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Histoire des idées
politiques
{(Par Majd Sabeh, 1ère Année Eco et Gestion)}
Présentation générale
Trois éléments de réflexion :
1. l'importance historique du politique et la permanence du
phénomène politique
2. une approche de la pensée politique
3. histoire des idées politiques
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1) l'importance historique de la politique remonte et prend pour origine
l'Antiquité grecque. Les Grecs ont inventé la philosophie, la science et la
politique. Contrairement à la Chine, en grec le mot politique se traduit par «
polis » qui veut dire « gouvernement de la cité » et « cité » elle-même.
La cité définie comme étant la communauté de citoyens. Ce qui montre que la
politique est au coeur de la cité. Les Grecs possédaient cet aspect de
conquête qui faisait défaut à l'empire perse (volonté de conquête).
-- l'intensité la puissance du politique en Grèce
Les Grecs se définissent en tant que communauté politique de par leurs
appartenance commune à une cité, à une idée politique : « tel est l'homme, tel
est la cité ».
C'est au sein de la cité que s'est épanouie la première pensée politique d'où la
naissance des débats. La cité est l'organisation optimum de la vie sociale. Il y
a une différence avec les civilisations orientales qui ont comme valeur
prédominante la fatalité, le destin et la divinité du chef. Le but moral de la cité
est de vivre bien entre hommes : c'est un élément de survie. La religion est
intégrée à la cité ce qui est différent avec le fait que les religions voulaient
dominer les hommes. La politique, en Grèce, était le bien commun de tous les
hommes. Les Grecs ont su différencier la sphère publique (la cité) de la
sphère privée (famille). Le phénomène politique et ce qui nous est commun.
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2) l'approche de la pensée politique est le domaine spécifique de la pensée
humaine ; il est inséparable de la pensée rationnelle. L'application de la
pensée rationnelle au pouvoir de la cité est l'organisation du pouvoir. Le
questionnement sur le monde à l'époque des Grecs est essentiel car c'est le
début de la philosophie mais aussi dans un contexte économique, social,
1
institutionnel et au sens large, culturel, ce monde divisé en cités multiples et
variées va se propager dans tout le bassin méditerranéen.
Première partie : les idées politiques des temps modernes (du XVIe siècle au
XVIIIe siècle)
L'aboutissement de cette période dans un contexte franco-européen et l'événement
majeur : la révolution française et ses conséquences.
Avec celle de 1917 en Russie, ces révolutions sont des transitions vers de nouvelles
périodes. Les temps modernes pour l'économie sont surtout marqués par le début du
capitalisme marchand. La période précédente, là où la pensée politique et forte, fait
très peu dans le domaine social mais par contre beaucoup dans les domaines
philosophiques, religieux et institutionnels. Les conditions économiques et sociales ont
toujours influencé la pensée politique cependant, à partir de ces temps modernes, elles
acquièrent une place importante.
À partir du IIe siècle après Jésus-Christ, les Romains, organisés en cités, connaissent
un lent déclin économique. On est passé de l'organisation de la cité à un empire qui
prétendait au contrôle du monde méditerranéen.
Puis, se produisit une dispersion des centres de pouvoir entre les mains des seigneurs
ayant des territoires très réduits. Ceci fut une crise économique, sociale et politique car
l'état s'est effondré (qu'ils auraient construit à la suite des Grecs) avec le début du
moyen âge.
Devant cette crise, les explications religieuses triomphent mais elles restent peu
intéressées par les questions économiques et sociales, les valeurs essentielles sont
surtout la religion et la morale. À partir du XVe siècle, on assiste à un renouveau
économique, culturel et politique dû à des révolutions techniques considérables dans
l'agriculture d'où une hausse de la démographie en Occident.
Cet révolution technique a été possible car il y eut des changements politiques
considérables : organisation politique réussie et stabilisation. Suite à ce renouveau
économique, se produisit un renouveau urbain dû à une révolution culturelle (comme
le souligne le dicton employé alors à cette époque : l'air de la ville rend libre).
