Stichting Klinische Genetica Zuid

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Commission temporaire sur la génétique humaine et les autres technologies nouvelles en
médecine moderne
Audition du 27 mars 2001
Professeur Joep GERAEDTS
Professeur Joep Geraedts
Université de Maastricht
BP 1475
6201 BL Maastricht
Pays-Bas
Téléphone: (+ 33) 43 3875840
Télécopie: (+ 33) 43 3877877
Courriel: [email protected]
Né en 1948, le Professeur Joep Geraedts a étudié la biologie générale à l'Université catholique de
Nimègue. Il a décroché son doctorat en 1975 à l'Université de Leiden avec la thèse intitulée
"Constitutive heterochromatin as a marker for chromosomal studies in human somatic cells and
spermatozoa.".
De 1972 à 1982, il a occupé un poste scientifique à l'Institut de génétique humaine de
l'Université de Leiden.
En octobre 1982, il a été nommé professeur titulaire de génétique et de biologie cellulaire à
l'Université de Maastricht.
En janvier 1983, il est devenu le premier directeur du Centre clinique de génétique pour le sudest de Pays-Bas.
Il est également l'initiateur du centre de diagnostic préimplantatoire (DPI) de Maastricht, qui
demeure le seul du genre aux Pays-Bas.
Il a présidé la Société néerlandaise de génétique humaine et préside actuellement la Société des
centres cliniques de génétique néerlandais.
Au niveau européen, il participe activement à la Société européenne de reproduction humaine et
d'embryologie (ESHRE), notamment en qualité de coordinateur Groupe d'intérêt particulier pour
la génétique reproductive et de membre du comité directeur du "ESHRE PGD Consortium"
(Consortium DPI).
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Résumé
LE DIAGNOSTIC PRÉIMPLANTATOIRE EN EUROPE
Le diagnostic préimplantatoire (DPI) constitue une alternative au diagnostic prénatal de détection
des troubles monogéniques et chromosomiques. Après fécondation in vitro (FIV) ou injection
intracytoplasmique du sperme (ICSI), on procède à une biopsie sur un ou deux blastomères
d'embryons octocellulaires préimplantés par amplification en chaîne polymérase (PCR) ou par
hybridation in situ sur filtre (FISH). Les embryons non affectés sont sélectionnées en vues de
leur transplantation dans l'utérus, ce qui prévient toute interruption de la grossesse après le
diagnostic. Les dispositions législatives et réglementaires ainsi que l'offre en DPI varient selon
les États européens.
En 1997, le Consortium DPI de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie
(ESHRE) a été créé dans le cadre du Groupe d'intérêt particulier pour la génétique reproductive
afin de mener une étude à long terme sur l'efficience et les résultats clinique du DPI. En
décembre 1999, le Consortium DPI a publié un premier rapport portant sur le renvoi de 323
couples vers des centres spécialisés, 392 cycles de DPI et 82 grossesses. Lors de la deuxième
collecte de données, les centres participants ont été invités à communiquer les informations
relatives à leur activité antérieure dans le domaine du DPI ainsi que celles couvrant la période
allant du 1er octobre 1998 au 1er mai 2000 afin d'obtenir la meilleure vue d'ensemble possible
des pratiques de ces centres en ce domaine. Les données cumulées portent sur 886 renvois de
couples vers des centres spécialisés et 1319 cycles de DPI. De nombreux couples ont donné
naissance à des enfants malades et s'opposent à de nouvelles interruptions de grossesse. Le taux
de grossesse s'élève à moins de 20 %. Ce chiffre est inférieur aux résultats escomptés et est la
conséquence de l'âge plus avancé des mères et du nombre limité d'embryons transplantables. Le
taux de grossesses multiples est élevé. Rien n'indique que les enfants nés présentent davantage
d'anomalies autres que celles dues à une grossesse multiple. Le problème le plus préoccupant est
le diagnostic erroné.
