Description de la production d’une orchidée ornementale, la Phalaenopsis DE CARITAT HERVE 1er Master Bio-ingénieur, Gembloux Agro-Bio Tech Mai 2011 Table des matières 1. INTRODUCTION. 3 1.1. Les orchidées : qui sont-elles? 1.2. Histoire botanique de Phalaenopsis et de sa production 3 3 1.2.1 Classification 3 1.2.2. Etymologie 4 1.2.3. Description de la plante 4 1.2.4. Production mondiale 4 2. LE SYSTEME DE PRODUCTION 6 2.1. Les infrastructures 2.2. Les substrats 2.3. Les conditions de culture 6 6 7 2.4. Les étapes 8 2.4.1. La reproduction 2.4.2. La mise en culture et le développement de la plante 2.4.3. La floraison 2.4.4. La vente 2.5. Maladies et ravageurs 2.6. La fertilisation 8 8 9 9 9 10 3. ANALYSE DE LA REPRODUCTION : TECHNIQUES DE MULTIPLICATION SEXUEE ET ASEXUEE 10 3.1. La multiplication asexuée, dite végétative 10 1. L'élagage 2. Le prélèvement des keikis 3. Les mériclones 10 10 11 3.2. La multiplication sexuée 3.2.1. Dans un milieu naturel a. La pollinisation b. Des graines avides de champignons 3.2.2. Par l'intermédiaire de l'homme a. Pollinisation b. Le repiquage c. Ensemencements sur les milieux 11 11 11 12 12 12 12 13 4. 13 DISCUSSION . 5. BIBLIOGRAPHIE. 14 2 1. INTRODUCTION. 1.1. Les orchidées : Qui sont-elles ? Les orchidées appartiennent à une des plus grandes familles de plantes monocotylédones, notamment celle des Orchidaceae. Cette famille est également une des plus diverse comprenant des espèces autotrophes, mycotrophes et épiphytes. On les retrouve principalement en régions tropicales mais aussi en régions tempérés. Au-delà des espèces, des variétés et des milliers d’hybrides créés, une distinction est faite par rapport à l’épaisseur des feuilles. Cymbidium sinense, Oncidium Goldiana et Spathoglottis plicata sont des représentants commercialisés de plantes à feuilles fines. Dendrobium, Aranda et Mokara sont des genres à feuilles épaisses. Il est à noter que les plantes à feuilles fines possèdent une densité de stomates plus élevée sur la face inférieure de leurs feuilles que les autres. De plus, les plantes à feuilles fines et épaisses sont associées respectivement aux modes photosynthétiques C3 et CAM. La morphologie des racines dépend de l’habitat de l’orchidée, certaines sont épiphytes et possèdent des racines aériennes, c’est le cas de la plupart des orchidées qu’on trouve dans le commerce, d’autres sont des orchidées terrestres dont les racines sont enfouies dans le sol et dont certaines forment des pseudobulbes. Leurs modes de reproductions complexes, témoignent aussi d’une immense diversité. 1.2. Histoire botanique de Phalaenopsis et de sa production 1.2.1 Classification Règne : Plantae Sous-règne : Tracheobionta Division : Magnoliophyta Classe: Liliopsida Sous-classe : Liliidae Ordre : Orchidales Famille : Orchidaceae Sous-famille : Vandoideae Genre : Phalaenopsis Plante prête pour la vente 3 1.2.2. Etymologie Le nom Phalaenopsis provient du Grec ‘Phalaina' (papillon de nuit) et ‘opsis' (ressemblant). La Phalaenopsis a été décrite en 1825 par le botaniste néerlandais Dr. C.L.Blume, qui travaillait sur l'Ile de Java. 1.2.3. Description de la plante commercialisée Originaire d’Asie du Sud-Est, des Philippines et d’Australie, les Phalaenopsis sont des orchidées épiphytes, à croissance monopodiale, c'est-à-dire qu’elles se développent à partir ‘d’un pied’. Contrairement au Cymbidium, autre genre fortement commercialisé qui est sympodiale et peut se proliférer par rhizome et qui de plus produit des pseudobulbes. Les racines sont souvent aériennes, recouvertes d’une pellicule blanchâtre, le vélamen, qui aide à capter l’humidité atmosphérique. La Phalaenopsis produit une à deux Le vélamen tiges, dont à la base on retrouve les feuilles alternes imbriquées l’une dans l’autre. Ces feuilles sont oblongues et plutôt épaisses. Les fleurs caractéristiques, sont de couleurs blanches, roses, violettes, crème ou orangées, souvent tachetées de brun, pourpre, rose en fonction des variétés et des hybrides. Elles comportent toutes au moins 3 à 4 fleurs par hampe florales, quant à leur forme et taille, une certaine variabilité existe. La plante est vendue en pot en plastique. Ces pots sont plus haut que larges pour les Phalaenopsis à grande fleurs vu leur développement important. Pour les Phalaenopsis miniatures, le pot à une hauteur et un diamètre identique ; les plantes se développant moins en hauteur. Les hampes florales sont tuteurées pour garder une stature droite. 