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Chapitre 1 : Renaissance et Réformes (XVIe siècle)
Ce siècle va inventer la modernité en puisant dans le passé ; en suivant l'héritage
intellectuel de la Grèce et surtout de la Rome antique.
Le moyen âge est une époque de difficultés (économique et politique). Le XVIe siècle
marque la rupture avec le moyen âge et c'est le début de la Renaissance.
Les XIVe et XVe siècle sont des siècles de crise (crise politique qui vont entraîner des
guerres, des difficultés sociales et la grande peste).
La Renaissance va remettre en cause l'héritage de l'époque qu'il a précédée. On
idéalise l'Antiquité et on noircit le moyen âge. C'est le début des critiques de
l'institution chrétienne : il y a remise en cause des valeurs chrétiennes.
Les débats sur la religion chrétienne mènent à des guerres civiles européennes dont la
religion est la cause.
Protester contre le fonctionnement de la religion chrétienne va conduire au
protestantisme. Mais l'Edit de Nantes proclame le fait que ces deux religions peuvent
cohabiter.
Les grands thèmes politiques sont :
-- le primat de la religion (le roi est le représentant de Dieu)
-- l'humanisme : appartenance à un groupe.
Les guerres du XVIe siècle sont marquées par le fait que l'on ne se tue pas forcément
au nom d'un Dieu mais aussi au nom d'un état.
1453 : chute de Constantinople et la fin du monde ancien. L'empire romain est
définitivement anéanti. En ce XVIe siècle, l'Europe perd le monde ancien et découvre
le nouveau monde. Révolution scientifique de Copernic (la terre est une sphère).
Il y a des grands bouleversements de l'ensemble de la société.
Les audaces politiques




Nicolas Machiavel : symbole de la modernité politique
plan politique : arrivée des états
Thomas More : penseur politique (un des premiers).
Le courant des réformateurs traduit cette audace politique. Ils vont théoriser
l'état naturel : Jean Bodin.
 Les Monarchomaques : la définition des rapports entre le pouvoir politique et la
société, ils redéfinissent la monarchie.
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1) La pensée sur l'état : Machiavel
Nicolas Machiavel (1469 -- 1527).
Un pays : l'Italie divisée politiquement.
Une ville : Florence, commerce avec toute l'Europe et même l'Inde et la Chine...
Il remplit diverses missions diplomatiques pour Florence, c'est un serviteur de sa ville.
Il va être écarté de la vie publique et va donc écrire sur la politique et devenir LE
penseur politique par excellence. L'Italie se considère depuis le moyen âge
communautaire d'empire. Rome est le centre du Saint Empire Romain germanique.
L'Italie est soumise au pouvoir du pape, à la Rome pontificale.
Le pape est un grand seigneur, sa domination est la cause de la division italienne. De
ce fait, l'Italie ne peut s'unir et il y a une multitude de principautés et de cités : Rome,
Florence, Milan, Venise, Naples, Bologne... Toutes indépendantes et se faisant
continuellement la guerre.
Cette contradiction en Italie (sentiment d'unité nationale différent du pays européen le
plus faible) abat sur dix Machiavel qui ne la comprend pas.
En Toscane, l'activité commerciale et économique est à la pointe en Italie. Florence est
dominée par les familles aristocratiques, notamment les Médicis qui sont des
banquiers. Florence est donc un gouvernement de banquiers. Machiavel est à la fois le
serviteur et la victime des banquiers. Florence est un véritable laboratoire politique. Il
y a un gouvernement collégial, dont le pouvoir est partagé entre quelques familles qui
ont une légitimité vis-à-vis de richesses. Machiavel se demande pourquoi ces
banquiers se retrouvent au pouvoir.
