Qui fait un œuf fait du neuf de André langaney

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Textes TD3
« Qui fait un œuf fait du neuf »
André langaney
Reproduction = 1 donne 2
Sexualité = 2 donne 1
La sexualité n’invente pas de nouveaux gènes mais utilise, pour créer
de nouveaux individus, la palette de variation offerte par les mutations
dont sont porteurs les parents successifs.
Le gamète mâle et le gamète femelle apportent généralement chacun
le même nombre « n » de chromosomes ; ce nombre varie de 2 à plus
de 250, suivant les espèces animales ou végétales, mais il est d’autant
plus grand que les chromosomes sont plus petits.
Les chromosomes mâles et femelles sont généralement semblables
deux à deux, excepté dans certains cas : les chromosomes dits sexuels.
Les cellules sexuelles (gamètes) sont toujours à n chromosomes (rôle
de la méïose). Les gènes présents au même lieu (locus) sur les deux
chromosomes d’une paire correspondent à une même fonction dans
l’œuf ou l’organisme. : il peut y avoir dominance de l’un sur l’autre
(dit récessif) ; suivant les gènes, ce sera tantôt celui du parent mâle,
tantôt celui du parent femelle qui l’emportera, à moins que les deux
allèles ne s’allient pour former un nouveau caractère.
L’état diploïde des cellules (2n chromosomes) constitue la plus grande
partie de la vie de l’espèce chez les animaux et végétaux supérieurs.
L’état haploïde (n chromosomes) est obtenue par la méiose. Celle-ci
est une production de cellules à n chromosomes à partir d’une cellule
à 2n chromosomes. Généralement à partir de deux divisions : 2n → 2
x 2n → 4 x n
La méiose remanie les chromosomes parentaux avant de les
transmettre aux gamètes. Les chromosomes sont relativement fragiles
et susceptibles de se casser et de se recoller. Les associations de gènes
sur les chromosomes des gamètes sont d’autant plus différentes que
les cassures se produisent au hasard, à chaque méiose : recombinaison
génétique.
« L’univers des possibles et l’invention de la mort »
André Langaney
Chaque cycle fécondation - méiose produit 3 occasions de
recombinaison : 2 à la méiose, 1 à la fécondation.
Cas fictif où les chromosomes seraient incassables : pour la première
paire de chromosomes, un parent peut transmettre 2 gamètes
différents.
Pour une espèce ayant n paires de chromosomes cela fait 2 n variantes
possibles. L’homme ayant 23 chromosomes cela fait 8 388 608
combinaisons. Lorsqu’il y a une fécondation le nombre de variantes
théoriques pour un couple humain est :
8 388 608 x 8 388 608 = 70 368 744 177 664
Ce nombre de combinaisons ne tient pas compte des multiples
cassures et recollages qui sont aléatoires. Certaines zones sont plus
fragmentées que d’autres. L’ensemble des chromosomes correspond
chez l’homme à un 1,90 m d’ADN par cellule sur cette ensemble, le
nombre de recombinaisons est infini.
Un individu est dit homozygote pour un gène donné si les exemplaires
(allèles) fournis par son père et sa mère sont identiques, il est
hétérozygote s’ils sont différents. Environ 1/5 des gènes chez
l’homme seraient à l’état hétérozygote.
Ex : Pour un organisme possédant 200 gènes avec chacun 2 variantes
(allèles), ex. 1A 1B ; 2A 2B… pour chacun de ses gènes chaque
individu pouvant se trouver dans 3 états différents : homozygote AA,
homozygote BB, hétérozygote AB : 3 types d’individus sont donc
possibles pour chacun des 200 gènes. Ex : l’ensemble des deux
premiers gènes permet 3 x 3 soit 9 types d’individus différents, pour
200 : 3200
Ce nombre de génotypes différent est supérieur au nombre total
d’atomes chimiques de tous les astres de l’univers. A noter que le
nombre d’allèles pour un gène donné est souvent de 3 ou 4 voire 40
(ex. des groupes sanguins)
Implications :
Jamais un individu ne produit deux fois le même gamète. La sexualité
crée des différences systématiques entre tous les individus qu’elle
produit : de nouvelles associations de gènes, de nouveaux
chromosomes, de nouveaux génotypes apparaissent systématiquement
à chaque fécondation, à chaque génération.
Dans les populations qui se reproduisent par voie asexuée, les
frontières de l’individu sont difficiles à préciser et les génotypes sont
presque éternels, à travers les successions de génération et de copies
conformes. Dans les populations sexuées, la limite de l’individu est
fixée clairement par l’unicité de son génotype : le génotype devient
mortel.
Chaque nouvelle combinaison est soumise ensuite à l’épreuve du
milieu : la sélection naturelle élimine le plus souvent la plus grande
partie des nouveaux phénotypes de chaque génération.. L’invention de
la mort est donc indissociable de l’extension systématique de la
sexualité.
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