MONT FLEURI GRASSE Mont Fleuri est un établissement appartenant à l’ORSAC, Organisation pour la Santé et l’Accueil. Celle-ci gère 16 établissements du secteur sanitaire et social situés dans le sud est de la France (sur 21 établissements tous secteurs et situations confondus, pour 2000 salariés). Son statut associatif garantit à la fois souplesse et dynamisme. Chaque établissement a une gestion autonome, mais est administré par un conseil unique dont le siège est à Lyon. A 350 mètres d’altitude, 17 kilomètres de Cannes, cet édifice domine la ville de Grasse, offrant ainsi une vue mer et montagne, digne d’un hôtel grand standing. Bien qu’à 2 kilomètres du centre ville , le site jouit d’un calme et d’un environnement presque campagnard. HISTORIQUE : A l’origine, l’association ORSAC signifiait : « Organisation Sanatoriale Catholique ». Déclarée le 29 septembre 1937 par Robert Sené, un des fondateurs, elle fut reconnue d’utilité publique 15 ans plus tard. er Le 1 établissement fut créé à l’initiative d’anciens malades tuberculeux, soignés à Hauteville. Fut créée ensuite la Rouguière, à Marseille (centre de réadaptation fonctionnelle). Mont Fleuri fut le 3ème centre en 1952. Ancien hôtel de 6 étages, il a connu plusieurs occupations : allemands , italiens, américains. Bâtiment non entretenu, faute de moyens financiers, il se trouvait dans un état de vétusté extrême. Son achat fut financé par l’A.E.R.E. (Association pour Etablissements des Réfugiés Politiques) tant en « secteur retraite » ( 60 lits), qu’en « hôpital pour chroniques » (100 lits). C’est ainsi que le 10 août 1953 les 24 premiers Russes, hommes et femmes (issus pour la plupart de l’aristocratie) furent accueillis pour atteindre 60 en avril 54. Inutile de préciser les difficultés morales et matérielles que rencontrèrent les différents dirigeants (M et Mme Hanusse, M Troadec, Jacolin, Haudiquet, Boulanger) pour restaurer les bâtiments. Le secteur hôpital ne fonctionnant pas « à plein » avec les « chroniques étrangers », il fallut dès 1954 demandé l’agrément en « Maison de santé médicale », afin de compléter avec des malades français, assurées sociaux (ou à l’aide médicale). Mais la plupart de ces malades terminaient leur vie à Mont Fleuri. C’est en 1957 que M Boulanger, directeur de l’époque, envisagea de donner à l’établissement sa véritable activité : pouvoir soigner, guérir ou améliorer ces personnes pour les rendre à leurs foyers et à leurs occupations. C’est ainsi que Mont Fleuri devint à la fois un « hôpital complémentaire » pour certains, une « maison de repos » pour d’autres, « maison de retraite et de rééducation fonctionnelle », puisqu’il accueillait désormais, blessés du travail, de la route, hémiplégiques, opérés du système nerveux, etc… Une subvention de 400 000 francs de la C.R.S.S. fut octroyée, permettant la création et l’équipement d’une salle de rééducation fonctionnelle (inaugurée en 1964). Un premier kinésithérapeute fut recruté (attaché). - 1963 : Un second kinésithérapeute est engagé. - 1966 : D’autres les rejoindront (pour atteindre 5 en 1975). - 1971 : - Un premier médecin de médecine physique vient en « adjoint » épauler le généraliste à plein temps des débuts. - Un nouveau directeur, M Andrieu, s’investira pleinement jusqu’en 1988. - A partir de 1972, une évolution vers une médicalisation plus poussée, accompagnée par une régionalisation, a entraîné un recrutement plus « hospitalier ». A la demande de nombreux médecins et chirurgiens du département, cette section est dotée d’un service de rééducation fonctionnelle. Une augmentation du personnel s’impose (3 infirmières et 2 aide-soignantes sont engagées), ainsi qu’une augmentation du prix de journée. - 1975 : - Un médecin gériatre se voit confier la section retraite qui a acquis 23 lits supplémentaires sur un autre site. - Nous sommes à 9 infirmières, 14 aide-soignantes, 6 kinésithérapeutes. - 1 orthophoniste est venu « étoffer » l’équipe. - Des employés des services généraux et administratifs s’y ajoutent. Parallèlement, d’importants et permanents travaux d’aménagements, de réfections sont réalisés (monte-charge, chapelle, escaliers de secours, humanisation des chambres, aménagement d’un atelier, de la chaufferie, etc…) - 1988 : M Réalini J.J succède à M Andrieu avec de nouveaux projets d’envergure, notamment architecturaux pour un centre plus « moderne ». - 1992 : Une orientation importante vers la neurologie se profile, avec l’arrivée d’une nouvelle équipe médicale. Une étroite collaboration avec le C.H.U. de Nice, en particulier