Florence est dominée par un seul homme : Laurent de Médicis dit « le magnifique ». Il
se présente comme le gardien de la république. Machiavel est un opposant aux Médicis
mais en même temps il se propose à Laurent de Médicis comme conseiller politique.
En 1519, il écrit "Discours sur la première décade Titeliv". Il s'agit d'un discours sur la
réforme de l'état de Florence. En 1513, il écrit "Le Prince" qui est un traité politique
dédié à Laurent de Médicis. Il se demande quel est le meilleur régime politique
possible, comment gouverner.
Machiavel déplora l'instabilité politique en Italie, il faut donc trouver un régime
permettant l'indépendance italienne.
Machiavel a été formé à la politique par la lecture de manuels anciens d'histoire
grecque et romaine. Ils condamne les régimes monarchiques et toute la tradition qui va
avec. Il s'intéresse aux régimes nouveaux, ceux qui naissent en Italie. Il ne veut pas se
fonder sur la tradition pour fonder l'état italien.
Nouveaux principes : il pense que l'église ne doit pas intervenir dans le gouvernement
des hommes. Machiavel est un rationaliste en séparant la religion du pouvoir. Le rôle
du gouvernement est de contenir les sujets et les gouvernants.
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Deux étapes pour cela :
-- les principes politiques du "Prince"
-- la liberté peut-elle exister ?
Machiavel montre les limites de ces préceptes car les pouvoirs du prince sont grands
mais trop généraux.
Ainsi, il s'adresse directement au prince en disant qu'il incarne le pouvoir et que son
but est de maintenir le pouvoir.
La morale et la politique n'ont rien à voir pour Machiavel, la politique ne comporte pas
de vision manichéenne. Le prince doit se dissimuler pour prospérer. Machiavel a
toujours un souci obsessionnel de la sécurité et de l'ordre à cause du contexte
historique.
On peut avoir selon lui un régime d'ordre et de liberté : c'est la recherche du régime
idéal.
2)Thomas More : L'Utopie
A)Le malheur dans la propriété
Machiavel avait pour ambition d'analyser le phénomène politique. Au XVIe siècle, des
auteurs vont contester Machiavel et les conséquences de ces théories, contester le
postulat de la toute-puissance de l'état. Ces auteurs sont regroupés dans le courant
humaniste chrétien.
Auteurs de ce courant :
-- Érasme de Rotterdam, l'un des plus grands intellectuels du XVIe siècle.
-- Thomas More (1480 -- 1535) ; anglais.
Ils remettent en cause les conceptions héritées du passé, le pouvoir de l'église.
Réforme culturelle, intellectuelle et morale : réforme des valeurs de la chrétienté.
Thomas More fait partie de l'humanisme chrétien (courant intellectuel du XVIe siècle).
C'est un courant réformateur.
Il repousse le courant anglo-saxon de l'humanisme. Ce courant international a pour
environnement politique de grands royaumes où les guerres subsistent et de ce fait ce
courant des dénonce.
Thomas More à un projet politique pacifiste qui est l'arrêt de la guerre. Il est l'un des
premiers représentants d'unité européenne..
More est un dissident radical critique de sa société. Comme Machiavel il est très
engagé politiquement, il a posté dans la haute fonction publique, c'est donc un homme
politique qui a une culture philosophique et politique considérable.
Il prend ses sources dans la pensée politique grecque, surtout celle de Platon car il a
été le plus virulent de la société de son temps. La démarche de Platon qui consiste à
construire une société idéale va être reprise par Thomas More.
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En 1516, il écrit « l'Utopie » qui est la société de rêve dans un lieu idéal.
Utopie et une ville imaginaire où existe un régime idéal. Cela lui permet de critiquer
radicalement la société anglaise, à travers la description de sa société idéale.
Ainsi, pour More, une société juste implique un fondement totalement différent.
« Partout où la propriété et individuelle, où toutes choses se mesurent par l'argent, on
ne pourra jamais organiser la justice et la prospérité sociale ».