Bien que tous ces chiffres ne soient guère encourageants, la pratique du DPI se répand de plus en
plus et des applications de plus en plus différentes apparaissent.
Introduction
La plupart des couples parents d'un enfant atteint d'une maladie héréditaire ou ayant dans leur
famille une personne atteinte d'une telle maladie ou présentant eux-mêmes un risque aggravé
avaient, il y a peu, quatre options pour réduire le risque: (1) ne pas avoir d'enfant ou en adopter
un, (2) accepter le risque, (3) recourir au sperme d'un donneur ou procéder à une fécondation in
vitro par implantation d'ovocytes ou (4) subir un diagnostic prénatal avec ou sans avortement. Le
diagnostic préimplantatoire (DPI) constitue une option alternative, principalement au diagnostic
prénatal.
Le DPI a lieu entre la fécondation et l'implantation, généralement le troisième jour du
développement de l'embryon. Afin d'accéder à ce stade précoce du développement, la FIV ou
l'ICSI sont nécessaires, bien que les femmes qui se soumettent à ce traitement soient
normalement fertiles.
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Les études en laboratoire doivent être menées sur une quantité minimale de matériel biologique,
ce qui signifie le prélèvement d'une ou deux cellules (blastomères) sur les huit normalement
présentes le troisième jour. Des techniques spéciales permettent d'étudier ces cellules.
L'hybridation in situ sur filtre (FISH) est utilisée pour déterminer le sexe et les anomalies
chromosomiques [1,2]. La PCR est utilisée pour diagnostiquer les troubles monogéniques
autosomiques dominants, autosomiques récessifs ou liés au sexe [3]. Depuis le premier rapport
de Handyside et al. (Royaume-Uni, 1990) sur le diagnostic préimplantatoire (DPI) cliniquement
appliqué, le nombre de centres pratiquant le DPI et le nombre de DPI pratiqués a augmenté
chaque année.
En 1997, le Consortium DPI de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie
(ESHRE) a été créé dans le cadre du Groupe d'intérêt particulier pour la génétique reproductive.
La collecte de données, tant rétrospective que prospective, sur la disponibilité, la précision, la
fiabilité et l'efficacité du DPI a constitué l'un des objectifs majeurs du Consortium DPI de la
ESHRE. En décembre 1999, le Consortium DPI a publié un premier rapport portant sur le renvoi
de 323 couples vers des centres spécialisés, 392 cycles de DPI et 82 grossesses [5]. Lors de la
deuxième collecte de données, les centres participants ont été invités à communiquer les
informations relatives à leur activité antérieure dans le domaine du DPI ainsi que celles couvrant
la période allant du 1er octobre 1998 au 1er mai 2000 afin d'obtenir la meilleure vue d'ensemble
possible des pratiques de ces centres en ce domaine. Les résultats en ont été publiés récemment
[6].
Disponibilité
Viville et Pergament ont dressé le tableau de la disponibilité du DPI en Europe [7]. Le tableau 1
donne un aperçu plus récent de la situation (septembre 2000). Il en ressort clairement qu'un fossé
sépare les pays qui se sont dotés d'une législation en matière de DPI et les autres. Certains pays
ont légiféré pour autoriser le DPI (Royaume-Uni, Espagne), d'autres l'interdisent (Autriche). La
situation en Allemagne est assez floue dans la mesure où la loi est interprétée de manières
différentes. Dans les pays où il n'y a pas de législation, le DPI est parfois autorisé et placé sous le
contrôle d'une autorité nationale. La Belgique, la Grèce, l'Italie et les Pays-Bas en fournissent
autant d'exemples.
Renvoi vers des centres spécialisés
Au total, 886 couples ont été renvoyés vers des centres spécialisés. La grande majorité d'entre
eux avaient connu une ou plusieurs grossesses. Toutefois, le nombre d'enfants sains représente
moins de 25 % des naissances. Plus d'un quart des couples ont donné naissance à des enfants
malades. Une proportion analogue a connu des avortements spontanés ou provoqués après
diagnostic prénatal.