pour les A.V.C., vase concrétiser. - 1994 : L’appellation officielle « C.R.R. » est obtenue. - 1995 : L’aménagement d’un parking de 3 niveaux (100 places) est devenu impératif. - 1997 : Une magnifique restauration fonctionnelle du jardin est réalisée. - 1999 : Début de la 1ère tranche de travaux très complexes, par la restructuration des locaux. - Entre 2001 et 2003 : Les travaux vont représenter 50 millions de francs d’investissement. - 2004 « devrait voir » le mélange d’occupation des dits locaux, avec extension du plateau technique. La maquette présentée, en regard de « l’ancien » centre, se passe de commentaires sur l’ampleur du projet. L’équipe a aussi grandie. La partie rééducation pour 102 lits compte actuellement : -3 médecins à temps plein, 9 kinésithérapeutes, 3 ergothérapeutes, 1 + ½ orthophoniste, 2 surveillantes, 15 infirmières, 31 aide-soignantes, 12 agents hospitaliers, 1 assistance sociale, 1 diététicienne, 1 manipulatrice radio ; ainsi que des spécialistes « attachés » : 1 cardiologue, 1 neurologue, 1 psychiatre, 1 pharmacien, 1 psychologue. Mais ce pool reste insuffisant par rapport à l’importance des prises en charge. En effet, le nouveau projet d’établissement prévoit en équilibre des pathologies 50% traumato/orthopédie, et 50% neurologie (pour respectivement 60% et 40% actuellement). La réduction du temps de travail a encore majoré ce manque d’effectif. Des postes restent à pourvoir. C’est aussi l’heure de la qualité : Mont Fleuri s’est aussi engagé dans l’accréditation avec la démarche qualité, pour acquérir des lettres de noblesse devenues indispensables. Autant dire qu’il reste beaucoup à faire, mais quel fabuleux moteur de motivation ! Les facteurs de risque devront être évalués au début de chaque prise en charge de façon à mettre en œuvre les mesures de prévention adaptées . Tous ces facteurs se retrouvent à des degrés différents selon les patients, les activités et les structures, générant un risque variable d’infection nosocomiale, d’où la proposition de constituer 4 groupes de travail pour étudier la prévention des infections nosocomiales : - la rééducation respiratoire, dans laquelle la voie aérienne est une voie de contamination privilégiée, - la réadaptation fonctionnelle, où le risque de transmission est préférentiellement manu porté, - l’ergothérapie, qui peut favoriser la contamination indirecte par le matériel, - les centres de vie, où tous les patients qui bénéficient de rééducation ou réadaptation ont une vie sociale au sein de ces établissements, ce qui rend le contrôle du risque infectieux plus complexe. Parlons de l’infection nosocomiale 1 DEFINITION L’infection nosocomiale est une infection qui se déclare pendant un séjour hospitalier ou lors d’une activité de soins ( à domicile, en cabinet libéral). D’après la circulaire du 13 octobre 1988 relative à l’organisation de la surveillance et de la prévention des infections nosocomiales, on entend par infection nosocomiale : - toute maladie provoquée par des micro-organismes, - contractée dans un établissement de soins par tout patient après son admission (délai de 48 à 72 heures ou inférieur ou supérieur si on peut faire la preuve d’un lien de cause à effet) soit pour hospitalisation soit pour y recevoir des soins ambulatoires, - que les symptômes apparaissent lors du séjour ou après, - que l’infection soit reconnaissable aux plans clinique et/ou micro biologique. Ces caractéristiques concernent également le personnel hospitalier en raison de ses activités. 2 COMMENT EXPLIQUER L’INFECTION NOSOCOMIALE « L’infection nosocomiale est la résultante de plusieurs facteurs : le malade (son terrain), les techniques médico-chirurgicales, le traitement ( corticoïdes, immunodépresseurs) et l’environnement hospitalier. Dès qu’il est en soins, le patient, doté de ses propres défenses à l’infection ( état physiologique, nutritionnel, immunitaire et flore microbienne endogène) doit faire face à deux éléments : son traitement et l’environnement . Dans cet affrontement, soit le malade se défend correctement et n’est pas victime d’infection, soit il est déficient ou la concentration en micro-organisme set trop importante, et il développe une infection à partir de ses propres germes (auto-infection) ou à partir des germes extérieurs (hétéro-infection). La dose administrée : - pour qu’il y ait infection, une dose minimale infectante (D.M.I.) est nécessaire ; elle est élevée pour les bactéries ( de l’ordre de 1 million) et faible pour les virus( dizaine ou centaine) - la D.M.I. varie en fonction