Syndicat National des Pétroles CFTC SNP CFTC ELF EP PARIS Bureau 3D40 TOUR COUPOLE 92078 PARIS LA DEFENSE Tel. 01.47.44.34.32 - Fax 01.47.44.35.12 Pour la commission économique de la CMTE La presse française se fait actuellement l’écho des interrogations des consommateurs sur les prix à la pompe. En effet, si de juillet à septembre le prix du pétrole est passé de 144 à 100 dollars, le prix du gazole n’a baissé que de 7,8 % et celui du SP95 de 4,3 %. Pourquoi la baisse des prix du pétrole n’est-elle pas entièrement répercutée sur les prix à la pompe ? Comparer les variations des prix de brut et des prix à la pompe par des pourcentages n’a qu’un sens très limité ! Du 1er janvier à début juillet 2008, le pétrole brut est passé de 96 à 144 $/baril, soit une augmentation de 50 %. Entre ces mêmes dates, les prix des stations du Réseau Total en France ont progressé de 19 % en Gazole et de 11 % en SP95. Depuis début juillet, on constate le phénomène inverse : le pétrole brut baisse en pourcentage plus fortement que le prix en station. Le prix du pétrole brut et le prix du carburant sont bien sûr liés et, sur le long terme, suivent la même tendance mais leurs fluctuations ne sont pas identiques sur le court terme. Et cela pour trois raisons. Tout d’abord parce que ces deux prix sont fixés par des marchés différents qui obéissent chacun à leur propre loi de l’offre et de la demande. Les prix du carburant en Europe sont fixés à partir du marché des produits raffinés (Gazole et SP95) qui est un marché distinct du marché du pétrole brut : le marché de Rotterdam, dont les cotations sont publiées par l’agence de reporting Platt’s. Sur ce marché, les prix ne dépendent pas uniquement du prix du pétrole brut mais de l’offre et de la demande spécifique à chacun des produits. Deux exemples : - lorsque la demande de SP95 augmente, comme en période d’été (driving season aux Etats-Unis), son prix généralement monte, indépendamment du prix du pétrole brut ; - lorsque le marché automobile se « diésélise » comme c’est le cas en Europe, le prix du Gazole monte, car la demande de ce produit devient de plus en plus difficile à satisfaire, indépendamment du prix du pétrole. De plus, les marchés du pétrole brut et ceux du carburant utilisent des devises différentes : le prix du pétrole est en $/baril alors que le prix du carburant est en €/litre. Il y a donc un effet de change à prendre en compte : quand l’euro est fort, le 582687143 2/3 pétrole coûte moins cher et quand il est faible, il coûte plus cher. Or, l’euro est en train de baisser face au dollar ce qui atténue la baisse du prix du pétrole pour les consommateurs européens. Enfin, le prix à la pompe est largement composé de taxes. En France, TVA et TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) représentent environ 60 % du prix du litre de SP95 et 50 % du prix du litre de Gazole. Les fluctuations du prix du carburant ne peuvent donc se répercuter que sur la partie hors taxes des prix, soit environ 40 % du prix du SP95 et 50 % du prix du Gazole. Ayant rappelé tout cela, comment se sont comportés nos prix moyens dans les stations en France ? Les prix dans les stationsservices Total ont répercuté les baisses des cotations des produits raffinés : depuis le 4 juillet, date du record du pétrole à plus de 144 $, nos prix à la pompe ont baissé d’environ 14 cts €/L TTC en Gazole quand les cotations Rotterdam du gazole baissaient de 16 cts €/L TTC et d’environ 7 cts €/L TTC en SP95 quand les cotations Rotterdam du SP95 baissaient de 6 cts €/L TTC. Mais pourquoi le prix du SP95 a-t-il moins baissé que le Gazole depuis début 582687143 3/3 juillet 2008 ? Quand le brut a monté fortement au 2ème trimestre, les cotations Rotterdam ont monté bien plus vite en Gazole qu’en Essence. Quand le brut est redescendu, les cotations Gazole sont redescendues plus vite. C’est une symétrie apparente dont les raisons sont à rechercher du côté du marché des essences aux Etats-Unis : une demande plus faible que d’habitude dans la première période, donc une moindre montée des cotations internationales Essence, une reprise de la demande en deuxième période, donc une moindre descente des cotations en deuxième période. Quels sont les engagements de Total auprès du gouvernement ? Il ne faut pas perdre de vue que : la fixation des prix est libre, c’est pourquoi ils varient d’une station à l’autre en fonction de son marché local, la marge de distribution est faible… …. et l’une des plus basses d’Europe car le marché français est très concurrentiel, les consommateurs ont désormais des comparatifs de prix sur le Net. Ce sont eux les vrais arbitres de la question. Les engagements vis-à-vis du gouvernement sont de ne pas tirer profit des périodes de hausse en montant les prix plus qu’il ne faut et des périodes de baisse en baissant moins qu’on ne le peut. C’est ce que nous faisons, nos engagements sont tenus et connus. 582687143