Ces chiffres sont reflétés par les raisons pour lesquelles on recourt au DPI. Les raisons
principales sont le risque génétique et le refus de l'interruption de grossesse (44 %). Le groupe
ayant été confronté à l'interruption de grossesse après diagnostic prénatal est moins important
(28 %). Dans près d'un tiers des cas (29 %), l'indication génétique était combinée à l'hypofertilité
ou à la stérilité, ce qui rendait la FIV ou l'ICSI nécessaires.
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Si l'on envisage les grands groupes d'indications, il est clair que les indications chromosomiques
deviennent une raison toujours plus importantes de s'adresser à un centre spécialisé. Ceci est très
probablement dû à l'amélioration des techniques.
En ce qui concerne les troubles autosomiques récessifs, la mucoviscidose est le trouble
monogénique le plus souvent invoqué pour le recours aux centres spécialisés, suivie par la
thalassémie et l'atrophie musculaire et médullaire (type I). Du côté des troubles autosomiques
dominants, on trouve les troubles trinucléotides renouvelés que sont la maladie de Steinert (57
couples) et la chorée de Huntington (44 couples). Le syndrome X fragile et la myopathie de
Duchenne ont justifié le renvoi de 52 couples vers des centres spécialisés. D'autres renvois pour
des maladies liées au sexe ont été notés. Cependant, dans la plupart des cas, le nombre de
personnes concernées était restreint, sauf en ce qui concerne l'hémophilie et le syndrome de
Wiskott-Aldrich. On pourrait globalement conclure que le modèle de renvoi vers les centres
spécialisés correspond plus ou moins aux troubles génétiques nécessitant un diagnostic prénatal.
Une différence claire réside dans le nombre de renvois simultanés pour des combinaisons de
troubles génétiques dissociés. Au total, sept couples étaient confrontés à ce phénomène. Il est
actuellement très difficile de les aider.
Dans la majorité des cas, les couples étaient des candidats admissibles pour la FIV ou l'ICSI et le
DPI était techniquement possible et/ou éthiquement acceptable. Pour diverses raisons, 199
couples n'ont pu bénéficier d'un DPI. Des obstacles techniques en étaient la principale raison.
Dans un nombre limité de cas, le refus de pratiquer un DPI était motivé par le fait que le
diagnostic sur les embryons congelés était demandé. Certains parents ont été orientés vers des
centres pratiquant déjà le test. Quelque 9 % des patients ne répondaient pas aux conditions pour
pratiquer une FIV ou une ICSI. Certains étaient simplement trop âgés, d'autres présentaient un
taux trop élevé de gonadotrophine A élevé. La fécondation in vitro a également été refusée à
certaines mères présentant un risque trop élevé de maladie de Steinert et d'atrophie musculaire et
médullaire. L'une des objections éthiques fut la dissimulation d'un test positif à la chorée de
Huntington.
Les raison avancées pour le renoncement indiquent que la plupart des patients ont interrompu la
procédure en raison de sa lourdeur. Est ensuite mentionné le faible taux de réussite. Les aspects
financiers semblent jouer un rôle mineur. On notera également avec intérêt que 21 grossesses
spontanées ont motivé le renoncement.
Cycles
Des données ont été collectées sur 1319 cycles.
Le recherche d'anomalies chromosomiques a été effectuée sur 465 cycles. Tous les patients
étaient stériles et les indications incluaient des échecs répétés de FIV, l'âge de la mère et des
avortements répétés. Sur un total de 6025 ovocytes prélevé, un taux de fécondation de 62 % a été
atteint. Une transplantation d'embryon a été réalisée dans 79 % des cycles bien que, dans un
certain nombre de cas, aucun embryon n'a été jugé transplantable avant que l'on procède tout de
même à une transplantation. Les données indiquent ainsi un nombre d'embryons transplantés
supérieurs au nombre d'embryons transplantables. Les taux de HCG 'n'ont pas été mesuré dans
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un centre, mais le taux clinique de grossesses atteignait 29 % par prélèvement d'ovocyte et de 36
% par procédure de transplantation d'embryon.