1.2.4. Production mondiale La culture d’orchidées est passée d’un marché fait d’amateurs vers un marché de productions commerciales à haute performance. La tendance est actuellement de produire en grande quantité des fleurs à couper mais aussi de plus en plus de plantes en pots depuis une bonne dizaine d’années. La culture de masse fût possible quand les techniques ont d’abord permis une germination non-symbiotique des graines et ensuite d’autres, une propagation végétative par culture de méristèmes.(voir 3.Analyse de la reproduction) On est donc passé d’une propagation germinative vers une multiplication végétative, cette évolution est un constat à 4 bien avoir en tête. Le marché mondial connaît une belle croissance, la demande est estimée à près d’ 1,500 millions d’unités de plantes vendues annuellement.(est.2000) Comme le diagramme nous le montre ci-dessous, les Pays-Bas sont encore les principaux producteurs d’orchidées à travers le monde. 5 2. LE SYSTEME DE PRODUCTION Pour me rendre compte du fonctionnement de la culture d’orchidées, j’ai rendu visite à Jan Van Haute, gérant de l’exploitation Cymbiflor à Overijse. 2.1. Les infrastructures Les orchidées doivent être cultivées dans un milieu chaud et humide, tout en étant relativement à l’abris de la lumière. Ceci a conduit Monsieur Van Haute à amménager une serre de 8 mètres de hauteur, contenant des tunnels afin d’avoir une zone tampon entre ces deux dispositifs. Sur une partie de la surface, il utilise également des filtres à lumière, autrement appelé des écrans d’ombrages, qui se mettent en place automatiquement en fonction de la luminosité. Ensuite sous les tunnels, se trouvent les tables coulissantes ou lits de culture, qui contiennent les pots d’orchidées de toute sorte et de toute taille. Les plus grandes plantes ne sont pas sous abris de tunnels, elles resistent mieux à la lumière, à la chaleur et doivent s’acclimater au fait d’avoir moins d’humidité à l’avenir. Les tables sont en fait formées de grilles sur lesquelles sont déposées une bâche noire et une fine petits graviers. Ceci permet à l’ensemble de rester humide sans pour autant maintenir les pots dans de l’eau stagnante. Les plantes à fleurs sont soutenues par des tuteurs yoyo (Nie-co-rol). Le chauffage de la serre représentant une part importante des coûts financiers, la chaudière à mazout(100 000litres/an) a été remplacée il y a quelques années par des pompes à chaleur, fonctionnant à l’électricité et au gaz dont la chaleur produite est amenée par des tuyaux à nervures. Des panneaux chauffe-eau solaires participent également au chauffage et des panneaux photovoltaïques solaires fournissent une partie de l’électricité consommée. Servant à l’éclairage complémentaire l’hiver par exemple. 2.2. Les substrats Les premières expérimentations avant-guerre faites par Eversole en Californie ont mis en évidence que les Phalaenopsis poussaient le mieux sur un substrat de tourbe et de sable, alors qu’avant cela les orchidées étaient cultivées dans des substrats de mousses ou de sphaignes. Vu la difficulté d’avoir de la tourbe de bonne qualité, la fibre d’Osmunda (Genre regroupant plusieurs espèces de fougères) fût utilisé pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que de nouvelles études démontrèrent l’intérêt des écorces de bois, dont on fit des copeaux. Le rempotage en devint plus facile et rapide. C’est à ce jour toujours le substrat le plus utilisé. Chez Cymbiflor, des essais sont réalisés pour évaluer l’avantage que pourrait avoir la laine de verre en petit blocs ou encore les morceaux de terre cuite de type Ceramis, déjà utilisé en 6 mélange pour d’autres genres comme les Cymbidiums. Les premiers résultats tentent à confirmer le développement plus aisé, des Phalaenopsis, dans les copeaux de pin (provenant du Sud de la France dans cette exploitation ci). L’augmentation des prix de ces copeaux continue à pousser les exploitants à chercher et tester d’autres substrats. 