Mention Ecologie, Biodiversité et Evolution

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Spécialité Ecologie, Biodiversité et Evolution
Proposition de stage de M2
Année 2008/2009
A envoyer avant le 29 septembre 2008 à : [email protected]
STAGE POUR AMANDINE CORNILLE
Titre du stage :
Structuration génétique comparée chez quatre espèces de Ficus à travers un corridor de
végétation reliant deux réserves et conséquences en termes de biologie de la conservation
Laboratoire ou structure d’accueil :
UMR 5175 Centre d’Ecologie Fonctionelle et Evolutive.
Equipe Coévolution
Responsable du stage :
Nom : Martine Hossaert-McKey et Finn Kjellberg
Tél : 0467613230 (0467613229)
Fax : 0467412138
Email : [email protected] et [email protected]
Références dans le domaine :
Nombreuses publications dans le domaine de la génétique des populations et sur les
Ficus consultables sur les pages personnelles suivantes :
http://www.cefe.cnrs.fr/coev/M_Hossaert-McKey.htm
http://www.cefe.cnrs.fr/coev/F_Kjellberg.htm
Description du stage
Un des dispositifs importants actuel de conservation de la forêt tropicale est la mise en réserve
de forêts dans des espaces ou des aires avec des degrés divers de protection contre les actions
anthropiques, et représentant des écosystèmes remarquables ou abritant des espèces ou des
groupes d’espèces considérés comme emblématiques. Du point de vue de la conservation de
la biodiversité dans sa globalité il existe des espèces ou groupes d’espèces clés qui vont être
au centre de réseaux d’interactions et dont la fonctionnalité doit être préservée pour éviter des
effets en cascade.
Cette préservation s’appuie souvent sur la notion de corridor écologique. Ainsi, à Madagascar,
les couloirs de forêts réunissant les aires protégées et ce qui reste des blocs forestiers sont
jugés indispensables à la préservation des flux génétiques et aux échanges entre espèces.
L’importance politique et médiatique des questions gravitant autour de ces corridors est
impressionnante. Une simple requête « corridor Ranomafana Andringitra » sur Google donne
1500 réponses ! Il s’agit manifestement d’un sujet sensible.
Les travaux concernant l’effet des corridors sur la dispersion des plantes sont peu nombreux.
L’importance de la connectivité entre milieux favorables est assez triviale et a effectivement
été observé pour des espèces occupant des habitats temporaires, comme chez Ranunculus
nodifloris qui occupe des mares temporaires.
On constate donc que, malgré l’importance euristique et pratique du concept de corridor pour
les acteurs de la conservation de la nature et pour les acteurs des débats autour de cette
conservation, il existe très peu de donnée sur les rôles effectifs des corridors et leur utilité en
termes de conservation de la biodiversité. On remarquera par ailleurs que les quelques études
que nous avons pu trouver sont centrées espèce, c’est à dire quelles sont très incomplètes par
rapport à des objectifs de conservation de la biodiversité. On peut finalement remarquer que si
on voulait que l’ensemble des espèces de l’écosystème puisse transiter par un corridor il
faudrait que le corridor ait les mêmes caractéristiques que les réserves entre lesquelles il fait la
jonction. On n’aurait alors non pas deux réserves reliées par un corridor mais une seule
réserve de forme allongée. Ainsi le rôle d’un corridor n’est pas d’assurer la circulation de
l’ensemble des espèces, mais plutôt d’espèces particulières qui jouent un rôle central aux
travers de leurs interactions avec les autres espèces. Si le corridor doit quand même conserver
un rôle dans le maintien de la biodiversité globale il faut que le corridor assure la pérennité
d’espèces ou de groupe d’espèces assurant des fonctions structurantes pour le maintien
de la biodiversité. Il faut donc identifier les espèces constituant des points sensibles du réseau
global d’interaction entre espèces et analyser les facteurs pouvant permettre d’assurer la
pérennité de ces espèces ou groupes d’espèces clés.
L’ensemble des espèces frugivores constituent un groupe fonctionnel important dans la
dynamique forestière en permettant la dissémination des graines et en assurant ainsi la
régénération des arbres. Ce groupe fonctionnel primordial dépend à son tour de l’existence de
ressources en fruit suffisantes tout au long de l’année pour assurer sa survie. Un consensus se
dégage à travers l’ensemble de la littérature pour admettre que les Ficus jouent un rôle clé
sous les tropiques dans le maintien des espèces frugivores. L’ensemble des Ficus joue donc
un rôle central dans le système d’interactions permettant le fonctionnement des écosystèmes
tropicaux.
Partant des constats énoncés ci-dessus, les objectifs du stage, qui s’insère dans un
programme plus global, sont, en comparant la structuration génétique de quatre espèces
de Ficus, d’analyser à quel point la mise en place ou le maintien de corridors de
végétation a un sens pour la conservation d’un groupe clé de voûte de la biodiversité, les
Ficus.
Site d’étude
Nous avons choisi d’étudier à Madagascar le cordon forestier s’étendant du parc national
Ranomafana au parc d’Andringitra. Ce site d’environ 150 km de long, présente l’intérêt d’une
faune d’espèces frugivores absolument unique. Ainsi la zone d’étude de Madagascar est celle
présentant la plus forte diversité de lémuriens parmi lesquels beaucoup d’espèces sont au
moins partiellement frugivores et s’alimentent sur les Ficus. Ce site, de par sa biodiversité
et de par la présence d’espèces phares constitue un enjeu de conservation très
important.
Sur ce site des études à long terme sur des espèces frugivores et la frugivorie sont en
cours. L’un des intérêts de ce site est donc que nous n’avons pas à traiter ces aspects dans
notre programme, car nous pourrons directement bénéficier des acquis et faire bénéficier ces
études à long terme de nos apports. Un autre intérêt de nos sites d’étude est que leur structure
linéaire facilitera grandement l’analyse de la situation et plus particulièrement celle de la
structuration spatiale des populations de Ficus.
Dans le cadre du stage nous chercherons à tester les hypothèses de travail suivantes.
1) Les populations de Ficus hémiépiphytes sont génétiquement très peu structurées dans
l’espace, l’ensemble de la bande forestière constitue une seule et même population.
2) Les populations de Ficus de plain pieds sont fortement structurées génétiquement dans
l’espace : les flux géniques se font sur de faible distance et une fragmentation de la
bande forestière conduira à la constitution de populations entièrement séparées.
L’homme joue également un rôle important dans ce système en maintenant des Ficus dans les
espaces anthropisés. Ce rôle est analysé dans le cadre d’une thèse en ethnobotanique
(Verohanitra Rafidison). Dans le cadre du stage, la structuration génétique le long du corridor
sera comparée avec la composition génétique observée dans les terroirs adjacents au corridor.
Ceci permettra de savoir à quel point les Ficus des terroirs font parti d’une même dynamique
globale de la diversité génétique et des flux de gènes.
Le matériel végétal pour les analyses génétiques est déjà récolté et le transfert de marqueurs
microsatellites mis au point sur d’autres espèces de Ficus est en cours.
Pour les stages de M2 UNIQUEMENT (effacez les phrases inutiles)

Ce stage est destiné à Amandine Cornille.
o Ce stage peut se poursuivre par une thèse sur les Ficus donc le contour précis
sera définit ultérieurement. Le sujet sera déposé dans l’école doctorale
SIBAGHE.
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