Tous les autres cycles -843 au total- ont été entamés en raison d'un DPI authentique. Environ
10 % (82 cycles) ont été annulés avant le prélèvement d'ovocyte en raison d'une réaction
négative ou de kystes, entre autres. Sept cent soixante-et-onze cycles ont atteint le stade du
prélèvement d'ovocytes. Sur 10267 ovocytes prélevés, un taux de fécondation de 63 % a été
atteint. Le nombre d'ovocytes inséminés st imprécis car certains centres n'ont pas collecté
l'information. Sur les 6465 ovocytes fécondés, 81 % se prêtaient à la biopsie et 96 % de ceux-ci
ont été biopsiés avec succès, ce qui corrèle les résultats obtenus l'année précédente. La majorité
des cycles (755) ont été biopsiés au stade de la segmentation de l'œuf. À chaque fois, la cellule a
été prélevée par aspiration du blastomère.
Le diagnostic a été posé sur 86 % des embryons biopsiés avec succès et, de ceux-ci, 46 % ont été
diagnostiqués transplantables. Des ovocytes prélevés, seuls 18 % ont été diagnostiqués
transplantables, ce qui confirme la nécessité de prélever un nombre élevé d'ovocytes pour obtenir
un cycle de DPI fructueux. Un total de 639 cycles ont atteint le stade de la transplantation et
1340 embryons ont été transplantés. De cette série, 360 embryons avaient été congelés et certains
avaient été décongelés et transplantés, mais aucune publication n'atteste de grossesse consécutive
à la transplantation d'embryons décongelés.
Un HCG positif a été décelé dans 174 cycles (23 % par prélèvement d'ovocyte) et 141 cas de
grossesse clinique ont été confirmés par ultrasons (16,5 % par cycle entamé, 18 % par
prélèvement d'ovocytes et 22 % par transplantation d'embryon).
Lorsque les cycles étaient séparés en fonction de la méthode de diagnostic utilisée, les résultats
obtenus étaient les suivants: les diagnostics par PCR ont été posés pour une série de troubles
autosomiques dominants et récessifs ainsi que pour le sexage ou des diagnostics spécifiques de
troubles liés au sexe. Pour le diagnostic par PCR, 385 cycles ont atteint le stade du prélèvement
d'ovocytes. Il est bien connu que la fécondation après diagnostic par PCR doit se faire par ICSI
afin de réduire le risque de contamination par des spermatozoïdes se trouvant dans la zone
pellucide. Pourtant, la FVI a été pratiquées dans 35 cycles. Un diagnostic par PCR positif a été
posé sur 81 % des embryons biopsiés avec succès et 55 % de ces embryons ont été diagnostiqués
transplantables. Un taux de grossesses de 22 % a été obtenu par prélèvement d'ovocyte. Ce taux
était de 26 % par transplantation d'embryon.
La FISH a été utilisée pour poser des diagnostics de troubles liés au sexe ainsi que pour des
patients présentant des signes de transfert chromosomique robertsonien ou réciproque. D'autres
troubles liés au sexe peuvent être diagnostiqués grâce à un test ADN spécifique, ce qui évite le
recours au sexage par la FISH.
Dans le cas du diagnostic par FISH, 386 cycles ont atteint le stade du prélèvement d'ovocytes.