Il critique le capitalisme marchand de l'organisation de son temps, ainsi que les
changements économiques et bouleversements sociaux.
More affirme que le malheur est dans la propriété et le bonheur dans la communauté.
Il constate une misère sociale croissante. « Une foule d'hommes dont la misère a fait,
jusqu'à présent, des vagabonds, des voleurs et des valets. »
Il veut rechercher les causes de ce malheur et s'aperçoit qu'il ne peut pas tout réformer
mes veut tout transformer radicalement
Les grands seigneurs s'accaparent les domaines des petits seigneurs. Pour Thomas
More, ce sont « des frelons oisifs qui se nourrissent du travail des autres et les acculent
à la mendicité. »
More, le chrétien, s'indigne au nom des évangiles de la pauvreté et de la famine des
paysans. Sa critique sociale débouche sur une critique politique : il accuse la
monarchie anglaise. Il est très moderne en termes de critique mais ne propose pas
grand-chose.
Comme les humanistes de son temps, il propose la liberté du chrétien. Les questions
sociales se lient aux réformes spirituelles, religieuses ou morales.
Il a bien compris la société de son temps mais n'a pas eu de contre-propositions, de
solutions.
B)Le bonheur dans la communauté
Utopie est une île on trouve une structure sociale de base : la famille et l'égalité entre
les utopiens sont des principes de base.
En Utopie, il y a un système collectiviste et communautaire. Tout le monde travaille
pour tous, on assure à chacun la subsistance mais aussi l'abondance et le loisir.
L'utopien consacre son temps libre à cultiver son esprit. L'ordre est indispensable et la
discipline accentuée. Les lois sont peu nombreuses et simples (le juriste dénonce la
complexité des lois). Il y a peu de conflits sociaux car selon lui les conflits sociaux
naissent de la propriété privée.
Ainsi, le rôle de l'état se réduit à l'administration des choses, et non aux fonctions
régaliennes. Peu d'institutions existent. L'état intervient en fait, dans la direction de
l'économie qui est assurée collectivement. Pour More, la magistrature ne doit pas être
une classe fermée.
Les utopiens sont monogames, l'amour conjugal est le principe de base des familles, le
mariage est pour la vie d'où l'importance de la chrétienne. Les moeurs sont très prises
en charge notamment par l'institution catholique. La tradition repose cependant sur le
libre consentement des individus.
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3)Les Réformateurs
Remise en cause de la politique de la religion. L'un engendre l'autre.
La réforme protestante est une révolution politique.
Cette réforme protestante consiste à se débarrasser des carcans institutionnels et
universels catholiques. Pour les réformateurs, cette critique du catholicisme à un but
rénovateur, et cela doit se faire au détriment des représentants de l'église catholique,
qui se représentent comme intermédiaire entre Dieu et les hommes.
Ils veulent renouer avec la filiation directe entre l'homme et Dieu, avec la filiation
juive. Ce dialogue avec Dieu place l'homme au centre contrairement à auparavant où
Dieu était au centre. C'est le début de l'individualisme. Chacun peut prier seul sans
avoir recours à un intermédiaire ( prêtre, abbé...).
Il y a laïcisation qui est différent du clergé (laicos différent de cléricos)
A)Martin Luther : liberté et soumission
Martin Luther est un moine allemand qui décide de dénoncer les indulgences.
Beaucoup d'éléments sont réunis pour que l'Allemagne soit le berceau du renouveau
religieux.
Deux thèmes chez Luther sont prédominants :
 Le respect de l'ordre temporel : tout pouvoir vient de Dieu (principe de SaintPaul) et donc il ne remet en cause le caractère religieux établi. Luther refuse de
postulat du droit d'insurrection.
