FOURNIS Caroline, NGUYEN Mathilde et VETIER Oriane 24/11/10

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FOURNIS Caroline, NGUYEN Mathilde et VETIER Oriane
24/11/10
Neuroanatomie, Le nerf facial, X.Morandi
LE NERF FACIAL
I – Introduction : les différentes composantes du nerf
Le nerf facial correspond à la 7ème paire crânienne.
C’est le nerf de la mimique, responsable de la motricité de la musculature de la face.
Schéma introductif
Le nerf facial n’est pas exclusivement moteur : c’est donc un nerf mixte mais qui n’appartient pas au groupe
des nerfs mixtes qui sont le IX, le X et le XI.
Le nerf a donc plusieurs composantes :
 Composante motrice, qui est la principale, avec une origine apparente au niveau du sillon bulbopontique. Il sort de la base du crâne par le foramen stylo-mastoïdien et donnera des branches pour les
muscles de la face.
 Composante sécrétoire qui est véhiculée par le nerf VII bis ou nerf intermédiaire (il est associé au VII
topographiquement). Il assure la sécrétion principalement pour les glandes sublinguales et
submandibulaires mais également la sécrétion lacrymale, ou encore au niveau de la muqueuse nasosinusale.
 Composante sensorielle, gustative, véhiculée par le VII bis pour les 2/3 antérieurs de la langue.
 Petite composante sensitive pour la région de l’oreille.
II – Les noyaux du nerf facial
Schéma : Vue postérieure du tronc cérébral, cervelet retiré
Le noyau principal est le noyau moteur. Il est situé dans la partie basse du pont, proche de la ligne médiane. Il
est composé d’un noyau facial moteur supérieur et d’un noyau facial moteur inférieur.
Autre noyau : le noyau sécrétoire, plus latéral et plus petit.
Noyau gustatif, qui appartient à un groupe nucléaire partagé avec 3 autres nerfs qui sont le VII bis, le IX et le
X, formant le noyau du tractus solitaire qui descend jusque dans la moelle allongée. La partie du noyau
correspondant à celle du VII bis est la partie caudale du noyau, située dans le pont.
On trouve un autre petit noyau, adossé au noyau salivaire supérieur, qui est destiné aux sécrétions lacrymale et
de la muqueuse naso-sinusienne. C’est donc le noyau palato-lacrymo-nasal.
On a donc 4 noyaux distincts pour le VII.
Un moteur, deux efférents pour les sécrétions et un afférent pour le goût.
III – Organisation nucléaire et origine apparente
Coupe pontique basse
En regard d’un petit relief sur le plancher du 4ème ventricule (éminence ronde), on trouve le noyau du VI.
Le noyau du VII est plutôt situé dans le 1/3 postérieur du pont, un peu éloigné de la surface.
Latéralement, on regroupe le noyau salivaire supérieur, et le noyau palato-lacrymo-nasal.
Encore plus en dehors, on trouve la partie haute du tractus solitaire pour les afférences du VII bis.
En avant, on trouve les fibres des pédoncules cérébelleux moyens qui décussent, ainsi que la voie pyramidale
totalement explosée par les noyaux du pont et les fibres des pédoncules cérébelleux moyens.
Le noyau du VII reçoit les axones du protoneurone situé dans la partie basse du gyrus précentral, et emprunte
alors la voie cortico-nucléaire de la motricité volontaire. Il existe une décussation des fibres de cette voie, pour
aller vers le deutoneurone dans le noyau moteur. De ce noyau, le deutoneurone envoie des axones qui vont filer
vers l’origine apparente au niveau du sillon bulbo-pontique avec un trajet particulier puisque les fibres partent
en arrière et viennent s’enrouler autour du noyau du VI : c’est le genou du nerf facial, qui participe au relief de
l’éminence ronde. Puis, sortie au niveau du sillon bulbo-pontique.
Les fibres du VII bis sont mixtes : efférentes sécrétoires et afférentes gustatives.
Elles vont directement à leur origine apparente et forment le VII bis en dehors de l’origine du VII.
Pathologie :
Une lésion du pont n’entraîne pas de lésion isolée du VI. En effet, on retrouve une atteinte associée du VII.
Si on a une atteinte d’un hémi-pont, il peut exister un exemple de syndrome alterne = syndrome du tronc
cérébral avec atteinte des voies longues d’un côté et des paires crâniennes du côté opposé.