2.3. Les conditions de culture La température. La température diurne doit être de 18 à 23°C pour optimaliser la photosynthèse, par contre, la nuit, cette température devra se situer aux alentours de 15°C. Attention aux excès de température (et de chaleur) par le rayonnement solaire; dans ce cas, il faudra aérer la serre lors de journées ensoleilées. La température du pot est également importante pour une bonne activité des racines, cette chaleur est apportée par le chauffage du sol entre les pots. Distinguons aussi le fait que les plus grandes plantes nécessitent moins de chaleur, une température de 20°C est suffisante. En effet les hautes températures inhibent la floraison et à partir de ce constat, les protocoles de production ont été améliorés pour obtenir de meilleurs rendements. Une température de 25°C par contre est préférable pour les plus petites plantes en phase de croissance végétative. La lumière. Il faut un maximum de lumière sans que le feuillage en souffre. L’intensité lumineuse idéale se situe entre 40 000 et 80 000 lux. Il faut donc éviter le plein soleil, c'est-à-dire approximativement 100 000 lux, ce qui pourrait brûler la plante, en plaçant des écrans d’ombrages ne laissant passer que 70 à 80% de la lumière solaire en été. Ces écrans peuvent être supprimés l’hiver dans nos régions. Le dioxyde de carbone (CO2) Pour obtenir une croissance optimale des plantules, il faut que la teneur en CO2 soit de 1000 ppm et plus lors des journées ensoleillées. Dans l’exploitation que j’ai visitée, il n’en tenait néanmoins pas compte. L’eau et l’humidité relative. L’humidité relative doit être de 60 à 70% en évitant les grandes variations. Cependant en fin de culture, l’humidité relative peut être diminuée afin d’habituer la plante aux conditions plus sèches qui l’attende après la vente. Un arrosage abondant et bref est réalisé à l’aide d’un tuyau 7 d’arrosage, une fois par semaine. Anciennement, l’exploitation utilisait le système d’arrosage automatique mais vu la composition variée actuelle des plantes cultivées et leurs états de développement, l’arrosage manuel parait plus simple. Des systèmes d’irrigations par aspersion et de goutte à goutte existent aussi dans le secteur. L’eau doit être peu saline, suffisante et disponible pour les racines sans pour autant les maintenir immérgées. En été, l’arrosage doit être plus fréquent. 2.4. Les étapes 2.4.1. La reproduction Cette étape sera revue en détail par la suite étant donné l’importance majeure qu’elle a eut dans la commercialisation et la démocratisation du prix de revient de cette plante. Néanmoins je vous résume la manière de fonctionner de Monsieur Van Haute, qui n’a pas souhaité suivre cette modernisation jusqu’aux dernières avancées. Un croisement est effectué entre plantes-mères, la pollinisation se fait manuellement, fleur par fleur. Un fruit de type capsule apparaît alors à la base de l’ancienne fleur, contenant des milliers voir parfois des millions de minuscules graines et murissent après 8 à 9 mois. Les fruits qui ont pu grandir et mûrir correctement, sont envoyés au laboratoire Microflor à Lochristi pour que les graines puissent y être cultivées in vitro. Ensuite on obtient des protocormes, qui sont des structures massives et peu différenciées dérivant de la germination d'une graine d'orchidée. Les petites plantules qui poussent dans de l’agar contenant les sels et sucres appropriés sont alors renvoyés. Il faut préciser que l’exploitation que j’ai visité, ne produit pas de clones comme c’est le cas dans de nombreuses autres et souvent plus grosses exploitations. En dehors de cela, certains échanges de plantes mères existent avec des collègues Allemands. Monsieur Van Haute achète également des plantes sauvages venant du Brésil pour enrichir sa diversité de gènes. Chaque plante mère est numérotée et fichée dans une base de données. 