 Affirmation de la liberté chrétienne, opposition de deux royaumes : société des
hommes, du péché opposée à la société de Dieu, au monde spirituel.
a) la liberté chrétienne
Tout ce que l'on a appelé protestantisme pourrait se résumer en une séparation de la foi
(religieuse, en Dieu) et de la loi (des hommes, laïque).
Cette dernière est soumise au péché qui caractérise le monde humain.
Luther s'exprime en allemand en 1523 dans son ouvrage « la liberté du chrétien ».
Il s'exprime à chaque homme et à tout le peuple de Dieu (Laicos).
Il est seul face au monde du péché et il préconise donc l'obéissance politique.
b) la soumission au pouvoir temporel
Luther a une conception politique ancienne car, selon lui, on doit obéir à des seigneurs
désorganisés et qui représentent l'autorité religieuse mais c'est ainsi. Sa pensée est
conservatrice voire réactionnaire sur le pouvoir politique, car celui-ci pour lui ne
signifie rien. Il n'y a pas de droits des hommes ni vis-à-vis de la politique ni vis-à-vis
de la religion.
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c) refus du droit d'insurrection du peuple
Les conceptions luthériennes sont proches de la théocratie. Luther est pour un pouvoir
direct de Dieu. « Il vaut mieux souffrir d'injustice plutôt que se révolter contre l'ordre
établi par Dieu ». Dieu peut chasser tyran comme il l'a fait avec le peuple juif dans la
mer Rouge.
B)Jean Calvin : capitalisme et légalisme
Calvin a une formation de théologien et de juriste. Il a le sens de l'institution de l'état.
Profondément réformateur, il reprend les mêmes principes de Luther, le thème du
rapport de la foi et de la loi. Selon lui, la loi laïque et la foi divine ne s'excluent pas et
peuvent au contraire se rejoindre.
a) la discipline nécessaire
Il écrit en latin en 1536 « l'institution chrétienne » qui sera traduit en français à
Genève. Le protestantisme français s'appuie beaucoup plus sur Calvin que sur Luther.
Calvin va rompre avec la tradition romaine ainsi qu'avec l'église catholique. Pour lui,
le fondement de l'obéissance, de la contrainte n'est plus dans la tradition mais dans
l'évangile, la seule parole de Dieu. Genève décide de s'inspirer des principes de Calvin.
b) la participation aux affaires
Pour Calvin, il faut obéir à l'autorité, c'est nécessaire mais il dit qu'elle doit aboutir à
une politique chrétienne. Si cela devient tyrannique, il appartient pas au pape de se
révolté. La résistance de l'église est très forte car elle ne veut pas d'un pluralisme
religieux d'où le début des guerres de religion.
Un prince et/ou roi catholique : peuple catholique.
Un prince, un roi protestant : peuple protestant.
4)La République de Jean Bodin
L'Europe est dominée par le Saint Empire Romain Germanique. Deux monarchies:
anglaise et française (dite monarchique capétienne).
Jean Bodin, angevin, va "théoriser" la monarchie française du XVIe siècle. Bodin ne
cherche pas une réforme d'ensemble, il réfléchit à l'organisation du pouvoir comme
Machiavel.
Leur voix est sacrée par l'église comme chef politique suprême (le chef des chrétiens).
C'est le passage d'une monarchie seigneuriale à une monarchie étatique dû au combat
politique capétien, contestation du pouvoir du pape et de l'empereur germanique.
Un slogan politique : le roi est empereur en son royaume. L'empereur indique la
référence au pouvoir politique. Il est souverain, il n'a personne au-dessus de lui à part
Dieu.
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A)La Souveraineté
Bodin a défini la république au sens d'état selon lui : « la république est un droit
gouvernement de plusieurs ménages et de ce qu'il leur est commun avec la puissance
souveraine ».
Le roi, en tant que souverain, est le maître de la guerre et de la paix. Il a tous les droits.
La souveraineté ne se divise pas, elle est absolue (monarchie absolue).