Un diagnostic positif a été posé pour 90 % des embryons biopsiés avec succès et, parmi ceux-ci,
32 % seulement ont été diagnostiqués transplantables. La raison de ce taux est essentiellement
due au nombre élevé d'embryons anomaux décelés chez des patients présentant des signes de
transfert chromosomique. Dans le cas de l'analyse chromosomique, le DPI a principalement été
posé chez des patients présentant des signes de transfert chromosomique robertsonien ou
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réciproque. Sur les 196 cycles qui ont atteint le stade du prélèvement d'ovocytes, l'ICSI a été la
méthode généralement utilisée probablement, dans certains cas, en raison de la faible qualité du
sperme des sujets masculins présentant des signes de transfert chromosomique. Un cycle a fait
l'objet d'une FIV et d'une ICSI. Trois cycles ont été abandonnés après le prélèvement d'ovocytes,
probablement en raison du développement insuffisant de l'embryon. Une tyrode acide a été
utilisée pour la perforation dans 157 cycles. Une biopsie du globule polaire a été pratiquée dans 3
cycles et l'aspiration au stade de la séparation dans 190 cycles. Sur les 2732 ovocytes prélevés,
85 % ont été fécondés, ce qui est plus élevé que ce que donnent les autres types de DPI. De ces
embryons fécondés, 85 ù ont été diagnostiqués propres à la biopsie. La biopsie s'est révélée
fructueuse dans 95 % des cas et un résultat par FISH a été atteint pour 90 % des embryons. Seuls
27 % des embryons diagnostiqués ont été jugés transplantables, ce qui ne représente que 13 %
des ovocytes prélevés. Ceci reflète le nombre élevé d'embryons anomaux décelés chez ce groupe
de patients. Dans 19 % des cycles, aucun embryon n'était transplantable. Un taux de grossesses
cliniques par transplantation d'embryon de 19 % a été atteint. Ce taux était de 15 % en utilisant la
technique du prélèvement d'ovocytes. Le nombre peu élevé d'embryons transplantable après DPI
pour des raisons d'aberrations chromosomiques constitue l'un des objets de la présente étude.
Grossesses
Des données concernant 163 grossesses ont été collectées. Le taux élevé de grossesses multiples
(31 %) offrait un net contraste avec le faible taux de grossesses par cycle (16,5 %). Bien que
plusieurs publications montrent que la sélection minutieuse d'un ou deux embryons viables à des
fins de transplantation réduit efficacement le nombre de grossesses multiples, ce type de
sélection est difficilement applicable dans le contexte du DPI. Tout d'abord, la mesure dans
laquelle la biopsie d'une ou deux cellules d'un embryon nuit à l'implantation reste vague.
Deuxièmement, chaque DPI permet de déterminer qu'un nombre extrêmement élevé d'embryons
ne sont pas transplantables pour des raisons d'ordre génétique alors que les embryons présentant
le potentiel le plus élevé de transplantabilité se trouvent peut-être parmi cette nuée d'embryons.
Troisièmement, les embryons ayant fait l'objet d'un DPI sont transplantés le troisième ou le
quatrième jour, alors que la plupart des centres pratiquant la FIV transplantent les embryons de
patients ICSI ordinaires le deuxième jour ou, parfois, le cinquième jour, lorsque l'embryon a
atteint le stade du blastocyste, ce qui complique la comparabilité des taux de grossesses après
DPI et ICSI. Manifestement, la collecte de données par le Consortium DPI constituerait un outil
idéal d'investigation des critères de sélection à appliquer aux embryons après la biopsie. Jusqu'en
mai 2000, des données concernant 163 grossesses et 224 sacs fœtaux, les plus anciennes
données remontant à 1993. Trente-deux des 224 sacs fœtaux ont été perdus au cours du premier
trimestre, menant à 138 grossesses se poursuivant jusqu'au deuxième trimestre. Au cours du
deuxième trimestre, sept grossesses se sont achevées, dont deux en raison de TOP mal
diagnostiquée et décelée lors du diagnostic prénatal. Cinq grossesses trigémellaires et une
grossesse quadrigémellaire ont abouti à une grossesse simple et à cinq grossesses gémellaires.
