Séminaire Parlementaire sur l’Environnement et le Développement durable Jeudi 14 decembre 2012 à 09h30 à l’Hotel Le Victoria Discours du Ministre de l’Environnement et du Développement durable Mme la Directrice de l’Institut de l’Energie et de l’Environnement de la Francophonie M. le Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien Distingués invités Mesdames et Messieurs Il m’est particulièrement agréable d’être parmi vous ce matin pour l’ouverture officielle de ce séminaire parlementaire sur l’environnement et le développement durable. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais souhaiter la bienvenue à mes collègues parlementaires des Seychelles et des Comores. J’espère qu’ils trouveront du temps pendant leur séjour pour visiter notre île et joindre ainsi l’utile à l’agréable. Je voudrais également remercier l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie ainsi que l’Organisation Internationale de la Francophonie d’avoir choisi l’île Maurice pour accueillir cette rencontre qui revêt à mes yeux une importance capitale. En effet, cet atelier de travail entre parlementaires des îles du sud-ouest de l’Océan Indien vient nous rappeler que nous avons un destin commun en matière d’environnement et de développement durable dans 1 la mesure où nos îles sont soumises aux mêmes aléas climatiques. Cette rencontre nous permettra également d’identifier les problèmes et les contraintes auxquels sont confrontés nos pays respectifs et d’essayer de trouver ensemble des solutions pérennes, car certains de ces problèmes sont parfois exacerbés par des facteurs externes, tel le changement climatique. En tant que petits états insulaires en développement, nos pays partagent un certain nombre de contraintes du fait de l’exiguïté de nos territoires. Je citerai, entre autres, l’accès très limité aux ressources naturelles, une dépendance accrue par rapport aux échanges extérieurs et, enfin, une forte densité démographique qui accentue les pressions exercées sur des milieux naturels. Nos pays sont particulièrement vulnérables au changement climatique, à la variabilité du climat et à l’élévation du niveau de la mer. L’érosion des plages, qui en découle risque d’être fatale pour le tourisme, secteur économique porteur pour nos îles. Le changement climatique accélérera également la dégradation des récifs coralliens, perturbera la répartition des zones de remontée d’eaux froides océaniques et affectera, par voie de conséquence, le secteur de la pêche. De plus, ce phénomène perturbera les écosystèmes terrestres, tandis que la gestion des ressources en eau douce risque d’être mise à mal par une salinisation accrue des sols près des littoraux. 2 Il convient aussi de souligner l’effet du changement climatique sur la fréquence et l’intensité des événements météorologiques extrêmes tels les cyclones, dont on sait désormais qu’ils ont tendance à devenir plus intenses à mesure que le climat mondial se réchauffe. Mesdames et Messieurs Ces questions ont certes été évoquées lors de la conférence Rio+20, qui s’est tenue au mois de juin mais, comme c’est souvent le cas dans les grands forums internationaux, la voix des petits états insulaires s’est fait difficilement entendre une fois encore. Nous payons un lourd tribut alors que nos pays sont les moins pollueurs de la planète. C’est pourquoi il est impérieux que les pays membres de l’Association des Petits Etats Insulaires en Développement se serrent davantage les coudes afin que l’aide au développement, décidée par les agences internationales de financement, ne soit plus calculée à partir du Produit Intérieur Brut de nos îles mais plutôt en fonction de leur vulnérabilité face aux effets du changement climatique. Face à la complexité de tels sujets, il est important que les parlementaires de nos pays puissent mettre à jour leurs connaissances sur les enjeux mondiaux et régionaux en matière d’environnement, de développement durable et d’économie verte. Ils seront ainsi mieux armés pour comprendre les mécanismes en cours dans le cadre des accords multilatéraux dont nos pays sont signataires. 3 En ce qui nous concerne à Maurice, de sérieux efforts sont entrepris pour engager le pays dans la voie du développement durable. Le Premier ministre, le Dr. Navinchandra Ramgoolam, a lancé à ce propos un signal fort en proposant, en 2008, le concept «Maurice Ile Durable», communément appelé le projet MID. Il s’agit d’un projet de société qui vise à promouvoir un développement harmonieux, dans le strict respect de l’environnement. Cette vision a pour finalité de transformer en profondeur le paysage environnemental, économique et social du pays avec l’aide de partenaires mauriciens et étrangers. Elle s’appuie, au plan local, sur une approche participative et démocratique avec la pleine participation des secteurs public et privé, des ONG, des jeunes et de la société civile en général. Le développement durable est appelé à faire partie intégrante de la stratégie de développement socio-économique du pays. Pour rendre cette participation effective, un projet d’Eco-village est actuellement en gestation. Il tiendra compte de la spécificité de chaque région selon qu’il s’agisse d’un village côtier, tourné vers des activités de tourisme et de pêche ou d’un village à caractère agricole. Ce projet sera mis en œuvre avec la pleine participation des villageois et tiendra compte de leurs aspirations en matière de développement durable. Le projet Eco-village vise à favoriser le développement durable dans certains patelins avant que ce concept ne soit étendu à l’ensemble du pays afin de faire de chaque Mauricien un éco-citoyen. 4 La vision MID s’inscrit dans un cadre stratégique qui comporte cinq piliers, notamment, l’Environnement, l’Énergie, l’Éducation, l’Emploi et l’Équité, communément appelé les cinq “E”. Après un vaste exercice de consultation, calqué sur le modèle du Grenelle de l’environnement en France, un schéma directeur et un plan d’action seront publiés incessamment. En attendant la mise en œuvre de ce plan, un fonds initial de 1,3 milliards de roupies - soit environ 40 millions de dollars – a permis la concrétisation de plusieurs projets, tel : Les subventions accordées à 25,000 foyers pour l’acquisition de chauffe-eau solaires Des subventions pour l’achat de lampes fluo-compactes La mise en place de 2 mini-centraux hydro-électriques L’installation de 2 éoliennes à l’île Rodrigues Le remplacement des feux de signalisation par les ampoules LED L’achat de l’électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques à des tarifs préférentiels pour une production globale de 2 MW Sans doute encouragée par ces premières démarches, qui vont dans la bonne direction, la communauté internationale a très bien accueilli le projet Maurice Ile Durable. En effet, le gouvernement mauricien a bénéficié à ce stade de l'appui technique de partenaires tels l’Agence Française de Développement, la Commission Européenne et le 5 Programme des Nations Unies pour le Développement que je remercie au passage. Avant de terminer je voudrais réitérer mes remerciements à l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie ainsi qu’à l’Organisation Internationale de la Francophonie d’avoir choisi l’île Maurice pour accueillir ce séminaire parlementaire que j’ai le plaisir de déclarer ouvert. Je vous souhaite de fructueuses délibérations et je vous remercie pour votre attention. 6