B)La Monarchie
Bodin insiste sur l'idée que la propriété et la possession appartiennent aux sujets du roi,
du royaume. La société se construit en dehors du roi.
Le pouvoir suprême du roi est différent de la liberté des sujets : l'économie est
indépendante. La monarchie doit respecter le droit de la famille ; respect de la
propriété privée.
Une famille hiérarchique qui a à sa tête le pater familias. Le pouvoir du roi s'arrête là
où commence le pouvoir du père de famille.
Bodin distingue la monarchie royale et la monarchie seigneuriale, tyrannique.
Distinctions sur le respect de la liberté, de la propriété des biens de chacun qui est
assurée par la monarchie royale. Alors que dans la monarchie seigneuriale, le roi est à
la fois propriétaire foncier, possède le droit des armes, seigneur des biens et des
personnes. Non-respect de la liberté en termes économiques.
5)La monarchie tempérée : les Monarchomaques
Une minorité de français a adopté le protestantisme. Le catholicisme reste la religion
officielle. Il y a des guerres de religion, guerres civiles. Massacre de la SaintBarthélemy. Création d'un courant d'opposition pour la première fois dans la
monarchie.
Les monarchomaques contestent la politique du roi car ils sont persécutés. Sauf en
Allemagne, en Europe, les adeptes protestants, les nouveaux convertis, sont l'élite
sociale et intellectuelle. C'est la noblesse des villes.
Cette élite peut établir un rapport de force avec les catholiques car elle est puissante
économiquement.
La France, qui est un pays très catholique, abrite une minorité élitiste protestante.
Naissance d'un mouvement qui s'oppose à la monarchie : les Monarchomaques.
Le massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572, montre que la France est en
guerre civile.
Les monarques ont brisé le tabou en massacrant les protestants. Cela marque une
rupture entre la tradition capétienne qui dit que le roi doit protéger l'ensemble de ses
sujets. Les Monarchomaques prônent une monarchie tempérée, limitée, qui serait
l'antithèse de la conception de don divin du roi.
Les Monarchomaques restent favorables à la monarchie comme régime politique. Il y
a opposition au pouvoir monarchique mais cela ne remet pas en cause son principe. Ils
veulent se présenter comme un mouvement national de par son histoire, sa culture, sa
spécificité... Ils se présentent comme les champions de l'unité nationale car les
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protestants ont droit à un statut juridique, tout comme les catholiques car ils sont aussi
les sujets du roi.
Mouvement catholique : la Ligue Catholique qui regroupe les nobles qui vont créer
une armée pour combattre les protestants et reprochent au roi sa passivité envers les
protestants.
Certains catholiques ont été chassés comme Monarchomaques car ils contestent au roi
le manque de dureté envers les protestants, de ne pas assez se fier à la tradition de
l'église. On a là les prémices d'un pré-libéralisme et d'un pluralisme politique.
Les trois Monarchomaques majeurs sont : Hotman; De Bèze; La Boétie.
Catholique excessif contre le roi : Jean Boucher.
La théorie du contrat présuppose l'idée d'un consentement du peuple à la monarchie.
Remise en cause du don divin.
A) La théorie contractuelle
L'affirmation de l'origine contractuelle du roi n'est pas nouvelle. La source de cette
affirmation date de saint Thomas d'Aquin : « tout pouvoir vient de Dieu, par
l'intermédiaire du peuple ».
Les Monarchomaques vont reprendre ce postulat. L'origine du pouvoir est Dieu, il
n'est pas contesté ni contestable. L'idée que le peuple est dépositaire du pouvoir de
Dieu affirme que le pouvoir n'est pas détenu par le roi mais par le peuple. Dans la
théorie contractuelle, on transmet ce pouvoir au roi. Dans la conception médiévale du
pouvoir, le peuple ne pouvait pas se gouverner lui-même.
 Contrat unilatéral : Dieu impose, stipule le pouvoir et le roi et le peuple
promettent. Ces derniers obéissent à ce contrat. C'est la condition même de
l'ordre socio-politique.