Cent trente-et-une grossesse se sont déroulées normalement et 5 d'entre elles se poursuivaient en
mai 2000. Trois n'avaient pu donner lieu à la collecte de données et 128 avaient été menées à
terme (85 accouchements simples, 37 accouchements gémellaires et 1 accouchement
trigémellaire). la raison pour laquelle si peu de données sont disponible à propos des grossesses
en cours est que les centres ont été invités à communiquer les données relatives aux grossesses et
aux enfants à la fin de la grossesse, que celle-ci se termine par une naissance, une fausse couche
ou tout autre événement.
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Des complications ont été enregistrées dans 95 cas complètement documentés. Trente-et-une
grossesses caractérisées par plusieurs complications ou, dans quelques cas, par des complications
multiples ont été signalées. Une part importante de ces complications (travail prématuré, rupture
prématurée des membranes) était due à une grossesse multiple, comme l'illustre le taux de
complications (par rapport au nombre total de naissance) enregistré dans les accouchements
simples par rapport aux naissances gémellaires.
L'incidence d'avortements spontanés (grossesses subcliniques -grossesses caractérisées par un
HCG positif accompagné par un cardiogramme fœtal plat- avortements cliniques ou grossesses
extra-utérines) était de 30 sur 163 (18,4 %), ce qui est comparable aux chiffres donnés par
Wisanto et al. (1995) pour les ICSI réalisée avec du sperme éjaculé.. La prudence est cependant
de rigueur, car la nature rétrospective de la collection des données peut conduire à sous-estimer
le nombre de grossesses chimiques, potentiellement insuffisamment répertorié. Fait rassurant,
aucune complication spécifique associable au DPI n'apparaît.
On ne sera guère surpris du taux élevé de prématurité (51 % des grossesses gémellaires vs
9 % des grossesses simples) et de naissances par césarienne (54 % des naissances gémellaires vs
35 % des naissances simples).
Les bébés
Les données concernant 162 enfants nés vivants ont été recueillies. Le nombre élevés de
naissances d'enfants de sexe féminin, en raison du sexage destiné à éviter les troubles liés au
sexe, fait que ces enfants sont plus nombreux au sein de l'échantillon. Le poids moyen global des
enfants était de 2824 grammes (3206 grammes en moyenne pour 81 les enfants nés
d'accouchements simples et 2344 grammes pour les 64 enfants nés d'accouchements
gémellaires). la taille moyenne était de 47,5 centimètres (n = 93) et le périmètre crânien moyen
était de 33,2 centimètres (n = 60). La cotation d'Apgar était bonne (≥ 8 à la naissance) chez 78
sujets sur 82 et mauvaise (≤ 8) chez 4, 3 ont ultérieurement montré une évolution favorable et 1,
grand prématuré, est décédé.
On a relevé la présence ou l'absence de malformations chez 130 enfants; 121 sont nés sans
malformations. Une fois encore, on peut supposer que les 32 enfants pour lesquels il n'y a pas de
données sont nés exempts de malformations. Sept enfants souffraient de malformations ne
mettant pas leur vie en danger (mongolisme, pied-bot bilatéral) et deux sont morts de
malformations graves (exencéphalie et chylothorax). Il n'existe pas d'information sur la
disponibilité d'une éventuelle correction par voie chirurgicale, ces données n'ayant pas été
demandées.
Le groupe de 162 enfants décrits ici est très similaire à un groupe d'enfants nés en 1987 après
ICSI "ordinaire" et étudié par Bonduelle et al.[8]: 52 % et 54 % de naissances simples, 46 % et
41 % de naissances gémellaires et 2 % et 5 % de naissances trigémellaires, respectivement.
D'autres paramètres sont également très similaires: poids moyens (3206 g et 3220 g pour les
naissances simples et 2344 g et 2421 g pour les naissances gémellaires respectivement). La taille
à la naissance et le périmètre crânien étaient également très proches. Si nous appliquons la
définition d'une malformation grave utilisée dans cette publication (c-à-d malformation
provoquant généralement un handicap fonctionnel ou nécessitant une correction chirurgicale),
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nous obtenons un rapport de 3/130 (pied-bot bilatéral, exencéphalie et chylothorax), soit 2,3 %.
