4e Séquence 3 PORTRAITS POLICIERS OBJECTIFS : Rédiger un portrait-robot Savoir organiser un portrait Reconnaître les différents types de portraits S’initier au point de vue SUPPORTS : manuel Français 4e, séquences et expression, Belin, 2002 Grammaire du collège, Magnard Grammaire Les expansions du nom Les fonctions de l’adjectif Comparaison et métaphore Objectivité / subjectivité + péjoratif / mélioratif Expression écrite Rédigez votre portrait-robot Rédigez le Réaliser le portrait d’un détective s1 – Faire un portrait-robot Réalise le portrait-robot de ton voisin de table. Tête : ronde, allongée, étroite, carrée, massive. Cheveux : hirsutes, longs, courts, épais, plats, fins, clairsemés, nattés, frisés, relevés, chauve, noirs, blonds, châtains, roux, blancs, gris, etc. Teint : mat, pâle, rougeaud, blafard, verdâtre, couperosé, constellé de taches de rousseur, Yeux : bridés, tombants, ronds, longs, bruns, bleus, verts, gris. Front : haut, bas, ridé, lisse, plat, bombé, fuyant, étroit, large. Nez : droit, bosselé, busqué, écrasé, aplati. Lèvres : minces, épaisses, charnues, plates, tombantes, roses, rouges, pâles. Moustaches : fines, épaisses, à la gauloise. Barbe : en pointe, bouc, barbiche. lecture de quelques portrait-robot d’élève réflexion sur les divers portraits possible : physique / moral … Que faut-il faire pour faire un portrait-robot ? Les phrases comportent généralement des énumérations (listes). Pour décrire, on doit ajouter des adjectifs qualificatifs. Dans les récits policiers, les portraits-robots sont utilisés pour décrire le suspect. définir le portrait qu’est-ce qu’un portrait ? Le portrait est la description physique, psychologique ou morale d’un personnage ou d’une personne. Le portrait peut être fait au présent (présent de l’indicatif) ou au passé (imparfait). Si le portrait est fait par la personne décrite, on parle d’autoportrait. 4e s2 – objectivité et subjectivité Pour caractériser le personnage décrit on doit utiliser des adjectifs. Certains de ces adjectifs on une connotation péjorative (sens négatif). On peut décrire de façon neutre (portrait objectif), mais le narrateur peut aussi exprimer son jugement positif ou négatif sur le personnage qu’il décrit : il s’agit alors d’un portrait subjectif. Dans un portrait subjectif, le portraitiste (personne qui fait un portrait) emploie des hyperboles (exagérations), des expansions du nom (adjectifs qualificatifs, compléments du nom, subordonnées relatives) mélioratives pour louer (faire l’éloge) d’un personnage ou péjoratives pour le critiquer et dénoncer ses défauts (faire le blâme). Une métaphore est une comparaison sans terme comparatif. Cherchez dans vos livres ou dans vos dictionnaires des personnages d’enquêteurs rendus célèbres par la littérature ou la télévision. Choisissez un personnage d’enquêteur parmi ceux que vous avez trouvés. Par un court texte écrit ou un dessin, faites le portrait de ce personnage en donnant des détails caractéristiques (vêtements, objets fétiches, tics de langage, méthodes) mais sans le nommer. Demandez ensuite à vos camarades de l’identifier. s2 – Le personnage du détective : lecture et compréhension des textes « Quelques célèbres détectives » (« Dupin », Edgar Poe, Double Assassinat dans la rue Morgue ; « Sherlock Holmes », Sir Arthur Conon Doyle, Une étude en rouge ; « Rouletabille », Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune ; « Arsène Lupin », Maurice Leblanc, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur ; « Hercule Poirot », Agatha Christie, La Mystérieuse affaire de Styles ; « Maigret », Simenon, Pietr-le-Letton) Ces portraits vous semblent-ils objectifs ? Y a-t-il des marques de la subjectivité du narrateur ? complétez le tableau suivant en indiquant le personnage décrit et si vous trouvez un portrait physique et / ou un portrait moral. s3 – les types de portrait Texte Edgar POE, Double Assassinat dans la rue Morgue, 1841 Sir Arthur CONAN DOYLE, Une étude en rouge, 1887 Gaston LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune, 1907 Maurice LEBLANC, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, 1908 Agatha CHRISTIE, La Mystérieuse affaire de Styles, 1920 SIMENON, Pietr-le-Letton, 1929 Personnage décrit DUPIN Portait physique Second paragraphe Portrait moral Premier paragraphe SHERLOCK HOLMES A partir de « Sa personne même » D’abord moral JOSEPH ROULETABILLE ARSENE LUPIN Pas de portrait physique HERCULE POIROT début MAIGRET seulement fin Établir la fiche d’identité d’un détective, puis rédiger son portrait. le portrait fixe On parle de portrait fixe quand le personnage est décrit physiquement et (ou) moralement. le portrait en actes On peut faire le portrait d’un personnage sans le caractériser, mais en utilisant des verbes d’action pour décrire les manies qui révèlent son caractère. Il s’agit alors d’un portrait en actes (ou portrait en action). Un portrait en actes dresse un portrait moral (psychologique) d’un personnage. le portrait par touches successives On parle de portrait par touches successives lorsque le lecteur doit le reconstituer à partir des éléments donnés par le narrateur au fil du récit. Il s’insère dans le récit et apparaît à travers des notations descriptives, la désignation du personnage, ses paroles et ses actes. 