 Contrat mutuel, d'obligations : le peuple est privilégié par rapport au roi. C'est
le roi qui doit promettre au peuple car ce dernier est dépositaire du pouvoir et le
transmet au roi. Il y a consentement du peuple au pouvoir du roi. C'est l'idée
d'une monarchie tempérée, limitée. Le roi doit consacrer son autorité au nom de
l'intérêt général, au nom du bien commun. Dans cette théorie, les
Monarchomaques insistent sur le rôle du peuple. Dans le pouvoir politique, il
forme une communauté politique. Les sujets du roi sont les égaux ou les frères
du roi.
B) Le droit de résistance
Le peuple n'a pas de principe d'actions directes sur le roi. Mais si celui-ci porte atteinte
aux termes du contrat, il va falloir constater la nullité du contrat.
S'il ne répond plus aux termes du contrat, le roi devient un tyran selon les
Monarchomaques. Ces derniers distinguent deux tyrans :
1. le tyran manifeste, un hors-la-loi auxquel chacun peut s'opposer.
2. le tyran d'exercice, dont le roi capétien.
Cependant, personne ne peut s'opposer au roi. Seul Dieu doit le punir.
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La résistance Monarchomaque est passive et ne peut aboutir à une insurrection que
dans le cas du tyran manifeste.
Ils n'ont pas confiance dans le peuple, pour eux c'est la populace.
Conclusion : en Europe occidentale, au XVIIe siècle, il y a apogée de la monarchie.
C'est l'état absolu avec le régime monarchique. Il y a domination du modèle français
qui a des frontières très étendues.
Opposée à la France, l'Angleterre préfère une limitation historique et y contribue
depuis le XIIIe siècle alors qu'en France la monarchie est absolue.
Le XVIIe siècle fut un siècle de stabilité après un XVIe siècle mouvementé.
Au XVIIe siècle, des révolutions anglaises eurent lieu et donnèrent lieu à une mise à
mort d'un roi. Cela a limité le pouvoir du roi énormément.
L'empire austro-hongrois est le troisième modèle européen qui est la continuation de
l'idée politique du saint empire romain germanique.
L'école du droit de la nature et des gens, l'école du droit naturel va détruire la pensée
absolutiste. Le modèle traditionnel hérité du moyen âge va être détruit.
Cette école affirme qu'il existe un roi universel valable pour tous les hommes, tous les
chrétiens.
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Chapitre 2 : Absolutisme et naissance du libéralisme
L'église gallicane, gallicanisme avec à sa tête Bossuet.
Modèle français où le politique s'occupe des affaires religieuses.
Bossuet va systématiser le modèle de Bodin en introduisant la notion de droit
divin qu'a le roi, celui-ci est ministre de Dieu.
Bossuet va tirer une politique issue des propres paroles des écritures saintes.
Jansénisme : courant catholique qui s'oppose au pouvoir des jésuites. Les
Jansénistes, plus proches des gallicans, reviennent aux idées de saint Thomas
d'Aquin. Bossuet les dénonce et ils seront persécutés.
1) Thomas Hobbes : Le Léviathan
Deux oeuvreront dominer la pensée politique anglaise :
 Hobbes; "Le Léviathan" (1651) - 1649 : première révolution anglaise exécution
du roi Charles 1er.
 John Locke; "Essai sur l'endettement humain" et "traité sur le gouvernement
civil". Ces deux oeuvres paraissent peu après la deuxième révolution
d'Angleterre (1688).
Première révolution : échec du gouvernement militaire de Cromwell.
Deuxième révolution : succès ; révolution libérale.
« Bill of Rights » ; le patrimoine tiré de ces oeuvres va déboucher sur l'utilitarisme qui
repose sur un postulat : le primat de l'individu (individualisme).L'église anglicane,
anglicanisme.
