Conférence A.S.H. du 20 janvier 2009 Patrick RAOULT - Les troubles du comportement : Un trouble correspond à une notion de déviance. Attention à la violence diagnostique, ne pas généraliser ! Différentes catégories de troubles du comportement : -Certains enfants peuvent avoir du mal à se soumettre aux contraintes scolaires, ils ont ‘juste’ du mal à s’adapter, ils sont très dynamiques. Ils mettent plus de temps à s’adapter à ces contraintes et parfois une adaptation pédagogique suffit. -Il peut également avoir des cas où l’enfant manque de cadre, l’aspect éducatif est non présent, et lors de la scolarisation, il y a confrontation à l’ordre scolaire ce qui provoque un choc scolaire. Problème éducatif à régler en accord avec la famille. -Certains enfants présentent une atteinte encéphalopathique, ce qui limite voir empêche la concentration. Ces enfants relèvent de structures spécialisées, avec un encadrement spécifique. -Catégorie relevant de la séparation enfant/famille : *Problématique de séparation inachevée : liée à la surprotection de la part des parents, ce qui empêche à l’enfant de s’en détacher (l’enfant ne peut pas jouer seul, rester seul, …)→lien indéfectible entre l’enfant et la mère. Risque de difficultés dans les apprentissages, voir d’échec scolaire, l’enfant n’étant pas disponible, il ne s’investit pas. Pour l’enfant, apprendre = trahir le lien avec la mère ; le savoir menace le lien avec les parents. *Problématique des empiétements psychiques : l’enfant a une maman hyper anxieuse (ex : quand l’enfant commence à se déplacer, dès qu’il approche d’un danger la maman hurle, grand stress). L’anxiété entrave le développement moteur de l’enfant, puis psychique, d’où aucun investissement moteur, retard visuo-spatial, et donc problème dans les apprentissages. *Les emprises narcissiques : l’enfant est l’objet personnel, narcissique des parents (enfant anti dépresseur = il comble les affects dépressifs ; enfant décoratif ; enfant pour réaliser le projet des parents). -Agressivité, opposition, colère : Certains enfants ont des TOP (troubles obsessionnels de provocation). Il y a différents stades : *Enfants avec opposition normale selon les âges (repas, non, …) *Opposition car l’enfant non soumis à la frustration par les parents, donc quand il arrive à l’école →choc, car l’enfant est soudainement soumis à la frustration scolaire, et elle semble insupportable à l’enfant. Ce sont les enfants dits ‘capricieux’. *Stade oppositionnel renvoyant à la souffrance. Enfant ayant subi une maltraitance ; comportement lié au contexte de vie difficile de l’enfant → rapport de méfiance, opposition avec l’adulte. Travail à faire pour que l’enfant reprenne confiance en l’adulte. Ce sont des enfants qui testent beaucoup les adultes pour vérifier la fiabilité de l’adulte. Se méfier des troubles d’opposition qui apparaissent de manière inopinée →voir la famille pour savoir ce qui se passe, car l’enfant met en scène son mal être intérieur, et cela peut permettre de ne pas accentuer sa souffrance. Attention : tout ne se passe pas du côté des enfants. Parfois, le cadre de la classe, notre comportement peut induire de l’angoisse chez les enfants et donc des comportements d’opposition. -Les inhibitions : incapacité à agir, penser, réaliser. Parfois, les inhibitions sont liées à des interdits (interdit de penser, de dire), ce qui est figeant, inhibant. Il peut aussi y avoir des inhibitions scolaires, névrotiques, intellectuelles …. Ceci quand l’enfant s’interdit de dépasser le modèle familial (situation psychogène). Il y a aussi des inhibitions liées à des phobies, ce qui provoque des pertes de moyens. -Les retraits : sujet participant peu, parfois avec un niveau de performance faible. Souvent c’est comportement cache une dépression. Attention : ne pas les laisser de côté ! -Les troubles du langage : *le bégaiement : qui peut être tonique ou clonique. Parfois un facteur neurologique, génétique (supposition). La plupart du temps, lié à des problèmes psychologiques. *le mutisme *Syndrome de Gilles de la Tourette : apparaît vers l’âge de 6-7 ans, associé à des TIC et des bégaiements. *Les retards de la parole, les troubles de la parole peuvent être provoqués par des problématiques relationnelles. -L’hyperkinésie : excès de mouvements, excitation, lié à une atteinte encéphalique. Ceci c’est transformé en hyperactivité : atteinte neuro minimale, avec troubles de l’inattention, de l’hyperactivité.→ attention aux critères utilisés, très subjectifs et superficiels ! (aux USA notamment) En Europe, on parle d’instabilité (classée de neurologique à psychologique). L’instabilité est souvent liée à d’autres troubles (maltraitance, …). L’hyperactivité pure n’existe pas. Le contexte de vie tellement dégradé de certains enfants entraîne un développement instable sur le plan psychologique, car l’enfant est mis en grande souffrance, et donc moins disponible aux apprentissages. Il est important de ne pas enfermer les enfants dans des diagnostic fermés, à nuancer. Un enfant est un être en construction dans un environnement, avec des facteurs sociaux, affectifs et culturels. L’intelligence est développée dans cet environnement (si pas d’environnement, pas d’intelligence). Certaines pathologies provoquent des dégradations intellectuelles. -Troubles graves de la personnalité : avec des causes plurifactorielles. Terrain fragile à la base, avec un contexte favorisant le développement de la maladie. Quand la pathologie explose = angoisse terrifiante, délire.