Envoyé par Christophe. LA FONCTION SUJET Au niveau syntaxique, le sujet « grammatical » de la P canonique de base se caractérise par le faisceau des 5 propriétés suivantes : Le sujet est le premier des deux éléments nécessaires à la constitution d’une P, il n’est donc pas effaçable et précède généralement le GV (le sujet pt cepdt ê séparé du GV par 1 ou plusieurs cplt circonstanciels, et du vrbe proprement dit par la première partie de la négation (ne) et par les formes conjointes du pronom personnel généralement antéposées au verbe à l’intérieur du GV) Le sujet régit l’accord du verbe en personne et en nombre (mais aussi en genre lorsque le participe passé de la forme verbale composée est conjugué avec l’auxiliaire être) Le sujet est le seul élément qui puisse être extrait de la phrase au moyen de la locution discontinue c’est…qui (ou qui réponde à une interrogation partielle en qui est-ce qui ? / qu’est-ce qui ?) Le sujet appartient à la catégorie générale des constituants nominaux. Cette classe d’équivalence comprend : → Les GN proprement dits → Les substituts pronominaux du GN → Les équivalents propositionnels du GN quesont les complétives, les constructions infinitives et les relatives substantivales Si à une phrase active correspond une phrase passive, le sujet de la première peut devenir le complément d’agent de la seconde (l’avant-centre a marqué tous les buts. Tous les buts ont été marqués par l’avant-centre.) Dans la représentation logique, d’une P, le sujet représente l’argument unique ou l’argument initial d’une relation prédicative. La fonction sujet et les rôles qu’elle recouvre sont largement indépendants, puisque chaque verbe opère sa propre « subjectivation » actancielle en couplant la fonction sujet avec un rôle sémantique spécifique. De part sa position initiale dans la phrase canonique, le sujet grammatical assure normalement la fonction de thème dans les phrases isolées et dépourvues d’accentuation particulière (jean est malheureux) Le passif permet de thématiser l’objet du verbe actif en le déplaçant en position sujet La bipartition syntaxique des P en un GN et un GV ne coïncide pas systématiquement avec la distribution de leur contenu en un thème suivi d’un propos : - à l’oral, les groupes variables qui constituent le propos sont marqués par un accent contrastif et c’est le reste de la phrase qui joue le rôle de thème - la dislocation exploite l’ordre des mots pour détacher en tête d ‘énoncé, indépendamment de leur fonction grammaticale, le ou les segments à fonction thématique ( Maastricht, on en parle depuis des mois) - la focalisation au moyen des deux tournures extractives a pour effet de placer en tête ou en fin de phrase ( respectivement dite clivée ou pseudo-clivée) le segment (sujet, complément, GV) qui constitue le propos de l’énoncé) L’ellipse du sujet Une condition nécessaire mais non suffisante pour que le sujet d’une phrase ne soit pas exprimé est que le contexte linguistique ou la situation de communication permette de le restituer. On distingue les cas suivants : la langue orale se dispense parfois de réaliser le sujet contraint et référentiellement vide de certaines locutions impersonnelles (fallait le dire) (pas question de rester une minute de plus) la P impérative est structurellement dépourvue de sujet le sujet d’un verbe pt ne pas être exprimé s’il est coréférentiel au sujet d’un verbe qui lui est relié syntaxiquement (subordonnées réduite à des constructions infinitives, sujet coréférentiels d’une suite de phrase juxtaposées ou coordonnées) ellipses discursives plus vastes (ou vas-tu ? A Paris.) ailleurs le sujet non exprimé est restituable à partir du co-texte ou de la situation de discours - une phrase exclamative pt se réduire au seul prédicat attributif (excellent ! Nul, pas terrible…) - messages télégraphique, formules comme « vaut le détour »(dans un guide touristique) - P infinitives délibératives (que faire ?) - Constructions infinitives dont le sujet non exprimé rassemble