Le puritanisme anglais est toujours en vigueur aux États-Unis : conscience du péché,
recherche de la réussite personnelle, individuelle.
Thomas Hobbes est membre de l'élite anglaise. C'est un homme de l'ombre, des
cabinets, craintif, solitaire et studieux.
Grand conseiller et des princes à des rois, Hobbes s'exile à Paris et trouve une
monarchie de fer avec un ordre social et politique conjugué ; il y trouve le mythe du
Léviathan, et se méfie comme Machiavel des jugements moraux.
Hobbes est athée, la société des hommes n'a rien à voir avec Dieu.
Elle repose sur un principe de causalité mécanique. Il conçoit un état rationnel qui est
le Léviathan, un monstre, une bête, un corps politique reposant sur une souveraineté
sans partage : la forme monarchique.
A)L'Etat souverain
Une multitude constitue une seule personne pourvu que ce soit le consentement de
ceux qui composent la société, conservation de la société.
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L'origine de l'état est le contrat social. Par ce pacte social, l'homme se dote d'un
pouvoir politique qui le constitue.
Différentes étapes : passage de l'état de nature à la société politique. Pour Hobbes, il y
a un état de nature préexistant à la société où subsiste la guerre, etc...
L'homme est un loup pour l'homme : l'homme doit être domestiqué, maîtrisé.
La vie et solitaire, pauvre, abêtie et courte.
Hobbes: « c'est dans l'état le plus autoritaire que l'individu connait son plus parfait
développement ».
2)L'invention du libéralisme : John Locke (1632 – 1704)
Dans la deuxième partie du XVIIe siècle il y a une crise profonde.
1685 : révocation de l'édit de Nantes. Fin de la tolérance religieuse.
De plus, elle permet à la monarchie de persécuter les protestants et cela entraîne un
bouleversement en Europe. Critique des vieux royaumes européens : cela va entraîner
l'arrivée des Lumières au XVIIIe siècle.
Révolution de 1688 : révolution de la pensée, organisée et voulue, c'est la révolte d'une
élite, une révolution libérale (fondée sur l'individualisme). C'est également une
révolution protestante. Les institutions politiques et sociales ne sont justifiées que dans
la mesure où elles protègent et garantissent les droits individuels.
Pour Locke, la société n'est possible pour l'homme que dans la liberté. Ce sont les
sources du libéralisme.
A)Droit naturel et pacte social
Locke fait jouer à la sociabilité des hommes un rôle majeur. Les hommes décident d'un
commun accord de se soumettre la société (sociétés particulières fondées sur le droit
naturel).
Dans l'état de nature, selon Locke, la propriété existe déjà. L'homme est à l'origine de
tout ce qui a de la valeur.
« Celui qui s'appropriait une terre par son travail ne diminue pas mais augmente les
ressources communes du genre humain ».
La première cause de la société n'est pas la sécurité mais la conservation de la
propriété.
« Des lois, des juges et une police, voilà ce qui manque aux hommes dans l'état de
nature».
« La société est faite par les pour les hommes et non les hommes par la société ».
Locke reconnaît aux gouvernés le droit de s'insurger (en dernier recours).
Les opinions religieuses sont en droit absolu et universel de l'homme et à son fonder
sur la tolérance.
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B)L'organisation libérale des pouvoirs
Locke propose un pouvoir politique minimal. Il faut diviser le pouvoir, détruire l'idée
du pouvoir absolu pour assurer la liberté.
Locke distingue clairement, au sein des pouvoirs politiques, un pouvoir exécutif d'un
pouvoir législatif.
Le contrat ici institue que les gouvernements doivent des droits aux gouvernés (trust
ou pacte de confiance entre gouvernants et gouvernés)
Il n'y a pas de place pour un pouvoir judiciaire (la justice n'est qu'un attribut de l'état).
Le pouvoir législatif, celui de faire les lois, est important.
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