LA DECOLONISATION I Ses origines 1) Dès la fin de la première guerre mondiale, des mouvements nationalistes revendiquent leur liberté : ils assisté à la défaite des peuples colonisateur face à l'Allemagne et veulent retrouver leur liberté et leur identité. 2) L'URSS et les USA ont condamné le colonialisme 3) Les peuples du Tiers-Monde ont exprimé à l'ONU lors de la Conférence de Bandung en 1955, leur revendication de liberté. Le mouvement de décolonisation part de l'Asie vers l'Afrique du Nord, puis l'Afrique Noire. II Chronologie : 1947 : Gandhi, obtient, sans violence, l'indépendance de l'Inde face à la Grande Bretagne. L'Inde est divisée en deux : l'Union Indienne (de religion hindoue) et le Pakistan (de religion musulmane) 1956 : Le Maroc et la Tunisie, protectorats français, obtiennent leur indépendance. 1945-49 : L'Indonésie devient indépendante des Pays- Bas Les pays d'Afrique obtiennent d'abord l'autonomie avant de devenirr indépendant en 1960 L'Algérie, elle, obtiendra son indépendance en 1962, après 8 années de guerre. III Suites de la décolonisation : Les frontières de la décolonisation sont souvent artificielles. Cela a pour conséquences de nombreux conflits et des régimes militaires entrainant une instabilité. L'indépendance politique ne permet pas toujours une indépendance économique par rapport aux pays "développés". Ces derniers fournissent des capitaux et des aides, maintenant ainsi une certaine dépendance : le néo-colonialisme. IV En France A la fin des années 30, l'empire colonial est à son apogée, mais la fin de la seconde guerre mondiale remet en question le maintien de la domination française dans cet empire colonial. La France vit un régime d'assemblée faibles et instables, ce qui ne lui permet pas de s'apercevoir de la montée du mouvement d'émancipation des peuples indigènes de ses colonies. A ce moment, la France pense que quelques aménagements lui permettront de conserver son emprise. 1)L'après guerre En Algérie : en 1945, la repression sanglante des émeutes de Sétif humilie le mouvement nationaliste algérien et conforte les français d'Algérie dans leur refus des réformes En 1947, un statut instaure une assemblée algérienne élue selon un mode de scrutin inégalitaire (double collège) qui lèse la majorité musulmane. Cependant considéré comme trop libéral, ce scrutin sera saboté par les européens qui feront pression sur les différents gouverneurs généraux, pour qu'il ne soit pas appliqué En Indochine : La République démocratique du Vietnam proclamée au Tonkin à la faveur de la défaite japonnaise par le communiste Hô Chi Minh, correspond à la volonté de ce dernier d'instaurer l'indépendance et l'unité de 3 provinces indochinoises : le Tonkin au Nord, l'Annam au centre et la Cochinchine au Sud L'accord Hô Chi Minh-Leclerc-Sainteny, en mars 1946 reconnait l'existence d'un Vietnam "libre"au sein d'une Fédération indochinoise intégrée à l'Union Française, et ménage une possible émancipation en douceur Cet accord devient cependant inapplicable, car, cédant à la pression des colons, le Commissaire Thierry d'Argenlieu, proclamme, de son côté au sud, une République de Cochinchine. Après la conférence de Fontainebleau, qui est un échec, Thierry d'Argenlieu, devenu alors Haut Commissaire pour toute l'Indochine, fait bombarder le port d'Haiphong au Nord. Ce bombardement, suivi d'une attaque du Vietminh sur Hanoi fin 1946, marque le début de la guerre d'Indochine A Madagascar : Devant l'intransigence des colons (refus d'appliquer l'abollition du travail forcé) et les atermoiements de la France, les nationalistes indigènes créent le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache (MDRM) qui déclenche en mars 1947 une insurrection qui échoue et qui est durement réprimée (89 000 morts officiellement reconnus). 