Titre : L’UE et sa périphérie : Effets de l’intégration régionale sur les IDE Proposée par : Mahassen ABID LIEI, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis LEO, Faculté de Droit d’Economie et de Gestion d’Orléans E-Mail : [email protected] Au cours de la dernière décennie, l'actualité économique internationale a été particulièrement marquée par une régionalisation de l'économie mondiale, suite à l'émergence de nouveaux blocs régionaux et à l'élargissement ainsi qu'à la réactivation de blocs déjà existants. Une des carctéristiques de ce régionalisme est l’apparition de zones de libre-échange regroupant des pays développés et des pays en voie de développement( exp : L’ALENA et la zone de libre-échange euro-méditerranéenne). Les pays en voie de développement voient dans les accords d’intégration régionale avec les pays développés un moyen pour réduire leur retard de développement. En, effet l’intégration régionale devra stimuler la croissance économique en favorisant, entre autres, l’investissement et en particulier l’investissement direct étranger (IDE) (Schiff et Winters(2003)). L’intégration régionale se traduit par des effets statiques (création et détournement de commerce) et dynamiques (aiguisement de la concurrence, opportunités de réaliser des gains d'efficacité liés aux économies d'échelle, croissance de la demande) susceptibles d'affecter le niveau des flux d'IDE, d'une part entre les pays membres et d'autre part entre les pays membres et le reste du monde, ainsi que leur distribution géographique et sectorielle à l'intérieur du groupement régional. Le présent travail est un prolongement de la littérature empirique récente relative aux conséquences de l’intégration régionale Nord-Sud sur les IDE dirigés vers le Sud. Cette littérature ne s’est intéressée qu’à l’expérience du Mexique au sein de l’ALENA. Nous allons nous intéresser à une autre expérience d’intégration Nord-Sud : la zone de libre-échange euro-méditerranéenne qui implique les pays de l’UE et les pays de la rive Sud et Est de la méditerrannée. Le processus d’intégration euro-méditerranéen a démarré juste une année après la formation de L’ALENA. Il n’est toutefois pas assez avancé dans la mesure où pour la grande partie des pays de la rive sud de la méditerrannée, l’entrée en vigueur des accords d’association avec l’UE est récente. Parmi les pays de la rive sud de la méditerranée, la Tunisie et la Turquie sont les plus avancés dans le processus d’intégration avec l’UE. La Tunisie a signé un accord d’association avec l’UE en juiellet 1995. Elle a commencé à appliquer le volet tarifaire de l’accord le 1er janvier 1996. La Turquie est en union douanière avec l’UE depuis le 31 décembre 19951. L’objectif de notre travail est de déterminer les conséquences de l’intégration régionale sur les IDE dirigés vers la Turquie et la Tunisie Notre démarche est la suivante : nous expliquons d’abord les mécanismes suivant lesquels l’intégration commerciale régionale influence les IDE. Nous montrons que l’intégration régionale influence différamment le comportement des firmes des pays membres et des pays non-membres. Nous déterminons les effets de l’intégration régionale aussi bien sur l’organisation horizontale que verticale de la production au sein de la firme. Nous dégageons, ensuite, les modifications dans le comportement des investisseurs étrangers en Turquie et en Tunisie, survenues après 1996, à travers une analyse descriptive des flux d’IDE et du nombre d’entreprises étrangères en activité dans ces deux pays. Dans une troisième étape nous testons pour chaque pays l’htpothèse que l’intégration régionale a 1 http://www.commerce-exterieur.gouv.fr 1 influencé l’entrée d’ IDE. Les variables utilisées dans les régressions économétriques sont consignées dans le tableau suivant : Variable endogène Y1= Flux bilatéral d’IDE Ou Stock bilatéral d’IDE Variables exogènes X2= PIB pays origine exprimé en Capacité d’investir à l’étranger PPA X1= PIB pays destination Taille du marché du pays exprimé en PPA destination X3= Salaire pays origine/salaire Différence de salaire entre le pays destination pays origine et le pays destination . X13= Exportations vers le pays Taille du marché à l’exportation origine X14=( Exportations totalesexportations vers le pays origine) X4= PIB par tête pays Différence de dotations origine/PIB par tête pays factorielles destinatio X8=Taux d’nflation Stabilité macro-économique Risque politique X10= Dummy-T 1 avant 1996 0 après 1996 X11= Dummy-N 1 pays origine membre de l’UE 0 si non Les données sur les flux d’IDE sont en forme de panel avec T années et N pays origines. Les données sur les puch-factors varient dans les deux dimensions temporelles et individuelles. Les données sur les pull-factors ne varient que dans la dimension temporelle. Ils sont les mêmes pour tous les individus. A fin de tenir compte de l’hétérogénéité des pays origines nous introduisons des effets individuels. Nous effectuons le Test de Haussman pour discriminer entre effets aléatoires et effets fixes La période et le panel de pays origines sur lesquels portent les régressions ne sont pas les mêmes pour la Tunisie et la Turquie (voir tableau suivant). Ils ont été choisis en fonction de la disponibilité des données. Tunisie Période 1986-2001 Turquie 1980-2001 Pays origines Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Grande Bretagne, Grèce, Irlande, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Italie, Suède, Suisse, Etats-Unis, Canada, Japon, Australie Allemagne, Autriche, Belgique+Luxembourg, Danemark, Finlande, France, Grande Bretagne, Espagne, Pays-Bas, Portugal, Italie, Suède, Suisse, Etats-Unis, Japon, Corée, Pour la Tunisie, les observations qui correspondent à des pics dans les séries chronologiques relatives au flux d’IDE ont été omises. Ces pics correspendent à des opérations de privatisation ou à des investissements dans le secteur énergétique. Pour tester l’hypothèse que l’intégration régionale a influencé les flux d’IDE dirigés vers la Tunisie et vers la Turquie nous ajoutons, dans un premier temps, à la liste des variables explicatives, deux dummy. La première prend la valeur 0 avant 1995 et 1 après. La seconde prend 1 si le pays 2 origine est membre de l’UE et 0 si non. Nous supposons donc que l’effet de l’intégration régionale se répercute seulement sur la constante de l’équation de régression. Les coefficients des autres variables sont supposés les mêmes pour tous les pays et dans les deux périodes avant et après 1996. Les coefficients des dummy montrent donc dans quelle mesure l’IDE après 1996 ou en provenance des pays de l’UE demeure inexpliqué après avoir controlé l’effet des déterminants des IDE. Cependant il n’y a aucune raison pour que le libre échange modifie seulement les constantes dans l’équation de regression. Il est possible que les coefficients des variables exogènes changent dans le temps et varient d’un groupe de pays à un autre. Nous croisons alors dans un deuxième temps les dummy avec toutes les variables explicatives. Ce travail sera cloturé par une comparaison de nos résultats avec ceux des études qui ont portées sur le Mexique (exp. : Waldkirch(2001)). Bibliographie ABBATE F. 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