tous les référents susceptibles de vérifier la sélection contextuelle du verbe à l’infinitif (cette poudre fait éternuer) Les sujets inversés Inversion pronominale : consiste à postposer les pronoms personnels sujet (y compris on et ce) à la forme simple ou au premier élément de la forme composée du verbe (avez-vous du feu ?) (as-tu été contactée) Inversion nominale (inacceptable lorsque le verbe est suivi d’un complément ou s’il est pourvu d’un attribut) Inversion complexe d’un sujet nominal (le sujet nominal conserve sa place canonique, mais est repris après le verbe par la forme correspondante du pronom personnel sujet de la troisième personne) (où Pierre est-il encore allé se cacher ?) L’inversion interrogatives -l’inversion pronominale est tjs possible en interrogation directe partielle ou totale, jamais en interrogation indirecte - l’inversion nominale est exclue dans l’interrogation totale, directe, indirecte elle est possible ds l’interrogation partielle directe et indirecte - l’interrogation indirecte totale est incompatible avec toute forme d’inversion du sujet - l’interrogation directe partielle n’exclut aucun type d’inversion - l’inversion complexe est exclue de l’interrogation indirect L’inversion dans les autres types de phrases - ds les P exclamatives, l’inversion n’est jamais obligatoire (si abs de mot exclamatif, on utilise l’inversion pronominale et l’inversion complexe en distribution complémentaire) - ds les périphrases verbales optatives (d’ailleurs limitées à quelques verbes au subjonctif sans que) l’inversion pronominale alterne avec l’inversion nominale) (puissiez-vous réussir. Veuille le ciel qu’il ne lui arrive rien) - dans le discours argumentatif scientifique et didactique (soit un triangle isocèle…) L’inversion dans les propositions subordonnées Seule l’inversion nominale est possible à la condition que le verbe n’ait pas d’objet postposé - dans les sub relatives introduites par un pronom relatif complément (la voiture que conduisait le pilote finlandais a été déclassée) - sub temporelles introduites par quand, lorsque, avant que, après que, aussitôt que, dès que…( quand les cigognes passent...) - sub finales introduites par pour que, afin que, dans l’espoir que…( l’administration a pris des mesures pour que cessent de telles pratiques) - sub de concession et d’opposition introduites par les locutions souvent discontinues tout…que, aussi…que, où que, quoi que, sans que ( quoi qu’en disent les journaux, l’affaire ne fait que commencer) - sub comparatives introduites par comme, ainsi que, de la même façon que, ou que + adv (Jean est moins courageux que ne l’était son père) L’inversion dans les propositions incises ou incidente Elle signale un décrochage syntaxique et énonciatif - le sujet de la proposition incise est toujours postposé - dans les propositions incidentes, l’inversion est rare Inversion et juxtaposition La séquence de deux propositions juxtaposées peut équivaloir à un couple orienté prop subprop pale. La relation de subordination implicite entre les 2 prop est souvent marquée par la postposition du sujet de la première, la proposition sémantiquement principale pouvant être introduite par que , elle peut être – conditionnelle (la route eût-elle été plus sèche, l’accident ne se serait pas produit) - concessive (le pourrait-il, il n’en ferait rien) - temporelle (à peine le chat était-il parti que déjà les souris dansaient) Inversion dans la phrase assertive Généralement facultative, elle est favorisée par : - Présence de certains adverbes de modalité en tête de P ( ce livre s’est mal vendu, peut-être le titre était-il mal choisi) - Lorsqu’ils sont détachés en tête de P (adv de tps ou de lieu, gpe cplt circonstanciel, COI, adj attribut) ( bientôt arrivèrent les premiers invités ; grande fut notre déception) - Lorsque certains verbes signalent l’existence ou le mode d’existence ( viendra le temps où…) (n’entre pas ici qui veut) - Tendance à postposer au verbe les sujets volumineux (sont admis …)