Astéroïde Un astéroïde est un petit corps du système solaire composé de roche, de métaux et de glace, de forme irrégulière et dont les dimensions varient de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres1. Le premier fut découvert en 1801, on en dénombre actuellement plus de 560 000. Une grande partie évolue sur une orbite située entre Mars et Jupiter : la ceinture d’astéroïdes. Un autre groupement important est situé au-delà de l’orbite de Neptune : la ceinture de Kuiper. La composition des astéroïdes de la ceinture de Kuiper est plus riche en glace et plus pauvre en métaux et en roche, ce qui les apparente à des noyaux cométaires2. Contrairement aux comètes les astéroïdes sont inactifs, cependant quelques-uns ont été observés avec une activité cométaire3. On suppose que les astéroïdes sont des restes du disque protoplanétaire qui ne se sont pas regroupés en planètes pendant sa formation. Certains astéroïdes croisant l’orbite de la Terre (appelés géocroiseurs) sont considérés comme objets potentiellement dangereux, à cause du risque de collision, et sont surveillés par des systèmes automatisés. Premières découvertes Le premier astéroïde fut découvert tout à fait par hasard par Giuseppe Piazzi, directeur, à l’époque, de l’observatoire de Palerme, en Sicile. Le 1er janvier 1801, alors qu’il menait des observations dans la constellation du Taureau afin de rédiger un catalogue stellaire, il repéra un nouvel astre. Le lendemain, il constata avec surprise que celui-ci s’était déplacé vers l’ouest4. Il suivit le déplacement de cet objet pendant plusieurs nuits. Son collègue, Carl Friedrich Gauss, utilisa ces observations pour déterminer la distance exacte de cet objet inconnu à la Terre. Ses calculs placèrent l’astre entre les planètes Mars et Jupiter. Piazzi le nomma Cérès, du nom de la déesse romaine qui fait sortir la sève de la terre et qui fait pousser les jeunes pousses au printemps, et également déesse protectrice de la Sicile. Selon la loi empirique de Titius-Bode, formulée en 1766 par Johann Daniel Titius et divulguée par Johann Elert Bode, une planète aurait dû graviter entre Mars et Jupiter. Une campagne d’observation, initiée par Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande en 1796, avait été lancée afin de la localiser4. Piazzi, sans le vouloir, avait devancé ses collègues avec la découverte de Cérès sur l’orbite de l’hypothétique planète. Entre 1802 et 1807, trois autres objets furent découverts sur la même orbite : Pallas, Junon et Vesta. Les quatre nouveaux corps furent alors considérés comme des planètes à part entière. Le terme de petites planètes était généralement employé, cependant dès 1802, William Herschel proposa l’appellation d’astéroïde, qui signifie littéralement « en forme d’étoile », à cause de leur aspect au télescope, différent de celui en forme de disque régulier des autres planètes5. Avec, de plus, leur petite taille ou l’inclinaison orbitale élevée de Pallas, il s’agissait selon lui d’objets du système solaire à distinguer des planètes. Il fallut attendre 1845 pour qu’une nouvelle petite planète soit découverte, Astrée, par Karl Ludwig Hencke. Dès lors, les découvertes ne cesseront de se multiplier et l’appellation proposée par Herschel s’imposera. En juillet 1868, cent astéroïdes étaient connus. La millième découverte homologuée eut lieu en novembre 1921 (969 Leocadia) et la dix-millième en octobre 1989 ((21030) 1989 TZ11). En règle générale, l’ordre des dates de découvertes ne correspond pas à l’ordre de numérotation des astéroïdes, car l’octroi d’un numéro dépend de l’établissement d’une orbite fiable. Heinrich Olbers, qui découvrit Pallas et Vesta, avait émis l’hypothèse que les astéroïdes étaient les fragments d’une planète qui avait été détruite. Cette supposée planète fut même baptisée plus tard Phaéton. L’hypothèse la plus communément admise aujourd’hui est que les astéroïdes sont des résidus du système solaire primitif qui n’ont pu s’agglomérer pour former une planète, à cause notamment de l’influence gravitationnelle de Jupiter6. Ils sont donc considérés comme des reliques du système solaire, leur étude plus poussée et leur exploration permettraient d’en savoir davantage sur la formation du système solaire. La majorité des découvertes d’astéroïdes se font dans la zone comprise entre Mars et Jupiter, et appelée la ceinture d’astéroïdes (ou ceinture principale). Mais d’autres sont découverts en dehors de cette zone, soit parce qu’ils possèdent une orbite qui les fait s’éloigner de la ceinture principale, soit parce qu’ils sont situés dans une toute autre zone du système solaire (voir Principaux groupements). L’étude des astéroïdes fut longtemps délaissée par les astronomes. Nous les connaissons depuis maintenant plus de deux cents ans, mais ils étaient considérés comme les rebuts du système solaire7. On sait maintenant que les astéroïdes sont une clé importante de la compréhension de la formation du système solaire et c’est pour cette raison que les astronomes montrent un plus grand intérêt envers ces objets.