2.4.2. La mise en culture et le développement de la plante Arrivant en vrac par dizaines en boites du laboratoire après 6 à 9 mois, les jeunes plantules sont séparées les unes des autres et plantées dans des plaques alvéolées ou dans des bacs communs peu profonds. Commence alors le processus de dépotage et rempotage des plantes au fur et à mesure de leur croissance. Ceci est effectué tout les 18 mois. Les variétés du genre Cymbidium mettent 2 à 3 8 ans et demi avant d’avoir leur taille adulte, les Phalaenopsis seulement un an et demi à deux ans. Certaines recherches ont pu démontrer le rôle des journées courtes dans l’induction de la floraison. Le développement de la plante nécessite également d’attacher une importance à la fertilisation dans la production. (voir 2.6. La fertilisation) 2.4.3. La floraison L’induction florale a lieu en 15 à 20 jours dans de bonnes conditions de culture, citées au point 2.1. Néanmoins, en ce qui concerne l’humidité relative, il est préférable qu’elle soit diminuée car les fleurs sont sensibles au Botrytis, champignon responsable de petites tâches grises, il faudra donc aérer ou ventiler pour éviter la condensation de l’air humide. 2.4.4. La vente Dans le cas de Monsieur Van Haute, les orchidées ne sont destinées et vendues qu’aux particuliers. Les grandes surfaces, jardineries et fleuristes ayant préférés s’orienter vers les plantes clones, obtenus à partir de méristèmes, s’approvisionnent dans d’autres exploitations, étant donné leurs coût de production nettement moins élevé. Afin de continuer à persister dans le marché, il s’est donc spécialisé dans l’orchidée haut de gamme, de qualité irréprochable, de génome unique et assure un service après vente comme nulle part ailleurs. Le moindre souci sera pris très au sérieux et il se fera un plaisir de vous le résoudre. Afin de partager sa passion il a dernièrement crée un musée de l’orchidée, qui est en réalité un parcours à travers son exploitation, où l’on découvre accompagné de ses explications, la diversité de cette famille végétale. Il reçoit depuis régulièrement des groupes de visiteurs. 2.5. Maladies et ravageurs Les orchidées sont peu sensibles aux maladies, cependant Monsieur Van Haute m’explique que si les fleurs restent humides trop longtemps, il y a apparition de petites tâches grises. C’est en réalité une maladie cryptogamique due au champignon Botrytis cinerea. Les symptômes sont assez localisés et n’ont pas d’effets sur les plantes aux alentours pour autant qu’on élimine les fleurs atteintes. Quant aux ravageurs, en 40 ans de métier, le seul qu’il ait à l’esprit sont les cochenilles dont il anéantit la propagation par simple traitement chimique. Attention au développement d’algues dans les pots transparents, si les plantes sont destinées à produire des fleurs à couper, il faut préférer les pots noirs. 9 2.6. La fertilisation Dans le cas de l’exploitation Cymbiflor, un arrosage sur deux est effectué avec une eau enrichie en éléments minéraux. La composition du concentré varie en fonction de la société productrice et contient de l’azote, du potassium, du magnésium et du phosphore. Certains oligo-éléments peuvent aussi faire partie de la composition. La commune d’Overijse ayant une eau de distribution assez dure, il n’y a pas de risque d’une acidité trop forte dû à l’apport d’engrais. Il s’agit surtout d’éviter d’avoir un surplus d’azote qui pourrait causer une diminution de la production de fleurs. 