Une fois encore, ce chiffre est voisin des 2,9 % obtenus par Bonduelle et al. [8]. Bien que les
chiffres soient toujours assez bas, un message important apparaît et qui correspond à l'une des
principales préoccupations du Consortium DPI, à savoir que les enfants DPI ne sont pas exposés
à des risques plus sérieux de troubles néonatals ou à des malformations que les enfants ICSI.
Confirmation du diagnostic
Au total, 116 sacs fœtaux sur 236 (49 %) ont fait l'objet d'un diagnostic prénatal. Le DPI s'est
malheureusement révélé erroné dans 4 cas. Deux de ces grossesses (maladie de Steinert et
β-thalassémie) ont été interrompues, alors que les deux autres (mucoviscidose et un enfant de
sexe masculin sélectionné par sexage et atteint de rétinite pigmentaire liée au sexe) ont été
menées à terme. Nous ignorons si le jeune garçon est atteint de RP. La confirmation manifeste
du DPI par le sexe de l'enfant sélectionné par sexage n'est pas prise en considération. Après le
sexage par DPI, un seul diagnostic erroné (voir supra) -observé par diagnostic prénatal- a été
posé après la détermination préimplantatoire du sexe par PCR. Quatre fausses couches ont
permis d'obtenir un caryotype: 2 fausses couches présentaient un caryotype anormal (une
trisomie 16 et trisomie mosaïque 22). Bien que ces deux caryotypes anormaux soient survenu au
sein du groupe FISH, on ne peut les considérer comme des diagnostics erronés dans la mesure où
le DPI n'avait pas examiné les chromosomes concernés. Les quatre diagnostics erronés de
maladies monogéniques montrent les plus grandes difficultés techniques que pose le PCR par
rapport à la FISH. L'un de ces diagnostics erronés est probablement dû à une contamination en
cours de PCR et aucune explication n'a été donnée ou n'est disponible pour les trois autres cas,
bien qu'il serait intéressant d'en connaître les raisons, afin de prévenir toute récidive,
éventuellement par le biais de lignes directrices données par le Consortium DPI.
Conclusions
De nombreux couples ayant eu recours au DPI ont donné naissance à des enfants anomaux et/ou
sont opposés à l'interruption de grossesse après le diagnostic prénatal. L'âge de ces couples a
augmenté. Les taux de grossesses ne correspondent pas encore à ceux observés parmi une
population fertile. Ceci résulte très probablement de l'âge plus avancé des parents et de la
réduction des embryons disponibles à la transplantation. Un diagnostic erroné est posé dans 2 %
à 4 % des cas, ce qui est un problème sérieux. Rien ne prouve une augmentation d'anomalies
congénitales autre que le taux de grossesses multiples. Bien que toutes les données ne soient pas
encourageantes, le DPI est de plus en plus répandu et de plus en plus d'applications voient le
jour.
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Bibliographie
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PAYS
DPI
DPI AUTORISÉ
RÉGLEMENTÉ
NOMBRE
DE
CENTRES
PAR LA LOI
Autriche
+
-
0
Belgique
-
+
1
Danemark
+
+
1
Finlande
+
+
0
France
+
+
2
Allemagne
+
?
0
Grèce
-
+
1
Italie
-
+
2
Norvège
+
+
0
Espagne
+
+
2
Suède
+
+
2
Pays-Bas
-
+
1
Royaume-Uni
+
+
4
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CURRICULUM VITAE
DONNÉES PERSONNELLES
J.P.M. Geraedts
né le 17 avril 1948 à Swalmen
Adresse:
Kerkstraat 79
6267 EB Cadier en Keer
Pays-Bas
État civil:
marié, 2 enfants
FORMATION
1960-1965
Collège épiscopal de Roermond (HBS-b)
1965-1972
Université catholique de Nimègue
4 juin 1969
Diplôme de candidature en biologie
1 février 1972
Doctorat en biologie
5 novembre 1975
Titre de docteur en à l'Université de Leiden avec la thèse
Constitutive heterochromatin as a marker for chromosomal studies in
human somatic cells and spermatozoa.