de la voie de pénétration (plus faible par voie sanguine) et de l’état immunitaire du malade. L’état de réceptivité dépend : - des défenses et donc de l’état d’immunité du patient ( en centre, on rencontre de plus en plus de malade fragiles immuno-déprimés, âgés), des facteurs de risque présentés par l’individu ( BCO, asthme, intervention, cancer). Pour applique les mesures préventives de façon adaptée, il est intéressant de connaître l’écologie des micro-organismes. Tableau I : Ecologie de quelques microorganismes -MICROORGANISME IDENTITE RESERVOIR TRANSMISSION PREVENTION Staphylocoque doré Pneumocoque Entérocoque Klebsiella pneumoniae Homme : portage .rhino-pharyngé .cutané(peau, cuir chevelu, périnée) .digestif Environnement : air, eau, surfaces sèches, partout Directe par voie rhino-pharyngée Cocci Gram + Homme :portage rhino-pharyngé Directe par voie rhino-pharyngée (Famille Streptocoque) Environnement Cocci-Gram + Cocci Gram + (Famille Streptocoque) Gram – Famille des Entérobactéries Pseudomonas Aeroginosa ou pyocianique Bacille Gram - Homme : rhinopharyngé Tube digestif Voie génitourinaire Environnement : Très résistant Surface Eau matériel Air Homme : .rhino pharynx .muqueuses .peau .intestin Environnement : Eau, sol, réservoirs humides (masque aérosol, humidificateur…) Homme : rarement porteur sain, mais porteur malade Environnement : eau,stagnante, sol, milieux humides, végétaux Indirecte : mains, matériel, eau, air Directe : voie rhino pharyngée Indirecte : .mains .matériel .eau contaminée Directe par voie rhino pharyngée Indirecte : mains, matériel, eau ,liquides Indirecte : Eau, Matériel, (humidificateur…) Mains Opportuniste+++ -Eradication du portage chez le personnel encas d’épidémie ou chez le patient avant une intervention -Port de masque, de gants, de surblouse -Lavage des mains -Désinfection du matériel -Renouvellement d’air -Port de masque -lavage des mains -port de gants, si contact avec des sécrétions. -lavage des mains -port de gants -désinfection du matériel (masque, bassin) -qualité de l’eau -port de masque -lavage des mains -désinfection du matériel -vigilance vis à vis des milieux humides -désinfection des masques d’aérosol, humidificateur, barboteurs. -suppression des plantes Haemophilus Bacille Gram - Legionella Bacille Gram - Bacille de Koch Myubactérie Aspergillus Champignon moisissure Homme : Rhino pharyngé Environnemnt : Jamais Sensible +++ Environnement : Conduites d’eau chaude, douches, nébuliseurs, Respirateurs climatisation Homme : Tuberculeux Environnement : Air, matériel mal désinfecté,(respirate ur) Environnement : Poussières+++ (tapis, moquettes) Sol, végétaux en décomposition Directe : voie rhinopharyngée Port de masque Opportuniste Indirecte par aérosolisation -entretien et désinfection des canalisations d’eau et des systèmes de climatisation. Directe -vaccination -isolement « air » indirecte Indirecte par inhalation Opportuniste+++ -identifier et neutraliser les gîtes : plantes, faux plafonds, climatisation -prendre des précautions lors des travaux à proximités des patients fragiles 3 CONSEQUENCES Les infections nosocomiales ont parfois des répercussions dramatiques. Elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Elles ont des conséquences socio-économiques : allongement des durées de séjour, consommation en soins et en médicaments augmentée ; Pour rompre cette chaîne épidémiologique, nous pourrons appliquer différents mesures, selon le risque du geste, la fragilité des patients à traiter, et selon l’écologie microbienne du milieu dans lequel on exerce. Il appartient au thérapeute d’intégrer à son bilan l’évaluation du risque pour faire le choix de ces mesures. Références: Comité Technique National des Infections Nosocomiales ; les recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales 1999- Ministère de l'emploi et de la Solidarité, Secrétariat d'état à la santé, Direction Générale de la Santé, Direction des hopitaux. Travail lorrain: protocoles de soins. Cellule Régionale d'Hygiène, Hopitaux de Brabois, 54511 Vandoeuvre les Nancy 1995-1996 Guide des bonnes pratiques, Médecine physique et Réadaptation. Centres de vie cellule Régionale d'Hygiène de Lorraine. Fascicule n ° 2001 Dans les prochains « AIRR INFO » nous définirons le mécanisme de l’infection nosocomiale, la chaîne épidémiologique et l’écologie microbienne, les bases pratiques ( hygiène des mains, précautions « standard », isolement… et en dernier lieu l’aspect législatif pour rappeler les devoirs et obligations du thérapeutes en ce domaine