4e S4 - le groupe nominal et les expansions du nom : le portrait de Dupin, Edgar POE, Double Assassinat dans la rue Morgue, 1841 On appelle groupe nominal un groupe de mot dont le noyau (mot le plus important) est un nom. « Ce jeune gentleman » est un groupe nominal. Son noyau est le nom « gentleman ». Le nom « gentleman » est complété par un adjectif qualificatif (« jeune ») qui est une expansion du nom. Je peux supprimer les expansions du nom. « Ce jeune gentleman » ce gentleman Pour reconnaître le noyau du groupe nominal et ne pas le confondre avec son expansion, je vérifie si je peux le supprimer. Si je peux, c’est une expansion, sinon, c’est le nom noyau. On appelle expansion du nom tout mot ou expression qui complète un nom. Les expansions du nom peuvent être : un adjectif épithète : « jeune » dans le groupe nominal « un jeune gentleman » (nom noyau = gentleman) un complément du nom : « de ses créanciers » dans le groupe nominal « la courtoisie de ses créanciers » (nom noyau = courtoisie) une proposition subordonnée relative : (il n’y en a pas dans le texte) un gentleman qui était jeune : « qui était jeune » est une proposition subordonée relative, elle contient un verbe conjugué et complète un nom. Les expansions du nom (adjectif épithète, complément du nom, subordonnée relative) caractérisent le personnage décrit. cf. Grammaire du collège, Magnard p.185-186 2 p.187 + 9 p.188 + 11 p.189 le lexique du portrait : exercices p.116 et 117 (Français 4e Belin) s5 – le statut du narrateur Le portrait, comme toute description correspond toujours à une pause dans le récit (il interrompt la progression du récit). Il est fait par le narrateur, c’est pourquoi on doit toujours se poser la question du statut du narrateur. Le narrateur est soit un personnage de l’histoire qu’il raconte, soit il n’est pas un personnage et est donc extérieur à l’histoire. Il existe donc deux statuts du narrateur : personnage ou extérieur à l’histoire. Dans un récit policier, le narrateur est souvent un personnage. la visée du portrait Le narrateur ne fait pas un portrait sans raison, ni sans but. C’est ce but qu’on appelle la visée du portrait. Tout portrait a une visée (but). Il sert généralement à susciter une émotion chez le lecteur (la peur, l’effroi, la pitié, la crainte, l’admiration, l’étonnement, le rire…). Lorsqu’on rédige un portrait, on doit donc réfléchir à l’impression que l’on veut donner, c’est-à-dire à la visée de notre texte. s6 – les points de vue On appelle point de vue la position du narrateur par rapport à ce qu’il raconte. Le point de vue est l’angle selon lequel les faits sont racontés, les personnages et les choses sont décrits. Complétez le tableau. Narrateur et point de vue Texte Personnage décrit Statut du narrateur Qui voit ? Point de vue Interne Omniscient Indices 4e Edgar POE, Double Assassinat dans la rue Morgue, 1841 DUPIN personnage le narrateur « je » oui « Je l'observais » (verbe de perception) Sir Arthur CONAN DOYLE, Une étude en rouge, 1887 SHERLOCK HOLMES personnage le narrateur « je » oui « je voyais » (verbe de perception) Gaston LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune, 1907 JOSEPH ROULETABILLE personnage le narrateur « je » oui « quand je le vis pour la première fois » (verbe de perception) Maurice LEBLANC, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, 1908 ARSENE LUPIN extérieur Agatha CHRISTIE, La Mystérieuse affaire de Styles, 1920 HERCULE POIROT personnage le narrateur « je » SIMENON, Pietr-le-Letton, 1929 MAIGRET extérieur le narrateur le narrateur oui oui Il sait tout sur tout : « tour à tour chauffeur, ténor, bookmaker, (…) » « je le voyais » (verbe de perception) oui Le narrateur sait tout sur tout ; il connaît les pensées du personnage décrit : « Il ne s’en souciait pas. » Il existe trois types de points de vue, qui alternent souvent dans un récit : le point de vue interne ; le point de vue omniscient et le point de vue externe. Dans un récit, le portrait est souvent introduit par l’acte d’un personnage (qui découvre ou pense au personnage décrit). On trouve alors des verbes de perception (le plus souvent de la vue : apercevoir, voir, découvrir) et de ses sentiments. On parle alors de point de vue interne car le portrait est motivé par le regard du personnage et le point de vue est celui du personnage. Si le narrateur sait tout de son personnage, on dit que le point de vue est omniscient. Le personnage n’est pas uniquement décrit de l’extérieur. Le narrateur n’est plus un simple témoin ; il sait tout, voit tout. Il est partout à la fois et partage ce qu’il sait avec le lecteur, lui donnant l’impression d’avoir toutes les clés du récit. Le point de vue est externe quand le personnage est vu par un observateur extérieur qui ne raconte que ce qu’il voit, sans entrer dans la psychologie du personnage décrit. C’est un point de vue objectif, neutre car le narrateur est un simple témoin. (Il est très rare.) La plupart du temps, le portrait s’organise en suivant le trajet du regard du narrateur. Dans ce cas le point de vue est interne. types de portraits et points de vue : p.115 (Français 4e Belin) Je ne dois pas confondre les points de vue et le statut du narrateur. Le point de vue n’est pas forcément celui du narrateur, il peut être le point de vue interne d’un autre personnage. contrôle de fin de séquence