Le carburant de l`avenir se cache peut

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Le carburant de l'avenir se cache peut-être dans les algues
L’Express
Par AFP, publié le 22/10/2009 à 15: - mis à jour le 22/10/2009 à 15:
MIAMI (Etats-Unis) - Face aux fluctuations des prix du pétrole et aux menaces du
changement climatique, les experts en énergies renouvelables se tournent de plus en
plus vers une matière première prometteuse, les algues.
Des micro-algues s'alimentent en CO 2 dans des bassins afin d'être transformées en
carburant le 18 Mai 2009 au Vigeant près de Poitiers. (AFP/Archives/Alain Jocard)
Ces organismes à la croissance rapide et regorgeant de matières grasses intriguent par
leur capacité à absorber le dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre, et prospèrent
dans des endroits qui ne sont pas utilisés habituellement pour les cultures.
Les algues affectionnent par exemple les marécages infestés de moustiques, les piscines
mal entretenues et même les eaux usées. Et si aucun moyen n'a encore été trouvé pour
mettre au point une production de masse, la course est lancée pour y parvenir.
Des laboratoires universitaires et des entreprises innovantes se sont positionnés sur ce
créneau et au cours de l'été, le géant pétrolier américain ExxonMobil les a rejoints en
annonçant un investissement de 600 millions de dollars dans la recherche sur les algues
en partenariat avec une entreprise californienne de biotechnologies.
Si la recherche aboutit, cela signifiera que les chercheurs auront trouvé un moyen bon
marché de convertir les lipides des algues en carburant.
"Je pense que c'est très réaliste. Je ne pense pas que cela prenne 20 ans, mais quelques
années", estime George Philippidis, ingénieur chimiste et directeur de recherches
appliquées à l'université internationale de Floride à Miami (sud-est).
Des micro-algues s'alimentent en CO 2 dans des bassins afin d'être transformées en
carburant le 18 Mai 2009 au Vigeant près de Poitiers (AFP/Archives/Alain Jocard)
L'une des raisons de l'enthousiasme suscité par les algues vient de leur appétit pour le
dioxyde de carbone produit par la combustion d'énergies fossiles. "Nous pourrions tirer
partie des rejets des industries polluantes", explique M. Philippidis, en "capturant ces
rejets pour en nourrir les algues et empêcher ainsi le CO2 de continuer à altérer le
climat".
"Ce qui est vraiment bien avec les algues, c'est qu'elles sont prolifiques. Elles sont
partout (...) et il n'y a pas besoin de faire grand chose", explique Roy Swiger, spécialiste
en génétique moléculaire et directeur pour la Floride de l'organisation à but non lucratif
Midwest Research Institute (MRI).
Mais le carburant à base d'algues produit par MRI n'est pas encore prêt à envahir les
stations-service, avertit Roy Swiger, car la production d'un seul gallon (3,8 litres) revient
à 100 dollars, pas vraiment une économie.
Pour faire baisser le coût de production, les scientifiques doivent encore trouver des
moyens bon marché de dessécher les algues et d'en extraire les lipides. M. Swiger pense
que si les recherches avancent bien, il faudra cinq ans pour ramener le coût de
production à 40 dollars le gallon.
Certains sont plus optimistes, comme Paul Woods, dont l'entreprise Algenol Fuels, basée
en Floride, a déposé un brevet pour une technologie permettant d'éviter l'étape de la
dessiccation. Son entreprise a annoncé un partenariat avec Dow Chemical en juillet pour
construire une usine expérimentale et compte lancer la production commerciale en
2011.
mailto:http://www.lexpress.fr/actualites/1/le-carburant-de-l-avenir-se-cache-peutetre-dans-les-algues_796588.html
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