L`accès aux soins psychologiques pas garanti pour tous les enfants

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Aux membres de la Commission LPS
Lausanne, février 2014
Nouvelle Loi sur la pédagogie spécialisée LPS :
L’accès aux soins psychologiques pas garanti pour tous les enfants
Les psychologues vaudois (AVP) dénoncent une inégalité de traitement entre
les trois professions – psychologues, psychomotriciens et logopédistes –
concernées par la nouvelle Loi sur la pédagogie spécialisée. De fait, l’accès
aux consultations et conseils psychologiques ne sera pas garanti à tous les
enfants vaudois.
L’un des buts de la nouvelle loi sur la pédagogie spécialisée (LPS), qui passera
prochainement devant le Grand Conseil, est de garantir l’équité d’accès aux soins
pour tous les enfants du canton âgés de 0 à 20 ans. Or, la loi telle que présentée
actuellement discrimine la psychologie à plusieurs niveaux.
Cohérence et détection précoce
La LPS devrait théoriquement permettre le libre accès aux prestations de logopédie,
psychomotricité et psychologie aux enfants de 0-20 ans. Or, la psychologie en est
exclue : les 0-4 ans n’ont accès qu’aux psychomotriciens et logopédistes.
L’Association des psychologues vaudois (AVP), qui regroupe plus de 780
psychologues dans le canton de Vaud, ne comprend pas cette mise à l’écart. Elle
demande que les trois types de prestations soient offerts indistinctement à la
population des 0-20 ans, dans les services PPLS (services régionaux regroupant
psychologie, psychomotricité et logopédie en milieu scolaire), les institutions ou dans
un cadre indépendant.
 L’ensemble du système gagnerait en cohérence en offrant des réponses aux
acteurs de détection précoce du préscolaire par l’apport de connaissances
spécifiques : bilans, repérage de l’autisme, par exemple.
Inégalité d’accessibilité
Tous les enfants vaudois ne sont en outre pas égaux devant l’accessibilité physique
et géographique des soins. Actuellement, les services PPLS, débordés, affichent le
plus souvent des listes d’attentes de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. Ce
retard peut nuire à l’évaluation et à la prise en charge des enfants. De plus, au
niveau de la répartition géographique, la norme de 2,5 professionnels PPLS pour
1000 élèves n’est par respectée puisque l’on n’atteint que 2,3. Et les régions
périphériques - hors grandes villes comme le Gros-de-Vaud, le Nord-Vaudois, la
Broye, le Pays-d’en-Haut ou la Vallée de Joux – sont bien moins dotées en
institutions ou en structures pédo-psychiatriques. Du coup, les PPLS sont fortement
mis à contribution et l’accès aux soins fortement ralenti.
Inégalité de traitement des indépendants
Pour pallier ce problème, les parents peuvent s’adresser à des professionnels
indépendants. Or les prestations ne sont financièrement prises en charge que pour la
logopédie et la psychomotricité et pas la psychologie. Les psychologues ne sont pas
considérés comme partenaires au même titre que les deux autres professions dans
cette nouvelle loi, contrairement à ce que suggère l’article 24 de la LPS.
 Quand on parle d’enfants et de prévention, ni la distance géographique
ni l’argent ne devraient être des freins à l’accès aux prestations.
Psychologie n’est pas psychothérapie
Rappelons que psychologie scolaire ne signifie pas psychothérapie : on ne
parle pas ici de longues séances coûteuses. Les psychologues scolaires sont
des généralistes ; ils assurent évaluations et bilans qui permettent notamment
la détection de troubles tels que l’autisme, l’avance ou le retard de
développement, accompagnement de familles dans des situations de deuil ou
de séparation, guidance, suivis et prises en charge de durée variable.
Pour information aussi, la Loi fédérale sur les professions de la psychologie
qui vient d’entrer en vigueur garantit une formation de base d’une durée de 5
ans et prévoit plusieurs titres de spécialisation postgrade dont celui de
spécialiste en psychologie de l’enfance et de l’adolescence. Ce titre exigeant,
qui existe déjà, recouvre un champ d’intervention défini (distinct de la
psychothérapie et des prestations pédopsychiatriques) : évaluation et bilan,
diagnostic et indication, conseil et intervention.
Plus coûteux à long terme
Cette inégalité d’accessibilité aux soins psychologiques sera dommageable
pour les enfants comme pour les finances générales : plus un trouble est
dépisté tôt et traité de manière adéquate, c’est-à-dire notamment avant la
scolarité, et moins il coûtera, à long terme, à la collectivité.
Notre grande crainte : que la LPS telle que présentée actuellement cautionne
une psychologie à deux vitesses, avec une prise en charge rapide et
efficace pour les enfants dont les parents, aisés, peuvent se permettre de
consulter des psychologues en cabinet indépendant et un accès ralenti avec
péjoration des symptômes pour les autres.
Et les besoins sont là puisque nous parlons d’enfants dont le handicap est
avéré au sens de la loi.
Personnes de contact:
 Carlos Iglesias, président de l’AVP (Association vaudoise des
psychologues), [email protected], 078 712 66 35
 Isabelle
Kottelat,
chargée
de
communication
de
l’AVP,
[email protected], 079 540 67 91.
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