peu de dynamisme de l’agriculture et la vague d’urbanisation amènent une diminution de la population agricole de 20 à 7.5%. - On voit dans le coopératisme une solution et dès 1950, 6 900 agriculteurs sont réunis dans 610 coopératives agricoles ayant un chiffre d’affaires de 110 millions de dollars. - Les coopératives agricoles s’occupent de domaines tels que : vente de matériel agricole, transformation et distribution des produits (lait, grains, etc.) - Le coopératisme touche d’autres domaines (avec l’aide de subventions gouvernementales) : pêche, exploitation forestière, assurance, épargne et prêts, consommation. L’électrification rurale - Jusqu’en 1936 la majorité des agriculteurs s’éclairaient encore à l’aide de lampes à l’huile. - L’Union nationale (avec Duplessis) subventionne le montage de lignes électriques en campagne et fait distribuer l’électricité par des coopératives électriques mises sur pied dans les municipalités rurales. - Cette politique d’électrification rurale de Duplessis est très efficace car entre 1944 et 1955 la proportion des gens ayant l’électricité en campagne passe de 20 à 87%. 4. Les médias et l’influence américaine - Après la Seconde Guerre mondiale l’américanisation s’est accélérée avec le développement des médias (radio, télévision (1952), cinéma, journaux, revues). - Chez la communauté anglophone la culture britannique cède graduellement la place à celle des Américains. - Les francophones subissent un peu moins ce changement car l’influence de la France reste présente dans la chanson, le cinéma et la littérature. - Les médias permettent aux Québécois de comparer leur société à celle des autres peuples et de nouvelles valeurs (empruntées à l’American Way of Life) apparaissent : succès personnel, possession de biens matériels. - Ce changement idéologique entraîne l’apparition de nouveaux phénomènes sociaux : plus de femmes sur le marché du travail, ouverture des foyers d’accueil pour personnes âgées, plus de criminalité chez les jeunes citadins. - En littérature, les romanciers décrivaient auparavant le monde rural et les traditions, mais après la guerre plusieurs dépeignent plutôt les réalités urbaines de leur temps.