En effet, la lésion est au-dessus de la décussation des pyramides.
On a donc une atteinte homolatérale pour les paires crâniennes VI et VII : paralysie du VI et du VII.
Par contre, les voies cortico-spinales n’ayant pas encore décussé, on aura une hémiplégie controlatérale à la
lésion du tronc cérébral en ce qui concerne les voies longues.
Tronc cérébral de face : partie pontique et bulbaire
On retrouve les origines apparentes :
 du nerf VII au niveau du sillon bulbo-pontique.
 du nerf VI en dedans.
 du VII bis, accolé et en dehors du VII.
 du VIII encore plus en dehors.
 du V au-dessus, à la face latérale du pont.
En jaune, on suivra le trajet du nerf facial.
Dans son trajet dans l’angle ponto-cérébelleux, le nerf VII est accolé au VII bis et également au VIII : on peut
parler de paquet cochléo-vestibulo-facial.
Pathologie :
De façon rare, il peut y avoir un conflit vasculo-nerveux entre le nerf VII et une artère qui est l’artère
cérébelleuse antéro-inférieure. Elle fait alors une boucle sur le nerf VII. Cela provoque un handicap =
hémispasme facial qui n’est pas douloureux (plus rare que la névralgie faciale qui est elle douloureuse). On peut
traiter ce conflit par intervention chirurgicale.
IV. Trajet du nerf facial
Vue de la base du crâne
On décrit :
- la fosse cérébrale supérieure qui correspond à la face supérieure de l’orbite
- la fosse cérébrale moyenne qui correspond à la grande aile du sphénoïde et à la face supérieure de
l’os pétreux.
L’ensemble est recouvert de dure-mère.
A. Le conduit auditif interne (CAI)
A la face postérieure du rocher, le nerf VII se dirige vers l’angle ponto-cérébelleux (ce qui correspond aux faces
latérales du pont et de l’hémisphère cérébelleux et à la face postérieure de l’os pétreux), vers le conduit auditif
interne (CAI), ou méat auditif interne, situé à la face postérieure de l’os pétreux.
Le nerf VII est accompagné des nerfs VII bis et VIII.
Le CAI fait 8 mm de diamètre et 8 mm de profondeur. Il va laisser passer 5 nerfs. Des reliefs, ou crêtes
osseuses, vont le subdiviser en plusieurs cadrans :
 Le VII passe dans le cadran antéro-supérieur avec son nerf intermédiaire le VII bis.
 Le VIII comprend 2 nerfs : cochléaire pour l’audition, vestibulaire pour l’équilibration, ce dernier étant
également divisé en 2 nerfs : vestibulaires supérieur et inférieur. Le nerf cochléaire passe dans le cadran
antéro-inférieur. Le nerf vestibulaire supérieur passe dans le cadran postéro-supérieur, et le nerf
vestibulaire inférieur dans le cadran postéro-inférieur.
Un vaisseau traverse également le CAI : l’artère labyrinthique.
En avant du CAI se trouve la cochlée.
En arrière on trouve le labyrinthe (composé de l’utricule, du saccule et des canaux semi-circulaires). Ce sont
des organes intra-pétreux.
B. Trajet intra-pétreux
Dans le rocher se trouve le canal du facial (canal osseux) dans lequel passe le nerf VII. On lui décrit 3 portions
dans son trajet intra-pétreux :
 La 1ère est labyrinthique
 La 2ème est tympanique
 La 3ème est mastoïdienne
La portion labyrinthique est la plus courte, elle va du CAI au labyrinthe. Il existe à ce niveau, sur le nerf VII
bis, le ganglion géniculé du VII qui est un relai sur la voie du goût. De ce ganglion partent les nerfs grand et
petit pétreux qui jouent un rôle important pour véhiculer les fibres qui viennent du noyau palato-lacrymo-nasal.
La 2ème portion se situe très proche des faces postérieure et supérieure de la caisse du tympan (qui constitue
l’oreille moyenne) : risque de lésion du N VII lors d’intervention chirurgicale au niveau de l’oreille moyenne.
La 3ème portion descend verticalement en avant de la mastoïde qui se situe en arrière du CAE.