2) L'échec de l'Union Française "L'esprit de Brazzaville" : en 1944, le Général De Gaulle réuni la Conférence de Brazzaville. Celle ci amorce une prise de conscience des problèmes coloniaux, et ouvre des perspectives de réformes. La IV République met en place un nouveau cadre juridique destiné à se substituer à l'Empire Français sous le nom d'Union Française. Le maintien de la domination française : peu de changements en réalité. L'Union Française est dotée d'une assemblée purement consultative. La France refuse de s'engager dans aucunes des deux alternatives possibles : assimilation qui implique l'égalité des droits et l'intégration, ou acceptation d'un processus évolutif d'émancipation progressive débouchant à terme sur l'autonomie, puis l'indépendance. 3) La fin de l'empire colonial français 1947 : le Vietminh abandonne les villes aux troupes françaises et se réfugie dans es campagnes pour y mener une guerre de harcèlement 1948 : signature d'un accord entre la France et l'Empereur Bao Dai, et en 1949, elle lui octroie l'indépendance refusée auparavant à Ho Chin Minh La France s'enlise dans une guerre coloniale contre le Vietminh pour le compte d'états théoriquement indépendants et qui souhaitent son départ. Encerclés dans la cuvette de Diên Biên Phu, les français doivent capituler au moment où, à Genève, s'ouvre la conférence internationale sur l'Indochine Les accords de Genève signés en 1954 par Mendès France, mettent fin à la guerre d'Indochine. Le Vietnam est séparé en deux zones avec un Vietnam communiste au Nord et un Vietnam sous protectorat américain au Sud. Des élections générales devaient être organisées dans les 2 ans en vue de la réunification du pays. Le Cambodge et le Laos deviennent totalement indépendants Ces accords ne seront jamais appliqués, mais ont mis fin définitivement à la présence française en Indochine Adoptée en 1956, sous le gouvernement Guy Mollet, la loi-cadre Deferre accorde une assez large autonomie aux territoires Africains. Ils peuvent élire chacun une Assemblée Locale, qui désigne un Coseil de Gouvernement, dont le Vice Président est obligatoirement un Africain. En 1958, De Gaulle appelle les Territoires d'outre-mer à devenir membres d'une Communauté Française présidée par lui et préparant l'indépendance. En Afrique, seule la Guinée refuse et accède directement à l'indépendance. Les autres territoires d'Afrique noire et Madagascar accéderont à l'inépendance en 1960 et seront admis à l'ONU. 4) L'indépendance du Maghreb (1954-1962) Face à la montée des nationalismes marocains et tunisiens au début des années 50, les gouvernements français répondent d'abord par la répression : Habib Bourguiba, chef du Néo-Destour Tunisien est emprisonné en France, et Mohamed V, roi du Maroc est exilé à Madagascar, accusé de soutenir le parti indépendantiste Istiglal En 1954, Mendès France engage les négocuations et accorde à la Tunisie l'autonomie interne. Edgar Faure et Guy Mollet poursuivent cette politique qui aboutit en 1956 à l'indépendance de la Tunisie et du Maroc. A la Toussaint 1954, le Front de Libération Nationale (FLN) déclenche une insurrection armée à laquelle Mendès France et François Miterrand (alors Ministre de l'Interieur) réagissent avec fermeté tout en engageant des réformes mises en oeuvre par Jacques Soustelles, bientôt acquis aux thèses de l'Algérie française. En 1956, en dépit de l'engagement du contingent dans une guerre qui devient de plus en plus coûteuse et meurtrière, Guy Mollet ne parvient ni à une victoire contre le FLN, ni à la négociation d'un compromis acceptable. Revenu au pouvoir en mai 1958, grâce à la pression des militaires et des Français d'Algérie, De GAulle laisse croire qu'il va pacifier l'Algérie et la maintenir dans la France Constatant le refus de l'assimilation de la part des musulmans du FLN et des ultras de l'Algérie Française, il fait entériner en 1961 par un référendum une politique d'autodetermination qui admet la possibilité d'une "Algérie algérienne". L'indépendance de l'Algérie est approuvée massivement par le référendum, mais elle est rejetée par les irréductibles de l'Algérie Française. L'Organisation Armée Secrète (OAS) brise les dernières chances de réconciliation entre les deux communauté par ses différentes actions meurtrières. Elle condamne près d'un million d'Européens à fuir l'Algérie.