La Fontaine

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La Fontaine Le renard et les poulets d’Inde
C’est une fable écrite peu avant la mort de La Fontaine = fin de sa carrière de fabuliste.
Livre XII ( fables partagées en livres) = plaisir apparent, il est au sommet de son art,
virtuosité du vers, il se laisse emporter par son talent. Forme de remise en cause de la
fable traditionnelle = fantaisie, nouveau, « modernité »
Elle met en scène des antagonistes ( le renard et les poulets d’Inde). les poulets sont
considérés comme des objets, signe de défaite, alors que le Renard et est au 1er plan,
symbole de force. Il y a une inégalité des conditions dès le titre. Cette fable est
composée d’alexandrins et d’octosyllabes.
Exposition et mise en scène du renard
1) Apparition des antagonistes : mise en valeur du Renard
V1 Renard : mise en valeur ( fin de vers = à la rime + majuscule + singulier + octosyllabe)
V2 Poulets d’Inde = Dindons péjoratif + milieu de vers + pluriel
 importance du Renard

2) Le Renard est présenté comme un chef de guerre
- Champ lexical de la forteresse : citadelle + sentinelle = rime, rempart ( V2-3-4)
- Discours direct avec le verbe introducteur « s’écria » ( V5) qui montre la supériorité,
l’autorité du Renard.
- Beaucoup de ponctuation, interjection « quoi ? », phrases exclamatives ( V5-6-7).
- Répétition « non » ( V7) qui insiste sur sa détermination, il prend l’initiative du
combat.
- « commune loi » = loi de la nature, rime avec « moi » = se trouve supérieur, au centre
de la loi. « par tout les dieux » = il est dans son droit, se réfère à Dieu, à sa légitimé
( V6-7)
 Le Renard est présenté comme une combattant puissant et déterminé, mais
cependant d’une manière négative. ( V3 : « perfide »)
I-
Le Renard, fidèle à son image
1) La stratégie du renard est basée sur la tromperie
V12-13 = 2 alexandrins à rythme binaire, parallélisme = met en valeur les verbes au
passé simple (« feignit », « se guinda » , « contrefit ») = action, premier plan, jeu du
renard, dynamisme, action rapide, le renard mime les actions.
V14 =imparfait de répétition (« élevait », faisait »), rythme binaire
V14-15 = 2 octosyllabes, référence littéraire en comparant le Renard à Arlequin. Ironie
dans le passage au discours direct : le Renard abuse de son pouvoir, se croit dans son
droit d’attaquer les dindons.
V13 = 2 « puis ». le mort + le ressuscité = antithèse. Le Renard joue, trompe.
V17= hyperbole « cent mille autres badinages »
=> véritable mise en scène du renard ( référence au théâtre), renforcée par la
comparaison d’Arlequin.
2) Comparaison d’Arlequin
Référence à la Commedia dell’ arté ( comédie populaire farce, faire rire)
Renard = acteur en train de jouer = comique de gestes, de mots.
Arlequin = rusé, fourbe comme le Renard.
La Fontaine fait appel à la culture du lecteur.
 Comparaison qui fait du Renard un personnage qui trompe, qui change et qui joue sur
les illusions ( la fausse apparence de soi). Cette représentation fausse lui permet de
vaincre les poulets d’Inde.
II-
La morale
1) Morale explicite
Elle correspond à la chute attendue : la force du renard l’emporte ( = référence au
titre). Le renard doit gagné, il l’emporte car il est le + fort, le + rusé. Champ lexical de la
chute « tombait » (v22), « succombe » (V 23) qui rime avec « tombe » (V23) = mien
entre la morale et la chute des dindons.
Adverbe « toujours » = montre la puissance de la victoire.
 Pas de surprise dans la morale
2) Malgré tout, la morale explicite paraît en décalage avec le sujet de la
fable.
Thème principal = jeu, mise en scène du renard. Morale détournée, implicite qui apparaît
V14-15 = les 2 vers en octosyllabes qui se suivent. La Fontaine dénonce l’artifice, le
caractère faux du personnage.
Structure habituelle de la Fable, mais singularité de cette fable puisqu’elle concerne les
pouvoirs de l’illusion qu’elle met en valeur, la capacité ç tromper. On est tous «
acteur ».Il s’agit d’une satyre de l’illusion, du monde, de la société car tout ce qui est
illusion peut tromper. La fable elle- même est illusion.
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