3. ANALYSE DE LA REPRODUCTION : TECHNIQUES DE MULTIPLICATION SEXUEE ET ASEXUEE 3.1. La multiplication asexuée, dite végétative 1. L'élagage Elle consiste à sectionner la partie supérieure de la plante, à condition, que deux ou trois racines aériennes s'y soient déjà développées, et à rempoter la partie supérieure dans le substrat habituel. Comme cela revient à la couper presque en deux, il est nécessaire d’utiliser un produit de cicatrisation. C’est une technique qui est n’est à ma connaissance pas utilisée pour les Phalaenopsis commercialisées. 2. Le prélèvement des keikis La production de keikis, qui sont en quelques sortes des rejets, des petites plantules, qui peuvent se former à l’extrémité de certaines hampes florales et est une forme de clonage naturel. C’est uniquement un mode de reproduction des orchidées épiphytes. La multiplication des keikis, par prélèvement et rempotage, est une méthode extrêmement simple mais l'apparition des keikis n'est par contre pas bon signe : vieillissement de la plante, souffrance liée à de mauvaises conditions de culture. L'apparition des Le keiki keikis peut aussi être dû à une inhibition de la floraison. Les keikis sont prélevés que lorsque leurs racines ont atteint une taille suffisante. Encore une fois, c’est un phénomène assez rare et de ce fait peu utilisé mis à part chez le particulier. 10 3. Les mériclones La culture de méristèmes, in vitro, est le mode de reproduction le plus répandu à travers le monde car c’est une technique qui, une fois maitrisée, est facile et peu coûteuse. La technique consiste à prélever des cellules au cœur d’une bouture en croissance, à l’aide d’un microscope, pour les placer dans un milieu liquide, riche et en mouvement, pour favoriser la multiplication cellulaire. Les cellules se multiplient et sont divisées jusqu’à ce qu’on ait le nombre d’individus Production de mériclones souhaité. On laisse alors les méristèmes se développer sans interruption sur une gélose, qui formeront des protocormes, puis de petites plantules clones. Certains Phalaenopsis ne tolèrent pas cette méthode de multiplication mais il ne s’agit pas des variétés que l’on retrouve dans les commerces. D’autres méthodes de multiplication asexuées existent, mais elles concernent plutôt les Cymbidiums ou autres orchidées sympodiales, du fait de leurs rhizomes et pseudobulbes. 3.2. La multiplication sexuée Pour pouvoir utiliser la reproduction sexuée à des fins commerciales et des hybridations, il me parait essentiel de d’abord bien comprendre comment cela se passe dans les milieux naturels. 3.2.1. Dans un milieu naturel a. La pollinisation Les orchidées ont mis en place une stratégie de reproduction très développée, qui consiste à attirer par différentes ruses en fonction des espèces, les insectes. Ceux-ci, sont attirés par le nectar produit ou des leurres qui peuvent être nourriciers, visuels ou encore sexuels. Les mécanismes sont étonnamment complexes et conduisent souvent à une grande spécificité de l’insecte pollinisateur. Les grains de pollen agglomérés en pollinies sont alors transportés sur une autre fleur et si la fécondation se réalise, l’ovaire se transformera en capsule. Cette capsule par la suite libèrera des milliers de petites graines noirâtres, pas plus grandes qu’un demi-millimètre. 11 b. Des graines avides de champignons Longtemps ignoré, la symbiose entre une orchidée et un champignon, du genre Rhizoctonia notamment, est indispensable à la germination. Une fois disséminées, les graines sont pour la pluparts perdues. Concernant les graines d’épiphytes, seules sont susceptibles d’un jour devenir des plantes adultes, les graines tombées sur les troncs et bloquées par la structure de l’écore ou encore une mousse. La graine ne possédant pas de réserves nutritives, il est indispensable qu’il y ait présence du champignon, ce qui permet donc à l’embryon de se nourrir et de sedévelopper ensuite en protocorme. La graine doit en quelque sorte se faire infectée par un champignon, pour pouvoir survivre. Le protocorme, amas de cellules peu différencié va continuer à s’alimenter des vitamines et acides aminés que lui procure le champignon jusqu’à l’apparition de petites feuilles et racines qui rendront la Phalaenopsis capable de photosynthétiser ses nutriments grâce à la chlorophylle. En retour des services rendu, le champignon sera nourri, tout en gardant des barrières chimiques pour qu’un équilibre s’installe et éviter un envahissement fongique. Il s’agit donc bien d’une symbiose. 