Les deux premières portions sont dans un axe horizontal et séparées par le genou du VII en regard du ganglion
géniculé (ne pas confondre avec le genou que forment les fibres du VII autour du noyau du VI). Le coude du N
VII correspond à l’angle existant entre les portions 2 (horizontale) et 3 (verticale).
C. Trajet intra-parotidien
Vue latérale droite
Sur le schéma : superposition de la mandibule et de la glande parotide (la plus volumineuse des glandes
salivaires).
Processus mastoïde palpable. La mastoïde est une région qui contient des cellules, comme dans un sinus.
La 3ème portion du N VII est retrouvée en avant de la mastoïde, sort de la base du crâne par le foramen stylomastoïdien puis passe dans l’espace rétro-stylien pour se diriger vers la glande parotide qu’il divise en 2
hémilobes.
Le N VII donne ses 2 principales branches de division dans la glande :
 une branche ascendante = temporo-faciale
 une branche descendante = cervico-faciale
Ces branches sont destinées à la musculature intrinsèque de la face.
Une otite mal traitée peut entrainer des complications, comme une otomastoïdite, induisant un risque
neurologique par la présence de la fosse cérébrale moyenne au-dessus (FC moyenne contient le lobe temporal
entre autres), et si une opération chirurgicale est nécessaire, le N VII peut être atteint.
(Ce nerf peut également être lésé dans la chirurgie de la glande parotide.)
La portion tympanique (2ème portion) donne le nerf du muscle stapédien (« muscle de l’étrier »). Lors d’un bruit
très violent, constituant une agression sonore, si le réflexe stapédien fonctionne, il existe une boucle réflexe
entre le nerf auditif et le N VII pour fermer la communication entre oreille moyenne et oreille interne au niveau
de la cochlée, et éviter ainsi la transmission du son. Les patients présentant une lésion du nerf facial peuvent
donc souffrir d’une hyperacousie.
Il existe plusieurs dizaines de muscles constituant la musculature de la face. Un muscle important est innervé
par le N VII : le muscle peaucier du cou.
La corne du tympan forme une anastomose avec le nerf VII bis qui se traduit par un échange de fibres : elle
donne au VII bis des fibres sécrétoires et récupère des fibres gustatives.
V. Innervation supra-nucléaire
Le noyau moteur du VII (où se trouve le deuxième neurone) comprend une partie supérieure et une partie
inférieure.
Les fibres cortico-nucléaires partent de chaque côté du gyrus pré-central, descendent dans la capsule interne et
vont innerver les noyaux supérieur et inférieur du VII en décussant (car on est sur la voie de la motricité
volontaire). Les noyaux supérieur et inférieur sont innervés différemment :
 le noyau inférieur reçoit une seule afférence : celle qui provient du côté opposé, donc innervation
controlatérale.
 Le noyau supérieur reçoit une double afférence : celle qui vient du côté opposé, et celle qui reste
homolatérale.
Il y a donc une meilleure afférence motrice pour le noyau supérieur que pour le noyau inférieur.
Pathologie :
Ceci entraine des conséquences importantes en pathologie :
 Si on a une atteinte d’un nerf facial sur la portion d’origine (la portion du 1er motoneurone, c’est-à-dire
sur le trajet cortico-nucléaire qui va jusqu’au noyau supérieur), on aura seulement une atteinte du noyau
inférieur car le noyau supérieur recevra toujours une innervation provenant du côté non lésé.
C’est une atteinte centrale du nerf facial, provoquant une paralysie faciale centrale à la partie basse de la
face (qui correspond au territoire inférieur du VII). Les signes cliniques incluent entre autres une
asymétrie des commissures labiales.
 Si on a une atteinte périphérique, cela provoque une paralysie faciale périphérique, c’est-à-dire des
territoires supérieur et inférieur. Dans ce cas, le muscle abaisseur de la paupière ne fonctionne plus. De
façon générale, lorsqu’on ferme les yeux, par réflexe ceux-ci s’élèvent. Du coup, quand on demande à
un patient avec une atteinte périphérique de fermer les yeux, la paupière ne s’abaisse pas mais l’œil
s’élève quand même : on voit alors la conjonctive mais plus la pupille. C’est le signe de Charles BELL.
C’est la gêne principale ressentie par ces patients, c’est douloureux car l’œil se dessèche et il n’y a plus
de sécrétion lacrymale, ce qui finit par abimer la cornée.
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