29 novembre 1985
Inscription au rôle du SMBWO (Institut de recherche médicale et
scientifique) en tant qu'anthropogénéticien.
EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE
1972-1975
Hôpital universitaire de Leiden
Collaborateur scientifique
1975-1982
Université de Leiden
Collaborateur scientifique principal
depuis 1982
Université de Maastricht
Professeur en génétique et en biologie cellulaire
AUTRES FONCTIONS
Stichting Klinische Genetica Zuid-Oost Nederland:
Directeur (depuis 1983)
Stichting Beheer Gebouw Drie-X Factoren:
Vice-président (1989-1995)
Président (depuis 1995)
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Stichting Simonsfonds:
Président (1983-1989)
Stichting Medisch Biologisch Wetenschappelijk Onderzoeker
Administrateur (1983-1989)
Président du comité d'évaluation de génétique humaine (1983-1989)
Stichting Netwerk Zwakzinnigenzorg Benelux:
Secrétaire/Tréasorier (depuis 1991)
Stichting Automatisering Klinisch Genetische Registratie:
Président du comité directeur (1989-1993)
Nederlandse Anthropogenetische Vereniging:
Administrateur (1981-1985)
Président (1985-1989)
VERENIGING VAN STICHTINGEN KLINISCHE GENETICA:
Administrateur (1993-2000)
Président (depuis 2000)
Membre du comité de négociation (depuis 1994)
Membre du comité consultatif de l'assurance-maladie (depuis 1996)
NWO:
Membre du groupe interdisciplinaire pour l'analyse du génome humain (1994-1998)
Secrétaire du groupe de trvail sur l'analyse chromosomique et génique (depuis 1990)
Organisateur de la retraite annuelle à Rolduc (depuis 1991)
KNAW:
Membre du comité pour les organismes transgéniques (1994-1997)
Membre du comité sur les expérimentations animales, la transgénétique et les biotechnologies
(depuis 1997)
Stichting Biowetenschappen en Maatschappij:
Administrateur (depuis 1996)
European Society of Human Genetics and Embryology:
Membre du Consortium pour le diagnostic préimplantatoire (depuis 1997)
Coordinateur du groupe d'intérêt particulier pour la génétique reproductive (depuis 2000)
Membre du colité scientifique international (depuis 2000)
Membre du comité consultatif international (depuis 2000)
Saudi Arabian Fertility Society:
Membre du comité consultatif international (depuis 1998)
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Clinique universitaire de Maastricht:
Membre du comité FIV (depuis 1992)
RIVM:
Membre du groupe d'experts sur les "Effets de la prévention; enquêtes sanitaires 1997
Université deMaastricht:
Chef de division de biologie développementale, Institut de recherche GROW
Président du comité de formation des chercheurs (1992-1994)
Président du collège des examinateurs de la faculté de médecine (1994-1998)
Membre du comité des recours (depuis 1998)
EU:
Membre néerlandais du jury du concours européen pour les jeunes chercheurs (1995-1997)
Comité scientifiques de publications:
Medische Genetica (depuis 1983)
Dezen en Genen (depuis 1989)
Balkan Journal Medical Genetics (depuis 1997)
Prenatal Diagnosis, PGD section (depuis 2000)
Mediator (depuis 2000)
Comités scientifiques:
Nederlandse Anthropogenetische Vereniging (depuis 1972)
European Society of Human Genetics (depuis 1972)
Nederlandse Genetische Vereniging (depuis 1979)
Nederlandse Vereniging voor Oncologie (depuis 1981)
Nederlandse Vereniging voor Celbiologie (depuis 1982)
European Society of Human Reproduction and Embryology (depuis 1988)
America Society of Human Genetics (depuis 1993)
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