3.2.2 Par l'intermédiaire de l'homme a. Pollinisation La fécondation se fait de façon manuelle et consiste au transfert à l’aide d’une pincette, des pollinies d’une fleur à la cavité stigmatique d’une autre. De la même façon que dans la nature, on verra apparaître un gonflement progressif de l’ovaire, qui mettra plusieurs mois avant de devenir une capsule mûre. b. Ensemencements sur les milieux Tout d’abord, il faut choisir le milieu sur lequel on va déposer les graines. De nombreuses formules existent, comme celle de Knudson, de Meyer, de Tchang, qui sont composées entre autre à base de jus de tomate ou de banane. La seule chose les unissant sont le fait que le milieu doit être gélifié, c’est pourquoi on utilise l’Agar-Agar et que le pH doit se situer entre 5 et 5,5. Le milieu est versé chaud sous forme liquide, prêt à durcir par la suite dans un récipient qui est une boite en plastique translucide ou dans un flacon adéquat. Tout ceci se passe en milieu stérile car une contamination pourrait anéantir la production des plantules. Ensuite les graines prélevées à l’aide d’un fil de cuivre sont ensemencées sur la gélose par frottement sur la surface. Une autre méthode consiste à injecter à l’aide d’une seringue, les graines baignant dans de l’eau distillée, sur le milieu. Les boites ou flacons sont enfin refermés. 12 c. Le repiquage Le nombre de graines étant important dans chaque pot, il est nécessaire d’effectuer un repiquage afin d’éviter qu’elles ne s’étouffent. Il est impératif de maintenir les conditions de stérilité. Le milieu sera quant à lui un peu plus riche. Après 6 à 9 mois, le développement des plantules sera suffisant, elles pourront être délicatement retirés de leur gélose et empotés. 4. DISCUSSION . Les dernières nouveautés que j’ai pu découvrir sur le marché, sont les petites orchidées. Il s’agit en fait des mêmes variétés et hybrides d’orchidées qu’avant, mais dont la pulvérisation d’hormones de floraison, permet l’apparition de fleurs dès ce stade de développement précoce. D’autres caractéristiques comme l’obtention d’orchidées odorantes sont à venir. Sans oublier les aspects recherchés depuis longtemps que sont la symétrie, la grande taille et la longue période de floraison des fleurs. Il est sans doute à prévoir que les exploitations voir les pays se spécialiseront de plus en plus par rapport à une ou deux étapes de la production. En ce qui concerne les cultures de masse, la sélection des variétés sera probablement essentiellement américaine, la culture in vitro japonaise et le développement de la plante hollandaise ou chinoise. Le clonage permet de satisfaire un marché en demande d’orchidées, ce qui est à mon point de vue une bonne chose. Il me parait néanmoins impératif de tout de même associer ces produits à une conscientisation des consommateurs face aux défis de sauvegarde des espèces sauvages. La beauté qu’on croit trouver à travers ces clones, ne représente à mon sens rien par rapport à la beauté et la complexité des mécanismes naturels des orchidées 13 5. BIBLIOGRAPHIE. Orchideeënkwekerij Cymbiflor, Jan Van Haute, Overijse (Visité le 11 mai 2011) The physiology of tropical orchids in relation to the industry. Par Choy Sin Hew,Jean W. H. Yong (consulté sur googlebooks le 21 mai 2011) Orchid grower's companion: cultivation, propagation, and varieties. Par David P. Banks (consulté sur googlebooks le 20 mai 2011) Development of Phalaenopsis Orchids for the Mass-Market, R.J. Griesbach, http://www.hort.purdue.edu/newcrop/ncnu02/v5-458.html (consulté le 20 mai 2011) CultureSheet.org - the network for and by plant enthusiasts, http://culturesheet.org/orchidaceae:phalaenopsis (consulté le 19 mai 2011) La culture in vitro des orchidées. 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